haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Fin' out what's important △ Jules



 
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Fin' out what's important △ Jules
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Mer 29 Juin - 21:45
I know that it hurts sometimes, but it's beautiful. Workin' every day, now you bleedin'. Through your cuticles. Passin' through a portal as you're. Sittin' in your cubicle.

Isn't life beautiful? I think that life is beautiful.
Fin' out what's important


Dans l’hôtel Beauregard, où on a remplacé l’écriteau doré de la suite « Embruns du Nord » par « Cabinet Cimerêve », l’unique occupante s’affaire sur le sécrétaire. Elle polie les mots des entrevues, résume les test à des points et parfois entoure les mots. Les mots qu’on traîne comme des boulets sur les chevilles et qui revêtent toute la complexité des enchevêtrement de l’âme. Tatiana ménage le temps entre les entretiens. Elle couche les idée. Elle relie les souvenirs. Les phrases et les expressions deviennent des mots-clés denses à mettre en relation à ponctuer à l’interrogatif.

Jules-Augustin Palatine (l’épave heureuse) sort de l’ordinaire. Sur le siège du bureau, il aligne des réponses. Tatiana toise avec douceur sans presser, les lèvres en cœur elle a demandé. Et pourquoi vous venez ici ? Et aujourd’hui, par exemple, vous vous sentiez comment ? Les question s’égrenent comme des reliefs dans la conversation. Le stylo dessine des volutes calligraphiées et elle essaye de saisir entre le miel des apparences et la violence des confessions comment Jules a ployé le genoux pour les autres, sans cesse, sans effort.

Jules, vous réalisez que vous agissez pour les autres avant de penser à vous-même ?

Tatiana écorche son regard sur le papier. Psychologue, un travail où on ne confronte rien, on fait juste glisser les faits entre eux pour obtenir un accord sincère. L’orque n’a pas besoin de sentiments brûlants pour comprendre et étendre, se fait l’oreille attentive et le parti tierce dont on a besoin pour départager sans influence.




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Jeu 30 Juin - 18:39
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Le siège grince et les baskets couinent sur le sol tandis que les vertèbres amorcent le décompte des envies mortuaires.
Sous chaque grognements de lombaires, Jules compte les envies de tout abandonner, de partir d'ici en trouvant à chaque fois une bonne raison pour s'en tirer.
Alors il compte, une par une avant de lever les yeux sur madame Cimerêve. Sa nouvelle psychologue qui semble aussi compétente que l'ancien mais duquel il aurait préféré ne jamais se séparer.

Le vestibule est toujours le même, les questions qui ne font sens que pour les discussions colorées de l'extérieur, les mots épineux qui finissent par blesser.
Alors Jules lève les yeux tandis que les doigts s'entichent du cuir sous la peau, le menton qui se tend et le sourire à son tour qui s'étend.

Je vois pas vraiment le soucis. Je ne me néglige pas pour autant. Jules à les sourcils qui se froncent un instant pendant que les épaules se raidissent, laisse les aigreurs à la maison en se tenant prêt à contredire les possibles questions que la femme s'apprête à lui poser. En ce moment je vais bien mieux qu'avant et, je pense beaucoup à moi. J'ai ouvert ma propre échoppe. Les justifications sont bancales, le sourire se pave de faux semblants et les dents serrent les lèvres ardentes. Si je pensais plus aux autres qu'à moi j'aurais simplement repris le domaine de mes parents, pour commencer.

Pour qu'ils soient fier. Lui plus qu'elle, pouvoir lui prouver. Mais Jules a toujours refusé, peut-être qu'un jour il acceptera. Il n'en sait trop rien.
Il redoute les supplices futures. Celles des violences qu'on ne veut pas aborder, celle de l'abandon qui alourdit toujours la poitrine, les émois refoulés et puis la maladie.
L'ancien psychologue lui manque déjà, c'est certain.
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Jeu 30 Juin - 19:37
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Entre les lignes d’un carnet saturé d’encre noire, au bout de volutes penchées pour cueillir la subtilité d’une ride, il y a le témoignage méli-mélo de son patient (Jules). Tatiana est maquillée de l’expression tendre et ferme des instructrices. Il y a la jupe sépia plissée qui glisse en dessous des chevilles, les talons de lolita sur des souliers cirés cent fois et le mat carmin des lèvres. Dans les confesses de Jules (le patient) traîne en friche. Le soucis. Pas pour autant. Mieux qu’avant. Moi. Pour commencer.

Elle aime bien. Tatiana entoure le point de départ. Jules est un potier. Le mépris de l’argent c’est très bourgeois. C’est là que ça commence. Il y a déjà longtemps. L’irritation migre des nerfs des épaules à la commissure d’un sourire brutal. Les mirettes de la psychologue voyage un instant sur les traits de minot élevé au soleil. Les oreilles sont farcies de culture rurale. L’échine est étirée comme les arbustes.

L’orque a plongé dans les archives d’un collègue. Elle a épluché les entretiens. Elle a flairé les silence sensibles entre les retours à la ligne. Elle n’était pas émue, Tatiana, de trouver du relief. Elle n’était pas choquée, Tatiana, de lire le crescendo des coups et les répercussions papillons.

Vous vous sentez à l’aise avec ça ? Elle brode encore une phrase à la pointe du bic. Quand vous rencontrez quelqu’un, par exemple, vous vous sentez comment ?

Avec l’embout du crayon, elle tapote la page pour dégager l’excédent.

Vos parents. Ils sont heureux de votre choix d’être potier ?

La brune, elle hésite, l’arabesque d’une majuscule étire le dilemme qui dit. Il faudrait partir de là. Mettre en perspective les déclinaisons de choix. Puis tout remettre à plat. Regarder encore plus loin derrière à la lumière de ce nouveau départ.





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Dim 3 Juil - 15:35
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Le pan du tee-shirt s'écrase derrière lui, Jules ramène les bouts du tissu dans l'intérieur du pantalon large et lève les yeux au ciel.
Non pas qu'il ne veuille pas parler, non pas qu'il ne veuille pas faire l'effort mais Jules a toujours été difficile avec les psychologues et les psychiatres. Et les mauvaises habitudes ne s'égarent jamais, reviennent toujours au galop, esquintent et en font aussi pâtir les autres. Le coude s'aguiche du cuir de l'accoudoir, le menton creuse la paume et les prunelles taciturnes s'imbriquent dans celles de madame Cimerêve. Je suppose.  La langue claque le palais et Jules raidit la colonne, l'air ailleurs, le visage fermé.
Les souvenirs des psychologues hargneux et des mêmes questions sans saveurs, le cliquetis infâme du stylo contre les feuilles rêches. Jules regrette amèrement monsieur Byers dont les questions étaient bien plus intéressantes et loin de la réalité que ces dernières. Je me sens bien. Non. Ils auraient aimé que je reprenne le Domaine mais maintenant qu'il y a Marcel et Valentin ils s'en moquent. et le font bien payer à Jules.

Ce dernier laisse les lombaires craquer et il pointe brièvement du doigt le dossier sur le côté du bureau, celui où il suppose qu'il y a déjà toutes les informations à son sujet. Vous avez des questions plus... J'en sais rien, moins bateau ?
Jules s'ennuie, Jules n'a pas envie qu'on parle de ses parents et de la misère qui lui mettent sur le dos. Il veut entendre des questions loin de celles habituelles, des bancales "et vous, vous allez bien" et toutes ces conneries.

Jules loin de la bonne humeur qu'on note dans les carnets et sur les lèvres, Jules loin du sourire étanche et des yeux malicieux. Jules fermé et terrible, Jules comme les gamins de douze ans. Juste Jules.
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Dim 3 Juil - 18:10
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Dans le vestibule en bois de chêne, il y a des tas tableaux sans vie, une soucoupe de sucreries posée à l’angle du bureau et le tic-tac mortelle des entrevues. Tatiana, bien raide, dans l’uniforme de la parfaite oreille, elle a pensé. Je ne demande pas mieux. Je n’éprouve pas de plaisir à faire durer les mondanités. Les silences ça s’égrènent si vite quand on n’a pas la conviction de se dévoiler. Les lèvres sont closes sur un sourire affable. Les yeux valsent en arcs du papier au visage fermé de Jules (le patient).

L’index longe les airs. Les dossiers débordent de confessions moins fades. Les témoignages n’ont rien en commun avec le lisse de leur rencontre. Les premiers effleurements de voix sont un rituel que Tatiana ne froisse pas. L’orque s’immisce au compte-goutte, sans lunette sur le bout nez, c’est vrai.

Il y a son menton qui se lève, le stylo qui revient se poser à sa droite et elle emmêle les phalanges devant le plexus, accoudé au fauteuil.

On parle de ce que vous voulez Jules. Mes questions, elles dépendent aussi de vous. Le coin des lèvres bouge à peine. Tatiana a la voix doucereuse d’une berceuse. Vous le savez peut-être déjà, mais ma thérapie consiste à comprendre ses propres émotions pour éviter de rentrer dans des schémas lors de nos interactions.

Le silence plane une seconde. Le secret qui gargouille dans son estomac ne laisse pas de répit. Il mord dans les nerfs. Il charcute la peau lisse d’une couche moite. Tatiana, elle protégé son nouvel état sous l’anonymat. L’habitude de prendre sur soi aide. Les petites misères se dissimulent sous la ronde des habitudes chéries.

Vos parents, votre métier, votre abnégation, c’est bateau. Elle hoche la tête, confirme à elle-même en lorgnant en dessous des yeux plutôt de confronter les iris. Qu’en est-il des crises ? des gens laissés sur le côté et de la culpabilité dans ce cas ?

Sans se presser, elle vient enrouler le bic à nouveau. La dextre vient chercher la carafe en libre-service et deux verres. Elle sert sans se presser. Il faut faire taire les envies nauséeuses. Elle a besoin d’être fidèle à elle-même. Elle presse lentement une gorgée sur ses lèvres pour engourdir les chaud-froid passagers.





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Mer 27 Juil - 4:20
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C'est bancal, c'est pas raide, loin du linéaire auquel on s'accoutume. Ça suit les zigzaguent un peu incertains du cœur, des mots qui ne veulent pas se délier et des rendez-vous ennuyants.
Seulement Viktor refuse que Jules arrête les séances chez le psychologue, parce qu'il ne veut pas d'un gosse prêt à se jeter de la fenêtre pour la moindre contrariété. Parce que c'est déjà arrivé et qu'on ne l'y reprendra plus c'est juré.
Alors le menton dans la paume, Jules abaisse le regard sur le stylo qui roule sous les farces des doigts et madame Cimerêve qui assure que Jules peut évoquer ce qu'il désire, les questionnements sans réponses, les cauchemars des nuits dernières et les rêves rances.
Alors dans son précieux fauteuil, Jules reste silencieux et ne fait qu'écouter les mots un peu de travers que la psychologue rapporte. Ça ne lui évoque rien à Jules sur l'instant, ça ne fait que faire froncer les sourcils, ravaler la salive grasse jusqu'à que la bouche se débarrasse de sa pâteuse. J'ai pas eu de crises depuis un moment déjà.

Jules dont le dos se redresse soudainement, croise les jambes et les doigts maintiennent toujours le menton, retiennent le poids de la culpabilité. Jules qui suit amèrement son traitement se voit pourtant parfois des lubies terrifiantes, celles de ne jamais réussir à marcher suffisamment droit pour se sentir pleinement heureux de son existence, celle un peu rustre de n'avoir personne à part elle et encore une fois, de ne pouvoir correctement dire ce qui taraude le cœur. Mais parfois, même avec les médicaments. Jules s'arrête et lève les mirettes vers le plafond avant de les ramener sur le bruit de la chaise qui recule, de l'eau qui s'écoule et des verres qui arrivent. Non, c'est juste que parfois j'ai l'impression que les médicaments ne servent à rien. J'ai quand même..Mal.

Jules déglutit et se penche vers le second verre, un peu plus doux qu'auparavant, un peu moins aigre. Je peux ? et selon la décision de son interlocutrice, il viendra rassasier les mensonges au fond de la gorge.
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Ven 5 Aoû - 10:58
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A la rupture des lignes, là où les voyelles se cassent et l’encre s’agglutine, il y a la concentration assidue de la femme en cloque. Sur l’enlacement des consonnes, le roulement du bic imprime le relief dans la texture de la page. Tatiana (en cloque) interroge ses annotations éparses, le timbre compliqué du môme et l’entretien lui-même. L’inflexion des sourcils se prolonge même dans la jambe. Tatiana (en cloque) glisse avec douceur le stylo en travers de l’étude. Les mains miment le miroir des coudes et du menton qu’on enlace pour se regarder dans les yeux. Les mirettes terre de sienne se rivent sur la cicatrice, la plaie déformée en forme d’éclair. Ça aurait mérité des points. Peut-être que Joris (exexex), il aurait su la rendre invisible. Peut-être que Tatiana (en cloque) aussi elle aurait plus de gens avec un scalpel qu’un calepin. L’échine raide, Jules pourtant a dit. Même avec les médicaments. Les médicaments ne servent à rien. Les pastilles ça ne soignent pas. C’est encore un pilulier qu’il faut acheter. C’est une alarme de plus sur un cellulaire. C’est la contrainte toujours d’avoir oublier le dimanche matin et de courir à travers toute la ville pour trouver une pharmacie de garde. Les médicaments, Jules. C’est comme une béquille. Ca peut faire le joint pour ne pas creuser l’écart avec les autres. Ca ne peut pas vous donner la tranquillité d’esprit non plus. Sur les doigts emmêlés, le minois dodeline. Elle écarte une main pour faire signe de boire. Est-ce que vous voulez bien me décrire ce que vous entendez par mal ? Tatiana (en cloque) dont les cils battent lentement et que les lèvres pincent doucement avant de murmurer. Est-ce que vous préférez qu’on se tutoie ?




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Lun 8 Aoû - 10:39
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Les cliquetis de l'horloge sur le mur fait froncer les saillies touffues, force la paume à casser la colère qui se lit à travers les rides et Jules soulève le menton vers Tatiana.
Elle a les mots raides, les épaules qui bougent comme les poupées de chiffons et les phalanges qui se serrent les unes dans les autres, à le regarder et à rappeler à l'ordre les espoirs morts.
Les médicaments ce n'est que de la colle pour les paillettes dans le crâne, pour pouvoir survivre à l'afflux des crises, celles qui enserrent la gorge, qui frappent le cœur et déversent les colères et les joies comme des bonbons.
Alors sagement Jules écoute et attrape le verre d'eau qu'elle lui autorise à prendre, laisse le froid glacer les muqueuses de la bouche et il gargarise quelques secondes avant de tout avaler. Peu importe. C'est pas important.

Jules se moquer de tutoyer ou de vouvoyer, il a les doigts qui tanguent, se cognent les uns aux autres jusqu'à complètement se serrer pour éviter de continuer à tordre les os dans tous les sens.
Les sensations sont en vrac en ce moment, comme l'impression de couler constamment et même une fois à la surface, le courant happe les mouvements. ... J'sais pas trop, juste... J'ai parfois envie de... Mh. Il n'a pas envie de prononcer les mots, jamais, pas encore. Pourtant parfois il y pense. Pas si souvent aujourd'hui, mais ça arrive. On peut l'écrire ? Vous posez les questions et j'écris...
Le malaise coule sur l'échine, ça enroule les lombaires et ça frictionne les reins, incapable de se tenir correctement, la semelle de la basket qui frappe dans un rythme saccadé le sol.
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Ven 12 Aoû - 21:52
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A peine contrariée, sur la courbe des cils alourdis d’une fin de mascara raclé, il y a la pointe d’une frustration anodine. L’entrevue étire encore des relents d’exaspération qui arquent une patiente assidue en ridules sur le front ivoire. Il existe un fil évanescent à trouver dans le visage irrité face à elle. Tatiana (en cloque) replonge dans les annotations et les souvenirs comme dans une botte de paille. La mine sereine et le souci d’extraire peut-être une aiguille pour suturer les bords de l’histoire entre elles. Le menton acquiesce brièvement. Dans la console au style vieillot qui sert de bureau, il y a assez de fournitures pour les petits enfants (même Gia), un compil de dossier trié par ordre alphabétique et son alliance de mariage hors de portée des serres de sa frangine (Maxine). Attentive, la brune dit. Oui. C’est possible. Sans se faire prier, les doigts tirent tous les tiroirs. Il en jaillit des papiers canson, crème, claire, vierge ou à rayures, lisses ou granuleux, disposés parallèlement sur le bureau, par ordre de taille. L’échine ploit pour tirer une dernière poignée, révéler sur la tapis vert bouteille une collection de feutres fins trié comme un nuancier sous l’emballage plastique. Faites votre marché, je vous en prie. Une risette assouplit les traits. L’inquiétude qu’il détruise le matériel soigneusement dissimulée derrière le soulagement que ce soit des factures adressées à la milice et non à elle. Tatiana (en cloque), décroise et recroise les jambes sous le bureau en étirant doucement le dos dans le dossier. Je vous propose de faire simple. Je vous donne un mot où une situation et vous mettez à plat ce qui vous passe par la tête. L’air se charge brutalement d’une odeur atroce. La poitrine se comprime. Une perle tiède rase la peau blême de la tempe au menton. Aux prémisses d’une nausée, il y a l’entêtement obstiné de nier, le désir de rendre les boyaux par le nez et le verre à moitié vide qu’elle soulève brutalement pour s'hydrater et noyer toute rébellion interne. Le sourire faible, Tatiana (en cloque) poursuit. Quand je vous parle de cette douleur, à quoi pensez vous ? Une prière muette pour les quelques secondes où il écrit s’envole. Les respirations alourdies et maladroitement régulées bruissent dans le silence du bureau. Imaginez la personne à laquelle vous tenez le plus. Un frère, une amie, peu importe. Quelqu'un qui compte. Imaginez qu’elle souffre de cette même douleur. Qu’est-ce que vous lui diriez ? Les mirettes dansent sur la cadran de la montre en cuir noir pour réévaluer ses forces.



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Ven 9 Sep - 8:55
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Les lèvres sèches et le cœur abonde pourtant du liquide rougeâtre humide, limpide et moins clair que l'eau de roche, Jules s'écorche les doigts sur le bureau devant lui et dépeint la psychiatre qui ne bronche que peu, dont les expressions ne s'étirent pas dans des éloges vénérables ou funestes. Elle reste stoïque, professionnel comme le dirait la plupart des gens, trop froide pour quelqu'un comme Jules.
Les papiers se défroissent et s'accumulent sur la table, les feutres aussi et Jules attrape le papier bleu cantonné, celui qui n'a pas les fioritures stupides auxquels il ne s'intéresse pas.
Parce que Jules, si ce n'est pas pour les poteries il se moque bien des jolis tracés sur les cahiers et des rainures sur les poutres.
Le gobelet entre les doigts, l'eau rafraichit le désert qui s'accumule sur la langue jusqu'aux dents, souffle un coup et écrase le plastique entre les doigts sans vergogne avant de le balancer dans la petite corbeille noire par terre.
Le nez suit le mouvement des phalanges qui s'étirent sur le ventre ou le visage, qui se tendent, les veines qui s'exposent sous la lumière des stroboscopes, Jules dont le nez sensible tatillonne, vient cogner le bas de la paume pour le gratter.
Tatiana la psychiatre sent étrange, les phéromones qui n'ont rien des minettes en chaleur. Mh..
Jules ne réfléchit pas vraiment lorsqu'il vient poser sur le papier à grosses lettres Solitude. L'écrit est honteux et Jules triture maladroitement le pan de la fiche, mordille inlassablement les lèvres déjà abîmées des nuits agitées. Le regard a cessé de s'enfoncer dans celui de Tatiana, à l'écoute comme les marmots de l'école, il revient glisser la mine humide sur le papier. Pourtant là tout de suite, c'est le vide intersidérale dans l'crâne, le cœur vrombit de manière agité dans tout le corps, si fort et si abruptement que ça résonne en plein dans la tête, force le chemin à travers les voix, cogne même contre l'épiderme qui recouvre les doigts. Le papier se voit délaissé et Jules gribouille, des lignes, des carrés et des cercles, des croix puis des nuages. J'en sais rien. Que ça ira, je suppose ?

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