Sans dire que c’était devenu une habitude, ce n’était plus vraiment surprenant de voir Micheletto débouler dans le hall de la clinique Bartholomé pour autre chose que son intoxication biannuelle au solvant; ni une grande surprise de devoir lui courir après dans les couloirs -car contrairement à ce qu’il semblait penser, les heures de visite s’appliquaient aussi aux artistes. Et comme à chaque fois, les futiles protestations des réceptionnistes et des soignants tombent dans l’oreille d’un sourd.
Qui aurait cru que lui, de toute personne, finirait par connaître par cœur le chemin de la chambre d’une gamine quelconque ? Ni parent, ni ami de la famille, le voilà pourtant, poussant la porte de sa chambre sans aucune hésitation, habillé sur son trente-et-un -ou du moins, sa version toute particulière du concept.
“J’espère que t’as quelque chose à t’mettre pour un vernissage.”
Il pourra toujours lui céder sa cape; ses extravagances lui laissaient largement de marge pour ne pas paraître pas assez bien habillé sans. . . .
A le voir arriver avec cette fille en guise de +1, on pourrait bien croire que le peintre s’est retrouvé à court de personne pour l’accompagner aux rares pré vernissages où il est encore convié. Le cas contraire le ferait passer pour un cœur d'artichaut ou pire, un samaritain voulant accorder quelques instants magiques à une âme s’étiolant; mais peu de membre de sa Maison avait encore une estime assez haute de lui pour le croire capable de charité, alors ce sont les médisances qui seront chuchotées loin de ses oreilles ce soir.
La vérité, c’est que c’est vers Amaryllis que ses songes sont allés en relevant le carton d’invitation dans sa boîte aux lettres. Une pensée fugace, toute simple: ça lui plairait bien plus qu’à lui.
Pas de pitié. Pas de dernier recours pour tromper la solitude.
Et ça n’avait pas manqué. Micheletto n’était pas des plus friands ni de l’artiste, ni des œuvres exposées, et une fois sur place, si ça n’avait été pour la petite noiraude à ses côtés, il se serait contenté de tenir compagnie au champagne. “Heh, sérieux, elle sait plus quoi faire.” lance-t-il à l’amoncellement bigarré qui se veut sculpture entre deux bouchées subtilisées au buffet, vague silhouette humaine composée de multitude d’animaux. Loin d’être des abrutis incapables de saisir l’intention derrière les œuvres contemporaines, ce ne sont là que les commentaires d’un enfant pétulant jaloux de ses pairs. “C’est tellement formaté pour l'œil du public.” Et ceci, l’excuse de celui qui n’est plus en vogue en ce moment.
Pourtant, il fait l’effort de ne pas sauter d'œuvre en œuvre, laissant à sa petite accompagnatrice le loisir de battre le tempo de leur visite. Alors forcément, moins il passe de temps à pouvoir ignorer ce qu’il a sous les yeux, plus il a de chance d’y voir quelque chose qui lui plaît ou pire, de se mordre les doigts de ne pas y avoir songé avant.
Ça n’aidait pas que Joannia Teige soit douée autant en sculpture, qu’en peinture, en passant par le collage et même la projection… Cette exposition allait faire rage une fois ouverte au public, c’était certain.
until death we do art (septembre 2098 x galerie casoart)
amaryllis a toujours quelque chose à se mettre pour les grandes occasions. et des grandes occasions, depuis que sa vision du monde à changer, elle en vit des milliers. parce que quand le temps vous est compté, tout est prétexte aux plus grandes folies. quand la vie nous échappe, quand les grains de sable s’écoulent au bout de nos doigts, il faut saisir l’instant comme si c’était le dernier. parce qu’amaryllis ne le sait que trop bien, c’est peut-être le dernier.
alors que ce soit une sortie au cinéma, un repas de famille, un comme ennuyant ou un pré-vernissage, chaque grande occasion est une petite victoire. alors la voilà, la jeune fille à la peau trop blanche et aux cheveux trop faux. la voilà au bras d’un peintre qu’on ne présente plus, la robe en tartan par-dessus sa chemise, le tout accompagné d’un béret assorti. habillée ainsi, comme les plus chics étudiantes en art de la capitale, amaryllis pourrait presque croire que marcher dans ces galleries lui donnerait l’inspiration folle d’un nouveau chef-d’oeuvre, au détail près qu’elle ne sait pas dessiner.
"alors ? tu me trouves comment ? je suis super mignonne non ? j’espère pour toi qu’on ne nous regardera pas plus qu’on ne regardera tes tableaux.”
elle a les yeux qui brillent de malice et le rire qui chante d’un petit oiseau. amaryllis toute joyeuse, l’excitation et le bonheur qui irradie sans se soucier du reste. parce que malgré les circonstances exceptionnelles, ce n’est pas tous les jours qu’on assiste à un tel vernissage. alors elle a le ton taquin, cherche l’approbation dans le regard noiraude de son cavalier du soir. elle espère qu’il la laissera goûter au champagne.
la main qui s'accroche à son bras, amaryllis tire un peu l’artiste pour qu’il s’abaisse à sa hauteur, pour venir d’un rire fripon lui murmurer un secret.
"tout le monde croit qu’on est ensemble, tu les entends murmurer ? les gens en art on l’esprit bien mal placé. moi, je préfère prétendre que tu es mon oncle.”
parce que micheletto, à force, est-ce qu’il ne ferait pas un peu partie de la famille ? de sa famille ? le compliment implicite est vite caché derrière un rire. l’étrange paire continue de déambuler dans la galerie, pour finir par s’attarder sur une bien étrange sculpture. amaryllis a encore envie de rire alors que micheletto peste, dans ce que elle croit être de la fierté mal placé. parce que si le chardonneret aime observer les oeuvres, ce sont bien les artistes qui méritent vraiment le coup d’oeil. alors perché sur sa branche, observatrice perdue dans l’espace-temps, amaryllis décortique, amaryllis comprend.
"moi je l’aime bien.” pour venir contredire, pour venir titiller, avant de reprendre le ton plus doux. "mais je trouve que que c’est une œuvre un peu facile. certes bien réalisée, mais je pense qu’elle aurait pu pousser l’idée un peu plus loin.”
parce que dans un monde où quiconque est capable de se transformer, de laisser libre forme à son âme, une sculpture d’une multitude de transformations, ça ne fait pas tellement vibrer amaryllis.
"je pense que l’inverse aurait été plus percutant, tu vois ? tout le monde peut se transformer ici. on ne connaît ça que trop bien… alors qu’être dénué de toute âme, ça, c’est fascinant !”
le désir morbide de passer de l’autre côté de la barrière et d’explorer le monde humain revient au galop et lui retourne les tripes. elle a les yeux qui brillent, amaryllis, les secrets murmurés de la sirène il y a presque un an qu’elle garde comme un trésor, qu’elle n’a jamais révélé à personne.
"dis, tu exposes ce soir, micheletto ?”
elle change de sujet comme un ouragan. parce que les oeuvres qu’elle préfère, ça reste les siennes.
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Mar 6 Déc - 14:41
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La petite noiraude aurait tout à fait sa place au milieu des potins et des commères de sa maison, il n’en a aucun doute. Elle boit ce que lui ne perçoit même plus; lui qui jadis aurait été aux aguets des médisances pour sauter sur l’occasion de défendre son honneur a peut-être bien fini par être trop enlisé dans sa neurasthénie pour s’en faire. Il ne réagit presque plus que par provocation directe; en début de soirée, du moins.
Une fois quelques verres de champagne enfilés, toute excuse est bonne pour envoyer son poing dans un tierce visage.
Là où elle se trompe, c’est que c’est bien pour être vu que Micheletto se présente encore à ces évènements. Plus que faire acte de présence, c'est pour leur rappeler à tous qu’ils sont loin de s’être débarrassés de lui; plus encore lorsqu’on omet de l’inviter. Alors qu’ils parlent ! que les journaux spéculent, tant que son nom fait couler de l’encre. Même s’il préférerait que le nom d’Amaryllis soit exclu. “Un oncle sans enfant ni conjoint, ça t’arrangerait bien, hein ?” Comme s’il avait réellement un héritage à céder derrière lui. Sa popularité, il ne s’est pas gardé de la sucer jusqu’à la moelle, dépensant sans compter ni penser au lendemain, excès sur excès. Mais avec un peu de chance, il passera l’arme à gauche avant elle, juste après avoir vendu une ou deux ultimes toiles. “Donc je suis ton oncle et toi ma nièce de 10 ans, c’est ça ?” Il est méchant. C’est de son âge, de s’habiller comme ça, et il ne peut lui donner tort que, toute pimpante dans son petit ensemble, il aurait presque envie de lui pincer les joues.
Alors ça lui va, de jouer à la famille le temps d’une soirée. Une nièce, ce n’est pas une si grande responsabilité, après tout.
Enfin, qu'est-ce qu'il en sait, s'il en a une, il n'est pas prêt de la rencontrer.
(pas besoin d’y penser, autant se perdre dans le jeu)
L’excitation pétillante de la jeune fille est contagieuse, un peu; juste assez pour tirer ses lippes en un sourire certes un peu narquois, mais bien moins lugubre que la mine abandonnée derrière. “Heh ben.” Sa main vient malmener le béret sur la tête de la gamine, sans aucun scrupule pour pour sa jolie petite tenue. “P’t’être que c’est toi qui devrait t’y mettre, hein ? Au lieu de garder tes idées dans ta p’tite tête.” Comme si l’on ne pouvait pas être critique sans faire partie de ce monde. Mais c’est qu’il a beau la traiter comme une enfant, ça cogite dur, là-dedans; et ce qui s’y passe n’a rien d’inintéressant. “Injecter un peu d’sang neuf ici.”
Il se fait mauvaise langue, une fois de plus; après tout, l’artiste phare de l’exposition est plus proche d’avoir son âge à elle que le sien.
Mais c’est moins enrageant d’imaginer Amaryllis rafler les éloges qu’il jalouse.
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ce qu’elle aime chez micheletto, c’est évidemment son âme artiste et le pouvoir de création qu’il a sur le bout des doigts, mais également son caractère acerbe et le sourire toujours en coin. micheletto, il donne l’impression de se battre tout le temps contre tout le monde et à contre-courant, comme s’il voulait défier la vie et le destin tout entier. un peu comme elle, finalement, mais en un peu plus bruyant.
amaryllis a toujours regardé les artistes avec des yeux brillants, et le rat n’a pas échappé à la règle. fille de bonne famille, amaryllis a eu la chance d’avoir accès à la culture depuis toute petite. théâtre, cinéma, musée… les dimanches après-midi en compagnie de sa mère était toujours teintée d’un peu de magie artistique. l’artiste qaderi, elle en avait toujours été fan. alors quand un jour, au virage d’un musée, elle l’avait rencontré, elle avait vécu un rêve. mais le plus étonnant (ou le plus amusant) c’était le contraste entre les oeuvres du peintre et son caractère. si beaucoup aurait fuit, amaryllis elle, a trouvé ça fascinant.
parce que micheletto, il n’a pas peur des mots. micheletto, il n’a peur de rien. il se jette corps et âme dans le torrent que la vie leur crache à la gueule en tentant le tout pour le tout pour en sortir triomphant. et elle admire ça, amaryllis, cette capacité à ne jamais abandonner. à se rebeller contre vents et marrées et crier haut et fort que rien ne nous fera tomber. et puis, même. elle a toujours aimé les animas avec du répondant. l’humour noir d’un simion, les goûts mystiques d’une barbara ou la rage de vaincre d’une maxine. c’est plus facile d’être elle-même tout autant que c’est plus facile de s’oublier, à leur côté. parce qu’à force de toujours prétendre que tout va bien, de toujours prétendre d’être parfaite, les moments bruts de sentiments aussi négatif qu’il soit, l’instant où elle peut lâcher prise et se laisser aller, c’est si rare qu’il faut savourer.
"oh bah oui, c’est ton héritage qui m’intéresse. bravo d’avoir deviné mes véritables intentions.” elle a le sourire espiègle. elle hésite un peu à faire une remarque sur la fin prochaine de son existence, mais même si elle se relâche un peu à sa compagnie, la soirée vient à peine de commencer et amaryllis aurait trop peur de la gâcher. "j’ai pas dix ans ! j’en ai deux fois plus.”
coup bref d’épaule pour le bousculer en signe de mécontentement. il est et sera toujours plus fort qu’elle a ce petit jeu. les joues se gonflent mais le sourire revient bien vite. amaryllis, elle aime bien quand il la taquine.
"haha, non. je ne saurai rien faire de mes idées. ” amaryllis n’est pas une artiste et ne le sera jamais. la seule chose qu’elle maîtrise un peu prêt, c’est les lamentations de son violon alors qu’elle y fait frotter l'archet. "mais je peux être ta muse… à défaut d’être ta nièce de dix ans.”
elle insiste, le sourire narquois. c’est à force de le fréquenter que la langue d'amaryllis s’est déliée et que les mots en sont devenus un peu plus incisifs, avec un peu plus de malice. elle a toujours été plus ou moins comme ça, plus ou moins joueuse. mais le diagnostic médical tombé il y a presque deux ans et demi est venu chambouler l’équilibre et faire ressortir à la fois ce qu’il a de mieux, mais aussi ce qu’il y a de pire.
la blague sur les muses n’en est pas vraiment une. elle lance ça comme ça, l’air désinvolte comme si elle ne le penser pas, mais il faut bien avouer qu’amarillys n’échappe pas à l’égoïsme. depuis qu’elle sait que la fin est proche, elle crève d’envie de marquer le monde une derrière fois, de rester à tout jamais un beau souvenir dans le coeur de ceux qu’elle aime. le paradoxe de ne pas vouloir faire de vague non plus, de refuser d’attirer trop l’attention et de prétendre que tout est normal alors que rien ne l’est jamais. amaryllis, elle se perd entre ses désirs et ses envies de paraître, sans savoir où placer le curseur et ce qu’elle veut vraiment, au fond.
mais être immortalisé sous les coups de pinceau de micheletto, ou avoir pu ne serait-ce qu’un peu inspiré l’artiste qu’elle admire tant… c’est sur qu’elle ne dirait pas non.
"oh !” le sourire rayonnant qui se tourne vers le rat. "c’est vrai ? je passerai alors, j’ai super hâte !”
la joie revient vite dans le cœur de l’oiseau. la sensibilité à fleur de peau et les émotions toujours trop vives. parce que c’est peut-être les dernières qu’elle ressentira, alors il faut en profiter. on avance encore un peu dans les couloirs de la galerie, on donne son avis sur des œuvres qu’on ne comprend pas et on en complimente d'autres. mais malgré toutes les déambulations au milieu des tableaux et des sculpture, le regard fini toujours par se poser sur l’homme à ses côtés.
"eh, à part ça, comment tu vas, micheletto ?”
parce que l’art est vivant et qu’ils en sont les acteurs.
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Mer 21 Déc - 11:28
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Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas seul contre le monde que le peintre rit. La joie de vivre de la jeune fille est infectieuse, comme ne peut probablement être que celle que ceux auxquels le temps est compté. Ils rient, à la vue de tous, sans ressentir le besoin de se couvrir du snobisme qui imprègne les lieux.
Le coup d’épaule ne le fait pas bouger d’un centimètre, et s’il lui donne envie de le lui rendre, il craint trop d’envoyer la gamine s’empaler dans une sculpture -plus que d’abîmer n’importe laquelle des œuvres, d’ailleurs. Ce serait dommage d’épingler le petit oiseau avant qu’il n'ait fini de chanter. L’immortaliser, par contre.
A la façon dont il frotte sa barbe, l’idée est sérieusement considérée. Oh, en général, ses connaissances finissent à un moment ou un autre par se glisser sous son pinceau, consciemment ou non. Les figures empruntent un regard mutin qu’on lui a glissé, un nez impertinent levé en confrontation vers lui, les mains qui se sont perdues le long de son échine… La réalité s’invite dans son imaginaire et, de temps à autre, c’est l’artiste même qui vient la chercher. Mais un gros problème s’interpose. “Si je te peins, on va définitivement penser que t’es passée dans mon pieu.” La faute à qui, hein ? Qui à bâtit les fondations de sa carrière en mêlant art et coucherie ? “Nièce ou pas.”
Le monde de l’art est, après tout, vrament tordu.
Il n’a pas envie que des rumeurs viennent éclipser le sourire qui illumine les traits doux de la jeune fille à la simple idée d’être conviée à son atelier; craint, pour ce qui doit être la première fois de sa vie, d’éclabousser quelqu’un de cette terrible réputation qui le précède.
Mais cette retenue reste dans un coin de son esprit, petit caillou dans sa chaussure. Ses yeux ont beau glisser sur les œuvres d’art et sa bouche rebondir sur les commentaires de la petite noiraude, lui, reste assis dessus, insatisfait par cette auto-censure imposée par le pincement dans sa poitrine qui le somme de songer aux conséquences, juste une fois.
C’est drôle, la question ne s'était même pas posée en demandant à la sirène de poser pour lui, alors même que son ventre rond aurait enflammé l’imagination de ses détracteurs…
Ses doigts ont ravi une coupe de champagne au plateau d’un serveur, mais il y a à peine trempé ses lèvres depuis tout à l’heure, songeur. “Mh.” Même la question ne l’en tire pas tout de suite, le regard perdu dans les nuances azurées de la toile devant lui sans prêter attention au sujet. “Comme d’habitude.” Il peint, alors c’est que ça ne doit pas aller si mal, même si ces dernières semaines son cœur s’est retrouvé charrié par bien trop d’émoi. “Tout ce qui s’est passé d’intéressant, tu peux le lire dans les journaux.” Mais les journaux ne parlent pas d’amour naissant au cœur de l’été, du triomphe des réponses amères sur la provocation ou des premières excuses ayant gracié les lèvres du peintre… Ils ne relatent que la destruction et les excès publics.
Alors, l’artiste laisse échapper un râle, accepte de ravaler son cynisme même si son estomac est déjà plein de petits fours. “Pour être franc, depuis que j’peux de nouveau peindre, l’inspiration ne m’a pas trop fait faux bon.” Il n’avait pas manqué de faire un crochet vers la chambre de la noiraude le jour où le plâtre avait enfin pû être scié, quitte à être là; mais étrangement, pas celui où il avait dû se traîner à la clinique, la queue entre les jambes et le poignet broyé. “Elle finira par se tarir, mais tant qu’elle coule à flot, je n’ai pas à me plaindre.”
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cêtre immortalisé, couchée sur du papier à tout jamais, ça lui plairait bien, à amaryllis. que ses proches, et tous les autres, se rappelle d’elle et de son sourire. qu’une toile imbibée d’encre et de peinture lui survive comme souvenir. tout ça pour partir en martyr. mais l’artiste ne l'entend pas de cette oreille et stop bien vite ses rêves de grandeur. peut-être que cette vie n’est pas celle où l’on lui érigera une statue grandeur nature.
"pfff… je suis déçue ! pour la peinture hein, le reste je laisse ça à d’autres.”
elle aimerait bien répliquer qu’elle s’en fiche, que le regard des autres n’a jamais semblé compter pour micheletto, mais ça serait s’oublier. et si amaryllis à tendance à le faire trop souvent, elle préfère encore être connue après sa mort pour autre chose qu’un adultère avec un homme de quinze ans de plus. alors elle gonflera les joues et éclatera de rire, mais ne fera aucune vague.
"c’est jamais intéressant dans le journal. moi je préfère ta version des faits.”
sa vision, son regard sur le monde. que ce soit les peintures ou l’inspiration, les anecdotes et les histoires. tout est mieux quand c’est lui qui raconte. amaryllis, elle s’en fiche du prisme des journalistes bons qu’à ne chercher quelques clics. ça n’a rien d’authentique.
"tu m'emmèneras au bar un jour ? peut-être que si je suis là il t’arrivera moins de problème !”
elle rit, référence à un des derniers petits scandales autour du peintre. c’est que la presse ne se lasse jamais de ce genre d'anecdotes. traîner les grands noms dans la boue, ça a toujours une certaine saveur. mais ici le prétexte est tout autre. l’envie de s’évader, l’envie de changer, de troquer des murs et encore des murs pour un semblant de liberté. et même pas besoin que ce soit alcoolisé.
"hm… c’est vrai que t’étais blessé. ça va mieux ?” elle se penche par-dessus son poignet, le bec tout proche pour observer, avant de le libérer et de faire le tour, virevoltante, pour se retrouver de l’autre côté et observer un tableau qu’elle n’avait pas vu avant. "tant mieux alors, c’est bien ! et tu peins quoi alors ? qu’est-ce qui t’inspire en ce moment ? moi en ce moment ça va ! je suis allée voler la semaine dernière, ça faisait un moment. c’était chouette. j’aimerai bien me remettre au violon d’ailleurs. je t’ai déjà joué un morceau ? je ne crois pas. peut-être que ça t’inspirera, ça !”
elle n’a pas besoin qu’il lui retourne la question pour décider de prendre de la place. elle sait que les gens n'osent plus tellement, par peur d'être maladroit ou de manquer de tacte, alors elle a prit le réflexe de le faire comme une grande. depuis l'hospitalisation, amaryllis a dû faire face avec son égoïsme et ses caprices. et plus le temps passe, moins elle se restreint. elle se dit qu’elle a le droit.
"en parlant de la semaine dernière…” elle s’arrête dans sa course effrénée, dans ses mouvements dansant qui donnerait mal à la tête à n’importe qui si ce n’était pas lui. elle réfléchit, se calme un peu. comment aborder le sujet ? "... non rien !”
et finalement non, maxine attendra. parce que les plateaux de petits fours et de coupe pleine de boissons arrivent enfin à leur hauteur, et que micheletto lui offre gracieusement un verre.
"merci !!” elle porte doucement la coupe à ses lèvres. elle se prend pour une grande dame à sortir un soir pour un pré-vernissage, mais amaryllis reste une enfant de vingt ans. alors elle y va doucement. "ah ouais ? et t’arrivais à y aller sans soucis à chaque fois ?”
l’annectode la fait rire. micheletto n’a pas eu la même enfance qu’elle, c’est certain. imaginer le rat, le culot à son paroxysme, venir dans les galeries pour voler les petits fours sans avoir à se soucier de ce qu’il lui restait dans le porte-monnaie… ça c’est une anecdote qu’elle n’aurait jamais lu dans les journaux.
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Lun 16 Jan - 13:47
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Le débit de la jeune fille n’a aucune peine à rivaliser avec le sien; il le surpasse même, et de loin. Elle qui est si avide de ses histoires n’hésite pas à prendre toute la place qu’elle désire sans aucune retenue; le peintre ne peut s’empêcher de s’y retrouver, encore et encore, malgré tout ce qui les différencie. Le petit oiseau prend les allures d’un miroir vers un passé où la vie aurait été un peu moins cruelle, si l’on omet l’éléphant dans la pièce. Débordante de vie et d’un chaos rivalisant presque le sien, elle le tire de la lassitude qui a déjà planté ses serres, chasse la neurasthénie tout en lui rappelant ses jours glorieux.
C’est beaucoup demander pour une si petite chose, mais son égoïsme lui, n’a pas cessé de grandir au fil des années. Alors il veut en profiter, se reposer sur ces frêles épaules plutôt que de se comporter en adulte et d’aller chercher une meilleure solution à son spleen. La noiraude ne manque pas de souci, c’est certain, mais il n’est tout simplement pas assez mature, pas assez bon pour prétendre y remédier d’une toute autre façon qu’en farcissant sa tête de distraction.
Et peut-être qu’au fond, c’est très bien comme ça.
La requête fait fuser un éclat de rire à la simple idée qu’elle assiste à un de ses déboires alcoolisés. “Si tu veux que je gerbe sur tes jolies chaussures, c’est quand tu veux.” Il doute que les ennuis se tiendront à distance par sa simple présence à ses côtés, quoi que la conscience de devoir la ramener le garderait peut-être de boire jusqu’au coma. Il y a bien plus de chance que ce soit sa capacité inférieure à tenir l’alcool qui couperait court à sa propre descente.
Après tout, les responsabilités, ça ne faisait pas vraiment partie de son vocabulaire, sinon il ne lui aurait tout simplement pas offert le verre de pétillant.
Le peintre balaie l’inquiétude dudit poignet, démontrant bien sa souplesse presque entièrement retrouvée. Oh, il lui arrivait encore de ressentir des faiblesses en soulevant son chevalet et la douleur venait se faufiler bien plus tôt dans le processus créatif, lui qui pouvait jadis peindre des heures durant sans la moindre interruption. Mais peut-être qu’il se fait simplement vieux; de toute manière, ça ne l’empêchait pas d’ignorer les élans désagréables pour continuer dans sa fièvre créative, contrairement à ce qu’avait avisé le médecin. “Tu verras.” répondit-il simplement, la malice cachant le plaisir sincère que lui prodigue tant d’engouement pour son travail. L’assaut de questions et d’informations ne le déphase qu’à peine, se contentant de laisser la noiraude s'éreinter en répondant par onomatopée. Ha ? Hm ? Ha oui ? Et la pipelette continue, encore et encore, et son sourire à lui ne fait que grandir en la regardant s’exciter toute seule. “Et bien, prend-le quand tu passeras, tant pis si tu casses les oreilles de mes voisins.”
C’est beau, la jeunesse, même si tout le monde dans la galerie ne semble partager ce point de vue.
Le moulin à parole marque pourtant une pause intrigante, le laisse mariner dans sa curiosité avant de lâcher l’affaire maintenant qu’elle l’a piqué à vif. C’est trop tard, le peintre est investi dans ses déboires adolescents, même s’il feint le contraire en préférant s'intéresser à sa coupe. “Sans aucun soucis.” C’est dit sans la moindre once de gêne; pire, c’est bien une pointe de fierté qui transparaît, comme s’il avait subtilement révélé un moyen de battre le système à son propre jeu. “Personne ne faisait attention à un petit souriceau comme moi.” Oh, on l’avait ousté à l’entrée de vernissages privés, mais il n’avait en général jamais eu grande peine à se faufiler jusqu’au buffet et à feindre l’intérêt en engloutissant son repas, tombant même parfois sur quelques perles réussissant à le scotcher bien plus longtemps qu’il ne l’avait prévu devant une toile, englouti par cette impression insaisissable de vertige qu’il peine à trouver ce soir. “Même si c’est comme ça que j’ai été remarqué.” Ressasser le passer devant elle le plonge dans un état particulier, moins amer que lors de ses beuveries, comme s’il était plus simple d’édulcorer le passé devant les yeux d’une gamine. “Prends-en de la graine. Il n’y a que le culot qui t’amènera aussi loin.”
Ce n’est pas qu’un peu de fierté qui lui fait bomber la poitrine, toujours enchanté de pouvoir vanter le mérite de s’être construit à la seule force de ses bras et de son audace sans limite. A ses yeux, c’est un vrai conseil en or qu’il lui offre sur un plateau d’argent, en même temps que le canapé qu’il pose dans sa petite paume avant de se servir lui-même. Un jour, le petit oiseau devra aller les chercher tout seul, mais ce soir, il veut bien s’acquitter de cette tâche jusqu’à ce qu’elle l’imite.
“Du coup, qu’à tu fais de beau la semaine dernière, à part te dégourdir les ailes ?” Il n’a jamais été de ceux qui jalousent ceux qui peuvent parcourir les cieux, plus à l’aise avec ses quatres pattes sur le sol, alors le mystère laissé en suspens, lui, l’intrigue bien plus, malgré son affecte qui se veut détaché.
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le regard glisse vers micheletto, le sourcil s’arque en une expression dubitative et les lèvres s’étirent pour mimer la moue. ça ne dure pas bien de temps puisque amaryllis finit par glousser à cette idée loufoque.
"non merci, ça ira !!”
finalement, peut-être qu’accompagner le peintre pour une nuit n’est pas une si bonne idée que ça. elle pense à son frère, à ellie, à octave et tous ceux qui la protègent. ils s'arracheraient sans doute les cheveux en apprenant qu’elle fréquente l’artiste tristement plus célèbre pour ses déboires plutôt que pour son art. mais amaryllis est libre, et en temps que mourante, ça lui donne un passe-droit égoïste. et maxine alors ? qu’est-ce qu’elle dirait si elle la voyait dans la nuit à rire et à boire sans se soucier des ennuis ?
"ok, je le prendrai. et je ne casserai les oreilles à personne, tu verras ! en réalité, je me débrouille plutôt bien.”
l’index vient frotter en dessous de son nez en un sourire rayonnant de malice. elle ne ment pas, elle se débrouille. la question est juste de savoir si elle est encore capable de tenir et de faire frotter l'archet sur ses cordes usées. des jours oui, d’autre non. dans le pire des cas, alors elle cassera vraiment les oreilles à ses voisins.
parce que c’est toujours ce qui reste à la fin. devant ses œuvres d’art, devant ses anecdotes, devant ses paroles. l’admiration qui dégouline: oui, il est trop fort, miche.
elle se demande ce qui l’empêche, elle, de se transformer en petit oiseau et de virevolter entre mille fenêtres, sans se soucier de l'arrivée, sans se soucier des conséquences. mais amaryllis est une sage petite fille, elle parle beaucoup, rêve beaucoup, mais sortir du rang reste sincèrement difficile. trop gentille, trop rangée, trop docile. alors elle laisse ça à ceux qui savent bien le raconter et qui savent faire rêver les gamins qui écoutent avec avidité.
et puis le visage s’empourpre parce que l’artiste s'immisce dans des sujets qu’amaryllis ne veut pas raconter. ou peut-être que justement, si, elle veut le raconter. ou plutôt, elle ne veut pas faire ce choix, alors elle fait exprès, sans faire exprès, de forcer l’autre à le faire pour elle. de forcer micheletto par des indices dissimulés de ça et là, à poser la question, à aborder le sujet.
"hmmm…”
elle se dandine de droite à gauche, repose sa coupe de champagne, les mains viennent se joindre dans son dos en un air innocent. elle avance un peu, observe les tableaux, fait semblant de réfléchir à autre chose… et puis. elle fait volte face.
"t’as déjà été amoureux, micheletto ?”
et les yeux se posent, inquisiteurs, dans ceux du rat. le visage impassible mais le sourire triomphant.
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Micheletto C. Qaderi
Maison des Roses et de l'Ombre
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Âme : Rat brun
Métier : Artiste peintre
Double compte : Andréa
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Date d'inscription : 01/05/2022
Dim 5 Fév - 15:41
we are all museums of fear
En si peu, l’égo rabougri est flatté; celui qui pourtant fait la fine bouche devant les compliments des grands critiques du monde de l’art et des amateurs à l'œil avisé trouve de quoi se ressourcer dans quelques mots infantiles qui lui collent un petit sourire satisfait sur le museau. Et ouais, il est trop fort, c’est bien vrai ! Le plus fort et le plus malin de toute cette petite assemblée, de toute l’île peut-être même ! Une belle chimère dans laquelle s’envelopper pour le reste de la soirée, à peine perturbée par le changement de sujet.
La question le surprend, une seconde, avant que la satisfaction ne devienne carnassière. Ha, voilà donc ce qui se cachait derrière le mystère ! Les tendres émois de la jeunesse qui sans doute l’écoeurerait si la façon dont le petit oisillon tournait autour du pot n’était pas si amusant. Malheureusement, même si les rougeurs venues mordre les joues de la jeune fille était tout à fait adorable, cela ne présageait rien de bon. “Oh ma pauvre, pauvre fille.” En voilà encore une qui s’est retrouvée empêtrée dans les filets de quelqu’un d’autre. Peut-être que le regard désolé offert suffisait à répondre à sa question, mais il daigne tout de même d’y poser des mots, bien que succincts. “Bien sûr.” Tant de gens étaient passés dans ses bras à travers les années pour cette valse éphémère; même du tréfond du gouffre creusé par ses excès, là où les ponts intacts se faisaient rares, il arrivait à trouver lit où se réfugier, l’amour a bien dû se trouver dans l’un d’entre eux.
Cet été, encore, il jouait encore les amants parfaits et les quasi beau papa Mais est-ce que c’était être amoureux, que d’enlacer juste pour planter ses dents dans les vieilles blessures de ses ennemis ?
La réflexion assombrit son visage, sa main libre frottant sa barbe alors qu’il finit de mâcher l’amuse bouche. Finalement, la petite lui pose peut-être une colle, avec ses badinages d’ado. “Enfin, ça dépend de ta définition de l’amour.” Son cœur avait certainement failli, même juste une seconde, devant la sirène, d’une façon qui ne l’avait pas pris depuis des années; une passade presque innocente, sans profondeur, faiblesse de l’âme devant un tant soit peu de générosité vite ravalée. Bien que les premières rondeurs de son ventre avaient éveillé sa sensibilité artistique, il ne voulait pas assumer des bêtises dont il n’était pas responsable. “Étiqueter mes relations, ça ne m’intéresse pas: j’y suis toujours allé au flair et je m’en porte que mieux.” Le problème était bien qu’il était souvent le seul à en bénéficier. Oh, il avait laissé bien des coeurs brisés dans le sillon de ses libertinages, et s’il était trop buté dans sa vision des choses pour le regretter, peut-être bien qu’une part inconsciente craignait que la jeune fille se soit bêtement éprise d’une personne de son espèce.
C’est peut-être ce qui rend son ton moqueur alors qu’il presse sa coupe contre sa joue en battant des cils. “Mais j’imagine que tu vas me prouver le contraire en me parlant de ses beaux yeux et des papillons qui batifolent dans ton ventre à la seule idée de lui tenir la main.” L’aigreur sur sa langue n’a rien à voir avec la qualité du champagne, même s’il grimace après en avoir repris une lampée. “J’te conseil de lui bouffer le coeur avant qu’il -ou elle- fasse de même.”
Après tout, la meilleure défense, c’est l’offense.
until death we do art (septembre 2098 x galerie casoart)
il y a quelque chose qui la chiffonne dans la réaction de micheletto, assez pour lui faire perdre son petit sourire d'effrontée. probablement le “oh ma pauvre fille”, le sourire bienveillant qui a suivi le regard désolé de l’artiste. ce qui l’embête, amaryllis, c’est que micheletto a tout de suite deviner de quoi il s’agissait. elle n’aime pas qu’on lise en elle comme dans un livre ouvert. amaryllis, elle rassemble toujours ses efforts pour paraître la plus insondable possible, pour garder dans ses prunelles le mystère. alors devoir jouer cartes sur tables sur ses questions amoureuses, ça la frustre un peu.
"quoi…”
petite plainte indignée, couinement farouche pour défendre le terrain de ses sentiments au moins pour la forme. mais les joues encore plus rouges ne font qu’avancer l’inéluctable. alors elle fait ce qu’elle sait faire de mieux, amaryllis. elle fait l’effort de ne plus du tout parler d’elle et de se concentrer sur l’autre, pour qu’on l’oublie ne serait-ce que quelques minutes. micheletto lui parle de ses relations et amaryllis ne manque pas l’occasion de s’engouffrer dans cette faille.
"hm… ça te va bien, micheletto.” elle rit. elle croit l’avoir plus ou moins bien cerné, à force. "après être amoureux, ça n’a pas forcément de rapport avec l'étiquetage. tu peux aimer quelqu’un sans pour autant avoir des mots sur la relation… et je ne t’ai pas demandé si tu avais été en couple !” elle rit. "ou alors… peut-être qu’en réalité, tu n’as aucune idée de si tu as déjà été vraiment amoureux ou pas ?”
elle soulève la question, innocente, la contre-attaque dissimulée derrière un sourire d’ange. ce n’est pas très agréable, mais amaryllis ne s’en veut pas. il n’avait qu'à pas deviner ce qu’elle avait en tête. (elle n’avait qu'à ne pas être aussi prévisible)
elle fait volte face, la jupe qui flotte un instant dans les airs, et qui balaye la conversation. amaryllis fait mine de s’intéresser au premier tableau qui lui passe sous les yeux.
"je ne vais rien prouver du tout !” elle hausse les épaules. "et je ne vois pas de quoi tu parles…”
mais il voit exactement de quoi elle parle. micheletto a tout compris depuis le début. mais elle ne veut toujours pas avouer qu’elle a quelqu’un en tête. elle se contentera d’émettre des hypothèses.
"c’est juste que…” elle finit par baisser les yeux. se retourne une ultime fois. "je me demande si je pourrai vivre une histoire d’amour, moi aussi… tu sais, par rapport à…”
elle ne finit par sa phrase, les mots restent en suspens, flottants. ça serait regarder la vérité en face et amaryllis fait tout méticuleusement pour s’en détourner le plus possible.
"enfin bref... il n’y a rien de toute façon.”
c’est vraiment juste une question comme ça. promis juré craché. (doigts dans le dos croisés)