Caractère

Impatient . Impulsif . Indiscipliné . Sarcastique . Puéril . Tempétueux . Problème d'attention . Borné . Modeste . Pragmatique . Minutieux . Attentif .

La langue qui râcle les dents, le souffle lancinant et l'échine courbée, Simion par dessus le lit n'a rien et pourtant a tout, des autres petits Beaujardin qui peuplent la maison.
Aussi têtu et fier que les plus grands, aussi gamin et caustique que les plus petits.
Simion a toujours raison et s'il a tord, c'est que c'est vous le problème.

Quand les mains s'écrasent contre les segments qui creusent les joues, Simion a toujours le sourire finaud, l'attention qui s'ennuie elle-même de l'ennui. Les phalanges s'entourent bien souvent de n'importe quoi, les ambres s'accrochent jamais longtemps aux mêmes choses qui l'entourent, difficulté acerbe à garder le focus malgré les tentatives désastreuses des plus âgés de la famille. Entre les mots l'esprit s'échappe, s'inquiète et revient alors à lui, se demande combien de temps s'est écoulé entre le moment où Simion a quitté le monde des mortels et celui où il a rejoint les chérubins dans la tête.
Sans même le vouloir, sans même le prétendre, Simion ne s'accommode des logorrhées lorsqu'elles ont un intérêt pour lui, qu'elles ne sont pas vides de sens, que ce ne sont pas que des mots pour combler le vide de son ennui.

Pourtant attentif, contradiction jusqu'aux ongles qui se plantent dans la chair lorsqu'il veut rester pleinement concentré, Simion est diligent, notamment dans ses études, notamment lorsqu'il se concentre à lire ses BD.

Facilement frustré, facilement déçu lorsque les choses ne vont pas dans son sens, Simion n'a jamais cherché à s'améliorer de ce côté-là, laisse les pans du visage gondoler, les dents claquer les glas de la fin et le regard rugir les maux qui ne veulent pas briser le silence qu'il s'obstine à entretenir.
Mauvaise tare jamais endigué, mauvaise tare qui s'est accentuée avec le temps, mauvaise tare qui est devenue jalousie amère.
Sur le bout de la langue, bien accrochée dans le cœur, se crache à la gueule comme des relents abominables, ne s'en prive jamais, d'exprimer les aigreurs même si ça doit froisser et tordre les boyaux, même si ça doit faire plier l'échine et remuer la mer dans les yeux.
Quelque peu apathique sur les bords, a pourtant, il y a bien longtemps, voulu se mettre à la place des autres mais ça n'a jamais vraiment fonctionné, ça n'a jamais suffi pour avoir une place conséquente dans la famille, dans la poitrine des autres.
Alors si les autres ne se mettent pas à sa place, si le monde ne courbe pas les reins à ses pieds, il ne le fera pour personne.

Les poings souvent fissurés de plaies, le menton esquinté et les genoux cassés, si Simion passait son temps à réfléchir ça se saurait et peut-être que la Terre tournerait d'une autre manière, c'est certain. Impulsif au possible, n'a jamais pris le temps de réfléchir avant d'agir.
S'insurge et sonne la révolte, lève le drapeau blanc pourtant quelques heures seulement après la bataille, parce que c'est trop épuisant, qu'en y réfléchissant un peu mieux, ça n'a pas vraiment de sens.
Aussi vif que les ouragans, aussi tumultueux que les vagues de l'océan, aussi claquant que les orages, Simion ne ressent pas la fatigue, prône qu'il pourrait pousser la pierre de Sisyphe des journées entières. À peine exagéré, on déplore aussi le manque de discipline du Beaujardin.
On râle des mains chapardeuses et des grasses matinées, des journées caniculaires à se cacher des vendanges. Et la voix qui se hausse toujours trop forte lorsqu'on le bouscule, parce qu'il ne se laisse jamais faire Simion même s'il n'est pas certain de gagner, désole de ne voir sur la carcasse qu'un amas pitoyable de chair trop serrée.

N'a besoin de rien ni de personne, Simion se complaît sincèrement dans la solitude, dans celle qui est saine, celle qui ne ternie par le cœur et les pensées. Se plaît à rejoindre Zébulon et Fernandin lorsqu'il n'a plus l'envie de lire des livres, que le cocon se resserre un peu trop contre lui, l'étouffe.

Physique . Facts

181 . 65 kg . Le regard presque vitreux . Les prunelles marbres foncés . Les cheveux blonds cendrés . Légèrement ondulés . S'écrasent à la naissance de la nuque, au dessus des cervicales . Toujours en pétards . Comme à la sortie du lit . Quelques stigmates des bagarres durant l'enfance sur le visage . Légères mais sensibles sous les doigts . Le dos jamais droit, les épaules toujours affaissées . Proclame que tous les artistes sont voûtés . Les traits trop anguleux, on se cogne sur les épaules et les poignets . La peau légèrement hâlée par le soleil, redevient toutefois pâle dès lorsque l'automne pointe le bout de son nez . Les vêtements toujours un peu larges, jamais les siens . Ceux de Dyomyre probablement, peut-être d'Olivianne .

Son prénom à l'origine était Siméon, erreur de la part des fonctionnaires . A toujours le sourire aux lèvres et les dents apparentes . Adepte de l'horreur . En film ou en bouquin . Possède une collection dans la suite personnelle de Dyomyre . Des tas de figurines aussi de jeux vidéos . Fâcheuse tendance à mordre les doigts jusqu'à s'en faire saigner lorsqu'il se concentre . N'a jamais songé à consulté qui que ce soit pour son problème d'attention . Se persuade que c'est un problème chez tous les Beaujardin . Contrairement à la majorité de ses frères et sœurs, n'a pas d'affinité particulière avec les Palatine . Ne se voit pas déménager hors de la maison, même si la majorité des plus jeunes lui tapent sur le système . Vole absolument tous les vêtements de Dyomyre et Olivianne . Se considère comme le plus malin des Beaujardin . Allergique aux fraises, n'hésite pas à en manger durant les vendanges pour éviter l'effort . Ça n'a cependant jamais fonctionné . Un marteau dans une paume et la main de sa sœur dans l'autre, a voulu se casser la cheville . Un peu lâche sur les bords, remercie l'impulsivité de s'être tue à cet instant . Grand fan de Starbucks et des boissons qu'ils proposent . Demande toujours des goûts hasardeux avec beaucoup de chantilly . N'a pas de téléphone portable . Le dernier en date s'est retrouvé au fond des toilettes par les plus jeunes . Major de sa promotion . Voudrait être Libraire plus tard . Pour le moment il aide parfois une petite Librairie dans Lunapolis .

I was walking, down by the station
I saw a boy there he had no patience

Menton tendu et dos tordu, Simion se penche par dessus les épaules de maman et regarde ce qu'elle prépare dans la grosse marmite. Une confiture d'abricot, parce que la fraise n'est plus un aliment vraiment bienvenue dans la demeure des Beaujardin.
Le nez se fronce et l'étreinte autour de la carcasse molle de maman garrote, ne veut plus s'en aller tandis qu'il geint de vouloir rester ici, avec elle, que l'école peut bien attendre.
Et sous le tintamarre des grognements, Simion laisse les cordes vocales s'égosiller jusqu'à que les autres suivent le rythme dissonant, qu'à leur tour les vibrations esquintent les oreilles.
Terreur des plus grands, Simion ne supporte ni la présence de Venette ni d'Hélias, amorce le chant des sirènes dès lorsqu'il se retrouve trop loin de maman.
Alors même pendant le travail sous la canicule, Simion est sur le dos à rouler les mèches brunes entre les doigts, à chantonner les poésies de l'école et les comptines paillardes que les plus grands s'évertuent à chanter comme des berceuses.

Simion ne laisse pas la chance aux autres de s'accaparer la génitrice, toujours sur son dos, toujours à rester derrière elle, demander ce qu'elle fait, pourquoi elle le fait, s'ils peuvent dessiner à la craie dans la cours à l'extérieur.
Et ça dure longtemps, de ses deux ans jusque ses six ans Simion ne supporte pas d'avoir le reste de la fratrie sur le dos mais il se rapproche de Dyomyre, s'amuse à longer les galeries sous la maison, à attraper les lombrics qui longent les sillons boueux lors des grosses averses.
Sous les troubles et le trop plein d'énergie, Simion n'écoute pas vraiment à l'école, perturbe les autres et s'enfonce dans l'insolence et l'arrogance. Alors il obtient une aide, une femme d'une vingtaine d'année, elle s'appelle Mirabelle, elle est douce, elle est tendre, elle rappelle les épis de blé et la sauvagerie des champs Palatine. Alors Simion s'accroche, râcle les peaux des doigts, s'écorche et s'anime à apprendre par cœur les livres de littérature, les tables de multiplication jusqu'aux formules magiques de la science.

  We got talking, down by the river.

Simion dont l'empathie manque, grandit et regarde maman s'enfoncer un peu plus au fond des vignes, la fatigue sur le visage et papa qui suit.
Renfrogné, les doigts crispés contre les joues, lui rejette toutes les peines que maman ne dit pas sur le visage, parce que lui lui hurlera toujours qu'elle mérite mieux qu'un ivrogne, qu'un type comme lui. Pourtant papa n'est pas si mal mais les préférences le gêne, l'emmerde, voir Jules comme un Beaujardin alors qu'il n'a rien d'un des leurs, ça agace et ça accentue un peu plus la jalousie âcre dans la gorge.

Il grandit et repousse les valeurs de la famille, ne veut d'aucune maison, ni du souffle ni des os, pas des roses et encore moins de la lune mais papa lui tire les oreilles, incombe de rejoindre la même que maman et qu'Hélias, que Dyomyre et Venette,  Maurillon et puis Léonis. Non, Simion n'y échappera malgré les tentatives désastreuses.
L'écart se creuse entre lui et ses frères et sœurs, il s'intéresse un peu plus à la littérature et à la culture pop, s'y encre et s'y noie.
Le reste n'a pas d'importance, il ne pliera pas l'échine encore longtemps pendant les vendanges, ça ne l'intéresse pas à Simion.

He was wondering
How did we get here?

Le lycée n'est pas agréable même si Dyomyre est là pour un an encore. Simion tangue entre le charivari désagréable des autres, celui dans sa poitrine et l'envie de rester sous son lit à lire ses bd sans s'intéresser au monde extérieur.
Pourtant malgré lui, il doit s'efforcer, trouve des amis qui ne feront pas long feu -parce que Simion s'en moque, qu'il ne s'y attarde pas plus, qu'il a sa famille s'il se sent seul.

Après l'obtention des diplômes il va à l'université de Lunapolis, manque les premières inscriptions et fait donc une année de césure dans une petite Librairie à Régalia, tire un salaire assez correct pour s'acheter de quoi se faire plaisir et lorsque c'est possible, il se réinscrit à temps, cette fois-ci et entame ses études de Lettres.
Maman est fière, Dyomyre peut bien en prendre de la graine.