Best believe I'm still bejeweled When I walk in the room I can still make the whole place shimmer
Lunapolis • • • Avril 2099 Sagement installée au bord du fauteuil d'attente, Narcissa attendait. Le dos droit et le menton levé, avec le regard qui fuyait de temps en temps vers la porte d'entrée mais en prenant garde à ne montrer aucun signe de panique. Mais cela n'empêcha pas le noeud qui lui serrait le ventre de menacer à tout moment de lui faire rendre la pomme qui lui faisait office de petit déjeuner.
La starlette ne prit même pas la peine de vérifier ses notifications. Avec presque une heure de retard, Fleur n'avait plus d'intérêt à prévenir. Pas qu'elle l'aurait fait de toute façon, ça n'avait jamais été le genre de la maison.
Le bruit d'une porte qui s'ouvre lui arrachant un sursaut – malheureusement, la porte d'entrée resta hermétiquement fermée et, forcée de constater que la personne qu'elle attendait ne se montrerait pas, Cissy bondit sur ses jambes et traversa le hall d'entrée pour interpeller le coordinateur de salle qui sortait pour un café.
« Mon agente arrivera d'une minute à l'autre. Êtes-vous certain que je ne peux pas commencer sans elle ? » La moue exagérément désolée qui précéda la réponse de son interlocuteur lui fit serrer les doigts autour de son téléphone à s'en faire blanchir les jointures. « Pas de contrat, pas de défilé, ma puce. »
Narcissa força un sourire qui n'atteignit pas ses yeux, et il lui rendit avant de disparaître derrière les portes du studio. Narcissa eut le temps d'apercevoir les créateurs s'activer au milieu d'une ribambelle de tissus de toutes les couleurs, serpentant entre les mannequins drapés de morceaux de tenues à ajuster.
L'envie de se joindre à eux lui tordait le ventre.
Laissée seule dans le hall, Narcissa gonfla les joues et s'autorisa un dernier soupir de mécontentement avant que la porte d'entrée ne s'ouvre et que le bruit familier des talons nonchalant qui claquent contre le carrelage ne se fasse entendre. Elle fit volte face, les bras croisés. « C'était pas trop tôt. »
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Fleur Montgomery
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Jeu 13 Avr - 12:56
la poudre aux yeux
La tête au-dessus de l'évier Le doux chaos des talons contre le carrelage, Fleur saveur café, couleur pétrole jusqu'au bout des collants. Le chignon raide depuis longtemps éclipsé en quelques mèches un peu folles, les mains s'élèvent pour la énième fois de la journée pour rafermir tout ça, faire claquer l'elastique dans une grimace désabusée sous le crâne étiré à en réveiller les migraines. La sac en bandoulière s'en retrouve vite déséquilibré, un dossier s'étale par terre, ça râle mais haute perchée, l'agent se penche pour tout ramasser, continuer sa route comme si de rien n'était. Un peu de poussière sur les contrats de Narcissa, c'est une bonne journée qui commence. Les lèvres couleurs sang se crispent pour dire bonjour, faire mine de ne pas avoir l'envie irrésistible de vomir dans le parterre de fleurs. D'un miroir de poche habilement sortie de la poche de sa veste de costume, la brune observe les traits tirés sous une légère couche de maquillage. Hm, ça fera l'affaire, les cernes la font parfois paraître plus compétente qu'elle ne l'est réellement.
Maîtrisant un énième bâillement, l'ours passe la porte de la salle d'attente, offre à Narcissa un sourire grandiose quoique un peu ensommeillé. Faire semblant, c'est parfois bon pour le teint.
"Me voilà ! Excuse moi j'ai passé la nuit dernière à revoir les derniers détails de ton dossier." En boîte de nuit, la nouvelle, celle qui vient d'ouvrir au coin de sa rue ; l'odeur alléchante de la fête ça n'attend pas. "Je n'ai pas beaucoup dormi." [/color][/b]à 5h du matin, elle s'est dit que la tête lui tournait trop et qu'il serait raisonnable de rentrer, jambe fébrile après un énième shot de vodka. "Mais tout est prêt !" Elle n'en sait rien, le papier traînait là au fond du sac. Mais Fleur a l'audace de tapoter sa sacoche, faire signe à un responsable un peu plus loin, qu'il devrait peut-être se dépêcher de venir tout boucler.
La sacoche s'étale sur une petite table basse, éventrée jusqu'à révéler le fameux contrat. Fleur finit par en prendre connaissance, parcourir quelques secondes des yeux les noms dates et autres détails. Au moins ne s'est-elle pas trompé de jour, elle souffle de soulagement, relève la tête une seconde pour observer la mannequin. "Ba alors pourquoi t'es pas déjà changé ?" Ça prend du temps ces choses là, c'est ennuyant et embêtant, Fleur termine souvent la journée en baillant ; même dégaine qu'en arrivant. Ah, il manque une signature, l'agent grimace, sort un petit stylé de son sac en vrac pour venir rapidement apposer sa patte à l'encre rose fluo à défaut de retrouver son adorable feutre noir. Un peu fière d'avoir vu cette bévue avant que le contrat ne quitte ses mains, Fleur finit par tendre le tout au personnel qui s'amène à sa rencontre. "Et voilà." C'était simple, facile, efficace. Fleur, elle peut probablement se permettre maintenant une petite sieste au fond d'un fauteuil.
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Lunapolis • • • Avril 2099 Comme un faon caché derrière sa mère, Cissy suivit les pas de son agent. Mais Fleur était loin d'être une biche, aussi ignora-t-elle promptement l'agacement de Narcissa et s'affaira aux tâches qu'elle aurait du faire une heure plus tôt. Scotchée sur son téléphone, la it-girl en profita pour terminer d'éditer la première story Hamstagram de la journée. « Apparemment il faut son contrat pour entrer. Ça ne suffit pas, d'être en couverture de tous les journaux de la réception. » Narcissa désigna d'un signe de la tête la pile de magazines et tabloïds qui gisaient sur le comptoir, puis glissa son téléphone dans son minuscule sac à main juste avant qu'on ne vienne les chercher pour commencer les essayages.
Le défilé n'aurait lieu que dans la soirée mais le contrat impliquait une séance photo pour le lancement d'une nouvelle collection. La direction artistique a changé. C'est une créatrice innovante, tu verras lui avait-ont soufflé lorsque le nom lui avait été révélé. La nuit suivante, Narcissa avait été incapable de s'endormir, les yeux rivés sur son écran tactile pour scroller un portfolio qui n'avait ni queue ni tête, où se mêlaient fabuleuses pièces et créations pouvant flinguer une carrière.
Alors que l'équipe donnait les habituelles recommandations à Fleur, Narcissa laissa son regard traîner d'essayages en essayages, repéra les pièces qu'elle avait déjà vues dans les photos qu'on lui avait transmises la veille et sentit son estomac se dénouer. Une fois arrivée dans leur studio attitré, Narcissa vint à la rencontre de la créatrice chargée de l'habiller. « Salut ! Cissy, enchantée. » Avec un sourire des plus radieux, elle posa une main familière sur l'épaule de son interlocutrice. « J'adore ta veste ! » C'était presque devenu automatique pour elle d'engager la conversation sur ce ton, et si la sphère médiatique avait décidé de la peindre comme l'hypocrite de la fratrie, Narcissa préférait rectifier le tir auprès de ceux qu'elle rencontrait en personne.
Elle ôta ses vêtements, la pudeur perdue depuis longtemps déjà, et glissa dans le pantalon en latex rose vif qu'on lui tendit. « Il y a un problème. » De toute évidence, elle ne rentrerait jamais dedans. La réalisation fit monter un élan de panique, et alors que l'équipe s'affairait à lui tartiner les jambes de lubrifiant, un coup d'oeil sur son tableau de mesures suffit à lui faire comprendre quelle était la source. « Fleur ? » Elle fit un signe en direction du fauteuil dans lequel son agent s'était installée. « Fleur, il y a un problème. » L'équipe de couturiers sur les talons, Cissy ne pouvait pas bouger de son piédestal, elle attendit donc qu'elle ne vienne la rejoindre pour lui signaler tout bas. « Ce ne sont pas mes mensurations. J'ai pris au moins deux centimètres de tour de cuisses, ça ne passera jamais. » Elle en était certaine. Après tout, elle mesurait tous les soirs.
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Fleur Montgomery
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Lun 17 Avr - 13:35
la poudre aux yeux
La langue claque contre le palais, réveille la migraine et manque de libérer un gémissement disgracieux. Mais loin d'être en terrain connu, Fleur a les lèvres closes, crispées peut-être pour retenir les dernières saveurs vodka d'une nuit de folie. Ignore délibérément les commérages en paillettes, Cissy narcissique jusqu'au bout des ongles fraîchement manucurés peut-être ; un simple regard à son propre vernis écaillé et c'est la grimace. "Étonnant que la richesse ne fasse pas tout." Le ton se veut narquois, enrobé dans une couche de miel, Fleur tout en épines aujourd'hui, le tailleur bon marché fraîchement repassé pour faire semblant d'en avoir encore quelque chose à foutre.
On évite la foule d'employés ici et là, crier pour réajuster un tissu, hurler pour se faire entendre de l'autre côté. L'usine de mannequin à lui en donner mal à la tête (encore), mais Fleur s'évade un peu dans le bruit, ça lui rappelle la maison, les enceintes au rythme saccadé sous les impulsions du DJ. Ca lui rappelle qu'on ne vit jamais bien en silence, qu'il faut parfois s'époumoner pour exister. Un regard pour Narcissa, petite perruche jetée là dans la fosse aux lions sans demander pardon. Fleur a un peu de peine, mais ça passera vite, comme cette journée probablement une fois que tout sera bouclé. Les présentations faites, le contrat passé de mains en mains en bonne et due forme, ne reste là que le corps a recouvrir d'affreux tissus aux couleurs exotiques, Fleur en a horreur. Le corps s'échoue lamentablement contre un fauteuil, jambes croisées, yeux fermés comme si elle réfléchissait. A Narcissa bien évidemment, il faut toujours faire semblant. A ce soir certainement, elle pourrait appeler Eliott et se laisser languir au bar, la tête contre le marbre froid, les pensées pleines de musiques étouffantes.
On l'appelle, l'ours entrouvre les paupières. Hésite une seconde à faire semblant de dormir avant de se rappeler la mannequin du jour. Cissy Flores ne la laissera jamais en paix. Fleur préfère en terminer maintenant, se relever en manquant de s'étaler du haut des ses grands talons. Marmonne dans une grimace affable. Oui Cissy, tout pour la merveilleuse Cissy.
Un sourcil se hausse à la vue du latex rose bloqué sur les cuisses, Fleur manque de ricaner pour la forme, se laisse simplement aller à un sourire lent, presque peiné. A peine gêné. "Ah oui effectivement, tu t'es laissée aller sur les barres chocolatées." Un main contre la bouche, la brune tente vainement de laisser son regard errer autre part. Tout sauf sur l'affreux latex qui n'est apparemment pas prêt de bouger de là. Fleur se racle la gorge, tente de retrouver son sérieux. "Eh bien... " Elle jette un regard à l'équipe d'habillage, tout aussi perdu qu'elle, jetant de temps en temps un regard à la ronde comme si la faute leur était due. "Tant pis tu t'enlèves et tu défiles en culotte." Ça avait l'air très amusant comme aventure, Fleur retrouve quelques étoiles dans les yeux. "Ou on force tout ça, ça ne doit pas être bien compliqué tu n'as qu'à... je ne sais pas... gainer tes cuisses." Est-ce que ce genre de chose marche vraiment ? Tout en hâte de tester l'expérience, la brune vient en aide à la troupe d'habilleur pour tirer sur le tissu toujours aussi horrible. Tirer, et tirer encore en grognant. Un chuchotement à l'adresse de Narcissa. "Pourquoi est-ce que tu dois porter cette couleur horrible ? On dirait un chewing-gum à la fraise." Ceux qui ont un affreux goût chimique. Un peu comme Narcissa finalement.
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Lunapolis • • • Avril 2099
Ignorant la remarque insensible de son agent, Cissy leva les yeux au ciel. Le manque de solutions l'obligeait à se tourner vers Fleur, et la pensée faisait monter une angoisse qu'elle n'arrivait pas à gérer. Narcissa prit une grande inspiration et, à la demande de l'un des assistants, arrêta sa jambe de trembler. « C'est pas drôle... » se plaignit-elle, les yeux rivé sur Fleur, avec la moue des enfants à qui on a fait une mauvaise blague.
Et, sans doute fut-ce l'urgence de la situation – et pas une effroyable satisfaction de la part de son agent, parfois la pire des tortionnaire – Fleur se pencha pour se joindre à la ridicule armée nécessaire pour enfiler un pantalon. « Aïe !» couina la starlette quand elle sentit les doigts lui pincer les cuisses. « Ça fait mal. » Autour d'elle, on leva les yeux au ciel. D'une part car on n'avait jamais affaire à un modèle de ce niveau qui ne rentrait pas dans ses culottes. De l'autre, parce qu'elles ne se plaignaient jamais, d'habitude ; se contentaient d'être de belles poupées, pour que tout le monde passe un bon moment.
Les minutes passèrent, jusqu'à ce que finalement quelqu'un décide de faire preuve d'un peu de lucidité. Fleur, à la grande surprise de la perruche qui fut finalement parvenue à faire remonter le latex jusqu'à ses cuisses. « Je ne sais pas, c'est immonde. » répondit-elle sur le même ton. Affairée à faire semblant de "gainer les cuisses" Narcissa désigna d'un signe de la tête la blouse orange accrochée sur le portant. « Et qu'est-ce que c'est que ça ? » L'interjection la rendit hautaine – ou alors c'était peut-être le petit accent un peu trop chantant, qui lissait les bords et enveloppait le dédain dans un joli écrin.
Autour d'elle, le murmure s'éleva, trop bas pour qu'elle le déchiffre mais suffisamment haut pour qu'elle devine qu'elle en était l'objet. Le souffle froid de la rumeur dégoulina le long de sa nuque, lui arrachant un frisson d'horreur qui lui valu un soupir agacé, là en bas. « Je pense que vous devriez appeler votre designer... » Et les regards doucement glissèrent vers l'ourse, entre sourires gênés d'une part et regard désespéré de l'autre.
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Lun 1 Mai - 21:20
la poudre aux yeux
L’immonde latex rose glisse entre les pattes, Fleur l’envie trainante de laisser là une griffe pointer, délasser la structure arrogante de ce pantalon de star. Ça tambourine sous le crâne, les couinements et jérémiades n’aident pas, le grognement se fait las. Exigeant. Une épreuve tout sauf passionnante contre le tissu trop serré, l’envie de tout plaquer. L’odeur nicotine lui frôle les pensées, l’envie de tout laisser tomber, s’en griller une sur le balconnet. Fleur regard venimeux sous les muscles gainés, le petit corps de Narcissa qui se contorsionne pour enfiler l’horreur, s’en faire une seconde peau. « Pssht ferme-là un peu. » Les regards sur elles, insistants, exigeants. Rien d’envoutant, la magie n’opère pas, Fleur préfèrerait ne pas être là.
Le latex glisse, bien en place sur le haut des cuisses. Un soupir de soulagement, l’ourse porte une main à son front en sueur ; trop d’effort de si bon matin, elle n’y survivra pas, chancèle quelques secondes sur ses talons avant de se reprendre, soupirer d’exaspération. Quelques pas autour de la diva, les bras se croisent sous la poitrine, une moue fâcheuse dans l’inspection inefficace de celle qui n’y connait finalement rien en matière de mode. « Hm. C’est peut-être toi qui le porte mal. » Car à bien y réfléchir, sur une des mannequins croisées tout à l’heure ça n’aurait peut-être pas été aussi horrible.
Prête à se rendormir sur son charmant fauteuil et à ne plus ouvrir la bouche de la journée, l’injonction fait se retourner l’agent dans un énième soupire de frustration. « Quoi encore ?! » Un doigt pour désigner l’horrible blouse orange. Fleur hausse un sourcil, peu convaincu elle aussi, elle doit bien l’admettre. Les murmures filent, elle sent la situation leur échapper. Le designer ? Hors de question. Décidant de prendre les choses en mains, la voilà qui s’empare du vêtement pour en draper la perruche, forcer les coudes dans le tissu dans un grognement bougon, autoritaire. « Ça suffit les caprices, hors de question que je commence à débattre avec ce vieux monsieur chauve qui te sert de designer. Ou tu lui explique toi-même et je me casse pour éviter de lui vomir sur les pieds, ou tu te décides à ravaler ta petite fierté mal placée et tu portes cet accoutrement. » Elle murmure pour ne pas ébruiter la chose, à renfort de geste brusque tout sauf naturel, les sourcils froncés pour exiger. « Tu seras moches sur les photos, eh bien tant pis ! » On n’allait pas en faire tout un drame.
