haklyone
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Need somebody to hold you? - (Jayson / Sam) - Page 2



 
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Need somebody to hold you? - (Jayson / Sam)
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Sam Sangberg
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Sam Sangberg
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Ven 28 Juil - 22:07
Need somebody to hold you?

J’essaye de m'asseoir pour que Jay remette le coussin mais j’ai mal aux côtes tout à coup, n’empêche qu’il me soutient et fini sa tâche; Je soupire et me laisse aller. C’est moelleux, ça sent le propre, ça sent la sécurité.

Il répond à ma blague au premier degré. C’est un sujet sérieux, on rigole pas avec ça. Tant mieux.

_ … de vivre un peu plus longtemps. De moins souffrir, si je le peux.


Sauver des vies. C’est le rôle des héros dans les bouquins. Le héros qui traverse les flammes pour sauver la jolie fille. Après la jolie fille elle le remercie, elle lui offre un mouchoir avec son parfum et elle lui dit

- Quand je t’ai vu dans la fosse, je savais que tout irait bien.

Et elle lui fait un joli sourire de jolie fille.

J’ai pas trop envie d’offrir un mouchoir avec mon parfum à Jay et je suis pas une jolie fille, mais j’essaye de lui sourir quand même. Je sais pas sourir, j’espère que ça fait pas trop psychopathe.

Puis il parle, j’écoute.

Il parle du vide que la fosse remplie. Alors je pense à ceux que j’affronte jours après jours, mes amis… ma famille.

La fosse c’est aussi là où je jette le trop. Le trop de tout ce qui transforme une bonne personne en une mauvaise. C’est là que je jette ma tristesse. Ma haine. Ma solitude. Ma jalousie. Ma violence.

Elle me plait cette discussion.

Elle me fait penser, comprendre des choses. Quand Jayson me parle de sa peur, je repense à la mer. Je repense à ce gars que je voulais impressionner. Je pensais pas avoir peur, mais mon corps voulait plus bouger une fois dans l’eau. Une peur ancrée dans la chair. Je peux le comprendre ça aussi. Je connais cette sensation.

Jayson il affronte la mer toutes les semaines. Il est pas douillet, même si c’est ce qu’il dit.

Je bouge la tête doucement, les yeux perdus sur ses cicatrices.

_ Est-ce que hm… Est-ce que tu veux qu'on te trouve un endroit, quelques temps? Une chambre, pour te remettre d'aplomb tranquillement, avant d'y retourner ? Ou est-ce qu'il y a… y'a un moyen qu'on veille sur toi en bas, qu'on te protège, pour éviter qu'ils ne recommencent ? Je… Je peux essayer de t'accompagner certains soirs si tu veux, si ça peut les décourager…

Une chambre. C’est plus que ce que j’ai jamais eu. Je sais pas même pas si je peux dormir sans le ronflement d’un gars à côté de moi.

C’est drôle de penser ça.

Seul, mais jamais seul.

Sauf qu’il a raison. Je peux pas me battre, faut que je me repose. Mais faut aussi que le chef me paye et j’peux pas retourner près de la fosse tant que j’suis pas capable de me défendre.

Mon manteau est posé sur la table de chevet à côté de moi. Je l'attrape et prend le téléphone à clapet planqué dans une des poches.

- Faut que j’prévienne Sasha que j’suis là.


J’voudrais pas qu’elle apprenne la nouvelle par des ragots ou des trucs du genre, elle s’rait capable de m’en vouloir. Suffit d’voir comment elle à craché sur Wren après son départ de la fosse.

- C’est moi qui d’vrais t’accompagner, pas le contraire. Et ils recommenceront pas, t’inquiète. J’ferais pas la même erreur une fois de plus. La prochaine fois, c'est moi qui vais les chercher. Leur foutre un peu la trouille, qu’ils comprennent qu’il y a un moment pour la vengeance, et un moment pour laisser le ratel tranquille. Mais faut que je sois en état pour ça.

J’envoi quelques messages à Shoushou, je sais pas trop quoi dire, j’ai pas la tête à ça, mais mieux vaut un truc nul que rien.

  Yo. J vais pas aller à la fosse pd qq temps.
  Jsuis a l'hosto avec Jay.
  Askip ça va aller, mais je sais pas quand.

  Déso, bises, je t’aime

Oula non. ça fait bizarre ça.

  Déso, bises, <3

… Ouais… ça passe mieux.

- T’as déjà fait beaucoup pour moi je trouve. Tu as besoin d’aide pour un truc dans ton café? Je sais très bien nettoyer tous types de surfaces. Sinon je pourrais… Retourner à Arc-En-Terre peut-êt…

Je fini pas ma phrase. C’est pt’être par ce que je suis jamais retourné à l’orphelinat qu’un autre endroit est venu à mon esprit.

La maison de mon père.

Près de Babel.

J’y suis jamais retourné non plus. C’est bizarre de penser que cet endroit existe.

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Sam Sangberg
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Jayson Wymer
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Ven 25 Aoû - 12:46
Que tout irait bien.

Comme s’il suffisait d’un pansement, d’un peu de désinfectant, d’un rien de bienveillance, pour que tout aille bien. Pour effacer la douleur, la peur et la misère, pour réduire à néant, le désespoir. Qu’un moment de répit, dans une vie de galère. Jayson ne se connaît pas si pessimiste, à croire que l’âge ou l’expérience ne le rattrapent.

Face au sourire de Sam, Jayson répond d’un sourire à son tour, d’un sourire doux qui gagne ses yeux noirs, les rides accompagnent le mouvement, renforcent la bonté naturelle de ses traits – bien cachés sous le nez maintes fois cassé, la peau burinée, les yeux cernés, les mâchoires carrées, la barbe qui le ronge avec avidité.

Il sent le regard du ratel s’égarer sur ses cicatrices et, par pudeur, Jayson les dissimule sous l’une de ses mains, tire la manche longue de son haut. Jayson couvre toujours son corps : sa chair est un champ de bataille. Traversé de crevasses, de tranchées, combien d’espoirs ont été tués, brûlés par les cendres d’une cigarette écrasée, égorgés par les ongles ou une lame. Son dos est rongé, ici et là, flore la carne à nue péniblement recouverte de greffes, pour lesquelles Jayson prend encore son traitement, pour être sûr, que son corps ne tombe pas en morceaux. A ses yeux, il n’est pas guerrier, il est monstre.

Ne me regarde pas.

Il n’ose pas se baigner depuis des années, il n’enfile plus même de hauts à manches courtes, il ne supporte pas de voir toutes ces blessures. Rappels cuisants, d’une vie de servitude. Des années sacrifiées, par amour, disent les romantiques, par faiblesse, crachent les implacables, par espoir,  prétendent les optimistes, par manque de considération, murmurent les philosophes, par manque de conviction, a affirmé un milicien.

Les yeux sont toujours animés d’une curiosité insidieuse, Jayson s’inquiète de les sentir le parcourir, comme s’ils cherchaient à déceler ses faiblesses, à saisir, un instant de vulnérabilité, pour frapper. Et malgré son allure de grand gaillard, bien qu’il ne se soit jamais battu, il a tant de fois failli y passer. Il n’a rien d’un combattant : il est simplement survivant.

Il a connu la violence, le mépris, la haine de l’humanité, et il ne sait pas vraiment quelles sont les marques les plus profondes, celles dans sa peau ou celles dans sa tête. Sa dernière rencontre avec Mortimer abandonne au coin de son esprit une traînée amère, comme un goût métallique sur les papilles, comme un peu de pus qui sort d’une plaie, une aigreur qui remonte parfois, qui souille son optimisme, ça englue le phœnix.

Car l’altruisme, ça n’existe pas, a-t-il craché, des propos auxquels Sam semble adhérer, l’on ne le comprend pas, sa gentillesse, est détestée, elle est même parfois méprisée. Comme si l’on comprenait mieux, que l’on puisse haïr le monde, que l’on puisse aimer, faire mal, tabasser, fracasser, détruire, pas seulement soi mais aussi les autres.

Quelle vie.

Qu’est-ce que voit Sam ? Est-ce qu’il voit le cinquantenaire bedonnant qui s’oublie, le belliqueux avec ses traits tirés et sa tête guère avenante, le vieux chien qui fatigue, la victime, le soumis, le gentil, l’imbécile, qu’est-ce qu’il y a, dans ses yeux ? Le mépris, l’incompréhension, la colère, la haine, non, aujourd’hui, c’est un peu de reconnaissance, c’est un peu de soulagement, c’est un peu de respect pour ce qu’il a traversé. Et ça l’apaise un peu, ça fait du bien, assez pour qu’il se sente serein.

Il suffit parfois d’un peu, pour que tout aille un peu mieux – pas bien, mais mieux.

La réponse de Sam l’invite à détourner les yeux, mal à l’aise, Jayson glisse une main le long de sa nuque.

_ Tu crois vraiment que leur « foutre la trouille » va leur faire comprendre ça ?

Demande-t-il en observant la perfusion branchée au bras du jeune homme.

_ Avec tout ce que tu fais… Tu crois qu’ils ne connaissent pas assez ta réputation ? Qu’ils ne savent pas ce dont tu es capable ? Ca ne les a pas arrêtés.

Ses yeux noirs s’élèvent vers Sam. Préoccupé, il marque un silence, quelques secondes, avant de reprendre.

_ J’ai appris beaucoup de choses, dans mon travail. Et une des choses que j’ai appris, c’est qu’il ne faut pas négliger… Ce que la peur peut faire. Certains, comme moi, vont s’écraser. D’autres vont s’enrager. Cette colère, ce n’est pas seulement celle qui peut venir te péter les dents un soir. Cette colère, ça peut être se réunir pour te tomber à plusieurs sur le dos, ça peut être mettre de la mort au rat dans le verre qu’une belle femme va te proposer, c’est un coup de poignard quand tu ne t’y attends pas.

Ses yeux se baissent vers ses mains.

_ Je ne sais pas s’ils seront du genre à se calmer, si tu leur fais peur. Pas quand je vois ce qu’ils t’ont déjà fait, alors que tu as déjà fait tes preuves.

Il le sait, parce qu’il en a connu tant d’autres, d’histoires de ce genre.

_ … Si tu veux travailler un soir, tu peux venir un soir de semaine, je ne dis jamais non à un coup de mains pour passer le balai. Ma sciatique me gêne pas mal dans mes mouvements.

Il admet dans une grimace, avant de redresser les yeux.

_ Je te paierai, bien sûr. Tout travail mérite salaire.

Sourit-il faiblement.

_ Retourner à Arc en Terre ? Demande-t-il, plus doucement, Tu y vivais avant ?

Il y avait donc, un avant la fosse, un avant Brise-cœur.

Que s’est-il passé, pour qu’il ait quitté Arc-En-Terre ?

Qu’est ce qui s’est passé, pour que ce charnier soit mieux que cette vie d’antan ?  

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Sam Sangberg
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Sam 2 Sep - 17:23
Need somebody to hold you?

Oui, il a raison Jayson. Leur faire peur, c’est pas vraiment possible. En tout cas, ça va pas résoudre le problème. Mais une fois mort et enterré, ils pourront plus me toucher. Sauf que je vais pas lui dire ça à Jay. C’est un secret que je garde, je vais parler de mon plan à personne. Même pas à Sasha.

N’empêche que je pensais qu’il allait pas accepter que j’lui file un coup de main. Je saurai pas trop dire pourquoi? Les gens aiment pas trop m’avoir dans les pattes en général, alors je suis p’têtre habitué à me faire mettre à la porte, gentiment ou pas.

Pour le moment j’me sens pas trop d’attaque à cirer le parquet d’un salon de thé, mais promis, dès que ça va mieux je vais l’aider.

_ Retourner à Arc en Terre ? Demande-t-il, plus doucement, Tu y vivais avant ?

J’lève le nez un peu surpris. C’est vrai qu’il est pas au courant, lui. Je cache pas mon passé, mais …. Je vais pas raconter ma vie si on m’le demande pas et maintenant que j’y pense, mes sentiments pour Jayson, ils ont grandi sur… Du silence, du sang et de la douleur.

Elles sont où les petites histoires rigolotes? Les ragots? Les confessions autour d’un verre? Bah, elles sont pas là. Le lien de moi à lui, c’est le lien de la survie. Il est tellement solide que je l’avais confondu avec le lien plus intime de l’amitié.

- Ouais, j’étais à l’orphelinat là-bas! Mon père est mort d’un accident au travail quand j’avais 13 ans, j’étais pas loin de Babel avant. ça fait… 6 ans ? Que j’ai quitté Arc-En-Terre? … J’y suis jamais retourné depuis, c’est pas… Un endroit que j’ai dans mon cœur, si tu vois c’que j’veux dire. Mais y’a de l’air frais là-bas, c’est bon pour les poumons ça, non?


Parce qu'entre pneumonie, pneumomachin et tuberculose, moi j’fais pas la différence.

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Jayson Wymer
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Mer 6 Sep - 7:44
A l'orphelinat ?

Jayson écoute, plongé dans ses pensées, ses coudes posés sur ses genoux. Ses mains, par habitude, jouent avec la vapoteuse qu'il tourne et glisse entre ses doigts. Il en a écouté, des horreurs, mais ça ne l'empêche pas de se sentir attristé. Pauvre gosse. Seul, à 13 ans, sans plus de père, plus de mère, personne pour l'aimer, personne pour le protéger.

Les employé.es de l'orphelinat font probablement tout ce qu'iels peuvent, mais iels ne peuvent pas remplacer les parents. Jayson en a bien conscience.

_ Qu'est-ce qui fait que tu y retournerais, si ce n'est pas un bon endroit pour toi ?

S'inquiète Jayson.

_ Oui, c'est sûrement bon pour les poumons mais… pour l'instant, avant qu'ils n'aient besoin d'air frais, il faut qu'ils aient besoin de soins, s'amuse le quinquagénaire, dans un sourire malicieux, Mais après, quand ça ira mieux, tu pourras y retourner, si tu en as envie, si tu en ressens le besoin.

L'homme passe une main le long de sa barbe. Laisse les poils drus, piqueter la corne de ses doigts.

_ Est-ce qu'il reste… ta maison ? Est-ce que tu en es propriétaire ?

Après tout, s'il a hérité de son père, peut-être a-t-il ce pied à terre ? Un endroit où vivre et se réfugier. Mais depuis toutes ces années, il n'est pas sûr que l'endroit ait été épargné par le temps. Ses bras se croisent sur son torse, il hésite un instant avant de reprendre.

_ Si hm… Si tu veux, je pourrais t'y accompagner, si tu y retournes ? Juste…un bout de chemin, voir s'il y a besoin de retaper quelques petites choses, je pourrais emmener ma trousse à outils ?

Une façon comme une autre, de lui dire qu'il ne le laissera pas seul, seul face au passé, face à l'absence, face au deuil. Que combien même son père n'est plus là aujourd'hui, il y a probablement des personnes sur lesquelles il peut compter.

Les mâchoires de Jayson se serrent un instant, penaud, il rabaisse la tête pour observer ses doigts.

_ Si tu as besoin d'un endroit tranquille, tu hm… tu pourras passer quelques nuits chez moi. J'espère juste que…qu'on ne t'y suivra pas…

Car Jayson a peur, des petites et des grosses frappes. Il y a 3 ans, son salon de thé a été dévasté par 3 hommes, armés de battes. Il se souvient encore des coups qui se sont abattus, de son museau écrasé, l'arcade éclatée, la pommette brisée, les vertèbres fissurées. Depuis, il a mal au dos, sa sciatique s'est déclenchée, hernie discale, on lui dit qu'il va bientôt passer sur le billard.

Mais Jayson a passé tant d'années sur un lit d'hôpital, il ne trouve pas encore le courage d'aller se faire ouvrir en deux, d'endurer des mois de rééducation. Il se demande parfois, si son corps va tenir, s'il va récupérer, il a peur de finir comme un vieux crouton d'ici quelques années.

Alors qu'il commence à peine à vivre, voilà qu'il sent cette vie s'échapper, il a beau serré les mains, il essaye de profiter de chaque instant, mais il s'effraie de voir que tout, tout finit toujours trop vite, que le temps, a déjà tant d'emprises, que sa chair et son esprit, mettent si longtemps à guérir.

Comme cette peur qui lui bouffe le ventre, qui lui gâche l'existence, mais il sait qu'il ne faut pas la laisser commander, qu'il est seul maître de sa vie.

Alors tant pis, il est prêt à offrir quelques nuits de répit au ratel, combien même il serait incapable de fermer l'oeil, combien même l'on viendrait se venger de lui, combien même il faudrait encore, tout réparer, tout reconstruire.

Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois.

Et un salon de thé, ça se refait. Pas le corps, pas la tête, les gens, ne parviennent jamais totalement à oublier les peines et les cicatrices. Un coup de peinture, n'efface pas les larmes, un pansement, ne referme pas la plaie, combien de rires, cachent la déprime ?

Non, une vie, compte plus que tout ce qu'il a construit.

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Jeu 2 Nov - 18:39
Need somebody to hold you?

_ Est-ce qu'il reste… ta maison ? Est-ce que tu en es propriétaire ?

La maison de mon père, près de Babel.

Ma maison.

J’avais jamais vu les choses comme ça.

- … Juste…un bout de chemin, voir s'il y a besoin de retaper quelques petites choses, je pourrais emmener ma trousse à outils ?

J’crois pas qu’une trousse à outils serait suffisante, on répare pas une maison qui a cramé.

Merde alors.

J’aurais dû y penser avant d’y foutre le feu, une maison c’est un truc utile, même si on dit qu’on va jamais y refoutre les pieds.

Pourquoi j’avais fait ça moi?

Pour cracher sur sa vie de raté p't'être. La vie de merdeux de mon père. Porter des pierres toute sa vie et crever sous le poids du travail. J’finirais pas comme ça. Jamais.

- Nah, t'inquiète. C’était juste une bicoque paumée au milieu de rien, doit pas en rester grand chose maintenant.

J’suis fatigué, alors j’m’afalle dans le lit. J’ai déjà eu des côtes cassées, c’est pas agréable, surtout quand on éternue, mais ça se soigne tout seul. J’en suis moins sûr pour le pneumomachin mais on va dire que c’est pareil. Faut juste attendre un peu et j’serai comme neuf.

Les oreillers sont trop moelleux, envie de m'endormir, les yeux à demi fermés, je regarde le chien.

Il à les yeux noirs Jayson. Je préfère les yeux bleus, j’ai toujours préféré les yeux bleus. Avec les cheveux dorés, la mâchoire carrée, le nez droit et pourquoi je pense à ça moi?

- Mon gars, à la base j’voulais juste crever dans tes bras moi. Et c’est pas en me sauvant qu’tu vas aider les autres gosses de la fausse. Tu devrais rentrer chez toi et aller te pieuter. J’trouverai bien quelqu’un pour me filer un toit en attendant.

J’ai un goût bizarre sous la langue. C’est métalique, c’est le goût du sang. La langue qui se balade trouve une lèvre fendue aussi et la peau toute craquée.

- Maintenant on est quitte.

Et j’lui tend le poing pour un check de bro.

J’sais pas c’qui à le plus de prix entre péter la gueule des gars qui l’on fait chier ou ma ptite vie d’ratel. ça dépend du point d’vue j’imagine.
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Lun 29 Jan - 7:56
Les enfants de la fosse sont tous déracinés.

Sans foyers, sans attaches, arrachés de tout ce qui les ancre dans ce monde, cherchant au travers du sang, de la violence, de la douleur, un petit quelque chose auquel se raccrocher. L'adrénaline, les drogues, l'alcool, les victoires passagères, la loyauté envers un sponsor qui finira par les délaisser, la camaraderie envers des partenaires qu'ils finiront peut-être par tabasser.

Lorsqu’Agnès l'a privé de tout ce qu'il aimait, de tout ce qui avait été famille, amis, foyer, Jayson s'était noyé dans le sirop pour la toux, les dolipranes, puis l'alcool et la morphine. Effacer tout ce qu'il pouvait ressentir, pour s'aider à tenir. Éteindre la douleur, pour ne plus l'entendre, pour ne pas avoir à en prendre compte, pour ne pas réaliser, qu'il s'enfonçait au fin fond des enfers. Ne réalisant que trop tard, qu'elle l'avait entraîné bien trop loin, qu'il faudrait des années pour revoir la surface, et qu'il n'était pas même sûr d'y parvenir avant de mourir.

Etait-ce pareil, pour ces jeunes de la fosse ? Peut-être. Bien qu'il ne saisissait toujours pas, ce besoin de fracasser les autres. Quel plaisir prenait on, à faire mal ? La simple satisfaction de se sentir supérieur, de se sentir, victorieux ? Agnès pensait probablement la même chose : elle vivait, pour posséder, pour dominer, pour écraser. Prédatrice jusqu'au bout des ongles et de part et d'autre, de son rictus carnassier. Jayson a peur de cet appétit redoutable. Et il croit le voir, au fond des yeux de tous les combattant.es qu'il croise.

L'aveu soudain du jeune s'abat comme une gifle et Jayson cligne des paupières quelques secondes.

_ Je ferai toujours de mon mieux pour que tu ne crèves pas. Et je veillerai à ce que tu sois toujours à l'abri dans mes bras.

Et peut-être est-ce là l'une de ses plus grandes victoires. Redonner à ce gosse, une corde à laquelle il peut s'accrocher, lorsqu'il se sent emporté.

_ C'est ta vie qui compte pour l'instant, ne t'en fais pas pour celle des autres. Chaque chose en son temps. En tous cas, si tu ne trouves pas d'endroits, je…tu peux passer chez moi, d'accord ? Je connais aussi un.e assistant.e social.e, qui pourrait t'aider à trouver un logement voire à t'aider davantage, si un jour, tu as besoin…

Jayson se lève, s'approche et ferme le poing pour le reposer doucement sur celui du jeune homme.

_ Repose toi, surtout. Nous en reparlerons. Je passerai demain prendre de tes nouvelles. Et puis comme je te disais, je… Je serais toujours là pour toi, au mieux de mes capacités. Je suis heureux que tu aies pensé à moi, à venir vers moi, quand tu t'es senti mal.

Jayson sourit tendrement. Car tous ces efforts, tout ce temps, toute sa patience et sa bienveillance, ont fini par payer : Sam a pris de lui-même, la main qu'il lui tendait. Il en faudra peut-être plus encore, pour que Sam accepte de lui en accorder davantage, et peut-être qu'il n'en aura, jamais plus. Mais c'est déjà bien. Bien assez.

Car cela a permis de le sauver - et c'est le plus important.

_ Tu sais où j'habite. Tu as mon numéro. N'hésite jamais, Sam, d'accord ? Jamais. Je serais très heureux de t'aider comme aujourd'hui. Allez, dors un peu, toi aussi. Et si tu as mal, n'hésite pas à appeler les infirmier.es d'accord ? Il ne faut pas laisser la douleur s'installer…

Conseil, de père, de soignant, alors qu'il prend doucement la main de Sam dans la sienne, qu'il retape délicatement son coussin et veille, à ce qu'il soit bien bordé. Après un dernier salut de la main, un sourire, Jayson laisse finalement le jeune homme aux bons soins de Morphée.

Une main dans la poche, l'autre glisse à ses lèvres sa vapoteuse, parfum artificiel de tarte au citron, les fragrances lui font plisser le nez. Il lève les yeux vers le soleil qui se lève à l'horizon et souffle un petit nuage de fumée.

Il se sent épuisé. Bouffé, par la lassitude, cette tristesse qui lui colle à la peau. Mais ce matin, tout ça pèse un peu moins lourd, sur ses épaules. Il est soulagé. D'avoir sauvé, au moins cette nuit, un gosse des mâchoires avides de la fosse. Comme un pied de nez, à Agnès et toutes ces vies qu'elle a sacrifiées, tous ces jeunes qu'elle a soi-disant soutenu, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus en état de se battre, jusqu'à simplement les délaisser, les abandonner, jusqu'à ce qu'ils crèvent, sous les coups qu'on leur a balancés.

Jayson n'est, et ne sera jamais comme elle. Espérant simplement, qu'à force de retirer les briques une à une, il fera tomber cet Empire.

Naïveté infantile, puérile, optimisme, imbécile, c'est pourtant à l'une de ces cordes qu'il s'accroche.

Encore quelques pas dans la rue, avant qu'il ne se retourne, regarde en direction de la fenêtre de Sam, le salue une dernière fois sans savoir si le jeune homme le voit. Puis il rentre chez lui.

Déraciné, jusqu'à se créer ce salon de thé, ce nouveau pied-à-terre, pour tout recommencer.

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