haklyone
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the house of memories - ft. mortimer
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Valeryane Chanteloup
Maison du Souffle et des Cendres
Valeryane Chanteloup
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Lun 17 Oct - 21:32


the house of memories
(16 juillet 2098 x chez les chanteloups)

il est dix-neuf heure cinq.
madame chanteloup à lustrer les couverts en argent, méticuleusement déposés sur la table à manger, scintillants dans l’obscurité. il y a trois assiettes par dessus la nappe noire, ce soir. parce que la grande dame à deux invités, bien qu’il y en ait parmi les deux qui n’en soit pas un vraiment. mais puisque cela fait deux jours sans nouvelle, madame chanteloup est bien forcée de considérer monsieur chanteloup comme convive et de lui donner hospitalité.
deux jours, sept heures et cinq minutes, par ailleurs.

car c’est à dix-neuf heure pile qu’elle avait déposé l’invitation, au travers d’un message téléphone peut-être un peu trop froid, elle en convient, à désiré.
mais ce n’est pas grave.
valeryane chanteloup peut bien attendre les deux frères jumeaux quelques minutes de plus. après tout, est-ce que ça ne fait pas six ans qu’elle attends ? est-ce que ça ne fait pas six ans qu’elle leur court après ? six ans qu’elle n’a jamais vraiment été à leurs côtés ?
perdue dans les faux semblants, perdue dans les mensonges, perdue dans les mystères liées au nom chanteloup (et roussos, et qaderi, et possiblement d’autres aussi).

alors valeryane, le clafouti au centre de la table et le couteau de cuisine dans la main, peut bien attendre cinq minutes encore.

elle contemple un peu le plat de ce soir. les framboises de son dessert (et seul plat) parfaitement alignées dans la migaine. parce que valeryane n’avait rien à faire d’autre de son après-midi, que de déposer méticuleusement chaque fruit dans son repère cartésien mental. à croire que ranger et calculer, ça l'apaise.
elle aurait pu s’en douter.

et puis il y a un bruit. celui du portail. ça fait plus d’un an qu’elle habite ici, valeryane chanteloup, et qu’elle rentre presque tout le temps avant son mari. alors ce bruit, elle le reconnaîtrait entre mille.
de même pour le bruit de la cloche alors que la porte d’entrée s’ouvre, qui résonne d’un son un peu trop aigu pour la situation.
le bruit des pas jusqu’à la cuisine semble un peu moins certain que d’habitude, un peu plus vide, un peu plus las. et puis, comme la directrice de l’observatoire n’avait pas pris la peine d’allumer la pièce, et patientait tranquillement dans le noir, mortimer chanteloup est bien forcé d’allumé la lumière.

bonsoir, mortimer.

elle cligne un peu des yeux, valeryane. presque un peu surprise des longueurs d’ondes qui lui arrivent jusqu’aux prunelles. combien de temps est-ce qu’elle est assise là, sur sa chaise, dans le noir ? trop longtemps. mais après tout, dans cette maison, il n’y a plus rien à voir.

elle se redresse alors, le son des pieds en bois de la chaise qui grincent et raclent sur le sol. le couteau en acier toujours dans la main, valeryane s’apprête à découper son dessert.

désiré n’est pas avec toi ?  il n’y avait qu’un bruit de pas, et ses sens d’anima ne lui signalent pas la présence du félin. dommage, j’ai fais trop à manger, alors.

elle fait la moue en coupant en deux son clafouti.
à vrai dire, elle ment un peu. désiré déteste son clafouti.

assied-toi, je t’en prie. comment tu vas ? tu as l’air bien amoché.

valeryane en bonne épouse, accueille son mari dans la cuisine et un plat préparé (avec ou sans amour) sur la table à manger, prêt à être dégusté. valeryane en bonne femme, s’enquierre de l’état de son époux, dont elle remarque la blessure à la joue.
mais la voix est dissonante, la voix est froide.
valeryane n’est plus aussi chaleureuse d’une étoile.
mais bien aussi terrible qu’un trou noir.

parce que valeryane, ce soir, n’a pas de place pour la pitié.
seulement pour la vérité.

alors, tout doucement elle lui sourit.
mais son sourire est aussi resplendissant qu’il en est sévère.
et valeryane s’assied en face de mortimer.

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Valeryane Chanteloup
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Mortimer Chanteloup
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Mortimer Chanteloup
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Mer 19 Oct - 14:16
ft. Valeryane Chanteloup
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gun in my flesh


Mortimer le visage barbouillé d’irritations passagères, d’effluve sanguinaire. Le regard sombre, un peu fou qu’il se force à délaisser au profit du mari parfait. Celui qui ne viendrait pas de rembarrer le voisin devant le petit portail, celui qui n’aurait rien d’un chasseur éreinté, la démarche incertaine. Le mari parfait, sourire aux lèvres. Ça sonne faux, Mortimer préférerait s’étaler devant l’entrer, fumer un ou deux paquets. S’accabler seul sur son monde au bord du gouffre.

Pourtant,
pourtant les poumons se gonflent aux rythme de l’absolution. La cuisine plongée dans le noir finit par révéler une Valeryane à la rigoureuse froideur. Mortimer cligne des yeux sous le plafonnier, se force à sourire un peu avant de lâchement abandonner.
Sa femme a l’air énervé. « Bonsoir Valeryane. »
Il la connait par cœur ; la moindre parcelle de peau, les moindres recoins du cœur. Valeryane si terrible, ça lui fait peur. Sur la table, le fameux clafouti. L’idée qu’il n’y ait plus son frère pour y gouter fait trainer une amère crispation sur le visage.
Un de moins dans sa vie.

« Non. Plus la peine de t’embêter avec le clafouti, il ne viendra plus. » Déclaré dans une lassitude crispée. Mortimer préfèrerait que des clafoutis, elle n’en fasse plus.

Le regard plonge sur sa femme, tente de démanteler la moindre de ses pensées. Tente de deviner sans avoir à questionner mais c’est peine perdue. L’autre est un amas de mystère dont il n’est jamais sûr d’en percevoir le bout. Tension palpable, ça le dégoute d’en être arriver là, fixer l’amour de sa vie les yeux plissés dans l’attente du premier coup.
Dans l’attente qu’elle le mène plus bas que terre et qu’alors, Mortimer Chanteloup n’ait plus que sa bouche dégoulinante de rouge pour sourire encore et demander pardon.

Le caïman obéit, tire la chaise pour s’y affaler mollement, intérieurement épuisé d’avoir dû redescendre la montagne sans l’appuie du frangin. « T’aurais pas vu mes cigarettes ? » le regard s’arrête ici et là, nerveux. L’irrésistible envie de se bousiller la santé à coup de tabac. L’affreuse sensation de ne pas se savoir capable de faire face sans ça. Bien amoché. Une main se tend sur la pommette éclatée dans une légère grimace ; il avait oublié. Se contente d’un hochement d’épaule l’air de dire c’est sans importance. Il l’avait probablement mérité.

« On devrait aller droit au but. Qu’est-ce que tu veux me dire ? »
Pas la force de supporter cette glaciale distance entre eux plus longtemps. Pas la force de sourire en savourant le clafouti. Pas la force d’en avaler ne serait-ce qu’une bouchée.
Quitte à choisir, il préférerait se faire achever le ventre vide.









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Mortimer Chanteloup
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Valeryane Chanteloup
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Mer 19 Oct - 22:38


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(16 juillet 2098 x chez les chanteloups)

valeryane chanteloup, elle a pensé à la scène milles mois. elle se l’est repassée en boucle pendant ces deux jours. du lendemain de soirée un peu trop amochée au milieu du désordre de micheletto jusqu’à ce soir, assise sur le chaise de sa cuisine, chez elle, à attendre son mari à chaque seconde s’écoulant.
c’était comme un script appris par coeur. bonsoir, mortimer, bonsoir, désiré, j’ai fais du clafouti, asseyez-vous, je vous en prie.
bien sûr, valeryane, comme une grande dame, s’est adaptée à la situation. l’absence d’un des deux frères à légèrement modifié le texte, mais il n’a rien perdu en sa teneur.

cependant, valeryane, elle a beau avoir répété maintes et maintes fois, connaître le moindre mot à prononcer, la bonne intonation de voix, il y a toujours quelque chose qu’elle ne contrôle pas.

mortimer.

mortimer le visage terne, mortimer la mâchoire crispée, mortimer énervé.
alors ça vocifère un peu, dans le coeur de valeryane. parce que ce n’est pas à lui,  c’est à elle d’être en colère. c’est son monde à elle qui vient de s’effondrer, lentement mais sûrement, depuis presque une semaine.
mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que mortimer aussi, est en train de perdre tout ce qu’il a.

alors à le voir comme ça, elle a le coeur qui se serre. valeryane, elle aimerait bien continuer d’être menaçante, laisser sa rage parler, être aussi froide que possible et lui faire regretter.
mais valeryane, elle a en face l’homme de sa vie. et mortimer, elle aime à en mourir. alors c’est difficile de refouler les vagues d’émotions et de ne pas compatir, de ne pas s'inquiéter, en le voyant aussi vide.

ah.

sera sa seule réponse à la mention de désiré, alors qu’un sourcil se lève, un peu sceptique devant cette information lancée comme ça, comme si de rien. alors que désiré et mortimer, ça n’a jamais été rien.

elle se lève ensuite, ouvre un tiroir dans la cuisine pour sortir le paquet de cigarette de son mari, et un briquet aussi. au lieu de lui donner, elle se rassoit avec. valeryane, elle a le geste inhabituelle. parce que valeryane, elle ne fume pas. aucune toxine n’est jamais entrée dans ses poumons, si ce n’est celle respirée aux côtés du caïman. mais ce soir, elle peut bien déroger à la règle, car demain, plus rien ne sera comme avant.

alors elle sort une cigarette, et la porte à ses lèvres. la flamme brille quand elle l’active de sa main gauche, et elle vient inspirer tout le tabac pour allumer le bâtonnet de nicotine. elle tire un coup, valeryane. elle trouve la sensation étrange dans ses poumons, mais étonnamment, elle ne tousse pas.

tiens. on partage.

c’est comme un ordre, mais la scène est tellement irréaliste que, de toute façon, qu’est-ce que ça peut bien faire ? elle tend à mortimer la cigarette. on ne fume pas à l’intérieur, ça a toujours été la règle. mais là, tant pis.

comme tu veux.

brisons la glace, alors. peut-être qu’il a raison, mortimer, ça sera plus simple après. parce que valeryane, elle tremble un peu. valeryane, elle se sent de plus en plus démunie. toute la colère s’efface alors qu’elle là devant lui. valeryane, elle n’est plus sûre d’être capable d’être assassine très longtemps. valeryane, elle va devoir le tuer rapidement, si elle veut lui faire mal.
mais, valeryane, elle voudrait que tout ne soit une chimère. valeryane, elle voudrait que tout soit faux. valeryane, elle voudrait ne jamais avoir eu ces discussions avec hector et micheletto. valeryane, elle voudrait continuer sa petite vie paisible, avec son mari, leur maison, et leur mariage.

ton cher frère a abattu un homme de sang froid devant son fils, accessoirement mon neveu, mais également le tiens. ce même neveu que tu aurais apparemment traîné à l’arrière d’une boutique alors qu’il ne savait même pas qui sont les chanteloups… quoi d’autre… ah oui, tiens. j’étais chez micheletto avant-hier. son poignet se remet bien, c’est gentil de demander. j’ai pu voir l’étendu des dégâts. je suis bien d’accord pour dire que micheletto n’est pas le type le plus fiable de l'île mais… est-ce une raison pour détruire son atelier, mortimer ? tu imagines, si là, tout de suite, je mettais la cuisine à feu et à sang et que je détruisais tout ? ah, et, enfin… je peux savoir pourquoi le nom des chanteloup, que je porte, je te le rappelle au cas où tu aurais oublié, est terriblement liée à un lieu qu’on appelle la fosse ?

mais valeryane, elle ne peut pas.
alors elle retient juste ses larmes.
et elle attends une réponse après ce discours assassin.
parce qu’il en faut bien un.
sa méchanceté ne dure jamais longtemps.

et surtout, bon appétit.
elle prends une part de clafouti.

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Mortimer Chanteloup
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Ven 21 Oct - 11:31
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gun in my flesh




Les souvenirs en boucle de fosse sanglante, colère éclatée au grand jour. L’attente interminable, les yeux dans les yeux à laisser couler la lassitude, la froideur sous-jacente. Il aurait préféré Mortimer, s’accrocher à sa femme, passer une main dans ses cheveux. Tenir les mains pâles entre les siennes, sourire et s’énivrer d’un baiser.
Il aurait aimé Mortimer, que ça ne se passe pas comme ça. Que les secrets restent enfouis sous leur parterre de fleurs, que les soupires déçus ne sonnent pas si efficacement à ses oreilles. Que la mort reste sur le palier, loin du cocon réconfortant du feu de cheminé.

Le caïman observe, prédateur à l’affut, soucieux des moindres gestes de sa femme. Les paupières plissées, comme à la chasse. Sachant pertinemment que ce soir, il a tout d’une proie acculée, du mari à (tenter de) pardonner.
Les prunelles obsidiennes observe l’autre s’asseoir en face, cigarette allumée au bout des doigts. C’est inhabituel, un tableau qui n’a pas sa place dans cette petite cuisine. Les jointures se crispent, Mortimer n’aime pas la voir fumer.
Valeryane a toujours été trop parfaite pour ça.
Une main se tend pour attraper la cigarette après une hésitation.
Valeryane, elle pourrait être capable d’empoisonner le tabac.
« Merci. »
Ça sonne creux, ça bousille encore un peu les entrailles qui se tordent sous la pression, la froideur inhabituelle. La nicotine à ses lèvres, la fumée dispersée aux quatre coins de la pièce dans un soupire exquis. Maintenant, ils peuvent parler.

Les critiques s’abattent, le caïman montrerait presque les crocs devant pareil accusation mais il le sait oh il le sait,
Valeryane n’a jamais tord et lui-même a les mains marbrées de sang.

« Mon frère est un imbécile impulsif, ça n’aurait jamais dû arriver. » Les mots sont crachés dans une dureté amère. Non, Hector n’aurait jamais dû se retrouver là-bas, à écarquiller les yeux devant un paternel barbouillé de rouge, à la joie vorace, sauvagerie efficace. Ça l’énerve lui aussi, bien plus que Valeryane pourrait le penser. Ça l’énerve de ne pas avoir été là, d’avoir laissé les choses déraper jusqu’à en arriver là. Mais Désiré n’est pas un saint et ça, ils le savent tous.
Haussement d’épaule aux prochaines paroles. Il n’a pas à se justifier d’avoir sauvé son neveu d’une bagarre de collégiens, de l’avoir fait s’asseoir dans une arrière-boutique pour faire connaissance. Qu’attendait donc Valeryane, qu’il réserve une table pour boire le thé comme le parfait mari/frère/oncle qu’il est censé être ?
Et Micheletto, Micheletto…

« Micheletto… ce sale type était censé me faire un tableau pour- » la suite se coince dans la gorge. Mortimer n’a plus aucune envie de prononcer son nom. Désiré Désiré Désiré écrit en lettres raturées. « Je sais que c’est ton ami mais je n’ai aucune patience avec lui. » Le reptile qui arrive pourtant à sourire aux voisins sans même y penser, dire bonjour, au revoir, comment ça va. Le rat arrive bien trop facilement à faire sortir le reptile de ses gongs. Lui non plus, ça ne l’amuse pas. Lui non plus, il aurait préféré que Valeryane ne le sache pas.

Mortimer terriblement peiné de voir le visage se craqueler un peu, les fissures s’élargir. Entame un mouvement, avant de se forcer à se rasseoir. C’est plus fort que lui mais Valeryane, Valeryane n’a probablement pas besoin d’une étreinte, d’un baiser sur la tempe ou d’une caresse sur le bras.
Valeryane n’a besoin que de réponse. Soufflement de dépit alors qu’il se renfonce dans sa chaise malgré l’envie irrésistible de venir réconforter sa femme. De lui dire que tout ira bien.
Mais non, tout ne va pas bien. Le regard se baisse sur le clafouti, la fumée recrachée en envoutante arabesques. C’est plus facile ainsi.

« La fosse donc. Ce n’est pas sa faute tu sais, il ne tient pas en place... je ne suis pas sûr qu’il puisse vivre sans tout ça. » Toujours attiré par le chaos, Désiré, toujours à se languir de sauvagerie. « Et moi je ne suis pas sûr que je puisse vivre sans lui. » Ou sans toi. Haussement d’épaule, c’est l’heure des confidences. « Qu’est-ce que tu me reproches vraiment Vale, d’avoir un peu brutaliser ton ami ? Allons, on sait tous les deux que je ne suis pas un enfant de chœur. De traîner dans des affaires qui ne méritent même pas qu’on en parle ? Ou est-ce que tu m’en veux de ne t’avoir rien dit pendant tout ce temps ? »
Les mains se lèvent dans un geste de paix, les mains se lèvent, pourtant toutes sauf innocentes. La moue un peu chagrine, la mâchoire crispée. Mortimer, il ne sait plus comment rassurer. « Tu aurais préféré que je rentre tous les soirs en disant « désolée chérie je suis en retard j’ai dû casser quelques rotules, qu’est-ce qu’on mange ce soir ? » ? Tu penses que j’ai envie que tu saches tout ça ?! »

Le ton monte, les mains finissent à plat sur la table, le corps penché sur la table dans une colère injustifié. Mortimer s’en veut, mais Mortimer ne regrette rien.
Si c’était à refaire, il le referait sans hésiter.  










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Valeryane Chanteloup
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Mer 26 Oct - 17:59


the house of memories
(16 juillet 2098 x chez les chanteloups)

valeryane n’a rien d’une prédatrice, et n’en a jamais été une. née raie manta, dévorant seulement le plancton et les petits crustacés, l’âme de valeryane n’a jamais fait trembler personne. proie pour certains, orques et requins.
mais valeryane, elle fait trembler les mers, le ciel, le monde.
et même là, face à la chaîne alimentaire et à des milliers d'années d’évolution, valeryane au dessus. parce qu’elle a su faire plier l’échine aux plus féroces des requins, et faire jeu égal avec les terribles orques.
à ithloreas, ce n’était pas un tableau qu’on voyait souvent. une orque et une raie manta, nageant ensemble, nageoir contre nageoir. et si dans l’océan, on n'aperçoit pas souvent de caïman, le terrifiant reptile n’échappe pas à la règle.
parce que valeryane, ce soir, fait trembler son homme.
le plus féroce des reptiles, le sang froid sous les écailles, les crocs tranchants prêts à déchiquetter… ah, mortimer, fait bien pâle figure face à sa femme en colère.

un sale type ? ah, très bien. et donc, tu estimes que c’est une raison pour lui casser la gueule, mortimer ? c’est comme ça qu’on règle les problèmes ? en menaçant les gens ?

pas de pitié pour désiré. valeryane à eu le temps d’y réfléchir, entre deux cuillères de clafoutis. la colère et la tristesse qui se mélangeaient dangereusement dans son esprit, elle a fini par trancher. ce n’est pas le moment de céder. ce n’est pas le moment d’avoir pitié. tant pis pour mortimer, tant pis pour son frère, tant pis pour ses plaies, tant pis pour sa tristesse. elle s’en voudra après, elle pleurera plus tard.
parce que ça fait une semaine qu’elle se retient valeryane. une semaine que l’orage gronde, gronde et menace d’éclater. une semaine à, petit à petit, récupérer les pièces du puzzle et tenter de se dessiner un tableau, pour mieux appréhender. et si valeryane aime le mystère, si valeryane aime les énigmes, ça l'enchante beaucoup moins de se rendre compte que la personne qu’elle connaît le moins est celle qui partage ses draps.
alors tant pis. mieux vaut avoir des regrets que des remords. valeryane elle n’a jamais plié l’échine. et elle ne se pliera pas non plus pour mortimer.
c’est trop tard.

tu fais la même chose quand tu vas au supermarché et que le caissier oublie de te rendre la monnaie ? ou qu’un étudiant n’a pas acheté son billet pour la navette ? ou qu'un fonctionnaire oublie de répondre à un mail ?

alors elle continue, sans s’arrêter, de vociférer.
petit à petit le ton monte, les paroles se durcissent.
valeryane létale, valeryane souriante, valeryane pleine de faux semblants.
ça vole en éclat, petit à petit.
valeryane en colère, valeryane dans le flou, valeryane en détresse.

mais enfant de chœur ou pas, je m’en moque, mortimer. ce n’est pas une excuse ni même une raison. parce que ça ne marche pas comme ça, la vie. et que micheletto soit, ou pas, mon ami, ça ne change rien. on ne tabasse pas les gens parce qu’on est contrarié..

pas dans son monde à elle, en tout cas.
parce que sinon, comment elle peut avoir confiance, valeryane. que ce soit micheletto ou un inconnu.
qu’à son tour, au détour d’un conflit, il ne lèvera pas la main sur elle ?
ou pire encore, qu’est-ce qu’elle va apprendre après ? qu’en plus d’être violent, son mari est aussi un meurtrier ?

elle ne veut pas savoir.
mais elle ne va pas tarder.
parce que ça lui brûle les lèvres d’imaginer, et quitte à en finir, autant tout arracher.
et mortimer lui coupe l’herbe sous le pied.

alors elle s’arrête un instant, valeryane. elle est débout sans même s’en être rendue compte, comme si pour tout sortir de son coeur trop lourd, il fallait être sur ses deux jambes.
désolée chérie je suis en retard j’ai dû casser quelques rotules. qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
alors son sang se fige.
elle a le vertige.

mais j’en sais rien, mortimer ! j’en sais putain de rien, d’accord ? et tu sais pourquoi ? tu sais pourquoi je suis incapable de répondre à ça ? parce que ça fait six ans, six ans, tu entends ? six ans que tu me mens.  six ans que je crois être avec un homme que je ne connais finalement pas si bien. tu sais ce que ça fait, mortimer, de voir six ans de certitudes balayées en une semaine ?

si la maison pouvait s’enflammer, ou si le tonnerre pouvait tomber, ça serait à ce moment précis.

donc non, évidemment que non, tu n’as pas envie que je sache tout ça. parce que tu me l’aurais dit, sinon, non ? ça n’aurait pas fait s i x ans de non-dits, hein, mortimer ?

et ça lui donne envie de vomir de se repasser les souvenirs de ces six dernières années.
les rires et les larmes, les drames et les embrassades. les repas de famille, les barbecues entre voisins, l’intimité d’une vie à deux.
mais quelle vie si ce n’est celle-ci ? et les secrets sous les pieds. les manigances sous les yeux. la maison fraîchement acquise grouillant de mensonges.
et surtout, surtout.
ces mains écailleuses qui ont parcouru son corps mille fois. ses lèvres fines l’ayant embrassée partout.
ces mêmes mains et ces mêmes crocs tachetés de sang, sans doute.

valeryane, elle veut arrêter d’y penser.
mais les pensées ne veulent pas s’arrêter.
il semblerait que valeryane soit douée pour se torturer.

alors maintenant je veux tout savoir. absolument tout. je veux savoir qui j’ai devant moi, mortimer. je veux savoir qui sont les chanteloups. je veux savoir à qui j’ai à faire.

elle a du mal à le prononcer, ces mots tabous, le derrière rempart à sa magnanimité. alors son ton s’effondre, à valeryane. et la colère fait place à la peur, le caïman doit le sentir.
elle se fait violence, sa femme, pour le dire, alors que sa voix se brise.

je veux savoir de quel sang sont trempées ces mains qui m’ont touchées.

elle a fini, valeryane.
maintenant vient le moment tant redouté: celui des réponses.
alors les muscles se détendent et l’énergie se vide.
ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas crié.
elle croit même ne l'avoir jamais fait.
et les larmes qu’elle retenait depuis que son mari est entré dans la cuisine finissent par couler en silence.
les jambes tremblent et valeryane s'effondre sur sa chaise.

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gun in my flesh


Les colères passagères, les colères rancunières. Valeryane gronde contre le monde, la tête bien haute, le dos trop droit. Un regard suffit au caïman pour baisser les yeux comme un enfant, ne plus se sentir à sa place dans cette petite cuisine. L’atmosphère lui a-t-elle paru toujours si étouffants ici ? Il n’ose pas braver la tempête, préfèrerait volontiers faire demi-tour, s’en retourner dans les montagnes encore un jour ou deux. Car ce souffle de colère, de femme prédatrice, Mortimer ne l’a pas demandé. S’insurge encore un peu, pour la forme.
Sa femme semble avoir besoin de se défouler.

« Je règle les problèmes avec un grand sourire hypocrite et tu le sais très bien ! Mais ce type, ça tête ne me revient pas. Il n’a pas non plus été des plus sympathique avec moi… mais passons. »

Mais les paroles échangées resteront entre Micheletto et lui. Quoiqu’elle en pense, ce ne sont pas ses affaires. Valeryane n’a rien à voir dans cette histoire.
Le clafoutis, il n’y touche toujours pas, l’estomac renversé. La bouche un peu trop pâteuse, engourdi par les arabesques de fumée. Mortimer préfère cracher sa fumée plutôt que sa colère mais dans les yeux, brille une pointe d’animosité. Il n’aime pas cette situation. Ça le vexe oui, Mortimer n’a jamais blessé quelqu’un pour des prétextes aussi futiles mais sa femme semble ce soir faire de lui le méchant, les paroles dures et le ton tranchant

« Tu utilises de bien grands mots Vale, je n’ai « tabassé » personne. Je ne me suis pas acharné sur un pauvre gosse en détresse. Si tu comptes faire de moi le méchant de ton histoire, fais le bien au moins. »

La fumée encore crachée crachée crachée et lorsque la cigarette s’effrite entre ses doigts nerveux, pliés entre la colère faussement maitrisée et la peur de tout perdre, Mortimer en allume une autre. Bout de papier à quoi se raccrocher.
Soupire de frustration, le reptile finit par se relever vivement, repousser sa chaise pour venir faire les cents pas dans la cuisine, à distance raisonnable de sa femme qu’il n’ose même pas approcher de peur de lui faire peur.

« C’est vrai, j’ai omis quelques faits… mais ça ne fait pas de notre histoire un total mensonge. Je ne l’ai jamais vu comme ça. C’était… entre moi et Désiré. Quelque chose qui n’appartenait qu’à nous, ça n’aurait pas été juste de t’embarquer dans tout ça. » Il souffle sa fumée, ose un petit regard vers l’autre. « Tu sais, tout ce bordel avec la fosse ça n’existait pas encore quand je t’ai rencontré. » Comme une question, comme pour demander sur un ton de supplique tu vois, tout n’était pas faux. N’est-ce pas ? Comme une enfant un peu perdu qui aurait besoin d’une réponse pour pouvoir reprendre sa prochaine bouffée d’oxygène.
Ne dit pas que tout était faux.
Par les âmes ne dit pas que tout était faux.

Mais si elle le veut, alors il dira tout. Tout tout tout.
Un peu nauséeux, le caïman acquiesce. L’air malheureux le fait hésiter, la détresse au fond des yeux de sa femme. Il s’avance lentement pour revenir placer une mèche de cheveux sombre derrière l’oreille de sa femme. Une main fébrile sur la joue de peur qu’elle le repousse, un doux baiser sur le front et il bat précipitamment en retraite pour venir se rassoir à sa place, de l’autre côté de la table. De l’autre côté du gouffre qui semble maintenant les séparer. Il a l’impression d’avoir 20 ans de plus Mortimer, de se retrouver à la barre, d’avoir à expier ses fautes.

« Très bien. » Très bien.
« T’as dû entendre parler du bookmaker et j’imagine qu’Hector et toi avez directement remonté jusqu’à Désiré. » Sa femme est beaucoup trop intelligente pour passer à côté. Mortimer recule sa chaise, se penche, les coudes posés sur ses genoux comme plongé dans ses souvenirs. « Ils ont approché mon frère il y a quelques années, il a accepté. Et j’ai suivis, parce que du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours soutenu ses arrières et qu’une fois encore je n’avais aucune raison de ne pas le faire. Peut-être que j’étais persuadé que tout seul il n’y arriverait pas, qu’il lui fallait absolument quelqu’un pour nettoyer derrière ou lui tenir tête. J’en sais rien Vale, peut-être que je voulais juste pas qu’il me laisse derrière ? J’en sais rien. Je m’occupais des sales types qui devaient de l’argent à la fosse. C’est pas comme si ça m’amusait. » Haussement d’épaule, persuadé que Valeryane ne comprendrait pas. Ce qui lui plait là-dedans, c’est la chasse, l’atmosphère oppressante. Le danger. La douleur des autres, il s’en passerait volontiers. Il continue son histoire, les yeux dans le vague sans oser la regarder. « J’allais à la fosse de temps en temps mais je n’ai jamais participé. » Ça lui parait essentiel à dire, sur le coup. « J’avais pas très envie que tu saches tout ça. J’avais pas très envie que tu te mettes à me regarder comme tu le fais maintenant… » Profond soupire, la tête se baisse entre les coudes et les mains viennent fourrager dans la chevelure ébène, écraser au passage le sang séché sur la joue. Finalement, il préfère fixer le sol, ne pas avoir à regarder sa femme et ses doutes dans le regard.

« Et puis tu serais partie. Et si t’es pas là Vale, moi je suis juste un sale type qui traine dans la fosse et qui casse des poignets. Ça n’a rien de beau. »

Peut-être même qu’il serait déjà mort dans une ruelle sombre, sans aucune attache pour le retenir, sans aucune maison où revenir. Une bouteille de rhum à la main comme Désiré. Sans la douce odeur des petits plats en mémoire, sans la chaleur d’un bonjour une fois la porte franchie, Mortimer n’aurait pas eu grand-chose à perdre.
Et un homme qui n’a rien à perdre, c’est un homme dangereux.













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Mortimer Chanteloup
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Valeryane Chanteloup
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the house of memories
(16 juillet 2098 x chez les chanteloups)

les genoux qui flanchent. les certitudes qui vacillent. les larmes qui perlent.
valeryane se laisse retomber sur sa chaise, inerte. depuis combien de temps est-ce qu’elle n’avait pas explosé ainsi ? depuis combien de temps est-ce qu’aucune tempête ne l’avait emporté comment ça ? depuis combien de temps n’avait-elle pas crier au creux de son lit ?
longtemps.
très longtemps.
le moteur débridé par micheletto il y a deux jours de cela, dans le fracas des révélations et des paroles acides. les insultes qui avaient passé la barrière de ses lèvres fines, celles qui habituellement n’en murmurent jamais.
alors c’est trop d’énergie de s’énerver comme ça. c’est un trop gros choc émotionnel et mental comme le corps ne tient pas. elle en a marre, valeryane, d’être comme ça. d’être dans cet état.
de toute façon, la colère, valeryane, ça ne lui sied pas au teint.

elle laisse son mari parler. elle lui doit bien ça. il ne l’a pas coupé dans son monologue confus et nébuleux, et valeryane croit encore en l'égalité même au plus bas. alors elle le laisse se défendre, elle ne le coupe pas. ça serait malpoli et injuste.
même dans le plus terrible des procès, l’accusé à un droit de défense.
et valeryane a deux rôles, assaillante et juge.

elle le laisse même venir.
remettre ses cheveux derrière l’oreille.
déposer un baiser sur son front.
et son cœur se serre.
et son corps frémit.
et sa rage se calme.
pourquoi est-ce que tout est aussi injuste ?

vous me prenez vraiment tous pour une conne.

et voilà ce qui sort après le silence, après les mots de mortimer. une insulte, un soupir, une indignation. elle en a marre, valeryane, que les hommes de sa vie lui mentent. et mortimer aura beau dire ce qu’il veut, prétendre qu’il n’a fait qu’omettre des choses, aux yeux de valeryane, ça n’a rien d’autre que le goût du mensonge.
peut-être même un arrière goût de trahison.

ça fait six ans qu’on est ensemble, mortimer. ça lui semble important de lui rappeler. tu es la personne qui me connaît le mieux sur cette foutue île. ça aussi. de ce monde entier, de cet univers entier. parce qu’elle est bien minuscule. tu es celui que j’aime le plus au monde.

pourquoi ça fait si mal de le dire ?

et tu t’es dis; en six ans de couple, presque trois ans de mariage et un an et demi de vie commune; que je n’allais y voir que du feu ? vraiment ? mortimer chanteloup ?

ce n’est jamais bon signe de se faire appeler par son nom complet.
et valeryane a passé le cap de la colère émotionnelle.
maintenant valeryane est animée d’une colère bien plus terrible.
celle où elle est rationnelle.

je suis en colère et je suis vexée. parce que tu m’as menti. tournes ça comme tu veux, trouves toi des excuses si ça te chante et si ça te permet de t’endormir sur tes deux oreilles la nuit, je m’en moque. à mes yeux, c’est un mensonge. ensuite, il me semble qu’un couple, ça fonctionne sur la confiance. et je ne parle pas de celle que j’ai envers toi, mais celle que tu as envers moi.

elle inspire profondément, valeryane. pour rester rationnelle, pour ne pas retomber dans le pays des larmes et de la colère.

je suis vexée de découvrir que tu n’as pas confiance en moi.

parce qu’au final, c’est ça, le pire.
qu’il s’est dit en tellement d’année qu’il vallait mieux ne rien dire.
que valeryane ne verrait rien de tout ce qui se passe sous ses yeux.
pire encore.
que valeryane ne l’aimerait plus. que valeryane partirait.

si tu n’es pas capable de me dire la vérité sous crainte de me voir partir, alors je suis désolée, mais notre couple n’a plus d’espoir.

parce que c’est la règle d’or dans toute relation. dans cette relation.
c’est la communication. et si mortimer préfère déguiser la vérité que d’avouer, alors vraiment, valeryane ne voit pas comment cela pourrait être viable.

regarde-moi, mortimer.

il a beau se recroqueviller sur la table, il a beau fuir du regard, il a beau fixer le sol, mortimer n’échappera jamais à valeryane.

qu’est-ce que je suis vraiment, à tes yeux, pour qu’on en arrive là ce soir ?

une pauvre femme ? trop bête pour voir ce qu’il se passe sous ses petits yeux maquillés ? trop aveuglée par l’amour qu’elle porte à son homme ? une bonne poire à qui on peut cacher la vérité ? quelqu’un de sensible et faible dont il faudrait protéger de la réalité ? la fragilité de la féminité ?
valeryane, elle ne se trouve plus si belle dans le regard de mortimer.
et ça lui donne le haut le coeur.

alors il a le droit à une ultime question. il a le droit à la rédemption. mais il a intérêt à répondre convenablement. à répondre honnêtement.
on verra pour la fosse plus tard. on verra pour désiré plus tard. on verra pour la violence plus tard.
parce que l’enjeu, il est ce soir. l’enjeu, ce n’est pas cette vie cachée, masquée, déguisée des jumeaux chanteloup. l’enjeu, ce n’est pas de savoir, de qui, combien, et comment, mortimer à briser les rotules ou défigurer les visages. l’enjeu, ce n’est tous les faits que mortimer à volontairement omis.

non, l’enjeu, entre elle et lui, c’est ce qu’il y a entre eux.
et rien d’autre que ce qu’il y a entre eux.

alors, mortimer ? qu’est-ce qu’il reste ?

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Mortimer Chanteloup
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gun in my flesh

Le cœur serré au vu des corps ébranlés, des larmes échouées sur les cils. Mortimer n’a qu’une envie, serrer sa femme contre lui, lui dire que tout ira bien. Mortimer n’a qu’une envie, bercée par les années d’étreinte spontanées et la violence de voir tout s’effondrer.
Il comprend Mortimer, il fait un piètre mari.
Il comprend Mortimer, peut-être n’a-t-il tout simplement pas été à la hauteur. Son frère l’a dit, elle ne les mérite pas. Troquer la Mort contre un sac de graine, la peine contre les jonquilles à faire fleurir un matin de printemps. Les murmures au creux de l’oreille pour faire passer le temps. Les taches de terre pour remplacer l’amer goût du sang, séché sur les lippes, les cœurs, les chemises.
Non Valeryane, elle ne mérite certainement pas tout ça.
La tête se baisse, honteuse. Les mains fouillent la sombre chevelure dans l’espoir d’y trouver une solution, le regard résolument braqué au sol en guise de punition.

« Je suis désolé. » Il n’a que ça aux lèvres. Désolé désolé désolé.
Il a pensé que si elle ne savait pas, elle ne pleurerait pas.

« J’ai menti oui. Mais la confiance Vale, je ne suis pas sûr que ça résiste au sang et à la Mort. » Il n’est pas sûr que ça résiste à ses errances dans la fosse, dans les ruelles sombres, entres les os dénudés et les mâchoires brisées.
Il n’est pas sûr qu’il puisse lui, résister aux yeux de sa femme face à tout ça. Ceux qui jugent comme elle le fait maintenant, le cœur au bord des lèvres.
Les mots lui retournent les tripes comme un coup de poignard.
Plus d’espoir. C’est ce qu’elle dit, c’est ce qu’elle veut ? Lui aussi a maintenant les larmes aux yeux, l’envie de balancer le clafouti par la fenêtre, de renverser la table. De partir et de ne jamais revenir.
Plus d’espoir.

Sous l’injonction, le visage se redresse, perlé de détresse. La voix comme un murmure, il n’ose plus élever la voix.

« L’amour de ma vie. Un morceau de mon cœur. Ou le cœur tout entier. Une femme a qui j’ai promis des choses (l’honnêteté, la bague au doigt passée) sans penser aux conséquences. Une femme belle et forte qui ne mérite pas tout ça (qui ne me mérite pas moi). Et je serais toute ma vie désolé pour les peines que je cause (que je te cause), mais je ne sais pas remonter le temps. Peut-être que j’aurai fait différemment. »

Il ne regrette rien des heures lugubres à hurler à la lune.
Il ne regrette que les non-dits et les fausses excuses.

Lui aussi, il a une question. Lui aussi, il veut savoir. Le regard braqué sur l’autre, encore à l’affut.

« Tu veux que je parte ? » Là tout de suite, maintenant à jamais pour un jour ou pour le reste de ta vie. Comme une note de désespoir, il s’en veut que ça sonne ainsi, il s’en veut d’être ainsi avachi sur sa chaise, la joue en sang et les yeux humides. Il s’en veut de ne pas trouver la force de partir de lui-même, sans le lui avoir demandé avant.
Il a son appartement à Lunapolis Mortimer. Il a son fusil, sa montagne, ses chemises mal repassées. Essaye de se persuader que ce ne serait pas si terrible de repartir, d’oublier 6 ans d’existence.
Il essaye il essaye. Mais il n’est pas certain d’y arriver.








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(16 juillet 2098 x chez les chanteloups)

encore une fois elle écoute. elle laisse les paroles et les regrets pleuvoir, les excuses murmurées à l’agonie. il n’est pas sûr, mortimer ? valeryane, elle, n’est pas sûre que que la confiance résiste aux mensonges et au dénie. valeryane, des certitudes, elle en avait un milliard. une part étoile. elle était certaine d’être heureuse, certaine de l'aimer, certaine qu’il l’aime, certaine de leur couple, certaine de leur avenir.
et maintenant, valeryane elle n’est plus sûre de rien.
et c’est dur, le doute. c’est fourbe, c’est mesquin. c’est la fissure dans la voûte et le tremblement des murs.

elle ferme les yeux.
quand il parle.
quand il lui dit des belles choses.
elle ne voudrait garder que ça.
oublier tout le reste.
et sécher ses larmes à son tour.
ell aussi, elle t’aime, mortimer.
alors pourquoi ça fait si mal ?

non…

elle gémit, valeryane. le petit cri qui s’échappe de ses lèvres. comme un animal en détresse. non, non, non. elle ne veut pas, valeryane. elle ne veut pas qu’il parte, elle ne veut pas qu’il s’en aille. elle veut qu’il reste, à ses côtés, pour toujours. que tout soit comme avant, qu’ils puissent tout oublier.
ou au moins s’en relever ?

ça la peine de l’entendre dire ça. elle le regarde de travers, entre détresse et dégoût. non mortimer, elle ne veut pas que tu partes. non.
t’as vraiment rien compris, mortimer.
que ce soit du sang ou de la terre.
valeryane, elle essuiera toujours les tâches sur tes chemises.

non je ne veux pas que tu partes… abruti…

ça recommence à souffler des mots pas si beaux, mais c’est plus une lamentation, un soupir d’exaspération. ça ne sonne plus comme avant, comme les mots tranchants lancés pour blesser.
mais parce que valeryane, ça l'effraie de le voir comme ça. pire que de savoir ô combien ses mains sont tachées de sang. de savoir tous les mensonges et les non-dits. c’est pire encore. parce que…
valeryane, elle l’aime. c’est comme ça.
et elle pleure pour la première fois.
de toute leur vie en commun.
celle où tout allait bien.
elle meure pour la première fois.
toutes ces émotions, ça lui fait peur.
mais sans lui, elle a mal au coeur.

tu comprends rien, mortimer. c’est facile de l'incriminer, mais valeryane non plus, elle ne sait pas trop où elle est. c’est bien mystérieux, les sentiments. et le coeur à ses raisons que la raison ignore. moi je veux juste savoir ce qu’on fait maintenant.

si tu vas encore lui mentir, lui dire des choses tristes.
s’ils s’aiment encore assez fort pour tenir, pour tout reconstruire.
si un jour tout ira bien, et si ce jour c’est demain.

elle soupire finalement. se lève et débarrasse son assiette. mortimer se débrouillera pour la sienne. elle s’approche du placard pour sortir une bouteille de scotch, probablement offerte pour désiré.  elle se rassoit en face de mortimer, ouvre la bouteille et boit au goulot. tant pis.

je t’aimerai toujours, mortimer chanteloup. c’est à la vie et à la mort, c’est ce qu’on s’est promis valeryane, elle prend les promesses aux sérieux, même celle d’un prêtre le jour d’un mariage, celles qu’on dit pour la forme. et je n’ai ni décidé de mourir, ni décidé de te tuer. alors tu ne te débarrasseras pas d’elle comme ça. voilà. ça sera sa vengeance. tu croyais vraiment pouvoir me cacher ça infiniment ? celui que tu es ?  à moi ?

il l'a dit lui-même. elle est son coeur, sa moitié, une part de lui. elle est sa femme, mais pas que.
elle est surtout valeryane. et elle a le regard qui sonde les âmes et qui décrypte les esprits.

mortimer, je te connais. je ne suis pas bête. je sais que tu n’es ni parfait, ni gentil. je le vois bien, dans ton regard quand on croise les voisins. quand tu grommeles dans ta barbe quand je te dis d’être poli. quand tu rentres un peu plus énervé, un peu plus fatigué, et que ma présence te calme. quand il y a désiré et la lueur dans tes yeux. vos voix et vos rires qui s’entremêlent alors que vous n’avez besoin de rien vous dire.

ah, désiré, c’est vrai. elle se demande ce qu’il fait. mortimer est resté bien évasif sur le sujet. valeryane elle n’est pas née de la dernière pluie. il s’est passé quelque chose de grave. elle soupire. il faudra régler ça, aussi. voilà, c’est bien la preuve. qu’est-ce qu’il ferait sans elle, mortimer ?
mortimer sans désiré, ce n’est pas mortimer. et si l’envie à parfois traversé l’esprit de valeryane, elle a toujours accepté ce lien si particulier entre son mari et son jumeau. désiré, même si ça lui plaît de le taquiner et de le contredire, même si ça lui plaît de lui tenir tête et de jouer… désiré, elle l’aime bien. désiré aussi, c’est sa famille.

je ne t’empêche pas d’être toi-même.

elle repose la bouteille. plonge ses yeux dans ceux de son mari. elle soupire encore. elle est fatiguée, valeryane. elle a trop crié, trop pleuré. elle en a marre de se battre, marre de continuer à le faire tout de même. prendre sur elle, se contenir, lutter. ça serait tellement plus facile de tout envoyer valser. ça serait plus facile de le quitter.
mais elle ne peut pas.
valeryane, prétendue libre.
valeryane, prétendue au dessus de tout.
valeryane.
finalement qu’une femme.

je te demande juste d’être honnête.

qu’une femme amoureuse d’un homme.

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gun in my flesh

Mortimer prêt à rebrousser chemin, ranger calmement la chaise sous la table. Déposer le tablier, sans aller à reculons, le front plissé par la tension. Elle n’a qu’un mot à dire Valeryane, qu’un ordre à hurler, murmurer. Mortimer en ait persuadé, il le lirait même dans ses yeux.
Non
C’est comme une nouvelle bouffée d’oxygène, un souffle raide. Un battement de cœur loupé, l’impression de dériver. Non, c’est la promesse d’une seconde chance, une racine à laquelle se raccrocher. La tête se baisse, le caïman n’ose pas trop y croire, cigarette délaissée au bout des doigts, il en avait oublié de fumer, s’écharper les poumons de plein poison. Le regard chargé de soulagement.
Les petits mots piquants qui donnent du baume au cœur, Mortimer les prend comme ils viennent. Toutes les insultes en compliments pourvu qu’elle ne dise pas oui vas-t-en.
Rien n’est à la rigolade et pourtant les lèvres s’incurvent légèrement. Il reconnait la sa femme. Entre les pleurs, la honte, les remous, il reconnait là sa femme. « Non Vale… j’ai compris maintenant. Tu finis toujours par tout savoir. Tout. »

Il se redresse à son tour, les paumes plaquées contre la table après avoir délaissé la cigarette entamée dans le cendrier.

« Je ferai des efforts. Non pardon… je ne te cacherai plus rien, je te le promets. » L’éclat sincère dans les prunelles rivées à l’autre. La fixer de cette lueur démente qui leur font dire il n’y a que toi. Mortimer, il pourrait s’en fendre les paumes, graver les promesses dans le sang, murmurer mille serments. Si elle veut qu’il le fasse, il le fera. S’il doit ramper, il rampera. « Plus aucun secret. » Lui, il a déjà tout dit.

Lentement, il finit par délaisser la table pour se rapprocher silencieusement de sa femme, repousser la chaise, s’agenouiller devant, genoux à terre, glisser une main sur la taille de Valeryane. Il se penche, un baiser sur la tempe. « Je peux tout arrêter tu sais. Ces trucs avec mon frère. » Un autre sur la pommette. « Je peux dormir sur le canapé autant de temps que tu voudras. » Un autre à la commissure des lèvres, les souffles qui s’entremêlent. « J’essayerai d’être un mari un peu moins imparfait. » Doucement, dans un murmure.

Oui pour elle, peut-être qu’il pourrait y arriver.
Le regard finalement un peu inquiet, il finit par se reculer, poser une main sur le genou de l’autre. Attraper la bouteille de sa main libre pour en boire une longue rasade.
Comme Désiré.
«  J’ai pas envie que tu dises tout ça pour me faire plaisir Vale, et que toi aussi tu finisses par faire semblant. »
D’être ici avec lui. D’avoir à détourner le regard. De faire semblant de ne pas deviner les démons tapissés.
De rajouter des secrets.









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