Qu’est-ce qu’il veut Caspian oui qu’est-ce qu’il veut ? L’amour, la haine, la reconnaissance ? Qu’on lui caresse les cheveux dans un sourire de fierté, qu’on rit avec lui sous les étoiles, qu’on lui dise qu’il vaut quelque chose sans sa famille et qu’il n’est pas juste l’héritier Matkovic. Mais tout ça Johann le sait sûrement déjà, cherche à percer les secrets de son cœur mais Caspian oh Caspian ne sait pas lui-même ce qu’il a bien pu cacher là-dedans. Derrière les côtes derrière les sourires. Niché au creux du cœur, ça fait mal quand il bat trop fort.
Les yeux plantés dans les prunelles trop pales ne sait pas ce qu’il veut.
« Je ne sais pas. Être moi-même je suppose et c’est malheureux que je ne puisse l’être que quand toi et papa n’êtes pas là. »
Malheureux oui.
Non non personne ne le dégoute (il se dégoute peut-être un peu lui-même d’avoir déjà baissé la tête). Non non si c’est la faute de son frère c’est aussi un peu la sienne. Le milicien voudrait lui prendre la main et dire que tout va bien.
Un mensonge, Caspian préfère ne rien dire. Les traits se durcissent.
« Vous me pourrissez la vie Johann, vous voulez faire de moi un bon petit héritier qui sait brandir une épée. C’est peut-être ce que j’ai un temps voulu être, que je suis en partie devenu… mais il y a plus que ça et Hazgar ne me verra jamais plus que comme un fils raté qu’il a dû supporter. On ne s’entend pas et c’est comme ça, il n’a jamais su respecter mes décisions ou mes choix. Il faut croire que mon passage à l’Académie a été de trop. »
Il se relève, près à partir. Cette conversation ne mène nulle part et il ne ploiera plus jamais devant les blonds miliciens aux fausses larmes de culpabilité.