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Sonne le cadavre d'un champ embrasé | Joan Bronson



 
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Sonne le cadavre d'un champ embrasé | Joan Bronson
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Jean Klein
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Lun 20 Fév - 22:09
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02/99

Ah
Il frappe à la porte
il se rappelle encore
les regards noirs et les temps pluvieux
les messes-basses sous les parapluies gris
lorsqu'il était petit...

C'est l'après-midi et il y a
des nuages qui cache le soleil
ça lui va mieux comme ça
il a tendance à rougir au soleil
(et ses parents lui dire que c'est
parce qu'il est fait de feu)
(mais lui sait mieux
que c'est plus écrasant qu'autre chose
les rayons qui traversent la peau
et la pique de leur échafaud)

S'il vient aujourd'hui
c'est parce que Jean
était dans le coin voilà tout
non en fait c'était prévu
il a sous son bras
un petit ballotin
de quelques denrées prisées
à Lunapolis.

S'il vient aujourd'hui
c'est comme jeter une bouteille à la mer
en sachant qu'elle n'ira nulle part à cause
de la barrière de corail, ira s'échouer contre
son renfort et y couler malgré tous ses efforts
mais il ne peut pas s'empêcher
d'essayer Jean car il en a marre
d'en faire des cauchemars
de tout ce qu'on lui a dit petit
il a envie d'espérer lorsqu'il entend les autres prier
il a envie de renaitre des cendres qui l'habite
le fond fondre souvent le soir dans leur sable mouvant
d'un gris qui rend le monde tout en noir et blanc.

Il vient ici parce qu'il se rappelle derrière le mépris
sur vos lèvres, il se souvient que vous étiez souvent
de sortie au temple, que vous vous croisiez sur les marchés,
il se souvient de vous, même maintenant, même aujourd'hui
et alors qu'il revenait chez lui, dans son beau costume de milicien,
des regards d'il ne sait qui d'entre les rideaux, sûrement qui faisait fuser
les mauvais nom, de celui qui a abandonné la vraie maison.

mais lui
lui n'avait fait que suivre le chemin de croix
que ses parents lui avait inculqué depuis enfant
aujourd'hui il a les épaules fatigué de ce fardeau
qui jamais ne sera retiré, car Jean n'est pas suffisant
il aurait fallu une autre enfant, une plus forte une plus grande
une prête à brûler pour sa piété
et Jean il ne veut pas non, il fait tout pour freiner les quatre pattes devant
s'enfuir en tournant en rond, à chaque réunion de famille, auxquelles il arrive
toujours en retard
toujours trop tard
et même s'il s'excuse ça ne suffit jamais, mais vaut mieux
les cris et les coups la désapprobation
que de mourir pour une histoire à la con.

mais lorsqu'il se rappelle votre famille,
vous aviez l'air tellement plus unis,
et lorsqu'il voit le monde aujourd'hui,
et les processions, les petites manies
de ses collègues liées à la religion,
Jean il se demande pourquoi il y a que lui
qui en a peur ainsi ?

Alors il toque à votre porte,
espère ne pas trouver de loup de l'autre côté
de cette dernière, il baisse les yeux, il sait qu'il doit
se faire encore une fois, petit, comme avant ses jolis habits
comme avant sa nouvelle (mais toujours triste) vie.

Et lorsqu'elle s'ouvre
il ne s'attendait pas à te voir
il pensait remettre ses pensées
à des personnes âgées et sage
il se rappelle de toi, qu'est-ce que tu fais déjà...?

Tu as grandis.

Petit serpent, toi aussi tu as du faire ta vie depuis,
mais voilà que vous deux êtes de passage
aujourd'hui
oui ça doit être ce jour
il devait y avoir quelque chose dans l'air
comme le destin dans lequel on remet nos mains.

Il te tend le paquet bien emballer, Jean aime les choses proprette.

C'est pour...ta famille...tu es seule chez toi aujourd'hui ? J'espérais...parler à quelqu'un....

Lui même ne sait pas qui, et il y a une once d'hésitation dans sa voix, sûrement parce que tu es une femme, et qu'il aurait préféré parler à ton père, entre hommes, mais après tout, ce dernier risquerait d'être plus dur envers lui, et il n'a pas besoin de quelqu'un qui le fouette aujourd'hui. Il a besoin d'une épaule sur laquelle verser, tout ce qui le traverse et le tétanise, c'est peut-être mieux de se montrer faible face à une femme oui, vous êtes plus douce et compréhensive, plus à même d'écouter et d'aider sans fermer les portes au nez, oui, peut-être que c'est mieux ainsi...  
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Mar 21 Fév - 14:33
sonne le cadavre d'un camp embrasé
La maison jaune est dépeuplée. Les volets restent cependant ouverts alors que quelques rayons radieux frappent le mobilier. Il n’y a personne dans la maison, on entend seulement parfois la maison craquer sous la vieillesse de ses poutres usées. Il n’y a personne dans la maison, juste l’âme d’un reptile qui serpente en rangeant les pilles de vêtements proprement entassées. Sur le bord de la literie, s’accumule l’habillement les tissus repassé, l’habillement distinctement plié.

Joan entend un son familier. Elle lâche les manches du linge pour s’enticher de la poignet de la porte d’entrée. Elle vient l’ouvrir pour croiser le regard d’un homme qu’elle n’avait pas croisé depuis de bien longues années. Si sa mère le cotoit, elle ne lui en a jamais parlé. Si sa mère relationne d’une quelconque sorte avec ce dernier : elle en a gardé le secret. Cependant, Joan ne peut s’empêcher de fixer le potentiel prédateur, de l’asseoir d’un regard aussi froid que l’hiver. Elle ne peut s’empêcher de faire passer dans son regard la ferveur d’anciennes guerres.

- Bonjour.

La sécheresse dans le ton de sa voix, elle laisse la porte ouverte.
La couturière garde la porte de la maison, figé dans la glace, empoissonnée par les souvenirs et la raison. Son corps reste presque inerte. Dans les coutures de sa moue, il n’y a pas d’invitation.

- Je ne savais pas que tu fréquentais ma mère.

Puisque son géniteur s’est enfui. Il est parti dans la gueule de la mort. Il a accepté son chanceux sort : la réincarnation, la possibilité d’une autre vie. Il a pris ses jambes à son cou et s’est effondré dans la gueule du loup. Il s’en est allé, l’âme probablement en paix. C’était un lézard à collerette : qui avant de partir à laisser son foyer et sa femme sans l’espoir de revivre une dernière amourette.

- Merci. Qu’est-ce-que c’est ?

Joan fixe le présent. Est-ce réellement un cadeau ? Une friandise ? Un avertissement ?
Ses bras écrasent sa poitrine, croisés l’un dans l’autre. Elle reste de marbre, golem devant sa porte. Joan ne se laisse pour l’instant pas gouverner par l’envie de le faire rentrer. La couturière attend de connaître les réelles raisons de son arrivées, les secrets cachés dans les phrasées pas encore récitées.

- Ma mère n’est pas présente. Je ne suis que là pour lui rendre service.

Elle s’occupe de la maison tandis que la génitrice est partie faire quelques courses en ville pour la journée. Joan s’est engagée à l’aider, à s’occuper du linge de maison pour qu’à son retour : tout soit parfait.

- De quoi voudrais-tu parler ?

Elle serait prête à lui ouvrir, mais elle attend la bonne raison.
Elle attend de mordre à l’hameçon.

bettyleg

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Jean Klein
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Mar 21 Fév - 23:54
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02/99

Non je....c'est une spécialité de Lunapolis...

Jean soupire
il savait
il savait ce que vous pensiez
de lui et de sa famille peut-être que c'est
une trop grande barrière à passer
mais il ne sait pas où se tourner
la familiarité est du genre à le rassurer
il est de ceux qui ont leurs habitudes
et il est si dur de les casser.

C'est pas grave je reviendrai demain
qu'il pense
mais si demain ses pieds devenaient froids ?
et si son humeur était dans une tombe ?
aujourd'hui il se sent un peu vivant
assez pour en avoir assez
d'être une loque passé minuit
c'était quoi déjà ? l'histoire d'un soulier
laissé tombé
oui
c'est sa chaussure
sur votre pallier
qu'il vient de lui même récupérer
pour tous les regards en travers
et lui enfant qui ne comprenait pas
mais avait honte tout de même comme si
c'était inhérent à son caractère de ne pas aimer
ne pas être aimé
sûrement parce qu'il l'a jamais vraiment été,
être aimé.

Et ce même avec le temps...
qui passe passe, Jean reste silencieux,
cérémonieux.
tu as les bras croisés et attend sûrement
sa plaidoirie  
vraiment, sur le pallier ? Il jette
un regard en arrière, gêné
mais il n'y a personne dans l'allée.

Alors, comme une confidence, et le regard, ah
ailleurs
de celui qui parle sans être là car il n'aime pas
non plus
se montrer fragile sans avoir bu.

Je sais que notre famille n'est pas en meilleur terme, j'espère que vous pourrez excuser mes parents et mes frères ils ont...leur manière de voir les choses....et j'ai la mienne...c'est juste que...un autre silence, il ne te regarde toujours pas, au lieu de ça ses yeux bleus traversent votre jardin, puis reviennent s'arrêter sur le paquet entre ses mains, il l’inspecte, le retourne dans ses mains, le soupèse, puis fais non de la tête, il a un sourire de mort sur le visage qui vient s'installer, entre peine et finalité...je ne sais pas à qui me confier par rapport à ma foi...je me disais peut-être qu'on pourrait en parler...si tu veux bien m'indulger...?

et de les relever, les deux océans perdus nulle part, en pleine eau, nagent à s'en crever la peau, caresse la moue sur ton visage avant de se retirer, telle une vague échouée, sur le piètre trésor qu'il tient, comme une bouée dont il n'a pourtant pas besoin, car un océan ça ne se noie pas Jean, ce que dirait ses parents.  
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Mer 22 Fév - 14:36
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- D’accord.

Joan est un pilier de marbre, ferme et froid au touché, même si elle a l’habitude de se confondre dans les ombres : elle se sait composée d’une grande fermeté. Elle est la création de ses parents, un serpent qui prend des airs de vipères, pas aussi dangereuse qu’elle en a l’air. La gargouille qui surveille son antre n’oublie pas les critiques de ses parents, elle n’oublie pas leur commérage d’antan : elle copie colle leur paroles et leurs propos amèrement. Elle n’est que le fruit de ceux qui proclament agir bonnement, mais posent les sentence dans le jugement.

- Effectivement. Vous étiez à côté de la plaque. Vous vous êtes égarés loin des réels piliers de notre religion.

Entre provocation et profanation. La famille Klein est pour les Bronson la gourgandine de la religion : à courir après une conception graveleuse des pivots de la foi. Les Bronson les dévoraient à travers les regards vides d’ivresse. Dans cette famille, il n’y a pas de place aux erreurs, il n’y a pas de place pour les déformations pécheresses. On garde la tête haute devant ceux qui oublient les préceptes. Ils étaient si familiers que les Klein les ont délaissé pour quelques sornettes.

- La raison n’est pas mauvaise. J’accepte.

Joan ne va pas refuser de placer cet homme sur ce qu’elle considère être le droit chemin. Il ne faut pas le laisser s’enfuir, il pourrait se laisser convaincre par n’importe quel individu : il a l’air perdu ((l’air de rien)). Cependant, Joan ne va pas s’empêcher de le piquer, d'accuser. Les aiguilles dans ses mots ne sont pas violentes, mais elles endolorissent, réouvrent les plaies. Les vérités sont tranchantes : l’esprit n’y est jamais préparé.

- Entrez.

Sa colonne vertébrale se colle contre l’entrée pour le laisser passer. Ses yeux clairs ne daignent pour autant pas le lâcher. Elle n’est pas prédateur : mais quand vient le sujet de la religion, elle le prend toujours trop à cœur. Elle l’accompagne en silence jusqu’au salon et lui propose de prendre place sur une chaise, ou un fauteuil. La fausse vipère se tient droite, le garde à l’œil.

- Souhaitez-vous quelque chose à boire ? Je ne sais pas ce qu’à encore ma mère dans ses placards. Je dois pouvoir trouver quelque chose.


Joan n’est plus habituée au quotidien de la maison jaune. Elle vit maintenant à Babel en solitaire, loin des désobligeants commentaires. Elle vit loin de cet antre trop sévère. Elle se contente de jouer les enfants de chœur devant l'homme qui quémande l'aumône.

bettyleg

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Mer 1 Mar - 16:33
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02/99

Il triture le paquet
alors que tu prononces ta sentence
il reste aux aguets du couperet
qui tranche comme dans du beurre
mais ça lui va cette franchise, ta voix marmoréenne, qui le laisse dans un bain de glaçon
c'est comme d'antan avec ses parents
la foi a toujours eut cette effet là sur Jean
quelque part, c'est un bercail familier dans lequel il plonge
un pied devant, passant le seuil de ta maison.

Jean dans ces moments, oublie le sens du détail, il n'épie pas le décor, ne reluque pas les bibelots, n'y accroche aucun intérêt, car il n'est pas venu pour en apprendre plus sur vous, non, il en sait déjà assez, il est venu pour se repentir, cette visite lui tourne autour, c'est la planète de votre discussion, et toi, la nouvelle lune métronome de ses marées. Jean retire seulement ses chaussures, son manteau, il prend le temps de les poser sur le portant, au pied de la porte, presque cérémonieux.

Puis il va livrer enfin le petit paquet sur la table basse, et s'enfonce dans un fauteuil. On se croirait chez le psy qu'il pense, et ça lui fait froncer les sourcils un instant, mais non, il n'est pas chez le psy, n'y posera jamais pied, de toute façon est-ce qu'il peut faire ça chez le psy hein ? :

Un whisky, deux glaçons, si tu as, sinon quelque chose de fort.

Parce que c'est plus facile comme ça Joan, c'est plus facile de dire des choses lorsqu'on a une excuse, et peut-être que tu ne vas pas apprécier, peut-être que tu diras non, au moins il aura essayé, tu devrais déjà être contente qu'il ne demande pas s'il peut fumer à l'intérieur, à la place il gratte avec ses ongles son pantalon, faisant semblant de naviguer du regard contre les contours des meubles de la pièce, il a le trac, comme un enfant avant de confesser une bêtise. Ce qui est idiot, la bêtise, tu la connais déjà Joan, il n'a qu'à te la répéter, et entendre ta sentence et il l'espère, au delà de ton attitude polaire, quelques gouttes sainte, entre tes mots.

mais il tique

Et comment va ton père ?

Il n'y croit pas, une famille traditionnelle comme la tienne, il n'y croit pas au divorce, mais il demande quand même, car tu as dit ma mère dans ses placards, comme si elle vivait seule ici, pas tes parents, ta mère, et Jean c'est vrai il ne s'est pas vraiment tenu au courant, peut-être y avait il eu dans le journal local quelques mots qui l'aurait aiguillé, mais Jean ne l'a jamais vraiment lu, peut-être que ses propres parents auraient pu donner nouvelles, mais ses parents se fichent guère de celleux qui les prennent de haut, non, Jean ne sais rien, il ne se souvient que de ta stature petite, du dos de tes parents au temple, et encore, l'image s'est floutée avec le temps. Le temple...ça fait si longtemps qu'il y a posé pied, il en a peur, mais aujourd'hui, tout ça va sûrement changer...
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Sam 4 Mar - 22:31
sonne le cadavre d'un camp embrasé
Joan laisse l’homme filer dans les entrailles solaires de la maison jaune, ne sachant pas si cet échange laissera s’enfuir de leurs vielles et familiales rancunes les fantômes. Elle referme la porte d’entrée pour ensevelir entre ses mailles chaque secrets, chaque paroles décousues, les passerelles de ce lieu sans issue. Joan se tient toujours droite sans oublier l’invité surprise, qu’elle détaille, en une œillade qu’elle analyse. Elle n’est pas sûre d’avoir du whisky dans la maison, mais il doit bien avoir quelque chose d’assez fort pour lui faire oublier l’ordre des lettres de son prénom.

- C’est noté.

Joan s’avance et se penche devant un meuble de bar. Sa main vient détailler la petite clé qu’elle actionne pour ouvrir une porte en bois. Elle capture une large bouteille à peine entamée entre sa paume et ses doigts. Il n’y a pas d’étiquette, il n’y a pas de nom sur le large flacon : ce n’est qu’une mystérieuse et large bouteille qu’elle dépose au dessus du mobilier. Elle sort un verre qu’elle remplit en entier ((au lieu d’en faire un shooter à gober)). Puis elle s’approche de Jean pour lui tendre le verre d’eau de vie. Personne n’y touche depuis que son père est parti. Alors quand il aborde le sujet, Joan arrache le pansement brutalement.  

- Ah… Mon père. Il va bien. Il est mort.

Joan ne semble pas un instant attristée :
Elle se dit qu’il a atteint ce qu’il est venu cherché.
La réincarnation est venue l’aspirer pour le retirer de sa misérable existence.
Elle espère qu’il n’a laissé sur son lit de mort aucun regret, aucune repentance.

- Ça fait quelques années déjà.

Joan ne compte pas sur le bout de ses doigts. Elle laisse sa mère râler, clamer à quel point sa présence était une nécessité. Elle laisse la matriarche parler de son bien aimé : dans le deuil, elle ne voudrait encore songer à l’oublier, à retirer les portraits qui jonchent les meubles de l’habitacle. Entre elle et leur union, elle ne laisse passer aucun obstacle : elle espère le retrouver d’une manière ou d’une autre de l’autre côté. Elle espère que leur seconde vie sera encore plus précieuse sur les bancs de leur décès.

- C’est de l'eau de vie à la cerise.

Joan n’en boira pas : elle se connaît. Elle n’a pas l’envie de perdre cette ferveur, cette fermeté qui la dresse contre toute forme de déviance à la spiritualité. Elle se connaît : elle n’a pas envie de faillir, de perdre en crédibilité. Joan veut garder la belle image de sa famille : elle prône ses valeurs comme un étendard. La boisson serait trop forte, elle ne veut pas se perdre dans le brouillard. Joan se contente de faire chauffer de l’eau dans la cuisine qu’elle laisse ouverte pour écouter. Elle se prépare un thé.

bettyleg

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Jeu 9 Mar - 12:38
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02/99

Lorsque tu lui tends le verre
il ne boit pas de suite, il hume l'odeur
et au vue du flocon au vue du manque de nom
de l'eau de vie, sûrement, c'est ce que boivent les darons
ce que buvait son père aussi, ce dans quoi il lui faisait tremper les lèvres enfant, lorsqu'il n'arrivait pas à s'endormir la nuit, déjà habité par ses démons.

Ah tout d'abord, puis, plus rien, un silence, un mur, il est mort, tu n'en sembles pas désolé, tout va bien, oui, il est mort, c'est normale c'est la vie il suppose, tout va bien, il comprend, après la mort, il y a une nouvelle vie, oui, c'est ce qu'il se disait au temple, c'est vrai, mais Jean ça lui fiche quand même un chat dans la gorge, son verre d'alcool, il a du attendre longtemps, depuis le décès, reposer tel un artefact, quelques chose de sacré, la mère ne s'en était point débarrassée, elle aurait pu pourtant. Puis les iris de Jean se pose sur les commodes, la pièce, qu'il détail enfin, et voit, voit les portraits, les photos vieillottes, et comprend que même ici, malgré toutes les croyances, il n'est pas facile de laisser partir celleux que l'on a aimé, qu'on aimerait toujours être accompagné, peu importe là où on va, peut-être que c'est ça aussi qui lui manque, à Jean, quelqu'un qui se languirait de lui, peut-être que ça le dérangerait moins dans ce cas là, de brûler.

Il cligne des yeux et sembles revenir à lui, après s'être perdu dans la tapisserie. Ou sûrement que c'est la bouilloire qui le réveille, et comme une vague qui s'écrase, la suite lui revient, les mots l'atteignent. C'était il y a un moment, et c'est bien de l'eau de vie, celle d'un mort.
et peut-être que même cette place sur le fauteuil...
Jean s'accoude, de son bras libre, laisse son faciès fatigué retomber contre ses doigts, il regarde son verre, le dévisage, elle y est pas allée de mains mortes sur le dosage...
enfin
peut-être qu'elle l'a bien cerné
c'est mieux comme ça, c'est pas comme si il était facilement bourré.
mais il pouvait s'en servir, il pouvait l'utiliser comme un gilet pare-balle, pour dire ce qu'il a à dire, se comporter comme il l'entend.

Vois, tu lui tourne déjà le dos, c'est mieux comme ça, de faire comme si de rien n'était.

Je suis pas trop cerise...on est plus orange dans la famille, ma mère en rappait la peau pour faire des orangettes, et mon père lui, croquait dedans sans détour, l'une de ses rares revendications...
La bouilloire siffle
Jean trempe ses lèvres, il lui faut une gorgée de courage
Joan qu'est-ce que tu deviens...? Moi j'ai du prendre les armes...tu sais changer de maison...c'était pas mon vœux...j'ai juste pas eut le choix...il fallait que je devienne milicien...c'était la voie que mes parents avaient décidés pour moi...mais je peux pas m'empêcher de penser...et si ils avaient eut tord...je...je crois que je suis malheureux....

Il se cherche des excuses Jean il n'assume pas ses actes, il n'assume pas avoir été un mouton, il n'assume pas avoir délaissé la religion, il n'assume rien, tout est de la faute des parents, ceux qui tissent les fils qui l'animent, et encore aujourd'hui, encore maintenant.  
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Sam 11 Mar - 18:01
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Le liquide chaud de la bouilloire vient dévaler les pentes d’une théière entière qu’elle finit par refermer. A l’intérieur baignent quelques plantes et de la théine qu’elle laisse chaudement infuser. Elle dépose sa tasse ainsi que le plus gros contenant sur un plateau qu’elle porte proprement jusqu’au salon devant son invité. Sur ce dernier, il y a aussi quelques biscuits : s’il désire s’enticher de sucreries. Joan ne compte pas les toucher, à moins que la gourmandise ne daigne la dévorer et faire frémir des envies pour l’instant de vie dénuées.

- Je n’aime que les oranges en jus.

Joan s’approche et dépose le plateau sur la table basse au milieu avant de s’asseoir en face de Jean. Elle s’enfonce dans le fauteuil doucement et place ses mains contre ses genoux, soigneusement. La couleuvre préfère la chaire rouge des cerises. L’orange est trop charnue, difficile d’atteinte sous les couches épaisses de peau. La cerise n’a comme limite que la présence d’un noyau à recracher alors que l’orange possèdes des pépins dans chaque quartier.

- Je suis couturière et habilleuse en résidence à l’opéra. Je m’occupe de l’atelier de flou… Des tenues féminines des artistes. Sinon, il n’y a rien de bien particulier… Je vis la monotonie de l’humanité.

Cela ne semble pas déranger la jeune femme qui vient cueillir entre la pulpe de ses doigts la anse du récipient en porcelaine. Elle se sert de l’eau un peu infusée et retire de l’eau le thé contenu dans une petite gaine. Joan ne dit pas toute la vérité, elle ne se contente que de la partie immergée. De l’iceberg, seule Mélissandre a les accès des profondeurs. Dans les abysses glacées sont noyées les secrets et leurs saveurs. On y trouve les cargots abandonnés des histoires racontées à la cheffe de maison du chant et des os.

- Je vois.

Elle apporte à ses lippes le verre de thé qu’elle va laisser refroidir contre le plateau avant de penser à la situation de cette homme qu’elle trouve presque penaud. La gorgée brûlante parcoure sa gorge avant qu’elle ne daigne s’exprimer sur la situation du milicien.

-  Je pense que nous avons toujours le choix. Vous n’avez pas eu le courage d’aller voir au-delà des convictions familiales.

Joan est rigide dans ses avis. Elle ne compte pas débattre mais imposer ses pensées comme l’alcool qu’elle lui a servi. Elle a l’impression d’écouter un enfant, un adolescent plutôt qu’un adulte assumant la place, l’influence et le rôle de ses parents. Il ne jure pas par ses propres actions, se confond faiblement dans les excuses, les confusions. Elle vient croiser une jambe alors que ses yeux arborent la droiture de son jugement.

- Si vous êtes malheureux, il faut partir. Vous ne dépendez plus d’eux, à votre grand age, pas vrai… Elle marque une pause. Vous avez quel âge déjà ?
bettyleg

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Jean Klein
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Dim 2 Avr - 23:27
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Eh beh
c'est pas monotone d'être couturière pour l'opéra
il pense Jean
c'est même plutôt très beau
lui il y connait rien et il avouerait bien qu'il serait du genre
à s'endormir avant le troisième acte mais le style ce n'est pas barbant et il imagine les doigts rigides de Joan être agiles ; elle cache bien son jeu qu'il pense, on dirait pas en la regardant, qu'il croit, comme si sa droiture était un défaut à ce genre de profession, comme si la créativité ne transpirait pas par ses pores comme il l'aurait imaginé, comme un Micheletto qui se laisse ronger par son art.

Son verre tourne entre ses doigts.
Il parait que les humains mettaient des serpents dans leur alcool avant, une discussion de comptoir
qui lui revenait à présent
peut-être parce que tu le pointes du doigt
peut-être parce que tu lui fait boire un si grand verre
l'hypnotise l'emprisonne
qu'est-ce que tu crois que tu vas lui tirer
c'est lui qui vient de son plein gré !

mais il sait que c'est vrai
il n'est pas courageux Jean c'est un couard
étrange même qu'il ait une âme de prédateur
vu comme il se laisse toujours faire dans sa vie
depuis tout petit
ah il ne dépend plus d'eux c'est vrai...
mais comment se détacher de ce qui l'a construit ?
ça à l'air facile dit comme ça Joan
qu'il pense un peu railleur mais il ne le dit pas
il a un certain
retrait
te concernant
une certaine modestie
qui lui fait dire les choses dans sa tête
même s'il s'est dit
qu'en buvant beaucoup
il pourrait dire tout.
(mais ça aussi c'est plus facile à dire qu'à faire)
(est-ce qu'il a envie de vraiment se livrer ? ou cherche-t-il seulement un réconfort qu'il ne trouve nulle part alors
alors il vient le chercher dans le dernier coin
qui ne lui a pas encore fermer la porte à la tête)

35, je...Joan c'est dur de partir, qu'est-ce que je ferai ? j'ai été bâti par la milice, sans eux, qui suis-je ? je...je ne sais pas...je ne sais plus...je me suis perdu... est-ce que j'ai la force de me retrouver de nouveau seul ? perdre mes deux familles d'un coup ? Est-ce que vous iriez à l'encontre de vos propres familles Joan ? sans même savoir si ça vous apportera la paix ?

Sa gorge se sèche
alors il boit
il boit boit boit
non en fait il a changé d'idée
il veut pour de vrai être bourré
pour pouvoir pleurer.
(c) opalescence
Jean Klein
https://haklyone.forumactif.com/t689-apollyon-jean https://haklyone.forumactif.com/t701-taille-sur-le-blason-jean
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Anonymous
Sam 15 Avr - 15:22
sonne le cadavre d'un camp embrasé
Joan, elle est devant cet homme qu’elle ne connaît pas vraiment… Elle semble si distante à côté finalement. Elle l’observe Joan, elle l’écoute Joan, elle le dévore des yeux Joan. Sûrement parce qu’elle ne vit pas toutes les évidences qui se fanent.

- Il y a toujours d’autres options.


Jean ne semble pas chercher. Joan a déjà tout trouvé. Jean préfère se plaindre du présent plutôt que d’avancer. Joan n’a pas besoin de se mouvoir dans l’espace : elle s’est déjà où se diriger. Jean, il est venu à la porte d’une famille tandis que ses membres continuent de le juger. Alors Joan, au fond de son siège le dévisage de haut en bas, se baignant dans les reflets du soleil qui sur son siège viennent se déposer. Il a tout juste l’air pommé, il est un enfant sans repère dans le nid du petit prédateur : comme s'il ne savait plus chasser.

- Je ne sais pas, je ne vous connais pas vraiment…

Joan, elle ne connaît pas réellement Jean. Elle ne sait pas ce qu’il vaut vraiment. Il est venu parler, discuter, s’offrir en spectacle devant la couleuvre et sa curiosité. Alors Joan, elle a un peu pitié, mais en même temps elle ne peut s’empêcher de lui dire ce qu’elle pense être la vérité. Elle peut la lui donner, avec un son sérum de vérité.

- Vous avez 35 ans, c’est peut-être le moment de songer à faire les bon choix pour ne plus être malheureux. Vous ne trouvez pas ?

Il n’y a pas d’âge pour changer. Que cela soit tôt ou tard, il faut mieux agir pour éviter les regrets : c'est ce qu'elle pense, derrière son minois qui n'a rien à envier.

- Moi, ça va. Je n’ai pas de choix à faire, je n’ai même pas besoin d’y penser. Si jamais je n’étais plus en accord avec elles je partirai. Soit vous changez, soit vous assumez vos malheurs. Vous serez le seul responsable de vos misères... Vous ne voulez pas qu'on vous traite comme un enfant ? Si ?



bettyleg

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