Caractère
Désiré c’est ce souffle rauque après l’effort.
Désiré c’est cette sueur sale après le cauchemar.
Désiré c’est cette bile acide après la gerbe.
Désiré c’est ce sang poisseux après les coups.


lunatique ♤ violent ♤ mégalo ♤ cruel ♤ sadique ♤ impatient ♤ cartésien ♤ sanguin ♤ bagarreur ♤ incorruptible ♤ brave ♤ sens du devoir ♤ impitoyable ♤ insatiable ♤ charismatique ♤ passionnel ♤ loyal


Détails physiques
83kg • 1m87 • cheveux brun mi-long attachés en chignon • yeux cyan étirés • cils longs • blême mais bronze facilement • voix grave • mâchoire carré • souvent un hématome qui traîne sur son visage • sapé en bourgeois du 20e • multiples cicatrices • allergique au pollen • grosses mains calleuses avec de la corne à cause du golf • barbe de trois jours de temps en temps • peau qui marque vite • musclé (surtout le haut du corps) • odeur de musc • astigmate • doué en sports de combat • meilleur au fer 6• se déplace rarement sans • siffle quand il est content • grince des dents la nuit • né avec un souffle au cœur • sous médicament pour ça à vie • fume trop • une gueule d’ange quand il dort • sujet à des insomnies légères

Funfacts

Golfeur émérite • a un enfant né sous x • son plus grand regret • il le cherche encore • a divorcé trois fois • a admis sa bisexualité assez récemment • mange du caviar au p’tit déj • écrit son testament au moins une fois par mois • ne connaît pas sa table de 7 • complexé par ses problèmes de vue, il utilise ses lunettes seulement pour faire les comptes • déteste le champagne • mange très épicé • drama queen quand il tombe malade • prend des bains au lait d’ânesse • a un mini-golf et une table de billard dans son bureau • ne croit pas en la réincarnation des âmes • ses proches l’appellent Coco (wtf ?) • adepte de family first • mummy issues • sait faire des pancakes divins • grand fan des films et séries de baston

Le tee - driver : réussir le départ

Le tintement de la balle résonne longtemps.
Le projectile blanc fend le vent plus vif qu’un rapace et allonge sa course dans l’azur du ciel.
Monsieur Chanteloup, de son swing rond comme le disque lunaire, a éclaté le tee et les airs comme s’abat la foudre. La détonation rompt la foule d’admirateurs d’un tonnerre d’applaudissements avec des oh et des ah pour le driver légendaire du joueur.

Quelle fierté d’être père.

Ils sont nés par paire, l’un après l’autre, Désiré avec trois souffles d’avance, Mortimer avec une ébullition de gargouillis. Seize livres de chaire emmaillotées dans la soie familiale hurlent en cœur pour le blason.

Désiré, graine de terreur, veut faire trembler de peur.
Il a le diable au corps et déjà beaucoup de noms : garnement qui découpe le méthylène des rideaux, ogre qui dévore son poids en chaire cuisson bleue et monstre qui pince les cuisses de ses gouvernantes à y laisser des marques.
D’une main, il dicte ses commandements.
De l’autre, il engouffre ses pilules.
Parce qu’il compte tout en plus, il prétend que ceux sont des cachetons de superhéros.
Parce qu’il est courageux, il jure qu’il n’a pas pleuré quand on l’a charcuté d’aiguilles.
Parce qu’il est retors, il lave les yeux bouffis au lavabo avant de cracher ses mensonges.
Le petit brun croit fort comme le fer que c’est son destin spécial ;
que ça le rend unique les concerts de stéthoscopes et les batteries de tests ;
que c’est le lot des forts d’endurer le médical.
Il prend trop de place, quatre murs ça l’angoisse, et veut faire exploser l’école.
La maternelle où il faut être studieux quand lui veut juste déchirer, gribouiller et pester.
Le primaire où personne d’autres que lui ne reste sur le banc pendant les cours de sport.
La récréation où lorsque son cœur s’emballe, il pète le nez de ces connards.

La vérité c’est que Désiré n’est pas un paladin de dessin animé, ni même un cow-boy de feuilleton et encore moins le monarque divin d’Haklyone.
Désiré Chanteloup souffre d’un symptôme d’Ebstein.
une malformation congénitale complexe rare de la valve tricuspide
La sentence des analyses tombe :
fragile,
cassant,
à manipuler avec précaution.
Le môme a en horreur toute la pitié derrière ces mots désarticulés par la science.
Il hurle, feule, enrage jusqu’à dégouliner d’indignation en écume blanche. Le plus discret des égards le fait dégobiller tout son fiel en acide. Ca le rend odieux d’être une victime collatérale de l’art erronée des probabilités.

Désiré préfère de loin être ce salaud infâme qu’un foutu flacon de stérilisant.

Le farway - fer 6 ou bois 3 : optimiser les coups

Dix-huit trous, c’est encore trop peu d’hectares pour l’étendue de ses ambitions.
Ce monde cotonneux et précieux, c’est la cage matelassée d’un asile.
La perfusion arrachée, c’est la fin des fers et les prémisses de la débandade.
En furie, le malade fugue des contrôles hebdomadaires de l’hôpital.
Enfiévrée, le caïd disparaît des bancs des salles de classes.
Endiablée, le cancre d’héritier court à en perde à haleine.
Plein de boutons de puberté, Désiré erre dans des coupes gorges où on le ramasse tabassé le jour tombant, éructant encore des insanités et ses dernières dents de lait.

Maman essuie ses cocards avec de la soie en embrassant son front.
boys always be boys
Père fronce les sourcils avec condescendance en signant ses blâmes.
youth needs to be lived
Morty couvre ses absences avec un sourire en pressant ses ecchymoses.
bloody you, bro

Fourré dans les caniveaux, il croise le fer avec l’odeur pestilentielle du populaire et s’encanaille avec les vermines de la Fosse.

Un ring, c’est tout ce qu’il a toujours rêvé, Désiré.

Le corps luisant, il trouve son public et assez de bestialité pour écraser sa haine de lui-même. L’hériter détonne avec ses beaux habits de bourgeois toujours immaculés avant de prendre un rail de poussière et d’éclaboussures vermeilles.  Il y entreprend d’être un champion avant de finir au tapis sous le crochet de la tachycardie.

Le visage saturé des éclats d’ampoules de sang brisées sous son talon, Désiré, goguenard, veut encore la baston. Il ne fera pas de manière même si c’est celle des autres. Le torse bombé, il y retourne encore, encore, encore.
Et il y crie Encore !

Son cul vissé est dans les tribunes à beugler pour ses poulains en brassant les liasses des paris et ses coups d’éclats deviennent la mélodie célèbres des soirs de grand spectacle. Ca attire un nouveau genre de clique. Le genre masquée et sourires biaisés, avec assez de promesses de gloire pour attiser la convoitise d’un souverain de pacotille.

À l’hameçon tendu, Désiré mord à s’en déchirer le palais.

Il devient le recruteur officiel et demeure parieur officieux.
Il a les responsabilités qu’il mérite et un travail aussi sale que son caractère.
Ca l’entraîne dans les bas-fonds, à la conquête du plus vicelard, du plus colossal et du plus impitoyable des adversaires.
Le déserteur, l’esprit vengeur et le tueur pour l’effroi de l’ardeur.
L’aliéné, le délaissé et le fracassé pour le frisson de l’assoiffé.
Le bâtard, le lascar et la veuve noire pour la fougue du désespoir.
Le sanguin, le vipérin et le vaurien pour l’adrénaline du destin.
Tous se voit offrir la chance de gonfler son armée. Sous le rouet des coups et des rencontres, il ressort à la hauteur avec du sang neuf pour les podiums.

En écailles ivoire et dents de titane, Grace le possède au premier regard.
Elle a une chevelure blonde hautaine, des allures de reine et une beauté de porcelaine. Elle est plus vieille et tout minot, la racaille tombe pour elle. Ils vivent des entraînements et des nuits marqués par leur attrait commun pour l’harmonie de la destruction.
Quand un jour, elle refuse de sauter les cordes de l’arène ;
lui murmure que son ventre va prendre la forme d’une montgolfière ;
qu’un autre Chanteloup martyrisera bientôt l’île entière.

Désiré le veut d’abord ardemment cet enfant.
Il est perdu mais pas lâche.
Même heureux, parce que de Grace il voulait sa progéniture. C’est juste plus tôt que prévu.

Ils se jurent l'éternité dans un secret qui vole en éclats le jour de leur première dispute. Parents, proches et inconnus débarquent dans un ramda d’hypocrisie. Ils savent, ont des opinions, veulent se mettre en ligne de mire avec la vie à venir.

La famille d’abord. Première. Avant tout.
Désiré renonce à Grace.
Grace renonce à reconnaître leur enfant.

L’adolescent frappe son crâne contre les murs toute la nuit et tout le jour, hurle comme un animal à l’agonie, laisse sa frustration se transformer en eau tiède et salée.
Le remord va résonner comme un écho accablant des années durant.

Le bunker - fer 9 ou wedge : sortir du sable

Terrassé d'amertume, Désiré s’flingue à plancher le notariat, les recettes et l’actionnariat. Le souffle soulagé de ses proches dans sa nuque lui fait contracter la mâchoire à en avoir mal.

Avec l’aigreur et la fureur de son adolescence, il tonne et aboie sur le personnel de son héritage. Il est un maître redouté et détesté mais jamais contesté.

Que ça file droit où j’castagne.
Tu souffleras quand tu seras mort gros lard.
Y a une putain de tâche de café sur la nappe pétasse.
Si quand j’sors j’te vois encore lambiner, j’t’écorche.

La fumée de cigare opaque forme un brouillard venimeux dans le bureaux de son père. Satisfait d’être le dernier des crevards et de mettre les points sur les i, les barres sur les t,
Désiré peut vaquer à ses loisirs dangereux.

L’odeur du talc s’est imprimée dans son ADN et celle de la sueur sous sa peau.
L’empereur lève ou abaisse le pouce, se prend pour Dieu là-bas.

Le fer 6 comme une prolongation de son bras, il menace de déformer tous les portraits à la moindre incartade, moindre tentative de tricherie.
Personne ne corrompt un Chanteloup, personne n’essaye, personne n'ose.
Ou alors…

Moi et mon frère on t'encastre ta sale gueule dans l’béton,
on te laisse dans un bordel de brancard ta mère te reconnaît pas,
on verra c'que ça t'fait d'avoir à faire à des vrais salopards,
on verra bien t'as si encore l'melon, la tête dans l'plâtre.

En profusion la palette des bordeaux, bruns, bile et brique.
Mais surtout rouge, rouge, toujours rouge.
Comme le voile sur son regard.
Comme le fil de son destin.
Comme le brasier de sa colère.
Comme l’âcre de son âme.

Désiré court après sa putain de couronne ensanglantée les yeux vitreux.

Le green - putter : doser la force

Affalé dans le lounge où il enfume royalement sa clientèle, il tend l’oreille.
Son cirque sauvage devient un loisir de p’tits merdeux paraît-il.
Ca glousse fort d’après les on-dit et puis quel émoi la grosse bagarre.
Ca voudrait un registre officiel pour encourager les silhouettes ceinturées de victoires.
Désiré sourit et rebat le jeu.
On lui susurre par le même soupirail d’intermédiaires mystérieux qu’il est désormais le bookmaker.

Il écrit avec les même doigts trempés par ce bain rouille indifféremment sur ses deux livres de comptes. Incapable de ne pas confondre un univers dans l’autre, son existence est un orchestre de bombardements.
Son champion l’emporte, il passe la bague au doigt à la potiche vulgaire des cuisines.
La partie de golf est un massacre, il envoie Morty arracher la jugulaire de ses créanciers.
La milice ferme un bar clandestin, il fait le tournée des bordels pendant toute une semaine.
Sa belle-soeur l'invite au barbecue, il passe l’éponge sur la déception du dernier combat.
Son humeur saute comme ses déjeuners et ses nuits sont parsemées de pleine conscience.

Il en a fini de se débiner mais certainement pas de se gâcher.


C’est un claquement plus léger qu’une bise.
La balle roule sur l’herbe rase, effleure le trou, s’y enroule pour mieux s’y engouffrer.
Désiré Chanteloup, de sa poigne souple sur le club, vient embrasser son troisième par de la partie. L’exploit est salué par la brise tiède et la radieux de l’astre solaire. Il charge nonchalamment son sac sur son dos et prend la route du quatrième départ.

Quelle fierté d’être tyran.