Nikolaï est en retard. Il a été retenu par un vieil ami au bout du combiné, dans l’entrebâillement de la porte d’où il a distribué mille corrections sur les articles soumis la veille, pour faire tout le chemin inverse et finir son gin oublié avant de changer la chemise tachée. Les départs sont un casse-tête. Nikolaï n’aime ni fermer la porte de son journal, ni les températures atroces des frimas de février.
Il avance fièrement, la clope au bec, se frotte les mains pour y insuffler la chaleur qui lui manque. C’est soir de fête. L’anniversaire du Morning Haklyone et tout le tralala des dépenses qu’il a signé sans sourciller pour être à la hauteur de l’événement.
Il s’en rappelle comme si c’était hier : la brume aux aurores, ses directives agressives pour positionner l’enseigne, le bruit de la petite clé dorée dans la serrure, les yeux brillant d’émotion, les bouchons de mousseux, l’odeur du bois vernis qui prend aux tripes… Les doigts s’enroulent sur les boutons du paletot brun, un brin de nostalgie flottent sur ses cils glacés.
La porte du club s’ouvre devant lui. Geolis respire un charme désuet ou flotte les mêmes odeurs de tabacs et d’alcool qu’au journal. La lumière y est toujours déclinante et la clientèle transpire quelque chose de brut et guttural qu’aucun trois pièce ne saurait dissimulé. Nikolaï s’arrête devant les petites tables rondes où, ils sont nombreux, des gros bonnets lui serrent la pince.
Nikolaï a la mine radieuse, du type qu’on connaît, qui joue son numéro peu importe l’heure et le lieu. Déjà occupé, malgré lui, par une coupe de spiritueux et les confidences qu’il échange avec un requin sur une banquette reculée de la salle. Nikolaï a oublié ce qu’il fait ici. Il lui semble pourtant que c’était de la plus grande importante. Il fallait qu’il rencontre quelqu’un qu’il n’a jamais vu mais qu’il connaît depuis des années. Il fallait qu’il rencontre un ami qui sait tout de son travail quand lui n’en connaît que ce que veulent bien cracher les registres officiels. Il lui semble que…
Debout comme un i, il a failli tout foutre par terre : les plateaux chargés de victuailles sanglantes, les flûtes de cristal, les amitiés de Monsieur Navarre, les calomnies de sa femme, … Il s’excuse sans y mettre le ton. Il y a urgence.
Jean Klein. Son invité, son premier lecteur, son honneur. Jean que Nikolaï a personnellement invité, doit attendre quelque part. Les mains au fond des poches, Nikolaï scrute le décor soudain trop mal éclairé pour y distinguer un photo d’identité. La tête blonde aux accents rebels lui inspire un hola des bras, c’est le métier qui rentre. Il n’hésite pas une seconde pour s’adosser au bar, la main brandit, le sourire radieux.
« Jean ! Fantastique ! Tu connais les lieux ? Il servent le meilleur martini dry que je connaisse. Tu préfères du champagne ? » Il hèle le serveur, la silhouette en travers du bar. « Edmond ! Edmond j’ai pensé à toi hier. J’ai plus un seul verre pareil au journal. Tu te rends compte de l'infamîe ? Il me faudra une douzaine de ceux que j’aime bien, là, tu sais avec les rosaces gravées sur les parois. » La tête en arrière, il rit de la réponse qu’on lui fait, que les bons compte font les bons amis et que sa banque fait de l’urticaire à chaque chèque émis de sa part. Il s’en moque Nikolaï, il aura qu’à écrire de meilleurs articles ou emprunter à des gars gras comme des loukoums.
Il se balance d’un pied sur l’autre pour tirer deux tabourets. C’est qu’il faut bien s’installer quand on veut avoir une conversation intéressante. Il est tranquille les deux pieds sur le barreau de la chaise, l’expression enfin attentive.
« Je crois que je te dois des sincères remerciements Jean. Mon journal c’est toute ma vie. Maintenant tu en fais un peu plus partie et rien ne pourrait me faire plus plaisir. »
JEAN KLEIN
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Jean Klein
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Ven 10 Fév - 19:46
Un arc-en-ciel dans un trou noir
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Dans le pli glisse la lame coupe papier jusqu'au bout vient écorcher la lettre un geste de coutume et pourtant aujourd'hui bien plus hésitant du à l'adresse du nom marqué bien correctement.
Devant la porte, encore une fois c'est les cent pas sans bouger, toute fois, Il ne devrait pas être là après tout n'est-il pas de ceux qui font la loi ? venir dans un endroit qui la défie... mais comment tuer, ce dont on a toujours rêvé ?
Chez lui, il avait du s'asseoir en lisant les mots les relisant pas besoin de lunettes pourtant.
Et là il pousse la porte qui donne sur une autre porte et c'est tout un manège pour entrer dans le cortège mais il a un laissé passé aujourd'hui est couronné.
Et Jean n'a jamais aimé attirer l'attention lorsqu'il ne l'a pas demandé il se sent facilement intimidé lorsqu'il est hors de sa forêt pourtant il est-il est bien là pour sonner le glas
c'est sûr il va me trouver pathétique...
Il se souvient encore de sa première lecture une découverte ne venant pas de ses recherches mais de celle de compagnons d'armes quelconques il s'était senti vu entendu à bras le corps il avait tout de suite adhéré abonné lecteur avide sans jamais partager malgré les occasions toujours se fichu complexe de n'être que le prédateur d'une île et pas d'un ou plusieurs continent il était difficile de ne pas se sentir seul lorsque que se soit sa famille natale ou celle trouvée toustes mettent sur un piédestal les martyrs qui ont beaucoup tué.
Par procuration au travers du journal et des nombreux témoignages il avait vécu les désirs mordant et les courroux qui le prenne à la gorge et l'étouffe jusqu'au bout mais dit par vous cher lecteurices ça avait un goût...
Il est devant le comptoir sans s'asseoir pour une fois il a peur de boire parce qu'il sait comment il est quand il boit comment il parle comment il s'effondre et rit trop fort alors qu'il scanne d'un regard nerveux l'assemblé des tablées bien remplies et d'un monde qu'il ne sait pas s'il a le droit de traverser.
Il retire son lourd manteau il n'aime pas les costumes alors il n'en a pas mis il s'est dit, que ça lui irait pas bien, puis que les costumes c'est pour les gens important, qu'il aurait l'air idiot dedans Jean polo c'est très bien, simple, oui, il ne faut pas qu'il se mousse trop.
Il voit un homme se lever d'un bond dans le fond, difficile dans la lumière tamisée de lui donner un nom mais il s'approche, fait des signes, continue d'avancer, Jean déglutit, tend une main, il la serre, l'appelle par son prénom, un rire nerveux s'échappe, non il ne connait pas, ah c'est vrai, il ne sait pas qu'il est milicien, s'il préfère du champagne ? c'est un peu huppé pour lui ça mais bon ma foi...et alors qu'il s'apprête à enfin ouvrir la bouche, la discussion dévie, Nikolaï parle au barman, Jean reste muet, il sent ses mains moites et il a un frisson, son regard ricoche entre son hôte et celui qui détient les glaçons, puis il tire deux tabourets. Jean a une expiration fébrile, avant de s'asseoir à son tour, il s'accoude d'un bras sur le comptoir, essuyant discrètement son autre main contre son pantalon. Il remarque que, dans la lumière vacillante, les yeux brun de Nikolaï ont l'air noir.
Oh, il prend des couleurs face au compliment, qu'il ne pense pas mériter et essaie un sourire confiant et tranquille, alors qu'il essuie toujours cette fichue main, l'autre ? a les doigts pianotant contre les marbrures du bar. Non c'est moi qui vo-te remercie...tes articles sont passionnant, dire tout haut ce que l'on pense tout bas, et donner la voix aux prédateurs...qu'elle audace dans le climat actuel de l'île...j'ai...tout de suite accroché...tu as...de la verve, et le verbe qui accroche...ça fait trois ans maintenant ? je suis fier d'avoir eu la chance de voir ton journal prendre son envol.
Il est sûr que tu es un bon orateur, oui il faut l'être pour être un bon journaliste de toute façon on ne va pas loin si on ne sait pas faire claquer sa langue dans tous les jargons.
Il dévie son regard du tiens, et le pose plutôt sur toutes les bouteilles luxueuses qui se pavanent devant lui, il n'est pas très cocktail, surtout ce qui est trop sucré, c'est un peu pour les femmes, comme le champagne, mais si Nikolaï insiste...il ne peut que saluer son jem'enfoutisme en matière de beuverie, ou plus sûrement, c'était un homme beaucoup plus sophistiqué que lui et peut-être que c'était normale, pour une certaine caste, les boissons pétillantes et qui portent des noms.
Ouai, il regrette de ne pas avoir fumé une cigarette avant de passer les deux pieds dans l’entrebâillement de cette lourde porte.
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Jean Klein
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Sam 11 Fév - 16:08
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Niko avise, le nez au-dessus des bouteilles qu’il réclame. Ca donne l’air connaisseur, lui qui pourrait boire à même le flacon de parfum en temps de disette. Les narines tressautent, la joue affaissée contre une paume craquelée par le froid, à vue de nez Jean c’est un drôle de gaillard : les biceps bien ajustés sous le polo, pas encore très causant – faute d’alcool ? –, les pommettes rosées – la faute de l’alcool ? –, des iris assez limpides pour nager en plein brouillard.
Il connaît pas tant ses lecteurs. Ils sont plus discrets que ses détracteurs. Des héros, des inconnus, des tributaires, des incompris, des révoltés, des hasards : des prédateurs. Alors oui, bien sûr, Nikolaï peut se targuer d’être un arriviste doublé d’un extrémiste au verbe haut, mais sans Jean, sans tous ces captifs d’une société qui resserre la muselière chaque année, Nikolaï, c’est personne.
Merci Jean. l’air presque grave, comme si les éloges lui avait coupé le sifflet ou bien que la gratitude ne s’encombrait pas des flonflons. Il hausse les épaules, maladroit, presque, loin de la désinvolture, c’est vrai. Je n’avais pas d’histoire à raconter. J’ai trouvé le moyen de rencontrer des gens qui les avaient. Un porte-parole, un bras droit, un intermédiaire, rien de plus que le maillon étroit entre la ceux qui comptent et ceux qui croient. Il hausse un sourcil sur son verre vide. Deux gins. Et si Monsieur Klein change d’avis, c’est sur ma note !
Goguenard, l’ours laisse flotter un sourire doux, les yeux plissés comme pour se glisser dans les pompes de Jean le jour de la première édition. Il époussète le paletot du dos des mains, fouine au fond des poches pour extraire, plié en quatre, la première édition originale avec le numéro d’impression 000001.
Faut la pincer avec le bout des doigts pour pas que les arêtes du papier cent fois lus se barrent, y a des tas défauts de ponctuation, la trame lui paraît brouillon et les polices affreuses.
Pourtant, pourtant, c’est sûrement plus précieux que le diplôme d’étude ou l’intégrité du bar qui leur fait face. Il le place sur le comptoir, le glisse près des doigts agité du blond, relève le regard, plus amusé que solennel.
C’est mieux comme ça non ? Après tout, en trois ans, c’est toujours comme ça qu’ils ont communiqué, chacun à un bout de la chaîne de production. Enfin, le gin, et Nikolaï lève son verre pour trinquer avant d’en engloutir la moitié. Il secoue le visage, à la manière des vieux qui prennent leur médecine et s’enfonce au fond du dossier. Je pense que notre société se détourne du souhait de nos ancêtres. Nous étions des exilés, des parias que les hommes avaient condamnés au sursis dans une prison encerclée par les eaux. Il boit encore, amer, et ça fait des années que ça ne brûle ni le palais, ni la gorge. Notre seule fierté c’était d’être une autre espèce. Nos instincts faisaient de nous des héros. La nature, seule, avait jamais eu de droits sur nous et méritait notre respect. Le verre vide retombe sur le bois quand les épaules de Nikolaï se balance en avant. Et regarde nous. Il parcourt le décor des yeux, où tout respire un luxe caché, une élite qui ne peut vivre que la nuit. Pour le progrès, pour l’égalité, pour la justice, tous ces préceptes humains que nous avions bannis de notre île, notre gouvernement offense les fondements de notre nature. Pire, il met en péril des millénaire d’équilibre pour jouer aux humains. La flamme allumée aux creux des iris, Nikolaï s’exprime avec ferveur, l’index retraçant la paroi de sa boisson.
JEAN KLEIN
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Jean Klein
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Sam 11 Fév - 19:00
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Merci Il cligne des yeux détourne le regard passe une main contre sa nuque et écorche un sourire mal à l'aise dans son élément il est du genre à taper dans le dos et en rire haut des compliments qu'on lui donne, Jean.
Mais Merci un merci solennel comme si on remerciait son service mais qu'a-t-il fait ? rien qui ne vaille de lui remettre une médaille.
et il te trouve bien modeste c'est joliment dit les histoires des autres que l'on narre au gré du récit il t'imaginait peut-être un peu plus exubérant ? Les épaules de Jean s'affaissent, il se sent un peu plus à l'aise.
Un gin c'est très bien alors il ne dit rien ses iris dérivent dans les plis de la veste de laquelle tu sort un de tes trésors.
C'est mieux comme ça quand tu le déplies et lui sert sans plateau sans d'autres mots Jean regarde c'est fragile et délicat qu'est-ce qu'il veut qu'il fasse avec ? est-ce juste pour ses yeux ? qu'il détail et s'en repait avant de lui dire adieu ? ou est-ce une offrande ? lui offrirait-il au moins quelque chose d'aussi précieux ? C'est un peu comme un enfant avec toutes ses annotations qu'il a accouché après mûr réflexion. Non ça doit juste être pour voir on ne donne pas quelque chose d'autant aimé pas avec la désinvolture qui accompagne son ton de Nikolaï qui attrape son gin.
L'agitation des doigts de Jean cesse, ils agrippent le petit verre trinque à ce beau jour qui danse dans cette nuit Jean boit à son tour juste un peu pour lui c'est comme si il trempait tout juste ses lippes de quoi a-t-il peur ? il ne sait que trop bien quand sa voix porte les relents qui nourrissent ses veines ce n'est pas beau non.
Et tu parles Nikolaï, et Jean, Jean écoute, il te regarde boire, et te suis par mimétisme juste un peu pas de beaucoup, trop nerveux à l'idée de passer lui-même aux aveux.
Il ne dit rien mais est pendu à ton théâtre c'est bien vrai ce que tu dis et alors que le climax de la pièce approche regarde nous des picotis se couche contre son cou. nous ce que tu dis de nous il ne sait vraiment s'il est d'accord oui il l'est un peu mais à ce point ? Jean n'oublie pas d'où il vient avec le respect qui va avec des lois au dessus de nous il se demande si Nikolaï à déjà vu un cadavre déchiré nu et aux yeux nuageux s'il a déjà vu les femmes battu en pleure entre quatre murs à raconter leur malheur Jean dans un monde meilleur il serait d'accord sur tout et lui même il pense qu'il devrait avoir un peu plus que ce que cette île lui offre un échappatoire quelque part ou il pourra enfin se sentir fort et ne plus seulement faire semblant et c'est vrai que ton journal sur ce point est rassurant mais ce ne sont à la fin que des mots sur du papier fin. Est-ce qu'il est vraiment de ceux qui se plongeraient à bras le corps dedans ?
Jean est un couard et même tout ce qu'il pense là ses pensées s'emmêlent il ne sait comment les dire sans passer pour un non croyant pour un hypocrite qui aime qu'on le brosse dans le sens du poil tant qu'il n'a pas à répondre aux actions suivant les mots. et puis pour lui pour lui tu es encore... cet illustre auteur qui fait briller ses yeux et même s'il a ses doutes tu parles avec tellement de chaleur qu'il est difficile de te donner tord Jean se dit peut-être que c'est lui qui pense trop et qui ne voit pas ce monde cette image qui émane de toi. alors d'une voix peu assurée comme un enfant qui pose une question simple et pourtant...
A quoi il ressemblerait ce monde Nikolaï ?
Et pour une fois depuis le début de cette rencontre son regard perce le tiens, il cherche une bouée de secours quelque chose qui le rassure, qui justifie qu'il ment demain en ne disant rien de la localisation de ce lieu à ses supérieurs (même si sûrement eux même y ferme le yeux) qu'il continue de se mentir à lui-même aussi à vouloir croire que c'est avec plus de pouvoir qu'il serait content, enfin, qu'il se sentirait vivant.
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Jean Klein
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Dim 12 Fév - 15:43
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Nikolaï a la goule désinfectée par les gorgées. Il n’a pas quitté son manteau. Le froid lui donnerait des somnolences. C’est encore un môme qui rechigne à ranger ses deux quilles dans le futon. C’est pour ça qu’il l’a fait installer dans son bureau ? Il divague a demi. Il palabre, ça lui assèche la gorge, même que parfois les vibrations dans sa pomme d’Adam le dérangent. Il a commencé à dépeindre des idéaux qu’il a chevillé aux corps, la maille de chaînes qui porte chacune le nom d’un ange gardien.
Pas d’écho dans la silhouette vigilante de Jean, une moue raturée par quelque chose que Nikolaï appelle circonspection. Un truc ennuyeux, qu’on confond avec le doute, et qui oscille comme un balancier, qui ressemble pas mal à la gueule des banquiers quand l’ours noir ouvre l’attaché-case et la gueule pour son dernier plan d’investissement. Il n’y a pas de surenchère et les flatteries se sont estompées. Nikolaï, il arc-boute l’échine contre le dossier, les babines tordues dans un sourire paresseux.
« Le gin serait remboursé par la sécu déjà… » Avec l’index, il tapote sur son verre en mimant s’il-te-plaît dans la direction du serveur. A traits bruyant l’écuelle se remplit, illumine les traits du brun qui mordille les lambeaux d’ongles qui lui restent. Les grands cils fournis papillonnent sur les lumières ambrées, des réponses, des réponses… Il aurait peut-être du boire moins. Il aurait l’air moins con. Il adresse un sourire contrit à Jean. « Je suis mal placé pour répondre mais… » La langue râpeuse presse les lèvres pour implorer de retenir les mots. Niko sait qu’écrire. Il sait même pas écrire pour lui-même, il écrit que pour les autres. « … » Il boit. Le jour où le monde sera comme son journal l’écrit. Il n’y aura plus de journal à écrire, et sans journal Nikolaï ne sait pas bien si son existence a un encore un sens. L’ours noir ébroue le corps, frotte sur les coudes avec ses phalanges osseuses, un rire embarrassé avant de jeter un paquet de cigarettes en travers du comptoir, les pieds déjà par terre. « J’ai envie de fumer et j’en ai marre de parler. »
Il marche droit sur le fumoir. Dehors, c’est sûr il va piquer du nez droit dans le caniveau. Le pas léger, Nikolaï a retrouvé l’air guilleret et sifflote les notes d’une vieille mélodie. Parfois, il passe un coup d’œil par-dessus l’épaule pour s’assurer d’être suivi. Ses ongles grattent le fond de la couture des poches.
L’espace est vitrée, vaste et encore inoccupée. On peut s’appuyer sur des tables ou s’étendre sur des divans en velours prune. Nikolaï préfère la station de bout. Il embrasse la tige de tabac et frappe du talon le rythme du jazz qui joue pour le club. « Qui est tu Jean Klein ? » Pour poser des questions profondes à huit heure même pas dépassée. Il fait craquer sa nuque des deux côtés et expire une bouffée empoisonnée. « D’où est-ce que tu viens ? » Des quartiers qui sentent la pisse ou bien ceux qui fleurent bon les bosquets entretenus ? Curieux, l’ours laisse tomber la cendre au fond d’un cendrier argenté creusé dans le bois.
JEAN KLEIN
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ahah c'est bien vrai ça il pourrait s'endormir pour de bon abandonner son corps contre le comptoir ne se lever que tard le soir et sur le chèque pas son nom mais celui des plus grands pour qu'il puisse s'enfoncer un peu plus plus bas que maintenant et alors que tu en demandes un autre il fini le sien d'une traite et avec une certaine précipitation pour lui aussi lui aussi suivre le mouvement, d'un doigt, héler un autre traquenard pour son esprit ou peut-être pour se préparer aux réponses qu'il ne veut pas entendre car il faudra prendre parti.
Et il t'épie quand tu n'as d'yeux que pour l'alcool qui s'en va ronfler de la bouteille au verre, tes doigts ne t'en remercieront pas, es-tu sur les nerfs ? se ronger les ongles c'est une manière d’évacuer le stress ça lui rappelle les gamins en interrogatoires, que l'on cuit et qui, en contre-partie, bout en dehors d'eux. ah il n'aura pas sa réponse n'est-ce pas ? il en est désolé il t'a mis au pied du mur à vouloir tatillonner autour de ce rêvé futur. Jean regarde son verre à nouveau plein.
Tu te lèves c'est mieux comme ça le paquet entre vous deux tu ne prends pas ton premier né ? il le replie soigneusement et le range dans une poche devant, Jean attrape son rencart quelques centimètres à boire puis enfin t'emboite le pas Il évite de faire dévier sa vue sur les têtes qui pourraient être connues il ne veut pas savoir qui vient ici s'il y a de la hiérarchie ou de ceux affichés dans leurs dossiers couleur danger.
Et de cette belle couleur tu sembles en prendre les teintes avec ton ton qui imite les oiseaux l'injure a du être vite pardonnée tu ne semble pas fâché que Jean ne sache pas déjà à quoi ressemblera ce monde que vous courtisez tant.
Dans cette pièce à part il n'y a que vous deux Debout, tu restes Jean aimerait s'affaler mais fait le piquet il plonge sa main libre dans une poche arrière de son jean en sort tout un petit matériel. ça l'arrange bien de baisser les yeux quand tu demandes qui est-il tiens tu n'as donc vraiment pas fait de recherches ? peut-être au final que toi aussi tu avais un peu peur que tes auditeurs favoris ne soient pas aussi reluisant que l'on aimerait. tout du moins s'il peut se qualifier ainsi... favoris ? les joues de Jean prennent des couleurs on dira que c'est la boisson faussement concentré sur sa feuille et son tabac, il a l'impression d'être dehors par beau temps du temps en arrière et même du présent lorsque même avec des lunettes de soleil il courbe l'échine et que les rayons mordant viennent taper sa peau c'est à lui de cuir il n'a pas l'habitude alors il prend son temps pour humidifier tout du long le bout de sa feuille bien remplie du bout de la langue, avant d'abattre le papier trouble le replier pour enfermer dans le carcan.
Est-ce que tu veux l'encadrer dans un paragraphe ou juste savoir à qui tu as affaire vraiment ? mais Jean lui non plus ne veut pas répondre à ce qui nous décevra sûrement enfin c'est ce qu'il pense mais vous n'êtes que deux dans cet espace si on ne compte pas la musique de fond c'est propice aux confidences il a pourtant à peine bu mais ça ne peut pas faire de mal de débiter des demie-vérités :
Chant et os, d'une famille très croyante (pour ne pas dire sectaire), rien de reluisant, Jean mais ça aurait du être Jeanne...enfin c'est pas bien important (si ça l'est) en vrai c'est mieux de ne pas s'attarder sur moi (pourquoi il est le sujet de cette question ?), je n'ai fais que suivre une voie...rien à voir avec toi qui a construit la tienne, (oui revenons-en à toi, Nikolaï) il faut de la hargne pour ça, je suppose que c'est ce qui me plait dans tes écrits, cette poigne, cette opulence dans l'ardeur...
Lui aussi à envie d'enfoncer les cœurs Il boit boit la moitié de son verre et puis tapote sa clope toute prête avant de la mettre dans la gueule Jean dessine le contour intérieur de ses poches, de deux doigts cherche l'éclat de son briquet mais ne le trouve pas, il doit être dans son manteau sur le portant à côté du bar, il baragouine alors les lèvres tordues par cette étrangère qui pourtant est une grande colocataire de celle dont on jette les affaires par la fenêtre de temps en temps pour les remonter par l'ascenseur le jour suivant.
...du feu ?
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Jean Klein
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Lun 13 Fév - 11:26
arc-en-ciel dans un trou noir
Nikolaï a l’avant-bras soudé à la table et les quilles raides qui frottent sur les lattes. Il écoute assidument sans en donner l’air. Habitué, il laisse son regard dévier le long du décor : les moulures avec leurs grosses pattes à l’articulation des angles, le sourire prospère du règne animal encadré dans un bois sobre, le chassé-croisé des convives pas pressés au-dehors, les volutes blanches qui s’étirent paresseusement jusqu’à disparaître…
Le clopes de Jean, elles sont toute rafistolées, faut coller les doigts contre le tabac puis la feuille, y mettre la langue rose humide, faut triturer pour pas en faire un cône – parce que Jean n’est pas un fumeur de joint ? Nikolaï est brouillon, pas habile aux travaux manuels, entre ses doigts, les choses éclatent et déchirent. Le soin méticuleux de Jean l’intrigue presque plus que ses déclarations.
D’ailleurs ce n’est pas reluisant qu’il murmure le blond. C’est pas important la famille, cette entourloupe sur le nom, la somme des choix qui l’ont conduit ce soir à Geolis et Nikolaï penche la tête. Si ça l’est. Il se sent vieillit par les mots choisis, hissé sur le genre de piédestal qu’il fuit, les dents se serrent et le rire camoufle maladroitement le léger vertige d’être une imposture. Un coup d’œil affolé pour le verre bientôt vide et il balance les épaules en avant, rampe sur les coudes pour approcher la tête attentive de Jean.
« C’est un peu… un raccourci ? » Les prunelles se coincent à l’angle des amandes quand le nez se tord avec les lèvres. Oui voilà. C’est bien manichéen. Que Niko aurait eu le beau rôle dès le départ et tout est blanc, tout est noir. Mais non, tout n’est pas aussi limpide que le gin et lui-même en manque pour s’éclaircir la voix. « Je suis tombé dans le journalisme un peu par hasard, tu sais. »
Sans y penser, il sort le zippo argenté en soulève le clapet, la pierre s’enfonce dans le pouce et fait chavirer la flamme vibrante. Encore, sur la mine pensive s’étale la risette tranquille des jours ensoleillés passés à sauter de club en club, se métamorphoser d’une heure à l’autre, armé tantôt d’un sifflet, tantôt d’affiches de campagnes enroulées sous l’aisselle. Il aimait vadrouiller et quand on allumait le poste de radio grésillant de la cafèt. Il adorait la grande effervescence de sa jeunesse.
« Moi je voulais être libre. Comme j’étais jeune et con, je pensais que la liberté c’était faire tout ce qu’on veut. » Nikolaï exhale la fumée. Il est bien encrassé maintenant par les responsabilités et un métier qui colle à la peau mieux qu’un premier béguin. « Comme je suis toujours jeune et con, je suis plutôt fier d’écrire ce que je veux. » Il éclate en rires sonores, ça pourrait faire trembler les murs, la tête renversée et les yeux hilares fermés. Les doigts viennent enroulées l’épaule de Jean-Jeanne, c’est très important ou pas du tout, pour le presser une seconde. « Tiens Jean. Toi. Toi. Tu voulais être quoi quand t’étais môme ? t’avais des frères et sœurs peut-être. »
Le voix rehaussée d’un degré (d’alcool), Nikolaï longe la pièce en tâtant les murs cassé en deux. Avec les phalanges, il sonde : plein, plein, plein, creux. Il appuie aux coins, ça fait tomber la planche qui révèle un bar d’appoint d’où il peut sortir une à une les bouteilles, le genoux par terre. « me semblait bien que y avait une planque… » Il lance un clin d’œil espiègle à Jean, intercale les bouteilles entre ses bras, comme les doudous qu’on préfère, avant de se justifier avec orgueil. « J’aurais fait un bon chasseur de trésor non ? » Il débarque son chargement entre eux, rattrape l’indus abandonnée sur le rebord du cendar. Nikolaï dévisse un bouchon avec satisfaction.
JEAN KLEIN
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Mer 15 Fév - 20:49
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Par hasard ? il cligne des yeux il n'aurait pas pensé pour Jean tout est toujours tout tracé l'on marche le long des chemins que nos aïeux ont dessiné sans se poser de questions marche, marche en avant.
La flamme qui vacille allume vos tue-poumon Jean tire et soupir un petit nuage qui vient entre vous deux naviguer, se coincer avant de s'évaporer mais l'odeur tant appréciée elle est toujours là et ton nuage à toi ne sent pas l'âme désabusée comme le siens il y a une certaine tranquillité qui s'y installe vient obscurcir ses pensées.
Libre tu ris Libre de faire ce que l'on a envie et à défaut, de le dire tout haut comme si on le souhaitait comme si sainte Haklyone pouvait y faire quelque chose à nos coups du sort.
Tes doigts contre son épaule perce l'image ses iris ce qu'il voulait faire enfant il n'y a jamais pensé avant est-ce qu'il s'en souvient seulement ? non lorsqu'il était petit il baissait les yeux ; on aurait pu croire qu'il fut choyé étant dernier enfant mais Jean n'était pas Jeanne il n'est que bon dernier d'une fratrie qui avec ou sans lui aurait dansé la farandole lui il n'est qu'une paire de chausson quelque chose qui s'use avec le temps que l'on prend que l'on jette.
Jean à un frisson il se souvient maintenant mais il ne le dira pas il voulait être prêtresse avant d'apprendre qu'il n'avait pas le bon genre pour ça.
(comment aurait-il pu savoir il était si petit et il se souvient de sa mère qui le prenait en photo en répétant Jeanne Jeanne regarde par ici dans l’œil de l'appareil peut-être que c'était un des seuls instants ou Jean avait sourit pour de vrai c'était avant de tout savoir sur les terribles histoires et sur son futur triste soir car Jean était un pleutre à qui on a dit d'être vaillant et lui... lui de dire merci papa et maman)
J'y ai jamais pensé comme ça, j'ai toujours suivi la voie que mes parents ont choisi pour moi. Le respect de nos ainés c'est important, les parents savent ce qui est bon pour leur enfants...
Il regarde son verre toujours pas fini, c'est ce qu'il aime se dire, pour justifier de faire le minimum dans sa vie, ne pas prendre les grandes décisions, même maintenant tout faire pour ne pas monter en échelons ne pas avoir envie d'avoir des responsabilités malgré les dents qui claquent en résonance dans l'oreille de ses même parents qui même loin, loin, sont assez proche dans le creux de sa caboche répète les mots entre dégout et injonction. Comme quoi, au final, il avait réussi alors qu'il fini son verre, et que tu rases les murs, à désobéir sans jamais le dire.
Il a le vague à l'âme mais ta bonne humeur prend le pas alors que tu découvres la cuve spéciale ça détourne son attention de son introspection il tire une latte et fait deux trois o avec la fumée avant de finir de l'expirer.
Je n'en attendrai pas moins de toi, tu l'es un peu déjà non ? j'en sais quelque chose.
Jean échappe un rire gutturale avant d'ouvrir ses grands yeux bleu tel l'océan qui se retire avant le raz-de-marée, il retire sur sa cigarette on te tournant le dos voilà qu'il est à deux doigts de vendre sa peau il faut qu'il fasse attention Nikolaï possède la désinvolture qui nous ferait avouer tout nos méfaits.
Il tend le bras, et d'un doigt, pouce son verre vers toi serre lui en une encore plus pour t'accompagner qu'autre chose quitte à dire des conneries autant que tu sois un navire après le chavirement faut dire qu'il est assez confiant pour mieux tenir le comptoir que toi, après tout, ce n'est pas ta saison.
La liberté....c'est d'être en paix...tout le reste, que des devoirs et des cases à cocher, c'est comme ça dans cette société... Il lève les yeux au plafond en soupirant, clos ses paupières un instant, un rictus vient habiller son visage, il a l'air peiné, sans pouvoir l'expliquer, c'est juste sa donne usuelle, même s'il s'est connu plus troubadour que ce soir, mais bon si j'étais libre je sais pas ce que j'en ferai.
C'est effrayant de laisser libre court à notre imagination.
(c) opalescence
Jean Klein
Invité
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Jeu 16 Fév - 17:48
arc-en-ciel dans un trou noir
La fumée s’étiole pour mieux se reformer sur la commissure des lèvres. Qu’il faut en vomir des tas de litres longtemps, à en avoir le nez bouché et la voix éraillée, pour mieux ressembler à Gregor et ses doigts tout jaunes d’avoir préféré les gitanes qui tachent les phalanges à la vie, à la mort.
L’écho du rire de Jean est un peu moqueur, un peu sarcastique, et l’ours espère que c’est d’être complice de ces souvenirs non-partagés. Ceux, où qu’on se sent toujours bête de retrouver au plafond à trois heure quarante-deux, pour pas de raison mais qui lancinent dans le crâne à la manière des mauvaises cuites.
Nikolaï étreint l’épaule, les puits saphir et déjà s’évapore pour trouver de quoi de nouveau remplir la cuve, le regard harponné aux menuiseries placardées sur les murs. La vie de Jean ressemble à un carnet liaison vierge du vermillon assassin, puis il y a les viocs qui savent mieux, faudrait pas dépasser de la boîte à chaussures.
Ca lui fait froncer le nez, lui, ne se rappelle pas d’avoir eu une voie à suivre.
Madame Everest, elle a de la poigne, sans doute que quand elle tire sur la laisse, sa marmaille pose les mains de chaque côté du couvert sans faire de chichi. Pourtant Madame Everest elle aime dire. Grouillez-vous de me foutre le camp d’ici mes grands sots.
Et Nikolaï est parti comme les autres, par la porte au vernis écaillé du taudis. Peut-être… Sa voie à lui c’était la sortie et que depuis il ballote au grès des événements et des rencontres. Il lève un index en l’air de la main libre, trace une spirale contrariée qui fend le nuage de nicotine.
« Ils savent, ils savent... ils doivent inventer parfois. » il peut pas s’en empêcher, c’est plus fort que lui de renchérir sur une boutade. « Si on te met un gamin dans les bras. Tu sais, toi, ce qui est bon pour lui ? » Malicieux, l’ours noir préfère encore se dire qu’il aurait sous le coude quelques brouillons d’aventures à conter pour voir les yeux ingénus grossirent comme des baudruches.
Contenants, flasques, digeos, liqueurs, … clinquent en bruit de verroterie et Nikolaï a les idées qui brassent de concert. Oui, dénicher les trésors, déterrer les secrets, comme un mantra mais pas pour la presse à scandale ou faire les commérages dans l’encadrement de la porte de la cuisine. Juste pour se targuer d’être un pionnier de l’exploration de la vérité, cette grosse boule à facettes qui ne scintille jamais de la même manière.
Il lève le nez haut, passe le flacon d’une main à l’autre pour que spiritueux rampe aux parois en bruits aqueux. Il sert, une main dans le dos comme il a souvent vu faire pour les grands crus, garde l’oreille attentive au nom de la liberté, et puis de la paix, parce que les concepts finissent par s’additionner ou se confondre, façonnent des idées bigarrées.
Il aime, Nikolaï, le voir lever les yeux au ciel comme pour se soustraire à un fardeau secret, peut-être que les sanglent lui brisent les épaules, lacèrent dans les omoplates depuis des jours ou des années. Il avale doucement, dans son regard, on peut apercevoir qu’il se sépare des compassions baveuses dont personne ne sait quoi faire, surtout ceux qui les reçoivent. La tête penche et deux arcs de lune rieurs viennent balayer le sérieux d’une mine grisée d’ivresse.
« Etre en paix… » Avec qui, avec quoi, combien de temps. Il pense Nikolaï que la paix c’est temporaire, qu’il a fait couler assez d’encre pour savoir que le monde s’avale lui-même, finit toujours par s’effriter et se reconstruire. Puis que c’est un grand bordel qui ressemble aux sables mouvants, que c’est dur de coller tout cet imbroglio à l’apaisement mortel qu’il imagine derrière la paix. « C’est pas d’être libre qu’est beau, c’est d’agir comme si on l’était. » Des fois, il faut juste en donner l’impression et puis le monde, comme un domino bien aligné, s’incline. Les iris brunes se vissent sur Jean et il colle les coudes dans le bois pour continuer à faire bouger les mains. Il écrase le mégot au fond du cendrier, le bruit de chuintement ravit ses oreilles. « Et les gens s’habituent, tu sais. A tout. Même quand ils pensaient que ça ne conviendraient jamais. »
Il décolle le bassin de la table haute, glisse les pouces dans les poches, sans trop réfléchir parce qu’il se dit que ce n’est pas la peine, qu’il a laissé les tourments au fond du verre, ce soir encore. Il tourne le dos, regarde la peinture d’où un fauve le toise, les yeux plus ambrés que la réalité ou le bourbon.
« Jean. On devrait faire quelque chose. Ca fait trois ans. » Qu’il parle du journal ou de cette relation épistolaire à sens unique, il a les canines qui creusent un sourire élargi. « J’avais pensé à une énorme pièce montée mais je déteste l’idée que quelqu’un chante. » Oh oui, il déteste le bruit des comptines enfantines qui rythment l’année de façon plus martiale que la ronde des miliciens.
JEAN KLEIN
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Jean Klein
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Lun 20 Fév - 19:22
Un arc-en-ciel dans un trou noir
à en boire tous tes mots
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02/99
Inventer ça serait plus beau que tout ce que l'on raconte ça ne soit que des bobards pour faire peur ou donner envie d'écouter lorsque le martinet n'est pas suffisant.
Mais pour Jean c'est bien vrai ou il vaut mieux car qui est-il sans l'avis de ses parents ? qu'un prédateur paumé qui s'assume pas dans sa peau c'est terrible il n'aime pas y pensé il préfère croire que les dés étaient déjà tirés.
Ouai...
Pour le mômes Il va pas s'éterniser sur pourquoi oui ou non il sait juste qu'il saurait quoi faire avec oui c'est sûr il a du vécu, à son âge c'est le bon âge pour avoir de la marmaille faudrait juste qu'il trouve la belle pour cela... mais il sait ce qu'il leur dira fin ça dépend de ce que la nature leur donne déjà c'est pas le même discours pour un prédateur qu'une proie... Jean laisse un rictus flotter contre son faciès, il s'imagine avec toute une ribambelle il a l'amour des grandes familles, comme celle d'où il vient et comme ça sera lui le chef (cette fois) alors il pourra les pousser dans le chemin qui leur convient le mieux, sans leur raconter des histoires de femme brûlée qui faudrait canonisée.
Tu t'improvises barman et ça lui plait, tu y mets même les formes, bientôt son verre se rempli et tu as à peine fini que le voilà qui porte à ses lèvres le breuvage, la clope dans l'autre main, il prend son temps pour déguster, fronce un peu le nez, puis continue de boire, alors que tu le reprend ; c'est peut-être un de tes talents de disséquer les mots de Jean.
Oui tu as raison, il le sait mais il n'y arrive lui-même juste pas, à agir comme si tout lui tombait dans les bras, lorsqu'il le fait en générale c'est là que tout tourne au vinaigre pour lui. Il y a une peur qui le prend à bras le corps, de sortir du sentier battu il aime ses petites manies ses habitudes et ses échecs ça fait tout parti de sa petite vie même si ça serait bien quelques victoires parfois... un peu comme aujourd'hui quoi, ou il est en bonne compagnie à tes côtés toi... un peu son idole et alors que tu écrases ta clope il ne peut que penser que parfois l'adage ment et qu'il fait bon de rencontrer ceux pour qui on vendrait mère et enfants. trois ans déjà...
Hmm...
Il reste un fond dans son verre, il jette un coup d’œil à la toile sur laquelle tu as posé ton regard, lui fini sa cigarette jusqu'au bout du bout, il n'aime pas gaspiller c'est que le tabac c'est pas donné.
Pourquoi tu n'écrirais pas un livre ? les best-seller, y a rien de mieux pour faire vaciller une société...tu pourrais organisé par la suite des lectures et des rencontres....en y ajoutant quelques personnalités politiques qui vont dans notre sens...je t'avoue que je suis pas trop théâtre c'est un peu...
Il fait un petit moulinet du poignet pour imager sans parler, sourire en coin, sûrement que tu dois comprendre. Elle en meurt enfin, sa clope, après une énième latte, il l'échoue dans le cendrier.
Les gens pourraient s'habituer à ça aussi...un nouvel ordre établit, je suis sûr qu'il y a plein de proies traditionnelles qui aime assumer une position inférieur et souhaitent être dorlotées comme les choses fragiles qu'elles sont.
Un peu comme la majorité des femmes qu'il pense, mais ne dit pas, il ne connait pas trop ton avis sur la chose, et une chose à la fois, c'est déjà bien, il préfère quand c'est toi qui aborde les sujets qui fâchent, pour qu'il puisse ensuite voir le terrain sans avoir à tâter comme un chien qui flaire la bonne piste contre laquelle aboyer.
Tu ne bois pas ton verre ?
Et il lève le sien qu'il fini sans précipitation. Oui c'est mieux si c'est toi qui fait tout lui il veut regarder de loin, comme il le fait si bien, fermer les yeux, il le peut, mais mettre la main à la pâte ? Il porte un uniforme qui lui colle à la peau, un peu comme un collier, il appartient déjà à une autre entité, il n'est pas sûr d'avoir le caractère pour jouer dans deux cours de récrée. Mais si c'est toi...il regarde le fond de son verre...si tu veux bien de lui...peut-être qu'il pourrait faire un effort pour une fois, viser là où il sait qu'il ne doit pas.