Caractère
Quand elle ne chante pas, Helen, elle est creuse. Vase vide où les écho se heurtent les uns aux autres, elle ne demande qu'à être remplie de fleurs et d'un peu d'eau. Plongée dans le noir, Helen, elle prend la poussière à attendre que l'on donne un sens à sa vie. Mais quand la lumière l'éclaire, les yeux se braquent sur elle. On la lustre, la lisse, la protège, bien cachée derrière sa cage de verre, vous avez le droit de regardez mais jamais de toucher. Sans fissures et pourtant si fragile, on a si peur de l'abimer qu'on ne l'approche qu'avec prudence.


Détachée • Superficielle • Parfaite en apparence, assez creuse à l'intérieur • Antipathique • Froide, presque • Introvertie • Confiante  


Pourtant, poupée de porcelaine à la peau dure, elle a le visage en dentelle mais le cœur en diamant, celles et ceux qui s'en approchent sans faire attention finissent irrémédiablement par s'en couper les doigts. Helen, les plus audacieux pensent pouvoir la posséder et finissent par être à ses pieds. Aussi facile de gagner son intérêt que de le perdre, ils finissent tous par céder à son détachement enivrant, par perdre face aux forces divines auxquelles elle est dévouée. Parce que si son corps passe de bras en bras, dans son myocarde de glace, il n'y a que sa foi qui a le droit de la réchauffer.


Indépendante • Distante • Volatile • Impassible • Désinhibée • Fidèle à ses croyances • A l'aise avec son corps • Manipulatrice, quelques parts


Helen, sous ses airs de beauté révolver, sous ses airs de sainte en verre, on se perd dans ce que l'on pense être un paradoxe ultime. Entre son amour de l'Âme et sa passion du corps, ses prétendant.es ne savent plus sur quel pied danser, sur quel tableau jouer. Mais Helen, elle ne s'en est jamais cachée. Sa dévotion religieuse n'a jamais été un frein à ses histoires sulfureuses, car elle n'est qu'une vie parmi tant d'autres et son corps n'est là que pour rejoindre les siens, les maillons d'une même chaine, elle cherche la connexion charnelle et laisse son âme aux cieux.


Séductrice • Pieuse • Egoïste • Dévouée à sa foi • Solitaire • Directive • Exigeante • Individualiste • Capricieuse, en un sens


Une fois les projecteurs sur elle, tout prend son sens. Helen, elle trouve sa raison de vivre dans les regards braqués sur elle et dans les oreilles pendues à sa voix. C'est un cri mélodieux qui comble la salle et qui anime son corps. La poupée de porcelaine devient femme, devant tous, elle prend vie, Helen. La passion l'anime, la chamboule, lui offre ces couleurs, cette chaleur qu'elle peine à trouver ailleurs. Sur scène, elle n'est plus dans le détachement, elle ne cherche plus à combler le vide qui la ronge et la tend, sur scène, elle vit, simplement.


Passionnée • Eblouissante • Epoustouflante • Fascinante • Spontanée • Sensibilité dissimulée • Gracieuse • Emouvante sur scène


Détails physiques
1m70 • Silhouette élancée • Une pluie de grains de beauté qui parsème son dos • Lèvres pulpeuses • Cheveux bruns ondulés • Peau caramel • Tâches de rousseurs noyées sous son fond de teint • Parfum jasmin • Petit coeur tatoué sur le haut de la cuisse • Ongles impeccablement manucurés • Discrètes vergetures au niveau des cuisses, elle en a honte • Ne sort jamais sans ses bijoux : Boucles d'oreilles, collier, bague. Elle se sent nue sans ses parures • Porte des lunettes de lecture  


A fait partie de la chorale des apprenties du temple Amanite lorsqu'elle était enfant • Ses parents travaillent tous les deux au sein du temple • Contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle n'a jamais été la "fifille" de ses parents • A peu d'intérêt pour autre chose que le chant et la religion • Assez inexpressive au quotidien, on pense souvent qu'elle se fiche de tout • Ce qui est souvent le cas • Méconnaissable quand elle est sur scène • Si elle n'est pas du genre à utiliser ses atouts pour venir à ses fins, elle reste bien consciente de son charme • Chante majoritairement des chants religieux durant ses représentations • Considère son corps comme une simple enveloppe charnelle passagère, c'est pourquoi elle ne se prive pas des plaisirs qui l'accompagne • A l'inverse, son âme doit rester hors d'atteinte, elle redoute le moment du mariage • Bien qu'elle soit peu fêtarde, ses rares sorties ne tombent jamais dans l'oubli • La première impression qu'on se fait d'elle est souvent mauvaise, on la croit arrogante • En réalité, elle ne sait pas vraiment montré son enthousiasme et se fiche d'en être capable ou non • Fascinée par les origines de l'île • Si elle a souvent eu des aventures passagères, elle cherche encore la perle qui saura la captiver • A toujours aimé être en hauteur • Du genre nocturne, il n'est pas rare qu'elle dorme toute la journée durant ses congés • Rares sont les fois où elle se transforme partiellement, considérant la pratique à la limite du blasphème • Il lui est quand même arrivé de le faire pour une ou deux représentations • A l'alcool flirty • La voisine qui fait trop de bruit la nuit, c'est elle.

Poupée de cire
TW : Romantisation de la mort.

Cachée dans un coin, Helen observe la silhouette trop grande de sa mère, penchée au dessus d'un corps sans vie. Son éponge passe délicatement le long du bras pâle, traverse le buste et termine son chemin au bout de la mâchoire figée. La robe couvre la peau exposée, le tissu se froisse à peine, sa couleur noire se confond avec les mèches cassantes de la défunte. Helen les regarde, elle, puis sa mère, puis de nouveau elle. La crème s'étale sur son visage, les couleurs reviennent, factices, la poudre s'envole dans l'air et s'écrase sur ses joues creuses. Les paupières s'habillent de poussières rosées, la bouche se pare d'une belle robe rouge glossée, les pommettes se permettent quelques paillettes. La magie opère progressivement, le corps sans vie renait sur la table. Et même si le cœur ne bat plus, c'est comme si elle était simplement endormie. Dans sa naïveté d'enfant, Helen, elle rêverait d'être morte et jolie.


Dans la classe de Mademoiselle Marwa, les élèves reçoivent une petite étoile quand ils ont la meilleure note aux interrogations. Helen, elle colle sa première étoile sur son cahier, la montre à son voisin qui l'ignore, referme le cahier. Elle lui montre la seconde, il l'ignore, elle referme. La troisième, il ignore, elle referme. La quatrième. La cinquième. La sixième. Il l'ignore, encore, et encore, et encore. Alors Helen, elle colle les étoiles dans ses cheveux, sur ses vêtements, elle en fait des bijoux et des faux diamants. Et d'un coup, il la regarde. Puis un autre voisin la regarde. Puis encore un autre. C'est joli, qu'ils disent. Alors Helen ferme son cahier, elle n'a plus rien à y coller. Et les garçons lui tendent tous leurs étoiles, les yeux sur elle, charmés.


Poupée de son
  
Les larmes sèches ont laissé leurs sillages sur les joues creuses de l'adolescente. La main paternelle passe délicatement dans la chevelure brune de la jeune fille, Helen a les yeux perdus dans le vide. La photo de sa grand mère froissée contre la poitrine, elle se recroqueville contre le buste de son père, sa voix douce fredonne des mélodies familières. Helen ferme les yeux, les mots réconfortants la réchauffent comme une épaisse couverture en hiver. Loin des hommes, l'âme d'une hirondelle connait enfin la liberté tant désirée. Et alors qu'elle s'endors sous les caresses de son père, Helen, elle pense à la vie prochaine du boa qui sommeille en elle.


Au milieu des rangs religieusement alignés, Helen se tient droite, le regard qui perce la foule de ses prunelles perçantes. Sa voix résonne, perce le silence et brise l'atmosphère. Les autres restent muets, incapables de s'élever plus haut que ses décibels, honteux de prétendre atteindre son niveau. Dans le temple, elle brille plus fort que tout le reste. Pourtant, Helen, elle ne regarde personne. Helen, le menton relevé, le buste redressé. Elle s'offre aux âmes des défunts, à la liberté qui prime face aux humains, désireuse de tout mais ne regrette rien. Helen, elle chante pour qu'on l'écoute, mais surtout, elle prie pour qu'on l'entende.


Mais un jour je vivrai mes chansons
  
La musique ambiante glisse sur son corps comme le satin d’une nuisette, elle frôle sa peau avec douceur et légèreté. Ses lèvres laissent des traces rouges au bord de son verre, le goût du vin ravit sa langue tandis que ses yeux s’attardent dans le vide. Au milieu des mondains, Helen s’ennuie. La voix de la jeune femme à ses côté résonne imperceptiblement, elle se noie dans le brouhaha sonore, si bien que la cantatrice en a oublié sa présence. Mais l’énième gorgée de son breuvage finit par la sortir de sa pétrification. Alors, sans attendre, sa main glisse sur la cuisse de sa voisine. Et si on allait dans un endroit plus calme ?


Plongée dans la pénombre, Helen ne capte plus que le rythme régulier de sa respiration, des battements de son propre cœur. Droite sur les planches, elle reste immobile, poupée sans vie que l’on n’a pas encore remontée. Éteinte, elle n’existe plus jusqu’à ce que, enfin, la lumière fut. Les projecteurs braqués sur elle, elle s'anime à mesure que sa voix s’élève. A cet instant, plus rien n’existe, plus rien n’a d’importance, pourtant tout prend son sens. Elle est là et enfin, elle vit.