Caractère

Chercheur X : Dans le genre calme et tranquille, elle se pose là. Franchement, même en travaillant avec elle, on arrive à l'oublier tellement elle se montre discrète. Comme si elle craignait de déranger ou d'être de trop. Pas un mot plus haut que l'autre, je ne me souviens même pas de l'avoir déjà vu en colère. Et elle est toujours souriante même s'il est évident que parfois, le cœur n'y est pas. Après, en la connaissant un peu, on ne peut pas la rater, cette mélancolie et cette tristesse tapie au fond de son regard. Ca fait mal au cœur pour cette adorable petite.  

Laborantin Y : C'est une bosseuse courageuse. Elle sait qu'elle fatigue vite et qu'elle a besoin de pauses plus longues et régulières mais on a vraiment pas à se plaindre. Elle connait bien ses limites et malgré son handicap et sa constitution plus fragile que la moyenne, elle ne se plaint jamais. Elle est même la première à venir filer un coup de main si besoin, pour le travail comme pour réconforter quelqu'un. Elle me fait penser à un flocon de neige : fragile et délicate mais qui vous donne le sourire et illumine autour d'elle par sa simple présence. C'est très agréable. Encore plus quand elle chante, même si ça, elle le fait surtout en cachette.

Biologiste Z : En fait, même si on a l'impression de la connaitre, on réalise vite que finalement, on se trompe. C'est un vrai mystère cette fille. Elle parle si peu d'elle, comme si elle ne comptait pas en fait. Mais elle s'intéresse à tout, curieuse et avide de savoir. Et je suis certain qu'un jour, elle fera une mère formidable. Vous verriez comment elle prend soin de ses plantes et de ses sujets d'expériences, c'est impressionnant. Mais je crois que ce serait bien pour elle de sortir un peu d'ici, pour de vrai. Ce serait bien que sa vie tourne un peu autour d'autre chose que du Centre de recherche.

Etudiant herboriste Lambda : Même si elle est de nature solitaire, je crois surtout qu'en réalité, elle se sent seule. Elle a envie d'aller vers les gens mais finalement, elle ose pas s'attacher. Pour se protéger, peut-être ? Par contre, elle est fiable et loyale, y a pas de doute là-dessus. Mais pour ça, faut savoir l'approcher et l'apprivoiser et c'est pas de la tarte. Oh, elle a horreur des cris et des disputes, ça la rend toujours très mal. Car elle est très sensible, c'est évident. Du coup, elle a peur de la violence sous toutes ses formes même si elle l'avouera pas ouvertement bien que ça se devine sans trop de mal. Suffit de voir comment elle fuit les rassemblements, les fêtes et les lieux bondés et bruyants.

Détails physiques

Poids plume : à peine 50 kg • Taille moyenne : 1.65m • Peau pâle • Longs cheveux noirs de jais • Yeux blancs nacrés : malvoyante de naissance. Née sans pupilles visibles du fait d'une malformation génétique. Ne perçoit pas les couleurs, voit le monde en nuances de blancs/noirs/gris et légèrement flouté en périphérie • En cas de colère et en retour de forme animale, les vaisseaux près de ses yeux se marquent et gonflent sous sa peau, les faisant apparaitre visibles • Silhouette fine et gracieuse • Doigts fins et agiles • Aime les vêtements amples et pratiques • Ne porte ni maquillage, ni parfum • Très peu de force physique • Apprécie les bijoux mais n'en porte pas sans qu'ils n'aient une signification précise ou une valeur sentimentale • Adore trainer pieds nus quand elle le peut • Supporte mal le froid, frissonne rapidement • Sauf cas exceptionnel, porte toujours des manches et des pantalons, même en été.

Dossier ultra-confidentiel : Expérimentation B612 => Autopsie d'une création unique

(Ce récit est rédigé selon le point de vue d'Hana-Yuki, de manière totalement subjective. Il ne s'agit donc que de son propre ressenti et de sa vision des choses. Il est donc logique qu'elle ait interprété certains éléments à sa façon.)

Il parait que ma naissance a fait grand bruit. Aussi bien dans l'enceinte du Centre de recherche que sur l'île, ma venue au monde a été célébrée et félicitée. Décriée également par certains, du fait de cette différence non négligeable qu'est la mienne. Un corps possédant deux âmes, parfaitement saine et viable, cela a de quoi soulever des interrogations mais en quoi un bébé pourrait-il être dangereux. Surtout que je n'ai jamais quitté le Centre, grandissant au milieu des scientifiques et autres chercheurs. A la fois sujet d'étude et petite mascotte, j'ai trouvé doucement trouvé ma place dans cet environnement pourtant tout sauf recommandé pour un tout petit enfant. Mais IL était là, IL décidait et tout le monde obéissait.

Le Directeur est un homme étrange, que je n'ai jamais réussi à cerner. C'est lui qui m'a donné la vie mais il m'interdit de l'appeler père. Monsieur ou Directeur suffiront toujours entre nous. D'ailleurs, il ne m'appelait pas réellement Hana-Yuki non plus. Je resterais davantage B612, aussi bien dans ses écrits que dans ses discours. Si j'ai clairement manqué d'affection, de proximité et d'amour, je n'ai jamais été seule pour autant. Entourée, interrogée, testée, je ne me suis jamais sentie malheureuse. Cette vie était la seule que je connaissais et je m'en satisfaisais sans mal. Au fond, il était présent, s'occupait beaucoup de moi et subvenait à mes besoins primaires alors, qu'aurais je pu demander d'autre ?

Je venais d'avoir 7 ans quand j'ai réalisé qu'il commençait à s'éloigner. Joseph Harken était toujours très occupé et à présent que je parvenais à me débrouiller plus ou moins seule, il avait de nouveaux projets. Plus prenants, plus longs, plus importants. Mes tests et analyses ont commencé à s'éloigner, mon handicap et ma constitution fragile le rendant souvent grognon en ma présence. Il perdait du temps, les choses n'évoluaient plus et il ne trouvait pas de solutions à ses nouvelles interrogations. Alors, mon 'cas' a été transmis à une autre équipe. Il y a encore beaucoup à faire mais il se contentait de passer superviser une ou deux examens par-ci par-là avant de ne plus passer du tout.

Je n'avais pas 10 ans lorsque je me suis retrouvée sous l'aile du chef d'équipe de la section botanique. Le Directeur, lassé de mes faiblesses me faisant passer de franche réussite à relatif échec à ses yeux, approuva sans mal cette demande de la part de cet homme qui s'engagea à s'occuper de moi, ne supportant pas de me voir dépérir suite à ce sentiment d'abandon que je vivais. Je suis restée au Centre de Recherche, sous la tutelle officielle de toute la section. Et j'ai commencé à retrouver le sourire. Certes, j'étais différente, particulière et unique, mais je n'étais pas une erreur ni un échec. Je n'étais que moi, Hana-Yuki, l'enfant aux deux âmes qui avait encore bien le temps de grandir.

Le Directeur ayant décrété la fin des tests à mon sujet, j'ai eu plus de temps pour découvrir la vie véritable d'un enfant. Je faisais l'école par correspondance mais j'avais du temps pour jouer, lire, choisir mes loisirs tant qu'ils restaient compatibles avec ma vie en vase clos au sein du Centre. Car du fait de ma faible constitution, tout le monde rechignait à me laisser sortir. Et puis, il était plus simple de me surveiller et d'être présent en me gardant près d'eux. Après tout, si j'étais libre de mes mouvements, eux travaillaient et avaient des comptes à rendre.

La Cérémonie des Voeux fut ma première véritable sortie. Evidemment, je ne me voyais pas appartenir à une autre maison que celle qui m'avait toujours vu grandir. Mais cette journée marqua aussi le début du changement dans ma vie. Car maintenant que j'avais vu l'extérieur et que j'y avais gouté, je n'avais plus qu'une envie : pouvoir recommencer. Si j'aidais de mon mieux au Centre sur mes temps libres, mes 'petits parents' (soit les membres de la section Botanique) ont bien senti que cette envie se transformait aussi en un véritable besoin. Et lentement, ils ont accepté de me laisser aussi prendre un peu mon envol. Au fond, avant d'être une expérience, j'étais aussi et avant tout une jeune adolescente.

Evidemment, je suis souvent tombée malade au départ mais mon corps a fini aussi par s'habituer un peu. Si je reste plus fragile que la moyenne, cela ne m'empêche pas de profiter de la nature, de découvrir de nouveaux lieux et de commencer aussi à me faire des connaissances de mon âge. Mais parler d'amis est compliqué dans mon cas car toujours, c'est moi qui vient mettre de la distance entre les autres et moi-même. Je ne sais même pas pourquoi, c'est juste plus fort que moi. Mais j'aime entendre le roulis de l'eau, sentir l'air marin, écouter le chant du vent, reconnaitre le piaillements des oiseaux et surtout, écouter les gens qui jouent de la musique.

J'ai cessé les études par correspondance pour entrer à l'université. Evidemment, l'équipe était ravie d'apprendre mon orientation. Finalement, herboriste, cela reste très lié à la botanique et ils savent que j'ai déjà de bonnes bases et connaissances pour avoir vécu et travaillé avec eux. Et je n'ai eu aucun réelle difficulté à mener mes études comme je l'entendais, très investie, sérieuse et appliquée dans mon travail. Aussi, lorsque j'ai demandé à trouver une place officielle comme employée au Centre de recherche, ma candidature a été aussitôt validée. Pour un peu, on aurait pu dire que tout était parfait.

Mais il y eu l'arrestation. La milice qui débarque et le Directeur qui est arrêté. Son équipe également emmené alors que les corps des miliciens disparus sont retrouvés sur place. Dans son laboratoire personnel. Forcément, le reste des équipes a été interrogé, moi plus particulièrement. J'étais sa création, donc forcément proche de lui, je devais savoir quelque chose. Pourtant, je tombais des nues et l'état de choc qui résultat de toute cette histoire me garda malade presque un mois entier. Si j'ai été surveillé au départ, bien vite cela a cessé. Mon emploi du temps vérifié et mes dires corroborés, je n'avais clairement pas la capacité de leur cacher quelque chose de si énorme. Mais moi, j'en suis encore toute secouée.

Cela fera bientôt un an que le Directeur n'est plus là. Si je suis allé le voir une fois, inquiète pour son état, je me suis contentée par la suite de lui envoyer un ou deux courrier. Auquel il ne répond même pas réellement. Si je pensais que ma présence pouvait lui faire plaisir, j'ai surtout réalisé qu'en fait, je n'existais réellement plus pour lui. L'expérience B612 lui était chère, pas Hana-Yuki. Alors, je vais surement faire comme me le suggèrent mes 'petits parents' : passer moi aussi à autre chose. Après tout, j'ai encore toute une vie qui m'attend...  
 

  Petits plus, juste comme ça...

¤ Se fait appeler Naïyu par tous les gens extérieurs au Centre de Recherche. Seuls les scientifiques l'ayant vu grandir la connaissent sous son vrai prénom.
¤ Elle adore chanter et à une très belle voix mais personne ne le sait.
¤ Refuse de pleurer ou de céder à ses émotions devant témoin.
¤ Tolère mal le froid mais adore la neige. Du coup, elle est plus surveillée par les temps d'hiver.
¤ Ne boit pas d'alcool ni de café, fan de thé en vrac. Sa boisson préférée est le lait menthe.
¤ Possède une petit étoile en porte-clef toute pelucheuse qui ne la quitte jamais. C'est plus qu'un grigri, limite un doudou.
¤ Quand elle se sent vraiment bien et en confiance, peut lâcher un son très proche du ronronnement.
¤ A besoin d'au moins une sieste par jour, pour compenser la fatigue liée à son handicap.
¤ Fait toujours le tour des lieux nouveaux en laissant sa main suivre les murs.
¤ Tout est parfaitement rangé et organisé chez elle. Chaque chose à sa place, chaque place à sa chose.
¤ Se sent moins diminuée sous forme animale mais les transitions lui sont compliquées à vivre, lui demandant de très gros efforts de volonté pour que ses deux âmes ne se 'battent' pas alors entre elles. Du coup, elle évite de se transformer sans raison.