haklyone
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révélations & confessions - ft. micheletto



 
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révélations & confessions - ft. micheletto
Valeryane Chanteloup
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Valeryane Chanteloup
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Mer 17 Aoû - 19:25


révélations & confessions
(12 juillet 2098 x l'atelier)

trois jours. trois jours qu’elle est partie de chez hector. trois jours qu’elle a débarqué chez tatiana dans la foulée. un bref sms envoyé à mortimer. “je vais passer une semaine chez tat, elle a besoin de moi à cause de l’enfant. à bientôt.” c’est même pas un mensonge. ça ne sonne même pas faux. parce qu’ils sont rares les “je t’aime” lancé par écrit. les appels interminables dès qu’ils sont loin l’un de l'autre. mortimer et valeryane, ça n’a jamais été ça. ça n’a jamais eu besoin de ça. alors quelle différence par rapport à quand tout allait bien ?

mais ça ne va pas. ça fait trois jours que ça ne va pas. ok, désiré chanteloup est relié de près ou de loin, mais vraisemblablement de très près, à la fosse. il faudra qu’elle lui demande, un jour, si monsieur chanteloup à déjà eu affaire à la justice. on ne finit par le gérant de la fosse ni meurtrier comme ça, après tout. et pour mortimer, alors ? il a l’air en dehors de cette affaire d’après les dires d’héctor, mais valeryane ne peut s’empêcher de penser au pire.

tatiana lui change les idées, mais a la tête rivée sur son nombril actuellement. elle n’a pas l’air de bien saisir ce qui se passe dans la tête de valeryane. persuadée sans doute que valeryane s’inquiète pour elle et sa grossesse. mais c’est mieux comme ça. lila et lenu dans le dénie. toutes les deux et ensemble.
alors valeryane se tourne vers ce qui lui reste. et cet homme s’appelle micheletto qaderi.  les sms furent rapides: “mich’, ça va pas. faut que je vienne. t’es à ton atelier ?” suivi de: “ok j’arrive.
ce qui est pratique, avec micheletto  c’est qu’il n’habite pas loin de l’observatoire. de l’observatoire au quartier glendower, ça se fait vite.

alors la voilà, et elle frappe à la porte.

c’est moi…

pas de “micheletto !” cette fois-ci. pas de femme stellaire qui chante son nom, qui l’appelle à travers les ruelles. pas l’entrain habituel. pas l’enthousiasme envoûtant.
elle pousse la porte de son atelier. l’atelier qu’elle aime tant, où l’on respire l’odeur de la peinture et du vieux bois.
un atelier sans dessus-dessous, juste devant ses yeux.
valeryane lève un sourcil.

tu n’as pas rangé depuis combien de temps, micheletto ?

elle sourit en apercevant le rat en face d’elle. sa présence la calme instantanément et le cynisme bon enfant refait surface comme un réflexe. comme une vieille mélodie qui se remet en marche quand l’on est avec un vieil ami.

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Valeryane Chanteloup
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Micheletto C. Qaderi
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Micheletto C. Qaderi
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Mer 17 Aoû - 21:35


 

Let us take a knife
and cut the world in two-
and see what worms are eating at the rind



Le ciel se charge de lourds nuages sombres, paroxysme d’un été caniculaire sur le point d’enfin éclater. Mais si l'atmosphère est chargée d’électricité, ce n’est pas seulement à cause de l’orage qui menace. Ce n’est pas non plus la verve artistique qui règne dans son atelier, ni même l’euphorie d’avoir recouvré pleinement l’usage de son instrument de travail -à quelques étirements quotidiens nécessaires à son bon fonctionnement près. Non, non, elle semble s’être chargée de cette ambiance pesante à l’instant où son téléphone, une antiquité pour l’époque, s’est illuminé.

Comme à son habitude, peu intéressé à perdre son temps à communiquer par voie électronique, il avait répondu du seul mot qui foule l’écran de son portable. 'Ye'. Deux lettres à peine qui ne semblent renvoyer que du dédain; mais au moment d’appuyer sur les touches, cela ne pouvait pas être plus loin de ce qu’il ressentait.

Ce n’est pas le genre de message qu’il a l’habitude de recevoir de la part de Val.

La porte s’ouvre sur elle au moment où il retire la bouilloire de la petite plaque électrique. Une fois n’est pas coutume, il a débarrassé la table basse hexagonale du bazar qui la jonche pour la tirer vers le centre de la pièce. Elle ne porte maintenant plus qu’une théière et deux tasses, vite suivie d’une longue bouteille de liqueur sirupeuse attrapée au moment d’apercevoir la petite mine de la noiraude.

(un pressentiment)

La remarque qui lui aurait d’habitude valu un retour cinglant crispe sa main sur le chiffon qui encercle la hanse de la bouilloire, le force à pincer les lèvres pour ne pas dire qui est responsable de ce foutoir, les tripes retournées d’un sentiment de culpabilité alien qui ne va qu’en s’empirant depuis son altercation avec son mari. “J’étais pas en état de ranger.” est la réponse qui lui échappe, l’amertume de ces semaines d’infirmités colorant le ton qu’il aurait voulu nonchalant. “Et après j’étais occupé, tu m’excuseras.” Une vérité: après leur entrevue, dès que son poignet l’avait permis (avant son docteur), il s’était mis à peindre comme un diable. Ce matin-même, il avait emballé et fait embarquer son cortège à deux.

Son dernier chef-d'œuvre, comme réclamé par Mortimer.

Il coupe court à ce pan de la discussion. Il ne veut pas devoir ressortir à de vrais mensonges pour expliquer l’état de son atelier, l'omission suffira. “T’es pas venue pour noter la déco il me semble.” Les mots sont durs, mais la main qui l’invite à s’asseoir en tapant le coussin à ses côtés parle d'elle-même; bien vite elle s’affaire avec sa jumelle à verser l’eau bouillante sur les feuilles de thé. Il n’est pas vraiment du plus doué avec l’hospitalité, trop rustre pour réconforter, mais il se doute que si Valeryane vient se réfugier chez lui, c’est qu’elle n’a nul part où aller.

Alors il doit essayer, à sa manière.

Le parfum anisé se mêle rapidement aux effluves d’encen boisé alors que dehors, les premiers grondement lointain menacent l’île. “Qu’est ce qui se passe, Val ?” Droit au but. L’air agacé n’est qu’une parade pour masquer l’inquiétude qui froisse son visage. Il ne veut même pas supposer, non; s’il le fait, il va faire grandir la colère tapie derrière l’angoisse.
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Micheletto C. Qaderi
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Valeryane Chanteloup
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Valeryane Chanteloup
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Jeu 18 Aoû - 10:08


révélations & confessions
(12 juillet 2098 x l'atelier)

ce n’est pas la première fois qu’elle met les pieds ici, valeryane. elle évite, tout de même. on ne pénètre pas un atelier impunément et elle le sait. lieu de travail de prédilection de l’artiste, c’est la même chose pour son bureau, à l’observatoire. c’est là que vient l’inspiration, c’est là que tout se rejoint pour la seule personne capable de le voir, c’est là que tout prend sens pour amener à la création.
alors il y a ce côté pudique, et elle préfère de loin laisser ça à l’artiste que d’avoir vu sur cette dimension là. valeryane, elle préfère voir les toiles finies que le processus. pour garder le mystère de la beauté de créer.

alors elle n’est venue que rarement, ou quand micheletto ne travaillait pas. mais la raie à une bonne mémoire, et même si ça a toujours été le bazar, là, aujourd’hui, c’est différent. elle jette un coup d’oeil rapide, balaye la pièce des yeux. il y a des éclats de verre et des pinceaux cassés, et ça ce n’est pas normal. micheletto est un peu teigneux, un peu colérique, un peu bagarreur, certes. mais micheletto est un peintre et cela s’accompagne du respect pour l’art.
il ne s'amusait pas à foutre en l’air son atelier comme ça.

alors soudain valeryane s’oublie.
et s’inquiète pour lui.

oh, oui, ton poignet. ça paraît logique comme excuse, mais ça n’explique pas les causes. mais pour valeryane ça semble être un raisonnement suffisant. ça fait trois jours qu’elle vit dans le déni. si tu as besoin d’aide, je suis là.

ce sera certainement non, mais ça ne coûte rien de proposer.

effectivement…

elle pousse un long soupir à la remarque, comme si elle avait besoin de se dégager d’un poids. comme si expirer l’air dans ses poumons l’aidait d’une quelconque manière. alors elle se laisse tomber sur le coussin auprès du rat. ferme les yeux en sentant l’odeur du thé.

ça t’es déjà arrivé, micheletto, de voir tout ce que tu as construis, tout ce en quoi tu as cru, réduit en cendre ?

c’est évasif, c’est mystérieux, c’est valeryane. elle croise ses bras, ramène ses jambes contre elle. elle a l’air fragile et vulnérable,  mais quand elle parle c’est au bord des larmes. elle a ce regard fou d’un animal sur le point de mourir. la hargne face à l’absurdité du monde. le non-sens qui lui pèse sur les épaules depuis 72h et qui l’étouffe. elle est prête à craquer. prête à révéler le pire d’elle-même.
elle, valeryane, grande dame distinguée. poussière d’étoile, voix calme au sourire lunaire. elle, prête à céder à la colère. prête à tout envoyer valser.  prête à rire face à la nuit comme si plus rien n’avait d’importance. prête à crier le ciel et à avoir son écho dans l’infini.

tout s’est bousculé après notre sortie, quand j’y pense. ma meilleure amie est enceinte. elle m’a annoncé ça comme ça. elle est seule, et c’est son rêve, mais je suis terrifiée pour elle. j’ai jamais voulu d’enfant moi, et j’ai du mal avec cette idée. mais c’est ma faute. et puis il y a eu la radio clandestine, la disparition des miliciens. elle est milicienne, alors elle a peur. pour elle et pour le futur bébé. moi aussi j’ai peur. pour elle. et la voir aussi fragile à cause des hormones, c’est compliqué. surtout quand je dois la rassurer et m’en occuper.

ah tatiana. si c’était à refaire elle le referait, bien sûr. mais valeryane commence à avoir du mal à joindre les debout devant le foutoir de sa vie. alors parfois, elle n’en peut plus. et elle regrettera demain d’avoir osé penser cela à son égard.

ensuite j’ai retrouvé mon neveu tabassé par un caïd de la fosse. le gamin est traumatisé et déprimé. resté cloîtré chez lui sans vouloir sortir. on a eu une discussion. ça a révélé… des choses. la gorge se noue. ll s’est disputé avec son père. mon beau-frère. et j’ai vu un visage que je ne connaissais pas. et ça m’énerve, et c’est pas juste. je suis en colère contre les chanteloup. et je sais pas comment aider hector non plus. je me suis barrée de chez moi pour vivre chez mon amie. j’ai rien dis à mon mari, je ne veux pas lui parler pour le moment.

le ton de la voix s’est accéléré au fur et à mesure que le flot de parole est sorti de ses lèvres. valeryane qui balance tout, comme une gerbe de peinture sur une toile blanche, ce qu’elle a sur le coeur. c’est décousu, c’est flou, mais c’est dit.
le palpitant se calme un peu. dans les phases du deuil, après le déni vient la colère. et valeryane est en deuil, et vient de passer l’étape de la rage.
maintenant, c’est celui de la tristesse.

ah… je sais pas quoi faire… ah ah ah… elle rit nerveusement. c’est misérable, hein ? y’a deux semaines tout allait bien. tout va toujours bien, et là tout vole en éclat…

on pourrait presque l’entendre murmurer “je n’en peux plus”, mais elle se contente d’un regard dans le vide.
mais elle finit par revenir à la réalité après un silence. le regard dans le vide se transforme en vrai coup d’oeil. la flaque de peinture à côté d’un peau fendu, un chevalet en kit empilé dans un coin, remplacé par un tout neuf non loin de là.
valeryane fronce les sourcils.

mich’... il t’es arrivé quelque chose, non, ici ? tu t’es fait cambriolé ? tu t’es battu ? ça va ?

soudain un peu plus normale, un peu plus elle-même. mais surtout inquiète. elle s’oublie un peu pour revenir sur lui. la déduction et l’observation reviennent comme le naturel qu’on chasse au galop, et valeryane ne peut s’empêcher de trouver le décor louche.

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Micheletto C. Qaderi
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Dim 21 Aoû - 12:00


 

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Lui, il ne fait pas ces choses-là; se réfugier chez autrui pour se confier, se décharger de tout ce qui fermente à l’intérieur. C’est à ça que servent ses toiles, c’est à ça que sert l’alcool. Mais il l’a compris, a remarqué que tout le monde ne fonctionne pas de cette manière, que certains n’ont comme exutoire que les autres; alors ses problèmes, il les balaie dans un coin vite fait, comme les éclats de verre poussés contre les tentures et le fond des étagères.

Mais il lui arrive des fois de mettre le pied dessus par mégarde, créer de nouvelles plaies avec d'anciennes douleurs. A la question de la noiraude, il ne peut que sourire amèrement, sans rien dire: pas son moment de parler, pas l’heure de la regarder de travers et s’étonner que ça ne soit pas comme ça tout le temps, pour elle. Micheletto, tout ce qu’il construit tient dans un équilibre hasardeux qu’il s’attend à voir s’effondrer; un échafaud chancelant qui ne lui sert qu’à se hisser plus haut avant que tout se dérobe sous lui.

Et faut avouer, ces dernières années, il perd pied, pendu à ce qui reste de sa vie sans un endroit où se reposer.

Sauf Val. La seule qui refuse de se faire chasser.

Alors la voir se recroqueviller, voir les émotions bouillonner et déborder, les derniers fils qui la tiennent ensemble prêt à céder, ça lui retourne les entrailles. Il la laisse vomir tout ce qui l’empoisonne, tout ce qu’elle peut faire pour ne pas finir intoxiquée par ses propres pensées, sent les vapeurs s'immiscer aux creux de sa poitrine, son propre sang se glacer dans ses veines. On l’aura rarement vu aussi silencieux.

(presque digne d’être appelé un ami, pour une fois)

Les pièces du puzzle sont renversées sur la table; il n’est pas même sûr de toutes les avoir pour reconstruire l’image de l’angoisse qui la bouffe, s’applique pourtant, se penche sur le dessin hideux. Mais l’ombre des Chanteloup précise le tableau, vient serrer son propre cœur.

Tout cela, ce ne sont pas des secrets pour lui. Un fragment de sa jeunesse avec Désiré, un fait connu et avéré dont il ne s’était plus encombré depuis que leurs chemins avaient divergé. Une époque où l’aîné Chanteloup lui avait même proposé de se battre pour lui, avait vu dans sa rage une opportunité plutôt qu’une tare qui surine les relations naissantes et isole. Il avait refusé et le fait lui avait échappé, à peine une note de bas de page dans les bas-fond qu’il a côtoyé.
Mais Valeryane, ce n’est pas dans la fange, qu’elle a vécu. Elle n’a rien pu voir de ce qui se tapissait là en bas, à l'abri de la lumière.
Elle ne pouvait pas savoir.

Et maintenant, tout lui tombe dessus en même temps.

(s’il lui avait parlé, ça aurait pu être évité)
(s’il lui avait parlé, est-ce qu’elle l’aurait cru ?)

“C’est hors de ton contrôle.” Ses phalanges sont blanches autour de la hanse alors qu’il verse un fond de thé dans sa propre tasse, observe la couleur sans vraiment la regarder, les mâchoires serrées. Non, ce n’est pas misérable, c’est enrageant. Enrageant qu’ils aient pu croire pouvoir parader tout ça sous son nez en pensant qu’elle ne remarquerait jamais rien, enrageant de s’être paré de faux semblant jusque dans le mariage, enrageant d’avoir eu le culot de mener cette double vie avec elle.

Le faux sourire de Mortimer le nargue du fond de ses souvenirs, lui fait reposer la théière plus brusquement qu’il ne l’aurait voulu après avoir servi son amie.

L’envie enfouie de l’étriper remonte aussi fort que ce jour-là, avant qu’il force les supplications hors de sa gorge et le fasse ramper à ses pieds.

Mais la voix de Val le retient.

Elle qui est venue pour vider son sac, qui semblait si petite, si fatiguée, trouve une petite place dans sa détresse pour s’encombrer de ses problèmes.

Il détourne le visage, se mord la lèvre. Sa rage, il ne sait plus si elle est pour ce foutu reptile ou lui-même. Il n’y a plus de peur, plus la crainte que Mortimer lui fasse la peau si Valeryane n’était pas entre eux, non: elle a été remplacée par celle de la briser, la pousser dans le vide en révélant tout. Le peintre se tient au carrefour de ses problèmes, une trop grande responsabilité pour quelqu’un d’incapable de préserver ce qui est fragile.

“J’ai déconné, ouais…” L’arôme métallique du sang envahi sa bouche, l’intérieur de la lèvre déchirée par ses incisives, le ramène à ce jour dont il ne veut pas parler. Parce qu’il a honte, soudainement. D’avoir joué avec le feu, de s’être cru intouchable; de s’être mis dans cette situation où c’est lui qui doit lui annoncer la nouvelle. “Si c’était pas pour toi-” Le rire est amer. Les mots se perdent. Reconnaissance. Regret. “J’ai cru que je pouvais l'arnaquer.” Ses propres torts sont tranchants comme des rasoirs, dur à avouer, comme si la noiraude ne connaissait pas sa nature. “Ton mari.”

Il ne peut pas se résoudre à prononcer son nom.

“J’ai vraiment poussé alors que je savais qui j’avais en face et je me suis fait mordre.” Le haussement d’épaule est trop rigide pour avoir l’effet escompté, pâle copie de ce qui essaie de cacher les résidus de violences omniprésents. Les griffures autour de sa gorge ont cicatrisé, la fracture n’a laissé aucune cicatrice derrière elle, mais l’atelier, lui, est encore marqué. Comme combien d’endroit, d’ailleurs ?
Combien de gens qui n'avaient pas Val entre eux et le caïman ?

Il a la main lourde sur la liqueur, ankylosé par son propre tourment. “Putain, Val-” Il ne sait pas quoi dire, ne sait pas quoi faire, si fort que ses yeux s’embuent de larme qu’il refuse de laisser couler. “Je voulais pas te faire de mal-” Alors il a rien dit. Il a participé à leur petit manège.

Il s’est convaincu que c’était pas ses affaires.

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Valeryane Chanteloup
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Lun 22 Aoû - 11:21


révélations & confessions
(12 juillet 2098 x l'atelier)

c’est hors de ton contrôle.
seule phrase qui fini par sortir des lèvres de micheletto après le monologue interminable de valeryane chanteloup.
c’est hors de ton contrôle.

valeryane l’incontrôlable qui passe sa vie à contrôler.
valeryane qui, même sans chercher l’ordre et la rigueur, n’a jamais dû faire face au moindre chaos.

d’abord les études comme une ligne droite. à se battre seulement contre le regard et les attentes, mais sans n’avoir jamais éprouvé la moindre difficulté dans son parcours scolaire. la thèse ensuite, comme une continuité. trois ans difficiles, certes, mais largement surmontables pour une jeune chercheuse motivée et passionnée, et surtout, bien entourée.
mortimer rencontré ce jour là, lors du pot de sa soutenance. le coup de cœur au premier regard, et la relation un an après. valeryane qui pourtant, n’avait jamais eu pour projet de finir avec quelqu’un, ou de fonder une famille. valeryane bien heureuse toute seule. le mariage enfin, la maison acheté.
et de nouveau, la promotion à l’observatoire alors que la dame n’avait que vingt-neuf ans. vingt-neuf, c’est si peu, c’est tellement rien pour un post comme ça..

mais valeryane, elle a toujours eu le don d’ouvrir des portes sans difficulté. valeryane, elle s’est retrouvée à la tête du centre de recherche en astronomie, elle s’est retrouvée dans une relation idyllique et mariée sans difficulté.
valeryane elle n’a jamais rêvé de tout ça. pas comme tatiana, pas comme ses parents. mais ça lui est tombé dessus et elle a fait avec. et finalement, elle se retrouve dans sa vie bien rangé.
sans jamais le moindre hors piste.

jusqu’à aujourd’hui.
parce que sa relation n’est pas si idyllique, finalement.
alors quand micheletto lui prononce ces mots précis, quand micheletto lui dit que c’est hors de son contrôle.
valeryane respire enfin.

oh.

c’est tout ce qu’elle réussit à dire en se rendant compte de la situation dans laquelle elle est. valeryane, elle n’a jamais fait face à ça. elle ne s’est jamais sentie écartelée dans tous les sens à cause des chemins capricieux de ce qu’on appelle destin.
hors de son contrôle… alors c’est juste ça ?
mais valeryane fronce les sourcils.
qu’est-ce qu’elle fait, de tout ça ?

et qu’est-ce que je fais, moi ?

quand on ne voit plus à deux mètres ?

et puis micheletto parle. c’est décousu, c’est chaotique. c’est des bouts d’histoires, des bouts d’informations. c’est encore pire que face à hector. parce qu’hector, lui, avait l’excuse du choc pour son discours flou. micheletto, c’est différent. micheletto, c’est volontaire.

ton mari.

ah.
très bien.
alors lui aussi ?
lui aussi, ça fait des mois qu’il lui ment ?
micheletto, celui qu’elle considère comme un ami cher, comme un confident.
micheletto qui l’écoutait parler de mortimer sans jamais rien lui dire.
micheletto avec la preuve à son poignet, la preuve à son atelier.
micheletto qui s’est bien gardé de lui dire la vérité.

ah.

valeryane fait défiler les onomatopées.
elle le fixe, le regard sec. elle est tellement fatiguée, tellement éreintée, qu’elle n’arrive même pas à être en colère.
juste déçue.
juste vide.
encore plus.
mais il faut se ressaisir.

dis-moi absolument tout ce que tu sais sur mortimer chanteloup.

ce n’est plus “mon mari”, ce n’est plus “morty”. c’est mortimer chanteloup.
et valeryane ordonne comme une reine. parce que les faux-semblants et les mensonges ont trop durés, et ce de tous les côtés.
alors elle garde sa colère pour plus tard, elle garde ses réactions contre micheletto sous le coude. peut-être qu’elle explosera, peut-être qu’elle pleurera, peut-être qu’elle partira.
elle ne sait pas encore.
pour le moment, elle veut la réponse à ses questions. la vérité, toute la vérité.
il lui doit bien ça.
alors c'est un ordre.

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Valeryane Chanteloup
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Lun 22 Aoû - 16:29


 

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Qu’est-ce qu’elle fait ?

La réponse lui semble naturelle, lui qui est borné à continuer coûte que coûte, à escalader tous les obstacles dressés sur son chemin, la hargne au cœur. Aucune falaise trop haute, aucun mur trop escarpé, même quand on lui jette des pierres et lui marche sur les mains. Parce qu’il n’y a que ça à faire. Continuer à avancer.
Mais c’est différent. Différent quand on a toujours vécu ainsi et que les mains sont calleuses. Valeryane, ce qu’elle doit surmonter, ce sont les ruines de sa propre vie, après des années d’escaliers et de chemins tout tracés, sans aucun outil pour l’aider à traverser ce terrain escarpé.

Lui, au moins, sa vie s’est écroulée petit à petit; et d’ici à ce qu’il n’ait plus eu personne d’autre que lui-même sur qui compter, il était rôdé.

Mais Val.

Val et son regard froid,
il comprend qu'elle ne voudra plus de son aide.

L’onomatopée tombe comme une pierre dans son ventre
et il sait que s’il regarde derrière lui,
il n’y aura vraiment plus rien pour le rattraper.

Ah.

C’est donc maintenant que cela arrive.

C’est sa faute, une fois de plus: pour avoir accepté cette foutue commande. Pour s’être cru plus malin.
Pour avoir été un gros lâche.

“Je suis pas le secrétaire des Chanteloup, ok ?” Il n’arrive pas à répondre à l’agression par autre chose que l’agression, piqué à vif par l’accusation silencieuse qui l’incombe de plus de complicité que la réalité. “Je sais pas ce que fait Mortimer dans ton dos, merde- si je connaissais pas Désiré, je me serais même pas méfié de lui.” Virtuellement, il ne sait rien de ce que font ces deux-là; il n’a que les rumeurs, la vague crainte qui plane sur tous ceux qui s'approchent de près ou de loin à la fosse. La connaissance du rôle de l’un et le dévouement de l’autre. Le menace silencieuse. “Mais ça fait des années que je lui ai pas parlé non plus, donc je pourrais même pas te dire ce que lui fout. Si c’était pas pour toi, j’aurais probablement plus jamais eu à entendre parler d’eux-”

Ce sont les mots de trop. Sa petite conscience lui hurle de se la boucler, d’arrêter le massacre. Qu’il y a peut-être encore quelque chose à sauver, qu’elle lui pardonnera peut-être de ne pas l’avoir prévenue que la belle mer calme de sa vie était truffée de récifs. Mais la colère envenime tout, propulsée dans tout son corps par son coeur qui bat à s’en déchirer la poitrine, l’empêche de penser clairement: c’est elle qui a voulu qu’il ouvre les écoutilles, c’est sa faute si le flot ne peut plus être interrompu. “Tout ce que je peux te dire, c’est que ce qu’il m’a fait, ça n’avait rien à voir avec ces histoires- c’était pas une lubie de Désiré, c’était personnel." Ça le ferait presque rire de savoir que son vieil ami n’a absolument aucune idée du fiasco que son petit frère a traversé avec lui: un beau secret dont la seule preuve réside dans son atelier, cachée au milieu des autres toiles. “T’as marié un putain de taré, et tu voulais que je te dise quoi, Val ? Tu m’aurais vraiment cru si j’étais venu te dire que ton petit mari parfait m’a broyé le poignet parce que je me suis foutu de sa gueule ? Ma parole contre la sienne ?”

Qu’elle essaie pas de lui dire que oui, qu’elle essaie pas de prétendre. Qui croirait Micheletto, qui se dirait que ce n’est pas un mensonge plus gros que lui qu’il a inventé parce que son client ne s’est pas laissé faire ? Personne. C’est ça la réponse. Et encore moins une p’tite miss parfaite tellement aveuglée par sa petite vie en ordre qu’elle peut même pas voir ce qui se trame juste sous son nez.

C’était foutu, quoi qu’il fasse.

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Valeryane Chanteloup
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révélations & confessions
(12 juillet 2098 x l'atelier)

comment on fait quand on a vécu dans une bulle depuis trente ans ? comment on fait quand celle-ci éclate ? quand tout tombe en ruine ? comment on gère ? comment faire pour ne pas étouffer, pour respirer, pour garder la tête sous l’eau ?
ça, valeryane chanteloup, ne le sait pas.
ça, valeryane chanteloup, le découvrira.

le regard est froid, la bouche est tordue, l’estomac noué. elle regarde micheletto sans le regarder, se concentre sur ses paroles dont elle ne saisit pas totalement le sens. il ne s’en serait pas méfié, s’il ne connaissait pas désiré. parce qu’ils se connaissent ? ah, oui, ça lui revient maintenant. ils se connaissent d'avant.
du passé, ce même passé flou qui ne l’a jamais intéressé. ça lui revient encore. des flash autour de sa table à manger, après quelques verres de vin. désiré qui se targuait de son casier au repas de famille, de son adolescence et début de vie d’adulte tumultueuse. mortimer qui roulait des yeux. et ils en riaient, tous réunis autour d’un bon repas cuisiné par valeryane, les chanteloup.
une lubie de désiré ? qu’est-ce que c’est que ça encore ? oui, mortimer et désiré, jumeaux liés à jamais. mais comment ça une lubie ? qu’est-ce qu’ils se passent au juste entre les deux ? qu’est-ce qu’il se passe sous son nez ?

valeryane, valeryane. la tête tournée vers les étoiles.
bien incapavble de voir ce qui se passe à ses pieds.

c’est les dernières paroles du rat qui la ramène à la réalité.
t’as marié un putain de taré.
ton petit mari parfait m’a broyé le poignet.


oh.

c’est un électrochoc. la lueur revient dans le regard vide de la dame, qui fronce les sourcils et sent son sang bouillir.

mais je sais ! je sais putain ! je sais que mortimer ce n’est pas l’homme parfait ! ça fait six ans qu’on vit ensemble, tu crois que je ne le savais pas ? que je n’ai pas remarqué qu’il déteste nos voisins ? qu’il se force à être poli parce que je suis là ? que c’est un vieux ronchon ? un type aigri amoureux de sa montagne et de la chasse ? valeryane qui vocifère. valeryane qui brise le silence se l'accaparer.  pour tout lâcher. putain micheletto mais tu crois quoi ? tu penses que je le perçois comment ? comme un chevalier aux manies parfaites ? comme un bon samaritain ? non, mortimer c’est pas ça ! mortimer il est solitaire, mortimer il n’est pas empathique, mortimer il est colérique. tu crois que je ne le sais pas ? six ans, micheletto, six ans de vie commune… mais vous me prenez pour qui en fait ? tous ? vous croyez que je suis naïve au point de même pas me rendre compte des défauts de l’homme que j’aime ?

oh valeryane, le souffle court, les larmes qui montent.
oh valeryane, oui, peut-être.
peut-être que tu es naïve ou que tu as simplement décidé de ne rien voir.

mais moi je m’en fiche de tout ça ! il peut avoir mille défauts, je m’en moque. moi je l’aime, mortimer. je suis amoureuse de lui. et je m’en fiche qu’il ne soit pas parfait. je m’en fiche… tant que… tant que…

et les mots s'effondrent. valeryane autrefois intouchable, valeryane autrefois insaisissable. valeryane autrefois grandiose… valeryane juste pitoyable.
valeryane en sanglot devant micheletto.

tant qu’il m’aime… je m’en fiche bien… de tout ça…

parce qu’il n’y a que ça qui compte, au fond. c’est l’amour qu’ils se portent. c’est la seule chose qui lui importe, à valeryane. face à ça, elle peut bien fermer les yeux sur l’antipathie face à leurs voisins, sur les chaussures mal rangées dans le couloir, sur les vêtements mal repassé ou sur la haie mal taillée.
bien sûr qu’elle peut.
parce que c’est comme ça qu’elle l’aime.
comme ça qu’elle aime sa vie.

mais mich’, je… le surnom revient alors que les larmes coulent de plus belle. valeryane qui n’est plus en colère. valeryane juste triste. même face à tout ça, je suis pas cette femme aveuglée par l’amour ? si ? elle n’est pas sûre de vouloir connaître la réponse. je suis capable d’être un minimum critique… d’écouter… surtout si un de mes meilleurs amis m’en parle. le meilleur ami, en l'occurrence, c’est lui. ma parole contre la sienne ? mais… merde… m’utilise pas comme excuse parce que t’as rien voulu me dire…

elle en marre, valeryanne.
que ce soit lui, son mari, ou son beau-frère.
que pour une fois les hommes de sa vie arrêtent de lui mentir.
parce que là, valeryane chanteloup, elle n’en peut plus.

le silence retombe, valeryane baisse la tête, fixe le sol. les yeux dans le vague et le vague à l’âme.
elle finit par essuyer du revers de sa manche ses yeux irrités. ses mêmes yeux qui se posent alors sur le poignet de micheletto.
et ça lui serre le coeur.

mich’... je… je suis désolée que tu aies dû subir ça… qu’il t’ait blessé et qu’en plus… tu n’ais rien pu me dire… ça à dû être dur… de faire semblant tout ce temps…

et pour toi, mortimer, est-ce que ça a été dur aussi ?
de faire semblant pendant tout ce temps ?
mais pour son mari, valeryane aura bien moins de compassion que pour son ami.

pardon…

elle plante ses yeux rougis dans les siens.
valeryane bien misérable qui demande pardon, alors que c'est à elle qu’on doit des excuses.
mais qu’est-ce qu’elle peut faire maintenant ?

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Micheletto C. Qaderi
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Let us take a knife
and cut the world in two-
and see what worms are eating at the rind



Ses paroles, elles ne sont pas faites pour réconforter; elles sont là pour blesser, tranchante comme des ronces, incapable d’enlever ses épines pour livrer la vérité. Valeryane se débat, et peut-être plus que d’être la cible de ce coup de gueule, ce ras-le-bol qui explose soudainement de sa petite parure parfaite, c’est la voir s’ouvrir les bras sur ses propres mots qui lui serre le coeur, fait éclore le regret au creux de ses poumons.

Car c’est bien vrai, ce qu’elle dit. Que sa vision d’elle a toujours été biaisée; qu’au fond, il pensait peut-être bien qu’il fallait être stupide pour ne rien voir. Qu’il l’a vraiment prise comme plus sotte parce qu’il ne pouvait imaginer qu’une femme comme elle puisse s’enticher de quelqu’un comme Mortimer.

Parce qu’il s’est persuadé que le seul moyen pour aimer un monstre, c’était de vivre avec des œillères.

Elle qui est passée à travers les a priori à son propos, elle n’a pas eu le droit à la même chose, n’est-ce pas ?
Que du jugement plein de jalousie mal cachée.
Il s’est complu dans sa compassion, sa curiosité, et qu’a-t-elle gagné, au fond ?
Des remarques blessantes ?
Quelques réflexions pseudo intellectuelles ?
De la piètre compagnie ?

Un autre crève-cœur ?

Micheletto reste pétrifié. Lui non plus, il ne sait pas ce qu’elle devrait faire, encore moins ce qu’il devrait dire dans cette situation. Comment on console les gens ? Comment on leur porte secours sans empirer leurs blessures ? Comment on ramasse les petits morceaux quand les amis s'effondrent sur le dallage ?
Ce serait plus simple s’il en avait la trempe, d’un ami. Non, lui, c’est un parasite qui s’est repu de toute cette bonne attention, qui n’attendait que le moment où cela cesserait pour aller se coller à quelqu’un d’autre.

(mais si c’est vrai, pourquoi toutes ces réalisations font-elles si mal ?)
(pourquoi se soucierait-il d’avoir été un si piètre ami ?)

Les mots ne trouvent le chemin de ses lèvres que lorsque les excuses larmoyantes viennent le poignarder, menaçant de faire ressortir le flot de colère -car c’est tout ce qu’il peut ressentir, n’est-ce pas ? Arrête. Même en se mordant la lèvre, il ne peut se retenir, serre les poings sur la table.  “Qu’est-ce qu’on se fout de moi, Val ?!” Les mains viennent attraper les épaules abattues, serrent malgré lui pour la secouer. “C’est toi qui souffre ! T’as rien fait pour mériter ça toi, merde !” Ça le rend dingue, absolument dingue, et il n’arrive pas à la comprendre, cette rage pour l’injustice d’un autre. Il ne sait pas comment la canaliser ou que faire pour y remédier, complètement impuissant face au sort. “T’as rien fait de faux, Val, rien ! Alors j’t'interdis de t'excuser- c’est- c’est moi qui-"

Les mots butent dans la gorge. La tension dans ses mains réveillent la blessure encore trop fraîche, lui fait enfin réaliser sa poigne sur elle, desserrer ces doigts qui ne savent que faire du mal. “Fais chier- merde !” Ils viennent frapper ses propres cuisses, si fort qu’elles seront probablement marquées de bleus. “Ecoute, Val, j’ai été con- on a tous été con, mais juré, tu le connais mieux que moi-” Son esprit n’est pas fait pour solutionner. A sa place, il lui collerait une bonne baigne -mais ce n’est pas ce que font les gens normaux, ce n’est pas la solution à tout. “Ce mec, il me fout les boules- mais y’a que toi qui peut savoir ce que tu veux faire. J’peux pas- j’comprend pas-” Quelle prise de tête, ces sentiments: les siens, les leurs, l’amour, l’amitié, des migraines à la pelle que de s’aventurer sur ce chemin. “J’suis désolé.”

Voilà, ça sort enfin. Mais comme il s’en doutait, ça n’est pas une formule magique qui efface tous les torts; au contraire, elle sonne comme une sentence tombant sur sa nuque, une admission de sa culpabilité et de toutes les craintes crachées par la noiraude. Des sentiments en plus dont elle devra s’encombrer, alors qu’elle, elle n’a pas besoin de lui comme il a besoin d’elle. Même dans ce moment critique, il n’a rien à lui offrir que plus de douleur. Ça, et un refuge triste à voir. “Si t’as besoin de temps, tu peux rester. Sérieux.”

C'est peut-être le dernier qui lui reste.

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Valeryane Chanteloup
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Mer 7 Sep - 18:27


révélations & confessions
(12 juillet 2098 x l'atelier)

micheletto, artiste à la langue bien pendue. micheletto, ami aux mots trop tranchants. micheletto, petit rat de ville bruyant.
mais là, devant la tempête qu’est devenue valeryane, devant le torrent de mots, d’insultes, de regrets et de colère… micheletto ne dit plus rien. l’homme est soudainement silencieux. dans un silence qu’on ne lui connaît pas. même quand il l’écoute parler du ciel, ce n’est pas comme ça. ça n’a pas cette saveur là.
micheletto hargneux et belliqueux soudainement pétrifié devant valeryane. devant les mots qui vocifèrent. devant la colère qui se libère.
et finalement, juste un mot:
arrête.

alors valeryane arrête, elle obéit. parce qu’elle est déjà redescendue. parce que la colère à laissé place à la tristesse. parce que bientôt, ce sera la résignation. c’est la prochaine étape du deuil. parce que c’est ça, finalement. valeryane, elle fait le deuil d’une relation. valeryane, elle fait le deuil de son mari. valeryane, elle fait le deuil de l’image qu’elle avait de lui.

alors elle se tait à son tour. le silence qui alterne d’un côté de l’autre de la pièce. parfois décoré de larme ou de rage.  elle écoute micheletto, elle l’observe à son tour s’emporter, le poing et la mâchoire serrés.
micheletto, il bute sur ses mots. il ne sait pas quoi dire ou comment le dire. il peine à se débattre devant le ras de marré qu’elle a créé. il se sent un peu coupable, valeryane, d’avoir explosé. mais en même temps, est-ce qu’elle ne se sent pas soulagée ?

il finit par trouver quelque chose à dire. c’est réconfortant. ça lui donne un peude baume au coeur. déjà parce que micheletto, il l’a écouté. il s’est tout pris dans la gueule, et même s’il a tenté la fuite, il a fait face et il est là. il est là pour elle. toujours maladroit, mais là tout de même.
alors valeryane sèche ses larmes, respire longuement, et se calme.

merci mich’...

pour la proposition. pour l’écoute. pour la réponse. pour ne pas avoir fui. pour ne pas remettre la faute sur elle. pour être là, tout simplement.

je ne sais pas encore ce que je veux faire, mais je veux pas rester dans cette situation floue… et puis, je ne suis pas la seule concernée. il y a mon neveu, il y a toi, il y a tatiana peut-être aussi…

valeryane, elle est pas seule face aux chanteloup. valeryane, elle représente son camp, et elle veut les protéger à tout pris des éclats. tous les autres gens qu’elle aime. ceux qui ne portent pas ce nom de famille maudit.

je pense que… les mots ont du mal à sortir de sa gorge. je vais le confronter. mortimer. et désiré aussi sans doute... il me doit bien ça, ils me doivent bien ça… je veux pas rester dans le noir encore plus longtemps…

le regard déterminé, et pourtant si apeuré. ce serait tellement plus facile de fermer les yeux et de tout réfuter. mais elle ne peut pas. parce qu’elle n’est pas seule. parce que c’est une femme. parce qu’elle est valeryane.
valeryane chanteloup.

je veux bien rester ce soir. j’enverrai un sms à tatiana. merci mich’...

elle se relève de son cousin où elle était assise, dépose la tasse sur la table, puis vient se fondre dans les bras de micheletto. tant pis s’il n’aime pas le contact, tant pis s’il est surpris. elle a besoin d’une étreinte de quelques secondes. juste une.

je vais t’aider à ranger, si ça te dit. en plus il faut que tu ménages ton poignet.

trait d’humour amer alors que valeryane commence à marcher dans son atelier pour ramasser les pots cassés.
elle se sent coupable pour micheletto, pour l’état de son atelier qu’elle apprécie tant, détruit par son mari. alors elle veut l’aider, même s’il ne veut pas, même s’il fait le fier.
et puis, elle a besoin de ça pour se vider la tête. pour penser à autre chose. pour s’occuper.
et surtout, surtout…
elle a envie d’effacer toute trace de mortimer.

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