haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles



 
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal
anipassion.com

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Sam 15 Avr - 15:40
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Tumblr_ni6umdDbnO1tgo7ago1_500Les bambins grandissent, bientôt ils s'disent grands banditsHector
Une gargouille de plus, les rues sont folles
Désiré s’est pointé, le soleil rasé déjà l’horizon,
devant la grille où sont entassés les mouflets.

Il a un grand manteau noir, c’est bien la mort de quelqu’un quelque part, et des gants en cuir, pas qu’il en est cure du froid de canard, c’est les entailles accusatrices qu’il voulait foutre au placard.

Babel est aussi tapageur l’hiver que l’été, pourvu que le verglas assassine deux ou trois fêtards qui s’égosillent, bourrés, il est même pas six heure le soir. Désiré se rend compte qu’il est trop nerveux, trop agressif, pour une poignée de marmots titubants qui lui jettent des œillades moqueuses, chuchotent trop fort que y a un vieux crouton qui vient repasser le bac. Faut dire que suspendu à sa main droite, c’est ni le fer six, ni le tesson d’un bouteille de Sky, mais une glace, hors de prix, et c’est justifié parce qu’il existe trois plans de cette fève de cacao sur l’île. Le vendeur aussi il a failli traverser la glacière, que il n’y a pas à être aussi pédant parce qu’on est le seul demeuré à continuer de vendre des glaces artisanales en hiver.

Désiré est là.
Ca fait déjà trop de tours de cadran, c’est con que le temps soit pas systématiquement un remède, et le fauve soupire, un nuage de buée se condense autour de la mâchoire. Le plic-ploc de la glace qui fond, le fait que ça soit absurde contribue à le rendre dingue, flingue ses nerfs en continue. Machinalement, il tord l’échine pour qu’elle craque, éviter d’être paralysée quand l’énième sonnerie va retentir, et que cette fois Hector va jaillir des portes. Entre les bâillements et les grimaces pour s’assurer que les zygomatiques fonctionnent, le Chanteloup se demande s’il aurait pas mieux fait de mettre un texto, écrire une lettre ou offrir des billets pour un concert.

Enfin, ça fait ding-dong, c’est pas un ring, alors un nouvel escadrille de lycéens franchit le seuil de sa patience. Parmi les visages de l’âge ingrat, Désiré reconnaît instantanément celui partage ses traits, partage son sang. Désiré lève les bras en l’air, comme si ça suffisait pas d’être le seul vioc qui frôle le mètre quatre-vingt-dix, avant de coincer l’index enroulé dans le pouce sous ses lèvres pour siffler. C’est la honte. Il fait genre qu’il est pas embarrassé alors qu’au même âge il aurait fugué de chez ses vieux pour moins que ça.

Hector ! Maintenant, au moins, ils sont d’eux à être reluqués comme porteurs de la peste bubonique. Désiré tend l’bras, la boule de glace tremble, les filets de sucre lui collent dans les jointures et faut se contenir pour pas le jeter par terre et sauter à pied joint dessus. J’tai pris une glace. Et plus tôt, Hector l’aura récupéré, plus tôt Désiré pourra faire disparaître la veine en travers de son front. On marche ?





_________________
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Yaq5  Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Hector V. Roussos
rich boys don't have hearts
Hector V. Roussos
Feat : Aiden Gallagher . Five UA
Âme : Raton laveur
Métier : Lycéen
Double compte : Jules . Tallulah . Laurens
Lenss : 23
Messages : 111
Date d'inscription : 24/04/2022
Lun 17 Avr - 20:30
toi
ou
moi
c'est l'effet d'la peur
on cherche toujours ailleurs mais rien n'y changera


Sur les bancs d'école Hector abandonne les idées noires et les rêves fragiles. Dans sa tête il se débarrasse des nuées empoisonnées pour réfléchir aux problématiques qu'on lui impose sur les fiches carrelées, à écrire la date du jour à la droite et son prénom dans une calligraphie impeccable. Il n'y a pas une lettre qui dépasse d'un carreau, les rondeurs sont parfaites et les phrases sont modelées afin d'être lisibles, de ne pas ennuyer son lecteur.

Sur les bancs d'école Hector ne pense plus à la Crypte, aux fleurs fanées et aux psaumes barbants. Il n'a jamais cru à la réincarnation, pourtant, ces jours-ci, il implore parfois la Sainte de lui rendre Astréos, sous n'importe quelle forme, un animal blessé à soigner ou une silhouette qu'il reconnaitrait. Quelque chose, pour ne pas se perdre encore.
Dans les dernières lignées d'élèves qui s'évadent des barreaux de l'école, Hector à les souliers qui traînent, les mains au fond des poches l'air délétère. Ces derniers temps, on laisse Hector tranquille, peut-être à cause de la balafre dégueulasse sur sa joue, sur son repli un peu plus perfide ou parce que les on-dit se sont répandus plus vite encore que les étoiles qui traversent le ciel.
Il ne va pas s'en plaindre, Hector. C'est ainsi qu'il profite de la solitude pour choisir dans quelle université il va aller l'année prochaine, un métier à faire. Honnêtement, il n'en sait rien, perdu entre tous ces chemins de vie qui ne lui ressemblent pas.
Soudainement, dans le brouhaha des enfants enfiévrés de cette fin de journée, il entend les vannes vaseuses et les regards indélicats sur la silhouette de son père.

Le prénom de l'adolescent qu'il hurle, la chaleur qui s'empare de sa fine carcasse alors que le froid mord sans gêne le bout de son nez et de ses oreilles. Qu'est-ce que tu fais là ? Hector approche sans envie, les linéaments froissés de retenir la hargne et peut-être les sourires. Parce qu'il n'est pas venu là pour rien, c'est certain. Tu crois pas qu'il fait encore trop froid pour bouffer une glace ? Les yeux roulent, les épaules se haussent à sa demande, pourtant, il s'empare du cornet en faisant attention de ne pas toucher les doigts poisseux du parfum vanillé de la glace. La prochaine fois envoie moi un message, c'est la honte de voir son père débarquer en hurlant son prénom..
Le regard en biais, Hector a grandi, les cheveux plus longs qu'il a du mal à correctement plaquer, les chevilles toujours aussi fine et la gorge à la bosse proéminente.

Pour aujourd'hui, il ne veut pas d'aigreur. Alors pour aujourd'hui, il se contentera d'être presque agréable, peut-être plus, si Désiré s'excuse. Il fait déjà le premier pas, il serait heureux.


You'll be an all night long game from fire
to say come back home you'll be all alone on your own


_________________
no one excepts an angel
to set the world on fire
Hector V. Roussos
https://haklyone.forumactif.com/t277-hector-meilleurs-ou-pires-s https://haklyone.forumactif.com/t287-hector-visage-tranche-de-lumiere-vision-d-un-seul-hemisphere-au-gout-amer
Revenir en haut Aller en bas
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Sam 20 Mai - 17:31
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Tumblr_ni6umdDbnO1tgo7ago1_500Les bambins grandissent, bientôt ils s'disent grands banditsHector
Une gargouille de plus, les rues sont folles
Qu’est-ce qu’il fait là.
Ils doivent se poser la question tous les deux.
C’est normal, quand on n’est pas débile, on se pose la question avant de se pointer. Parfois on y répond, parfois non. Les molaires se serrent, la mâchoire s’expose en traits raides. Désiré n’est pas venu se donner en spectacle aujourd’hui. C’est le spectacle qui lui colle à la peau alors ?

Il voulait marcher. Avec son fils. Le long des trottoirs polis de Babel qui s’entortillent autour d’échoppes à divertissement, ont même l’odeur des rires insouciant, la couleur des effluves ivres. Le fauve, la gorge serrée, reluque son marmot. Il a plus grand-chose du minot prétentieux qui piétinait les couloirs de l’hôtel. Il a gagné une nouvelle cicatrice, ça lui donne des airs de garçon grave. Ses cheveux ont poussé, pareille pour la colonne, maintenant il peut mettre des claques derrière la tête des types qui l’ennuient. Désiré espère qu’il ne le fait pas.

Il a grandit. C’est triste et heureux.
C’est de ne pas avoir été là pour le voir. Désiré, il aura gueulé son soul, aura souffert ce qu’il devait, mais sera resté attaché à la fatalité d’être le grand absent de la vie d’Hector. Il chasse les accusations pénibles qui menacent sous un sourire rude, ses lèvres épaisses gercées par le froid. J’avais envie de te voir. Il hausse les épaules, secoué par un rire bref, quand Hector le débarrasse du cornet. Il a du mal à ne pas montrer qu’il est soulagé de pas se faire enfoncer des genoux dans le bide. Désiré, encore, apaisé de ne pas avoir eu le droit à une œillade noire de dégoût. Si. Mais je me suis dit que ça te ferait peut-être plaisir. Au pire on peut… l’enfoncer sur la gueule du bigleux qui rignoche derrière. les incisives mordent sur les lèvres charnues et Désiré essuie les paluches pleines de glucose sur son futal. on peut la jeter.

Désiré n’est pas venu enfoncer le clou.
Il a, presque, des bonnes intentions et, avec une certaine naïveté, espére que maintenant que le rideau est levé, lui et Hector pourront se parler différemment. Pour le brun, le puma chasse les penchants violents qui sont cousus à son instinct et enfonce les mains au fond des poches. Tu serais venu si j’avais envoyé un message ? Le sourcil haussé, le Chanteloup toise la marmaille, incrédule. Vite, il détourne le regard parce qu’il n’aime pas les réponses compliquées, encore moins se l’entendre dire que Hector ne peut plus s’encadrer son ancêtre. Désira marche, un pas lourd, les talons qui s’enfoncent fermement dans le sol, les talonnettes qui font des pointillés de sons mats. Les iris sarcelles ne se détachent plus de sa descendance, malgré le froid et la cacophonie ambiante, le fauve sent sa cage se réchauffer. Ce drôle de sentiment d’être au bon endroit au bon moment ; lui qui respire en contretemps.

Il ne sait pas bien par où commencer Désiré. De but en blanc, Désiré redoute d’interrompre le calme qui s’est installé. Il n’aime pas les choses délicates comme les relations humaines. Il est brutal et il en marre de se bouffer le boomerang de ses excès. Désiré à l’intersection d’une avenue marchande et du parc, se racle la gorge, un son guttural, comme pour s’annoncer. Je… Tu as rencontré quelqu’un ? A la dernière seconde, il préfère ne pas parler de lui. Pas maintenant, pas tout de suite, même si ça sonne un peu creux, c’est parce qu’il ne pratique pas assez, il aimerait s’intéresser à la vie de son fils. Désiré tourne ses épaules, pour être bien de face, le regarder dans les yeux. D’une main, il gratte l’arrière de son crâne, embarrassé d’être encore trop maladroit.





_________________
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Yaq5  Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Hector V. Roussos
rich boys don't have hearts
Hector V. Roussos
Feat : Aiden Gallagher . Five UA
Âme : Raton laveur
Métier : Lycéen
Double compte : Jules . Tallulah . Laurens
Lenss : 23
Messages : 111
Date d'inscription : 24/04/2022
Dim 11 Juin - 18:12
toi
ou
moi
c'est l'effet d'la peur
on cherche toujours ailleurs mais rien n'y changera


La glace entre ses phalanges maigres, les os dénotent du cornet filiforme, parfois les filles à la bibliothèque attrapent ses mains et jaugent la finesse et la grâce qui en découlent, des ongles parfaitement coupés et du visage presque sans imperfection. Il ne dit plus rien, Hector. Il laisse les filles traînaient à ses côtés sans rien dire, il a souvent envie de se dégager des étreintes sans gêne mais pourquoi s'en défaire, quand ça remplace la colère et le déni. Devant Désiré, Hector n'en mène pas large. Il a oublié comment s'adresser à lui en toute simplicité, il n'a pas eu l'ébauche d'un père depuis des mois si ce n'est Jayson qui lui a tenu l'échine pour éviter qu'elle ne dégringole et qu'il se brise en mille. N'importe quoi, tu sais plus quoi faire de ton argent. Hector a les mirettes qui roulent, les lèvres mordues dévorent la glace tiède et qui rampe.
L'attention, même s'il ne veut jamais se l'avouer, ça lui fait toujours plaisir, surtout de Désiré. Il ne comprend pas vraiment pourquoi il aime tant ça, avoir les yeux de Désiré sur lui, les compliments gras sur sa carcasse, tandis que ses mères lui en font tous les jours, qu'elles déposent si souvent la tendresse contre lui.
Pourtant, ça ne l'émeut pas autant, peut-être qu'il a un problème, peut-être qu'il ne mérite rien. L'idée germe salement dans le coin de son crâne, ça l'angoisse jusqu'à s'en dévorer les lèvres.

Désiré demande, Hector s'arrête pour sortir de sa poche un mouchoir usé par l'encre noire de sa plume, essuie les encadrements des doigts, là où la peau s'étire lorsque les doigts se rompent. Bien-sûr, que je serais venu. Le gamin détonne un peu, la respiration en contretemps, il a du mal à tout avaler pour faire correctement gonfler les poumons.
Ça l'emmerde de révéler sans grognement le fond de ce qu'il ressent, pourtant, il le faut bien. C'est toujours mieux de prévenir que venir hurler mon prénom comme si j'étais en primaire..

Hector se résigne, il ne veut pas être trop hargneux ni agir comme les grabataires trop aigris, c'est Désiré qui s'arrête pour être en face de lui. Comme un reflet de miroir, Hector se demande s'il aura la même carrure puissante et cette même pénibilité à s'exprimer sans bousiller le monde autour de lui. Mais la question le prend au dépourvu, Désiré si solennelle pour une demande aussi hurluberluesque que les idiots des classes d'à côté. Le froid se mêle à la gêne, les oreilles morflent et les joues se pimentent. Hector détourne un instant le visage avant de souffler. Pas du tout. Pourquoi tu me demandes ? Tu t'es marié dans mon dos ? Et Hector le dévisage un court instant avant de reprendre la marche, il veut faire semblant de ne pas être intéresser, que le monde de Désiré ça ne le touche plus, pourtant, il veut savoir, tout savoir.

You'll be an all night long game from fire
to say come back home you'll be all alone on your own


_________________
no one excepts an angel
to set the world on fire
Hector V. Roussos
https://haklyone.forumactif.com/t277-hector-meilleurs-ou-pires-s https://haklyone.forumactif.com/t287-hector-visage-tranche-de-lumiere-vision-d-un-seul-hemisphere-au-gout-amer
Revenir en haut Aller en bas
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Dim 18 Juin - 14:59
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Tumblr_ni6umdDbnO1tgo7ago1_500Les bambins grandissent, bientôt ils s'disent grands banditsHector
Une gargouille de plus, les rues sont folles
Désiré ne veut pas s’émouvoir.
La malle aux cauchemars, il y traîne encore des bouteilles, ses mains sales ont eu tellement de mal à la refermer. C’est le problèmes des vieilles choses, un peu comme lui, les mécanismes sont contrariés, sauf que la rouille est éclaboussée sur ses chemises.

Désiré, moins qu’un père, plus qu’un inconnu, n’a pas terminé de scruter les faits et gestes du raton. Les billes bleus, plus brillantes et vives, brûlent, quand la voix grogne à demi. Un sourire, pénible, s’incruste sur les lèvres ébréchées, et il sent ses traits s’adoucirent quand la mâchoire se desserre. Oui. Après avoir pensé le brûler pour se réchauffer, quand le chagrin le glaçait jusqu’aux os, Désiré ne trouve rien dans le pognon que la satisfaction d’en abuser.

Sur les pavés, serrés comme les choses dociles, il marche en inspirant lentement pour effacer les grondements fébriles sous le thorax. Le poing se serre, Hector serait venu, dans ce même accoutrement d’écolier infaillible sûrement. L’idée embrase un espoir qu’il a éteint, sans le chuintement quand on pince la mèche des bougies.

Il en a perdu du temps.
A se demander comment, à imaginer pourquoi, à se gâcher au lieu de dire pardon.
L’aiguille, bien solennelle du pendule, ne lui rendra pas ces instants de l’autre côté de la vitre de l’aquarium. Quand son môme est devenu un homme, quand son fils a passé sur sa carcasse pleine de contusions les habits du deuil, quand … Il pince l’arête de son nez, pour que les remords ne deviennent pas le nouveau poison de ces jours.

Un rire brut, maladroit, franchit les canines, et le bookmaker passe ses doigts épais dans ses cheveux. Enfoncé sur sa nuque, Désiré, pense qu’il va finir par remettre de l’ordre. C’est tous ces prépubères affreux, ça me fout de l’urticaire. J’étais nerveux. surtout nerveux de voir Hector pour la première fois en des mois, pire, de l’imaginer disparaître aussitôt dans la ruelle la plus proche. Il n’en dit rien. La dernière fois qu’il a placé ses ressentis au-dessus de ceux d’Hector, il a bien failli le perdre. Aujourd’hui, Désiré espère être celui qui écoute, sans se livrer ou hurler sur ses propres doutes.

Les mirettes ébahies en disent long sur sa maladresse, c’est pas sa faute, il a jamais voulu apprendre. Hector déconfit, ça lui mange le visage la gêne, au point d’attiser une curiosité rieuse chez le fauve. Peut-être que, plus tard, ils se feront les confidences, peut-être qu’une camaraderie franche et intime leur ira mieux que ces tentatives faibles. A son tour, Désiré balance son poids un pied sur l’autre, il balance oui et non. Vite, il en a marre, il marche et grille une indus au bord de ses lèvres pour peser les réponses avec une excuses. Je m’intéresse. C’est que… il soulève une paluche pour désigner Hector, la silhouette mûrit, de haut en bas, Désiré hoche la tête, certain. T’as beaucoup grandis. La mâchoire serre pour expirer la fumée lentement, ça fait de filets rasants autour des babines comme la vapeur brûlante. T’es plus un blanc-bec. Merde, Désiré s’agite, les épaules légèrement en retrait, la voix se précipite. C’pas blanc-bec que je voulais dire. J’voulais dire que… ‘Pis merde. Ca le terrifie de rompre l’équilibre, mais au définitif ça l’horripile bien plus de faire des contorsions diplomatiques. L’expression redevient bourrue, sourcils froncés et la bouche fermée dans un pli boudeur.

Désiré, la tâche sur cette avenue bariolée par les illuminations d’hiver, expire le tabac, pour expliquer plus doucement. Ouais. J’le connaissais déjà. Ses yeux se perdent, dans la kaléidoscope des souvenirs fragmentés : Désiré en morceaux sur la table d’un bar et Solal pour le recoudre, les opéras à se tenir bien silencieux le cœur battent, les horreurs toujours absorbées dans la douceur… C’est un peu… hors-du-temps avec lui. Il me connaît, mes défauts aussi. Les iris sarcelles sont noyées dans les contours de la ville, absentes, ça s’échappe de ses lèvres involontairement comme une rédemption. J’suis tellement soulagé.

Désiré ne croit pas en la paix.
Il lui semble pourtant, qu’elle est nichée dans les yeux du violoniste et que lui, avec sa violence et son égoïsme habituel, va tout rafler, au risque de ternir ça aussi. Il secoue la gueule, frotte ses biceps, et rajoute en riant. J’vais pas me marier. Les temples peuvent plus se blairer ma gueule. Encore des frissons, Désiré s’étonne avec sarcasme. On s’les pèle dans ton bled. La langue écrase la lèvre supérieure, hésitant, puis du bout des lèvres. T’veux qu’on se pose quelque part ?






_________________
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Yaq5  Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Hector V. Roussos
rich boys don't have hearts
Hector V. Roussos
Feat : Aiden Gallagher . Five UA
Âme : Raton laveur
Métier : Lycéen
Double compte : Jules . Tallulah . Laurens
Lenss : 23
Messages : 111
Date d'inscription : 24/04/2022
Dim 21 Jan - 15:01
toi
ou
moi
c'est l'effet d'la peur
on cherche toujours ailleurs mais rien n'y changera


Hector chancèle sur place, le cornet dévoré il n'a plus que les doigts glués qu'il enfonce au fond des poches, dont la couture doublée a fini par sauter à force d'y griffer les linéaments parfaitement ancrés.

Sur la pointe cirée de ses vieilles godasses, le brun y tape le talon en levant les yeux au ciel un instant, pivote et s'imprègne du bruit environnant. Il n'a plus l'habitude de la carrure bestiale de Désiré, de ses traits acerbes et de son odeur musc trop forte à ses narines.
Le carmin sur ses joues dérivent jusque ses oreilles, Hector peut en sentir l'abrasif lui brûler la peau, il se les gèle alors pour faire comme-ci, il a les reins bloqués et le dos aussi droit qu'il le faut pour dissimuler les gelures imaginaires qui mordillent son corps. J'me suis mesuré chez l'médecin, j'fait 1 m. 70 maintenant. J'te rattraperai bientôt.
Il n'a pas hérité des épaules larges de Désiré ni de la délicatesse de Mortimer, les doigts sur le fusil, prêt à abattre la cible. Lui, il a les doigts sveltes pour enserrer ceux des cadavres, la voix calme pour ne pas éveiller les morts. Merci du compliment. Enfin, j'espère que c'en est un.. Indélicat est Désiré, Hector lui jette un regard en coin. Il n'a jamais vraiment su lui parler, ni même Hector. C'est probablement un truc de famille, un héritage infortuné, une tare qu'il aurait préféré délaisser pour les poings acérés.

Dans son esprit, tout se déforme lorsque Désiré évoque celui qui partage sa vie. Il n'aurait jamais cru Désiré de ce genre, il s'en fiche, ça le surprend quand même. Alors il abaisse les sourcils, les lèvres dans un sourire narquois. J'pensais pas t'étais de ce bord-là. J'pensais t'aimais les belles femmes pulpeuses, tout ça..
Il ne peut s'empêcher d'en rire, les dents s'imprègnent dans la chair pour en taire les blagues vaseuses et dépassés. Il en entend souvent à l'arrière de la cour, sur lui, sur les autres, sur tout le monde. Mais lui ça ne l'intéresse pas, la seule carrure qui ne l'a jamais intéressée, trop vieille pour lui, trop imbue d'elle-même, trop cassante, il a fallu s'en détacher et ignorer le cœur qui sautait parfois trop vite. Il doit pas être rancunier alors, ton mec.

Hector, toujours les lèvres retroussées, défourre les mains des poches et acquiesce. J'pourrais pas non plus me blairer ta tronche à leur place. Mais tu pourras toujours te marier dans les bars. C'original non ? Il a envie de babiller comme les enfants, de jurer qu'il ne répètera ni à papi et mami, ni à tonton et tata que Désiré est amoureux comme les premiers jours d'été. Y a un petit café là, viens. Hector doucement, toujours les sentiments trimballés entre le désespoir et la douceur, glisse son bras par dessus celui de son père afin d'être à ses côtés, de s'imprégner de son âme défaite. ... Je crois que j'ai trouvé ce que je veux faire, après le lycée.

Il a les lacets défaits, manque de trébucher mais ses idées restent toujours là, bien en place. J'vais écrire des livres. Il a un peu de mal à y croire, lui aussi. Des poèmes, je crois. Il s'arrête pourtant, dans le froid hivernal et entre les silhouettes qui s'échauffent autour d'eux, il n'a pas l'impression d'être visible pourtant, il ne l'a jamais vraiment été. Je crois que... C'est comme ça que je pourrais passer à autre chose, à faire mon deuil. Les yeux s'écorchent sur le visage de Désiré qu'il fixe, il veut l'entendre lui dire c'est bien, ça ira, tu peux le faire.

Il n'en peu plus de l'entendre de tous, il veut l'entendre de Désiré.

You'll be an all night long game from fire
to say come back home you'll be all alone on your own


_________________
no one excepts an angel
to set the world on fire
Hector V. Roussos
https://haklyone.forumactif.com/t277-hector-meilleurs-ou-pires-s https://haklyone.forumactif.com/t287-hector-visage-tranche-de-lumiere-vision-d-un-seul-hemisphere-au-gout-amer
Revenir en haut Aller en bas
Désiré Chanteloup
Made of brimstone and hell fire
Désiré Chanteloup
Feat : Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  F9548cb65813b1d711aab40867103ace
Âme : Puma
Age : 37
Métier : Propriétaire de l'Hôtel Chanteloup + Bookmaker
Double compte : Clarence + Igor
Lenss : 189
Messages : 156
Date d'inscription : 26/04/2022
Mar 23 Jan - 19:29
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Tumblr_ni6umdDbnO1tgo7ago1_500Les bambins grandissent, bientôt ils s'disent grands banditsHector
Une gargouille de plus, les rues sont folles
Ils sont là, la ruelle frissonne et les passants volent au-dessus des pavés, à se dire, sans le dire : le temps passe. Désormais, Hector achètera ses costumes ailleurs qu’au rayon enfant, il remplacera les mots « mamans », « soirées pyjama » et « jouet » par « mères », « je sors » et « intérêt ». Désiré éprouve un sentiment à mi-chemin entre la fierté et la mélancolie. Soudainement, il aimerait prendre sa main dans la sienne. Un désir violent qui le parcourt et ressemble à de l’électricité sous ses dorsales. Ses mains, épaisses et raturées par un mauvais tempérament s’enfonce plus profondément dans ses poches. Il va devenir vieux. Il va devenir son père. Alexander. Il dira des choses absurdes et méchantes en levant son déambulateur comme une matraque. C’est une vision qu’il l’effraie. Désiré, pas plus qu’Hector n’aimerait ressembler à son paternel, dont les regards méprisants et le silence ont fait sauter quelques boulons chez lui.

Le fauve a un rire bref, un hoquet, et arrête tout à fait la marche pour asseoir une présence, une envergure d’éloquence. Ici et là, les lycéens les mitraillent de coup d’œil embarrassés ou moqueurs. Bien sûr que c’est un compliment. Il est un peu trop content, Désiré, que son fils lui laisse l’opportunité de s’expliquer. Ca veut dire que t’as de la prestance. Moi quand j’t’ai aperçu je me suis dit « voilà un gars que j’ai pas envie d’emmerder ». Alors imagine les autres. Il rit doucement, des grognements chaleureux, et tend une main vers les cheveux de son môme avant d’abandonner. C’est trop tôt murmurent le vent, l’eau et les toutes les déités agenouillées devant l’histoire que racontera Hector. Sa main s’affaisse lourdement, on entend le tissu du manteau qui frotte quelque chose de l’ordre de la frustration triste.

Désiré marche à nouveau, il est à l’Ouest, ça se voit à la manière dont ils modélisent les choses avec ses doigts collants parce que les mots ne suffisent pas. Il parle avec sincérité, ses iris brillantes racontent mieux, et écoute, une attention rare, les réponses qu’Hector lui fait, la bouille narquoise. Il se sent rabroué, alors Désiré matte le bout des semelles de ses pompes, il réfléchit sérieusement ça se voit. Mortimer pourrait déceler sa gêne, même l’once de vulnérabilité qui l’assaille à cet instant. C’est mystérieux l’amour. Non ? Il lui offre un sourire par en dessous, hésitant et heureux, et craque ses clavicules pour éteindre l’émotion logée sous les côtes. Il a un rire, faux cette fois, à nouveau, et hausse ses épaules, les yeux dans le vague pour ne pas risquer la confrontation directe. J’imagine que l’avenir nous le dire. puisqu’il doit s’avouer du haut de sa presque quarantaine que les espoirs et les idéaux sont soumis aux tourbillons de vivre, et même déçus, et même que ce serait trop dur de vivre en étant parfaitement conscient de ça.

Il commence à trouver les aléas de la discussions compliqués. C’est assez naturellement qu’il attrape une nouvelle indus de son paquet, un tube de la marque Chestercat, en infligeant des pichenettes sur le cul du paquet avec l’index.  Il l’embrase, jette un sourire complice à ce fragment d’ADN, cet héritier auquel il aurait voulu offrir mieux avec le recul. Oh j’t’en prie. J’ai passé l’âge de trouver ça marrant les bars miteux où on boit de la pisse. Il rêvasse un instant. Là-haut les nuages sont grumeleux de mauvais temps. Si on en était là, peut-être au manoir non ? je me demande si c’est pas là-bas qu’on a fêté celui de Mortimer… mais il ne croit pas aux mariages Désiré, il a trop raqué aux divorces, il n’aime pas plus : c’est beaucoup plus contractuel que passionnel finalement.

Il suit Hector, hoche le menton, se sent un peu con d’être celui qui se fait guider dans le dédale de Babel. Mais après tout c’est comme ça que ça devait se passe non ? C’est le brun qui lui prend le bras et Désiré ne dit rien, un instant paralysé et heureux, avant de raffermir la prise pour être avec lui à cet instant : avec son fils. Il ouvre de grands yeux curieux sur le visage chérubin. Désiré ne sait pas quoi imaginer pour lui. Désiré ne connaît pas Hector. Désiré à cet instant ce sent minuscule face à cette déclaration et son mystère.

Il bombe le torse dans un instinct naturel de faire face. Pourvu qu’il fasse illusion. Le fauve serre plus fort le bras du gamin en sentant les semelles frottées de travers.  Des livres et des poèmes. Désiré ne sait quoi dire. Il n’a pas l’hypocrisie d’afficher une mine réjouie ou irrité, il reste quoi, sa paume vient tracer un cercle de fumée tandis qu’il inspire quelques taffes. C’est Hector qui arrête le tracé des pas perdus. Et Désiré, qui voudrait quelque chose de bien pour une fois, n’en finit plus de faire des dessins avec son mégot dans les airs comme s’il composait la réponse sur une machine à écrire. Je n’étais pas très bon à l’école. Je ne connais presqu’aucun poème. Mais je me rappelle de celui-ci :

So live, that when thy summons comes to join
The innumerable caravan that moves
To that mysterious realm where each shall take
His chamber in the silent halls of death,
Thou go not, like the quarry-slave at night,
Scourged to his dungeon, but, sustained and soothed
By an unfaltering trust, approach thy grave
Like one who wraps the drapery of his couch
About him, and lies down to pleasant dreams.


Il marque un temps. Il marque une ellipse. Quelque part, il voudrait qu’ils soient attablés au café parce qu’il aurait pu soulever son verre, faire scintiller la lumière jaune sur sa chevalière, et au lieu de ça c’est le trottoir qui les regarde et les passant qui les bousculent. Je ne sais pas pourquoi. C’est comme ça. il envoie l’embout de tabac au fond d’un caniveau, dont les eaux transporteront le cadavre. Désiré, maintenant, fixe la silhouette parfaite, droite comme les peupliers, avec un air intense. Je pense que tu écriras des choses plus belles encore. voix grave, un filet d’émotion. C’est une belle idée. Les écritures sont immortelles. Et toi, tu seras celui qui décides de l’immortalité. avec les mains , Désiré semble désigner tour à tour leur duo, les passants, la ville, l’île.






_________________
Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  Yaq5  Hector ϟ Une gargouille de plus, les rues sont folles  YqNkczs

Moodboard:
Désiré Chanteloup
https://haklyone.forumactif.com/t280-desire-violent-waste#1744 https://haklyone.forumactif.com/t281-go-on-bare-your-teeth-at-me-desire-rs
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers:
nos partenaires