c’est le début de soirée, ou plutôt la fin d’après-midi. le bar est encore peu rempli, malgré les quelques irréductibles qui sont là dès l’ouverture. l’établissement sera calme jusqu’aux alentours de 20h, où les gens commenceront à affluer en masse, et toute cette agitation prendra fin à 2h du matin, en même temps que la fin de service d’eliott.
eliott qui soupire, à son comptoir, alors qu’il est en train de nettoyer quelques verres et de les ranger sous le bar. mais il ne va pas se plaindre, ô non. il est suffisamment reconnaissant d’avoir trouvé un taff aussi vite. merci les contacts, parce que sans ça, il serait resté sans emploi probablement un long moment. pas facile, la sortie de prison. et de toute façon, il préfère de loin servir ses clients en quête d’ivresse que de rester enfermer dans des murs en pierre. alors non, définitivement non. eliott ne se plaindra de rien ce soir.
mais pourtant, l’homme est soucieux. emmerdé, même. lui qui se croyait sans attache si ce n’est sa mère, voilà qu’un fantôme du passé vient de resurgir alors qu’il a enfin allumé son téléphone, hier. plus de six mois qu’il n’y avait pas touché, rapport au fait qu’en prison, c’était un peu compliqué pour textoter. mais bon, ce n’est pas comme s’il avait beaucoup de contact. du moins c’est ce qu’il croyait. car une fois la batterie rechargée et l’appareil allumé, voilà qu’un flot de message de plus en plus insultant avait fait vibrer son portable pendant dix minutes. et dix minutes de “bzz bzz” c’est long. surtout pour lire un celian énervé.
eliott lui avait vite fait répondu, détaché ou préférant fuir, mais cela n’en démordait pas. alors il avait laisser couler pour la soirée jusqu’à ce soir, laissant le corbeau en vu un jour de plus alors que ça faisait déjà six mois. parce que pour la première fois de sa vie, peut-être, eliott ne savait pas quoi faire. pas simple, les relations humaines.
et puis finalement, une fois sa vaisselle finie, il décide de lui répondre bien qu’il ne sait pas vraiment quoi lui dire après six mois. six putain de mois.
“arrête de maj”
ouais, bon, pas ouf. il va falloir faire mieux. mais eliott ne sait pas quoi dire de plus pour le sms part. la situation l’ennuie plus qu’il ne veut l’admettre. parce qu’il comprend que ce soit étrange de revenir ainsi après six mois de disparition. parce qu’il se doute que celian n’est pas au courant pour la taule. parce qu’il est sûr qu’il lui en veut. et ça le fatigue, eliott. mais il ne se voit pas lui balancer “yo, j’étais en taule”. ça serait encore pire. alors il fuit en avant et fait le mec détaché. parce que c’est la meilleure chose à faire pour éviter les problèmes. parce qu’il n'a pas envie de se prendre la tête. pas maintenant. pas après six mois de prison.
même s'il sait qu'il ne réglera jamais ses problèmes en ignorant ses proches.
et le temps passe, dans l’appréhension d’une n-ième vibration, en signe de notification, qu’eliott finit par oublier car le devoir l’appelle. les clients arrvent petit à petit dans le bar et son service commence vraiment. il sert pintes, coca, rhum ou whisky. nettoie les verres, sort les bols de chips et autres apéritifs. débarrasse les tables et reste attentif à ses clients, sans jamais vraiment les observer.
comme il ne regarde pas, il ne la voit pas, cette silhouette qui entre dans le bar et s’affale au comptoir à un mètre de lui. cette silhouette qu’il connaît si bien même après six mois. celle qui le harcèle par sms depuis 2 jours. celian dresdell.
“bonsoir, qu'est-ce que je vous sers ?”
les yeux rivés vers le bas, concentré sur son verre qu’il nettoie, il ne regarde pas le nouveau client, agit par réflexe, blasé et distant. hésite à se servir un verre pour se noyer à son tour. finit par se servir un peu d'alcool fort et à avaler quelque gorgé d'une traite. soucieux, inquiet. absent. comme s'il déprimait devant ce verre de gin à moitié vite. attendant une réponse de son nouveau client.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Celian Dresdell
Connard d'piaf bleu
Âme : Corbeau
Métier : Organisateur de fêtes et gérant de l'ACE Casino
Double compte : Willow & Ilya & Daiam
Lenss : 189
Messages : 309
Date d'inscription : 09/11/2021
Mer 19 Jan - 22:04
it's me again
(oh, look. it's a f*cking ghost)
le bar
ft. Eliott
4 décembre 2097
Les événements passés ces derniers jours sont si abstraits pour toi. Trop d’émotions en trop peu de temps. Il n’y a pas si longtemps, tu t’es réveillé avec un horrible mal de crâne, le flou dans ta tête. L’incompréhension t’a frappé lorsque t’as réalisé que tu n’étais pas dans ton lit douillet, qu’une cellule de prison avait fait abstraction de ta chambre. Tu te souviens de quelques vagues détails. Un couple obscène dans un coin, ton nouveau tapis détruit, un mec musclé nommé Roland, la rage d’un certain milicien blond. Pourquoi Caspian était-il en colère, déjà? Tu te rappelles qu’il t’a mis les menottes aux poignets, après t’avoir menacé de te bâillonner. Le reste? Que du noir. Que du vide résonnant entre quatre murs de pierre.
T’es pas resté longtemps. Tu n’as pas encore eu l’occasion de remercier Alastair à ce sujet. T’as pourtant compris qu’il vaudrait mieux pour toi de faire profil bas pendant un moment. La dernière fête a dégénéré, c’est encore le bordel là-bas. Tu as engagé quelques mains supplémentaires pour aider à faire le ménage, mais tu te doutes que ça prendra quelques jours avant que le Palais des Rois ne puisse retrouver sa gloire précédant les festivités.
Pour ne pas améliorer ton humeur, voilà qu’un revenant est réapparu dans ta vie, après six longs mois insupportables sans jamais qu’il n’ait l’idée de te donner des nouvelles, de te rassurer. La colère est montée en toi.
Non. Tout compte fait, ce n’est pas de la rage que tu ressens, mais une profonde tristesse. Et en plus…! Et en plus, il a eu le culot de te laisser en ‘’vu’’ pendant une journée de plus! Et pourquoi? Tout ça pour un pauvre ‘’arrête de maj’’! Pas d’excuses, pas d’explications.
Pas de sentiments. Beaucoup d’indifférence
Et tu te sens con. Parce que tu considérais Eliott comme un de tes amis les plus proches, et du jour au lendemain? Pouf. Disparu. Comme s’il n’avait jamais fait partie de ta vie. T’as cru qu’il lui était peut-être arrivé quelque chose. T’es allé voir là où il travaillait en tant que croupier, mais personne n’a rien voulu te dire. Ils ont dit qu’ils ne voulaient pas se mêler de toute cette histoire, que tu devrais passer à autre chose, que c’était inutile de revenir une ou deux fois par mois pour voir s’il était revenu, parce qu’il ne reviendrait pas. Tu as lu la pitié dans le regard de tous ces gens, pour toi qui n’a jamais cessé de t’accrocher à un fantôme.
(Et t’as un peu pleuré. T’as cru qu’il était peut-être mort. Que personne ne voulait te l’avouer.)
Désespéré. Désespérant. Ce sont des mots qui te vont si bien, te seyant à merveille comme une seconde peau. Tu as continué de lui écrire presque tous les jours, dans un espoir vain qu’il te réponde enfin. T’as cru qu’il était peut-être fâché contre toi, au début et puis, la frustration a pris le dessus. Tu lui as envoyé des bêtises, à quelques reprises, n’importe quoi pour qu’il daigne te répondre.
(T’y peux rien si t’as peur qu’on t’abandonne. C’est comme une fatalité. Inévitable.)
Et quand il revient enfin, c’est ÇA qu’il te répond? Vexé, profondément blessé, t’as décidé que: c’est fini! T’arrêtes de lui répondre! S’il n’a pas besoin de toi, c’est pareil de ton côté!
Alors, t’es parti à Lunapolis, le besoin pressant de te changer les idées, de souffler un peu. T’as passé quelques heures à la grande bibliothèque, mais même ça, ce n’était pas suffisant pour arrêter de te torturer.
(Tu ne comptais probablement pas assez à ses yeux. Voilà tout.)
Incapable de te concentrer davantage, tu fermes les livres devant toi et tu t’en vas sans prendre la peine de ramasser tout le bazar que t’as mis. Peut-être qu’aller à ton ancien lieu de travail, là où tout a commencé, avant tout, avant les fêtes, te ferait du bien?
Avant de pousser la porte du bar, un élan de frustration te saisit et la tristesse répond à Eliott à ta place.
‘’TU VEUX QUE J'ARRÊTE DE TE PARLER PENDANT 6 MOIS AUSSI TANT QU'ON Y EST OU BIEN??’’
Un soupir traverse tes lèvres, tu ne regardes personne en particulier, bien que tout le monde te dévisage. Cheveux bleus, un cache-oeil, on ne peut pas dire que tu es terriblement discret, même si pour une fois, tu ne portes pas de vêtements tape-à-l’oeil. Tu rabats ta capuche sur ta tête, avant de t’asseoir au comptoir. Tiens. Voilà que t’hallucines la voix d’Eliott maintenant.
- Ton truc le plus fort. Apporte-moi la bouteille au complet.
Humeur massacrante, tu regardes le verre de gin du coin de l’oeil, observe les doigts qui y sont accrochés, remonte le long de son bras jusqu’à son visage. Ah. AH.
- TOI.
Tu te relèves d’un bond, la rage au ventre. Doigt accusateur levé en sa direction. À court de mots Le mouvement brusque attire les regards des autres clients, curieux de savoir ce qui se passe.
(c) opalescence
Celian Dresdell
Eliott Fauvel
vrai bonhomme & gros cerveau
Feat :
Âme : chat forestier
Age : 29
Métier : manager à l'ace casino
Double compte : alexis - valeryane - sasha
Lenss : 743
Messages : 177
Date d'inscription : 13/12/2021
Jeu 20 Jan - 12:02
it's me again (04 décembre 2097 x le bar)
les pensées qui tourbillonnent dans sa tête et qui ne s’arrêtent pas. il déteste ça, eliott, ne pas avoir l’esprit clair. être incapable de réfléchir. de trouver la bonne solution. ça l’emmerde, vraiment. il ne sait pas comment faire avec celian, comment lui dire la vérité. il s’y sent bien incapable. il a passé sa vie à mentir, manipuler et frauder… alors il peut très bien faire la même chose avec la vérité, non ? ami ou pas, c’est la meilleure chose à faire pour tout le monde.
et puis, il n’est juste pas près eliott. pas prêt à lui dire ce qui lui est arrivé. parce que, putain. il fait le fier mais… il n’en est pas fier du tout. le mot prison lui arracherait la gueule. il a trop honte. il veut l’oublier, l’effacer de son passé et faire comme si de rien était. comme si tout était normal. comme s’il avait juste hiberné pendant la moitié d’un an. pour continuer de fuir en avant.
et le portable vibre alors qu’il finit son verre de gin maintenant complètement vide. il l’attrape, lit en diagonal pour finalement pousser un soupir qui ressemble plus à un gémissement. douleur, regret, honte. tout se mélange. il va lui falloir plus de gin. il passe la main dans ses cheveux, se tient la tête un instant en réfléchissant, l’air désespéré. il a envie de s'énerver, de répliquer, de se disputer. mais ça serait pire, parce que c’est lui qui a commencé avec son indifférence à deux balles pour fuir la potentielle seule personne en dehors de sa famille qui tient vraiment à lui. et à qui il tient énormément aussi. mais il ne peut pas lui envoyer “j’étais en taule” ni même “désolé” bien qu’il faudrait. pas prêt ni capable de s’excuser. se rattachant à ce qui lui reste de fierté après six mois d’honneur et de réputation bafouée.
“très bien monsieur.”
il ne regarde pas l’homme, trop soucieux de lui. il a de toute façon remarqué du coin de l’oeil dans sa posture et sa capuche rabattue que son nouveau client n’avait aucune envie de parler non plus. tant mieux, ils étaient deux. il chope sa bouteille d'absinthe, tout en se disant qu’il aurait dû commencer par ça plutôt que par du gin, et serre un shot à l’homme.
et puis, il y a un cris. sec. agressif. suivis d’un silence. eliott tourne la tête. blémit.
“ah.”
rapide coup d’oeil autour de lui, les têtes commencent déjà à se tourner et ça le saoule. il n’a pas envie de laver son linge en public, et encore moins dans son nouveau taff. mais il connaît celian, et il sait qu’il ne se calmera pas avant d’avoir vidé son sac. et d’après ses sms, eliott comprend que celian a beaucoup, beaucoup à lui dire. et pas forcément de la manière la plus douce qui soit.
“salut, celian…”
il murmure, baisse la tête, fuyant du regard. il n’est pas à l’aise. qu’est-ce qu’il fout là ? putain. et pourquoi il à l’air aussi mal ? serait-ce à cause de lui ? merde. alors il boit le shot que celian vient de lui commander. le resserre. lui tends.
“s’il te reste un peu de compassion pour moi, bien que je ne le mérite certainement pas, j’apprécierai que tu ne m’insultes pas devant tous les clients du bar. pour toi, comme pour moi d’ailleurs. t’es pas super discret avec ta joli tignasse !”
sourire, l’ironie et l’humour pour fuir le conflit. sûrement la pire idée du monde vu la rage de son ami.
“on peut sortir si tu veux. je vais faire ma pause clope. et bois ton shot, je te l’offre…”
plus bavard que par sms. eliott alterne entre cynisme et l’air penaud, ne sachant pas sur quel pied danser. fuir encore, fuir dehors, lui semble être la meilleure idée. il tente de proposer à celian de le suivre, bien qu’il doute sincèrement que son plan marche. il le connaît, à force. ce n’est pas six mois loin de lui qui lui fera oublier ça. et, il lit parfaitement bien la rage au fond de son oeil.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Celian Dresdell
Connard d'piaf bleu
Âme : Corbeau
Métier : Organisateur de fêtes et gérant de l'ACE Casino
Double compte : Willow & Ilya & Daiam
Lenss : 189
Messages : 309
Date d'inscription : 09/11/2021
Dim 23 Jan - 18:31
it's me again
(oh, look. it's a f*cking ghost)
le bar
ft. Eliott
4 décembre 2097
Il y a quelque temps, tu aurais tout donné juste pour avoir ton ami en face de toi, parler de tout et de rien, rire au nez de la milice, prendre la fuite dès qu’une chose ne se passe pas comme prévu. Aujourd’hui, en revanche, tu t’en serais bien passé, le temps de te remettre de tes émotions, de ta colère, de ta tristesse. Il est là, juste devant toi. Est-ce que tu devrais le prendre dans tes bras? Remercier le ciel parce qu’il n’a rien? Ou est-ce que tu devrais lui foutre une claque, parce qu’il n’a rien, pas même une excuse, une explication à te donner?
Tu restes un moment planté là, doigt levé en sa direction, bouche qui s’ouvre, qui se referme aussitôt. Trop plein d’émotions, à court de mots. Et là, il parle et t’éclates de nouveau, cette fois de vive voix.
- ‘’Salut’’? Aah! Après ton ‘’yo’’, j’ai droit à un ‘’salut’’? Bravo mon grand, t’améliores ton vocabulaire! C’est bien, je t’en félicite.
T’applaudis bien fort, ton sarcastique, glacial. Si tu n’avais pas réussi à capter l’attention de tout le bar avant, c’est maintenant chose faite. Tu l’observes, lui et son visage blême, l'œil rond alors qu’il boit ta commande, te ressers. C’est pas toi qui devrait boire en le revoyant lui? C’est pas lui qui s’est fait ignorer pendant six mois, si? Ta présence est-elle si dure à supporter?
Lèvres qui tremblent. C’est pas juste. Là. Maintenant. Tu voudrais le détester. Mais t’en es incapable, est-ce qu’il le sait? Parce qu’en te demandant de faire preuve de compassion, t’as l’impression qu’il utilise tes propres sentiments contre toi. Tu resserres la capuche sur ta tête à la mention de ta jolie tignasse bleue, les joues qui s’enflamment de honte, d’embarras. Toujours au centre de l’attention, pourtant si vulnérable. Pourquoi est-ce qu’il a l’air de trouver ça drôle? Ça l’amuse de te voir faire un fou de toi à cause de lui?
(Il se moque de toi, non?)
Tu te retiens de lui crier dessus. Un peu parce qu’il te l’a demandé. Mais surtout par respect pour le propriétaire. La réputation de ce bar auquel tu tiens tant en pâtirait si on te reconnaissait toi, le roi des fêtes, engueuler un employé pour quelque chose que les autres ne comprendraient pas.
Regard alternant entre le shot et la bouteille d’absinthe. L’envie de la prendre à toi tout seul, de quoi te rendre malade, de quoi oublier ton nom et le sien. Mais tu veux être cohérent pour ce qui va suivre. D’un geste de main, tu envoies valser le verre par-terre, comme un enfant qui refuse de manger ses légumes le ferait. Éclats de verre au sol, avec le reste de ta fierté en miettes. Tu te diriges vers la porte sous les regards choqués des clients, hausse la voix une dernière fois à l’intention d’Eliott.
- Ça va pas te prendre six mois de plus pour sortir, si? T’attends quoi? Bouge ton cul!
Six mois d’attente. Six mois de vide. Six mois que t’attends de te vider le coeur.
(c) opalescence
Celian Dresdell
Eliott Fauvel
vrai bonhomme & gros cerveau
Feat :
Âme : chat forestier
Age : 29
Métier : manager à l'ace casino
Double compte : alexis - valeryane - sasha
Lenss : 743
Messages : 177
Date d'inscription : 13/12/2021
Ven 28 Jan - 18:12
it's me again (04 décembre 2097 x le bar)
il souffle d’un rire mauvais, mais un peu sincère quand même, alors que celian lui crache ses reproches à la gorge. mais il ne contestera pas, eliott. parce qu’il sait que celian à toutes les raisons de lui en vouloir. il ne se vexera pas, il ne ripostera pas. il sait qu’il n’en a pas le droit. mais il ne peut s’empêcher de sourire, de rire même, d’un souffle doux amer. parce que celian n’a rien perdu de sa répartie. celle qui aimait déjà tellement à l’époque. alors ça lui fait quelque chose.
“merci mon cher. je ne suis peut-être pas de la maison du souffle et des cendres, mais j’essaye de ne pas me laisser faire.”
il ne peut pas s’empêcher de répondre sur le même ton, se permet même une rime. il sait très bien qu’il ferait mieux de fermer sa gueule. qu’il faudrait faire profil bas, et sortir du bar. humble et silencieux, et laisser la tempête lui rouler dessus, le rouer de coups. mais non, eliott ne peut s’empêcher d’en rajouter une couche, même minime. parce qu’il est con, eliott. ou du moins, il joue au con. c’est plus facile que baisser la tête et demander pardon.
mais il se calme quand celian renverse le verre. bien qu'il reste impassible en apparence. mais dans sa tête, rien n’empêche une petite voix de lui murmurer: mérité. alors il se contente de subir sans rien dire. il sort le balais de derrière le bar pour mettre les débris sur le côté afin d’éviter aux autres clients de s’entailler. il jettera tout ça après, parce qu’il est maintenant l’heure de sortir du bar et de régler ses comptes. c’est pareil quand celian lui crie dessus. là aussi, une part de lui lui murmure: mérité. si le maître des festivités décide de lui en coller une dehors, il ne bronchera pas. parce que là aussi. ce sera mérité.
et les voilà dehors, les pieds foulant le béton froid du soir d’hiver. eliott n’a même pas pris la peine de s’inquiéter du regards des autres. peut-être parce qu’il n’y a plus que celui de celian qui compte ? et parce que c’est exactement pour ça qu’il est pas foutu de lui dire la vérité ? alors, protégé du vent par sa veste en fourrure beige, il sort de sa poche un paquet et son briquet. adossé contre le mur du bar, il s’allume une clope. inspire. soupire. la fumée qui s’échappe de la bouche vers l’endroit où celian n’est pas. parce qu’eliott est un con, mais il fait quand même attention. un peu.
il y a un silence qui s’installe. parce qu’il lui faut du courage. parce qu’il essaye d’en rassembler un peu pour se lancer. parce qu’il n’y arrive pas. parce que rien ne sort de ses lèvres si ce n’est l’odeur du tabac.
“tu m’en veux ?”
c’est tout ce qu’il réussit à baragouiner, et sans le regarder. c’est pas grand chose, mais il y a tout de même un changement dans sa voix. bien différent de celle de celian, émotive et colérique, eliott lui est d’un calme déconcertant. et pourtant. son ton est triste. vraiment triste. et ses yeux sont perdus dans le vide.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Celian Dresdell
Connard d'piaf bleu
Âme : Corbeau
Métier : Organisateur de fêtes et gérant de l'ACE Casino
Double compte : Willow & Ilya & Daiam
Lenss : 189
Messages : 309
Date d'inscription : 09/11/2021
Ven 4 Fév - 21:30
it's me again
(oh, look. it's a f*cking ghost)
le bar
ft. Eliott
4 décembre 2097
Tu n’as pas le temps de faire les cent pas, de réfléchir à quels seront tes prochains propos qu’il vient te rejoindre dehors. Tu as tellement de choses à lui dire, de reproches à lui balancer en pleine gueule. Tellement, tellement de choses à dire.. Tes pensées s'entrechoquent, les mots ne sortent pas. Parce que tu t’es inquiété. Parce que t’es en colère. Parce que son attitude des dernières minutes ne cesse de rajouter de l’huile sur le feu. Parce que tu ne sais plus si ça en vaut la peine, finalement. Parce que par-dessus tout, t’es blessé au point de ne plus savoir quoi faire de tes propres sentiments.
Tu souffles sur tes mains dans une mince tentative de te réchauffer. Tu ne portes pas de gants, uniquement une veste. Pour être honnête, tu n’avais pas prévu passer de temps à l’extérieur d’un bâtiment, dans le froid de l’hiver. Tu observes Eliott, la fumée qui s’échappe de sa bouche, de la buée s’évaporant de tes propres lèvres.
Tu attends.
Tu attends qu’il daigne te donner une quelconque explication.
Tu attends pour ce qui ne vient jamais.
Bouche ouverte. Bouche qui se referme. Frustré. Encore plus lorsqu’il te demande, si tu lui en veux. Voix réduite à un chuchotement, sourire triste. Il a l’air déprimé lui aussi et ça te met sur la défensive. Et s’il te manipulait? Il doit le savoir, avec le temps, à quel point c’est facile d’utiliser tes propres émotions contre toi. Pas cette fois, non, non.
- Mais pas du tout, je ne sais pas ce qui t’a donné cette impression. Déserter du jour au lendemain, y’a pas de quoi fouetter un chat, si? Quoi? Ce n'est pas ce que les amis font d'habitude?
Tu le regardes dans le blanc des yeux quelques secondes, lèvres tremblantes, t’essaies de garder ton calme, mais ça n’a jamais été ton point fort. T’es trop émotif, vulnérable pour ça, véritable livre ouvert.
- Putain, Eliott! T’es disparu soudainement et personne n’a rien voulu me dire! J’ai cru que t’étais mort, bordel! Limite j’ai pensé aller au cimetière vérifier si c’était le cas! Mais j’avais trop peur d’y voir ton nom!! T’as pas pensé à.. J’sais pas, donner des nouvelles?! Mais noooon! Ça n'a pas traversé l’esprit de monsieur à ce que je vois! AH! Laisse-moi deviner! T’as oublié comment te servir d’un téléphone et tu viens de le réapprendre?!J’te croyais plus intelligent que ça.. J’te faisais plus confiance que ça…
La voix qui se calme lentement, de plus en plus inaudible, la prochaine phrase murmurée plus pour toi que pour lui. Regard détourné, rivé sur tes bottes. Le sol en béton commence à se couvrir de petits flocons blancs. Il neige.
- J’ai fait quelque chose de mal..?
(c) opalescence
Celian Dresdell
Eliott Fauvel
vrai bonhomme & gros cerveau
Feat :
Âme : chat forestier
Age : 29
Métier : manager à l'ace casino
Double compte : alexis - valeryane - sasha
Lenss : 743
Messages : 177
Date d'inscription : 13/12/2021
Sam 5 Fév - 21:13
it's me again (04 décembre 2097 x le bar)
bien sûr qu’il lui en veut. ce n’était même pas la peine de demander. il aurait dû s’en douter.
où est passé le grand escroc ? celui qui jamais ne baisse les yeux, qui aborde toujours un sourire rieur ? où est passé le eliott sur de lui, prêt à tout pour gagner et avoir raison ? parce que là, ce n’est rien d’autre qu’un pauvre type incapable de faire face à ses sentiments. incapable d’assumer ses travers. incapable de s’y retrouver dans ses mensonges. un pauvre type aux questions stupides, qui espérait en vain que celian réponde par la négative. qui espérait encore que son ami ne lui en voulait pas.
alors la mâchoire se serre quand les mots suivants viennent. la mine d'eliott est triste, vraiment triste. c’est peut-être la première fois de sa vie qu’on le voit comme ça. lui d’habitude si fier, si orgueilleux. il se dérobe au regarde de celian qui l’assaille. baisse la tête. baisse les yeux. intimidé. le grand eliott est presque effrayé. effrayé par le corbeau qui parle et qui parle sans s’arrêté, répondant à sa place puisqu’il est incapable de dire un mot.
il voudrait crier eliott. lui crier que non. que ce n’est pas ça. qu’il ne voulait pas. qu’il est désolé. il voudrait lui dire qu’il à pensé à lui pendant tout ce temps. qu’il avait honte. qu’il avait peur. de revenir. de le retrouver. peut-être qu’il aurait préféré le cimetière, finalement.
c’est la dernière tirade de celian qui le brise. sa voix étouffée. son regard qui fuit à son tour. un gémissement plus qu’un murmure.
il ne l’a jamais vu comme ça. ça lui fait mal. parce que celian, c’est une des seules personnes à qui il tient. et celian souffre. à cause de lui. putain.
il y a un silence qui s’installe. une fois de plus, personne n’ose ouvrir la bouche, comme si le temps s’était gelé. et pour couronner le tout, il neige.
l'expression de celian finit de faire voler sa carapace en éclat. parce que des fois il faut se forcer de sourire. d'autre fois il faut souffrir pour enfin s'ouvrir. parce que là l'état de celian est bien trop lourd comme poids.
alors finalement, eliott regarde celian. droit dans les yeux. il a une expression indescriptible. un mélange entre tristesse, mélancolie et abnégation. parce qu’il le fait pour lui. parce que c’est pour celian, pour ne pas le perdre, pour lui expliquer, qu’il va prononcer ses trois prochains mots.
il y a un silence. encore. et puis enfin, un murmure qui vient briser l’équilibre. des mots jetés sur la neige immaculée.
“j’étais en prison.”
sa voix se brise de honte. de culpabilité. de tristesse.
sa bouche se referme. eliott ne dit plus rien. eliott ne bouge plus.
tellement paralysé que sa clope arrive à son terme et lui brûle les doigts. ça fait mal, mais la douleur n’est rien face à ce qu’il se passe, aseptisée par le froid.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Celian Dresdell
Connard d'piaf bleu
Âme : Corbeau
Métier : Organisateur de fêtes et gérant de l'ACE Casino
Double compte : Willow & Ilya & Daiam
Lenss : 189
Messages : 309
Date d'inscription : 09/11/2021
Dim 13 Fév - 20:03
it's me again
(oh, look. it's a f*cking ghost)
le bar
ft. Eliott
4 décembre 2097
Nerfs à vif. Énervé, frustré, triste. Désespéré. Mais plus que tout, tu te sens stupide, à défaut d’être surpris. T’aurais dû t’en douter, c’était écrit dans le ciel, c’était lisible dans les yeux de maman (personne n’arrive vraiment à te supporter, t’as trop de défauts). Sans doute, Eliott doit le penser lui aussi. Te voir débarquer tel un ex enragé incapable de passer à autre chose, causer une scène de cette manière dont tu as le secret. T’es pathétique dans le fond, non?
Et pourquoi est-ce qu’il ne dit rien? Pourquoi est-ce que tu lui dis tout?
Du coin de l'œil, tu l’observes baisser les yeux, la mine triste. Une expression semblable apparaissant sur ton visage, avec une pointe soudaine d’incertitude et peut-être un peu de culpabilité à l’idée de lui avoir fait du mal, alors qu’il t’en a fait à toi. T’y peux rien, tu tiens quand même à lui. Tu ne l’as jamais vu comme ça, pas Eliott. Cette façon dont il détourne les yeux, commentaires sarcastiques troqués pour du silence. Méfiance transformée petit à petit en inquiétude, la certitude grandissante que quelque chose cloche. Tête tournée dans sa direction, vos regards se croisent en même temps.
«J’étais en prison.»
Tête vide, expression neutre. Dans tes yeux, on peut clairement voir que rien ne se passe à l’étage de ton cerveau.
- Ah.
…
Ah? Ah. AH?!
Une dizaine de secondes pour procéder trois petits mots. Rage complètement évaporée, cède son siège pour de bon à la panique.
- QUOI?! COMMENT ÇA?! EST-CE QUE TU VAS BIEN?
Voix un peu trop forte, tu as vite changé ton fusil d’épaule. Une moue horrifiée déforme tes traits lorsque tu réalises l’implication de sa phrase. Tu as été odieux avec lui.. pour rien? pour quelque chose hors de son contrôle?
Petit reniflement soudain, t’es sur le bord des larmes, excuses sur le bord des lèvres. S’il ne te détestait pas avant, il doit le faire maintenant. C’est certain.
(c) opalescence
Celian Dresdell
Eliott Fauvel
vrai bonhomme & gros cerveau
Feat :
Âme : chat forestier
Age : 29
Métier : manager à l'ace casino
Double compte : alexis - valeryane - sasha
Lenss : 743
Messages : 177
Date d'inscription : 13/12/2021
Mar 15 Fév - 10:01
it's me again (04 décembre 2097 x le bar)
il sait, eliott. il est conscient des conséquences de ces derniers mots. que cette phrase sonne comme un couperet qui brise un non-dit et explique six mois d’absence. et il a peur. peur de la réaction de celian. peur de son jugement. peur de l’abandon. peut-être que c’est pour cette raison qu’il tient tout le monde à l’écart ? sans attaches et en prétendant s’en foutre ? pour être sûr de ne pas souffrir si les seuls personnes qu’il n’a jamais considéré comme des amis décide de lui tourner le dos.
mais il ne voit rien de tout ça dans les yeux de celian. juste le même vide dans ses yeux, et très probablement dans sa tête. comme un bug, une dysfonctionnalité. et il comprend eliott. le temps d’assimiler, de réaliser, là où avant ce n’était que les émotions qui parlaient. rage, fureur, tristesse, manque. lui aussi à sa place, devant une telle révélation, ses trois neurones seraient en crise d’asthme.
et finalement, ça percute. eliott à un mouvement de recul devant celian qui éclate d’un coup. panique, voix forte. la rage semble s’être évaporée pour l’inquiétude et la prise de conscience. c’est au félin de le regarder les yeux ronds, surpris de cette réaction. les yeux qui clignotent d’incompréhension. pourquoi celian ne le repousse pas ? pourquoi est-ce qu’il s’inquiète pour lui ? pourquoi est-ce qu’il ne l’abandonne pas ?
“euh… ouais ? je crois ?”
il sait pas quoi faire eliott, il ne sait pas quoi dire. il lâche son mégot qui tombe au sol, encore fumant sur la neige blanche. passe sa main dans ses cheveux, se tenant un instant le front pour réfléchir. finit par planter ses yeux noisettes dans celui de celian, et demande:
“mais… tu m’en veux pas ?”
parce que lui s’en veut. s’il savait comme il s’en veut. les conséquences de 27 ans d’existences bancales et à contresens, à faire le con tout en se croyant plus malin. peut-être qu’à vingt ans il avait le monde à ses pieds, mais maintenant il est juste en train de l’écraser. la prison, c’est lourd comme mot. c’est lourd de sens et de fardeau. six mois d'incarcération. et il a honte d’annoncer comme ça à celian qu’il a fait des conneries suffisamment grosses, et surtout suffisamment graves, pour justifier d’un emprisonnement.
il est bien loin le temps naïf où ils faisaient les 400 coups avec alysse. où ils volaient dans les supérettes deux ou trois bouteilles pour aller squatter sur les toîts de babel. les insultes dirigées vers les miliciens et les nuits en garde à vue dans la même cellule, à continuer de s’en moquer. non, eliott à déconné. c’est aller trop loin et hors de son contrôle. et malheureusement c’est toujours les petites frappes qui prennent le plus cher.
“fin, putain, tu comprends ce que ça implique ? j’ai fais de la merde, celian. je…”
sa voix se brise et la panique prend place. lui qui d’habitude à la langue bien pendue, voilà qu’il bute sur ses mots. incapable de prononcer ce qu’il pense. que c’est de sa faute. et qu’il fait du mal à son entourage. c’est qu’il a eu le temps d’y réfléchir, dans sa cellule grise.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Celian Dresdell
Connard d'piaf bleu
Âme : Corbeau
Métier : Organisateur de fêtes et gérant de l'ACE Casino
Double compte : Willow & Ilya & Daiam
Lenss : 189
Messages : 309
Date d'inscription : 09/11/2021
Ven 18 Fév - 20:31
it's me again
(oh, look. it's a f*cking ghost)
le bar
ft. Eliott
4 décembre 2097
Un jour, ça te retombera dessus, cette vilaine habitude de sauter directement aux conclusions, aux pires scénarios. Le fait de ne pas savoir écouter, de ne pas vouloir laisser le temps à autrui de donner quelconque explication, tout ça fait de toi une bombe à retardement et lorsque la mèche sera trop courte, que les mots auront dépassé le fond de ta pensée, ça t’explosera en pleine figure. La paranoïa est une horrible chose, elle a pris racine dans ton cerveau (c’est maman qui l’a planté là), si bien qu’il semble désormais impossible de la déloger.
T’as cru qu’il t’avait abandonné. T’as cru qu’il te détestait. Tu lui as peut-être balancé deux ou trois insultes par message texto, désespéré d’avoir son attention, même Alysse n’a pas réussi à calmer ta colère, ta déception. Tes émotions ont éclaté, parce que t’as jamais su comment les gérer, elles et ton stress.
Tu prends de grandes inspirations, essayant de te calmer. Soulagé, tellement soulagé. Eliott n’a même pas idée à quel point tu es soulagé de le savoir en vie, à quel point tu t’en veux d’avoir douté de lui. Tu ne le connais peut-être pas autant qu’Alysse, mais t’aurais dû lui laisser le bénéfice du doute. Lui demander de s’expliquer, calmement. Même si sur le coup, Eliott et son attitude détachée ne t’auraient pas rendu la tâche facile. Tu le connais assez pour dire qu’il a une certaine fierté.
- Je t’en veux pas.. Pas pour ça. J’ai.. euh.. j’ai peut-être.. réagi un peu trop vite… p-pardon.. J’espère que tu m’en voudras pas.. trop..
Excuses bafouillées, parce que tu lui dois au moins ça. Tes joues s’enflamment un peu plus lorsque tu repenses aux choses que tu lui as écrites. Est-ce qu’il a tout lu ses messages..?
Ton attention alterne entre Eliott et le mégot souillant le sol froid et immaculé. Tu te forces à le regarder dans le blanc des yeux lorsqu’il te dit qu’il a merdé. Évidemment que c’est le cas. C’est toujours comme ça avec votre trio. Alysse, Celian, Eliott: joyeuse bande d’imbéciles foutant la merde partout derrière eux.
- Dit le mec qui a essayé de m’arnaquer à notre première rencontre? Vraiment, je m’en serais pas douté.
Légère touche d’humour, rictus moqueur sur les lèvres. Oui, Eliott a fait une erreur. Et oui, tu lui en veux un peu dans le fond, mais pas pour la prison, pas pour les raisons qu’il croit. Tu t’approches de lui, enfonce ton doigt gelé dans sa poitrine d’un air réprobateur.
- OUI. PUTAIN ELIOTT, JE TE GARANTIS QUE T’AS BIEN FOUTU LA MERDE CETTE FOIS. Je parle pas de la prison, non, va pas t’imaginer des trucs! Mais pourquoi est-ce que t’as rien dit?! Tu pensais quoi, avec ton foutu ‘’yo Celian’’? J’comprends que c’est dur à dire, mais t’avais pas envie de donner une explication, au lieu de faire comme si rien ne s’était passé? Bordel!Si c’était pas un coup du hasard qu’on se croise ici, t’aurais fait quoi? Tu m’aurais jamais rien dit? T’es con ou c’est juste que tu t’en fous?
Bras maintenant croisés sur la poitrine, oeil rond, exaspéré.
