Caspian les muscles crispés de désarroi, l'envie d'en découdre mais contre qui, contre quoi ? Les dernières marches montées avec lenteur jusqu'au pas d'une porte ouverte sans presque faire de bruit. Un regard pour Alexis, muette comme une tombe. Un regard plein de questions, de frustration ; de culpabilité pour ne pas avoir été là. Il était pourtant invité Caspian, petit carton d'invitation sur lequel brille le nom Matkovic en lettres dorées. Mais ça ne lui plaisait pas, d'être exposé devant tout le reste, d'avoir à sourire et faire semblant d'être à l'aise. D'ordonner peut-être, entre deux petits fours et des serveurs muets. Parfois ce genre d'endroit, ça lui rappelle trop la maison. Il regrette pourtant, se persuade que les choses auraient pu se passer différemment pour elle et Alysse s'il avait été là, uniforme de Milice sous le bras, l'insigne tout près du cœur en réconfort.
Il la laisse passer, rejoindre leur cocon sans rien dire ; qu'est-ce qu'il pourrait dire de plus ? Il s'est inquiété, lui a dit qu'il était désolé, là à quelques kilomètres d'ici quand ils se sont retrouvés à mi-chemin. La porte se referme dans un bruit creux, le blond enlève rapidement sa veste, ses chaussures, finit par passer un bras autour des épaules de sa colocataire, se voulant rassurant.
"Tu veux un thé, quelque chose comme ça ?" Il hésite, passe d'un pied à l'autre. "Ou tu préfères que je te laisse... c'est peut-être un peu tôt pour parler..." Certains finissent par ne jamais le faire parfois, tout laisser derrière en oubliant hier. Tout d'un coup, les réflexes de bon milicien, il ne les a plus.
oublier les drames (vendredi 24 octobre 2098 x coloc)
les yeux sont fatigués et le coeur est lourd. alexis ne sait plus où elle est, le corps contre celui de caspian. la journée à balayé le reste de ses certitudes, et tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle rentre enfin chez eux. yara a disparu pour aller aider les blessés et elle ne l’a pas revu, terra et ilya ont fini à l’hôpital et alexis espère que tout ira bien pour eux, surtout pour la fleuriste. enfin, alysse a été laissée par les deux jeunes gens sur le quaie de la navette, pour qu’elle puisse rentrer à babel, et eux à ithloreas.
et les voilà enfin sur le pallier de l’appartement, la clef glisse et déverrouille la serrure, et le premier pas est un soulagement. le corps du hérisson se détend d’un coup, comme si tout s’effaçait enfin de ses épaules trop petites. les vêtements tombent, adieu les chaussures abîmés, adieu le pull déchiré par les pics d’une transformation ratée.
“je vais me mettre en pyjama…” dit-elle simplement, le regard vague et la voix creuse. “oh… je veux bien une tisane.”
la faible lueur dans ses yeux qui se ravive à la proposition de son colocataire. alexis abandonne caspian pour sa chambre. elle veut se changer le plus vite possible, oublier tous ses vêtements poussiéreux, l’odeur de la peur et du sang, et passer à autre chose. demain, elle se lavera, mais ce soir, elle est trop fatiguée pour ça. une fois dans sa tenue nocturne, un t-shirt trop grand (piqué à caspian) et un pantalon léger, elle s’effondre dans son lit soudain trop grand.
“merci… eh, dis, tu veux bien rester un peu ?”
elle demande en un murmure devant le fennec qui est revenu dans sa chambre lui apporter une tasse de tisane bien chaude. elle lui offre un sourire, un peu forcé et un peu triste, et se décale du lit pour le laisser se glisser sous la couette, à ses côtés. les oreillers sont relevés pour faire dossier, et alexis s’installe au chaud, la tisane entre ses mains froides, sur le point d’être réchauffée.
“...ça va, toi ?”
la tête vient se poser contre l’épaule de caspian et alexis ferme les yeux. c’est toujours plus facile de s’inquiéter pour les autres.
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Mar 21 Fév - 10:16
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Le regard soucieux qui balaye le visage, les jambes trop fines, le pull qu'on laisse tomber à terre comme une armure déjà vaincue ; les yeux trop vides et le souffle qui s'étiole. Les murmures plus lourds que les cris, Alexis, elle ne sourira pas aujourd'hui. Ça lui fend le cœur, Caspian voudrait amorcer les blagues, faire rire aux éclats. Jouer le soleil, éclairer la lune pour garder le cœur au chauf mais Alexis, Alexis à ses propres démons à combattre maintenant et Caspian, il ne peut pas être sur tous les fronts quand bien même il essayerait ; avec ardeur comme un combattant de l'ancien temps.
Il acquiesce silencieusement, la laisse rejoindre sa chambre avant de se rendre dans la cuisine, attraper machinalement de quoi faire une tisane. Inconsciemment, la tête n'arrête pas de se tourner vers la porte entrebâillée, vers Alexis qu'il n'entend pas (et que devrait-il entendre ? Des pleurs, des cris ?). Ça ne le rassure pas vraiment, de ne pas savoir. D'être dans le flou. En mission, c'est comme évoluer dans le brouillard, il n'a aujourd'hui que les parcelles d'info qu'il a pu voir aux infos avant que l'enquête soit menée, les quelques détails qu'elle a bien voulu distiller sur le chemin de retour. Le milicien n'a aucune envie de la brusquer quand bien même ça le dévore un peu, ne pas savoir.
Laissant la tisane infuser, Caspian dans sa chambre s'en va troquer son jean contre un jogging confortable, avec lequel il a l'habitude de dormir. La tasse bien chaude entre les doigts, il frappe finalement faiblement à la porte avant d'y passer la tête, lui tendre presque timidement la boisson avant de se faufiler sous la couette à ses côtés, le dos contre le sommier, secrètement rassuré qu'elle lui demande de rester. Caspian, il aurait pu dormir sur le pas de la porte.
Instinctivement, un bras se referme autour du petit corps de l'hérisson alors qu'elle repose sa tête sur lui, ça le fait sourire un peu ; de la tristesse probablement. "Ca va" Il se dit qu'elle préfère probablement parler de tout et de rien. "Le travail était tranquille." Trop tranquille, il aurait dû demander un jour de congé et l'accompagner. Il hésite, s'agite un peu contre les oreillers en fixant un point devant lui. "Tu veux en parler ou..." Il est pourtant très bon pour ça caspian, consoler les vivants. Mais aujourd'hui, c'est compliqué. Alexis, il n'a pas l'habitude de la voir comme ça, ça remue un peu les tripes, modifie les repères.
"Je suis désolé..." Voilà, il n'a pas pu s'en empêcher, la tête un peu baissée comme un chiot en piteux état. "J'aurais dû t'accompagner. Ne pas vouloir y aller juste parce que je redoutais l'ambiance (et ma famille), c'est lâche. Je sais pas, peut-être que ça aurait pu se passer différemment..." Différemment de quoi ? Même lui, il ne sait pas.
oublier les drames (vendredi 24 octobre 2098 x coloc)
évidemment il s’excuse. c’est toujours pareil avec lui. le fennec pense pouvoir prendre la responsabilité du monde sur ses épaules et il finit par se faire écraser. alexis, soucieuse, a toujours bien fait attention à ne pas (trop) l’inquiéter, à ne pas l’étouffer. mais ce soir c’est plus fort qu’elle, alors elle se contente de fermer les yeux, d’humer son parfum, et de sentir sa chaleur.
“tu étais convoqué au centre de recherche ? j’ai cru voir qu’il s’est passé quelque chose là-bas aussi… j’ai bu quelques messages sur instar’ en story, mais je n’ai pas vraiment eu le temps de regarder avec… ce qu’il s’est passé…” chaque chose en son temps. si quelque chose de grave à l’air d’avoir secouer les réseaux sociaux au sujet des miliciens et du centre de recherche, alexis s’en inquiéter demain, ce soir, elle pense à elle. “peut-être que toi tu sais quelque chose…”
à moins que ce ne soit confidentiel. on ne sait jamais, après tout.
“hey…”
il est désolé caspian, il se sent coupable sûrement. mais il ne faut pas, ce n’est pas de sa faute. il ne pouvait pas savoir, c’est comme ça et puis c’est tout.
“tu pouvais pas savoir, casp’. si on avait su, je n’y serai jamais allé pour commencer.”
elle passe son bras autour de son torse pour se blottir contre lui, après avoir déposé la tisane sur la table de nuit. l’infusion attendra un peu.
“tu sais, je n’étais pas seule. il y avait ton frère, d’ailleurs.” la mention de l’ambiance (et de la famille) lui rappelle la présence du cadet matkovic. “il nous a bien protégé, mais il ne s’en est pas sorti indemne… je crois qu’il doit être à la clinique à l’heure qu’il est, tu devrais aller le voir un soir…”
enterrer la hache de guerre le temps d’un soir, pour être sûr que tout va bien, qu’on ne va pas se perdre. face à la convalescence, les rancœurs du sang sont bien ridicules.
“je suis d’ailleurs celle qui m’en sort avec le moins de blessure !” elle trouve la force de rire. elle n’y aurait jamais cru, alexis, c’était de loin la moins solide. “je ne sais pas trop quoi raconter ou par où commencer… c’était une attaque du culte de la mort… tout le monde s’en est tiré si j’ai bien compris, ils n’ont pas voulu être violents, juste menaçant… mais moi ça me fait peur tout ça…”
alexis, elle ne veut pas d’un futur à feu et à sang.
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Ven 24 Fév - 10:34
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Caspian a les excuses qui roulent en boucle sous la langue, l'envie de tout prendre sur ses épaules, raviver ses propres larmes pour effacer celles des autres. Il repense aux événements de la journée, au téléphone qui sonne pour rameuter les troupes, à Manon qui crie des ordres, les bottes en rang qui s'alignent pour obéir, conquérir.
"Oui les miliciens disparus ont été retrouvés dans les labos de Centre de Recherche... ils ont arrêté le Docteur Harken et son équipe. J'en sais pas plus, j'imagine que l'enquête est en cours. On ne nous a rien dit de plus, je suis resté dehors pour m'occuper des civils un peu trop curieux mais de ce que j'ai compris, les victimes ont été rapatriées à l'hôpital."
Des frissons dans la chair, imaginer ses propres collègues comme vulgaires rats de laboratoire. Encore un peu de culpabilité au fond de l'âme, il n'était pas là pour les sauver, ce n'était pas lui, enlevé au fond d'une ruelle. Il lance un regard pour Alexis qui se blottit encore contre lui, il ressert lui aussi sa prise sur son petit corps. Pensée égoïste, mais si les ravisseurs s'en étaient pris à lui, il ne serait pas là pour Alexis ; ça le rassure faussement mais Caspian, il comprend bien qu'il ne peut pas être sur tous les fronts. Acquiesce silencieusement aux paroles de son amie, sachant pertinemment que sa présence n'aurait peut-être pas changé grand chose. Se refusant pourtant à l'admettre.
A la mention d'Ilya, le corps se crispe encore. "J'ai eu ma mère au téléphone, elle était paniquée... mais apparemment sa vie n'est pas en danger, j'irais le voir... demain." Ou après-demain. Étrangement, il redoute un peu ce qu'il trouvera dans le lit d'hôpital. La pâleur des corps et les pleurs peut-être.
Il écoute, hoche un peu la tête, lui, il n'en rit absolument pas, sent qu'Alexis se force un peu. "Oui j'ai entendu des miliciens parler du culte de la Mort... ils n'ont réussi à arrêter personne." Si ça ne tenait qu'à lui, il arpenterait en ce moment même les alentours du restaurant à la recherche du moindre indice. Mais il y a Alexis, et elle passera toujours avant. Il reprend, hésitant. "Tu sais ce qu'ils cherchaient ? Ils n'ont pas fait exploser le restaurant juste comme ça... si ?" Même pour lui, c'est étrange. Le culte de la Mort reste un éternel mystère pour la Milice.
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elle écoute la version de caspian, ne songe pas une seule fois à remettre sa parole en doute. si souvent, les animas se plaisaient à discréditer les forces de l’ordre, surtout au sein de sa maison, alexis, elle, ne se le permettrait jamais. au contraire, cela lui glace le sang, vision d’éffroi quand soudainement, elle s’imagine caspian disparaître, du jour au lendemain, sans prévenir personne.
“je ne veux pas que tu disparaisses…"
par réflexe, elle vient se blottir encore plus contre lui, le serre un peu plus fort contre elle, pour chasser ces sombres pensées. elle n’ose pas poser la question, mais elle se demande si ce n’est pas ce qui est arrivé à son amie, aube, elle croit bien il y a quelque mois. mais alexis ne demandera pas aujourd’hui.
“j’espère que ça ira…"
ça ne vaut pas grand chose, et certainement pas un fifrelin, mais c’est le mieux qu’elle puisse faire pour le moment. alexis hoche la tête à la mention d’ilya, mais n’insiste pas. elle le laissera gérer. elle est simplement soulagée que la vie du cobra ne soit pas en danger.
“oui, je sais ce qu’ils cherchaient."
elle se redresse, libère caspian de son étreinte frêle et vient récupérer sa tisane pour porter un peu de liquide chaud à ses lèvres. elle prend un peu de temps, pour rassembler les souvenirs tout frais. le fait que caspian pose des questions spécifiques l’aide beaucoup.
“pendant l’explosion, alysse m’a protégé et on a fini par fuir dans les… sous-sol de l’archange ? on a prit la première porte et ça nous a mené vers des escaliers qui descendaient. au sous-sol, une salle en travaux, des bâches et de la poussière… mais les travaux semblaient abandonnés."
elle se souvient du calme et du réconfort qui ne dura qu’un instant, au milieu des pots de peintures et des truelles. les mots d’alysse, la peur qui fourmillait dans son petit corps, la promesse de s’en sortir vivantes.
“mais des membres du culte de la mort sont descendus à leur tout alors on s’est caché. l’un s'appelait guizmo et l’autre rhaegar, leur boss apparemment. en fait… au plafond du sous-sol, il y avait une énorme fresque."
la vision de la peinture est bien claire dans sa tête.
“c’était… trop bizarre, mais je pense que c’est ça qu’ils étaient venus voir."
pas de quoi poser une bombe, si alexis se permettait d’exprimer un avis. elle baisse les yeux ensuite.
“en parlant du... culte de la mort... il faut que je t'avoue quelque chose."
elle se mord la lèvre. ce n'est pas le moment idéal, mais si ce n'est pas maintenant, alors ça sera quand ?
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Dim 26 Fév - 12:00
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Instinctivement, Caspian a le sourire doux, la mine apaisante malgré les doutes intérieurs, les peurs qui se concrétisent et la douleur de ne pas être à la hauteur. Mais pour Alexis, il veut bien ne pas le montrer. Pour Alexis parfois, il se force à ne pas chavirer. Doucement, il se tourne, se penche pour venir déposer un baiser contre le front du hérisson. « Pourquoi est-ce que je disparaitrai ? C’est fini maintenant. » Un peu comme s’il parlait à un enfant, mais ça lui va. Ca le réconforte un peu lui aussi, de penser comme ça.
Il écoute, hoche parfois la tête en blottissant son amie un peu plus contre lui. Les détails, elle les a et son esprit milicien de peut s’empêcher de tout noter, prendre un air sérieux. Tracer les schémas dans sa tête, tirer sur les ficelles. Tenter de faire les liens. Il la laisse parler, flot de parole, elle en a peut-être besoin. « T’as croisé le chef du culte de la Mort donc… Alexis c’est… » Dangereux ? Horrible ? Etrange ? Il n’a pas les mots, se contente de secouer la tête, tentant de digérer le tout. « Tout est franchement bizarre. Entre ça et la crypte l’année dernière… » Un soupire de frustration finit par franchir ses lèvres et une main vient fourrager dans les mèches blondes, de sa main libre.
« J’ai un peu de mal à digérer tout ça, désolé. Alors j’ose même pas imaginer pour toi… J’appellerai Alysse plus tard. Elle n’est pas blessée ? »
Tout à Alexis et son frère, il n’a pas pensé aux autres, commence à s’en vouloir dans une grimace tendue. Alysse, il lui faudra la remercier d’avoir protéger sa colocataire, peut-être tenter d’en savoir plus également.
La tête se tourne brusquement vers Alexis, il l’observe en fronçant les sourcils, soudainement nerveux. « J’ai peur de ce que tu vas dire Alexis… »
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c’est fini. elle se le répète depuis des heures, mais alexis n’arrive pas à s’en rendre compte, elle n’arrive pas à en être sûre. même maintenant, loin de l’archange, loin d’arc-en-terre, à la maison, emmitouflée dans ses draps. est-ce que c’est vraiment fini ? qu’est-ce qui empêcherai le monde, sainte haklyone, ou même le hasard de provoquer une explosion dans le voisinage ? un nouveau bruit sourd, une fuite de gaz ou une attaque. non, décidément, alexis, elle n’arrive pas à se dire que c’est fini.
“d’accord…"
mais elle abdique, parce que peut-être que si on lui répète assez longtemps, si elle se le répète assez fort, elle finira par s’en convaincre.
“tu me le promets ?"
elle tend le petit doigts pour sceller le pacte. parce qu’il n’y a que comme ça qu’elle est sûre que caspian ne disparaîtra pas.
“oui… je n'en peux plus caspian, j’en ai marre. je veux que ce soit la dernière fois…"
la peur et l’angoisse de mourir, elle n’appelle pas ça vivre. alexis, elle veut pouvoir sortir sans avoir peur, aller à la fac, boire un café avec ses copines, sortir au bar. une vie normale, une vie sans crainte. elle ne veut pas s’attendre à ce que le danger survienne à chaque bout de boulevard. mais par les temps qui courent, elle n’est plus sûre de rien. qu’est-ce qui empêche la société anima de basculer dans la panique et dans la folie ?
“alysse va bien, oui !" la mention du dragon de komodo la sort de ses angoisses internet et l’empêche de partir en spirale. “elle n’a vraiment rien eu de grave, quelques égratignures et écorchures, mais vraiment rien de sérieux ou qui ne nécessite d’être pris en charge, comme moi." si on oublie le traumatisme qui n’aura épargné personne dans cette journée. “bonne idée, ça lui fera plaisir que tu l’appelles."
elle ne mentionne pas le reste. les promesses dans les sous-sol, le coeur qui s’emballe un peu vite, le récent rapprochement… ce n’est pas le moment, et de toute façon, qu’est-ce qui lui garantit que ce n’est pas juste un film qu’elle se fait dans sa tête ? elle est comme ça, alexis. elle tombe amoureuse trop facilement, trop vite, trop fort.
“hm…"
elle se redresse et baisse la tête. elle voudrait faire de l’humour, glisser une blague pour dédramatiser, mais elle en est bien incapable.
“c’est par rapport… aux événements de l’année dernière, dans la fôret tue-loup… tu te souviens, on avait croisé un membre du culte, un jeune capucin, qui s’était enfui… en fait… c’est un peu flou dans ma tête, mais on a décidé de le laisser filer, et de ne pas le livrer aux autorités, alors qu’on aurait pu… "
elle à reposé sa tasse, le dos courbé, tête toujours baissée. elle agrippe la couverture dans ses mains, les ressert un peu sous le poids des doutes et de la culpabilité. alexis, elle ne sait plus vraiment si elle a bien fait. tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle peut tout expliquer, se justifier.
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Ven 3 Mar - 8:47
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Malgré les promesses, il y a les doutes, les cauchemars qui ne partiront pas. Malgré les promesses, ils ne pourront pas revenir en arrière, stopper le temps ; abandonner le présent. Caspian a mille mot rassurant sur le bout de la langue, mais il n'est pas sûr que ça changera quoi que ce soit. Alexis fébrile entre ses bras, presque au bord des larmes, il le sent.
"Je te le promet." Posé, les yeux dans les yeux alors qu'il tend son petit doigt pour une promesse d'enfant, mais dont il a probablement besoin tout autant qu'elle. Lui aussi, il a eu peur. Caspian, il ne peut pas lui promettre que ce sera la dernière fois non, car il n'en sait rien. Déjà l'année dernière dans la Forêt Tue-loup. Aujourd'hui à Arc-en-Terre. Ou frapperont-ils la prochaine fois ? Pourtant, il préfère sourire, rassurer d'une voix douce. "Il n'y aura pas de prochaine fois, parce que je vais les arrêter avant." Oui lui, ou la Milice. Mais il préfère dire moi, moi je vais les arrêter. Ca sonne mieux à ses oreilles, il a l'impression d'en être capable, pour une fois.
Alysse va bien et ça le rassure, petit soupir de soulagement alors qu'il ramène ses genoux contre son torse. Il faudra qu'il l'appelle quand même.
La suite ne lui plait pas du tout, il affiche une moue confuse, essayant de se souvenir des évènements auxquels il n'a pas pu participer. Oui, le capucin. Soudain, il relève la tête, alerte. "Vous avez fait QUOI ?!" Le dos redressé, il se penche vers Alexis, les yeux ronds. "Pitié dis moi que j'ai mal compris..." Mais non, la mine coupable de son amie parle pour elle, il se recule doucement, la mâchoire crispée au possible. "Vous avez laissé filer un membre du Culte de la Mort au lieu de le remettre aux autorités. C'est..." Il ne sait pas quoi dire, le regard dur. "... totalement inconscient." Ça change beaucoup de choses. Le blond n'arrive plus à rester en place, finit par quitter le doux confort du lit pour faire les 100 pas devant, le regard ailleurs. "C'est n'importe quoi, et s'il avait participé à l'attentat ?? Par les âmes Alexis pourquoi tu ne me l'a pas dit avant ?"
Et qu'est-ce qu'il aurait pu faire ? Rien, probablement. Mais il ne l'avouera pas, il est un peu énervé, le milicien. Soudain, une pensée lui traverse l'esprit, il se retourne vers sa colocataire. "Alysse est au courant n'est-ce pas.... je vais la tuer." Définitivement et simplement. Est-ce que c'était son idée ? Il n'en sait rien, mais ça lui ressemblerait.
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elle cligne des yeux comme pour encaisser un choc, pour se protéger d’une claque qui ne viendra jamais, parce que caspian n’est pas comme ça. mais c’est l’effet que ça lui fait quand la vérité gardée depuis un an maintenant explose. il a le regard dur, caspian, mais alexis se force à le soutenir. parce qu’elle y a réfléchit plus que lui, à cette histoire, à jonas, à ces actes. et aujourd’hui, grâce à alysse, grâce à ce qu’il s’est passé ce midi, elle est un peu plus convaincue d’avoir agit correctement.
“laisse-moi t’expliquer s’il te plaît…"
elle reprend plus doucement, pose sa main sur son épaule pour le calmer, pour qu’il la regarde, pour qu’il l’écoute. elle comprend la réaction, c’est pour ça qu’elle a mis autant de temps à tout avouer. parce que plus le temps passe et plus c’est dur de crever l’abcès.
“je sais bien, je me suis dis la même chose, et j’ai beaucoup douté de ce choix tu sais… mais il te faut le contexte. c’était un gamin, plus jeune que moi. je pense qu’il était à peine majeur, et encore, l’inverse ne m’étonnerai pas… ça se voyait qu’il était forcé d’être là. il nous l’a dit, d’ailleurs, quand on l’a interrogé de force. c’était vraiment qu’un gamin perdu et embrigadé… en tout cas c’est ce que j’ai ressentis."
et alexis se trompe rarement.
“on a pas eu le coeur de le poursuivre et de le livrer aux autorités. on avait deux blessées donc une blessée grave, on était perdue au milieu de la forêt avec des cadavres d’animaux juste à côté, et la menace des pilleurs qui n’allaient sans doute pas tarder à revenir…. jonas nous a indiqué comme quitter la forêt et nous as donné des informations sur le culte que nous avons donné à la milice…" elle affiche un sourire triste. “et… l’homme des sous-sol, ce midi, ce guizmo… c’était son père. et vu les propos qu’il a tenu sur jonas, comme quoi c’était un incapable, je pense qu’il n’a vraiment rien à faire dans cette secte et qu’il n’est clairement pas là de son plein gré…"
elle baisse un peu les yeux, serre les plis du t-shirt de caspian parce que, finalement, ça lui fait mal au coeur.
“je m’inquiète…"
parce qu’alexis elle sait ce que ça fait que d’être un échec aux yeux de ses parents. et elle sait que caspian aussi. et l’injustice hurle dans le creux de son coeur quand elle pense à ce pauvre garçon forcé de faire partie d’une secte et de participer à des massacres contre son gré. et puis, elle s'inquiète toujours pour les autres. toujours.
“...je suis désolée."
c’est trop, alors elle vient se blottir contre lui, la tête enfoui dans le creux de l’épaule de caspian. elle retient les larmes. de culpabilité, de fatigue, de panique et de soulagement. c’est fini. promis, c’est fini.
elle se redresse et baisse la tête. elle voudrait faire de l’humour, glisser une blague pour dédramatiser, mais elle en est bien incapable.
