haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
you, me, and the sky - ft. micheletto



 
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you, me, and the sky - ft. micheletto
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Valeryane Chanteloup
Maison du Souffle et des Cendres
Valeryane Chanteloup
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you, me, and the sky
(22 juin 2098 x ruines du soupir)

valeryane est de bonne humeur, ce soir. le mois de juin est là, et avec lui, le début de l’été. c’est sa saison préférée, valeryane. avec l’hiver. beaucoup pourraient se demander pourquoi deux saisons si antipodales, mais puisque c’est valeryane, la question ne se pose pas. c’est comme ça, et c’est tout.
l’hiver pour les eaux froides. pour la neige qui tombe et les tempêtes au mont-hurleur. l’hiver pour la nuit qui avale la terre de plus en plus. l’hiver pour le ciel qui tombe avant l’heure et qui dévoile ses trésors.
l’été pour la plage, pour les souvenirs à ithloreas. pour les bains chauds dans l’océan et les balades sur la côte. l’été pour l’observatoire et le partage des astres. l’été pour le ciel dégagé et les trésors qui brillent de mille feux.

micheletto ?

elle a la voix chantante en prononçant son nom. elle l’appelle à travers les ruines du soupir, l’homme avec qui elle a rendez-vous ce soir. c’est aussi une cause non négligeable de sa bonne humeur. valeryane apprécie les têtes à têtes avec le peintre. c’est toujours très inspirant, et quand elle a de la chance, amusant.
inspirant de part les discussions. l’art, ça a toujours fasciné valeryane. les étoiles, ça a toujours fasciné micheletto. alors les discussions s’éternisent sous la passion, et le rat est un compagnon de discussion de choix.
amusant parce que micheletto à son caractère bien à lui. et souvent, lorsqu’il est en proie aux tempêtes de la vie, il a la hargne dans le coeur,  la mauvaise humeur qui grogne et les mots tranchants. et valeryane absorbe, s’en amuse et se plaît à tenir tête.

ah ! te voilà. le rat entre aperçu sur le lieu de rendez-vous, valeryane s’approche, lui fait la bise parce que c’est ce que les grandes dames font; avant de venir s’installer sur l’herbe à côté de lui, parce qu’elle ne reste pas une grande dame longtemps. comment tu vas ?

on s'enquiert des banalités pour commencer. les ragots viendront après. le lac leur fait face et valeryane se perd un instant devant la beauté du paysage. le soleil se couche à peine et les reflets chatoyant des faisceaux de lumières incidents sur le ciel leur offre un spectacle magnifique.
mais le plus important, c’est qu’il fera nuit bientôt. et les astres s'offriront à eux.

j’ai ramené de la bière. elle dévoile son sac. elle prends toujours les mêmes bouteilles. à force, elle connaît ses préférences. bon, mon cher micheletto, comment ça va vraiment ?

valeryane soupire pour se détendre. ferme les yeux pour s’imprégner du lieu. la raie est toujours un peu détendue quand il est là. un peu plus authentique. sans les faux-semblants et le masque social. elle est juste là, avec lui, comme de vieux amis. puis étire ses lippes pour afficher un sourire doux et lumineux à son compagnon du soir.

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Valeryane Chanteloup
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Micheletto C. Qaderi
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Chanteloup.

C’est un nom qu’il évite, ces jours.
Fuit comme la peste, même.

Un nom qui se rappelle à lui à chaque lancée dans son poignet gauche lorsque, contre les conseils du docteur, il essaie de soulever à nouveau un pinceau rafistolé à grand coup d’adhésif,
comme lui,
sa fierté

et le reste de son atelier.

Chanteloup, il a laissé ses marques ici de plus d’une façon,
dans la peinture paresseusement épongée qui a maintenant séché depuis belle lurette, collant la bâche protectrice au carrelage en terracotta souillé,
dans les morceaux de verre sur lesquels il arrive encore à marcher même après avoir passé le balais un nombre incalculable de fois,
dans le chevalet flambant neuf qu’il n’a pas encore eu l’occasion de souiller à cause de son putain de poignet cassé.

Et lui, justement, parlant-en.

Malgré tous les bobos accumulés dans sa vie, il découvre enfin à quel point il est difficile de se débrouiller sans sa main gauche. Pour s’habiller. Pour bouffer. Pour se torcher le cul. A chaque fois qu’il galère, il revoit la gueule de ce foutu caïman, entend les derniers mots qui ont passé ses sales lèvres avant de franchir le seuil de son atelier.

Ton prochain chef-d'œuvre, il est pour moi.

Ça pourrait le dégoûter de peindre quoi que ce soit, le freiner dans ses élans artistiques rien qu’à l’idée d’offrir son prochain-né à ce foutu reptile, mais non,
quand il regarde le feu d’artifice de couleur sur ce qui aurait dû être le portrait de Désiré, il est transi d’une inspiration qu’il ne peut dégueuler sur la toile à cause de sa blessure. Alors il continue d’essayer, de forcer et de laisser des traînés maladroites de peinture et de juron sur le canvas.

C’est probablement pour ça que même au cœur de l’été, son poignet est toujours prisonnier d’une attelle. Si les docteurs le détestent, à ce stade de guérison, il est un patient très diligent qui ne manque pas de faire tous les étirements que le physio lui a prescrit dès qu'il a un moment pour.
Et c’est précisément ce qu’il est en train de faire en attendant sur Valeryane, l'attelle choyant à ses côtés dans l'herbe.

Valeryane
Chanteloup.

Micheletto maudit le jour où elle a pris ce nom alors qu’il ne l’a jamais connue sous un autre. S’il ne doute pas qu’il ne serait plus là aujourd’hui si ce n’était pour le fait qu’elle soit mariée à son tortionnaire, ça lui les brise de devoir ravaler son animosité pour son mari.
C’est à peine s’il arrive à retenir ses remarques, en fait.

La silhouette de l'intéressée apparaît à l’orée des ruines, se perdant dans les grandes ombres étirées par la descente paresseuse du soleil dans le ciel. La brise porte le nom du peintre à travers les vieilles pierres; l’instant d’après, au moment de l’apercevoir, un sourire vient illuminer le visage de la raie, infectieux malgré la douleur lancinante dans son poignet.

Elle mérite mieux, songe-t-il.
Mais il ne peut rien dire.

(il ne veut pas l’admettre, mais ce n’est pas tant la crainte de ne pas être cru qui l’en retient)

Ça s’échange la bise dans un geste désuet mainte fois répété, le genre de truc neuneu qu’il ne fait qu’avec elle dans une habitude complice, mais c’est la bière qui a le droit à un vrai “Bonjour toi-”, même si c'est la noiraude qui est responsable du sourire bravant sa mauvaise humeur. “Ça fait des semaines que j’suis forcé d’être un gaucher contrarié.” Comme pour illustrer son propos, il tend la bouteille à madame pour se la faire décapsuler. “Ça répond à la question ?”

(C’est qu’il ne devrait pas être trop aimable, même avec ses amis, sinon ils risqueraient de s’y habituer)

Au lieu de lui retourner tout de suite la question, il l’observe. La façon dont les derniers rayons de soleil découpent les traits de son visage un peu marqués par la journée de travail, la brise qui joue malicieusement avec ses mèches sombres. Elle a l’air si paisible, Valeryane, à filer sa petite vie bien rangée. Et pourtant, elle a besoin de respirer, de ce break là, loin de tout.

Micheletto ne comprend toujours pas exactement comment une pièce toute tordue comme lui rentre dans le puzzle de cette vie. Comment ça se fait qu’il ait le droit à ce sourire.

“Ça a l’air d’aller, toi.”

Voilà que l’amertume de la jalousie pointe dans sa voix et que son rictus reprend son naturel narquois.
Il espère entendre une mauvaise nouvelle pour se rassurer. Un petit truc, hein. Un pépin au boulot. Un souci à la maison. Un ras-le-bol passager. Rien de trop grave, mais quelque chose pour défroisser cette image de miss parfaite.

C’est plus fort que lui, Val, il veut la voir heureuse, mais il ne peut s’empêcher de lui envier ce bonheur. Des fois ça le rend malade, lui fait dire des trucs horribles, et pourtant ils finissent toujours par se retrouver assis là à un moment ou un autre.

Son mari peut même lui broyer le poignet et mettre à sac son atelier, il répond à son invitation.

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Micheletto C. Qaderi
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Valeryane Chanteloup
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you, me, and the sky
(22 juin 2098 x ruines du soupir)

la salutation intime d'un "bonjour toi", qui, étrangement, lui réchauffe le coeur. valeryane pourtant pas si sensible aux démonstrations d'affection, au petit détail dans les mots. les surnoms, les mimiques, les yeux qui brillent et le coeur qui gonfle. à part tatiana (lenu) et leur surnom depuis l'enfance, et les marques d'amour de mortimer (chérie, amour, ma femme), valeryane en est bien étrangère. pire, elle n'en a que faire. mais quand il s'agit de micheletto, ça sonne comme une victoire à ses oreilles. murs imprenables, coeur de pierre. pourtant il est là, prêt d'elle, et elle mettrai sa main à couper que c'est de la douceur dans sa voix maussade.
toi, toi, toi. elle. lui. le tutoiement aussi, veut dire beaucoup. valeryane dans son univers, valeryane dans son microcosme. valeryane qui attire, valeryane aimée, mais valeryane finalement seule. les amis, les vrais, sur les doigts de la main. valeryane habituée aux vouvoiements, à la distance professionnelle, qui tient le respect d'une reine. alors quand ça sonne familier, elle se sent un peu exister, un peu libérée.

tu es tout le temps contrarié, micheletto. je ne m'en fais pas pour toi sur ça.

sourire espiègle. l'humour pour décompresser, il paraît que ça fait du bien. mais le sérieux revient vite quand elle observe l'attèle  son poignet. quand il est obligé de lui tendre la bouteille pour qu'elle l'aide à décapsuler. micheletto souvent roué de coup par la vie. micheletto souvent marqué. micheletto peintre farouche. valeryane a toujours pensé qu'il ferait bien de prendre soin de lui. au moins ses mains et ses bras. après tout, ce sont ses outils de travail. c'est donc d'une importance capital.  mais valeryane garde ça pour elle. micheletto n'aimerait pas qu'elle lui fasse la moral. alors elle se tait, se contente d'un sourire un peu mystérieux.

plus sérieusement, ça va ? tu en as pour combien de temps ? tu t'en sors pour peindre ?

elle pose ses doigts sur le dessus de sa main, comme si le contact pouvait guérir quoique ce soit. observe un peu l'attèle, son bras, avant de le libérer pour décapsuler sa propre bière. une blanche, légère mais rafraîchissante, pour commencer.

hmmm... elle réfléchit à la question qui n'en était pas une. ignore l'amertume d'un micheletto fatigué. est-ce que ce n'est pas un peu toujours le cas ?

valeryane rarement en proie aux doutes, aux chagrins, aux maux du coeur et de l'esprit. valeryane dans son monde, un peu spéciale, pas tellement femme. valeryane bien loin de la terre. valeryane la tête dans les étoiles.

mais là, ce soir, je suis surtout contente de te voir. c'est le début de l'été, il fait beau, la bière coule à flot, et je suis bien accompagnée. en plus, le ciel est découvert, ce soir. on pourra se raconter des histoires.

celle des astres, d'abord. et un peu les leurs s'ils le veulent. surtout les siennes. valeryane n'a pas grand chose à raconter si ce n'est la routine d'une vie bien rangée. la liberté qu'elle possède, c'est celle de l'esprit. la plus forte de toute. celle qui n'a pas de frontière.

qu'est-ce qui prends vie sous ton pinceau, en ce moment, micheletto ?

parce que c'est bien ça qui l'intéresse le plus.

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Jeu 21 Juil - 23:41


 

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Pour combien de temps ? Ça sonne comme une peine de prison, et peut-être qu’au fond, ça n’est pas si loin. “Mh… J’viens d’faire enlever le plâtre, encore deux s’maines avec ça.” S’il fait pas le con.

(il ne pourra pas s’en empêcher)

Mais quand il repense au pronostic du physio, sa mine s’assombrit. La raideur dans son poignet, ça peut durer des semaines encore. En comptant jusqu’au rétablissement complet, Micheletto a pris deux ans avec sursis pour avoir fureté avec le mauvais reptile; et s’il pourra recommencer à peindre bientôt, il ne pourra pas lui coller une mandale avant un moment.

(si un jour seulement l’occasion se présente)

Elle, elle ne se fait pas prier pour toucher, observer, analytique comme toujours. On ne change pas une scientifique et il se laisse faire, bien moins farouche qu’au prémisse de leur relation même s’il ne veut pas admettre s’être laissé apprivoisé.
On ne change pas Val. Val qui va toujours bien. Val qui est sur son petit nuage et pourtant tellement terre à terre.

Cette nana, il n’arrivera jamais à la cerner. Depuis que leurs orbites se sont croisées et qu’ils se rencontrent à chaque révolution autour du soleil pour ce rituel étrange, il n’a pas l’impression de mieux la comprendre, a fini par abandonner, décidé qu’elle était juste plus timbrée qu’elle n’y paraît.

Qui se ressemble s’assemble, même si ce n’est que sous la surface.

Micheletto trinque à ce qu’elle dit avec les étoiles encore cachées par les derniers rayons de soleil avant de porter le goulot à ses lèvres. Un instant de répit pour songer à ses vaines tentatives d’éclopé, les images et les couleurs prisonnières de son esprit et le doux murmure de la muse à ses oreilles.

Il songe à Cassiopée fendant le ciel et la mer sur Pégase. A la sirène aux yeux bruns d’Ithloreas qui ne demande qu’à être achevée. A la grande ours séparée de son ourson entrevue dans l’urgence juste avant l’accident fatidique.

A l’ancien visage de Désiré aperçu au creux de ce feux d’artifice avant que sa tête ne soit fracassée contre la toile.

“Des fantômes.” Réponse d’artiste déjà perdu dans sa contemplation du ciel. Il voudrait pouvoir se pencher en arrière sur ses poignets, maudit une fois de plus le reptile, avant de reprendre. “L’exécution est très abstraite, j’pense que tu comprends pourquoi.” Pas plus de malice dans sa voix que la complicité d’un trait d’humour. “C’pas l’inspiration qui manque pour une fois…”

Nouvelle gorgée. Il les aime fruitées, et Valeryane le sait. Son soupir de contentement en dit long sur la frustration accumulée ce dernier mois et même si le ciel n’est pas encore tout à fait sombre, il se laisse déjà tomber dans l’herbe.
Ça risque d’être encore pire après cette soirée, ça, il le sait. Regarder les étoiles, c’est un jeu dangereux quand on a déjà des idées plein la tête, et encore plus avec l’experte sous la main. “A quoi on peut s’attendre ce soir, madame la directrice ?” Il se cache derrière la nonchalance mais il attend la réponse comme un gosse la veille de son anniversaire, espère quelque chose d’excitant comme si elle allait lui pointer une nouvelle structure cosmique jamais observée auparavant.


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Micheletto C. Qaderi
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Ven 22 Juil - 15:33


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(22 juin 2098 x ruines du soupir)

valeryane fait la moue. deux semaines, ça paraît court, mais il y a le temps du pansement et le temps de s'en remettre. et le corps, c'est capricieux, ça ne se remet pas toujours droit. les blessures, ça laisse des marques qui parfois, restent pendant des années.
mais pour micheletto, elle ne s'inquiète pas. il à l'habitude des coups et blessures. combien de fois elle l'a récupéré dans un sale état ? le bleu est une belle couleur, sûrement sa préférée, mais jamais sur la peau. valeryane n'aime pas trop la violence, les coups et les menaces. alors elle soupire.

tu prendras soin de toi.

un ordre plus qu'une demande. elle n'ose pas demander comment il s'est fait ça. pas que ça ne l'intéresse pas, mais valeryane n'aime pas ces histoires là. les règlements de compte, les batailles d'égo, les poings qui cognent. elle préfère les voyages, les histoires d'astres, les mythes et les légendes.
c'est égoïste de sa part, sans doute, mais c'est comme ça. elle préfère donc s'imaginer qu'il a chuté après une soirée trop arrosée.

tiens tiens tiens, monsieur qaderi se met au spiritisme ? si un jour tu invoques un spectre pour le peintre, je veux être là.

purement par curiosité, même si valeryane ne croit pas à ses choses là. même si elle aimerait bien y croire. ça rendrait le monde plus amusant, si on y ajoutait cette part de mystère et d'inexplicable.
elle reprend, plus douce, plongeant ses mirettes dans les siennes.

tu me montreras ? c'est presque une demande enfantine. comme une gamine qui fait un vœu. c'est qu'elle aime ses toiles, ses créations, ses interprétations. qu'est-ce qui t'a donné envie de peindre, d'ailleurs, micheletto ?

par simple curiosité. parce qu'elle n'est pas sûre d'en avoir déjà parlé. parlé d'où vient l'inspiration, de l'origine de l'interprétation, ça oui. mais la question plus globale sur son statut de peintre ? ça non.

tu es familier avec le concept de parade des planètes ?

elle attendait la question avec impatience. à sourit à la mention de son titre. peut-être que c'est pour ça qu'elle est de bonne humeur. parce qu'on est le vingt-deux juin, et qu'en ce début d'été, le ciel leur offre un spectacle incroyable.

c'est les deux premières semaines d'été, donc ça commence aujourd'hui. d'où le rendez-vous. les planètes en orbites atour de la terre s'alignent. mercure, vénus, mars, jupiter et saturne ! on va attendre un peu, je dirai trentes minutes ou une heure. regarde là,  on voit déjà bien le pégase, avec les poissons en dessous. sur la queue du poisson de gauche, il y a un astre qui n'est pas sensé être là et qui brille... c'est mars, et tu vas voir quand la nuit nous aura avalé, on va toutes les voir s'aligner !

elle a hâte, terriblement hâte. vénus, la lune,  mars, jupiter, neptune, et saturne. même le satellite s'invite au ballet astral.

ça s'appelle la parade des planètes ! elle trouve le nom magnifique. à des étoiles dans les yeux alors qu'elle dévore le ciel de plus en plus sombre. regarde ! la lune est déjà alignée avec mars et jupiter juste au dessus ! bientôt on verra venus.

elle est ravie. ravie de pouvoir partager ce moment avec lui.

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Dim 24 Juil - 0:41


 

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Promis, pour quelque temps, il évitera tout contact avec les reptiles mal-lunés.

(C’est une promesse qu’il ne peut pas tenir, mais ça, il se garde de le dire)

La sceptique ne manque pas un battement et plutôt que de se braquer, l’artiste lui sourit en coin. En un sens, entre art et spiritisme, il n’y a qu’un pas; après tout, n’est-ce pas le reflet de l’âme qui est projeté sur la toile, et n’est-elle pas tout ce qui persiste après la mort selon les adeptes des sciences occultes ?

Mais Micheletto est encore trop sobre pour se lancer dans une tirade aussi prétentieuse: aux esprits, il n’y croit pas assez pour faire de grands discours, plus adepte de l’idée qu’après la mort, ses atomes retourneront tout simplement à l’univers sans laisser autre chose que ses oeuvres derrière lui.
C’est pour ça qu’il n’a pas le temps d’être en convalescence, qu’il doit laisser sortir toutes ces images avant qu’une énième bagarre ne devienne la dernière.

“S’tu veux.” Il cache le sourire satisfait de son égo brossé derrière une rincée de bière, redressant à peine la tête pour ne pas avaler de travers. Tout imbus de son génie, il ne peut se battre contre le fourmillement chaleureux qui danse au creux de sa poitrine face à l’admiration de ses amis.

Toute une galerie peut l’applaudir, il y a peu de gens qui peuvent se targuer de lui faire vraiment plaisir ainsi.

Elle lui renvoie la balle; la question le prend un peu de court cette fois, alors il profite de sa réponse pour laisser le temps à la sienne de mûrir dans son esprit.
Il suit diligemment ses indications, navigue sans peine au milieu des constellations qu’il ne connaît que trop bien pour trouver le petit corps céleste qui s’est invité dans la carte du ciel. “La parade des planètes, hein…” Le nom à lui seul fait naître des scènes derrière ses paupières; un grand cortège d'astres dans le ciel estival, ça a le goût doux-amer d’une comptine du soir. “Je me demande bien ce pour quoi elles se réunissent.”

Réunion de famille ? Conférence au sommet ? Peut-être deux semaines de débauche pour célébrer l’époque de l’année à laquelle le soleil est à l’honneur, qui sait.

“Y’en a qui se presse pas.” Il ne peut qu’imaginer Venus se faire désirer, trop affairée à se préparer pour se préoccuper de l’heure; du moment qu’elle n’est pas le dernière arrivée, elle peut encore faire une entrée remarquée, et il ne peut s'empêcher de s'y reconnaître.

(bien que ce soir, il semblerait bien qu’il soit plus proche de la ponctualité de Mars)

Ses yeux se désintéressent un instant de la procession pour la silhouette de l’astronome découpée contre les étoiles s’allumant peu à peu dans la voûte céleste. La passion qui l’anime est contagieuse; pire, couplée à sa propre fascination pour le cosmos, l’exaltation est telle qu’elle pourrait le consumer. C’est à peine s’il pourrait mettre des mots sur cette sensation aussi étouffante et que vivifiante. “T’as toujours aimé les étoiles ?” Plus une amorce qu’une vraie question, il continue, un bras derrière la tête. “J’sais pas pour toi, mais c’est pas tant une histoire d’envie… C’plus un besoin.” Tous les gosses gribouillent, il a juste trouvé un exutoire là-dedans et maintenant, il ne peut plus arrêter. “Peindre et regarder les étoiles, c’comme manger, boire, dormir et respirer.”

Micheletto plaint tout ceux qui peuvent se contenter de leurs besoins primaires, heureux tant qu’ils ont la panse bien remplie et un toit sur leur tête, ceux qui n’ont pas besoin de rêver pour supporter d’exister.

Au début, il la pensait comme ça. Mais à la voir parler de tout ça, les yeux aussi brillant que la voie lactée, il ne peut pas y croire.


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valeryane sourit. satisfaction sur le visage. des fantômes, elle veut en voir. et même si c’est seulement en peinture, ça lui va. sous les traits de micheletto, ça ne peut être que beau.
des spectres, elle n’en voit pas souvent. elle n’a pas la malchance d’avoir des regrets, des souvenirs qui s'agrippent au corps et à l’esprit. qui marchent dans son ombre et qui lui pèse sur le dos. valeryane libre de son passé, libre dans son présent, libre pour son futur. valeryane sans regret, sans fantôme, sans poids sur les épaules. valeryane qui va toujours bien. mais si rien ne va jamais mal, est-ce qu’on a encore la notion du bien ?

elles se réunissent assez souvent, dans les faits. valeryane attrape un bout de bois non loin, sur le sol. elle commence à tracer des orbites dans la terre, le soleil au centre, puis mercure, venus, la terre, mars…. chacune sur leur orbite à tourner, avec leur temps de révolution respectif. ce que tu vois dans le ciel, ça s’appelle une conjonction en astronomie. on a deux grands cas. elle griffonne dans sa terre meuble. pratique d’être au bord du lac, c’est plus humide.  soit par rapport au soleil, soit par rapport à notre équateur, pour faire simple. nos planètes se croisent un peu toutes l’années, souvent par paire. en mai, c’était venus et mercure par exemple.

sauf que ce qui est exceptionnel, ce mois-ci, c’est qu’elles sont plusieurs.

et nous cet été, on a la chance d’avoir une grande conjonction entre tous ces astres. l’angle ici, c’est 104°. elle griffone encore. c'est imprécis mais ça fera l'affaire. tu vois, elles ne sont pas parfaitement alignées, mais elles sont toutes comprises dans un grand angle entre le soleil, la terre et saturne. c’est l’ouverture. ce qui fait que depuis notre point d’observation, on les voit toutes alignées comme ça…

les yeux d’une mère quand elle raconte les mystères du ciel. des yeux que personne n’a la chance de pouvoir se targuer d’avoir. ni mortimer, ni tatiana. personne. personne sauf les astres son premier et plus grand amour.
elle rit enfin. les éclats qui se perdent au milieu des étoiles. la réponse scientifique au "pourquoi", elle l'a. mais la motivation des astres, ça, ça reste un mystère.

je me demande aussi... c’est qu’elles ne se croisent pas souvent toutes ensembles, la dernière fois c’est dans 40 ans, et la prochaine fois dans 139 ans. elles doivent attendre ces moments avec impatience. c’est qu’elles doivent se sentir un peu seule, isolée sur leur orbite…

ô, certaines sont bien accompagnées. des satellites qui tournent autour d’elles comme pour les protéger. surtout saturne et ses anneaux. la terre semble bien nue à côté du dieu romain.
elle murmure tout à coup, la voix douce, comme songeuse. valeryane qui sait lire le ciel, qui devine les équations sous les trajectoires des astres. valeryane qui comprend les étoiles et qui théorisent sur les astres. et valeryane qui pourtant, se perd dans l’imagination du rêve et de l'interprétation. valeryane qui n’arrive pas à dépersonnifier la voie lactée, qui n’arrive pas à juste considérer ça comme un amas d’atomes et de particules. valeryane scientifique, mais un peu artiste et philosophe.
valeryane, surtout, rêveuse.

micheletto à fini de réfléchir. valeryane lui a laissé le temps. elle n’est pas pressante et elle sait comment il fonctionne. elle écoute, curieuse, dans un regard de bienveillance. sa réponse est une question. celle qui renvoi comme un miroir, pour s’identifier l’un à l’autre, pour se comprendre.

hmm… elle songe. j’ai toujours aimé les étoiles parce que tout le monde aime les étoiles. comme les gosses qui gribouillent avec leurs crayons gras sur du papier. mais gamine, je ne les voyais pas. pas pour de vrai. mais j’étais curieuse. j’ai toujours été curieuse. tu sais, le genre de gamine à toujours demander “pourquoi” sur absolument tout ce qui pouvait me passer sous les yeux ou dans les mains.

pourquoi les oiseaux volent ?
pourquoi il fait nuit ?
pourquoi les étoiles bouges ?
pourquoi il neige en hiver ?
pourquoi on ne peut traverser la barrière ?
pourquoi pourquoi pourquoi ?

ce qui m’a interpellé en premier, c’est l’océan. naturellement, je viens d’ithloreas et mon âme et marine. mais surtout, ma grand sœur n’avait que ça en tête, l’océan. elle voulait comprendre ce qu’on fichait sur cette île et comment en partir. pourquoi est-ce que personne n’était capable de franchir la barrière alors qu’un simple bateau humain venait deux fois par ans nous approvisionner ? on les voyait souvent, sur le porc, quand on était gosse. sauf que personne n’avait la réponse. personne ne voulait rien nous dire. ce fut les seules fois où on ne répondait pas à mes “pourquoi ?”. elle rit. j’étais frustrée. ma soeur est partie, alors j’ai jeté mon dévolu sur l’espace.

on lui refusait la mer ? très bien. elle allait explorer le ciel.  

ça aurait pu être n’importe quoi d’autre, mais j’aimais déjà bien la physique et je trouvais l’univers joli. je pense que je n’avais pas besoin de plus pour m’y jeter à corps perdu valeryane pas du genre à se prendre la tête. maintenant je n’ose imaginer ma vie sans elle. elle relève le nez vers le ciel. toi, ça me semble plus organique que moi. cependant je comprend l’idée de besoin. sans ça, je ne suis pas sûre que j'arriverai à me lever tous les matins. et ce malgré les calculs non fructueux, les mystères imperceptibles. un peu comme toi avec l’inspiration fluctuante ou les clients compliqués, non ? l’amour à son lot de vagues. c’est un sentiment ingrat. mais je pense que c'est plus fort que tout. la satisfaction qu'on découvre à la clef.

elle hausse les épaules, l’air de dire que c’est comme ça, que malgré tout, on s’y jette à corps et cœurs perdus, comme des damnés.

et puis tu vois…  j’apprécie pouvoir comprendre la moindre partie de l’univers, sans pour autant que ça n’enlève rien à sa beauté mystère.

sans ça, elle se serait lassée.
elle s’arrête tout à coup de parler. affiche un sourire un peu gêné, l’air de s’excuser d’avoir autant monologué. mais c'est rare qu'elle se confie autant. qu'elle parle d'elle comme ça. valeryane plutôt dans l'écoute, plutôt dans les phrases sans trop de sens. les énigmes du quotidien. le mystère de sa personne.
alors dans son pardon silencieux, elle reprend une gorgée.

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Micheletto C. Qaderi
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Lui qui aime tant parler, Micheletto écoute, attentif, intéressé. Il n’y a vraiment que le ciel nocturne pour le captiver ainsi, et vraiment que Valeryane pour l’expliquer si bien, à bon dosage entre vulgarisation et confiance en la capacité de son interlocuteur à comprendre. Ça a tout et rien à voir avec ses chaudes soirées d’été de son enfance, tout et rien à voir avec sa mère.

C’est peut-être pour ça qu’il aime tellement l’écouter parler des étoiles.

Il se redresse pour observer les schémas tracés dans la terre, s’amuse de la différence entre le dessin technique et artistique tout en trouvant un intérêt certain à ces disciplines cousines. L’art pour communiquer. Que ce soit des concepts scientifiques ou des émotions. A un pas l’un de l’autre.

L’envie d’incorporer ces courbes et formes géométriques dans son travail germe aux creux de son esprit. Sans cesser de l’écouter, il extirpe d’une main son petit carnet de croquis amochés de sa sacoche, remontant les yeux vers le ciel tout en continuant de chercher un stylo ou crayon -le premier que ses doigts trouveront.

Comme un premier de classe, le peintre recopie aussi soigneusement que sa main non directrice lui permet les diagrammes éphémères tracés par la scientifique, accompagnés de quelques notes éparses. 139 ans. Cortège astrale.

Isolation.


C’est qu’il ne fait pas confiance au Micheletto du lendemain pour tout retenir, pas avec de la bière comme seul façon d’étancher sa soif. Il a beau souffrir de cette surge créatrice qui le saisit dans les tréfonds de la convalescence, il ne veut pas perdre une miette de ce qui est en train de se former derrière ses paupières.

Peut-être que quitte à léguer sa prochaine toile à ce sale reptile, il pourrait trouver un peu de réconfort à l’idée qu’elle finira peut-être là où Valeryane pourra la voir.

Pourquoi ne pas en faire une collaboration ?

Une vraie. Pas simplement des traits familiers donnés à l’une de ses figures ou les nombreux croquis de la noiraude, pas juste l’inspiration commune survenue après en avoir appris plus sur le ciel nocturne grâce à elle.
La superposition du scientifique à l’artistique.

Ouais, ça lui plaît. Ça se voit sur son visage. Un sourire vierge de toute médisance.

Il se transforme en rire à l’image d’une petite Valeryane qui ne veut pas se la fermer, à interroger tout et n’importe quoi. Et pourtant, dans son récit nostalgique, il lui semble déceler pour la première fois une part moins parfaite de la scientifique. Des questions irrésolues qu’il ne l’aurait pas imaginées s’être posées et qui pourtant vit au fond de l’esprit de tout le monde sur cette île. Une frustration soit-disant passée.

Mais qui est-il pour juger ? Lui-même a décidé de refouler cette question loin, loin au fond de lui, de l’étouffer sous un désintérêt nihiliste.

La verve militante de son père, il n’en a pas héritée, et il n’en veut pas.

Il se porte bien mieux à simplement regarder les étoiles.

“C’est un peu ça, oui.” C’est presque étrange d’entendre le son de sa voix après la longue tirade de la raie. Mais il ne s’en plaint pas, oh que non. Bien que leurs conversations à la belle étoile ne soient jamais à sens unique, il est rare qu’elle monopolise ainsi le temps de parole et ça l’amuse de voir un soupçon de gêne passer sur son minois, lui qui ne se fait jamais prier pour déblatérer ses pensées en long et en large.
Il l’imite, savoure cet instant de silence autant que l’arôme du houblon.

Au-dessus d’eux, le ciel a fini de se parer de son plus beau manteau noir.

“Faut croire que trouver sa passion, c’est juste une histoire de jamais arrêter ce que tu faisais déjà gosse.” Pas qu’il soit du genre mièvre, c’est simplement la conclusion logique de leurs expériences respectives, une étude menée sur l’impressionnant échantillon de DEUX personnes. “J’parlerais pas d’amour par contre.” Micheletto poète mais jamais trop culcul, Micheletto blessé trop de fois par ce mot qui n’a plus aucun sens. “T’as jamais ressenti ta curiosité comme une plaie, parfois ? Une obsession qui te contrôle et choisi à ta place ?" Il a beau ne pas avoir beaucoup parlé, il marque une pause pour s'humidifier les lèvres, avant de reprendre "Moi, ça a toujours été comme ça avec l'art. Tout est régi par lui, tout le reste de ma vie gravite autours, que j'le veuille ou non."

Le truc bien, c’est qu’avec les étoiles entre eux, ils n’ont pas besoin de se faire face. Ça aide à creuser au fond de soi, de ne pas avoir un regard à soutenir. Le couvert de la nuit sort les confidences les plus profondes et aide à masquer leur laideur. “Toi, c'est la curiosité qui te pousse depuis toujours. T’as beau apprécier les mystères de l’univers, tu restes pas sur ta faim de jamais avoir eu tes réponses ? Ça te bouffe pas de pas savoir ?”

Val si parfaite, si contente d’avoir changé sa trajectoire. Est-ce que c’est réellement le cas, au fond ?

Est-ce que c'est vraiment de l'amour, au centre de son système solaire ?
Ou est-ce que comme lui, c'est un immense trou-noir qui dévore tout sur son passage, absolument insatiable.
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(22 juin 2098 x ruines du soupir)

elle ne l’a pas regardé pendant tout son dialogue. ou si, mais sans le regarder vraiment. sans poser ses iris sur ses cheveux ébènes ébouriffés ou sur sa machoir taillée d’un petit bouc. non, valeryane trop concentrée à dessiner dans la terre meuble, trop concentrée à fixer le ciel comme si sous ses paroles il allait se mettre à bouger. trop occupée à errer dans ses images mentales de mathématiques et de physiques pour essayer de mettre tout ça à sa portée.

alors quand enfin, elle le regarde. quand elle le regarde vraiment, et qu’elle voit un sourire sur son visage émerveillé, elle ne peut s’empêcher d’être fière. peut-être parce qu’elle à l’impression d’en être responsable. peut-être parce que transmettre un peu de son savoir est une de ses raisons de vivre. peut-être juste par pure joie de voir un micheletto joyeux.

pourquoi tu souris comme ça ?

murmure la belle, un peu amusée. souriante à son tour, parce que c’est contagieux.
micheletto prend la parole. brise le silence qui lui était imposé. c’est étrange d’entendre sa voix après tout ça, mais ça sonne aussi comme un rappel à la réalité. et ce n’est pas plus mal, ce retour vers la terre.

sans doute, oui. elle rit. elle sait qu’il ne dit pas ça pour être niais, mais que c’est la conclusion logique à laquelle il est arrivé. même si j’en connais qui n’ont pas cette chance

sourire pour l’amour. ça ne l’étonne pas, valeryane. et les phrases railleuses du genre, ça va bien à son ami peintre. et pourtant, valeryane est persuadée que face à l’art, c’est un éternel romantique. et ce même si leur relation n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

une plaie…

valeryane, le minois levé vers le ciel pour observer la parade de planète qui pointe enfin le bout de son nez, baisse la tête pour réfléchir. sans rien fixer, elle se perd dans les méandres de ses réflexions.
est-ce que la curiosité est si forte qu’elle en devient dévorante ? est-ce que c’est un frein, parfois ? est-ce que ça la contrôle ? est-ce que valeryane n’a pas, pour une fois, le contrôle ? elle n’a pas envie de dire oui. elle n’a pas envie que ce soit la réponse.

je ne sais pas. pour une fois. je n’ai pas l’impression. mais c’est peut-être parce que je crois pouvoir toujours l’assouvir. plus ou moins rapidement. que ça prenne un jour ou dix ans, valeryane trouvera. je le vois plus comme un moteur, je pense. mais sans être une contrainte. sans que ce soit profondément péjoratif. la curiosité me fait poser des questions, et j’aime prendre le temps de trouver une réponse. ça ne me torture pas. surtout maintenant que ma vie est drôlement dense

les cours, les étoiles, l’observatoire, l’administratif, le mariage, la maison, mortimer.
il n’y a pas de place pour les tourmentes.

je pense surtout que sans elle, je m’ennuierai beaucoup. ou du moins je serai profondément ennuyante, parce que je ne suis pas sûre que je m’en rendrai compte. tu m’imagines, devenir une vieille directrice aigris et plus émerveillé de rien ? oh pitié, non !

elle rit, le coude qui vient se cogner doucement contre le corps de micheletto pour l’emporter avec elle. valeryane qui se libère à ses côtés, valeryane un peu moins dans les codes. valeryane un peu plus adoslecente.
valeryane qui rit à gorge déployée devant l’immensité de l’univers.

je vois ce que tu veux dire, quand même. je pense que tu es aussi beaucoup plus concerné que moi. peut-être qu’elle est là la différence entre science et art. mais oui, c’est l'œil du cyclone de ta vie, toi. est-ce qu’il y a un moment où tu déconnectes ? ou est-ce que c’est omniprésent ?

parce que valeryane, quand elle rentre chez elle, loin des chapitres de thermodynamique ou de mécanique du solide, quand elle rentre auprès de mortimer, sans le ciel au dessus de leurs têtes, elle déconnecte.
micheletto lui, vit de son art du plus profond de son être. il en dépend, mentalement et financièrement. et l’art, la peinture, c’est une question d’inspiration. et l’inspiration se nourrit d'expériences. alors forcément, c’est profondément ancré. beaucoup plus que pour valeryane et sa recherche de réponses.

non. cette fois-ci, la réponse vient d’un coup. sans réflexion. sans besoin d’introspection. au contraire, c’est ça le plus merveilleux. c’est pour ça qu’elle s’y jette à corps et âme. c’est pour ça qu’elle a choisi d’en faire sa vie. jamais, ô jamais je ne serai capable de tout connaître, de tout savoir et de tout vivre. et c’est ça le plus beau. il y aura toujours des mystères à résoudre, des choses à apprendre. je ne pourrai jamais me lasser, jamais m’ennuyer. parce que la vie, le monde, est trop riche pour ça. beaucoup trop. et… je trouve ça fabuleux.

ah, oui.
ce frisson devant l’infini.

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Le voilà encore, ce pourquoi.

La curiosité de Val est décomplexée, presque autant que lui. Aucune honte à montrer qu’elle veut savoir, à aller chercher les réponses. Ça tord son sourire en petit rictus, comme s’il ne fallait surtout pas qu’elle soit témoin de trop de sincérité.

Il garde le silence.
Elle verra bien.

Lui qui ne s’encombre pas de sentiment niais, c’est bien de l’impatience qui fourmille dans le bout des doigts; elle vient, électrique, par lancée, juste à l’idée de l’imaginer reconnaître ses diagrammes sur la toile.

A l’idée de la faire sourire un peu aussi, peut-être.

Au fond.

Même s' il aime chercher la faille dans sa petite vie parfaite, c’est quand même ça qu’il préfère voir sur son visage. Ça, et le pétillement dans ses yeux.

Face au silence, Micheletto détourne le regard de la réunion de famille céleste. A l’instant, c’est la réflexion qui tire ses traits. Ses réponses sont toujours intéressantes, plus encore quand elles prennent leur temps pour arriver. Alors il attend avec une patience qui ne lui ressemble pas, et bien vite les planètes finissent de s’aligner derrière ses prunelles.

Trop occupée pour laisser la place au tourment ? Le sien lui se fiche bien du jour, du lieu ou de la date, de s’il avait prévu quelque chose ou devait se rendre quelque part. Il ne frappe même pas à la porte avant d’entrer. Essayer de l’arrêter serait comme tenter de changer la trajectoire d’une tornade.
Mais la jalousie n’a pas le temps d’éclore, bousculée en bas de la scène par la scientifique. Son insouciance déborde et il ne peut que se laisser submerger. Il suffit d’un soufflement de nez qui se transforme bien vite en irrépressible éclat de rire pour la suivre. Sa curiosité sera vraiment insatiable quand elle perdra la tête; un cycle infini de question/réponse, elle mangera comme une reine tous les jours de sa petite retraite, si encore on arrive à l’arracher de son poste de directrice. “A la place, tu vas devenir une vieille commère !”

Lui ?
Lui, il n'atteindra probablement pas l’âge d’être un vieux con aigri.

“Bien sûr que je me déconnecte parfois. Je vais p’t’être même le faire ce soir.” Il illustre son propos en finissant le fond de bière tiède d’une traite mais se remet à rire au beau milieu, met vite sa main sous son nez en se penchant en avant quand elle ressort par là, rit de plus belle malgré ses sinus en feu et le sujet. Tant pis pour son fut, tant pis pour l’odeur de bière, tant pis pour son problème d’alcool. Qui s’en fout, qui lui enlèverait le seul répit de sa vie ?

L’hilarité redescend doucement, la quiétude des ruines essayant de reprendre leur droit sur leur duo d’adulescent. C’est peut-être bien que Val ne se torture pas, au fond, qu’un d’eux aille les pieds solidement cloués sur terre et la tête dans les étoiles pour retenir l’autre quand il part à la dérive.

Ça reste derrière ses lèvres, mais c’est bon d’avoir une ancre dans sa vie.

Il renifle, essuie sa moustache sur le revers de sa manche, relève les yeux vers le ciel. “J’crois que j’comprend, ouais.” Peut-être ? Peut-être. Ça dépend. Quand la neurasthénie ne le prend pas par la gorge, les jours où le monde n’est pas gris.

Comme là, de suite,
ouais il la voit, la richesse de ce monde.

Il compte ce qu’il pense être un, deux, trois, quatre, cinq petits corps célestes, certains à peine plus grands qu’un grain de poussière dans l’immensité du ciel.
L’alignement des planètes.
La chance d’une vie.

C’est un peu ce qui arrive à chaque rencontre fortuite, n’est-ce pas ? Une chance astronomiquement petite de se retrouver sur le chemin l’un de l’autre, de ne pas se rater.
C’est spécial, non ?

Il ouvre la bouche.

La referme.

Il n’est pas fait pour extérioriser ce genre de sentiment. A la place, il l’étouffe sous leur intérêt commun, pointe le ciel du doigt. “Elles sont toutes là ?”

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