haklyone
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au boulevard des projets, des étoiles à décrocher - ft. micheletto



 
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au boulevard des projets, des étoiles à décrocher - ft. micheletto
Eliott Fauvel
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Eliott Fauvel
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Mar 28 Fév - 12:44


au boulevard des projets
l’eau de l’évier qui coule, le bruit des verres qui claquent, la serviette humide autour du bras, la tape dans le dos d’un collègue qui rit trop fort. eliott relève la tête, observe les néons rouges du bar qui le bercent depuis des mois, depuis onze mois. il aura presque tenu un an, eliott. un cycle entier à rester droit dans ses bottes, bien sagement rangé derrière son comptoir. mais comme d’habitude, eliott n’est pas foutu de finir quoique ce soit.

chaque jour il se demandait pourquoi il taffait ici, mais qu’est-ce qu’il ressent maintenant que c’est fini ? les mêmes visages qui défilent chaque soir, les collègues et les clients, les habitués ou ceux qui disparaîtront une fois la nuit tombée. il ne sait pas, eliott, si finalement, ça ne lui a pas un peu plus, cette vie monotone, être un bon petit matelot qui s’attèle, chaque matin, à sortir de son matelas.

comme c’est le dernier soir, comme c’est l'ultime au revoir; le patron du renard rouge lui a dit de prendre sa soirée, qu’il n’avait pas besoin de continuer à travailler. dans le fond, il a un peu de reconnaissance pour cet homme, eliott. ça doit pas être facile tous les jours de se décider à embaucher un ex-taulard. les autres employés ont décidé de payer leur tournée, de profiter une ultime fois de sa présence, mais en passant de l’autre côté du bar. eliott à table, avec des collègues qui ne seront jamais des potes, jamais des amis, mais entre deux verres de bière, il arrive à leur dire merci.

et puis, et puis.
il y a ce type qui rentre dans l’établissement un peu tard, probablement éméché, sans doute complètement paumé. on les aime pas trop, ces types-là, dans les quartiers sympas de la capitale. à brise-coeur, là d’où eliott vient, les soulards sont le quotidien des salariés nocturnes. mais pas dans un bar comme le renard rouge, pas dans les rues de la capitale où tout est beau et tout va bien quand on sort sur le bitume.

eliott méprise le nouveau client, qui n’est plus et ne sera plus jamais son client. c’est satisfaisant que de se dire que c’est fini, que ce n’est pas à lui de le gérer, plus jamais. sauf que le félin aussi commence à être éméché, et l’âme frémit en percevant celle de l’autre: les babines se retrouvent et en salivent presque, parce que le chat à trouver une proie.

mais ça ne dure pas longtemps. l’envie de laisser son instinct et ses pulsions prédatrices se transforment bien vite en un dégoût indescriptible quand la reconnaissance visuelle se superpose à la perception animale.

tu vas vraiment finir me faire chier jusqu’à la fin, qaderi ?

il ne lui a pas fallu longtemps pour reconnaître le tristement célèbre peintre aux déboires plus connus que ses œuvres d’art. micheletto, ce satané rat qu’il retrouve trop facilement dans le caniveau, une bouteille à la main, la dignité morte et enterrée sous le regard de la lune et des étoiles. il aurait dû s’en douter: eliott n’aurait pas pu passer sa dernière journée sans qu’il ne vienne s’y inviter.

pourquoi tu t’es r’pointé ? ça t’a pas suffit la dernière fois ?

il s’est levé comme pour faire barrage, déjà trop énervé, déjà trop irrité. mais il n’a pas envie de se battre ce soir, il n’a pas envie d’en venir aux mots ni aux mains. parce que ce soir, eliott n’est plus barman. et parce que ce soir, c’est jour de trève, c’est jour de fête.
le 31 octobre 2098
Au Renard Rouge
Lunapolis
ft. Micheletto
Eliott Fauvel
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Micheletto C. Qaderi
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Micheletto C. Qaderi
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Sam 11 Mar - 16:46


 

No hope, no harm
Just another false alarm



Ça devrait devenir inquiétant, mais pour que ce le soit, il faudrait déjà que quelqu’un soit là pour comptabiliser les jours passés éméchés. Garder une ardoise avec autant de diligence que les barmans dont il aurait mémorisé tous les noms depuis le temps s’ils ne finissaient pas systématiquement jetés avec l’eau du bain au moment de reprendre conscience.

Amnésique de passage, de cette période entre la prise d’otage et le moment où enfin la muse lui reviendra, il n’en restera probablement rien. Micheletto n’a pas fini de dilapider son argent sale, n’a même pas encore tout à fait récupéré de la dernière altercation alcoolisée qui elle-même était survenue bien avant que le souvenir de cette soirée haute en émotion ait fini de cicatriser. Là, encore, les sillons bordeaux contrastent contre sa peau blanchie par la timidité du soleil d’automne, mis à la vue de tous par la découpe croisée presque indécente de sa blouse. Bientôt, ils ne deviendront qu’une énième cicatrice au milieu des autres, cachées sous les hématomes bigarrés de la prochaine rixe. Son corps est un tableau mouvant qui ne cesse de changer de couleur, la pénultième œuvre d’art d’un artiste déchu.

Ces jours, il lui est plus simple de se noyer jusqu’à l’inconscient que d’affronter le canevas insoumis. Car tant qu’il boit, tant qu’il se trouve des excuses pour sortir des murs étouffant de son petit atelier, il n’a pas à regarder ce tout petit Et si qui lui grignote le cerveau depuis le début de sa descente aux enfers en face.

Et si.

Et si cette fois, il avait sorti tout ce qu’il y avait en lui.
Et si il ne lui restait plus rien à peindre.
Et si il était vraiment passé de date.
Et si il n’arrivait pas à revenir, cette fois.

Et si et si et si

(il est là, tapis dans l’ombre)
(à chaque fois qu’il pose le pinceau, achève un tableau)
(ce pourrait être le dernier)(que tu le veuilles ou non)

Micheletto est habitué des départs, des adieux et des au revoir, mais en prise à ces torrents-là, il cherche l’ancre: les rares qui perdurent malgré le temps et ses conneries. Si la honte -la honte !- ne lui collait pas au poil, peut-être aurait-il pû prendre le chemin de l’observatoire, un remède plus doux, plus sain. Mais cette blessure, elle, refuse de guérir, continue de s’ouvrir et de s’épancher, quoi qu’il en face. Lui qui n’a jamais goûté au regret n’arrive pas à se débarrasser de son amertume, alors il ne peut qu’essayer de se rincer la bouche, encore et encore.

Il se rabat là où il pourra cacher ses tumultes derrière les railleries.

Mais en poussant la porte du Renard Rouge, quelque chose ne colle pas. Un tout petit détail qui le chicane: “Qu’est-c’que tu fous d’l’autre côté du bar ?” Le peintre n’est pas assez alcoolisé pour voir flou, à peine pompette vraiment, et pourtant son petit chat préféré est bien assis à la place des clients.
Heureusement, l’agression familière à tôt fait de faire surface, les feulements plus réconfortant qu’une berceuse à ses oreilles découvrant ses dents d’un rictus facile. Rat idiot, plutôt que de reculer, vient poser ses pattes sur l’épaule du petit insolent, sans crainte, pas une, de récolter une griffure supplémentaire pour accompagner celles du satané loup. “Comment ça, la fin ? T’retourne à l’ombre ? Et tu m’invites même pas ?” La provocation camoufle le pincement traître au creux de sa poitrine, juste sous le plexus. La question, l’incompréhension, est bien réelle, mais il continue de jouer cette comédie pour ne pas la laisser poindre.

Genre, son petit chat, à peine retrouvé derrière le bar, va déjà disparaître ?

“Tu parles, j’en aurais jamais assez de ta sale tronche.” Le bras fait fi de toute protestation pour s’enrouler autour de la nuque, forcer le grand garçon à ployer à sa hauteur. Oh, s’il ne va plus l’avoir à portée de main pour l’embêter, il va le faire royalement chier ce soir, chasser la neurasthénie poisseuse qui lui colle aux basques avec une jovialité exacerbée. “J't'offre un verre d’adieu, alors hein. T'prend quoi avec ton lait ?” Pas le temps de refuser, le peintre a déjà décidé, hèle l’employé derrière le bar en essayant de garder sa poigne sur le pauvre félin.

P’tin, il s’en bas les couilles de qui va faire son petit Nikolaschka. Au Renard Rouge.

Quelle tristesse.

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Micheletto C. Qaderi
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Eliott Fauvel
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Mar 14 Mar - 16:50


au boulevard des projets

eliott grogne.
c’est vrai ça, qu’est-ce qu’il fiche de ce côté du bar ? plein de choses, à vrai dire. il boit un coup, discute avec des collègues, profite de l’ambiance du renard rouge et des soirées comme les autres.
parce que oui ce soir,
eliott il est enfin un peu normal.

j’ai pas l’droit ?

mais ça l’agace que micheletto ait remarqué le détail, qu’il s’engouffre dedans sans sourciller. il ne voudrait rien avoir à lui dire, rien avoir à justifier.
mais ce soir c’est le dernier.
alors il peut faire un effort.

eliott soupire, se dégage tout de même de la poigne du rat, mais sans agressivité cette fois. puis le regard se pose sur micheletto. il a l’air plus clair que la dernière fois. ce n’est pas difficile ceci dit.  et puis dans un brin de sarcasme, ou peut-être d’affection, parce qui aime bien châtie bin, il lâche:

ouais. c’est mon dernier jour. je me barre d’ici pour ne plus jamais à voir la tienne.

de sale tronche.
il ricane. c’est un peu vrai, mais c’est un peu faux aussi. eliott, il se barre pour un futur meilleur, pour l’espoir de ne plus finir derrière le comptoir, le soir. eliott il a décidé de faire confiance à son frère, de faire confiance en son jugement.
mais surtout, eliott,
il a décidé de se faire confiance.

il se tend, eliott, quand le bras s’enroule autour de lui. ça le force à se baisser parce que micheletto y met son poids, exprès. eliott n’est pas bien grand, il le dépasse à peine, de quelques centimètres, mais ça l’oblige suffisamment pour que ça l’énerve.  il déteste le contact physique. quand c’est lui, quand c’est envers ceux qu’il aime, il tolère. mais jamais quand il reçoit. et encore moins des pattes du rat.
et puis voilà, c’est trop tard. micheletto bien trop doué pour faire chier son monde. eliott il est coincé et ça l’emmerde, parce qu’il n’aime pas perdre.

je prendrai bien une petite bouchée de rat.

Il feule. Il libère son âme et le visage se transforme partiellement un instant pour dévoiler le bout d’un museau et des babines retroussées.
juste ce qu’il faut pour venir provoquer l’instinct du rongeur.
juste assez pour lui faire peur.

il reprend une bière parce qu’il n’a pas le choix. parce qu’il est bien obligé de supporter le peintre et ses mots acidulés. eliott hésite, mais finit par abdiquer. c’est sa dernière soirée, et il n’a pas envie de finir dans le caniveau à se castagner.

une pinte alors. de paix dieu. c’est la plus chère de la carte, mais puisqu’il insiste pour offrir… ce sera la première et dernière fois.

ça s’installe sur le comptoir qu’il connaît par coeur. chaque rayure du bois, chaque impact sur la surface. il peut retracer l’histoire de toutes ces soirées: les verres ébréchés, l’alcool renversé, les hommes éméchés.

j’ai trouvé du taff au ace casino… micheletto n’est pas sans savoir qu’eliott a été croupier avant de finir barman. ou plutôt, avant de croupir en taule. ...manager.

il lâche ça comme ça,  n’a pas prévenu grand monde. fidji, maxine et maman. alysse sait par celian. et eliott, il n’a personne d’autres à mettre au courant.
mais c’est définitif, il ne remettra plus les pieds derrière un bar ou un comptoir à servir les verres ou battre les cartes. les commandes arrivent, et  eliott, finalement, il est bien content de partir. il se dit qu’il n’aura plus jamais à se taper les affreux cocktails du rat.
le 31 octobre 2098
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Micheletto C. Qaderi
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Lun 20 Mar - 2:49


 

No hope, no harm
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Le chaton mord en retour et son sourire ne fait que grandir, masochiste un peu, mais pas au point de risquer d’y laisser ses pattes au moment où les crocs pointent le bout de leur nez. Le réflexe compulsif le pique dans sa fierté, se glisse sous sa peau à l’instant où le mouvement de recul le prend, mais l’agacement ne fait qu’agrémenter sa bonne humeur, comme les insultes crachées qui se colorent d’affection à l’impacte, si bien qu’il commence lui-même à y croire. Le pincement subsiste pourtant, quémande à être assommée et ne peut être que ravi en entendant le matou abdiquer et commander. Le choix lui fait aboyer d'un rire sincère, lui fait plaisir par son audace. “T’as saisi l’esprit p’tit con !” Sa paume vient s’écraser entre les omoplates, intentionnellement plus brusque que nécessaire, et Micheletto prend enfin sa place dans le tableau du Renard Rouge, accoudé au bar.

Eliott à ses côtés comme nouvelle addition à la toile, coup de pinceau temporaire, crache enfin le morceau, réussit à lui faire écarquiller les yeux une seconde par la précision subtilement retardée. “Ben putain.” C’est une meilleure nouvelle que ce à quoi il s’attendait, insidieusement convaincu par l’idée que ceux qui ont un jour fréquenté la même fange que lui ne pouvaient s’y élever; alors que depuis qu’il la retrouvé, le petit fait un boulot honnête sans, à sa connaissance, de débordement. Pas de rechute, pas pour lui.

Alors, c’est idiot que la nouvelle le laisse, lui, l’insupportable Micheletto, sans voix, assez longtemps pour que leur commande arrive et lui donne enfin de quoi occuper ses mains, levant son verre. “A ta promotion, alors.” Il a besoin de se mouiller les lèvres pour retrouver la parole, laisser l’alcool disperser la confusion et taire les jérémiades de son cœur. Pendant un battement, il ne fait plus vraiment le malin, presque méditatif avant que sa grande gueule ne gâche tout. “Je sais pas qui t’as sucé pour arriver là, mais bravo gamin.” L’ascension sociale, ça le connaissait pourtant; il a dû oublier que c’était possible, commotionné dans sa chute vertigineuse depuis le sommet.

Non, non, Micheletto n’est pas tombé; il s’accroche comme un putain de cafard, plante ses griffes dans la tour d’ivoire qui l’a rejeté, motivé par une hargne si profonde qu’il en avait oublié de regarder autour de lui, et voilà que le petit le dépasse. “Donc de gérer des cons derrière un bar, tu passes à gérer des cons derrière un bureau ?” Il a la descente trop généreuse pour la force de son cocktail, en a déjà sifflé la moitié et ne s'interrompt que pour lui glisser un œillade complice. “J’peux pas dire que j’t’envie, mais hey, si la paie est bonne, c’est pas la pire chose que t’aura fait, hein ?”

Des deux, il n’y probablement que le peintre qui se sent nostalgique du temps des magouilles, le seul qui se complaît suffisamment dans sa merde pour cracher dans la soupe. Ses émotions ont toujours été trop puissantes pour être contenues sous un masque et celles de ce soir ne dérogent pas à la règle, changeant du tout au tout à la moindre occasion. Plutôt que de le taire, le cocktail ne fait que faire prendre de l’ampleur à ce qui chatouille le creux de sa poitrine, alors le voilà qui se comporte comme un enfant capricieux auquel on va prendre son jouet, dégouté sous les airs désinvoltes, alors que c’est lui, l’aîné.
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Jeu 30 Mar - 14:16


au boulevard des projets

ça trinque et eliott, pour ce soir, il veut bien se laisser un peu faire. se laisser caresser dans le sens du poil, avaler une gorgée de bière trop forte, trop chère, parce qu’il faut bien se perdre dans quelque chose. l’alcool, la clope, les paris, la drogue, n’importe quelle addiction fera l’affaire tant qu’il y en a une. alors ce soir eliott, il boit des verres en trop pour se sentir un peu moins, pour oublier qu’il est à côté du rat, pour oublier aussi, peut-être, que c’est la dernière fois.

merci.

il grommelle. il est pas vraiment sûr de ce qu’il pense, ne sait pas vraiment dire merci non plus. mais c’est d’usage, c’est la norme, et eliott, il a toujours été doué pour paraître.
mais le corps se tend un peu à la remarque désobligeante. eliott hausse un sourcil, passablement agacé. il hésite à se défendre, à tout lui balancer, mais ça serait perdre, ça serait avouer. alors il se contente de se noyer dans la bière, encore une fois, et de hausser les épaules.

navré, j’suis pas comme toi, moi. j’ai pas besoin de ça pour avoir une once de succès. rictus mauvais. s’il veut jouer à ça, le rat, eliott veut bien. faut croire que j’ai les compétences nécessaires pour ce genre de job. m’enfin, qu’est-ce que tu sais de moi, micheletto ? pas grand chose, je le crains.

à part les verres servis à la pelle, les regards cinglants par delà le comptoir, les poings sur le bitume et les clopes partagées à la fin, comme pour finir en beauté. il en sait quoi, micheletto, du passé d’eliott ? à part les anecdotes et les histoires échangées la cigarette au bec, les vérités maquillées pour rendre plus belles les aventures du passé.

parce que finalement, la vie d’eliott, c’est quoi ? c’est les poubelles de brise-coeur, l’enfer de la fosse, les insultes contre jayson, les coups du bookmaker, les promesses face à la lune. et le salut des rencontres, les nuits de miracle, celian, alysse, les rêves de grandeurs, les coups montés et l’adrénaline d’en sortir toujours vainqueur, l’envol comme icare et puis et puis…
les ailes brûlées au soleil.
et la chute vers les enfers.

et toi alors ? comment ça se passe, tes grands projets d’artistes ?

lueur dans les yeux. après tout, pourquoi ne pas renvoyer la balle ? attaquer là où ça fait mal. il peut le faire aussi eliott, sortir les griffes et les crocs, asséner des remarques bien cinglantes, cerner les faiblesses de l’autre pour les renvoyer au museau. eliott, il le fait depuis qu’il est gamin, depuis qu’il arpente les rues poussiéreuses, leshort déchiré parce que maman n’a pas les moyens, depuis qu’il faut se battre pour vivre, quand on a pas choisit où naitre, qui être.

j’sais pas, on verra demain. tu passeras. j’suis sûre qu’un sale petit rat comme toi doit être bon au poker.

ou pas, finalement. mais micheletto il a le don pour se tirer de n’importe quelle situation. alors est-ce que eliott serait vraiment étonné ?

c’est juste que… le ton change un peu. il remue son verre, il ne reste qu’un fond de bière. il hésite, le chat, mais finalement, il redresse la tête, le regard dans le vide. j’en ai marre de cette vie là. peut-être qu’un truc calme et posé me fera du bien… t’sais, quitter la capitale, dire non à ses vieux démons… j’sais pas. peut-être que tu captes même pas de quoi je peux bien parler.

il soupire avant d’avaler d’une traite ce qui lui reste dans son verre. ça commence à taper un peu, alors ça favorise les confessions, les moments de calme, de suspension. eliott, lui qui rêvait de grand succès, de se bâtir une vie de rêve, d’entrer dans la légende, où est-ce qu’il en est ? vingt-huit ans, bientôt trente. qu’est-ce qu’il a accompli ? beaucoup d’échecs, peu de réussite. la seule chose dont il est un peu fier, dont il est un peu reconnaissant, c’est ses quelques amis.
mais peut-être que ça suffit ?

enfin promis, j’serai toujours là pour te foutre dehors si tu viens nous mettre le bordel. ici ou là-bas.

le sourire revient. il aurait presque envie de lui taper dans le dos, mais eliott se le refuse. alors il se contente de pousser son verre vide et d’attendre le prochain.
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Micheletto C. Qaderi
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Sam 1 Avr - 15:33


 

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Pas de répit, pas de politesse, pas avec lui, pas avec eux. Il faut que ça crache, un concours pour voir lequel touchera la corde sensible le premier, qui cédera et explosera. Et le petit con est devenu doué à ce jeu-là, touche une, deux, trois fois sa cible avec aisance.

En même temps, Micheletto n’est que bullseye.

Mais le peintre ne lui envoie pas son poing à la tronche, dévoile tout juste les dents face au reflet de sa propre remarque, un claquement de langue irrité ricochant contre les parois de son verre déjà vide. “Qu’est-ce qu’il y a à savoir ?” Les gens comme eux se résument en un  mot: vermine. Ça n’a pas d’importance, les circonstances, les états d’âmes, il en existe à la douzaine, et ils se ressemblent tous. Même si (l’ex) barman tente de se hisser, il n’échappera pas à son passé, ou en tout cas c’est comme ça que le noiraud essaie de se conforter, invoquer les fatalités pour oublier que ces murs, c’est lui qui les a dressés.

Non, Micheletto, c’est pas sa faute s’il s’est pris les pieds, ça devait arriver.

La partie reprend, le chaton n’a pas fini de lancer ses fléchettes, commence à l’agacer, le grognement meilleure réponse que tous les faux-semblants qu’il pourrait inventer, si tous les verres échangés par-dessus le comptoir n’avait pas suffit. Toute son énergie créative dépensée en un été, ravivée par l’incapacité de tout déverser, cela fait depuis que l’automne s’est installé qu’il tente de gorger le désert aride de l’inspiration à grand coup de gnôle, mais rien ne pousse, et le ciel dégagé continue de le narguer. “J’prend une pause.” Il fait claquer une poignée de billet froissé sur le comptoir, comme il l’a si souvent fait pour lui assurer qu’il pouvait payer, commande une seconde tournée pour lui et l’impertinent au cul verni: la même, car il doit se donner l’impression de pouvoir se le permettre, d’être un grand artiste dont le talent vaut de l’or.

Sa mine s’assombrit, et l’agression retombe enfin. La mélancolie se glisse à ses côtés, drape ses bras autour de ses épaules. Il se désintéresse de son verre, pose un coude sur le bar pour y tenir sa tête trop lourde, observe le blond s’épancher sans un mot.

Un peu plus mature que dans ses souvenirs troubles (de la semaine passée)

Ce serait si facile, d’en profiter. Il ferme un œil, cherche où viser, mais ne lance jamais. Eliott a raison, il ne comprend pas vraiment: c’est qu’il n’a jamais changé de cap, pas depuis que sa barque s’est lancée en direction de la tempête. Il ne sait pas naviguer en eau paisible et ne s’imagine pas capable de se laisser dériver sans devoir lutter, pas avant d’être prêt à rendre son dernier souffle.

Mais il peut trinquer à la lassitude.

“Bah, tant qu’ça te convient.” Et même si ce n’était pas le cas, le petit chaton retomberait toujours sur ses pattes, finirait bien par trouver quelque chose, quelque part. Micheletto lève le coude un peu de travers, essuie le filet s’étant perdu dans sa barbe du dos de la main. “J’manquerais pas d’venir foutre la merde, t'inquiète.” La vérité, c’est que de tous les vices, le casino ne l’a jamais séduit: trop vite fait de perdre sa thune, trop vite fait de se faire foutre à la porte, et l’alcool trop cher pour en valoir la peine. Les chances qu’il honore cette promesse sont minces, alors il faudra qu’il foute un sacré bordel ici pour qu’on en parle bien au-delà de la capitale, qu’une entête de journal égaie sa jolie matinée bien rangée.
Lui rappelle son existence.

Il lui renvoie son sourire, le laisse accroché là même lorsque son regard tombe. Le peintre n’a pas l’alcool triste, mais il l’est, indéniablement; reprend une gorgée pour dénouer le nœud qui essaie de s’y loger. “C’bien, casse-toi loin d’ici.” Le ton adouci la forme, plein de songe et de non-dit. J’bouge pas d’ici, a-t-il envie de dire, mais ils ne sont pas amis, qu’un pilier de bar et le type qui remplissait son verre une fois fini, rien de plus.

Et maintenant ils ne sont plus que deux étrangers qui partagent un bout de bar. “Bah alors. Raconte.” Deux inconnus qui font la conversation. “Comment t’as décroché l’poste, toi qu'est trop bon pour passer sous l’bureau ? Instruit-moi donc.” Des gens de passage, oubliés quand ils auront décuvés.
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Micheletto C. Qaderi
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Mar 4 Avr - 22:28


au boulevard des projets
eliott hausse les épaules.  bizarrement, il a beau être le premier à se la ramener devant micheletto, il est aussi le dernier à vouloir lui raconter sa vie. alors la voix sévère vient trancher le silence et le ton est sans appel.

rien qui ne regarde un rat comme toi.

mais ce qui le rend véritablement fou, eliott, ce n’est pas ça. dans le fond, qu’est-ce que ça lui change que micheletto sache deux ou trois anecdotes peu glorieuse dans sa folle jeunesse ? absolument rien. ce qui lui met la haine, ce qu’il refuse d’accepter, c’est d’être placé dans une putain de case. c’est de se dire qu’il est facilement cernable, prévisible, que c’est couru d’avance.

c’est plus fort que lui: eliott ne peut s’empêcher de vouloir défier le destin. alors non, il refusera du revers de la main tout ce que micheletto voudra bien projeter sur lui. eliott, il en est sûre: il vaut mieux que ça.

micheletto reste évasif sur son art et eliott, il sent qu’il a visé juste. il toise un instant son compagnon d’infortune avant de pousser un soupir. n’importe qu’elle autre soir, il se serait enfoncé un peu plus loin pour être sûre de lui retourner le bide.
mais pas ce soir.
ce soir, c’est la fin d’un cycle et le début d’autre chose.
de plus glorieux, il imagine.

bon courage alors.

ce seront ses seuls mots. maigres paroles d’encouragement, mais au moins, elles sont là. c’est mieux qu’une insulte ou qu’un rire gras.
il ne répond pas aux propres encouragement de micheletto. c’est mieux comme ça. c’est donnant donnant, on se dit des mots qu’on ne pense pas et puis on passe à autre chose.

hm… t’es fan de moi en fait ? pour vouloir savoir à tout pris.

il se moque mais, du coin de l’oeil et d’un signe de tête, eliott vient de recommander la même chose pour micheletto et pour lui. ça sera mit sur sa note, et puis tant pis. autant ne pas le mentionner à voix haute: ça ferait trop de mal à son égo.

t’es rose et ombres, donc je ne t’apprends rien, mais ta maison est réputée pour ses festivités. ça lui semble bien ridicule de vouloir toujours être sous les feux des projecteurs. eliott, il est bien content de triompher dans l’ombre. c’est bien plus grisant. et puis surtout, il n’a besoin des applaudissements de personne. trop égocentrique, seule sa propre satisfaction suffit. c’est le maître des fêtes, celian dresdell, qui a hérité du casino de par thompson.

les verres sont arrivés et eliott reprend une gorgée. ça l’aide à parler.

il s’avère que ce cher corbeau est trop stupide pour gérer un établissement de ce genre. ça serait vraiment dommage de faire faillite si vite, non ? sourire narquois. il ne le pense pas. mais devant micheletto, eliott restera flou. alors me voilà. parce que tu vois, celian, c’est un peu comme mon frangin.

elle est là, la vérité.
alysse et celian, les amis qui sont devenu la famille.
les seuls capables de percer la barrière que le félin érige autour de son coeur.
les seuls à vraiment compter.
tout peut brûler autour de lui, eliott peut finir par se noyer, tant qu’eux, ça va.
alors tout va bien.
le 31 octobre 2098
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No hope, no harm
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La conversation est stérile; le cœur n’y est pas, ou alors peut-être que sous son nez, les choses se sont mises à changer et qu’il ne vient qu’à peine de le remarquer; qu’il était bien trop bourré pour y prêter attention ou s’en souvenir, et maintenant que l’évidence est mise devant lui, il ne peut plus vraiment la nier.

Le rat grogne, encore, bouscule le matou avec un peu plus de force que nécessaire. C’est bien, cette agression, elle lui garde la tête hors de l’eau, l’empêche de devenir trop mélodramatique. Un vieil ivrogne, c’est déjà casse couille, alors un qui se lamente…
Il fait mine de l’écouter d’une oreille, les yeux se baladant à travers le bar pour ne revenir dans les siens qu’à la mention du maître des fêtes qui soulève ses commissures. Il ne manquerait pas une occasion de se foutre du corbeau mais se contente de ricaner, de souffler un “Quelle idée, en même temps.” face à l’absurdité de l’idée. Mais s’il y avait bien une chose pour laquelle le maître de sa maison était connu, c’était les décisions tordues, et il fallait avouer que c’était bien plus divertissant de donner les rennes du casino à un abruti qu’à une personne compétente. Sa moquerie contenue se retourne vers le futur manager, dégouline entre ses lèvres d’un faussement attendri “Awww.”

Un peu amer.
Un peu vieux con.

“J'voulais juste être poli, t’sais.” C’était mignon d’avoir répondu avec autant de sincérité, même avec s’il n’avait pas pu ravaler son impertinence. Le peintre siffle une autre moitié de verre, pas décidé à se contenter de siroter son cocktail. “En soit, j’m’en fou un peu. Mais tant mieux pour toi, chat.” Et tant mieux pour lui, si ça lui donnait une excuse -comme s’il en fallait une- pour continuer de trinquer. Cette camaraderie dont il s’est si joyeusement moqué, ça l’élude un peu; ça fait depuis trop longtemps qu’un ami ne lui a pas tendu la patte pour le tirer vers le haut, dégoté une opportunité ou partagé un bout de sa réussite avec lui. Son agenda n’est plus que galeriste qui le redoutent et clients qui le méprisent.

Ses amis restant, il les compte sur les doigts de la main; mais plus le temps passe, plus il se sent plus comme une tique sur leur dos plutôt qu’un camarade. Un confident.
Un frère.

“Gaffe-toi juste d’qui viendra blanchir son argent sous ton nez.” Aller, un dernier conseil pour la route, histoire de chasser cette déprime qui lui colle à la peau. Même s’ils n’ont jamais compté pour grand chose, ça reste sa nuisance préférée à faire subir au barman. “Y’avait pas d’casino à l’époque, ça s’faisait dans les salons d’poker, et d’jà là j’me suis jamais fait choper.” Les bonnes vieilles combines. Avant les grosses expo, avant les enchères, avant qu’il glisse sa main pleine de peinture vers cette coupe de champagne et ne construise le premier pont qu’il incendierait pour illuminer son chemin. “ ‘lors dans un gros établissement… S’rait du gâteau.”

Le petit chat n’était pas dupe, démerdard même, mais faudrait pas qu’il oublie comment se passe les choses sous ses pieds en s’élevant, ce serait trop dommage.

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au boulevard des projets
eliott ricane un peu en voyant la réaction du rat. pour une fois, il ne peut pas le contredire. thompson avait parfois des idées sacrément douteuses, comme la majorité de ses pairs. c’est une des raisons pour laquelle eliott n’a  même pas une seule fois envisagé de faire ses voeux chez les roses et ombre quand il était gamin. c’est rempli de renard et de vipère et eliott, il n’a pas envie de se retrouver au milieu d’opportunistes, de menteurs et d'hypocrites.
il n’a pas envie de se retrouver au milieu d’animas,
comme lui.
parce qu’eliott il n’a même pas l’art ou la richesse du capitale pour s’y intégrer. il déteste les grandes fêtes et les grandes soirées, le succès public et la renommée. eliott, il veut vaincre pour lui-même, dans l’ombre et sans être acclamé. la meilleure des satisfactions vient de son propre reflet triomphant devant le miroir des projets.

ça, j’te l’fais pas dire. mais faut croire qu’ils sont chanceux de m’avoir !

ça, il ne le sait pas encore. il verra d’ici deux jours. peut-être que ce sera une catastrophe et qu’eliott ne remettra plus jamais les pieds au casino de son frère avant un bon moment. mais cette possibilité est tout de même bien moindre, eliott a confiance en ses capacités.

il roule des yeux devant le faux gémissement attendri avant de serrer son verre et de foudroyer du regard le rat à la mention du surnom.

m’appelle pas comme ça. la langue claque, sèchement. t’veux vraiment qu’j’te bouffe, sale rat.

c’est un peu agressif, un peu méchant. mais eliott ne supportera pas les prétendus mots doux de micheletto. il a déjà du mal avec ceux de fidji quand il lui propose une coupe de lait et se moque doucement de sa vie de chat de gouttière. alors le peintre ? plutôt crever.

hmmm… tu blanchissais d’l’argent ? toi ? il rit un peu. ça devient de plus en plus confus tandis que l’alcool monte. jure ? pourquoi t’es pas pleins aux as, ‘lors ? m’sieur l’rat s’est fait cho-pé ? il ricane encore. naaaan, t’inquiète, moi aussi j’connais bien tout ça… c’peut-être pour ça qu’celian a bien voulu embaucher un ex-taulard pour un tel poste.

haussement d’épaule parce que même lui n’y croyait pas, ce soir là tout en haut du palais des rois, où le corbeau lui a fait sa proposition stupide. vraiment, thompson n’est pas le seul roses et ombre à prendre des décisions catastrophiques et des paris plus que risqués.
fort heureusement, eliott ancien croupier, les paris et le bluff, il a ça dans le sang.

eliott achève son verre, ça commence à sérieusement tourner entre le litre ingurgité en compagnie du rat mais aussi toutes celles qu’il avait bu avant. petit chat n’était clairement plus apte à retourner derrière le bar pour servir les clients.  fort heureusement, le patron lui avait gracieusement offert son ultime soirée pour profiter.

bon, c’pas qu’j’en ai marre de voir ta sale gueule, micheletto, mais loin de moi l’envie de finir ma soirée en toute camaraderie avec toi. t’as un dernier conseil d’vieux con qui a tout compris à la vie pour moi, ou on peut s’arrêter là ?

les lippes s’étirent dans un regard provocateur. il n’aime pas qu’on lui donne des conseils, eliott, ou qu’on lui dise quoi faire. c’est qu’il est persuadé de toujours pouvoir s’en sortir tout seul.
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Quand il s’agit de se foutre de la gueule de Celian, tout le monde est d’accord. Une seconde sur la même longueur d’onde, à ricaner aux dépens du pauvre corbeau, avant d’à nouveau dériver, comme deux lignes juste assez décalées pour finir par se rencontrer avant de continuer leurs directions chacune de leur côté.

Le petit rat au fond de sa tête est bien trop assommé par la bibine pour paniquer devant les feulements du matou, ne peut pas l’empêcher de lui tirer la langue comme si c'était un comportement approprié pour un homme bientôt quarantenaire. “Laisse-moi en profiter p’tit con.” Les petits noms doux et niais n’ont jamais été dans sa bouche autre chose que rabaissement bas et faciles, alors que les insultes… Même s’il les distribue à la moindre occasion, elles portent, parfois, une affection sincère avec elles.

Il s’échiner à se persuader du contraire, s’il va lui manquer, c’est bien qu’il l’aime bien, ce vilain chaton sauvage.

“C’parce que j’tais jeune et con.” Tout aussi colérique, tout aussi imprévisible, mais le temps l’avait indéniablement rendu moins dupe, même s’il avait dû apprendre à ses dépends encore et encore. La démerde, à la dure, tout seul face au monde; alors que cela fait des mois que la réalité de sa situation commence enfin à le percuter, Micheletto, en jetant un œil vers le chemin biscornu de sa vie jusqu’ici, se dit qu’il ne s’est pas mal démerdé. Il est encore entier, encore en vie, et pas encore tout à fait dans les caniveaux. “ 'juste l'nigaud qui allait blanchir l’argent des z’autres.” Ça ne l’embête pas tellement de l’admettre, le fait rire, même, en repensant au petit souriceau acceptant le moindre boulot comme un abruti. Il regarde les lenss sur le comptoir et souffle du nez, marmonnant dans sa barbe plus pour lui-même que le blond. “J’suis un peu encore en train d’le faire.” Ils faisaient une pierre de coup, en le payant pour son petit service. Ce petit bonus, il était bien tombé, mais fallait pas déconner, il n’essaiera plus d’y retourner: s’il devait mourir, ce serait en déchéance, pas égorgé pour avoir léché les bottes de la mafia.

“C’lui accorder beaucoup d’crédit.” Et vlan, une dernière pour le corbeau au passage, car les bonnes choses, il faut en abuser -comme le cocktail dont la dernière goutte ne brûle même plus sa gorge engourdie. Le verre s’ébrèche quand il le frappe sur le comptoir, soupir satisfait s’échappant alors qu’il tente de se redresser, sans grand succès. Ce sera drôle, quand il s’agira de rentrer, ce qui risque de très bientôt arriver.
A l’ultime question, le peintre y réfléchit vraiment, alors que ses pensées flottent et se mêlent dans le flou de l’alcool, son esprit une toile aussi abstraites que ses toutes premières, lorsqu’elles étaient pures émotions nullement entachée par la technique. Le peintre tente de descendre de son perchoir, s’agrippe au bar comme un naufragé à son radeau. Le triple combo d’alcool tape fort, mais il finit par se redresser et tendre son bras pour venir écraser sa main dans la chevelure blonde, ébouriffant avec plus de force que l’on attendrait d’un homme fait de gelée, mais avec tout autant d’audace que celui qui ne craint pas de se faire griffer. “Fais attent’ion à toi, chaton.” C’est probablement le plus nul de tous, mais pour une fois, y’a pas de sarcasme, pas de reproche ou de sentiment de supériorité, qu’un poil de sincérité.

Rarissime, Micheletto se fait raisonnable; quoi qu’à la façon dont il balbutie vers la sortie, peut-être aurait-il dû s'arrêter au premier verre. Mais une chose est sûr, c’est qu’il préfère que ce soit le gamin qui voit son dos et que ce soit lui qui lui dise adieu d'un simple signe de main qui a presque raison de son équilibre, que lui.

Sinon, il risque d’être un peu triste de voir le petit chat partir.  
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