Caractère

Faux leader ▬ passionnel ▬ manuel ▬ plaisantin ▬ traditionnel ▬ sensible refoulé ▬ impatient ▬ loyal ▬ brouillon ▬ tolérant ▬ indulgent ▬ responsable ▬ humble ▬ distrait ▬ impulsif ▬ respectueux des aînés ▬ paumé ▬ vrillé ▬ fougueux réprimé ▬ jaloux

Lui, si c’est Clarence, il faut commencer par lui.
Lui et les lettres sont penchées par les longs soupirs d’y faire allusion.

Immiscé jusque sur la liste de course, deux lignes en pattes de mouches pour dépanner la caviar qu’il préfère, le seul millésime qui ne lui irrite pas la gorge – le frigo et la benne rient de concert. Il n’a simplement pas encore trouvé le temps de débarquer à l’improviste, mais cette nuit, la semaine prochaine, un jour … pourrait changer la donne.

Clarence n’a pas besoin d’être récompensé pour l’attendre un parapluie ouvert à l’entrée des magasins qu’Il aime fréquenter les jours de pluie. Pas plus que d’un merci pour avoir réorganiser son agenda pro depuis qu’Il veut avoir des rencards, les mêmes gars qu’il finira par suivre à la trace des jours durant. Il refuserait même une clope, son vice, si Il lui tendait en disant que c’est pour avoir joué la comédie devant les copines qui s’imaginent des choses.

Clarence, voir son visage en fermant les yeux, sentir la bascule délicieuse sous le plexus chaque fois qu’il l’aperçoit, écouter ses playlists à s'en foutre en l’air les tympans : ça lui suffit.

Il est la seule chose susceptible de le rendre heureux. A son contact, c’est un garçon doux, patient, résolu et consciencieux.

Clarence, cet esprit cartésien, ne se lasse pas d’apprendre par cœur les lubies qu’il développe même les plus frivoles. Clarence, le sang bouillant, veut bien laisser tomber la boisson si ça veut dire qu’Il n’apprendra jamais rien de ses penchants infernaux. Clarence, la mémoire effritée, veut bien tout consigner si c’est pour sauvegarder ses souvenirs de lui.

C’est vrai Clarence n’a pas le droit de le dire, à peine de le penser, il l’aime.

Chaque jour, Clarence mesure un peu mieux quelle personne fondamentalement différente il aurait été sans lui et il frémit, face à cet inconnu béant, un océan noir où ne brille aucun phare.

Parce qu’il sait trop bien, Clarence, qu’il a vécu trop longtemps pour lui.

Sous le masque d'ivoire et l'élégance d'un emploi désuet, Clarence est brutal.

Il est agité de tas de désirs. Les nerfs sont plein de soubresauts. Il tolère mal : la pression, l'effort et la quiétude.

Il a l'envie violente de niaquer ceux qui font du tort au sien. Il a le souhait brûlant de s'échapper vers d'autres contrées. Il est déracinée, ici, près de l'eau et ses larmes qui remplissent la gorge de sel.

Il voudrait hurler ou mordre, à en faire trembler les astres.
C'est les mauvais penchants. Ces organes qui prennent goût à toutes les drogues pour engouffrer la détresse. Toutes les drogues pour endormir le sale tempérament.
C'est un type brouillon. Protecteur aussi. Territorial si on lui autorise.

Sans chaîne, Clarence est jaloux, trop possessif, ne reconnaît pas les limites.
Sans maître, Clarence est inconstant, trop imprévisible, ne se laisse pas apprivoiser.

Clarence, c'est vrai, ne s'aime pas.
Il n'a pas appris et, peut-être, (il croit) c'est mieux ainsi.


Détails physiques

184cm le dos raide quand il est nerveux mais la tendance à casser l'échine sans grâce une fois à l'abri des regards ▬ 68kg une charpente entretenue pas les après-midi en rappel sur les flancs de falaise ▬ des articulations capricieuses, surtout l'hiver ▬ une cicatrice près de l'aine, il a été opéré de l'appendicite ▬ le teint blafard qui dénote à Ithloreas, lui donne l'étiquette de malade ou d'étranger ▬ rasé à blanc il lui reste des petites cicatrices d'avoir commencé trop tôt ▬ des yeux en amande, bordés par des cils immenses et crevassés de rouge ▬ des iris bleu glace, vite assombries par les humeurs ▬ la voix grave aggravé de clopes et l'habitude d'aspirer la fin des mots ▬ les pieds grecques ses pompes lui tiennent rarement plus de quelques mois ▬ les cheveux trop fins, trop raides, trop bruns, qui cassent et s'entretiennent mal ça justifie une queue de cheval éclatée en forme d'épi, portée avec fierté ▬ l'uniforme dépassé du facteur : chemise blanche froissée, pantalon de costume noir et cravate serrée, durant les heures ouvrées ▬ les sweats unis - clairs ou pastel - qui donnent l'air d'avoir un flow artificiel par dessus des jeans près du corps ▬ des paires de sneakers à en faire pâlir d'envie un.e fashionista mais jamais autre chose que le claquettes-chaussettes une fois le seuil de la porte passée ▬ des petites tâches d'encre le long de doigts raides et courts qui le complexent ▬ des bijoux en argent : chaîne en maillons épais sous le col, éclats ronds au centre du lobe, gourmette au lettrage effacé de l'avoir frottée sur les pierres ▬ les os solides, il a pas réussi à les péter et pourtant il est bleui d'ecchymoses maladroites sous le textile

Funfacts

il rit du nez, ce n'est pas très joli ▬ un jour on lui a dit qu'il avait le sourire de Manon ▬ depuis il sourit quand il a rien dire ▬ il a tout le temps un décapsuleur sur lui ▬ il s'en sert pas parce qu'il pourrait ouvrir une canouche contre l'arête d'un caillou ▬ il collectionne les minerais, sous des grandes plaques de verres avec des petites étiquettes ▬ généralement il les cache sous le lit parce qu'il trouve ça akward comme passe-temps ▬ il aime le pop-corn salé ▬ le cinéma aussi ▬ à moins que ça soit la liberté de s'émouvoir anonymement ▬ en vrai, il avait une veille caméra petit ▬ c'était un cinéaste amateur, c'est devenu un public facile à satisfaire ▬ les bruits répétitifs lui cassent le crâne ▬ il ouvre les lettres d'amour qui transitent dans sa besace ▬ le jour où quelqu'un le sait il est viré ▬ pourtant il continu de le faire ▬ il a une peur bleu de l'océan ▬ monter sur une embarcation, il peut pas avoir avant d'être salement éméché ▬ il sait pas nager, ça aide pas mais tonton dit toujours que la théorie suffit en cas d'urgence ▬ tonton est mort l'été dernier enseveli par une avalanche ▬ il déteste les enfants ▬ et il sait jamais comment s'en débarrasser quand ils lui collent aux basques ▬ il a toujours vécu en coloc ▬ finir seul l'angoisse ▬ il sait faire des petits travaux de couture ▬ il a déjà recousu quelqu'un ▬ il est pas amateur de technologie, ni des réseaux ▬ pourtant c'est un stalker compulsif ▬ fumeur de Winfield bleu ▬ il allume ses clopes avec un paquet d'allumettes ▬ il a déjà été cambriolé ▬ depuis il revérifie deux à trois fois que les portes sont bien fermées derrière lui ▬ il aime bien les discothèques même s'il a l'ouïe trop sensible pour y rester longtemps

Olympe et Hégésippe

Ce n’est pas l’histoire de Clarence.
C’est l’histoire d’Olympe et Hégésippe.

C’était un jour, ou bien une nuit.
C’était les tâtonnements de la vie de naufragés ;
les premières palissades hissées sur le dos d’éléphants gris,
la première cartographie réalisée par les serres d’un geai,
l’arche de Noé, sans Noé, débarquée en autarcie.

Hégésippe, le chien bâtard et efflanqué qui a vu son cœur brisé lorsque l’horizon a englouti sa terre natale, n’a pas talent pour la chasse, les sens estropiés par la traversée. Il vit sur les rations livrées avec les exilés, regardé en biais pas la faune vieillissante et ceux dont le torse écume des efforts qu’il faut fournir inexorablement pour ne pas s’éteindre définitivement.

Olympe, les métamorphoses sont rares, se rend utile à la force d’une voix mûre et autoritaire, les doigts enroulés à des feuilles de calcul comme si l’arithmétique était un pinceau. Elle n’est pas nostalgique, pas amère, elle voudrait le refaire ce monde, dire c’est la seule terre qui vaille.

Par-dessus des palettes empilées, Olympe et Hégésippe tapent dans la caisse d’eau de vie, ils ont deux verres minuscules aux relents de désinfectant. Ils parlent, et les mots sont murmurés, pressés entre eux, on dirait un courant d’air sifflant. La bouteille qui se vide ressemble au sablier d’une étrange négociation.

Le barman essuie la vaisselle, un grand torchon blanc en travers des épaules qui dissimule mal les grosses écailles qui forment des cratères noirs au-dessus de ses clavicules. Il aimerait bien savoir ce qu’ils se disent. Ils n’ont rien à faire ensemble, Olympe et Hégésippe, les octopus et les mésanges ont plus de points communs. Et puis surtout, il y a les mines sérieuses qu’ils affichent, les cils d’Olympe qui se sont figés, et les gloussements qui les secouent parfois quand ils se taisent, on voit les vilains crocs cariés d’Hégésippe qu’il a si honte d’exhiber d’habitude.

Ils ne sont pas rentrés ensemble.
Olympe est simplement partie, après avoir soigneusement enroulé un plan de construction sous son aisselle, une malle plus lourde qu’elle pendu à son bras gauche. Hégésippe s’est déshabillé derrière le comptoir pour s’enrouler, la cornée jaune et un camaïeu de brun et rouge sur la fourrure, sous le comptoir où il passera encore sa nuit.

Alors que le monde n’avait pas bougé d’un iota.
Il s’opéra une extraordinaire métamorphose qui n’avait rien à voir avec leur double nature.

Hégésippe quitta le campement des plus faibles et autre laissés pour compte. On ne peut pas savoir quand exactement car il n’avait pas d’ami assez proche  pour s’en être aperçu.

Après ce départ, pourtant, la notoriété d’Olympe pris de l’ampleur.
Elle enchaînait les coups du sort favorables. Les plans des autres ingénieurs prenaient feu dans des incendies malheureux. Les tavernes qu’elle fréquentait devenait le repère des futurs chefs de maison. Les projets qu’elle avait rédigés se trouvaient systématiquement en haut de la pile des jurys.
Plus important encore, Olympe avec son assurance humble, ses manières solaires et ses intuitions exceptionnelles, faisaient de plus en plus souvent l’unanimité.

Ils diront d’elle dans les livres qu’elle était remarquable.
Ils diront d’elle dans les journaux qu’elle était bouleversante.
Ils diront d’elle à la radio qu’elle était réelle, intense et inarrêtable.

Olympe se maria deux fois.
Elle eut trois enfants et il y avait toujours un certain malaise entourant la révélation de l’âme de chacun d’entre eux. Elle pensait avoir accompli l’œuvre de sa vie, allait désormais de conférence en conseil d’administration, écrivait un livre, maladroit, sur ce qu’avait été l’exil puis la découverte des terres. Elle ne voulait pas de quatrième enfant.
Pourtant sur un hasard, une grâce de son corps vieillissant, elle donna le jour à une fillette.
Olympe vécut mal cette nouvelle grossesse et témoigna une anxiété qui ne lui ressemblait pas jusqu’au jour où la gamine pris les traits d’un chiot frêle. Livide, Olympe quitta la chambre, puis la demeure, s’enfonça dans les bois entourant le domaine qu’elle s’était fait construire.

Elle rencontra Hégésippe.
Pour la deuxième fois de leur vie, ils se voyaient.
Hégésippe avait tous les stigmates d’une vie précaire, menée sur le fil du rasoir, comme en témoignait les cicatrices, la peau terne et les yeux vitreux. Olympe le prit dans ses bras, salit le t-shirt avec son mascara mêlé de larmes.

Hégésippe, ce soir-là, venait réclamer sa part du contrat.
Cachée derrière-lui, une silhouette plus petite que lui, la fille de Hégésippe ne vivrait pas dans la crasse qu’avait connu son père, elle aurait la « chance » qui lui avait tant manqué. Et ça la descendance d’Olympe Poingcarré en serait désormais garante.


Résumé

Lore
Olympe Poingcarré et Hégésippe sont deux naufragés originels. Hégésippe est physiquement inapte et dévoré par la nostalgie. Ils passent un pacte. Si Hégésippe parvient à hisser Olympe parmi l'élite insulaire, sa descendance canine lui devra un dévouement similaire. Le quatrième enfant d'Olympe est un chien et Hégésippe réclame sa part du contrat. Depuis tous les descendants d'Olympe canins on veillés à garantir que ceux d'Hégésippe ne connaissent plus jamais la misère. Les descendants forment exclusivement des paires. La tradition a été abandonnée par de nombreuses branches familiales depuis. Néanmoins cette allégeance persiste en pointillés et est souvent partie intégrante de l'éducation.

0 - 8 ans
Ithloreas, Les Radieuses
Clarence est un descendant d'Olympe, d'une branche plus conservatrice. En tant que loup, il a été élevé d'après la tradition et avec le descendant d'Hégésippe qui lui a été assigné (lui). Plus tard, Clarence tombera amoureux de lui. C'est un môme agité et feignant, à l'école, il est souvent sur la banc des cancres bien qu'il n'est pas l'attitude. Clarence veut passer son temps avec lui.

8 - 14 ans
Ithloreas, Les Radieuses
Clarence est très vite dépassé par les changements autour et à l'intérieur de lui. D'un côté, l'école où il ne brille toujours pas, il finit par faire le mur, essaye des trucs et, taiseux, gagne une popularité un peu pathétique. De l'autre, les moeurs de sa famille qu'il n'ose pas questionner et qui mettent tout le monde mal à l'aise, lui regarde le bout de ses baskets déchirés, honteux. Il est encore la seule chose en laquelle il peut croire inconditionnellement.

14 - 20 ans
Ithloreas, Les Radieuses
Clarence a seulement le temps de comprendre qu'il aurait du bossé qu'il est expulsé de la filière technologique. Il traîne avec les gars de d'habitude dans les parcs, puis les bars, trouvent dans les verres de remèdes amères le courage qui lui manque. Il fait des erreurs, éclate ses phalanges dans la gueule de types déjà amochés la nuit, brise la vitrine des jolies boutiques pour faire la course avec les patrouilles de la milice, ... au commissariat, où ses parents sont déçu, Hégésippe pince les lèvres misérablement. Ils viennent de l'appeler et Hégésippe va chialer c'est certain.

20 - 28 ans
Ithloreas, Les Radieuses
Il est pas passé par la case désintox, au lieu de ça il a rejoint une formation privé de facteur.  Il lui ont donné un uniforme, des ordres et un salaire. Clarence s'est senti abruti au départ par les courses le long des falaises où ses coussinets s'écorchent et les doigts noueux des grand-mères dans sa fourrure. Puis il s'est fait une raison, il se moque de sa vie tant qu'il en fait parti.