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You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Jules ‡ I wouldn't know how to let you go - Page 2



 
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Jules ‡ I wouldn't know how to let you go
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Jeu 4 Aoû - 12:40
VI

.gli amante

1

i lay as the light rolls in across your skin and i wait just to watch it fall across your face take our time with the sweet delay

Dans l’exigu de l'atelier, les échos de la liesse acheminent des mélodies contagieuses jusque sur le cœur, la forme des lèvres et des béguins, et grondent un carillon moins désagréable que celui de l’entrée. Les pouces mouillés viennent effacer les petites humidités moqueuses égarées à la commissure des yeux, que Barbara devrait trouver ça bête, mais que c’est plus fort qu’elle de trouver ça charmant. Lentement, sans l’agressif des humeurs suffocantes, Barbara tombe, pour lui, plus fort, plus profondément, plus viscéralement, des additions d’une équation qui pourrait tendre vers l’infini.

Moi non plus. C’est les enfants qui mangent la terre. C’est dégueu.

Barbara, elle ne se rappelle pas, si elle portait les gravillons dans le gosier dans le jardin des Pinzani, que nonna elle lui a juste dit qu’elle engloutissait des couronnes de pratolina, de pâquerettes, pour sentir comme le printemps et se transformer en arc-en-ciel. La distance réduite, des tonnerres de sensations acidulées ronronnent à l’abri de la cage des émois, le teint rose et Barbara ose le sourire des petits triomphes, plaqué comme s’il avait toujours fait partie du minois. Les silhouettes tassées font des sécheresses dans la gorge, Barbara doit se concentrer pour ne penser qu’aux phalanges quand il y a aussi le collage des visages,  le chatouillis des phrases, le destin en marche, elle pense, les valves qui précipitent les battements désordonnées.

Non. J’étais petite. Sept ans je crois. Je ne me rappelle pas. Nonna m’a raconté qu’elle m’avait retrouvée avec les mains fondues et cloquées dans la cuisine et qu’il y avait de la chair brûlée plein les plaques. Elle a dit que l’odeur était pire que les oeufs pourris, pire que le soufre, qu’elle s’en rappellerait toujours Barbara rit doucement, car elle est comme Octave parfois, à avoir le rire qui s’intercale là où il n’a pas de raison d’exister, c’est à force d’entendre nonna rioter à tout bout de champs, pour rien en général. Je sais, c’est glauque mais ça m’obsède les détails, c’est comme les photos dont j’ai pas de souvenirs, je les regarde différemment.

Avec la curiosité de se demander qui c’est la frimousse habillée en vichy rouge qui sourit, boude, grimace, à quoi elle peut bien penser les lèvres aplaties sur le carreau, la langue tordue pour toucher des bulles savonneuses, la bamina. Sous la pression de Jules, les doigts tordent les bonnes inflexions dans la pâte et c’est comme de la magie que les ébullitions merveilleuses sous le crâne façonnent du tangible, un cendrier, pour y écraser les joints plein de rouge à lèvre sombre.

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Les tourbillons hypnotisent les mirettes de Barbara moins que le menton qui la désigne, l’invite, l'assujetti, les cils qui clignent ressemblent aux flashs des appareils photos jetables qui immortalisent pour l’éternité.

Non. Ça ne m’empêche pas d’avoir un travail, de tenir les couverts ou de tirer les cartes. C’est toujours utile alors il faut pas s’en plaindre. Les mains, il fallait se faire une raison, Barbara, dans l’univers confiné des femmes Pinzani, elle oublie qu’elles sont abimées. La boue s’arrondit sans relief comme la peau qui la modèle, la substance soumise comme les chairs qu’on palpe pour leur donner la forme des désirs, ceux qui fourmillent dans les tripes, les marées des pupilles agrandies. La langue se déforme contre le bout des incisives. Moi non, mais nonna oui. Elle avait mal interprété à l’époque. Elle a cru que je deviendrais magicienne parce que j’aurais l’illusion au bout des doigts.

La voix devient un filet de balbutiements tendres quand elle sent prêt d’elle la carcasse, que le torse qui lui tombe dans le dos ressemble aux étreintes gloutonnes qu’elle espère, susurre que c’est comme les cheveux qu’on tresse, les destinées qu’on emmêle. Jules, la mousse boisée en dessous des sourcils, dont le froc tient sur les hanches grâce à la sangle, il l’a estampée dans les pores, l’avenir de Barbara, qu’il ne le sait pas, pas encore.

... Jules. Tu n’y as jamais pensé à moi. Mais moi j’y pense toujours à toi.

Et au milieu de ces extrêmes qu’il faudra bien franchir pour satisfaire le sort, il y a quelqu’un d’autre, la Lune et encore des cruches qui vident des torrent de larmes, la dernière carte, l’obstacle. Les doigts se soulèvent du cendrier, écartent l’étau de Jules et elle coulisse l'assisse pour faire face, Barbara écrase un peu de terre humide à la pointe de son nez, avec espièglerie, le menton levé avec l’arrogance de celle qui sait, n’a jamais connu les affres du doute, ou bien a préféré les fuir.

Tu comprends Jules. Je n’ai pas besoin des cartes pour le savoir. Je vais penser à toi toute ma vie et ça ne changera jamais, comme les mains. Je me suis fait une raison.







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Lun 8 Aoû - 11:20
VI

GLI AMANTE.

1

que j'passe mes nuits entre cachetons et insomnies et que j'vais m'battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis, si ça m'prend toute une vie




Un léger sourire qui soulève le menton et les lèvres, Jules hoche la tête. Ce sont les enfants et les mecs bourrés qui ont les idées les plus saugrenues, il peut en témoigner, lui et les cicatrices sur les jambes à force de vouloir se jeter par dessus les pergolas et les toits afin d'atteindre les piscines. Parfois ça rate et ça laisse les plaies béantes pour des souvenirs plein la tête.
L'argile roule sous les doigts, s'incrustent entre les rainures des paumes et le brun bouge légèrement le museau pour observer le nez rond de celle à côté de lui.
Il écoute les problèmes de l'enfance, la chair comme peinture sur les plaques et le traumatisme qui a effacé les souvenirs douloureux.
Jules lui, il se rappelle de tous les moments acerbes et glaciaux, des claques sur le bout des doigts jusqu'aux pommettes rondes. Il ne peut cependant pas comprendre la douleur vive des brûlures contre l'épiderme, celle qui en a arraché l'un des sens auxquels il lui, tient le plus. Le pouce creuse la glaise et construit les rebords, esquisse un bref sourire sans pour autant le garder. J'imagine. Et tu te souviens de la douleur ? Genre, ça doit être... J'sais pas, juste c'est un truc dont tu dois te rappeler quoi.
Le psychiatre lui avait plusieurs fois demandé s'il avait des oublis, des trous de mémoire de certains moments entre l'enfance et l'adolescence, mais Jules n'a jamais rien oublié. Rien et ça l'écorche vif un peu plus chaque jours de s'en rappeler.

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La glaise glisse des mains, s'affaisse et Jules râle un peu alors il redresse les reins, décolle la tempe de celle de Barbara pour revenir tremper les doigts, glisse le pied à côté du sien pour ralentir la cadence de la roue qui s'emballe.
Barbara elle est belle avec les mèches blondes qui tombent en pagaille sur les épaules et la nuque mais Barbara, elle est aussi franchement étrange, elle a les odeurs des obsessions et des troublions. Ça fait souffler Jules, revient poser la chair contre la sienne et enroule les doigts par dessus les siens, force les ovales et les carrés. C'est pas parce que tu peux faire des choses que tu pourrais pas t'en plaindre. C'est stupide. Jules brasse l'air avec le souffle caféiné, amorce l'étreinte un peu plus invasive sous ses paumes et se met à rire lorsqu'il imagine Barbara réaliser les tours des charlatans à la foire. Ah ouai, elle s'est bien trompée ta grand-mère. Mais ça aurait été drôle, de te voir avec une cape à vomir des balles.

Le rire en écho, Jules enlise un peu plus le poitrail contre le flanc de Barbara jusqu'à hausser les sourcils et relâche le palonnier sous la machine, soulève le menton et tourne complètement le nez vers le sien.
Il sent l'adrénaline faire rouler les veines, assujettir l'honnêteté d'un coup et il fronce le front, là où les rides se plient et les incisives qui viennent perforer la lèvre inférieure.
Jules, il n'a jamais pensé à Barbara, parce qu'il n'a jamais eu les pensées pour quelqu'un d'autre que Dyomyre, n'a jamais eu le cœur prêt à crever pour qui que ce soit qu'elle. Les émois comme des cadeaux à distribuer, Barbara elle lâche la franchise sans camoufler les arcanes et Jules reste le regard dans le sien.
Les visages face à l'autre, les carrures finalement droites et les mains désunies, Jules laisse la fraicheur de la terre salir le visage et il reste silencieux un instant.

Barbara elle est peut-être un peu trop sincère, difficile à avaler, ingérable, Jules pivote sur le tabouret et nettoie les mains puis dégage l'humidité grâce au chiffon. Eh... C'est... Honnête. Vraiment franc. Mais... C'est pas vraiment le moment, Barbara.
Il n'a pas envie de rejeter les relents amoureux de la fille devant lui, celle qui s'est vouée à venir le chercher pour tout avouer même si dans le fond, ça l'effraie, ça l'irrite probablement plus qu'autre chose.
Ça lui renvoie à la gueule son incapacité à avoir celle qu'il désire,  les bras dont il veut s'enticher jusqu'à crever.
Les olives s'imbriquent doucement dans les opales tandis que les phalanges passent sur la nuque, enroule les boucles autour des doigts. On va dire que je traverse une sorte de rupture et qu'il me faut du temps pour me remettre, tu vois... Mais je te trouve vraiment intéressante comme fille et super jolie.
Jules essaie de rattraper la chose, amarre le sourire sur le visage et souffle un peu. Il espère que ça ira, il espère qu'elle ne le prendra pas mal, parce qu'il ne voudrait pas voir la joie s'effriter sous les fossettes et les rires. Non, jamais, même si Barbara est un peu barbare, un peu trop franche, un peu étrange.






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Sam 13 Aoû - 22:13
VI

.gli amante

1

i lay as the light rolls in across your skin and i wait just to watch it fall across your face take our time with the sweet delay

C’est confortable, d’être tassé près de lui, avec les yeux qui dansent et les mains prisonnières des siennes, Barbara songe, les manies de lever et agiter en tous sens sont soudain contraintes par une pression agréable. Si faire de la porterie, c’est entendre les battements de son coeur et sentir sa peau tiède de soleil sur la sienne, alors peut-être qu’elle a trouvé une nouvelle passion, qu’elle va devenir la plus ratée des créatrices de céramiques, pourvu que ça le fasse rire, car elle, rater, ça ne lui procure jamais satisfaction.

Heureusement, tous les pores de sa peau boivent à traits goulus la proximité exquise, une intimité qui n’appartient qu’à eux, Barbara l’a décidé, du haut d’un âge trop mûre pour avoir le droit de s’autoriser la vérité en toutes circonstances. Le souvenir rampe dans les tempes et c’est des images inventées de toutes pièces qu’elle a devant les yeux, celles d’une gamine, qui brutalement appose les phalanges contre la plaque, fusionne avec le mobilier en hurlant de douleur. Des images, elle a l’impression, qui ne lui ont jamais appartenues, et font un sourire crispé qui révèlent même les gencives roses et arquent les nerfs des épaules, l’ossature devenue douloureuse. Barbara, elle a mal de se l’imaginer, de le visualiser, mais dans le fond, elle ne s’en rappelle pas.

Ca devait faire extrêmement mal. Vraiment vraiment mal. Tu imagines la chair fondue qui fait des filaments comme le plastique. Oui. Vraiment, ça a dû être douloureux. Les mirettes papillonent sur lui dont l’extertise guide les gestes, incapable de faire mieux que de suivre, un peu distraitement, la manière dont il faut polir, humidifier, ajuster, et tout ça pour un cendrier où elle écrasera des pétards avec mamma. Son cœur tambourine des concerts quand les tempes s’accolent à nouveau, font des coulures froides dans les aisselles, à en avoir la gorge nouée et l’attention lointaine. La trompette du nez qui retient un éternuement  quand la langue frictionne le palais, pensive. Je suis pas stupide. Je suis lucide. Le triangle rose se dérobe des lèvres crânement. Et personne vomit des balles c’est impossible. Nonna, elle peut pas tout savoir, sinon ça ferait longtemps qu’on serait riche.

Riche riche riche, comme Crésus, comme les seigneurs, à se pavaner dans du superficiel et payer toutes les factures de la médecine dégoûtante, oui riche ça aurait plus facile, elle aurait même pu être au chômage et parler l’informatique juste pour éloigner le monde. Le rire de Jules fracasse l'atmosphère confinée, et c’est tout ce qu'il lui faut pour jeter pêle-mêle ses déclarations, yeux dans les yeux, le courage ou l’inconscience. Sans cette conviction, Barbara n’aurait jamais mis les pieds dehors, elle avait besoin de se dire qu’elle a déballé comme du papier cadeau ce qu’elle se tient pour dit depuis des décennies, le destin, à deux, c’est plus simple à confronter, elle voulait qu’il sache.

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Penaud, comme les gamins en fugue qu’on ramasse au square, avec le torchon qui nettoie et les doigts qui grattent dans des boucles qu’elle rêve d'embrasser. Il lui offre sans démesure, des mots qui sonnent comme des désaveux, une façon polie de s’effacer du tableau imaginaire au point que les sourcils froncent et démangent l’envie de le rassurer. Les doigts s’enferment dans le t-shirt qu’elle tire, les mirettes polaires rivés dans les siennes, avec la détermination sans faille de marcher sur le chemin esquissé pour eux.

Ca veut rien dire ça. C’est pas le moment. Demain c’est le moment ? Je te comprends quand même. Et elle tire sur le haut et la corde, ce fil, qu’elle s’imagine écarlate, impossible à éviter ou à feindre. J’ai attendu longtemps aussi. Et c’est mieux si tu sors d’une rupture. Elle se tait, la jalousie qui grouille dans les tripes, qui, pourquoi, comment, combien de temps, et ça lui échappe comme ce soupir qui dépasse ses lèvres et les arpions qui plantent dans le sol, pour la soulever de l’assise, gagner, le coeur battant, encore quelques centimètres plus proche. L’air alourdi des relents d’un désir sourd, d’une intension qui commence à cribler ses pensées en blanc, les sursauts d’une raison qui s’efface. Si je suis super jolie et vraiment intéressante, tu l’oublieras vite. Jules. Moi. Je n’ai jamais dit ça à personne. Mais j’en ai marre d’attendre et je ne serai jamais venu si je n’étais pas assez déterminée pour te le faire comprendre.

Elle offre les souffles qui chahutent, les lèvres charnues à quelques centimètres, et loge même les doigts dans la nuque en regardant l'infranchissable, yeux fermés, la poitrine plaquée sur lui. Puis, elle abandonne, chavire dans une valse emmêlée de pieds maladroits, recule, choquée de sa propre audace, et tout, tout, ce qu’elle voit en Jules : les balades les mains jointes, les soleils couchants le joint au bec, les saules pleureurs le cheveux grisonnants. Dévoré d’un coeur qui tonnent en timbales à lui marteler son propre crâne, Barbara désigne le cendrier d’un index accusateur.

Je pars Jules. Mais tu me dois un cendrier, d’accord ? Prends un peu de temps. Mais cette fois, pense à moi quand même.








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Ven 9 Sep - 9:21
VI

GLI AMANTE.

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que j'passe mes nuits entre cachetons et insomnies et que j'vais m'battre pour reconstruire un apprenti repenti et tant pis, si ça m'prend toute une vie


La franchise désinhibé des gamins, Barbara l'a pincé entre les lèvres et si d'ordinaire ça n'aurait pas vraiment désarçonné Jules, sur l'instant il ne sait pas vraiment quoi faire des sincérités crachées. Alors sans broncher, la risette à peine dissimulée, Jules glisse les mains débarrassées des saletés sur les joues pour s'en arracher les morceaux de glaise sec, vient observer un instant le cadran rouge juste au dessus de la porte, là où les rideaux définissent le passage entre l'intime et le professionnel.
La scène dans la tête comme les mauvais films que Simion propose lors des soirées pyjama, les tripes à l'air complètement mal faites quoique toujours autant dégueulasses que l'hémoglobine dans la réalité. Alors la grimace étire le coin humide des babines, les doigts qui cessent de râcler la chair laiteuse pour venir se croiser aux intersections des coudes. J'imagine que... ça doit faire super mal. Dieu merci j'peux toujours utiliser mes mains, ça m'aurait encore plus déprimé de pas pouvoir le faire. Jules se met à rire, tout bas, c'est à peine audible puisque la gêne le submerge soudainement à nouveau, peu certain qu'il aurait dû balancer quelque chose comme ça, qu'il aurait peut-être mieux fait de se taire, comme bien souvent.
Barbara s'insurge de ce que Jules-Augustin avance, des balles qu'on crache depuis l'œsophage, des destins qu'on ne peut pas toujours prédire et Jules le sourcil arqué, fronce les glabelles pour déposer finalement les paumes à même l'étagère derrière lui, se soutient tandis que le bassin se balance légèrement. Bien-sûr que si c'est possible. Sinon les magiciens n'existeraient pas. Si c'est pas possible, je vois pas pourquoi alors ta grand-mère pourrait prédire le futur. C'est stupide.
À peine à cran, Jules à l'égo facilement titillé, les acerbités sans retenue et voilà qu'il revient serrer les paupières, la nuque qui tombe vers l'avant, les boucles brunes empêchant son champ de vision de s'élargir pour être certain d'apercevoir Barbara.
Les os se détendent finalement, la tête jetée vers l'arrière et les mèches noires en cascade sur les tempes, il observe Barbara osciller de la gauche à la droite, les doigts qui impriment le tissu contre la chair qui ne peut rien sentir, rien éprouver. Que ce doit être pénible, de ne pas sentir la douceur des autres à même la pulpe des doigts.

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Ce sont ces instants pénibles du lycée que Jules a toujours redouté. Les aveux mignards des filles, celles qui minaudent sous le nez et qui déposent les baisers sur les joues sans se soucier des yeux qui ne s'entichent jamais d'elles. Jules a la gorge trop sèche pour aligner correctement les mots, les lèvres se pincent et les ongles s'enfoncent dans le bois dégueulasse, mal verni et rongé par les rongeurs de la ville.
C'est pas le moment ce n'est juste pas le moment, ça ne le sera ni demain ni dans une semaine, ça ne le sera que lorsque Jules le voudra, qu'il sera prêt à clamer haut et fort que là, c'est le moment. Le Palatine se sent brusqué par les paroles de Barbara, les étoiles par dessus le crâne qui témoignent des émois à venir, ça lui file la frousse jusque dans l'caleçon et il soulève alors les yeux, évite soigneusement le regard de Barbara. Peut-être... J'en sais rien..
Parce que Jules ne sait que répondre, que ça lui semble trop précipité, ces retrouvailles fortuites, les mains plongées dans la terre et les arcanes dévoilées. Cependant il ne se résout pas à annihiler les espoirs grandissants de Barbara et il hoche alors la tête, les dents qui plantent la chair rose, creuse les stries et les rainures de l'angoisse. Promis. J'passerais t'apporter l'cendrier, Barb'.
La blonde s'éloigne et Jules se décompose, les genoux se plient et le dos glisse le long de la commode, se heurte aux hanses des tiroirs et le menton vient heurter les rotules, frotte contre le tissu râpeux en songeant à cette histoire qui lui tombe sur le crâne, comme si ça ne s'arrêtait jamais.






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