Faits diversMiel = Meilleur chose sur terre
Très doué pour changer des pansements et recoudre des plaies - Très doué pour recoudre et rapiécer les vêtements - Pickpocket hors pair - Sait marcher sur les mains - Sait cuisiner trois plats mais les cuisines très bien - Raffole d’eau gazeuse - Très bon en math et en orthographe - Les bonbons le rendent malade (mais pas ceux au miel) - Aime le tabac, surtout quand ce n'est pas le sien - Laisse le bout de sa langue dépasser lorsqu’il est concentré ou perdu dans ses pensées -Adore les gratouilles à l’arrière de la tête et dans le dos - Les murs en crépis sont géniaux pour se gratter le dos - Ne sais pas siffler - L'eau de sa gourde est parfumée à la menthe - Sa couleur favorite est le magenta, mais il appelle ça du rouge presque rose - Aime jouer à des jeux de société - Déteste attendre - Son remède pour tout : Le thé citron miel - Les gateaux au miel fait maison le font pleurer.
Chronologie06/06/2075 (0) - Naissance. Il n’a jamais connu sa mère et ne sait pas du tout ce qui lui est arrivé.
01/2086 (10) - Enfant problématique jusqu’à présent, un événement douloureux le pousse à se calmer.
17/04/2089 (13) - Son père décède, il rejoint l’orphelinat à Arc en Terre.
29/08/2092 (17) - Son camarade de chambre rejoint l’académie. Il ne lui donnera plus jamais de nouvelles.
16/07/2093 (18) - Part vivre à Lunapolis, travail comme technicien de surface et pickpocket.
02/11/2093 (18) - Se fait choper par la milice, premier contact avec la mafia. Devient dealer a temps plein.
04/07/2094 (19) - Se (re)fait choper par la milice. Prison in.
08/06/2095 (20) - Prison out.
Depuis, Sam est un combattant régulier dans la fosse, champion de quelqu'un qui peut se permettre d'en avoir.
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PapaJ’ai jamais eu de maman, ça a toujours été juste moi et papa dans une cabane à quelque kilomètres de Babel. Il voulait que je sois bon à l’école, pour pas finir à porter des pierres à la carrière comme lui. Mais à l'école on lui parlait plus des gosses que j’avais baffé et mordu que de mes bonnes notes. Ça ne l’empêchait pas de les voir et il me faisait des gâteaux au miel pour me récompenser.
Problématique. C’est ce que je suis.
Être puni, ça fait partie de ma vie depuis toujours. A l’école c’était le banc, les lignes d’écriture, l’isolement, chez moi c’était les cris, les baffes, la ceinture et puis on faisait souvent le tour des maisons de mes victimes, pour s’excuser.
Main dans la main.
Il me prenait pas souvent la main, mon père, mais dans ces moments il me lachait pas. J’aimais bien aller m’excuser.
Un homme fort. C’est ce que je suis.
Parfois, mon père me réveillait en pleine nuit pour me prendre dans ses bras. C’est là qu’il me le disait. Que je devais être un homme fort, que les hommes fort ça pleure pas, que ça ferme sa gueule et ça s’occupe de sa famille, que ça se tient droit, que ça reste debout, même sous les insultes et les humiliations.
Entre les pattes du grizzli.
C’était angoissant de se réveiller comme ça, mais il me prenait pas souvent dans ses bras non plus alors je disais rien.
Je me suis fait virer du collège au bout de quatre mois de sixième. 90 jours. Seul. Dans la cabane. C’est pendant cette période que j’ai connu Jonquille.
Avec Jonquille, on était très amis. On passait nos journées à se balader dans la nature. Elle était très douée pour trouver des ruches, c’était pas cool pour les abeilles, mais nous on se pétait le bide.
Puis je suis retourné au collège et on s'est plus vu.
Un jour, je rentrais des cours et mon père m'attendait devant la porte, il me faisait coucou d’une main et il tenait la nuque cassé de Jonquille dans l’autre.
Il m’a dit qu’il l’avait trouvée planquée sous mon lit, que ça faisait pas beaucoup mais que rôti ce serait bon et que ça me changerait des patates à l’eau. Qu’il voulait me féliciter pour mon retour à l’école. Qu’il était fière de moi.
C’était un repas douloureux. Je peux plus bouffer de volaille depuis ça.
Blessé. C’est ce que je suis.
Après ça j’ai continué d’être, jaloux et chiant, mais pas plus. Je me contentais de pincer les filles et bousculer les garçons dont je voulais l’attention et l’amitié. On mettait une ligne sur mon bulletin. C’est tout.
On vivait pas richement, mon père avait jamais de quoi économiser à la fin du mois. Il disait qu'il voulait mettre des sous de côté pour me payer un truc pour ma cérémonie, alors à l’arrivée de mes 14 ans, il a commencé à travailler comme élagueur en plus de travailler à la carrière.
Orphelin. C’est ce que je suis.
Parce qu’au bout de trois semaines il est tombé d’un arbre et s’est brisé la nuque.
Je l’ai détesté pour ça. Mais y’avait pas de coupable sur qui crier, pas de coupable que je puisse frapper.
Plus de taloches, plus de gâteaux au miel, plus protection,
Juste la douleur, les murs froids de l'orphelinat et
MattiJ’avais envie de crever là bas.
Trop calme, trop paisible.
J’ai fugué une première fois à 15 ans, puis c’est devenu un rituel.
A mon retour j’avais droit aux corvées de nettoyage. Les chambres, les cuisines, les toilettes, plus rien ne me faisait peur.
Corvée couture aussi. Beaucoup de chaussettes et de pantalons.
La seule personne qui valait d’être respectée chez ces larves de l’orphelinat, c'était Matti.
Matti le Jar. Matti le camarade de chambre. Matti qui m’a cassé un bras et ma ensuite porté mon repas pendant un mois. Je détestais tellement Matti parce qu’il était comme moi. Je le détestais parce qu’il me forçait à l’aimer.
Lui il aimait pas que je partes, il disait qu’il “se faisait du mauvais sang”. Je lui rigolais au nez et il me frappait les tibias. C’était que pour lui que je revenais de moi-même après mes fugues. Je l’aimais vraiment ce gars. Je pense pas que ce sentiment était réciproque.
Il a quitté Arc en Terre pour entrer à l'académie et devenir milicien. Il a dit qu’il m’écrirait mais j’ai jamais rien reçu.
SamJ’ai fini par quitter ce foutu donjon, un baluchon sur l’épaule, trois billets dans la poche et un bout de papier sur lequel était gribouillé le numéro de téléphone de mon futur employeur. Je me disais que je pourrais p’têtre trouver Matti à Lunapolis et lui faire bouffer le livre qu’il m’avait offert, mais je l’ai jamais retrouvé, et j’ai brulé son stupide bouquin.
Technicien de surface c’est pas très fun comme boulot et ça rapporte pas beaucoup. J’arrondissais mes fin de mois en volant des portefeuilles ou des téléphones. Mais les téléphones faut les vendre après. C’est comme ça que j’ai mis un premier orteil dans le monde d’en bas.
Sauf que ce monde-là, tu lui donnes un doigts et il te bouffe tout entier.
Je me suis très vite fait choper par la milice. Les travaux d'intérêt généraux c’est bien pour se faire des contacts.
Je fais ma vie comme dealer de quartier, j’ai appris de mes erreurs, mais ça suffit que pendant un temps.
Un vol de téléphone c’est quelque chose, dealer des stupéfiants et bouffer la main d’un milicien c’est autre chose.
Je garde pas un très bon souvenir de la taule. On y parlait une langue que je connaissais, celle qui se parle avec les poings.
J’en suis ressorti bilingue et étranger au monde d’en haut. Un peu comme si on m’avait dit “les choses jolies c’est pas pour toi”, je suis descendu dans la fosse et y suis resté depuis.