Kindness always come backThe only way to have a friend is to be one Effervescence du marché, l'une des journées où t'aimes simplement te balader, profiter du ciel ensoleillé et de l'air frais de la matinée. C'est un des jours que tu n'aimes pas manquer alors t'es parti tôt dans la matinée, enfourchant ton vélo pour attraper la navette afin de te rendre dans la ville d'à côté. Et t'y es, les yeux brillants, juste à admirer les étales colorées, admirant les produits locaux, ceux qui viennent de tous les coins de l'île, attire également par l'artisanat de ceux qui ont de l'or au bout des doigts.
Les mains enfoncées dans la poche ventrale de ta salopette en jean, tu regardes sans toucher, jamais, parce qu'on évite de te laisser approcher, que les regards deviennent durs lorsque tu sembles t'intéresser. Parfois tu comprends pas pourquoi des gens que t'as jamais vu, qui ignorent tout de toi, peuvent se montrer aussi médisants mais la plupart du temps c'est du simple mimétisme, parce que c'est plus simple de suivre l'effet de foule sans chercher à comprendre.
C'est rien, t'es là pour profiter, te faire plaisir à toi, tant pis si ça leur plaît pas. En soit t'as rien à acheter, tu pensais juste te balader, mais y a un stand qui attire ton attention alors tu t'arrêtes, regardes les bijoux pendant que le vendeur est occupé. T'as déjà repéré un bracelet, enchevêtrement de métal soigneusement travaillé, t'es certain qu'il plairait à ton père alors tu jettes un coup d'œil au prix, c'est pas vraiment donné mais tu respectes le travail de l'ouvrier et de toute façon t'as rien d'autre à acheter.
- Bonjour !
Sourire large qui étire tes traits, l'habitude de ne montrer aucune animosité. Le vendeur plisse un peu les yeux, mais t'accorde son intérêt, sauf que ça se met à murmurer au stand d'à côté, bourdonnements que tu balayes pour pointer le bijou du doigt, le même sourire ancré sur le visage en imaginant la joie de ton père quand tu vas lui rapporter.
- Je vais vous prendre ce bracelet s'il-vous-plaît.
- 150 Lenss.
Tu fronces les sourcils, te penches sur le côté pour vérifier le prix indiqué.
- Hum... C'est écrit la moitié. Vous savez ? 75.
Tu l'as irrité, tu peux voir sa mâchoire se crisper, tu veux bien faire profil bas mais c'est pas une raison pour te laisser entuber.
- Écoute gamin c'est 150 ou rien, me fait pas perdre mon temps.
- A lui aussi vous le vendez le double du prix affiché ?
Pauvre gars qui voulait simplement regarder et que tu viens de désigner, mais tu commences à t'impatienter, tu sais très bien ce qu'il fait. Tu serres les dents, enfonces une nouvelles fois les poings dans ta poches, t'as pas envie de le laisser gagner mais vous commencez à attirer l'attention et la dernière chose que tu veux c'est attirer la milice et devoir faire déplacer ton père pour régler tes affaires, encore une fois.
- Laisse tomber... Garde les tes merdes.
Paroles crachées entre tes dents serrées, t'es prêt à t'éloigner, continuer ta virée un peu plus loin, mais t'as a peine le temps de reculer que t'entends un HÉ, t'interpeller. Les gens s'écartent comme si tu les avaient brûlés, toi t'essaies de comprendre, lances des regards autour de toi avant de voir le vendeur dépasser son étale et s'approcher à grand pas.
- Rends moi ce que t'as pris sale vaurien !
Il t'empoigne l'avant bras avec force, t'essaies de le repousser et grimace face à sa poigne, tu sais que ça laissera une marque pendant quelques jours, que ta peau fragile imprime trop rapidement mais c'est le cadet de tes soucis à cet instant.
- Lâche moi putain ! J'ai rien volé !
Tu frappes sa main comme si ça pouvait le dissuader de te lâcher, t'es même pas sûr qu'il sente quoi que ce soit. Tu sens les regards t'accuser, voit les gens s'arrêter par curiosité et ça se met à chuchoter, certains sortent leur téléphone pour filmer. Merde. C'est pas comme ça que t'avais prévu de passer ta journée, manquerait plus que de voir la milice débarquer.
Invité
Alexis Ross
Maison du Souffle et des Cendres
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Lun 6 Déc - 8:35
retrouvailles (dimanche 1er décembre 2097 x le marché aux fous)
ce qu’elle aime la grande rue des mondes et son marché aux fous. ce qu’elle aime le quartier de la capitale qui ruisselle de vie. et ce malgré le dimanche matin, premier jour du mois de décembre. le froid qui commence doucement à tomber sur l’île, la première brume et premier givre. les écharpes et bonnets de sortis malgré le ciel dégagé et le soleil qui brille.
il y a de tout, au marché aux fous. que ce soit au niveau alimentaire, entre les légumes frais, les oeufs et le lait, le gibier fumant; ou les petits produits des artisans tels que des bijoux, de la céramique, des meubles en bois ou de la verrerie. ce qu’elle aime cette ambiance de grand souk sans dessus dessous et cosmopolite.
alexis se balade entre les petites échoppes et les devantures des divers commerçants. craque pour quelques fruits, pense à caspian et ce qui lui ferait plaisir à dîner ce soir, virevolte vers quelques bijoux, hésite, passe son chemin, se balade. et puis, une touffe de cheveux roux attire son attention. une touffe qu’elle connaît bien, puisque cela fait maintenant quelques années qu’elle a eu l’occasion de la croiser. milo. milo prince. sans âme depuis sa naissance.
si au début alexis était comme tous les autres, balancée entre l’indifférence, la peur et le mépris. jamais dans les coups lâche, jamais à le rabaisser, l’insulter ou lui faire violence. mais pour autant tout aussi coupable à se taire, détourner les yeux, et passer son chemin. comme si c’était normal.
“mil-”
sauf que non, ce n’est pas normal. et ce qui se passe sous ses yeux non plus. elle l’apostrophe, alexis, mais elle est vite coupée par la dure réalité qui la rattrape sous ses yeux. milo, sans âme peut-être mais semblable à elle, qui subit, encore et encore, le jugement dépassé d’autrui.
les regards qui se tournent, les murmures qui commencent. “sans-âme”, “voleur”, “vermine”, vaurien”, “je vais filmer et mettre sur facebook”, “fléau de la société”, “il ferait mieux de dégager”. alexis qui serre les poings. c’est pas juste. elle a tout vu. il n’a rien fait. rien du tout. rien fait si ce n’est se défendre dans cette réalité qui fait tout pour le rabaisser. ces gens qui l'enfoncent ou qui se contentent d'observer sans rien dire. coupables et complices. comme elle auparavant.
“Excusez-moi !”
dans un élan de courage, elle se faufile entre les gens, arrive à la hauteur de milo et du commerçant et pose délicatement sa main sur celle de celui-ci pour qu’il lâche celle du rouquin. dans un sourire doux, elle ouvre alors son autre main, dévoilant le bracelet qui intéressait milo tout à l’heure.
“je l’ai trouvé par terre ! il me semble que c’était celui qui l’intéressait… je crois qu’il était simplement tombé au sol, au final ! tout va bien, ce garçon n’a rien fait.”
sourire, encore. le marchand qui la toise d’un air surpris, ne comprenant pas ce qu’il se passe. alors alexis en profite. c’est dans ces moments là qu’il faut attaquer. ne laisser aucun répit à l’adversaire. elle fouille dans ses poches, sort quelques billets.
“il est à 200 lens, c’est ça ? je l’aime beaucoup, je pense qu’il irait super bien à mon copain… je vous l’achète, d’accord ?”
presque le triple du prix initial, mais elle ne se laisse pas démonter. elle sait qu’avec une somme pareil, le vendeur ne peut pas lui refuser, alors elle en profite. parce que 200 lens, ce n’est finalement pas cher payer pour sauver son ami.
“merci beaucoup !”
qu’elle s’exclame avant d’attraper le poignet de milo et de le tirer hors de la foule, s'éclipsent du brouhaha et de la cohue générale. elle tourne dans la première ruelle qui lui vient, histoire d’être un peu au calme. elle lâche milo. prends une profonde inspiration. et lâche un long soupir de soulagement.
“mon dieu… j’ai stressée…”
parce que le courage n’est pas son quotidien, à alexis. c’est toujours compliqué pour elle d’agir, de se lancer, de prendre de la place et de s’exposer au monde. trop timide, trop introvertie, trop complexée. mais quand les motivations sont dignes, rien ne peut l’arrêter.
“ça va milo ? tu vas bien ? quel idiot ce type ! t’as bien fait de pas te laisser faire.”
elle plonge ses yeux dans ceux de son ami, inquiète.
