C’est que le silence est oppressant, ici – entre ces murs, le long de ces couloirs qui ont vu bien des violences se faire, bien des coups être assénés sans remords. Le silence oppresse et fait battre les cœurs à un rythme terrible, éreintant, si bien qu’en se faufilant en douce dans l’immense manoir, Aadhyasri doit s’arrêter quelques fois pour souffler un peu, retrouver son sang froid. Car elle voulait éviter de faire ne serait-ce qu’un bruit, de causer ne serait-ce qu’un bruissement des rideaux de velours accrochés aux fenêtres percées dans les murs des couloirs.

Le dos chargé d’un sac de toile rempli de plusieurs choses – snacks, bouteilles d’eau, vêtements –, voilà qu’elle atteint enfin sa destination, après de longs détours pour éviter l’aile où sont situés les appartements des parents ; une fenêtre, à l’opposé complet du manoir, là où même les gardes ne la verront pas passer. Car c’est comme ça, chez elle – quiconque souhaite entrer ou sortir doit s’assurer d’en avoir la permission. Et elle ne l’a pas. Alors, elle improvise.

La fenêtre est ouverte lentement, le visage se contorsionne en une grimace anxieuse lorsqu’un crissement se fait entendre. Regard inquiet est jeté en arrière alors que les oreilles félines se dressent d’un coup sur la tête, apparues inconsciemment – lorsqu’il est clair que personne ne s’est réveillé ou a entendu, soupir légèrement soulagé tombe des lèvres. Aadhya dépose doucement son sac de l’autre côté, sur le sol au pied du mur, puis grimpe par l’ouverture – la referme une fois de l’autre côté, dehors. Après avoir repris son sac et l’avoir balancé négligemment sur son dos, la voilà qui se faufile jusqu’à la muraille entourant le domaine et, au même endroit qu’à tous les matins, passe par une brèche à peine assez large pour qu’elle s’y glisse avec aisance.

De là, elle se met en route.

Aadhya passe inaperçue, avec son habit sombre. Une longue robe lui atteignant les chevilles virevolte gracieusement à chacun de ses mouvements, alors qu’un pull lui recouvre le haut du corps pour la garder au chaud. Au cou, une écharpe ; aux mains, des gants ; aux pieds, des bottines. Cheveux soigneusement tressés, comme toujours. Et en-dessous de tout ça, une combinaison de sport.

Car depuis quelques semaines, maintenant, elle fausse compagnie à sa famille afin d’aller rejoindre Caspian à Lunapolis, au Parc des Cerisiers. Quelques fois par semaine, tôt le matin. Car c’est là qu’il est le plus aisé de quitter le domaine des parents sans être vue ou questionnée sur ce qu’elle compte faire de sa journée, sans qu’elle ne soit obligée d’être accompagnée.

Et Aadhya marche jusqu’à la navette ;
l’emprunte afin de se rendre jusqu’à la ville voisine.

Et une fois sur place, ses pas la guident jusqu’au parc, en prenant un chemin qui lui est plus que familier, désormais.

Le parc est vide, à cette heure indue. C’est précisémment pourquoi elle appréciait s’y rendre aussi tôt – il n’y avait personne pour juger, personne pour regarder alors qu’elle se débarrasse de son écharpe, de ses gants, de ses bottes qu’elle troque pour une paire de baskets. Personne pour poser les yeux sur ses bras et son dos marbrés d’ecchymoses jaunies, ou bleutées si certaines sont fraîches, alors qu’elle retire son pull et sa robe afin de n’être entravée par aucun durant l’entraînement.

Elle en a honte, de ces marques.
Mais elle n’a de plus grande honte que le fait qu’elle ne peut rien faire pour éviter qu’elles apparaissent.

Ses réflexions la font soupirer bien fort, mais elle les chasse en secouant vivement la tête. Accessoires et vêtements sont fourrés dans le sac de toile qu’elle a emporté avec elle, qui est ensuite posé sous un arbre non-loin. Les tresses sont défaites et les cheveux, attachés en un chignon quelque peu raté sur le haut de la tête – le but n’était pas que ce soit joli, juste que sa nuque soit dégagée. Écouteurs insérés dans les oreilles, on met de la musique, on fourre le téléphone dans la poche de son legging.

Et les échauffements commencent – ainsi, elle sera prête à commencer dès que Caspian la rejoindra.

La voilà qui court, foulées peu assurées du coureur qui n’a débuté que tout récemment, les joues rougies par l’effort que le corps n’est pas habitué d’endurer. Aadhya qui ne fait plus trop attention aux alentours, essaie seulement de faire comme on le lui a appris ; s’échauffer adéquatement avant l’entraînement, ça évite bien des soucis par après. Ne manquerait plus qu’elle se blesse pour que les excuses qu’elle offre aux parents au retour de ses excursions matinales ne tiennent plus la route.

Alors elle court, Aadhya, en inspirant par le nez et expirant par la bouche, en se concentrant sur le rythme de la musique dans ses oreilles, sur le sentier qu’elle suit, sur ses pas afin d’éviter de trébûcher. Elle court en ignorant les muscles qui brûlent sous l’effort, le souffle qui commence à se faire difficile, la gorge qui s’assèche un peu – elle continue sa route, refuse d’abandonner comme elle a laissé tomber trop de choses par le passé.

Hors de question qu’elle déçoive Caspian à nouveau.

Qu’elle se déçoive elle-même à nouveau.

Expiration abrupte, souffle s’élevant en vrilles vaporeuses derrière elle, tigresse fait l’effort de continuer sa route et, bien vite, ressent une vague surprise lorsque, du coin de l’œil, elle remarque qu’elle n’est plus seule. Les lèvres s’étirent d’un sourire et, après avoir retiré son écouteur de son oreille, son rire se mêle à celui du fennec.

« Je le fais juste pour impressionner mon mentor ! Tu penses que ça marche ? »

Sourire taquin, clin d’œil joueur – Aadhya heureuse de le retrouver une fois de plus, malgré le secret entourant toute l’affaire. Elle ajuste sa cadence afin de suivre la sienne, même s’il lui coûte de le faire, et le suit, jusqu’à ce qu’il lui indique de s’arrêter au bord du sentier.

Presque hors d’haleine, elle est appuyée sur ses genoux le temps de retrouver son souffle ; Caspian, lui, toujours droit malgré l’effort, à peine plus essoufflé que s’il avait marché jusqu’ici. Elle sait, on lui a répété souvent que l’habitude rend l’activité plus facile, moins éreintante ; mais Aadhya, si peu en forme, n’y voit qu’une sorcellerie dont elle n’a appris aucun des sorts. Mais plutôt que de s’en plaindre, la voilà qui se redresse, qui sourit aussi en réponse aux airs plus doux du blond. Il a toujours été comme ça.

Solaire, capable d’égayer les jours gris d’un simple sourire.

Et la simple pensée que bientôt, peut-être, il lui sera donné de revoir ce même sourire à tous les jours lui donne la force d’acquiescer.

« Oh, tu sais, je suis toujours prête. »

Aussitôt la petite pause qu’elle s’était accordée terminée, Aadhya prend une grande inspiration avant de se rapprocher, lever les poings comme il lui a montré. Un grand sourire se peint sur son visage, alors qu’elle fait mine de lui foutre un coup au bras. Sans toucher, évidemment – elle s’amuse juste. Un peu comme une enfant heureuse de jouer avec son meilleur ami.

« Qu’est-ce que tu me réserves aujourd’hui ? Tu vas m’apprendre des nouvelles techniques de combat ? On fait entraînement cardio’, muscu’ ? Dis-moi tout ! »

Aadhya le regard en coin, un sourire amusé aux lèvres alors qu’elle s’arrête, reprend son souffle, pose les mains sur ses genoux comme pour se soutenir un minimum. Les petites boutades comme ça, elles lui avaient manquées. Ça lui rappelle ces moments d’autrefois, quand la vie était plus simple. Où rien n’était décidé, où les doigts n’étaient pas liés par des joncs d’or et d’argent.

Mais ce jonc qu’elle porte à la main gauche ne l’a jamais empêchée d’agir en gamine, un peu comme elle le faisait à l’instant, en faisant semblant de frapper et en prétendant maîtriser toutes ces techniques que Caspian lui a apprises depuis le début de leurs entraînements clandestins. Et tigresse se laisse faire en riant quand il lui attrape le poignet, lève les yeux au ciel quand il l’appelle « guerrière » – n’avouera pas que ça lui plaît bien, en fait – l’observe en offrant un petit sourire en coin, l’expression qu’affiche son visage reflétant la sienne. Il est si près, tout d’un coup.

« Je sais, je sais, » qu’elle répond, le rire bouillonnant au bord des lèvres. « Mais t’en fais pas, ça me dérange pas du tout. Juste si c’est toi qui le fait. »

Petit clin d’œil, accompagné d’un sourire taquin. C’est qu’elle a toujours aimé taquiner ses meilleurs amis – ça ne changera pas.

La prise sur son poignet se relâche et, soudainement, il lui semble que le blond se retrouve bien loin d’elle. Mais son sourire contagieux ne fait que se propager au visage de la jeune femme, qui l’immite inconsciemment en faisant, elle aussi, rouler ses épaules, comme pour se débarasser d’une douleur quelconque.

« … Pardon ? »

Sourcil haussé, confusion peinte sur le visage rond. Avait-elle bien compris ? « Chasser » c’est bien ce qu’il a dit ?

« C’est pas drôle, hein, moi j’ai accepté d’apprendre à me battre, pas à chasser… »

Petite moue de princesse, les joues gonflées de contrariété. Aadhya qui n’avait pas cette idée en tête en quittant le manoir, ce matin – qui ne comprend pas en quoi les instincts de prédateur, ça joue un rôle dans son entraînement.

Mais surtout, Aadhya qui n’avait pas l’intention de se transformer, de devoir dévoiler les marques toutes fraîches qui marbrent la peau de son dos et de ses bras, même si ce n’est que quelques secondes.

Qui n’avait pas pensé qu’il y avait une infime possibilité que chasser, ça ferait éventuellement partie de ce que Caspian voudrait lui apprendre.

Le regard se pose nerveusement sur les manches longues de son haut de sport, qu’elle serre un instant entre ses doigts. Le blond à ses côtés se prépare déjà à la transformation – et elle, elle hésite. Super.

Elle sait, Aadhya, que Caspian est au courant de certaines choses. Qu’il est intelligent, qu’il se doute certainement que quelque chose ne tourne pas rond au sein de sa famille, qu’il se passe des choses derrière les portes closes – que ce sont des secrets qu’elle emportera avec elle jusque dans sa tombe plutôt que de les dévoiler au grand jour. Elle sait qu’elle a fait de son mieux pour cacher les mauvais traitements qu’on lui inflige – mais, parfois, elle a eu cette impression qu’on a vu à quelques reprises les marques bleutées ou jaunies couvrant ses bras, malgré tous ses efforts.

Serait-ce le cas encore aujourd’hui, même si elle se dépêchait à tout retirer et prendre sa forme anima, en espérant que sa fourrure tigrée cache rapidement les preuves ?

Réflexions font mordiller la lèvre inférieure un moment.

Puis elle inspire profondément, expire ensuite un souffle tremblant.

À quoi bon cacher la raison pour laquelle elle souhaite partir ?

Aadhya résignée, retire d’abord l’élastique dans ses cheveux, les laisse tomber en cascade bouclée sur ses épaules et dans le dos. Retire ensuite le jonc à son doigt, histoire de ne pas le briser. Puis vient le tour des vêtements. Un à un, retirés puis pliés soigneusement, empaquetés dans le sac à dos qu’elle traîne avec elle depuis qu’elle a quitté la maison. Les mirettes ne se posent pas une seconde sur Caspian – elle et sa fierté, trop fragiles pour ne serait-ce que soutenir le regard obsidienne qui remarquera certainement les traces laissées par les parents abusifs. Sur les bras, dans le dos, même sur les cuisses.

Le sac est rapidement jeté au pied d’un arbre, une fois toutes ses affaires bien empaquetées à l’intérieur, et voilà qu’Aadhya reprend sa forme féline – cette forme qu’elle n’a plus l’habitude d’adopter.

Le sol est humide sous ses pattes et l’air, frais. Les odeurs des cerisiers, de la forêt, envahissent ses narines, et tigresse en remplit ses poumons un coup – les yeux fermés pour mieux apprécier, pour tenter de se calmer, de chasser cette anxiété qui avait lancé ses réflexions dans une vrille interminable. Et enfin, elle se sent le courage de briser son silence, de se tourner vers l’aimé.

« … Alors, on y va ? »

Entre deux souffles, entre les pensées qui vrillent anxieusement dans la caboche, Aadhya ne peut qu’observer les gestes du Fennec. Alors qu’une certaine tristesse brille un instant dans son regard, alors qu’il se reprend, alors qu’il s’approche afin de coller sa fourrure sablée contre celle tigrée de sa patte. Si elle avait pu sourire sous cette forme, elle l’aurait fait – tristement, peut-être même avec une certaine honte dans le regard. Car elle voudrait être forte, elle voudrait pouvoir dire que ces marques qui apparaissent parfois sur sa peau humaine sont le résultat de combats particulièrement violents, issus de ce rêve de gamine qu’elle avait, autrefois, de devenir Milicienne à son tour. Comme Caspian et Ilya avant elle. Mais elle ne le peut pas, car eux le lui ont interdit.

Soupir bruyant quitte les narines du gros félin, alors qu’elle baisse la tête, appuie un instant sa joue contre la tête du petit Fennec à ses pieds, en s’assurant de faire bien attention. Qu’elle ferme les yeux, l’espace de ce court moment.

« Je sais. Mais j’en ai honte, Casp’… » qu’elle ronronne tout bas, tout doucement. « Je veux juste qu’elles cessent d’apparaître. »

Qu’on cesse de la frapper, de lui mettre le cuir de la ceinture au dos, de lui charcuter la peau. Qu’on la libère enfin de ce calvaire interminable.

Mais il n’y a qu’elle qui peut le faire.

Alors, Tigresse s’allonge, pose la tête au sol afin d’être à la hauteur de Caspian. Le fixe d’un air un peu incrédule lorsqu’il lui demande ce qu’elle sait de la chasse, si elle arriverait à dénicher un écureuil sans que l’écureuil ne remarque sa présence.

Ce qui lui sert de sourcil se hausse.

« … T’es sérieux ? Tu poses certainement la question à la personne la moins qualifiée du monde dans le domaine. Et pis, je suis un tigre, pas un chat. J’suis sûre que l’écureuil me verrait arriver avant même que moi je le remarque… »

Avez-vous déjà vu un tigre faire la tronche ? Parce que c’est exactement ce qu’elle fait, Aadhya. La tronche. Autant qu’il lui est possible de le faire sous cette forme.

Féline n’a jamais chassé, n’a jamais joué aux chasseurs en étant tigrou, a toujours été corrigée dès qu’elle n’adoptait pas un comportement exemplaire dès sa plus tendre enfance. Aadhya toujours tenue d’agir comme une grande fille, qui a toujours dû réprimer ses instincts animaux, qui a fini par les occulter complètement et qui n’en a jamais fait l’usage. À cause de Maman, à cause de Papa.

À cause qu’on a toujours voulu qu’elle soit la parfaite petite fille, bien élevée et bien éduquée.

Bien maniérée.

« Je… Pardonne-moi, » qu’elle soupire. « Je suis pas exactement dans mon assiette, après tout… Ça, quoi. Et je suis pas trop convaincue que j’arriverai à… À chasser. »

Les oreilles basses, le regard triste – Tigresse est dans un état bien pitoyable, incapable de se convaincre que ça ira, que tout ira bien. Qu’elle arrivera à se débarasser du blocage qui l’empêche de se battre correctement, de chasser tel qu’elle devrait le pouvoir. Même le désir d’impressionner Caspian ne suffit pas à la motiver à se lever.

Le regard glisse doucement vers l’une de ses énormes paluches, les griffes de celle-ci bien visibles lorsqu’elle la retourne afin de les observer.

Ce qu’elles sont inutiles, ces griffes – une arme acérée, mortelle, gaspillée sur elle.

Féline soupire, lève les yeux au ciel. Fennec, lui, rit aux éclats, jappe joyeusement. Lui dit de ne pas faire sa paresseuse, de se lever, de chasser. Que se battre, ça ne se fait pas seulement qu’en apprenant les techniques de combat les plus complexes, mais aussi à l’instinct. Elle aurait haussé un sourcil d’un air peu impressionné, mais Aadhya sait très bien qu’il a raison. Après tout, d’eux deux, c’est Caspian qui a reçu sa formation à l’Académie, qui est devenu Milicien. Pas elle, bien qu’elle l’aurait voulu. Alors elle soupire, se contente d’acquiescer en silence, d’observer l’aimé alors qu’il lui dévoile ses attentes pour la matinée.

Une patte contre le museau ; ça la fait loucher un instant. Puis le regard est posé sur la patte sur laquelle Fennec pose la sienne, avant que les yeux ne se reposent sur lui directement, alors qu’il bondit plus loin, déclare qu’il la laissera là si elle ne daigne pas se lever. Aadhyasri soupire, mais réprime un rire – l’amusement visible dans les yeux alors qu’elle soulève difficilement sa carcasse affalée, qu’elle s’étire quelques secondes avant de venir rejoindre Caspian d’une démarche nonchalante.

« Déjà, je sais très bien que t’en serais incapable. Tu m’aimes beaucoup trop pour me laisser seule derrière, » qu’elle déclare, gronde doucement, la tête soudainement haute, altière. Comme une princesse se redressant fièrement face à l’un de ses sujets. « Et puis, si tu me laissais tomber comme ça, je te rappelle que je peux te rattraper. Et te croquer. Ou t’écraser. Dans tous les cas, je fais qu’une bouchée de toi. »

Paluche géante soulevée, appuyée doucement contre la tête de Caspian comme pour lui faire des gratouilles entre les oreilles. Aadhya retrouve quelque peu sa bonne humeur, assez pour répliquer avec ses propres piques, taquineries inoffensives et surtout, affectueuses. Parce qu’elle est comme ça, la féline ; elle taquine ceux qu’elle aime.

Tigresse passe devant après avoir collé son museau dans la fourrure sablée de son compagnon un instant, histoire de se rassurer un peu. Puis, comme il lui a expliqué, hume l’air, inspire profondément à la recherche d’une odeur quelconque. Tout ce qu’elle capte, c’est l’odeur des arbres, de la ville, du froid ambiant.

Et puis, au bout de quelques minutes, voilà qu’elle capte une scenteur qui ne lui est pas familière.

Paupières se plissent, le nez se retrousse alors qu’elle renifle l’air, tente de s’orienter et découvrir d’où elle provient, cette odeur. Et dès qu’elle a une idée générale de la direction qu’elle doit prendre, Aadhya pose son regard sur Caspian.

« J’suis pas certaine, mais je pense avoir capté un truc ? Ça vient de là-bas. C’est pas une odeur que je reconnais. »

Tigresse désigne du menton, au loin, un regroupement de quelques arbres plus ou moins au centre de l’immense parc, éloigné du bosquet présent plus loin derrière.

« T’en penses quoi ? »

Le regard est curieux, attentif, alors qu’il reste rivé sur le petit renard. Aadhya n’attend plus que de connaître son avis avant de continuer.