Un peu surprise, la vieille femme se retourne toutfois, au mlieu de la boutique. "Oui? Qu'y a-t-il, ma grande?" demande-t-elle, attendant la jeune fille au milieu de la boutique, alors que celle ci passe devant Ari qui la regarde sans comprendre, même un peu hébété. Lorsque celle ci énonce la raison de sa venue, la grand mère sourit, ses yeux se plissent dans son visage ridé comme une vieille pomme, et aux joues tout aussi rouges de bonne humeur. "Oh! Comme c'est gentil de sa part!" Elle prend le pot, caresse la tête brune de la jeune femme. Elle ouvre le papier de soi, et émet un petit grognement de délectation. "Excellent, ce veux grigou a toujours la main verte," fait-elle avant de passer derrère le comptoir et de fouiller dans le large meuble d'apothicaire en bois peint. Elle en sort un sachet de graines, où est écrit à la main 'Ipomée-héliotrope. "Ma chérie, pourras tu lui donner ceci en échange? C'est un petit mix fait maison," dit-elle, malicieuse, avant de se détourner. "Salue le de ma part," fait-elle en s'éloignant sans demander son reste, sortant par la porte qui donne sur l'arrière boutique.
Ari, lui, est resté là les bras ballants, un peu confus, simplement appuyé sur sa canne au milieu du passage. Aussi, quand la jeune fille se tourne vers lui, il met un instant à comprendre que c'est à lui qu'elle s'adresse. "Me- m'aider?" demande-t-il bêtement, sans saisir pourquoi elle l'interroge. Il fait une rapide vérification visuelle lorsqu'elle lui demande s'il n'est pas blessé, au cas où il aurait du sang ou quoi qu ce soit d'autre quelque part, mais rien. Alors, il sourit, ses yeux un peu plissés, une habitude qu'il a sans s'en rendre compte emprunté à la vieille femme. "Mais non, tout va bien. Merci. Et quant à moi, puis-je vous rendre service? Êtes vous à la recherche d'une nouvelle plante...? Comment se porte votre cataire ?" Tout en parlant, il arrange quelques bottes de fleurs dans les bacs, en met un à la place d'un autre, arrangeant l'étalage pour qu'il soit le plus alléchant possible, ce qui se fait lentement, à cause de ses raideurs et de sa canne malgré tout encombrante. Mais le fleuriste prend son temps, manipulant les végétaux avec prudence et même tendresse, leur accordant un regard doux qu'il pose aussi sur sa cliente, qu'il observe avec curiosité. Que va-t-elle choisir cette fois ci?
Septembre 2099 : Lunapolis - Grande Rue des Mondes
*FLASHBACK : Eté 2099*
Si le sourire de la vieille Dame valait bien une petit course, sa caresse sur mes cheveux me prendra un instant de cours avant de me faire profondément sourire. Savoir que j'ai pu réellement lui rendre service, que cet onguent lui fera du bien m'est un véritable soulagement. Que je ne la connaisse pas n'est qu'un détail, cet éclat dans son regard est le meilleur de tous les remerciements possibles.
"Ma chérie, pourras tu lui donner ceci en échange? C'est un petit mix fait maison. Salue le de ma part"
"- Vous pouvez comptez sur moi, Madame. "
Le sachet tout juste déposé entre mes doigts et la réponse donnée, déjà la propriétaire disparait par une porte dérobée pour retourner vaquer à ses propres occupations. Si mon regard l'a suivi jusqu'à la perdre, c'est à présent sur le fleuriste déjà rencontré que ce dernier se concentre avant de réaliser une différence flagrante avec le Printemps dernier. Cette canne, il ne l'avait pas. A t'il besoin d'aide ?
"Me- m'aider? Mais non, tout va bien. Merci. Et quant à moi, puis-je vous rendre service? Êtes vous à la recherche d'une nouvelle plante...? Comment se porte votre cataire ?"
"- Elle vient de refleurir et une nouvelle pousse est en train de voir le jour. Il semblerait qu'elle ait apprécié l'ajout de quelques miettes d'algues brunes dans son terreau d'origine. "
Ainsi, il se souvient de mon achat ? Pourtant, il a du en voir passer du monde depuis mon passage. Il n'empêche, je suis contente de pouvoir échanger avec lui à ce sujet. Mine de rien, je prends bien soin de cette petite, l'ayant même ramené au Centre, dans cette pièce qui me sert à la fois de bureau et de chambre sur place. Afin de lui offrir toute la lumière et l'attention qu'elle mérite. Et rien que d'y penser, me voilà qui me suis mise à sourire plus franchement encore.
Doucement, mes pupilles s'égarent sur l'étalage qu'il vient légèrement modifier, déplaçant une fleur pour en redresser une autre et offrir ainsi davantage de jour à chacun d'entre elle. Et si son autre question me revient en mémoire, je ne sais pas encore y répondre. Après tout, je n'étais pas venue dans le but d'acheter quoi que ce soit mais maintenant que je suis là...
"- Est-ce que vous auriez une... 'petite protégée' à me conseiller ? "
Qu'elle soit rare ou commune, simple corolle ou nombreux pétales, seule ou multiple, fragile ou résistante, vers quelle plante se portera son choix ?
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Dim 19 Nov - 14:07
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Il sourit en entendant les nouvelles de la plante que la jeune fille a acheté la fois précédente. Rien de telle que des bonne nouvelles, surtout à propos d'une plante. "Ah, de l'algue brune... Quelle bonne idée," fait-il avec un léger sourire. "Toutefois, attention à ne pas trop nourrir son sol, ce genre de plantes ne supporte pas toujours un sol trop riche." Il écoute attentivement la jeune femme, et la suit du regard alors qu'elle balaie la pièce des yeux. En cette belle après midi au doux climat, la boutique est particulièrement agréable, que ce soit par la fraîcheur qu'elle renferme, ou bien aussi par la lumière dorée qui filtre à travers les vitres un peu dépolies ou le parfum que dégagent les fleurs. “On reste sur une plante en pot, n’est-ce pas?” demande-t-il. “Alors… j’ai une petite sélection à vous proposer.” Il se dirige vers une partie du magasin, sa canne faisant des petits bruits mats en se posant sur le sol. “Si vous voulez quelque chose de grimpant, vous avez le pothos en vert et jaune,” dit-il en le désignant au dessus de leurs têtes, “ou la misère, plutôt en pourpre.” Quelques pas plus loin, il lui montre une autre plante, aux feuilles violettes-roses et un peu réfléchissantes sur le dessus. “Elles sont toutes les deux très résistantes. Par contre si vous voulez quelque chose qui ne soit pas grimpant… ” Il lui indique de l’accompagner dans un autre coin. “Nous avons toute une sélection. Mais… j’ai peut être une suggestion.” Depuis une étagère, une odeur de banane vient chatouiller les narines. Le fleuriste désigne une sorte d’arbuste aux feuilles brillantes et vert foncé, et aux fleurs ressemblant à celles d’un magnolia. C’est d’elles que vient l’odeur.
“Magnolia figo, ou arbuste banane.” Dit-il avec un sourire. Il prend ensuite un instant, comme pour laisser à la jeune fille le temps de sortir son carnet. “Les fleurs sont d’un jaune pâle, comme la chair d’une banane, avec un peu de rouge-bordeaux comme une bordure à l’extérieur, très fine, juste là.” Son doigt se pose sur le côté de l’un des pétales épais, et en suit le liseré plus foncé. “Les étamines sont d’un jaune orangé plus foncé, avec le coeur bordeaux, et le pistil est vert pistache, assez vif.” décrit-il précisément, d’une voix calme et posée. “Par contre, à terme il peut grandir jusqu’à trois mètres de hauteur… Je ne sais pas si vous avez ce genre d’espace à disposition…” dit-il, réalisant qu’il a peut être été présomptueux. Elle a dit "une petite protégée." Alors, il se tourne d’un autre côté, vers un étalage dans les tons de violet où se trouvent tant des fleurs coupées qu’en pot. Il tend la main vers une sorte de petit buisson, aux fleurs d’un violet très clair, le mouvement qu’il fait avec lui faisant dégager une forte odeur de vanille ou d’amande. “L’héliotrope est aussi une option intéressante, déjà pour sa capacité à embaumer une pièce… Ensuite pour ses petites fleurs bouquetées aux veinules délicates. Celui ci est particulièrement joli avec sa couleur claire, normalement ils sont plus foncés mais là le coeur est d’un violet très profond, mais le reste des pétales est dans un dégradé de parme beaucoup plus clair avec juste un petit liseré au bord.. Et la couleur de ses fleurs irait parfaitement avec votre cataire. La seule chose c’est que normalement les héliotropes sont plutôt des plantes d’extérieur, alors il faudrait voir comment elle se comporte en intérieur… Mais bon, normalement la cataire aussi, alors…”
Il se permet alors d’observer la jeune fille, avec curiosité, un peu plus que la fois précédente. Sans toutefois vraimetn oser poser une quelconque question. Alors qu’il la regarde, une douleur lancinante le saisit dans la jambe, et il grimace. “Je… Je vous laisse regarder,” dit-il d’une voix un peu blanche. “Je vous prie de m’excuser, je vais m’asseoir quelques instants. Prenez votre temps, s’il y a quelque chose que je peux faire n’hésitez pas à me le dire.” Il claudique ensuite jusqu’au comptoir, derrière lequel se trouve une chaise sur laquelle il s’assied précautionneusement, retenant un soupir de douleur entre ses dents serrées.
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Bêtement, je me sens soulagée de l'entendre valider cette intuition que j'avais eu. Et en effet, je fais très attention à n'en disposer que quelques miettes d'algues pour en surtout pas surcharger la Terre. Et de fil en aiguille, la discussion m'amène à cette nouvelle opportunité d'achat. Mais n'étant pas venue avec une idée précise en tête, autant profiter de ses connaissances à lui. Je suis certaine qu'il saura me proposer quelque chose de très intéressant.
"- On reste sur une plante en pot, n’est-ce pas? Alors… j’ai une petite sélection à vous proposer. "
Les premières plantes qu'il vient me désigner sont des plantes grimpantes. Dont je devine les teintes assez opposées sans pouvoir les déterminer seule. Heureusement qu'il vient me les détailler un peu, me donnant leurs couleurs que je ne pourrais, comme toujours, qu'imaginer. Et si elles me paraissent très sympathiques, je crains de ne pas disposer de l'environnement adéquat pour de telles fleurs. Aussi, je le suis docilement vers une autre zone, ou ce seront les parfums qui viendront en premier interpeller mes sens.
Si je viendrais bien sortir mon carnet pour prendre quelques notes au sujet du Magnolia Figo, c'est avant tout à sa voix que je reste accroché. Il a une façon de venir décrire ses plantes, un ton si calme et serein que je trouve cela très apaisant. Mine de rien, le Centre de Recherche reste un lieu d'effervescence, tout le temps en mouvement même pour des détails comme de l'observation alors rien que sa manière de poser ainsi sa voix est une véritable caresse à mon ouïe trop souvent sur sollicitée. Même ma prise de note s'en trouve plus efficace que d'ordinaire.
Mes pas le suivent naturellement vers l'étalage suivant ou de nouveau, je me laisse un peu bercée par cette mélodie qui complète bien cette ambiance florale et chaleureuse que déjà ce lieu. Peut-être est-ce pour cela que finalement, je me sens bien ici. Pas de jugement, pas d'attentes particulières non plus et cette sensation de simplement être à une place qui me convient. Au milieu de la Nature même en intérieur, enveloppé d'une douce tranquillité qui est d'un véritable repos pour mes sens toujours aux aguets. Ce qui ne pourra pas me faire rater cette douleur dans sa voix lorsqu'il reprendra la parole.
"Je… Je vous laisse regarder. Je vous prie de m’excuser, je vais m’asseoir quelques instants. Prenez votre temps, s’il y a quelque chose que je peux faire n’hésitez pas à me le dire."
"- Je n'y manquerais pas. Et si jamais cela ne va pas mieux, n'hésitez pas non plus... "
Je sais bien que je ne pourrais surement pas lui être réellement utile mais au moins savoir que quelqu'un prend en compte notre état réel, cela fait du bien. Je ne poserais pas de question sur son état, me contentant de m'assurer d'un regard qu'il parviendra à s'asseoir sans soutien extérieur. Même sans voir l'expression de son visage, je peux entendre sa douleur à son pas plus marqué et à son souffle devenu plus court. Et le mieux que je puisse faire en cet instant, c'est le laisser souffler et se reposer.
Aussi, je reviens papillonner entre les Héliotrope et les Magnolias Figo. Les deux me paraissent de bon choix en ayant également leurs petit point négatif mais finalement, le problème de la taille sera bien moins gênant pour moi que l'odeur vite entêtante à mon odorat plus sensible des petits bouquets violet. Et puis, je trouverais bien une petite place dans la serre des Botanistes si jamais cet arbuste en venait réellement à se plaire en ma compagnie.
Doucement, mes doigts viennent effleurer ses feuilles au liseré bien marqué. Les contrastes de ma vision en noir et blanc sont déjà impressionnants aussi je serais vraiment curieuse de savoir ce que cela donne en couleur. Remarque qui me tire un soupir désolé, sachant ce désir irréalisable. lentement, mes mains glissent de ces extrémités à la tige avant de venir se rapprocher du pot et le saisir avec précaution. C'est drôle, je l'aurais imaginé plus lourd et finalement, cette réalité m'arrange bien. La force n'est pas vraiment au rendez-vous chez moi.
"- Bonjour. C'est moi qui vais prendre soin de toi à partir de maintenant. Alors je m'excuse car avant de pouvoir vraiment te chouchouter, il va me falloir commencer par te transporter. Rassure toi, ce ne sera pas trop long et je ferais au mieux pour que tu n'en souffres pas. "
Oui, je parle aux plantes comme à de véritables êtres humains. Et on pourra me croire folle mais je suis certaine qu'elles me répondent à leur façon. En fleurissant ou comme là, en embaumant de manière un peu plus sucrée en cet instant. Sourire aux lèvres et pot en main, je viens rejoindre doucement le comptoir ou le fleuriste est toujours installé.
"- Je vais me laisser tenter par le Magnolia Figo. Est-ce que... cela va mieux, pour vous ? "
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Mar 5 Déc - 23:53
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"Merci, ça ira, ne vous dérangez pas pour moi," dit-il avec une tentative de sourire un peu forcée. De derrière son comptoir ensuite, où il est assis à se frictionner les jambes vigoureusement pour essayer de faire passer la douleur, il observe la jeune fille, ses mouvements délicats, ses pas prudents. Il la voit fureter, réfléchir... hésitant apparemment entre les deux plantes plus odorifères. Ari se dit qu'il devrait, lui aussi, mettre des plantes aux odeurs douces et sucrées chez lui. Ça rendrait l'ambiance encore plus cozy. Mais il n'a pas vraiment la place, dans son studio. Peut être quand il emménagera au dessus de la boutique, qui sait... Cela lui fait un peu bizarre de savoir qu'il y a du changement qui vient, et du changement postif qui plus est. Alors, il sourit un peu pour lui même, toutefois ce sourire s'évanouit un peu lorsqu'il entend la jeune femme soupirer.
"Tout va bien?" demande-t-il gentiment, pas très fort, histoire de ne pas déranger si cliente si celle ci était juste plongée dans ses pensées. Celle ci semble sélectionner une plante, et la soupèse, avant de se mttre à lui parler, ce qui le fait un peu sourire. Il se reconnaît, d'une certaine manière, dans ce comportement. Après tout, il n'y a rien de mal à parler aux plantes. Il s'apprête à se lever pour aider la frêle jeune fille, mais elle rejoint le comptoir où il est assis avant. Il lui sourit. "C'est un très bon choix. Je vais vous écrire comme en prendre soin. Et... oui, merci beaucoup, tout va bien." Il se lève avec une petite grimace, rien de trop grave. "Hm... Je vous l'emballe pour le trajet, alors? Comme la dernière fois?" demande-t-il en se saisissant de papier de soie. "Est-ce que vous voulez regarder les graines en attendant que je m'en occupe? C'est le bon moment pour planter les fleurs automnales, si ça vous intéresse. Elles sont sur le portant de gauche." En la laissant regarder, il sort un petit carnet, qu'il a sans nulle doute fait à la main, avec des feuilles agrafées et découpées à la bonne taille. Il écrit minutieusement le nom de la plante et les instructions, avec même quelques dessins aux crayons de couleurs.
"Vous trouvez votre bonheur?" demande-t-il en se rapprochant d'elle, après avoir emballé la plante et agrafé le petit carnet détaillant les soins au sac. "Est-ce que je peux vous offrir une tasse de thé, avant que vous repartiez? Enfin, si vous ne trouvez pas ça inconvenant." Il sourit un peu, timidement, penchant légèrement la tête sur le côté. Il retourne vers le comptoir. "Qu'est-ce qui vous ferait plaisir? Nous avons pas mal de variétés. Vert, noir, aux fruits, aux fleurs, nature...?"
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"- C'est un très bon choix. Je vais vous écrire comme en prendre soin. Et... oui, merci beaucoup, tout va bien." Hm... Je vous l'emballe pour le trajet, alors? Comme la dernière fois?"
Hochement de tête accompagné d'un sourire franc. Je sais que l'a dernière fois, son emballage s'était révélé aussi pratique que protecteur alors je lui fais toute confiance à ce sujet. Et tandis qu'il viendra se mettre à l'œuvre, j'irais jeter un coup d'oeil aux graines en questions. Je n'en ai pas besoin et avec le nouveau travail qui vient de m'être confié, je n'aurais pas assez de temps pour bien m'en occuper aussi, je les laisserais là mais je les parcourrerai tous du regard et du bout des doigts.
"Vous trouvez votre bonheur?"
"- Ici, toujours. "
Même sans réellement le chercher. La preuve, je n'étais pas venu avec une volonté d'achat et pourtant, je repars de nouveau avec une plante sous le bras. Aujourd'hui, ce sera donc un Magnolia Figo qui viendra me raccompagner pour venir embaumer doucement sa nouvelle demeure. Et si je devine la présence du petit carnet accompagnant mon acquisition, je n'aurais pas le temps de me pencher dessus.
"Est-ce que je peux vous offrir une tasse de thé, avant que vous repartiez? Enfin, si vous ne trouvez pas ça inconvenant."
"- Eh bien... Ce sera avec plaisir. "
C'est bien la surprise qui m'a fait hésiter une seconde. Prise de court, je ne m'attendais pas à ce genre de proposition mais après mon voyage et ma course pour ne pas rater la gérante, je ne suis pas contre une bonne tasse de thé.
"Qu'est-ce qui vous ferait plaisir? Nous avons pas mal de variétés. Vert, noir, aux fruits, aux fleurs, nature...?"
"- Allons-y pour un thé aux fleurs dans ce cas. "
Après tout, chez un fleuriste, c'est plutôt d'actualité. Une seconde, je m'imagine le voir s'en aller parcourir les allées pour revenir avec les feuilles nécessaires avant de me souvenir que pour être utilisable en thé, il faut déjà les avoir fait séchées.
"- C'est drôle, en général les gens ne pensent jamais à proposer de boissons chaudes en été. Même les thés sont vendus frappés ou glacés. Pourtant, il n'y a rien qui désaltère mieux que cela. "
Simple observation logique, qui ne m'avais jamais vraiment interrogé avant. En tout cas, j'apprécie le calme serein des lieux, qui offre aussi un léger répit à mes sens vite mis à mal par un trop plein de stimulations diverses et extérieures. Par contre, je n'ai pas oublié qu'il avait mal à la jambe.
"- Avez-vous besoin que je sorte ou prépare quelque chose ? N'hésitez surtout pas."
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Mer 27 Déc - 11:43
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L'offre de thé, un peu lancée au hasard, sans vraiment y penser, est bien reçue, aussi Ari s'autorise un léger sourire. "Oh. Entendu," fait-il, et il s'éloigne un peu dans l'arrière boutique, cherchant la boite à thé. Il revient, met la bouilloire en route alors qu'il fourrage dans les sachets, en sortant trois. Rose, Jasmin, et fleurs mélangées avec aussi de la bergamote se côtoient sur le bois du plan de travail, et il laisse le choix à son invitée. "Tenez, prenez celui que vous préférez," fait-il en versant l'eau dans les tasses. En temps normal, il ne boit pas vraiment de thé en sachet, le préférant bien entendu en vrac, où il est de bien meilleur goût et qualité. Mais il fait lui même quelques sachets d'avance pour laisser dans la boîte à thé de la boutique, afin de gagner en côté pratique. Donc finalement, il a le meilleur des deux mondes grâce à cette méthode.
La jeune fille évoque l'absence de boissons chaudes en été, et le fleuriste ne peut qu'acquiescer. "Ah, c'est vrai. Mais leur efficacité ne se remarque pas immédiatement. Et puis, de toute façon, une boisson chaude est toujours réconfortante quelle que soit la météo. Après... il faut bien admettre qu'un thé frappé, c'est quand même délicieux." Il met les sachet dans chaque tasse, et tend la sienne à la jeune fille. L'offre d'aider le touche, même s'il ne peut pas s'empêcher d'avoir un peu l'impression de renvoyer l'image d'un infirme, ce qui ne le réjouit pas vraiment. "Tout va bien, merci. Sucre? Laits?" propose-t-il même si personnellement, avec un thé aux fleurs, il ne trouve pas qu'il y ait besoin de quoi que ce soit d'autre. Il s'autorise à observer la jeune fille un instant, curieux, puisqu'apparemment on l'a envoyée ici pour faire une course. "Je m'appelle Ari, au fait," dit-il. "Vous... connaissez madame Kusakabe?" Il se rassied sur le tabouret haut derrière le comptoir, puis il se relève. "Vous voulez un siège?" demande-t-il, mortifié de son manque de politesse, et sans attendre la réponse il contourne le comptoir avec un deuxième tabouret haut. "Des biscuits?" offre-t-il en tendant une boite qu'il a pris sur le plan de travail.
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Les sachets gentiment déposés devant moi, je viendrais les sentir l'un après l'autre avant de me décider. Ce sera donc celui aux fleurs mélangées. Je crois avoir reconnu 3 parfums différents mais j'en soupçonne aussi deux autres, plus subtils alors, le meilleur moyen de savoir si mon odorat ne m'aura pas joué de tour, ce sera d'y gouter. Et puis, la recherche est parfois bien plus intéressante que la réponse en elle-même.
""Ah, c'est vrai. Mais leur efficacité ne se remarque pas immédiatement. Et puis, de toute façon, une boisson chaude est toujours réconfortante quelle que soit la météo. Après... il faut bien admettre qu'un thé frappé, c'est quand même délicieux.""
Hochement de tête affirmatif de ma part. Au final, peu importe la température de la boisson en elle-même. Tant que l'on peut en profiter, c'est bien là le principal. Mais si je suis tout a fait capable de me préparer seule une bonne tasse de thé fumante, la version frappée et glacée ne m'est pas très habituelle. Il faudra que j'essaye, à l'occasion.
"Tout va bien, merci. Sucre? Lait?"
"- Ni l'un ni l'autre, merci. "
"Je m'appelle Ari, au fait. Vous... connaissez madame Kusakabe? Vous voulez un siège ? Des biscuits? "
"- Un siège, volontier. Et merci pour les biscuits. "
J'avais prévu de commencer à répondre au reste de ses questions mais prise par le mouvement, elles attendront quelques instants. Evidemment, je viens récupérer le tabouret dès qu'il se trouve à ma portée avant de m'installer à hauteur et d'en profiter pour gouter un biscuit. Par pure gourmandise, soyons honnête.
"- Enchantée Ari, je m'appelle Hana-Yuki. Et je ne la connais pas vraiment personnellement mais certains de mes collègues la porte en grande estime... "
Le Docteur Wakana en tête. D'ailleurs, il aime la surnommer affectueusement sa petite grand-mère lorsqu'il en parle durant ses heures de travail. C'est amusant car beaucoup de gens le connaissant peu pense qu'il parle d'un membre de sa famille alors qu'il n'en a plus depuis longtemps.
"- Le Docteur Wakana la connait depuis un bon moment maintenant. Il souffre d'un syndrome de douleurs articulaires très similaire à ce que vit Madame Kasakabe et du coup, comme il a orienté ses recherches vers ce domaine, il lui envoie souvent des échantillons qui ont fonctionner sur lui, pour la soulager aussi. Je crois qu'ils étaient voisins quand il était enfant ou quelque chose comme cela. "
C'est toujours étrange de voir à quel point il plus facile de parler des autres que de parler de soi. Enfin, cela me semble toujours plus simple. Ou est-ce parce que je travaille souvent avec lui et que du coup, cette femme m'est presque devenue familière ? Qui sait.
"- En général, il se déplace personnellement mais il a fait une crise de goutte hier et du coup, il est cloué au lit pour encore 2 jours. Comme il ne voulait pas retarder sa livraison, il m'a demandé de venir à sa place. Il a reconnu l'emballage et le pot de la cataire que j'ai ramené au printemps. "
Raison de ma présence ici. Malgré mon handicap, il savait que je connaissais les lieux aussi, j'étais la plus à même de pouvoir répondre à se demande. Et forcément, je ne peux m'empêcher de revenir penser à cette béquille sur laquelle mon vis à vis s'appuie aujourd'hui.
"- Si vous avez mal à la jambe, peut-être qu'il aurait quelque chose capable de vous soulager. "
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Mar 23 Jan - 13:30
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Le thé est servi, sans lait ni sucre comme demandé par la jeune fille, et Ari installe le siège face au comptoir, un tabouret haut en métal avec une assiste en bois, puis il sort une assiette de biscuits qu'il pose sur le zinc, près de la tasse de thé. "Tenez," fait-il simplement, et il ne dit rien de plus, se rasseyant avec une petite grimace, avant de reporter son attention sur la jeune femme. Il hausse un sourcil. "Oh, je vois. Enchanté également. Que... que font vos collègues? Enfin, que faites-vous? Si ce n'est pas indiscret?" Demande-t-il, car même s'il faut dire que lui même porte sa patronne en haute estime, il serait curieux de savoir de quelle catégorie de personnes elle a réussi à éliciter l'admiration. En entendant parler d'un Docteur, il hausse un sourcil. Ceci dit, ça ne serait pas tellement étonnant de la part de madame Kusakabe d'avoir vécu une toute autre vie, ou même plusieurs, avant de devenir la petite fleuriste inoffensive qu'il a rencontré quelques années auparavant. La vieille est tellement multifacettes, et bien qu'il ne pense pas l'avoir déjà vue en colère, son visage ridé comme une noix affichant généralement un sourire, il n'aimerait pas s'attirer ses foudres. Comme beaucoup de mamies, elle a une manière de dire les choses sans détour, d'une manière qui peut parfois faire mal, sans toutefois se départir d'un gentil sourire. Elle aurait totalement pu être à la tête d'un projet mené par des scientifiques fous. Ça ne serait pas impossible.
Il sort de ses pensées en clignant les yeux, qu'il pose à travers ses verres un peu sales sur la jeune fille assise face au comptoir. Il aime bien l'idée d'un endroit pour s'asseoir et discuter un peu dans la boutique, et il se demande si ça ne serait pas une addition bienvenue au lieu. Justement, il en parlera à sa patronne dès qu'il pourra. D'un autre côté, elle risque de dire que dans ce cas, il faudrait installer un coin coffeeshop et faire payer les boissons, sans quoi les gens viennent pour traînasser longtemps sans dépenser plus. Peut être le projet peut-il attendre qu'il ait pris la main sur la boutique. Il acquiesce toutefois en direction d'Hana-Yuki. "C'est vrai qu'elle a souvent des douleurs. C'est pour ça qu'elle est rentrée plus tôt aujourd'hui." Il en vient parfois à se demander si elle ne l'a pas embauché en partie parce qu'elle s'est reconnue en lui, avec les séquelles qu'il va sûrement devoir gérer toutes sa vie. Ils sont toutefois très différents. "Ah, je vois. Des amis de longue date, en quelque sorte. Je vous avoue que je ne connais pas grand chose du passé de madame Kusakabe, par contre elle parle énormément de ses enfants et de ses petits enfants. Mais je ne sais même rien sur son mari. J'ai toujours supposé qu'elle était divorcée ou veuve, elle ne parle presque pas de lui et je ne l'ai jamais vu."
Il imagine la relation entre Wakana et Kusakabe avec un peu d'amusement, les petites visites du scientifique à la fleuriste, avec un petit pot de crème ou un nouveau remède magique. Et elle le recevoir avec une tasse de thé. Un peu comme il fait actuellement avec sa collègue qui a pris le relais. Il refuse poliment l'aide, levant une main, paume vers la jeune fille. "Ne vous en faites pas, je suis déjà sous traitement, l'un des meilleurs qui soient. Et à vrai dire je ne souffre pas vraiment de la même affliction que Madame Kusakabe et le docteur. J'apprécie toutefois votre prévenance." Il boit un peu de son propre thé. "Vous n'étiez donc pas revenue pour les plantes," dit-il avec un léger sourire presque taquin. Il reprend une nouvelle gorgée, et penche un peu la tête. "Ce n'est pas trop compliqué pour vous, dans un environnement qui ne vous est pas familier? Vous... vous n'êtes pas que daltonienne, n'est-ce pas?" Demande-t-il, espérant ne pas la vexer. "Enfin, vous n'êtes pas obligée de m'en parler. C'est un peu indiscret, excusez moi." Il n'a pu s'empêcher de voir comme elle fait beaucoup avec ses doigts, comme si le toucher était son moyen principal de découvrir le monde.
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A sa descritpiton de la gérante radotant sur ses enfants et petits enfants, je ne retiendrais pas mon sourire. Le Docteur Wakana m'a aussi raconté cela aussi, cela ne me surprend guère. Je crois même qu'il en connait certains alors forcément, cela joue. En tout cas, il sera ravi de savoir que son colis a bien été remis en main propre en temps et en heure. Mais pour le fleuriste, peut-être pourrait-il le soulager aussi ?
"Ne vous en faites pas, je suis déjà sous traitement, l'un des meilleurs qui soient. Et à vrai dire je ne souffre pas vraiment de la même affliction que Madame Kusakabe et le docteur. J'apprécie toutefois votre prévenance. "
"- Je vous en prie. "
Il me semble tout simplement normal de m'enquérir de son état. Après, je suis rassurée de savoir que l'on s'occupe déjà de lui. Il n'y a rien de pire que de se retrouver seul face à la douleur. Et si lui vient boire son thé, je me contente de le humer encore un peu, appréciant ses effluves florales et subtiles qui se développent lentement. Oui, encore quelques instants d'infusion et il sera parfait.
" Vous n'étiez donc pas revenue pour les plantes."
"- Non, désolée. Même si j'apprécie de les retrouver. "
Cela doit se voir dans ma façon de me promener dans les lieux. Avec mon handicap, je ne suis pas du genre à trainer dans les endroits ou je ne me sens pas à l'aise ou bien lorsque ma présence n'y est pas obligatoire. Ici, je ne peux m'empêcher de venir m'attarder alors, c'est une bonne chose. Me laisserais je tenter par un nouvel achat avant mon départ. Non, ça ne serait pas sérieux avec mes travaux en cours.
"Ce n'est pas trop compliqué pour vous, dans un environnement qui ne vous est pas familier? Vous... vous n'êtes pas que daltonienne, n'est-ce pas? Enfin, vous n'êtes pas obligée de m'en parler. C'est un peu indiscret, excusez moi."
"- Il n'y a pas de mal, ne vous en faites pas."
Sourire calme sur le visage, je viens un instant laisser mon regard se perdre dans ma tasse. C'est drôle, c'est surement une des questions que j'ai le plus entendu mais jamais on ne me l'a posé de la même manière. Alors, de la même façon, la réponse est toujours identique tout en se différenciant malgré tout.
"- En effet, je ne suis pas daltonienne. Je suis atteinte d'un glaucome, une maladie qui créé trop de pression sanguine dans les yeux, ce qui les abime irrémédiablement. De ce fait, je ne vois aucune couleur, seules les nuances de blancs, noirs et gris me sont accessibles. Du coup, je n'ai pas un aussi grand champ de vision que la normale, en plus de voir passablement flou. "
Je n'ai aucun souci à venir expliquer le mal dont je souffre. Je suis une création après tout, de A à Z. Alors, ce souci génétique est aussi un peu naturel. Je suis bien placée de par mes recherches pour savoir que rien n'est parfait alors, à force de manipulation, même si le but premier a été atteint, je ne pouvais être totalement réussie.
"- Avez-vous déjà ouverts les yeux sous l'eau ? Pour faire simple, c'est à peu près comme cela que je vois. Enfin, en noir et blanc en plus. Aussi, j'ai besoin d'un temps d'adaptation pour les environnements nouveaux, raison pour laquelle j'en fais toujours le tour lorsque j'arrive. "
Ma manière de prendre des repères, de sentir les choses autrement qu'en ne m'appuyant que sur mes yeux. Après, même si je vois mal, je ne sais pas si je serais capable de me passer totalement de mes yeux. Même défaillants, ils me restent très utiles et je plains ceux qui sont définitivement dépourvu de vision. La lumière du jour a elle seule est un des plus beaux spectacles qui existent.
"- Ici, je ne me sens pas trop perdue. Les allées sont bien marquées et puis, les odeurs me guident également. Il y a des environnements nouveaux bien plus difficile que celui-là à apprivoiser pour moi. J'ai juste toujours un peu d'appréhension de ne pas remarquer une plante et de venir l'abimer par mégarde. "
En m'appuyant trop fort sur ses feuilles, sans avoir noter la présence du pot, en ayant omis la présence des parterres surélevés ou autre. Il y a tant de détails pouvant m'échapper. Mais j'ai assez parlé de moi, il est tant de passer à autre chose aussi, après avoir retiré mon sachet de ma tasse, je viens l'interroger à mon tour.
"- Vous semblez beaucoup aimer les plantes et bien les connaitre. Avez-vous toujours voulu être fleuriste ? "
