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Andréa Su
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Mar 25 Avr - 19:07
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D’un gris anthracite profond où danse le même photons colorés qui se meuvent furieusement derrière ses paupières, le plafond se pare progressivement d’un pervenche de plus en plus doux. Le chant des oiseaux, sans doute mêlé de quelques couche-tard qui ne devraient pas se risquer à voler après leurs longues nuits de débauche, filtre à travers la baie vitrée industrielle.
Elle se retourne et l’arrache un instant à sa contemplation muette, préférant son visage endormi à la surface au-dessus de leur lit. Il tend l’oreille pour tenter de déchiffrer les marmonnements inconscients qui s'échappent de sa bouche entrouverte, sourit tendrement, ses soucis momentanément chassé par l’émotion qui submerge sa poitrine et lui fait embrasser son front du bout des lèvres. Elle grogne et fronce les sourcils, comme si tout au fond de ses rêves, elle savait qu’il avait passé une énième nuit à fixer le plafond, la boîte de somnifère prescrit par son docteur demeurant scellée sur la table de nuit.

Andréa s’enivre de son image jusqu’à ce que son réveil soit sur le point de sonner; désactive l’alarme pour ne pas l’arracher aux bras de Morphée, comme tous les jours depuis qu’ils se sont dit oui.
Mais à elle toute seule, elle ne peut malheureusement pas guérir tous ses maux: un pied hors du lit suffit à lui rappeler ce pour quoi il se lève. Il rince le goût de la culpabilité avec les médicaments qui sont censé chasser cette neurasthénie, mais il persiste -dans la cuillère de miel vite avalée, son bain de bouche mentholé, la première cigarette de la journée allumée à peine sorti de l’immeuble alors qu'il se jure d'arrêter pour de bon, bientôt, promis; se mêle parfois d’espoir naïf, et bien plus souvent ces dernières années, d’impuissance.

Vous ne pouvez pas vous tenir responsable des actions d’autrui, répète la voix de son thérapeute au fond de sa tête.
(l’exaspération dans son ton extrapolée par son subconscient)
Je sais,
ment la sienne en retour, le rapport soigneusement rempli la veille sous les yeux.

L’heure passe plus vite le nez plongé dans la paperasse qu’à ressasser ses pensées; contrairement à certain de ses collègues affamés d’action qui se lamentent de devoir ‘rester assis à ne rien faire’, perdus dans un débat sur le sex-appeal d’actrices dont les détails lui échappent, le calme administratif lui convient parfaitement; surtout lorsque, ironiquement, il n’a pas de soucis à se faire quant à ce que peut bien trafiquer la cause de son insomnie.

Depuis ce funeste vendredi, la petite bête sauvage qu’il vient libérer à l’heure du brunch fait irruption dans sa vie encore et encore; saccage tout sur son passage jusqu'à ce qu'il vienne la ramasser. Différents jours, même cirque. Ouvrir la porte de la cage en sachant pertinemment qu’elle y sera à nouveau traînée peut sembler futile, mais il y a une sorte de soulagement mêlé d’appréhension à chaque fois.

Parce qu’au fond, il n’aime pas voir Sasha là-dedans. Quitte à être privée de liberté, il préférerait la savoir à l’académie ou dans un foyer pour jeunes; continue de croire que la rébellion finira par s’estomper pour laisser place à la raison, qu'il n'y aura pas de prochaine fois.
Parce que l’espoir fait vivre, et l’espoir le préserve de ne tout simplement plus se lever de son lit.

(parce que si Sasha s'en sort, la dette est effacée)

“Vous êtes libre.” Le vautour lui tend la feuille de sortie et un stylo: elle connaît la chanson, mais ça ne l’empêche pas de la lui réciter, encore et encore. Elle échappe, au moins, aux photos et à la prise d'empreinte, car cela fait depuis bien belle lurette qu'elle est dans leurs dossiers. “Vous êtes tenue de rester à disposition en cas de convocation.” On penserait que lui aussi, cette rengaine finirait par le user; que rendu-là, il lui enlèverait les menottes et l’a sortirait d’un coup de pied au cul au lieu de gaspiller sa salive. Mais le protocole est dûment appliqué jusqu’au bout, comme toujours.

De l’extérieur, son expression ne change pas à la fin de son petit exposé, parfaitement neutre et posée; froide, pourrait-on dire. C'est plus simple pour lui de garder contenance ainsi -de garder une distance même lorsqu'il veut tendre la main. “Vous avez mangé ?” Ce n’est pas lui qui a joué au surveillant cette nuit, alors il ne peut savoir si on lui a donné quoi que ce soit; dans le meilleur des cas, cela doit de toute manière remonter à la veille.

“Je prends ma pause maintenant, vous êtes libre de m’accompagner.” Ses yeux sombres se désintéressent enfin du document qu’il laisse à la réception pour lui lancer un regard entendu. “Je paierais.”

La proposition, qui sonne plus comme une énième convocation, n'est bien sûr pas sans prix: il n’a pas eu l’occasion de lui faire la morale cette nuit, après tout.
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Andréa Su
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Sasha Johnson
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elle est,
nerveuse dans sa cage d’acier. ça la fait chier d’être là mais elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même: elle n’avait qu’à pas se faire coffrer. assise dans le fond de la petite cellule, le genoux tremble frénétiquement. tout ça pour quoi ? une tentative minable de voler une bouteille d’alcool et de quoi bouffer, qu’elle n’a, au final, même pas réussi à dérober. coffrer par le vigile de la boutique qu’elle avait fini par cogner entre les jambes, en plein dans les bijoux de famille. elle avait fuit dix mètres avant de se faire plaquer par un autre plus rapide, plus lourd, plus sévère. c’était pas sa première casse dans ce supermarché alors ils avaient appelé la milice et elle s’était fait embarquer.

elle avait passé la nuit en garde à vue, frustrée et toujours aussi affamée, et avait terriblement mal dormi. alors pour faire chier son monde, pour casser les couilles à ces abrutis d’flics, elle avait beugler toute la nuit en vociférant des insultes. malheureusement pour elle, ça n’avait pas aidé à la libérer plus tôt mais au moins, elle s’était bien marré.

BONJOUR M’SIEUR SU. ça va vous avez bien dormi ? moi j’ai passé une suuuuuper nuit dans ma cellule. je penserai à mettre 5 étoiles à votre hôtel sur le net !!!

elle feule, sasha, la gorge sèche et les remarques assassines. elle s’est tellement égosillé toute la nuit qu’elle a peu dormi, alors le filtre déjà peu présent entre son cerveau et sa bouche à sauté définitivement.

oui oui bien sûr, je viendrai vous voir parce que je sais que j’vous manque trop hein ? après tout vous avez que ça à foutre que d’emprisonner des gamines au lieu d’aller vraiment arrêter les hors-la loi ! quelle belle milice francheeeeeement.

elle voudrait l’insulter de tous les noms, ce putain d’oiseau de malheur. ça fait plus d’un an qu’elle a vu sa tronche de milicien bien coincé pour la première fois. elle s’en souvient comme si c’était hier, sasha: c’était le jour de la mort de son père. monsieur su avait frappé à sa porte avec un collègue pour annoncer la funeste nouvelle. alors elle avait associé son nom et son visage au drame et elle lui en voulait personnellement pour ça (et pour toutes les fois d’après où il l’avait arrêté).

mais sasha n’était pas folle, ou du moins pas encore. elle savait qu’insulter un agent au sein du commissariat lui coûterait beaucoup plus que la satisfaction des mots prononcés. et même si elle en crevait d’envie, elle se contentait du sarcasme et de parler suffisamment fort pour emmerder andrea et tout le monde autour. c’était déjà ça de prit.

elle signe d’un coup de stylo rageur, manquant de déchirer la feuille en appuyant un peu trop fort. ce qui l’emmerde vraiment sasha, c’est ce comportement si froid et rigoureux, comme un putain de robot, malgré tous ses propos. elle a l’impression de se fatiguer pour rien à essayer de le faire réagir, et elle voit ça comme un échec.
et sasha déteste perdre.

elle s’apprête à se barrer d’ici et profiter du temps qu’elle aura avant d’y retourner (car elle finit toujours par y retourner), mais la remarque sur la pause déjeuner l’interpelle. elle fait volte-face, sourcil levé: elle a bien entendu ? par réflexe, la mangouste se met sur la défensive, presque poussée à sortir les crocs.

hein ? non j’ai rien bouffé merci l’hospitalité. et pourquoi j’voudrais v’nir avec vous ?! j’ai même pas faim d’abo… et puis le ventre gronde. comme pour lui couper la parole, il gargouille et sasha baisse la tête de honte. hmpf.

mais il a dit qu’il payerait.
il a dit qu’il payerait et sasha n’a plus un rond.
mais c’est lui, c’est andrea, ce foutu vautour.
elle a une fierté à entretenir, sasha.

oh et puis merde.

...’kay.

elle abdique finalement. elle a trop la dalle pour se rebeller.
il a intérêt à raquer.
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Andréa Su
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Un gargouillement vaut mille mots: bien avant que la jeune fille ne capitule, il vient adoucir son expression guindée d’un petit sourire. La nourriture est une motivation efficace, mais il ne lui sert à rien d’en faire note mentale: il se rabaisserait jamais à l’idée barbare d’en priver qui que ce soit sous couvert de discipline. “Alors c’est décidé.”

C’est un soupir de soulagement collectif qui semble tomber sur le poste à la libération bruyante du petit élément perturbateur, un de ses collègues se massant même les tempes dans l’attente que la petite peste disparaisse alors que le vautour traverse le bureau pour aller chercher ses affaires aux vestiaires. Mais Andréa, s’il n’a pas beaucoup dormi, a pû profiter du silence bien assez longtemps pour que sa tolérance au volume de la voix -et aux âneries qui passent directement de sa tête à sa bouche sans arrêt par la raison- de la blondinette soit à bloc. A son petit jeu, le Milicien est préparé, armé de toute la patience possible pour ne pas se laisser prendre dans le filet des provocations et des insultes faciles.

Cette invitation-même ressemble à une petite victoire. Pas contre Sasha, non, mais contre sa méfiance, toute légitime doit-elle lui sembler.

Du progrès, serait sans doute un terme plus approprié.

Il la récupère devant le poste, glisse même un petit “Merci d’avoir attendu.” en se mettant en route d’un bon pas, parce qu’elle est aussi changeante que le vent et qu’elle aurait pu s’évanouir dans les ruelles de Lunapolis, mais surtout qu’il veut lui étendre la même politesse qu’à quiconque; parce que ce n’est pas parce que c’est une gamine ou qu’elle vient de passer la nuit en garde à vue qu’elle ne le mérite pas -qu’il veut profiter de ne pas la retenir les menottes aux poignets pour tenter de le lui transmettre, sans hypocrisie. “Je suis désolé que l’on ne vous ait rien apporté, c’est inacceptable. J’en toucherais un mot à mon supérieur.” Ce ne sont pas des paroles en l’air: le petit oiseau rapporteur puise un peu de hargne dans la sienne, débordante, pour trouver l’énergie de s’égosiller, encore une fois, même s’il va indéniablement se heurter encore une fois à la vitre. Même s’il ne donne pas suite à ses provocations, il ne peut démentir son image peu reluisante de la Milice…
Son propre estomac, quoique plus discret, fait écho au gargouillis traître ayant scellé leur accord, lisse son front de toute contrariété en la remplaçant par la perspective plus agréable du repas tant désiré. “Soupe de nouille, ça vous convient ?” La question est rhétorique; dans sa situation, il n’imagine pas Sasha faire la fine bouche, et cela fait déjà depuis un moment qu’il marche en direction du boui-boui dans lequel il a l’habitude de prendre sa pause; un restaurant d’angle qui, lors des beaux jours comme celui-ci, fait presque un avec la rue.

Là, elle pourra beugler autant qu’elle voudra, sans déranger les autres dîneurs; car s’il a tiré une pointe de Schadenfreude à l’idée que ses collègues tire-au-flanc aient dû subir son tapage, il ne veut pas l’infliger à des innocents.

L’endroit est familier, d’un naturel bruyant où il disparaît normalement dans un coin du décor, même dans son uniforme, sa présence remarquée uniquement par la propriétaire qu’il salue d’une courbette polie. A cette heure, ils n’ont aucune peine à trouver une petite table, mais d’ici une heure, le restaurant sera bondé et leur présence complètement éclipsée. “Tant que vous le mangez, prenez ce que vous voulez.” dit-il en s’asseyant sur le tabouret en plastique familier qui détonne furieusement avec son apparence léchée. C’est pourtant dans ce genre d’endroit, si similaire à ceux dans lequel son père l’emmenait, qu’il se sent à sa place, plus que dans les repères de Milicien ou les restaurants haut-de-gamme.

De plus, ce choix, plus que la condition, devrait sauver son porte monnaie: les prix, il les connaît à peu près aussi bien que la carte en elle-même, qu’il ne touche même pas, les mains croisées sur la table et son choix déjà fait dans sa tête. Même si Sasha jette son dévolu sur les portions XXL et abuse sur les suppléments de viande et les accompagnements, elle aura sans doute le ventre plein sans qu’il ne doive quémander une avance sur son salaire.

Parce qu’il sait qu’il ne peut pas entrer dans le vif du sujet, pas tout de suite, Andréa attend, patiemment,
se contente de la regarder, droit comme un i,
à défaut de savoir faire la conversation lorsqu’il ne s’agit pas de morale.
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Andréa Su
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Sasha Johnson
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Ven 5 Mai - 19:44
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ça l’emmerde sasha, mais son nombril a décidé de la trahir. c’est fou comme on ne peut plus compter sur personne, de nos jours. ça ne l’enchante pas de partager son déjeuner avec un milicien, pire encore, avec l’officier su. mais parfois, la vie nous fait un doigts et on a pas le choix que de se courber à ses désirs. alors soit. parce qu’à cet instant, tout ce qui importe à sasha, c’est d’avoir un truc à bouffer.

elle poireaute devant la porte du poste de la milice, les bras croisés, le dos contre le mur. elle a la jambe repliée pour que la semelle colle à la paroi bétonnée du bâtiment. frénétiquement, elle fait trembler son genoux, nerveuse. la patience n’a jamais été le point fort de la mangouste.

ta gueule. normalement, on dit de rien. mais sasha ne sait pas dire de rien. j’ai juste faim, je fais pas ça pour vous faire plaisir, qu’on soit clair.

elle insiste pour qu’il capte qu’elle est pas comme eux: elle n’est pas un bon toutou bien sage à qui on peut donner des ordres absurdes. si sasha attend, c’est qu’elle l’a décidé ou qu’elle y voit un intérêt. c’est tout. ça ne vient pas du cœur, c’est juste du profit. elle se permet l’insulte et le ton sec. monsieur su est en pause déjeuner, non ? donc en pause. donc il ne peut rien lui faire. de toute façon elle vient de sortir, il n'aurait pas le coeur à la remettre derrière les barreaux pour une malheureuse insulte. et puis, c’est son moyen à elle de prendre l’ascendant sur la situation. une revanche un peu foireuse d’avoir courber l’échine pour la promesse d’un repas.
pauvre petite sasha.

ouais ouais. ok.

elle hausse les épaules sans y croire. c’est peut-être inacceptable mais c’est toujours comme ça. elle est pas dupe sasha: ça ne changera pas. mais le vautour à l’air d’y croire alors elle ne dit rien. c’est pas son problème. elle en a rien à foutre de sa hiérarchie ou de savoir ce qu’il va dire à son supérieur.

elle accepte silencieusement la soupe de nouille. à vrai dire, elle aurait dit oui à n’importe quoi tant qu’elle avait à manger. même une salade ou un sandwich triangle de la première supérette aurait fait l’affaire. les voilà qui pénètrent dans le petit restau. une espèce de boui-boui un peu traditionnel, loin des grosses enseignes de bourges et autres joyeusetés. ça fout un petit coup au cœur parce que c’est le genre d’endroit qu’elle avait l’habitude d’aller avec papa.

j’espère bien !!! elle réplique du tac au tac à sa remarque avant de choper la carte plastifiée pour choisir quoi manger. mais au fond, elle est rassurée de se dire qu’elle peut choisir sans être limitée. elle n’avait pas vraiment confiance, et ne sera probablement rassurée qu’à la fin du repas. j’veux… ça là. un grand bol de nouille aux bœufs. avec des gyozas !! elle vient de les voir en tournant la page. et un koala coca. c’est important de s’hydrater.

les fesses vissées sur le tabouret, sasha est toujours aussi nerveuse. elle n’a vraisemblablement aucune idée de ce qu’elle fout là. et comme ça la chiffonne, comme ça charbonne dans sa tête, elle ne peut pas s’empêcher de faire la remarque:

vous amenez souvent les gosses que vous emprisonnez manger après ? c’est la milice ou la garderie ? ah si je sais, c’est pour vous donner bonne conscience, c’est ça ?

rictus mauvais.
ah, sasha.
elle ne sait pas se taire, elle ne sait pas se la fermer. alors elle attaque à la jugulaire. elle regrettera peut-être ce soir si elle se retrouve à nouveau dans une cellule.
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Mer 10 Mai - 17:36
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Lunapolis, 2091
Tout habitué qu’il commençait à être de la bête, elle réussissait encore à le surprendre, faire papillonner ses paupières comme s’il n’était pas certain d’avoir bien entendu, alors que les mots ont continué de faire écho dans sa tête bien après avoir été crachés. Mais se prendre le bec sur ce genre de… Détails, aussi choquant étaient-ils, était tout simplement contre-productif, il le sait: tout ce qu’il a à y gagner, c’est de couler un peu plus loin dans l’estime de la jeune fille, ce qui ne l'aiderait en aucun cas dans ce ridicule projet social qu’il s’est imposé.

Au moins, ils s'accordaient sur un point: son but, ce n'est pas non plus de faire ami-ami. Il faut croire qu’il subsiste une part de naïveté au fond de lui car il s’imagine simplement réussir à donner le coup de pouce pour aider l’oisillon tombé hors du nid à y remonter d’elle-même, sans prétendre à plus d’importance.
Une implication minimale pour de grands résultats.

Se donner bonne conscience quoi, comme elle le dit.

Si bien, en fait, que la vérité lui passe de travers, quinte de toux réprimée à grande peine qui déforme son ton si placide. “Qu’est-ce que vous allez imaginer ??”  Andréa ment, et là, il ment très mal, mais il a la bonne excuse de s’étouffer avec sa salive pour l’ignorer le temps d’attirer l’attention de la serveuse afin de demander de l’eau

Mais si commander lui octroie un second sursis, au final, il se retrouve tout de même devant la gamine, son petit rictus narquois, et sa piètre réponse, forcé d’élaborer pour ne pas perdre toute contenance. “Non, bien sûr que non.”  Premier soupir, première fissure dans le barrage de la patience. “Je l’ai proposé parce que je m’inquiète pour vous, Sasha.”  Son honnêteté a toutes les chances d’être de lui être jetée à la figure, mais heureusement, la petite table commence à se remplir: même si elle le tourne en ridicule, la torture sera coupée court lorsqu’elle aura la bouche occupée. Et puis, venant d’une adolescente, la honte ne devrait pas être plus pimentée que la salade de concombre épicé qu'il entame à minuscule bouchée. “Contrairement à ce que vous semblez croire, je ne suis pas d’avis qu’enfermer des mineurs soit pertinent, pas quand il existe des infrastructures plus adaptées à leur réhabilitation.”   Les mots sont individuellement pesés pour ne pas perturber l’équilibre précaire moral/nourriture. “Mais la loi est la même pour tout le monde, et on ne peut pas les forcer à les intégrer.”

Son regard préfère se poser sur le bol de nouille froide qui vient d’être posé sous son nez, contrastant furieusement avec le bouillon fumant en face, au risque de silencieusement l’accuser. C’est pourtant bien à elle qu’il pense. “Ça ne me fait pas plaisir de vous passer les menottes.”  Un aveu pour amorcer sa poussée. “Mais les choses n’ont pas besoin de continuer ainsi, vous savez.”  
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elle fronce les sourcils. il s’indigne. elle renifle un coup sec, en un signe de désapprobation, de mépris même. ils passent tous leur temps à s’indigner, jouer les surpris, se chercher des excuses et mentir. y’a pas un foutu anima sur cette île capable d’assumer une once de franchise. putain de milicien. tous les mêmes. sasha pense qu’il ferait mieux de s’étouffer avec sa salive et de crever là, tant qu’il paye la bouffe avant.

ah ouais ? et qu’est-ce qui vous inquiète ??? j’suis mal coiffée ? mes vêtements ne vont pas bien ensemble et mes chaussures sont trouées ?

petit animal farouche ne se laissera pas apprivoiser avec un bol de nouille. elle est fatiguée à cause de la nuit entre les barreaux et elle a les nerfs à fleurs de peau. c’est difficile de rester calme, difficile de garder un filtre. ça n’a jamais été son fort de toute façon. dix-sept ans n’est pas l’âge de la raison. mais si outre les pilleries et les pics, tout restait relativement “calme”, la phrase suivante du milicien la fait tiquer d’un coup. elle renferme le poing sur les baguettes en bois qu’elle sert un peu trop fort, comme un catalyseur de fortune, quelque chose pour laisser évacuer la colère.

aaaaaah d’accord je vois. des infrastructures ! vous voulez m’enfermer dans un foutu asile c’est ça ? les machins de correction et de réhabilitation ou je sais pas quoi ? sérieux ? vous y croyez en ça, vous ? ah bah oui, bien sûr, vous êtes miliciens. mais va falloir m’expliquer en quoi c’est différent d’une putain de taule à part qu’on a tous moins de dix-huit ans là dedans ! faut être complètement teubé ou fou pour pas capté ça ! sérieux, ça vous fait trop chier de me voir gambader dehors donc vous voudriez m’enfermer ? allez pas m’dire que vous faite ça pour moi.

s’il s’inquiétait vraiment pour elle, il lui foutrait la paix, il la laisserait faire ce qu’elle voudrait, faire ses propres choix et arrêter d’essayer de contrôler sa foutue vie.

personne ne me forcera à faire quoique ce soit !

la petite mangouste vocifère. elle a besoin de le dire, besoin de le clamer. sasha est libre et elle le restera. ses ardeurs sont vites calmés par la commande qui arrive sur la petite table. devant le bol de nouille fumant et l’odeur des tranches de bœuf, la gamine ne peut s’empêcher de saliver. elle se calme instantanément, poussée par la fin, les grands yeux ronds d’admiration devant ce repas de roi. aussi tempétueuse qu’elle est, sasha reste une enfant.

les baguettes plongent dans la soupe. elle en fout partout. le bouillon brûlant s’éclabousse sur ses vêtements, sur la table, dans ses cheveux. mais sasha ne peut pas s’arrêter, combien de temps ça fait qu’elle n’a pas aussi bien mangé ? elle a tout l’air d’une petite souillonne, mais elle n’en a pas grand chose à foutre.

putaaaaaaain c’est vraiment trop bon !! faut servir ça en garde à vue franchement ça serait grave plus sympa.

elle a le ton un peu plus léger quand elle parle, presque jovial. mais évidemment il faut que le vautour vienne tout gâcher en ouvrant la bouche.

pfff. ah bon ? on dirait pourtant. regard accusateur. ah, là j’suis d’accord avec vous. pas besoin de continuer ainsi. du coup vous m’foutez la paix jusqu’à ma mort, c’est ça ?

elle redresse la tête de son bol chaud. la condensation fait perler quelque goutte sur son front. son visage se fend d’un sourire innocent. c’est ça, n’est-ce pas, monsieur andrea ?
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Lunapolis, 2091
A travers le prisme de Sasha, ses intentions ressortent tordues, passées à la moulinette des opinions qu’elle lui assume, et ce jeu de téléphone arabe commence doucement mais sûrement à l’irriter. Repas froid ou non, sans trop savoir qui des deux est l’allumette et qui est le grattoir, le feu ne manque pas de prendre. “Ce qui m’inquiète, c’est qu’à votre âge, vous ne devriez pas avoir à vous débrouiller toute seule ni à recourir à des délits mineurs pour subvenir à vos besoins.” Bien qu’il soit loin de faire concurrence aux décibels de la jeune fille, il regrette immédiatement d’avoir haussé le ton, mais la machine est lancée, ces accusations sans fondement réussissant enfin à se glisser sous son derme. “La différence, c’est que ce n’est pas une punition d’aller dans ce genre d’infrastructure, elles existent pour vous aider en l’absence d’un système de soutien afin que vous puissiez vraiment faire vos propres choix une fois adulte. ”  

Ça lui paraît simple, si simple, parce que c’est si facile de parler lorsque l’on a toujours une famille, même imparfaite. Son filet de sauvetage, il le connaît, il n’a pas à se lancer aveuglément dans les bras de la bureaucratie pour espérer être sauvé en cas de pépin. Mais voir la mangouste tourner furieusement dans sa propre cage en ignorant la sortie tire sur sa corde sensible, lui rappelle que trop bien tout le temps qu’il a passé à se complaire dans son malheur avant d’aller chercher de l’aide. Elle qui est encore jeune, n’a pas besoin de perdre ces précieuses années à se débattre toute seule avec la vie; et la voir se jeter sur son bol de nouille comme un charognard sur une carcasse ne peut que souligner à quel point cette situation n’a pas lieu d’être.

Il soutient son regard accusateur de sous sa main gantée, sa tête visiblement devenue trop lourde pour se tenir d’elle-même. La proposition ne le fait pas rire, pas même sourire. “Ça, ça ne dépend pas de moi, Sasha.” laisse-t-il enfin couler dans un soupir, mélangeant sans grande conviction la garniture de ses nouilles dans le bouillon glacé comme si cela pouvait l’aider à retrouver son sang-froid. “Et si vous suggérez que je ferme les yeux sur vos petits délits, c’est hors de question.” Tout son mépris pour l’idée tombe sur le pauvre plat qu’il n’a même pas encore touché. A ce rythme-là, il finira peut-être bien par retourner au poste avec seulement quelques rondelles de concombre dans la panse s’il laisse le sentiment s’installer.

Non, son âme est déjà suffisamment gangrenée comme ça, et ça n'aiderait en rien la jeune fille. Ce n’est qu’une fausse solution parmi tant d'autres.

“Vous savez, il n’y pas que les gens qui peuvent vous forcer la main.” La fatigue réussit à ramener la platitude dans sa voix, quasi-méditative. Il y a peu de chance que ses paroles réussissent à se faufiler un chemin à travers la tête de mule en face de lui, mais elles s’échappent malgré lui, presque plus observation que conseils mûrement réfléchis. “Plus que la Milice, ou moi, ou n’importe qui d’autre, c’est votre situation présente qui vous contraint vraiment.” C’est ça qui les séparent si fondamentalement. Lui, s’il ne supporte vraiment plus cette situation, s’il se sent mourir à petit feu, a le choix de changer de voie: ce sont ses propres peurs qui le paralysent, pas le besoin inné de survivre. “Être nourri, blanchi et logé vient à un prix, mais je ne suis pas sûr qu’il soit plus lourd que celui de cette fausse liberté.” Il approche enfin une bouchée de ses lèvres: il ne peut tout simplement pas retourner travailler le ventre vide par caprice, pour son propre bien. “Songez-y.”  
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dommage. parce qu’elle a trop faim pour s'énerver. entre finir d’avaler goulument son bol de nouille et lui cracher des immondices à la figure, elle a vite fait son choix. d’habitude elle choisit toujours la deuxième option: question d’orgueil. mais aujourd’hui, le ventre vide ne laisse pas vraiment de place à l’égo.

ah bah c’est con hein. qu’une gamine comme elle crèche dehors. l’agent su ne l’a pas dit comme ça, mais c’est ainsi qu’elle l'entend et le retient. j’me demande comment j’ai fini comme ça !

et finalement, si. finalement elle crachera ses couleuvres et ses railleries. ce n’est même plus une question d’orgueil, c’est un besoin. le besoin de crier au monde qu’on est là, qu’on existe. le besoin de foutre le feu à tout, de voir le monde brûler, parce que le sien, cela fait longtemps qu’il s’est effondré.

ah mais si, je sais. elle fait semblant d’avoir une illumination géniale, une épiphanie. elle lâche ses baguettes dans le bol. ça en fout partout, sur elle, sur la table, par terre. c’est pas grave, les serveurs nettoierons. ils sont payés pour ça, non ? elle claque des doigts, lèves les yeux vers le plafond comme pour contempler son éclair de génie. et puis elle lâche, froidement, avec une distance qu’on ne lui connaît pas, pour faire mal à andrea: c’est parce que mon père est mort.

et comme si de rien n'était, comme si tout avait été parfaitement organique, comme si elle avait commenté la météo du jour, elle récupère ses couverts et achève son bol de soupe.

c’était super bon merci beaucoup ! heureusement que vous êtes fragile au point d’avoir besoin de vous acheter une conscience et de me nourrir, sinon qui sait qui j’aurai dévalisé cet après-midi…

elle est différente, sasha. peut-être que c’est parce qu’elle a le ventre plein. ou peut-être parce qu’elle a atteint le point de non retour. celui où elle vrille définitivement. quand la vie, quand les autres, quand elle-même, lui renvoie à la gueule qu’elle a perdue son père.

elle n’est plus l’adolescente en colère dont le seul but est de faire chier son monde. celle qui s’insurge pour tout et pour rien pour signifier sa présence, son existence. non, sasha est plus réfléchi dans ses paroles, dans ses actions. elle est la prédatrice réveillée qui cherche à blesser, à tuer.

mais pour l’agent su, c’est mérité.
parce que ce soir là, c’est lui qui était à son palier.

niveau liberté, vous êtes bien mignon, mais de nous deux, je ne suis pas sûre que ce soit vous, le plus libre. elle plante ses yeux bleus dans les siens. le regard est méprisant. je préfère être en taule que prisonnière d’un uniforme de merde. vous comme les autres miliciens, vous êtes persuader d’aider les gens mais pas foutus de faire le bien. elle alimente sa rage en repensant à ce fameux soir. le vautour qui sonne à sa porte, oiseau de mauvais augure. pour continuer d’être horrible, elle se murmure en boucle: c’est de sa faute, c’est de sa faute. et obligé de se coltiner la gosse d’un collègue par culpabilité.

et voilà, ça devrait l’achever. sasha étouffe les remords qu’elle éprouve en prononçant ses mots. elle refoule les larmes qui lui montent aux yeux parce qu’elle ne veut pas pleurer devant lui. elle ne veut pas montrer que son père lui manque. parce que c’est de sa faute, à lui aussi. il n’avait qu'à survivre. elle le déteste comme les autres.

c’est bon, j’peux m’casser maintenant ?

elle jette ses baguettes dans le bol vide avant de bondir de son tabouret qu’elle pousse en un bruit sourd. elle fait volte-face vers le vautour et  finit par lui tirer la langue.
sasha reste une enfant.
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Semi-automatique, Sasha devait bien toucher sa cible à un moment où un autre, et lorsqu’elle y arrive enfin, les dégâts sont dévastateur; mais comme lorsque les crocs et les griffes acérés ont laissé leurs marques sur sa peau par le passé, la réaction du vautour est presque imperceptible: un plissement de paupières, le tressaillement d’une commissure tout au plus. Face au théâtre de l’adolescente, il ressemble à s’y méprendre à une statue de marbre.

Andréa ne panique pas face à l'hémorragie qui s’étend sous son uniforme amidonné, mais cela ne l’arrête pas pour autant. Il finira exsangue et ce même si le tissus noir cache la blessure béante aux yeux d’autruis. Et surtout, celle qui l’a infligée, elle, sait qu’elle est là; elle continue de s’y immiscer avec la cruauté vicieuse que seul un animal blessé peut posséder, profite de son silence pour plonger dans ses viscères et les tordre avec autant d’appétit que lorsqu’elle dévorait son repas.

Il peine pourtant à la voir comme la petite peste ingrate dont elle a les airs, même s’il lui faut arriver au bout de sa tirade pour sentir la douleur irradier de ses mâchoires serrées. Elle l’exaspère, oui. Sans elle, sans son foutu père, sa vie n’aurait pas à s’encombrer d’un autre problème, une autre source de stress et d’insomnie inutile, c’est vrai. Cette culpabilité stupide dont il refuse activement de se défaire est une prison,
elle a raison.

Malgré tout cela, il ne peut pas s’empêcher de voir exactement ce qui se tient en face de lui: une gamine qui crève assez la faim pour accepter l’invitation d’un homme qu’elle haï.

(à juste titre, susurre le martyr en lui)  

Mais sa pitié n’a rien de noble, son acharnement sert avant tout son propre intérêt: celui de ronger ses chaînes et se débarrasser de ce fardeau en s’obstinant à ignorer la porte grande ouverte, parce qu’il est trop têtu pour lâcher l’affaire, a un besoin acquis de souffrir pour justifier l’acharnement du sort sur sa petite personne.

La tentation irrésistible de lécher ses plaies en sachant très bien que cela les empêchera de guérir.

Son souffle figé s’échappe enfin, lent et contrôlé, comme pour ne pas risquer de tirer sur la blessure lancinante. “Je ne vous retiens pas.”  concède-t-il en ignorant, comme il le peut, le geste immature de la jeune fille et le chaos qu’elle a laissé tout autour d’elle. Car il n’y a rien à ajouter, n’est-ce pas ? Il ne peut que lui donner raison ou tenter, encore, de nier en bloc, se débattre dans le fil de barbelé dans lequel il s’est glissé, un gaspillage de salive et d’énergie flagrant. L’adolescente peut déguster sa victoire en dessert, le vautour sait se faire patient et battre en retrait lorsque la situation l’exige. “J’ai eu ce que je voulais, vous n’avez plus le ventre vide.”  Contrairement au sien, bien que la douleur éclipse tout sentiment de faim, il sait que même si il ne se manifeste pas plus tard, la faiblesse le rattrapera quoi qu’il arrive. “Tout le reste, c’est sans importance.”  Sa serviette vient éponger les flaques de bouillon laissés par la jeune fille, et si son ton est froid, sa rigidité n’est qu’une autre admission de sa défaite.

L’uniforme sur son dos est une prison,
la Milice est incapable d’aider les gens de cette île,
les années ont assassiné sa volonté d’aider son prochain et s’il n’avait pas eu à être le messager ce soir-là, il se contenterait d’agir dans les limites de son travail.

(l’affaire classée dans le sursaut de justice vindicative qu’il avait ressenti en apprenant la mort de Johnson)
(un déchet de moins sur cette île)(horrible pensée aussi vite réprimandée qu’oubliée)

Mais ce n’est pas le cas. Et si ce n’est pas l’envie désintéressée d’aider son prochain qui pousse sa carcasse à vouloir venir en aide à l’enfant laissé derrière mais la culpabilité, tout ce qui compte, c’est le résultat.
Alors il n’a pas l'intention de lâcher l’affaire.

“Soyez prudente.”

cactus
Andréa Su
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