les frissons me dévorent (samedi 16 novembre 2097 x quarter brise-cœur)
on lui avait répété, pourtant. maintes et maintes fois. “ne vas jamais là-bas.” surtout des lèvres de caspian. elle l’avait toujours écouté, consciente que le milicien savait de quoi il parlait. toujours. sauf aujourd’hui.
ce n'était même pas volontaire. alexis avait passé l’après-midi chez un camarade de classe qui habitait à la frontière du quartier brise-cœur et ça se sentait. si l’atmosphère était encore vivable, on vivait clairement le contraste avec la grande rue des mondes. mais ce n’était pas grave. parce qu’il s’agissait simplement d’une après-midi à bosser sur un projet de groupe pour la fac. elle était arrivée à midi, et devait repartir en fin d'après-midi avant la nuit tombée. et même si l’endroit flirtait avec le quartier brise-cœur, il n’y était pas encore. elle n’avait donc pas à s’y faire.
mais la séance de travail s'était allongée, et alors qu'elle sortait de la masse rectangulaire de béton qui servait d'immeuble, la nuit était déjà tombée. pas étonnant pour un soir de novembre. alors, pressée de rentrer dans son foyer et de quitter cette atmosphère déjà trop étouffante, alexis avait pressé le pas, arpentant les rues grises et un peu lugubres à cause du brouillard automnale. peut-être l'était-elle trop, d'ailleurs, car c'est dans sa hâte que la hérissonne s’est retrouvée complètement perdue, dans les rues du quartier le plus dangereux de la capitale. brise-cœur.
si de là où elle venait, elle ne se sentait pas en difficulté; la pression d'ici est encore plus présente. écrasante. son instinct tout entier lui souffle de s'enfuir. et les regards qui se posent petit à petit sur elle lui font comprendre qu'elle n'a rien à faire ici. alexis se sent exposée. alexis se sent en danger. elle sent son cœur qui s'affole et ses muscles qui se tendent. elle sent son ventre qui se noue et sa mâchoire qui se crispe. alexis est vulnérable. vulnérable car il suffit d'un coup d'œil pour comprendre qu'elle ne vient pas d'ici. sa jupe courte par dessus ses collants et son pull en laine blanc accompagné d'une veste élégante. son sac à main en cuire qu'elle agrippe de toutes ses forces par peur de se le faire dérober. ses yeux baissés qui n'osent pas affronter le quartier. alexis ne vient pas d'ici. c'est écrit sur son front. et ça fait d’elle une proie facile.
elle le sent, elle le sait. son instinct ne l'a trompe pas. et elle n'est pas idiote, elle les voit, les regards carnassiers sur elle, les sourires menaçants. les murmures tournés vers elle quand elle passe dans la rue devant les enseignes. alors que la fumée du tabac et l'alcool des bars viennent faire frémir ses narines peu habituées. alexis à peur. elle tremble. elle veut partir et rentrer chez elle.
mais elle n'a aucune idée d'où elle se trouve, si ce n'est dans une des rues principales du quartier. elle commence à sérieusement paniquer. elle n'ose pas sortir son téléphone maintenant, craignant un vol à l'arrachée. mais il va falloir qu'elle appelle caspian. caspian ou n'importe qui d'autre. mais surtout caspian. caspian son sauveur. son protecteur. son frère de cœur. caspian son invariant, pour toujours et à jamais. alors alexis se glisse dans la première ruelle peu fréquentée pour se sentir un peu plus en sécurité. tant pis pour l'obscurité. elle se blottit contre un mur froid, son sac entre ses jambes, et sort son téléphone de sa poche.
“réponds par pitié…”
elle murmure dans un souffle, la voix un peu écorchée. le téléphone sonne. une fois. deux fois. trois fois. jusqu'à tomber sur la messagerie.
“oh non…”
elle en gémit presque. caspian ne répond pas et la peur ne fait qu'augmenter. elle fait défiler dans la foulée le reste de ses contacts. qui pourrait-elle appeler ? apollo ? il ne vit pas à la capitale. hanmei ? peut de chance qu'iel répondent. son camarade de classe ? c'est peut-être son seul espoir.
alors recroquevillée dans cette ruelle, se faisant le plus petite possible, s'accrochant à son téléphone comme si c'était son salut.
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Alexis Ross
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Dim 14 Nov - 23:24
Les frissons me dévorent
Une bonne journée venait de se terminer pour Elain, qui avait fermé le café un peu plus tôt que d'habitude ce jour là pour une raison bien particulière : il y avait ce soir un combat dans la Fosse sur lequel elle comptait parier. Un jeune de la maison des roses et ombre contre un type des souffle et cendres. Le premier était un jeune prodige de la lutte tandis que l'autre était plus expérimenté, frappant de manière chirurgicale comme un boxeur.
Autant dire qu'il s'agissait là d'une affiche plus qu'alléchante et la bookmaker comptait bien se faire un bon paquet de pognon. Armée de sa perruque et ses lentilles de contact, la Belth déambulait donc avec confiance et habitude dans les ruses du Quartier Brise-Cœur, le plus craint de la ville et probablement de l'île. Elle en connaissait les moindres recoins ; ayant vécue ici depuis sa plus tendre enfance, ça n'avait rien d'étonnant.
Mais alors qu'elle s'apprêtait à tourner dans un angle, la jeune femme se ravisa au dernier moment, quelque chose venant d'attirer son attention. Tiens, tiens, tiens... Un sourire carnassier se dessina sur son visage quelques secondes, alors qu'elle fit signe à un des gros bras du quartier, pas très futé de la rejoindre. Elle avait trouver un moyen de s'amuser.
C'est donc quelques instants plus tard que la scène commença à se dérouler selon les indications de la Belth. L'homme, faussement éméché se dirigeait vers sa proie afin de l'enniyer et lui faire prendre peur, sous le regard attentif et discret d'Elain, qui se tenait prête à agir pour sauver sa proie. Le nom de cette dernière ? Alexis Ross, évidemment. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Elain n'en savait rien, peut-être qu'elle s'était perdue ? Dans tous les cas, c'était une occasion en or de se rapprocher d'elle et la manipuler encore un peu plus.
Et la bookmaker n'allait clairement pas s'en priver.
" - Allez jeune fille, montre moi ta réaction... "
Elain était prête à agir, pour la sauver. Visiblement, la pauvre fille se cramponnait à son téléphone, scrollant en panique sur ce qui devait être ses contacts. Elle tentait de joindre quelqu'un, mais ça ne décrochait pas. Parfait, les options de la jeune femme semblaient s'amenuir alors que l'homme, plutôt musclé et puant un peu l'alcool finit de s'approcher d'elle, jouant de ses muscles pour tenter de lui faire peur.
Il avait la dégaine typique d'un petit gangster de quartier, coupe de cheveux ridicule et grandiloquente, veste en cuir, chaine à la ceinture, clope dans la poche et une bouteille à la main.
" - Hey mad'moiselle. C'est pas très prudent de venir traîner ici. Tu pourrais faire une mauvaise rencontre... Mais t'en fais pas ma jolie, Bobby est miséricordieux... "
Afin de donner plus de poids à son discours, l'homme éclata sa bouteille contre le mur, répandant le peu de liquide qu'il restait à l'intérieur sur lui-même et Alexis, puis tout en pointant cette dernière avec sa bouteille brisé et donc la partie tranchante, continua sur sa lancée.
" - Je connais un coin où tu seras tranquille. On pourra même s'amuser d'accord... Tu vas pas vrai ?... HEIN ?! "
Elain soupirait de lassitude, caché dans son coin. Ce pauvre type y mettait peut-être un peu trop de bonne volonté à accomplir sa tâche. Dans tous les cas, ça serait bientôt à elle d'intervenir... Et elle se tenait prête.
les frissons me dévorent (samedi 16 novembre 2097 x quarter brise-cœur)
elle continue de défiler ses contacts à toute vitesse, le cerveau de plus parasité par les informations qui l’empêche progressivement de prendre la moindre décision. comme paralysée. elle finit par tomber sur le numéro d’elain, mais hésite. un peu trop. elle sursaute quand une voix l’interpelle. tressaille face à cette voix qui ne lui plaît pas, trop grave et trop rauque, abîmée par la cigarette. et elle relève la tête, alexis. elle relève la tête pour découvrir avec effroi un homme qui la surplombe, le regard mauvais et l’air éméché. elle s’arrête de respirer. elle s’arrête de trembler. merde.
frissonne quand le verre s’éclate contre le mur. ferme les yeux quand le filet d’alcool lui éclabousse le visage. étouffe un cri face à la menace. elle à peur, alexis. elle est terrifiée. mais elle ne peut pas rester là à ne rien faire et à subir. il faut qu’elle agisse. qu’elle fasse quelque chose. n’importe quoi. réfléchis, réfléchis, réfléchis. répondre quelque chose, détourner l’attention, n’importe quoi fera l’affaire. c’est plus fort qu’elle, alexis. elle a cette volonté de se battre, cette volonté de ne pas se laisser faire, acquise petit à petit au fil des années. alors elle se redresse, rassemble ce qui lui reste de courage, et murmure, d’un ton presque charmant:
““désolée monsieur, c’est vraiment très gentil à vous, mais on m’attends quelque part.”
trouve même la force de sourire et d’insister sur le “vraiment”. parce qu’elle sait qu’il vaut mieux aller dans le sens de l’agresseur plutôt que de le confronter. parce que ça surprend, parce que ça déstabilise. parce qu’il veut faire peur, et elle le sait, alexis. elle le sent dans son comportement. et elle sait que céder et rentrer dans son jeu n’est pas la bonne solution. l’éloquence, ça la connaît. l’argumentation aussi. elle se destine à être avocate, après tout.
““est-ce que je peux passer ?”
nouveau sourire. mise sur la déstabilisation pour se faufiler dans la rue principale et disparaître dans la foule. ça semble marcher. l’homme paraît d’un coup un peu incertain. alexis en profite pour ramasser son sac, et tenter de passer. mais d’un coup brusque qu’elle n’a pas vu arriver, le verre lui frôle le visage, manquant de l'écorcher.
“eh oh ?! tu crois où aller comme ça ma belle… on a pas fini de parler !”
il la pousse contre le mur, la bouteille toujours dirigée sous sa gorge et lui empêchant le moindre mouvement. elle lâche son sac, de surprise et d’effroi, tandis que ses pupilles s’écarquillent de peur. si les mots sont une chose, en venir au bras en est une autre. si elle est capable de gérer les violences verbales, ce n’est pas le cas des verbales. elle a envie de crier, alexis, d’appeler à l’aide ? mais qui ? elle s’est coincée toute seule dans cette ruelle. son téléphone toujours sur le contact d’elain, elle se dit dans un ultime réflexe qu’au moins en l’appelant, elle laisse une trace et une porte ouverte pour un miracle. la milice aurait été mieux, sans aucun doute, mais elle n’a pas du tout le temps de changer de contact, puisqu’elle n’a pas accès à son téléphone si ce n’est que pour appuyer à l’aveugle sur le bouton “appeler.” alors elle appuie, démarrant l’appel vers elain. elle se dit qu’en parlant assez fort, l’extrait audio sera utile.
““laissez-moi partir s’il vous plaît, j’habite loin de brise-coeur et la nuit tombe…”
elle se force à parler fort, tentant de dire les informations importantes au cas où il y ait quelqu’un à l’autre bout du fil.
“naan, je m’en fou… on va s’amuser tous les deux, tu vas voir, tu as toute la nuit ma jolie !”
le verre qui se presse contre sa peau. et la peur qui monte. encore. à son maximum. et alexis est un hérisson. et un hérisson face au danger, ça se met en boule et ça ne bouge plus. et là, alexis est en danger. et c’est l’instinct qui prend le pas. mais comme se mettre en boule quand on fait un mètre soixante ce n’est pas très discret, le réflexe est différent.
“c’est quoi ce bordel ?!”
c’est tout ce que l’homme trouve à dire quand soudain, la fille en face de lui disparaît en quelques secondes. laissant place à un tas de vêtements jonchés sur le sol. ce qu’il ne sait pas, c’est que sous cette pile de tissu, juste derrière le sac à main, il y a une petite bestiole piquante, roulée en boule et le cœur qui bat trop vite, toute affolée.
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Alexis Ross
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Jeu 18 Nov - 8:36
Les frissons me dévorent
Elain observait attentivement la scène de loin, prête à agir au moment opportun. Si elle arrivait trop tôt, alors ça pourrait causer des problèmes. Dans tous les cas, elle devrait sans doute remettre un oscar plus tard à son partenaire de crime, qui était bien à l'aise dans son rôle. Peut-être même un peu trop ? Hum, très bien.
C'est donc après quelques instants que la chance lui sourit enfin, alors que, complètement paniquée, la pauvre jeune femme venait de se transformer en... Hérisson ? Tiens tiens, son intuition ne la trompait donc pas : elle avait tout d'une proie parfaite. Se recroquevillant en boule, toutes épines dehors dans l'espoir fou que ça suffise à arrêter son agresseur. Hum, si Elain se souvenait bien, les sens du hérisson étaient assez peu développés, surtout dans cette position. C'était parfait.
" - Allez, dégage le boulet ! "
Sans perdre de temps, la jeune femme fit une petite prise au poignet de l'agresser avant de lui faire un coup de pied retourné pour l'envoyer voler contre le mur. Et elle n'avait pas fait semblant de frapper : autant dire que le pauvre gars s'était bien fait avoir : il n'aurait ni remerciement, ni compensation. Est-ce que Elain en avait quelque chose à faire ? Absolument pas.
" - Toi, viens par là."
Récupérant de manière précautionneuse le pauvre hérisson, Elain n'oublia bien sûr pas les vêtements de la Ross sur le trottoir, ça aurait été assez embarrassant de les laisser là. Puis, elle prit directement la direction de sa planque, dans le Quartier Brise-Cœur. Enfin, l'une de ces deux, celle qui lui servait de logement et de couverture, pour ses activités de bookmaker. Il lui fallait bien une fausse adresse, si les gars de la milice venaient l'emmerder après tout.
Bon au moins, personne ne l'ennuyait dans les rues et elle parvint rapidement au petit appartement, assez discret dans l'angle d'une petite rue commercial. Après avoir tourné la clé dans la porte, la jeune femme entra, allumant la lumière.
" - Et nous voici chez moi. "
L'appartement était très bien entretenu. Lumineux et spacieux, il était tout confort : canapé, cuisine, salle d'eau, télévision... Ah ça, elle se mettait bien pour un appartement de seconde zone dans le pire quartier de la ville. Par contre, il n'y avait qu'une seule chambre.
Rapidement, avant que sa proie ne reprenne réellement conscience de son environnement, Elain retira sa perruque ainsi que ses lentilles pour les cacher à l'endroit habituel, sous le plancher dans un petit coffre puis, décida de bien faire les choses en mettant les vêtements d'Alexis au lavage. Désormais, il n'y avait plus qu'à la laisser avec un petit mot dans sa chambre, plutôt confortable et simple avec une table de chevet, une armoire, un ordinateur et un lit-double ainsi que des vêtements propres lui appartenant pour quand elle reprendrait son apparence humaine.
" - Alexis, c'est Elain. Tu te trouves dans ma chambre. Tu as des vêtements propres sur le lit, n'hésite pas à les utiliser. Je t'attendrais dans le salon. "
Puis, après avoir écrit le message et le le déposer, la rousse ferma la porte, attendant désormais que sa proie ne revienne vers elle.
les frissons me dévorent (samedi 16 novembre 2097 x quarter brise-cœur)
en boule sous ses vêtements, recroquevillée sur elle même, les piquants sortis pour se protéger. une tentative bien vaine, puisqu’un hérisson de 20cm, ça ne fait pas grand chose contre un homme d’1m80. mais le hérisson, en cas de danger, à la mauvaise manie de s’immobiliser et d’attendre que le danger passe. et alexis ne déroge pas à la règle, surtout sous sa forme animale. c’est donc le plus naturellement du monde qu’elle se laisse récupérer par une voix féminine qu’elle semble reconnaître, sans pouvoir identifier à qui elle appartient. les hérissons étant aussi miro qu’une taupe, sa vision est complétement floue et hasardeuse. il ne lui reste que l’ouïe et l’odorat, qui sont malheureusement trop parasités par le flot d’informations ambiant des rues tout autour d’elle.
et elle se fait ballotter, alexis. sent sous sa forme animale qu’elle voyage. vers où ? elle n’en a aucune idée. mais elle se détends petit à petit dans cette main amicale. elle se sent petit à petit en confiance. parce que cette main qu’elle ne reconnaît pas semble méticuleuse et bienveillante à son égard. prenant soin de ne pas la blesser ou la gêner. la voix qui accompagnes et les paroles peu audible tende aussi à la rassurer. alexis se sent donc moins en danger. mais dans le doute, elle continue de faire la morte. on ne sait jamais.
le voyage finit, alexis se rends bien compte qu’elle a quitté les rues de brise-coeur et qu’elle se trouve à présent à l’intérieur. la voix parle encore, semble indiquer qu’elle est arrivée. elle est alors déposée sur quelque chose de doux et confortable, un coussin ou un matelas sans doute. toujours en boule, toujours recroquevillée. une porte se claque, et le bruit disparaît enfin. elle attends encore un peu, pour vérifier que le silence plane dans la pièce, lui indiquant qu’elle est en sécurité. et puis, enfin. elle redevient humaine.
“uff… mon dieu.”
la voilà nue dans un lit, reprenant ses esprits. alexis secoue la tête, cligne des yeux pour observer l’endroit où elle se trouve est. une chambre, plutôt jolie d’ailleurs, même si critiquer la décoration n’est certainement pas sa priorité à ce moment précis. elle balaye rapidement la pièce des yeux pour prendre ses marques, et remarque alors des vêtements propres déposés à côté d’elle, non loin d’un petit mot. premier réflexe, s’habiller, car le froid se fait petit à petit sentir. elle attrape les sous-vêtements mis à sa disposition, ainsi qu’une longue chemise blanche qui fera office de tunique vu la taille. alexis abandonne l’idée de mettre l’élégant pantalon noir qui se trouve à côté, se rendant bien compte qu’elle est bien trop petite.
elle passe sa main dans ses cheveux pour se recoiffer, et fini par attraper le mot sur la table de cheveux. au fur et à mesure que les mots défilent sous ses yeux, son teint s’empourpre. elain. elle est chez elain. une tonne de question se bousculent dans sa tête. elain avait-elle réussit à avoir son appel avant que le type ne la menace ? ou l’as-t’elle trouvée par hasard après sa transformation ? alexis ne sait pas, ne se rends même pas compte de l’heure qu’il est et n’a de toute manière ni son téléphone, ni son sac. sûrement au salon. . “bonsoir…” timidement, elle passe la porte de la chambre. “je.. euh… merci.”
elle s’incline, reconnaissante. elle murmure, le joue un peu rose, mais surtout la voix un peu tremblante. parce qu’elle a eu peur, alexis. elle a eu terriblement peur. une agression, ce n’est jamais évident. et là voilà, sans repère, sans savoir ce qu’il s’est passé, dans le salon de la propriétaire de son café préféré. le tout dans une tenue presque trop légère. alexis se sent terriblement vulnérable. elle voudrait se lover contre elain et oublier toute cette histoire. dans un cruel besoin de sécurité.
“qu’est-ce qu’il s’est passé...? je ne me souviens pas de grand chose. j’étais dans le quartier brise coeur et…”
elle se remémore la scène. laisse sa phrase en suspens, le regard un peu hagard. et elle en frissonne encore. les frissons ne la quittent pas. la démasque quand elle a peur. ou quand le regard perçant d’elain se pose sur elle. elle se mord la lèvre, détourne le regard, un peu gênée. finit par se ressaisir et plonge ses yeux bruns dans ceux de la blonde.
“on est chez toi ?”
Le tutoiement est venu naturellement. alexis est de toute manière beaucoup trop secoué pour faire attention à la courtoisie. pose cette question parce qu’elle ne sait pas encore trop quoi dire, même si elle connaît déjà la réponse, elle a besoin d'en avoir la certitude. elle a besoin d'être rassurée.après tout, elle a eu peur.
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Alexis Ross
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Ven 19 Nov - 22:05
Les frissons me dévorent
Elain patientait tranquillement, se doutant que la pauvre Alexis mettrait quand même quelques minutes à émerger et se préparer à sortir de la chambre. Elle avait donc tout le temps de se préparer et décida de faire couler du chocolat chaud, tout en préparant quelques douceurs rapidement au four. Ho, rien de très sophistiqué, juste quelques cookies histoire de remonter un peu le moral de la Ross.
Et c'est après un certain temps que la jeune femme finit par faire son apparition, ouvrant timidement la porte pour remercier la porte. Visiblement, Alexis n'avait pas mis le pantalon, probablement trop grand pour elle et se contentait donc de la longue chemise blanche, laquelle lui arrivait presque aux genoux. Et le moins que l'on puisse dire, c'était que voir Alexis aussi vulnérable et aussi peu vêtu, avec ses propres vêtements d'ailleurs avait quelque chose d'assez excitant. Mais la prédatrice devait se retenir. Pas maintenant.
" - Ne t'en fais pas Alexis, tout va bien. Tu es en sécurité. "
La voix de la renarde se voulait apaisante et reposante, pour la jeune femme. Est-ce que ça allait reussir à la faire se sentir mieux ? Elain n'en savait pour le moment rien. Dans tous les cas, avant de répondre à sa question, Elain l'invita à prendre place à ses côtés, à table où une tasse de chocolat chaud et quelques cookies attendaient la Ross. C'est donc avec un sourire compatissant que la rousse prit la parole.
" - Installes-toi, je t'en pries."
Désormais, il fallait lui répondre. Bien sûr, Elain avait eu le temps de trouver des réponses toutes faites à raconter à Alexis. Elle avait toute son histoire en tête et se savait suffisamment convaincante pour tromper Alexis. Surtout dans son état.
" - Nous sommes en effet chez moi, Alexis. C'est un appartement secondaire que j'ai reçue en héritage, il y a quelques années alors détends-toi, je t'en prie. "
Parlant toujours de sa voix douce, Elain déposa légèrement sa main sur le poing fermé et légèrement tremblant d'Alexis, caressant avec tendresse ses phalanges. Doucement, il fallait piéger la proie tout en douceur, sans être brusque. Un exercice délicat, mais extrêmement passionnant.
" - Je passais effectivement dans le coin pour rencontrer un ami quand j'ai vu cette ordure t'agresser. Après que tu te sois transformé en hérisson, je suis intervenue à temps. J'ai quelques notions de karaté comme tu le sais et il a fuit. Du coup je t'ai prise avec moi pour te ramener ici, j'espère que tu ne m'en veux pas, j'aurais aimé intervenir plus tôt. "
Air faussement coupable, faisant croire qu'elle s'en voulait de ne pas être intervenue plus tôt. Alors que tout était une machinerie de sa part et que le timing avait été savamment choisi.
" - Je ne pense pas que ce soit bon que tu ressortes en pleine rue pour ce soir. Mais tu peux rester ici pour la nuit, je t'invite. Qu'en penses-tu ? Et si tu as besoin de quoi que ce soit, parler, manger, te reposer, une étreinte, n'importe quoi... Je suis là pour toi. "
La dernière phrase avait été dite avec ces mots très précis. Ainsi, elle montrait que contrairement à tous les autres, elle était là pour elle.
Restait à voir quelle genre de réaction ça allait provoquer chez Alexis.
les frissons me dévorent (samedi 16 novembre 2097 x quarter brise-cœur)
le premier mot d’elain la détend un peu. entendre qu’elle est en sécurité lui fait du bien, l’aide à rationaliser. sous la demande d’elain, elle vient s’installer sur le canapé à ses côtés, assez proche d’elle. elle remarque au passage ce qu’il y a sur la table basse, et se sent un peu plus rassurée, comme si elle se trouvait dans un cocon.
“je vois…” elle écoute les dire d’elain, l’explication sur sa résidence, et acquiesce doucement. “tu es originaire de ce quartier, du coup ?”
aucun jugement dans sa voix, simplement de la curiosité. de toute manière, parler lui fait du bien, et donc par extension, poser des questions aussi. elle n’avait aucune idée que elain connaissait le quartier brise-coeur, et se rend compte qu’en fait, elle ne sait pas grande chose sur elle. si ce n’est qu’elle est patronne de son café et qu’elle a fait des études de commerce. mais à part ça… d’où vient-elle ? quel âge elle a ? et qu’est-ce qu’elle aime dans la vie ?
les mains d’elain se posent alors sur son poignet, caressant délicatement ses phalanges. alexis frémis sous le contact, mais cette fois-ci le frisson est agréable. elle laisse elain finir ses explications, un peu impressionnée qu’elle ait pu dégager le type seule, et reconnaissante de son sauvetage. alexis sourit sur la dernière phrase, acquiesce silencieusement. elle n’aurait pas été capable de rentrer chez elle de toute manière, même accompagnée.
et puis, doucement, elle vient poser sa tête contre l’épaule d’elain, et ferme les yeux un instant, le corps tout contre elle. elle cherche un peu de douceur, alexis. un moment d’accalmie où pour enfin pouvoir baisser sa garde et évacuer le stress.
“merci...”
elle murmure doucement, profitant de ce moment un peu hors du temps. elle est tactile, alexis, et elle a besoin d’un peu de tendresse pour se sentir mieux. mais elle n’abuse pas de ce contact et se redresse après quelques secondes de douceur.
“je veux bien rester, oui. il faudra juste que je prévienne mon coloc. j’ai tenté de l’appeler et je ne veux pas qu’il s’inquiète plus. juste pour le prévenir que je vais bien et que je ne rentrerai pas ce soir. je pourrai avoir mon téléphone ?”
elle se penche ensuite pour attraper la tasse de chocolat chaud, tout en demandant du regard à elain si elle peut se servir. se réinstalle dans le canapé, blottit contre le dossier, les genoux recroquevillés et les deux mains autour de la tasse pour se réchauffer.
“en tout cas, merci beaucoup de m’avoir récupéré et amené ici…” elle sourit. le ton est encore un peu fragile, mais ça commence à aller mieux. “et c’est chouette, comme appartement...”
elle a dit ça sans trop réfléchir, alors qu’elle pose ses yeux observateurs sur le salon. remarque la console à côté de la télé, les petits détails du salon au mur, l’arrangement des gâteaux sur la table basse… l’ambiance de l’appartement lui plait bien.
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Alexis Ross
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Mar 23 Nov - 19:13
Les frissons me dévorent
Une question plutôt délicate, mais qui semblait ne souffrir d'aucune espèce de jugement. De la curiosité, voir peut-être même de l'intérêt pour les origines d'Elain ? Hum, comment réagir ? Probablement qu'une moitié de vérité serait bien plus efficace qu'un simple mensonge. Dans ce cas...
" - J'y ai passé une partie de mon enfance oui, avant de déménager. "
Elain n'en racontait pas trop. Elle espérait juste que ça soit assez pour satisfaire la curiosité de la jeune Ross. Trop en dire serait suspect, mais il fallait tout de même la satisfaire. C'était donc un sacré numéro d'équilibriste auquel se soumettait Elain. Et elle espérait s'en sortir, sinon, il allait falloir improviser.
" - Bien sûr, pas de problème, il est posé sur la table. "
Tout en parlant, Elain désignait du doigt l'objet de la convoitise d'Alexis. La rousse n'avait absolument pas chercher à fouiller à l'intérieur, une fausse manipulation peut vite arriver après tout. Dans tous les cas, elle était satisfaite que Alexis n'ait pas chercher à rompre le contact qu'Elain avait initié. C'était parfait.
" - C'est normal, je n'allais pas te laisser toute seule aux mains d'un tocard pareil. Une fille aussi mignonne, qui sait ce qu'il t'aurais fait... "
Petit sourire entendu. Comment allait réagir Alexis à ce compliment ? Probablement en rougissant et en perdant quelque peu ses moyens, vu ce qu'elle connaissait de la jeune femme. Mais peut-être qu'elle la surprendrait.
" - Merci du compliment. Je l'utilise rarement donc il est assez peu fournit. Mais on a de quoi passer la soirée. Films-jeux-vidéos, jeux de cartes... Si tu as d'autres envies, n'hésite pas. "
les frissons me dévorent (samedi 16 novembre 2097 x quarter brise-cœur)
tout en avalant une gorgée de chocolat, alexis acquiesce au dire d’elain, un peu perdue dans ses pensées. elle pense aux déménagements, puis indéniablement au sien. à son enfance passée à ithloreas avant de bouger à lunapolis pour son lycée puis ses études. au second déménagement quand elle a quitté sa chambre étudiante de quelques mètres carrés pour aménager avec caspian.
“je vois… ça te manque, des fois ? j’ai déménagé, moi aussi. je ne viens pas de lunapolis du tout, je suis née à ithloreas.”
elle souffle doucement, le ton toujours un peu faible. personne ne lui a demandé de raconter cela, mais alexis à arrêté de réfléchir depuis longtemps, et se contente de se remettre de son début de soirée. alors elle parle, raconte ce qui lui passe par la tête, sans filtre. mû par le désir d’en apprendre plus sur elain, et de faire un peu plus ample connaissance. elle a envie de dépasser le stade de la cliente de son café, pour quelque chose d’amicale, ou peut-être plus…
“oh, super, merci !” elle s’exclame avant de poser sa tasse sur la table basse et de se lever doucement. elle trouve bien vite son sac et récupère son téléphone, avant d’envoyer un sms rassurant à caspian. “voilà, comme ça il sait que je reste ici ce soir.”
elle revient ensuite s’installer sur le canapé en vitesse. sa tenue un peu trop légère la rend vulnérable, et elle se sent mieux assise. instinctivement, elle se blottit contre elain, non sans lui avoir préalablement demandé du regard si elle pouvait. les jambes repliées contre elle-même, et la tête contre l’épaule d’elain, alexis ferme les yeux en repensant à son agression alors qu’elain l’évoque. elle non plus, elle ne sait pas ce qu’il lui aurait fait. et elle ne veut surtout pas l’imaginer.
et puis, elle ouvre les yeux quand elle réalise qu’elain vient de dire qu’elle était mignonne. elle s’interroge. est-ce que la blonde l’a fait exprès ? ce genre de sous-entendus sont déjà arrivés au café, et le doute commence à naître dans l’esprit d’alexis. se pourrait-il que… se pourrait-il qu’elle plaise à elain ? alors, elle relève un peu la tête, le visage assez proche de celui d’elain, elle l’observe en silence, l’air un peu surpris. le temps semble flotter un instant, comme en suspens, avant d’être vite rattrapé par la réalité.
“euh… je…”
et le visage s’empourpre d’un coup. la confusion et la honte s’emparent d’alexis qui réalise ce qu’elle vient de faire. elle recule brusquement, collant son dos contre le canapé et repliant ses jambes contre elle-même, toute recroquevillée, avant de cacher son visage derrière ses genoux du mieux qu’elle peut.
“pardon...”
murmure presque inaudible. elle ne dira rien de plus. n’osera jamais demander frontalement si elain la trouve mignonne. ou pire, si elle lui plaît.
alexis trouve son salut dans les derniers propos d’elain. elle n’a pas d’envie particulière, toujours un peu sous le choc et non maîtresse de ses émotions, mais elle apprécie la proposition. d’autant plus que ça lui permet de changer de sujet et de faire comme si tout était normal et qu’il ne s’était rien passé.
“c’est gentil ! pour l’instant, parler me suffit. je n’ai pas trop la tête à autre chose après ce qu’il s’est passé… c’est plutôt à moi de te dire merci de m’avoir sauvé, d’ailleurs. je ne sais pas comment te remercier.”
pose ses yeux sur elain. sur ses cheveux blonds couleur de blés et ses yeux verts perçant qui ne la quittent pas. elle est belle, elain. et alexis frémis.
“d’ailleurs…” elle finit par se détendre un peu, et passe sa main dans ses cheveux pour jouer avec une de ses mèches brunes. “tu… tu as vu mon âme, du coup…?”
c’est une question rhétorique.
@nébuleuse
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Alexis Ross
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Mer 24 Nov - 12:14
Les frissons me dévorent
Très bonne question ça. Est-ce que vivre directement à Brise-Cœur lui manquait ? Hum... C'était une question assez délicate, ça restait ses origines même si ce n'était pas les plus glamours.
" - J'ai beaucoup de souvenirs ici oui. Même si je dois avouer que ne plus avoir à s'inquiéter des punaises ou des rats sur le lit, ça change le sommeil ! Et je comprends tout à fait, le dépaysement, ça peut être parfois assez compliqué. "
Petit sourire amusé suite à cette blague afin de détendre l'atmosphère. Dans tous les cas, elle ne posait aucune question indiscrète sur les raisons de ce déménagement. Elle avait toute la nuit et même après pour lui poser des questions et en savoir plus sur elle. Inutile de se presser.
Et voilà que sa proie se blottissait d'elle-même contre la prédatrice ? Visiblement, le travail de sape d'Elain fonctionnait mieux que prévu. Bien sûr, elle n'allait pas la rejeter et entoura vaguement ses bras autour d'Alexis, en profitant pour sentir légèrement l'odeur de ses cheveux qui la faisait quelque peu frémir.
Non, elle devait se contenir et ne pas passer à l'attaque. Du moins, pas encore. Qui sait ce que la nuit leur réservait ? D'ailleurs la pauvre Alexis perdit complètement les pédales suite au compliment de la bookmaker. Coup-Critique, c'est super efficace !
" - Ahah, tu verrais ta tête, on dirait une tomate. "
Ce n'était qu'une moquerie gentille après tout, et loin d'être une remarque méchante. C'était d'ailleurs de bonne grâce qu'elle détourna l'attention, en lui proposant de faire autre chose. Et visiblement, ça semblait convenir à la Ross. Parfait.
" - Si tu veux me remercier, tu n'as qu'à accepter ma demande de la dernière fois... Je plaisante, héhé, je ne veux te forcer à rien. "
Car Elain n'oubliait pas. Elle n'oubliait pas sa proposition et en profiter pour s'immiscer encore un peu plus dans les failles laissées par Alexis. Est-ce que ça suffirait ? Probablement que non. Mais Elain était patiente.
" - Oui en effet, un mignon petit hérisson ! Je dois dire que ça te correspond bien. D'ailleurs... "
Laissant sa phrase en suspend quelques secondes, Elain plongeait son regard azuré profondément dans les yeux d'Alexis. Avant de faire une proposition, d'une voix énigmatique.
