haklyone
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Like a spell engraved on the skin (Aadhya)
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Caspian Matkovic
Maison de la Lune et du Sang
Caspian Matkovic
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Jeu 3 Nov - 20:45
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La nuque craque, Caspian sourire aux lèvres, Caspian comme un soleil. Profiter d’une journée de repos pour venir d’un doigt, caresser les reliures épaisses, faire s’élever les poussières dans une brume euphorisante. Caspian ne lit pas beaucoup, Caspian n’a pas le temps de lire mais aujourd’hui, l’uniforme impeccable de la Milice a été doucement reposé sur le dossier pour endosser les vêtements sombres de l’homme qui pour une fois, n’a aucune responsabilité sur les épaules.

Dans la bibliothèque de Lunapolis, le fennec se perd un peu, entre toutes ces rangées de libres, entre ces immenses tables où travaillent les étudiants. Un sourire en coin, un regard pour les bouquins de science-fiction. Un autre pour les romans d’amour sans oser s’y intéresser. Dans une joyeuse pensée, les mains s’arrêtent sur un épais livre de droit.
Pour Alexis. Et ses études interminables. Livre calé sous le bras, le milicien désespère pourtant de trouver quelque chose [i]pour lui[/b].
Un regard de trop sur les grandes tables à moitié remplie. Un regard de trop et la carcasse se fige, l’impression de chuter d’un étage. Deux, mille. Remonter et tout recommencer. Le souffle coincé dans la gorge, les lèvres crispées avant de se forcer à respirer.
Aadhyasri.
A quelques mètres, le dos tourné, le dos bien droit (toujours bien droit) contre le dossier de la chaise. Le visage se tourne légèrement une seconde et Caspian n’a plus aucun doute.
L’envie de fuir en courant, de dévaler la pente. L’envie d’approcher, de tout ravaler. Le livre malmené entre ses mains indécises, mais il n’y a finalement qu’un sourire pour gagner la lutte ; se dire qu’il peut bien se rapprocher encore un peu.
Jouer le jeu. Hocher bien sagement la tête et s’inquiéter de la vie, du temps qu’il fait ; des amours passagers et des bagues accrochées à la chair comme des barbelés.
Caspian secrètement ravis alors que ses pas le mène droit devant, s’arrêter à quelques centimètre à peine (quelques millimètres) de la femme qui lui fait dos, celle qui ne l’a pas encore vu. Le corps se penche, comme aimanté, une mèche blonde trop longue vient lui chatouiller le front, s’échapper de son chignon haut.

« Aadhya. »

Qu’il chuchote au creux de l’oreille. Un peu trop proche, pour ne pas faire de bruit dans l’immense salle qu’il se dit (pour être un peu plus proche). Comme un mot roulé mille fois sous la langue, au goût enchanté des lendemains d’été. Aadhya Aadhya Aadhya inlassablement il voudrait recommencer, se dire que rien n’a changé.

« Qu’est-ce que tu lis ? »


D’une voix trop douce, à peine un murmure. Comme un enfant trop collant, il n’ose pas reculer, les mains venant s’ancrer sur le dossier de la chaise, le corps un peu courbé pour observer les écritures se mélanger par-dessus elle, s’avancer encore.


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Caspian Matkovic
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Aadhyasri Mehrothra
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Ven 4 Nov - 15:12
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Caspian & Aadhya
Les doigts effleurent les vieilles reliures usées ; mirettes couleur noisette parcourent les lettrages dorés gravés à même le faux-cuir des bouquins, tous bien rangés sur les grandes étagères de la bibliothèque. Un grand sourire a étiré les lèvres, la peau se plisse aux coins des yeux ; légères ridules complices d’un rare moment de bonheur. L’arôme particulier de tomes aux pages usées et jaunies par le temps flotte dans l’air, donne à l’immense pièce un semblant de vieillesse, de grandeur ; comme ces immenses bibliothèques antiques, celles imaginées et décrites par les poètes et les auteurs qui couchent sur papier des contes tout droit sortis de l’imaginaire.

C’est qu’elle adore cet endroit, la petite Aadhya ; c’est un lieu tout spécial, où elle aime se réfugier lorsque les choses ne vont plus. Après les disputes envenimées entre les parents, après les bagarres fréquentes entre les frères qui ne s’entendaient jamais entre eux, après les remontrances qu’on pouvait bien lui faire parce qu’elle n’agissait pas toujours comme on attend d’elle. C’est comme son sanctuaire ; les pages des bouquins aux mots effacés par le temps, son échappatoire.

Alors elle s’est éclipsée en douce de chez elle, sachant pertinemment que, de toute manière, qu’elle le fasse ou non ne changerait en rien la soirée qu’elle passerait ; toujours la même chose, avec sa famille dysfonctionnelle. Ce n’était même plus la peine d’essayer de les raisonner, de les empêcher de frapper ou de crier.

Jamais ils ne changeraient.

La seule pensée suffit à arracher un soupir quelque peu exaspéré à la jeune femme. Mais elle la chasse bien vite, se reprend ; repose son attention sur les titres qu’elle parcourait du bout des doigts depuis son arrivée en ce lieu. Et voilà qu’elle trouve quelque chose qui lui semble intéressant, qu’elle tire le volume aux pages usées de son étagère et l’examine un instant, avant de se décider à se poser dans un coin plus ou moins peuplé de la bibliothèque, à l’une des tables vides.

Et elle ouvre le bouquin.

Dès lors, les yeux parcourent les pages vieillies, les mots imprimés noir sur blanc à l’encre un peu effacée. Ils parcourent ce conte fabuleux qui prend vie dans son imaginaire, qui s’anime devant ses yeux comme la plus belle scène d’un film. Et elle s’imagine, elle, transportée dans ce monde magnifique qui n’existe qu’entre les pages de ce vieux tome.

Mais le voyage prend fin abruptement.

Distraite par sa lecture, Aadhya n’avait pas réalisé qu’on s’était approché d’elle. Ne s’était pas attendue à ce qu’une voix beaucoup trop familière murmure son nom à son oreille.

Le cœur bat à tout rompre, d’un coup.

Les joues s’éclaboussent de rouge.

Les yeux s’arrondissent.

Elle n’aurait pas cru croiser Caspian ici, aujourd’hui.

Mais elle sourit, étouffe un petit rire maintenant que la surprise lui passe.

Tu devrais faire attention, Caspian,” qu’elle murmure. “Tu m’as presque fait peur. On aurait pu se faire mettre à la porte, tu sais.

Tigresse tourne la tête vers lui, offre un sourire. Il se veut solaire, radieux, amusé. Mais elle n’a jamais été bonne menteuse. Les yeux trahissent une certaine tristesse – la même qui y réside depuis quatre ans, maintenant.

C’est juste un vieux conte… Mon histoire préférée, qu’un de mes frères me lisait à tous les soirs quand j’étais gamine… Je m’en suis jamais lassée.

Un sourire nostalgique étire doucement les lèvres d’Aadhya, alors que le regard se pose à nouveau sur les pages où était imprimée l’histoire en question. Ça lui rappelait de beaux souvenirs… Tout comme la présence de Caspian si près d’elle en avait ravivé quelques-uns qui lui causèrent un pincement au cœur.

Je pensais pas te croiser ici, je l’avoue… T’es venu chercher quelque chose?

Mirettes brillent soudainement d’une lueur plus curieuse, alors qu’elles se posent à nouveau sur lui, l’observent longuement.

Ah, ce qu’elle aurait aimé être libre.

Mais la bague à son doigt est un rappel constant qu’elle ne le sera pas de sitôt ; peut-être même jamais.
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Aadhyasri Mehrothra
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Sam 5 Nov - 13:27
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Le souffle un peu perdu, les yeux qui vagabondent ici et là ; sur les grains de peau dorés, les boucles brunes qui s’emmêlent. L’odeur des livres submergé par les flagrances vanilles, la langue qui voudrait délivrer mille mots mais n’en sort aucun, cousus à même le cœur ; ça reste là et ça se meurt.  L’envie d’avancer, celle de reculer. Caspian entre gouffre et prétention, mais pour eux (la famille, les chaînes, les responsabilités) il préfère s’exiler, redresse le dos comme un milicien sous les ordres.
Les rires étouffés qu’il espère voir grandir, s’affirmer. Enrobés de douceur exigeante, Aadhya le sourire qu’il n’aura jamais. La chaleur aux joues comme une perfide traitresse, il ne sait pas Caspian, si elle est réellement heureuse de le voir. Ca s’emmêle encore mieux qu’une mèche coincée dans la tresse, le vrilles du cœur inaccessibles et le blond préfère ne pas voir, ne pas savoir.

Un léger gloussement, lui aussi d’une voix murmurée. « Alors tu devrais parler plus doucement. » Chuchoter les secrets et oublier le reste.

Un regard pour la bibliothécaire plus loin, sagement assise derrière son bureau, les lunettes sur le nez, concentrée.
Un regard pour la tigresse à ses côtés et Caspian attire à lui l’une des chaises, s’installe doucement aux côtés de l’autre.

« Je devrais peut-être le lire aussi alors. »
Les yeux sombres qui fixent les mots d’encre noir, s’attarde sur le numéro du chapitre. Il ne ment pas, il veut savoir, se dire que quelque part Aadhya lira probablement les mêmes lignes que lui, en soupirant d’attente devant la page à tourner, de l’histoire à narrer.

Haussement d’épaule, il pose sur la table de livre de Droit. « Pas grand-chose non, mais j’ai trouvé ça pour ma coloc’. » Pour l’aider un peu dans ses études même si lui, il n’y comprend rien.

Doux sourire sur les lèvres, pourtant un peu crispées. Il a mille choses à dire Caspian, mille promesses à tenir et pourtant, il ne s’en souvient d’aucune. Dans un geste un peu triste, les doigts viennent pianoter sur la vieille table en bois.

« Comment tu vas ? Comment vas Ilya ? »
Bien probablement. Il imagine ce dernier, rictus hautain au bout des lèvres. Trop longtemps qu’il ne l’a pas vu lui non plus, n’oserait jamais lui poser la question de lui-même. Ça semble leur convenir, à tous les deux. Eviter les remarques acerbes et les critiques dissimulées sous un lingot d’hypocrisie. Le regard se perd un peu le long de la salle. Il a des choses à demander Caspian, n’est pas sûr de pouvoir regarder Aadhya dans les yeux alors que la question coule dans un murmure, espérant secrètement qu’elle ne l’entende pas.

« Vous avez décidé d’une date ? »


Une date pour briser les espoirs, parsemer les doutes. Une date pour l’engloutir tout entier, sceller les destinés.




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Aadhyasri Mehrothra
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Sam 5 Nov - 21:07
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Caspian & Aadhya
Les mirettes sombres roulent, la tête est secouée doucement, les lèvres s’étirent davantage en un sourire plus amusé que triste. Les fossettes accentuées aux creux des joues, les ridules un peu plus visibles aux coins des yeux. La chaleur timide qui colore le visage s’évapore tranquillement, l’embarras la quitte aussi rapidement qu’il s’est pointé. Bien vite, elle retrouve sa bonne humeur factice, alors que la langue tourne sept fois derrière les dents ; c’est qu’elle aurait voulu répondre, Aadhya, de ces réponses taquines qu’elle avait l’habitude de lui adresser. Mais il y a fort longtemps qu’elle a cessé de le faire ; depuis que cette maudite bague s’est ancrée dans la chair de sa main gauche, rappel constant de sa captivité et des interdits qui viennent avec.

Alors elle ne fait que sourire, tigresse, de ces sourires qu’elle a perfectionnés au fil des années, qui d’apparence semblent parfaitement réels alors qu’ils cachent une vérité entièrement opposée. Et elle détourne le regard, le pose sur ces mots garnissant les pages du vieux bouquin posé sur la table de bois verni ; évite d’observer Caspian, de peur que le cœur ne se serre et la fasse souffrir un peu plus. Mais le voilà qui s’assied, pose son bouquin sur la surface égratignée.

Le cœur se serre quand même.

Mais elle n’en laisse rien paraître, Aadhya, parce que c’est ce qu’on lui a toujours dit de faire.

Elle se contente de poser les yeux sur le tome d’une épaisseur étonnante, en attendant qu’il réponde à sa question.

D’hocher la tête doucement lorsque le blond lui répond que c’est pour sa coloc’.

À défaut d’articuler une réponse complète, la brune souffle un simple « ah, d’accord » d’une voix à peine plus audible qu’un murmure. Les yeux restent rivés ailleurs ; sur les pages usées, sur la table où est maintenant posée la main du jeune homme. Qui pianote légèrement contre sa surface, du bout des doigts ; qu’elle aurait envie de serrer doucement, affectueusement. Tendrement. Mais l’idée est bien vite chassée lorsque les questions commencent à tomber de ses lèvres.

Comment tu vas ?

Terriblement mal, qu’elle aurait envie de répondre. Elle explique plutôt, dans un murmure, que :

Tout va très bien, merci.

Comment va Ilya ?

Tout aussi bien, aux dernières nouvelles.

J’ai cru comprendre qu’il hésitait à se présenter à un évènement qui doit avoir lieu bientôt. Quelque chose à propos d’une grande réouverture…

Et la dernière, comme une épine qui s’enfonce dans le cœur, à peine soufflée, à croire qu’il ne voulait pas qu’elle entende l’interrogation.

« Vous avez décidé d’une date ? »

Non.

C’est la seule réponse qui lui vient, sèche, presque cassante.

Non, il n’y a pas de date. Il n’y a pas de date parce qu’il n’y en aura jamais, de date.

C’était bien ce qui avait été décidé, entre elle et Ilya. Car ni l’un, ni l’autre ne désirait de ce que leurs familles voulaient pour eux. Et quand bien même on leur mettrait la pression, ils trouveraient toujours une manière de repousser l’inévitable.

Aadhya sourit toujours, baisse les yeux un instant sur ses propres mains, sur cet anneau qu’elle aimerait tant retirer et jeter au loin de toutes ses forces ; dans la mer, qui engloutirait avec l’alliance tous les maux qui l’accablent.

Un soupir quelque peu las tombe des lèvres rosées, et elle secoue la tête doucement.

Non… On a pas encore décidé,” qu’elle répond enfin, plus doucement, plus silencieusement, en replaçant légèrement une boucle blanche derrière l’oreille. S’ensuit alors un long silence, parfois interrompu par le toussotement d’un étudiant lambda, posé à l’une des autres tables.

Elle aimerait lui dire qu’il n’y en aura jamais, de date. Qu’elle espère qu’il n’y en aura jamais. Qu’elle ne veut pas marier Ilya, que lui ne veut pas d’elle non plus. Qu’ils ne seront jamais rien de plus que de bons amis.

Mais le cœur se serre et les mots, eux, restent prisonniers de sa gorge.

La seule chose qui l’empêche de dire ce qu’elle pense réellement, c’est la menace qui plane au-dessus de sa tête.

Car les Mehrothra seraient bien capables d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour assurer l’alliance de leur famille à ce qu’eux considèrent comme le « côté fort » des Matkovic. Sacrifier le bonheur de leur unique fille à la poursuite de ce but n’est qu’une étape parmi tant d’autres à leurs yeux.

Alors elle sourit, Aadhya. De ces sourires factices qu’elle a perfectionnés au fil des années. Et après avoir pris une longue inspiration discrète, elle repose enfin son regard sur le fennec.

Sinon… Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus. Tu vas bien, toi aussi ?

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Aadhyasri Mehrothra
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Lun 7 Nov - 12:06
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Les yeux un instant attirés par les fossettes aux creux des joues, n’osant avouer que tout ça, lui avait terriblement manqué. L’envie glaçante d’y faire trainer les doigts, ravalé par la fierté de celui qui se sait éclipsé. Rester à sa juste place, ne pas déborder. Tout renfermer sous la chair meurtrie et les sourires de biais.
Un jour ça passera.
Il se le promet en long et en large, sous les pensées qui s’évadent à minuit, sous les soupires désolés qui frôlent les lippes.
Ça passera. Un jour.
Ça le rassure pourtant, Aadhya ne change pas, les yeux rivés sur le livre de son enfance. Le sourire perfectionné après toutes ces années. Aadhya ne change pas, et ça rend les choses un peu plus ardus. Un peu plus difficile lorsqu’il faut détourner le regard, faire demi-tour. La laisser reprendre sa vie de princesse ; retrouver la sienne dans la posture droite d’un milicien. Garde-à-vous de l’amoureux, qui s’éclipse en retenant les larmes.

Tout va très bien pour elle. Tout va très bien. Caspian hoche la tête. Ravis pour elle, désespéré pour elle.
Mais si tout va bien pour eux, alors tout va bien pour lui. Le blond force le sourire, rayon de soleil factice entre les rangées de livres. Les yeux faussement plissés dans l’espoir de paraître sincère. Il a toujours su faire ; comme elle, parer les émotions de sourire en chiffon.

« Oui l’archange, j’en ai entendu parler. J’ai reçu une invitation mais je travaille malheureusement ce jour-là. »

Il n’ose pas le dire, que côtoyer son frère fait ressurgir les démons. Qu’Ilya sera bien mieux sans lui là-bas, et lui bien mieux sans l’autre ici. Que voir le nom des Matkovic sur l’invitation a fait trembler les mains comme du coton. Qu’être invité comme ça, il n’en veut pas.
Caspian mille chose à dire qui se coince dans la gorge. Non. Un peu sec. Ça le rassure, pas de date, pas de mariage. Ça le rassure et ça l’enrage. Il voudrait crever l’abcès, leur dire de se dire oui immédiatement. Ne pas laisser traîner les espoirs au milieu du champ d’incertitude. Le temps passe et les brèches s’agrandissent, Caspian voudrait pouvoir mettre ça derrière lui.
Il voudrait qu’elle dise oui,
il voudrait qu’elle dise non.

Il hoche pourtant simplement la tête, le regard soudainement rivé à la bague entre les doigts de l’autre. Ça brille de mille promesses, ça crispe les entrailles à n’en plus finir. Incapable de résister, le milicien se penche un peu, finit par tendre un bras sur la table, toucher du bout du doigt l’anneau d’or et d’argent à jamais gravé sur les mains enlacées d’Aadhya sur le papier. Rien ne se passe et une petite moue déçue vient orner les lèvres. Il ne sait pas ce qu’il espérait, peut-être se brûler la peau au contact des rêves abandonnés. Peut-être tout oublier d’un simple toucher.
Le métal glacé contre les doigts qui s’amusent à en caresser la texture dans un geste presque inconscient.

« Elle est belle. Elle va bien avec ton teint. »
C’est vrai, il ne ment pas.
Petit sourire triste. « Je vais bien oui. Beaucoup de travail à la Milice mais je m’en sors bien. Je crois. »
C’est un peu vrai, un peu faux. Il s’en sort bien oui, adore son travail, adore sa Maison, adore la Milice. Les soupires exténués une fois le soir venu ne sont qu’une bénédiction.
Il va bien oui, c’est un peu vrai, un peu faux.



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Lun 7 Nov - 19:34
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Caspian & Aadhya
Elle aurait pu jurer que le temps s’écoulait au ralenti.

Tigresse a le cœur qui bat à tout rompre, la chaleur qui lui remonte au visage et voile les pommettes d’une jolie teinte rosée. Qui contraste énormément avec la honte qu’elle ressent, lorsque Caspian effleure la bague passée à son doigt – celle qu’elle porte depuis quatre ans, maintenant, sans jamais arriver à s’en défaire. Comme des menottes qu’on lui aurait passées aux poignets, cette bague ; une entrave à la liberté qu’elle désirait tant. C’est qu’elle aimerait s’en affranchir et pourtant, ce qui serait si simple lui semble être impossible.

Après tout, le blond était juste là, à côté d’elle, après ces quatre années terribles où ils n’avaient pu se voir qu’à l’occasion. Durant lesquelles chacun a pris ses distances. Ce serait si facile de tout lui dire ; qu’elle ne veut pas marier Ilya. Qu’elle l’aime, lui, depuis toutes ces années et encore maintenant. Ce serait si facile de lui prendre la main, de la serrer avec tendresse, de la porter à ses lèvres et d’y presser un baiser, de le fixer droit dans les yeux et lui murmurer ces quelques petits mots qu’elle avait l’habitude de lui souffler. Ce serait si facile de simplement lui murmurer un Je t’aime, comme au tout début ; comme ceux qu’elle lui chuchotait entre deux étreintes, à l’époque.

Ce serait si facile et pourtant, Aadhya ne peut que figer, les yeux rivés sur la bague passée à son doigt.

Cette entrave que Caspian commente, complimente, souffle que sa couleur s’agence bien avec son teint.

Et voilà qu’elle grimace, qu’elle sourit d’un air quelque peu douloureux, qu’elle souhaite pouvoir oublier avoir entendu ce qu’il vient de lui dire.

Qui dirait d’une chaîne qu’elle est jolie ?

Certainement pas elle.

Mais tigresse se contente de sourire, se compose un masque de bonne humeur, fissuré de tristesse autour des yeux. Un mouvement de tête subtil fait tomber les boucles blanches de la frange devant le regard, un effort pour éviter de montrer à quel point la situation l’attriste, exactement. Car ce n’est pas le moment. Il vient de lui dire que tout va bien ; elle ne voudrait certainement pas lui faire perdre sa bonne humeur.

… T’en es sûr ?

La question roule sur la langue, tombe des lèvres tremblantes.

Elle le connaît, Caspian.

Elle sait qu’il a tendance à sacrifier sa personne au profit d’aider les autres.

Elle sait qu’il travaille fort, qu’il se met de côté lorsqu’il s’agit de la Milice.

Elle est convaincue qu’il se tuerait à la tâche si on lui demandait de le faire.

Et elle s’était toujours inquiétée pour lui, parce qu’elle devait constamment lui rappeler qu’il devrait prendre soin de sa personne. Qu’il devrait prendre du repos, de temps à autres, éviter d’en faire trop.

C’est pour cette raison qu’elle finit par lever les yeux vers lui, poser doucement sa main chaleureuse sur son bras. Qu’elle le lui serre doucement, affectueusement. Un peu comme elle serrait sa main, à l’époque.

Je te connais, Casp’. T’en fais trop, parfois. J’espère que tu te reposes et que t’envisages pas de travailler jusqu’à t’écrouler de fatigue.

Le regard s’adoucit, les lippes s’étirent d’un tout petit sourire inquiet.

Tu devrais vraiment penser à toi, par moments.

Comme elle devrait penser à ce qu’elle veut.

Mais elle ne peut pas, Aadhya, agir sur ses propres désirs.

L’entrave d’or et d’argent à son doigt le lui rappelle à tout moment.

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Aadhyasri Mehrothra
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Mar 8 Nov - 11:47
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Les yeux rivés sur cette chaîne doré, semblant de dignité. Tout d’or et d’argent revêtu, l’horreur des amours perdus. La moue se délie un peu, sourire triste sous l’hypocrisie des mondanités. Des je vais bien, toi aussi. Les petits mensonges s’étirent à l’infini, manque de leur claquer entre les doigts, marquer la chair de filer sanglant. Caspian peu mentir, Caspian sait mentir. Dire oui oui oui à tout bout de champ pour le plaisir des autres. S’oublier un peu dans les sourires des autres.

Une petite question, rien qu’une petite question. Est-t-il sûr Caspian ? Il ne sait plus de quoi ils parlent. D’une bague, d’Ilya, des retrouvailles, d’un livre. D’eux. Les doigts se rétractent, délaissent le métal pour se refermer délicatement contre le bois.
Non, il n’y arrive pas.

Mâchoire crispée, le dos vient fatalement retrouver le dossier dans un soupire exaspéré. Caspian a perdu son sourire, laisse place à l’irritation de sa vie.

« Non. Elle est horrible. » C’est clair, cet, précis. Un peu brusque. Cette bague, il ne l’aime pas. « Elle est horrible, ne te vas pas mais je ne peux pas m’empêcher de la regarder. » Comme la Mort qui frappe à la porte, comme le destin qui s’égosille, comme le fil rouge d’une fatalité toute tracée.

Un peu navré de cet aveu, le blond secoue la tête, finit par retrouver un semblant de sourire. Une main vient se poser contre son bras et il en perd un instant les mots.
Comme avant. Comme un enfant aux espoirs fous, la gorge remplie de rires amoureux.

« T’inquiète pas pour moi Aadhy, je sais ce que je fais, et j’aime ce que je fais. »

Il tente de la rassurer, apaiser les peurs dans un sourire songeur. Les yeux plissés par la douceur, avec Aadhya il ne peut pas s’énerver, renverser les tables et s’insurger.
L’insinuation le percute comme un coup bien placé, légère grimace sur la peau pâle. Comme machinalement, une main vient enlacer celle de l’autre, toujours sur son bras. Y glisser les doigts, y entremêler les soupirs ; comme s’il pouvait revivre. « Tu devrais penser à toi avant de penser à moi. » Il se penche, éclat déterminé au fond des prunelles obsidiennes.

« Pourquoi est-ce que tu restes encore chez tes parents Aadhy, pourquoi est-ce que tu ne voles toujours pas de tes propres ailes ? »
Pourquoi est-ce que tu leur laisse te dicter ta vie, emmêler pour toi les destinés. Pourquoi pourquoi.
Caspian se souvient d’une petite fille les ambitions plein la tête quand plus personne n’était là pour voir. Caspian se souvient qu’Aadhyasri Mehrothra, elle ne voulait pas ça.



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Mar 8 Nov - 17:01
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Caspian & Aadhya
Tigresse a le cœur gros ; il prend toute la place dans sa poitrine. C’est à croire qu’il l’empêche de respirer correctement, que chacun de ses battements est douloureux ; qu’il cogne fort, comme pour lui rappeler qu’il est là, qu’il souffre, lui aussi. Que les mots du blond, qui se veulent doux et rassurants, le fissurent tout autant qu’ils font craquer le masque d’hypocrisie qui s’est posé sur son visage.

Elle n’est pas sûre, Aadhya, de vouloir continuer la conversation.

Ça lui fait plus de mal que de bien ; ça lui fait regretter d’être si faible, de se croire princesse alors qu’elle devrait être reine.

Mais il valait bien mieux ne pas réfléchir aux choses qui nous sont impossibles à changer.

Alors elle prend une grande inspiration, se vide l’esprit.

Reporte son attention sur Caspian qui semble avoir perdu le sourire, lui aussi ; déclare que sa bague est horrible. Que cet anneau d’or et d’argent ne lui seyait guère, mais qu’il ne pouvait s’empêcher de l’observer.

Une lueur d’incrédulité danse en rythme avec l’incertitude dans le regard sombre de la jeune femme, alors qu’elle observe le Milicien entre les boucles blanches de sa frange. Elle ne s’était pas attendue à un aveu fait si brusquement – aussi brusquement qu’un murmure peut l’être. Pas maintenant, du moins. Pas alors qu’ils se revoyaient ainsi pour la première fois depuis longtemps. Mais au fond, Aadhya était bien heureuse qu’il partage le même avis qu’elle. Et cette seule pensée lui arrache un léger sourire. Peut-être un peu doux-amer, mais un sourire quand même.

Un sourire qu’elle finit par lui adresser, en tournant enfin la tête et en posant enfin son regard sur lui, alors qu’il lui offre quelques mots rassurants.

Alors que sa main se pose sur la sienne.

Alors qu’il lui dit qu’elle devrait penser à elle avant de s’inquiéter pour lui.

Alors qu’il lui demande pourquoi elle ne vole pas déjà de ses propres ailes.

Le sourire qui avait étiré ses lèvres se dissipe presque aussitôt, alors qu’un regard incertain se pose sur le visage de Caspian, cherche dans ses yeux la réponse à la question qu’elle se pose depuis longtemps.

Pourquoi ?

Il y avait tant de réponses.

Parce que ses parents sont cinglés. Qu’ils seraient prêts à tout pour l’empêcher de partir. Qu’ils la ramèneraient de force à la maison si elle tentait de se défaire de leur emprise. Ils l’ont déjà empêchée de se trouver un job, d’obtenir de l’expérience dans un quelconque domaine. Elle n’a aucun moyen de se tirer de là, d’échapper à son sort, et cette seule pensée suffit à lui faire froncer les sourcils alors que de petites larmes se forment aux coins des yeux, que sa prise sur son bras se raffermit quelque peu.

C’est que ça l’enrage, de penser à tout ça. Aux opportunités qu’on lui a prises, à l’indépendance qu’elle n’aura sûrement jamais. Aux rêves qu’elle n’accomplira pas, simplement parce qu’elle ne peut pas quitter Haklyone, échapper à l’influence des Mehrothra. Et que quand bien même tenterait-elle la chose, ce ne serait qu’une question de temps avant qu’on la retrouve, qu’on lui fasse amèrement regretter cet affront, qu’on lui martèle dans le crâne qu’elle n’est rien de plus qu’un pion, qu’une marionnette à laquelle on dicte ses agissements de quelques mouvements d’une ficelle.

Je n’aurais nulle part où aller.

Les mots tombent des lèvres. Lourds, chargés d’une colère et d’une tristesse qu’on n’aurait jamais devinées derrière ces sourires radieux qu’elle affiche en permanence.

Je n’ai pas les moyens de leur échapper. Et puis, si je devais partir, ils sont assez fous pour tenter de me retrouver et me traîner de force à la maison.

On la voit, on la ressent ; la colère, la rage face à ce sentiment d’impuissance qui émane de la tigresse. Elle aimerait pouvoir dire qu’elle a un plan, qu’elle pourra se tirer de sa situation bien vite. Mais la réalité est qu’elle ne sait pas comment s’y prendre. Qu’elle ne saurait pas par où commencer, qu’elle ne saurait pas où aller.

Alors elle soupire, ferme les yeux, prend une grande inspiration en un effort pour se détendre.

Ça lui rappelle tout plein de mauvais souvenirs, cette impression de ne rien pouvoir faire, d’être complètement à la merci des autres. Ça lui rappelle les coupures et les ecchymoses qui marbraient sa peau lorsqu’elle était petite – qui la fendent et la colorent encore, parfois –, celles que ni Caspian, ni Ilya ont pu voir. Celles qu’elle ne veut pas montrer, simplement parce qu’elle a honte d’être si faible. De ne pas arriver à se défendre contre ses agresseurs.

Ils ne me laisseront tranquille que lorsque j’aurai traversé la maudite barrière de corail. Ou bien lorsqu’on m’aura mise au repos à la Crypte. Autrement… Ils trouveront toujours un moyen de me garder près d’eux.

La seule personne qui a réussi à leur échapper, c’est Daiam. Le seul de ses frères qu’elle aimait bien ; celui qui l’a pratiquement élevée. Douze ans qu’il est parti ; douze ans qu’elle n’a plus de nouvelles de lui. À croire qu’il a simplement disparu. Peut-être que c’est ce qu’elle doit faire, elle aussi.

Disparaître.

C y a l a n a


Aadhyasri Mehrothra
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Caspian Matkovic
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Jeu 10 Nov - 13:11
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Les étranges trémolos dans la voix, le cœur serré aux battements étriqués ; l’étrangeté de la situation quand un monde entier semble les séparer. Les soupires roulent sous la langue à longueur de journée, la solitude agrippée comme une bouée de sauvetage. Sous le couvert de la nuit et les baisers de minuits, Caspian se dit parfois qu’ils feraient mieux de se libérer, d’avouer les péchés. S’égosiller des choses à pardonner.
Pour leur bien, ils feraient bien tout deux de détourner les regards, s’affranchir des mains serrées à s’en briser les poignets.

Aadhya toujours 10 pas derrière ses frères, le corps frêle et la moue qui s’excuse. Aadhya un temps les yeux baissés, les frères Matkovic dans une incompréhension chamboulée. Pense n’avoir nulle part où aller, nulle part ou s’exiler d’une parentalité piégeuse. Le milicien peiné, l’envie tordante de sécher les larmes, rameuter les armes.
Et lui alors ? A-t-il envie de hurler, la mâchoire crispé de mille vérités. Et lui alors ? Et Ilya alors ? Caspian ne sait pas, non ne sait pas ce qu’il se joue derrière les portes dérobées, derrières les rideaux minutieusement tirés des Mehrothra. Caspian ne sait pas, mais il se doute parfois. N’a jamais pipé mot sur les bleus sur les chevilles, les arabesques jaunis sur les bras quand remontait parfois la soie. N’a jamais vraiment compris, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

« Ne dit pas ça. »
Ne dit pas ça. Les yeux plissés de colère.

Ça le dévore de l’intérieur, les peines glissés entre deux sourires doux. Ça ronges les entrailles, remous les viscères, ces faux semblants teintées de belles paroles.
Je vais bien.
Mais Aadhya, elle ne va probablement pas bien.
Le fennec emprisonne doucement cette main qu’il ne lâche pas, le pouce chaleureux caressant doucement la peau dorée, se penche jusqu’à murmurer comme pour en convaincre Sainte Haklyone elle-même.

« Pour l’instant peut-être, mais c’est parce que tu t’en convaincs toi-même. Aadhy tu es tellement persuadée que tu ne peux pas y arriver, que tu n’essayes même plus. »

La voix gronde, il a tant de chose à dire Caspian, tant de chose à lui montrer ; qu’on peut être grand parfois, dans l’immensité noir des ombres assouvies.
Il s’en veut terriblement de faire ainsi perler les larmes à ses yeux, de remuer le couteau dans la plaie, rafraîchir les atrocités.

Les muscles crispés, le dos s’arque une nouvelle fois pour se redresser, déterminé. Une dernière pression sur la main et il se lève, sans la lâcher. Repousse la chaise dans un raclement interminable, fixe les prunelles noisette avec insistance.

« Viens, je vais te montrer. »
Comment faire pour exister.

Doucement, il l’incite à quitter sa chaise, son livre, son cocon sécurisé. Et sans lui lâcher la main, contourne les tables pour les mener entre deux rayons au fond de l’immense bibliothèque. Les archives Humaines, celles que personne ne lit jamais. Celles que tout le monde maudit en silence. Il n’y a plus personne et Caspian souffle de soulagement, s’arrête finalement au milieu de l’allée pour se tenir face à elle, le museau plissé de détermination.

« Je n’attendrai pas que tu finisses au fond de la crypte sans rien faire, et tu le sais. » Finit par lâcher sa main dans une certaine réticence, pointer un doigt sur la jeune femme. « Je vais t’apprendre l’auto-défense. Et quand tu seras prête, tu n’auras plus aucune excuse pour te laisser marcher sur les pieds. »

Parce que ça ne le concerne plus lui, ça ne concerne plus les Matkovic, cet horrible mariage et ces manigances sans fin. Ça concerne Aadhya et seulement elle. Faire vibrer la reine en elle.


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Aadhyasri Mehrothra
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Ven 11 Nov - 18:54
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Caspian & Aadhya
« Ne dis pas ça. »

Ne dis pas ça.

Mais qu’y avait-il d’autre à dire ? Que pouvait-elle murmurer de plus ? Il n’y avait rien à ajouter, ni aucune alternative à susurrer ; les mots étaient justes et la vérité, indéniable. Comme un poison doucereux injecté à même les veines, sa famille la tuait à petit feu. À coups de mensonges, de demi-vérités, de menaces. À coups de poings, de ceinture, parfois même à coups de morsures foudroyantes dont les marques décoraient sa peau, comme les pointillés rouges sur une vieille carte au trésor qu’on aurait retrouvée dans une bouteille jetée à la mer. Cartographie macabre des tourments de toute une vie, les cicatrices comme monuments au contrôle absolu qu’exercent les parents Mehrothra sur leurs enfants.

Mirettes sombres rivées sur le visage de Caspian, les longs cils noirs bordés de petites larmes. Il caresse la peau encore soyeuse de sa main du pouce, se penche vers elle, et tigresse ne peut s’empêcher de faire de même. Légèrement. À défaut d’avoir quoi que ce soit à dire, elle écoute. Et le cœur se serre.

Elle sait.

Elle sait qu’il a probablement raison.

Mais qui était-elle pour aller à l’encontre des vœux de sa famille ?

Personne, lui dirait-on. Elle n’est personne ; rien de plus qu’un pion, qu’une gamine devenue adulte complètement dépendante de ses parents. Qui n’a ni travail, ni argent à son nom, qui n’a de réputation que celle rattachée à la famille de sang ; qui n’est pas des plus resplendissantes, d’ailleurs. Tout ce qu’elle a, c’est son âme. Celle d’un gros chat qu’on a apprivoisé à coups de poings et de ceinture, de menaces en tous genres. Celle d’un tigre qui n’a jamais appris à utiliser ses griffes, ni ses crocs.

Un chat qui n’a d’intimidant que le nom, que le temps et l’abus a rendu conciliant, docile.

Si docile qu’Aadhya ne résiste pas, lorsque Caspian se lève, l’encourage à venir avec lui, l’entraîne par la main qu’il n’a pas lâchée ; lui dit qu’il va lui montrer. Lui montrer quoi ? Qu’avait-il l’intention de faire ? Tigresse n’en sait rien. Mais lentement, elle délaisse sa place à la table, jette un dernier coup d’œil à ce bouquin qu’elle affectionnait tant, dernier vestige d’une époque bien lointaine. Et elle lui emboîte le pas, en essuyant les larmes qui bordent les yeux du revers de la main libre.

C’est jusque dans les archives Humaines qu’il l’entraîne, qu’elle le suit en silence et à pas feutrés. Regard quelque peu confus est jeté aux vieilles reliures poussiéreuses, aux bouquins que personne n’a ouverts depuis longtemps. L’incompréhension est lisible dans les mirettes brunâtres, mais elle ne dit rien, laisse plutôt le jeune homme prendre la parole.

Et ce qu’elle entend lui fait écarquiller les yeux.

… T’es sérieux, là ?

Elle sourit, Aadhya. Mais ce sourire ne creuse pas les fossettes aux creux des joues. Il accentue l’inquiétude visible dans le regard, les sourcils froncés par la confusion. Sans la main de Caspian à serrer doucement, la voilà qui triture nerveusement le tissu de sa manche, qui soupire un peu, détourne les yeux.

Je crois pas que ce soit une bonne idée.

Mais comment l’expliquer ? Comment dire au fennec qu’elle redoute les conséquences d’une telle défiance ? Qu’elle ne doute absolument pas que ses propres géniteurs n’hésiteraient pas à la faire souffrir pour avoir ne serait-ce que pensé leur échapper ? Qu’ils n’hésiteraient pas à lui infliger pire que des ecchymoses et de petites égratignures ? Il n’y a aucun moyen d’expliquer cela. La honte, la culpabilité qu’elle ressent l’empêchent de dévoiler la vérité, les couleurs glauques marbrant la peau sous les manches trop longues.

Alors elle baisse les yeux, pousse un soupir tremblant.

Je sais que t’as de bonnes intentions, Casp’… Et j’aimerais bien apprendre… Mais je doute réellement que tenir tête à mes parents soit la bonne chose à faire.

Tigresse a peur.

Et cette peur l’empêche de même vouloir rugir, de vouloir arracher sa liberté aux mains des géniteurs avares d’un coup de griffes bien placé.

Ça se voit dans sa façon de se tenir, le dos légèrement courbé et les épaules tremblantes ; ça se lit sur son visage, qu’elle s’imagine mille et une façons que pourraient utiliser les Mehrothra pour la punir, l’empêcher de partir, la forcer à se plier à leur volonté. Ils seraient bien capables de l’empêcher de voir les quelques amis qu’elle a, de lui retirer toute possibilité de quitter le domaine familial. Ils seraient définitivement capables de l’empêcher de revoir Caspian à jamais – lui briser le cœur et le réduire en miettes, inspirer en lui le dégoût et la haine pour qu’il ne veuille plus jamais recroiser le chemin d’Aadhya. Et cette seule réflexion lui fait serrer les poings à s’en enfoncer les ongles au creux des paumes.

Inspire, expire.

Aadhyasri ferme les yeux quelques secondes, se détend comme elle le peut.

Ça la frustre, cette impuissance qu’elle ressent.

Ça la frustre, cette impression que peu importe ce qu’elle fera, rien ne garantit qu’on la laissera tranquille, qu’elle sera réellement libre.

Ça la frustre et ça la fatigue, ce poids terrible qu’on lui a mis sur le dos, sur la conscience.

Que pouvait-elle bien faire, si ce n’était qu’enfin craquer sous la pression ? Le masque se fissure, tombe par éclats pour révéler peu à peu un visage qu’on ne lui a jamais revu depuis ses fiançailles. Un visage fatigué aux traits déformés par la tristesse ; la seule émotion comblant le vide qu’elle ressent à l’intérieur.

Sans lever la tête, la voilà qui s’avance. D’un, deux pas. La voilà qui vient chercher un peu de réconfort auprès de son ami qu’elle n’a pas revu depuis longtemps, qui lui a manqué terriblement. Les bras se faufilent sous les siens, l’enserrent dans une étreinte tremblante alors que la tête, elle, se pose au creux de l’épaule.

Je veux rien de tout ça. Je veux pas de ce chemin qu’on a tracé pour moi, je veux pas de la bague à mon doigt. Je veux juste que ç’arrête. Je veux que tout redevienne comme avant,” qu’elle souffle, la voix tremblante et à peine audible. C’est la première fois qu’elle s’affirme, qu’elle ose dire ce qu’elle pense vraiment. Mais ce n’est pas toute la vérité qu’elle débite, car ce qu’elle veut dire, ce qu’elle ne peut dire, c’est vraiment :

« Je veux te retrouver, toi, et personne d’autre. »

C y a l a n a


Aadhyasri Mehrothra
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