haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Eliott ◊ Le vent souffle sur les plaines et la vie bat de l'aile ◊ TERMINE



 
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Eliott ◊ Le vent souffle sur les plaines et la vie bat de l'aile ◊ TERMINE
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Mer 9 Nov - 16:22
Le vent souffle sur les plaines et la vie bat de l'aile
Et c'est moi le corbeau qui t'annonce cette triste nouvelle


Fidji, elle a tout déchaussé, les bas sombre avec la dentelle qui mord le haut des cuisses, le velours humide d’avoir épongé la taille et les reins et l’air crâne qu’elle arbore sous les lumières, des ronds qui dansent le long de la corde. Dans le roulotte étroite, près des cageots de conserves que le réchaud peine à faire tiédir, face à le coiffeuse, elle s’admire, encore ruisselante des vapeurs d’eau chaude, le ballon vide, c’est encore sa faute.

Fidji fait des grimaces, la peau étirée, pour changer de tête, changer de vie, et se délecte d’un trait de liner corbeau qui prolonge la commissure des yeux en flammes. Elle aime les métamorphoses : les jambières noires, l’odeur du cuir, pour empaqueter les pieds menus et abîmés, puis le soutif bariolé de liberty, des primevères parme et pourpre, l’étau d’un col roulé blanc qui s’arrête au nombril, un piercing qui brille, de la camelote. Une dernière embrassade, un son mat, à son miroir fissuré par le temps et le manque d’argent, et la funambule dévale les trois marches, du bois rongé par les mites, pour rejoindre les artères du parc.

La minaude, les yeux au ciel, s’interroge. Est-ce qu’il y a quelqu’un qui l’attend au dehors ? L’idée lui plait, tombe sous le sens et roule le long de sa langue qui finit par claquer d’anticipation. Elle l’aborde comme un toujours, l’inconnu qui n’en est pas un, il est déjà bien raturé Eliott, des contusions qui déforment sa gueule d’ange. Un clown. Fidji glousse, un rire gras qui manque de féminité, en allant à sa rencontre. Ses pieds campés face à lui, trop proche ou trop loin, la bohème défait une mèche claire pour la replacer derrière l'oreille du drôle de Pichasso, c’est gonflé, ça suppure l’ego meurtri.

Pauvre Eliott. Son sourire tendre, où des incisives jaunies de tabac débordent, la contredit. Le vert d’eau des iris brille d’un éclat presque maternel et, entre les silences de sa voix, elle penche la tête. Est-ce que si elle change d’angle, elle découvrira une nouvelle facette d’Eliott ? Tu avais des ennemis en prison ? Des types mieux gaulés que lui, qui bloquent leur respiration pour faire saillir des pectoraux striés de cicatrices, à qui il aurait jouer des mauvais tours. C’est un mauvais garçon Eliott, après tout. C’est drôle. On dirait que tu ne t’es même pas débattu. Ses jointures sont vierges, même pas du fard rose pour prouver les avoir émoussées. Fidji doute, sa curiosité s’aiguise, et elle se fend d’une risette moqueuse, une sale habitude du coin, en retraçant l’arcade blessée avec le pouce, effleure à peine le duvet des sourcils. Je vais te raccommoder avec le même fil que les marionnettes. Tu n’auras qu’à me raconter pour ne pas penser à la douleur.

Dans son volte-face, son parfum bon marché se propage et elle tire sur la manche en direction d’un logis désossé, la tôle y est fleurie de bombes de peinture et la porte couine en s’ouvrant. Fidji l’installe sur une chaise à mi-chemin entre le tabouret et le strapontin, actionne les guirlandes de lumières, les mêmes qu’on met sur les arbres, et commence à ouvrir les tiroirs d’un commodes bancale, il y manque un pied.

Alors grand brigand. Tu te décides à me dire. Tu t’es fait casser la tête par une chérie ou bien ?

Brièvement, la foraine lui jette un coup d’œil par-dessus l’épaule, les lèvres pincées d’amusement, une contorsion qui fait monter les pommettes et descendre les commissures. Est-ce qu'elle est plus jolie que moi ?


 
Son sourire traîne
Après tout ce qu'elle t'a fait, pourquoi tu repenses encore à elle ? Ne vois-tu pas qu'elle te traite comme un inconnu à qui on demande du feu ? La flamme que tu lui offrais, elle la consume et part aussitôt Et elle te fait respirer la fumée qui s'échappe de sa bouche

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Eliott Fauvel
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Eliott Fauvel
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Mer 9 Nov - 20:18


juste son sourire traine
les pas qui le mène jusqu’à la fête foraine, presque à contre-coeur. mais il ne sait pas résister, eliott, aux envies qui lui brûlent le ventre et le cœur. le réveille à été trop rude, le mal de crâne habituel dû à l’alcool s’est vu accompagné de vives douleurs. il déteste les matins comme ça, le chat. mais les érinyes, nymphes et furies, ne lui ont pas laissé le choix. elles sont venus le cogner toute la soirée pour lui rappeler le passé et les actes manqués.

la culpabilité sur le bout des lèvres, aux mêmes endroit que les hématomes noircies, voilà pourquoi le chat se faufile dans la pénombre de régalia. il n’y va que rarement, mais à chaque fois, c’est toujours pour la même raison. une raison qui porte un nom.

bonsoir fidji.

qu’il répond du tac au tac à son sourire et ses doigts qui lui parcourent le visage. elle touche là où ça fait mal, sur l’arcade sourcilière éclatée et le bleu des coups sur la tempe. il glisse ses mains sur ses hanches pour la garder un peu contre lui, l’espace d’un instant, comme un jeu sur le feu.

non. j’en ai bien plus dehors. peut-être que pour lui échapper, à elle, celle qui l’a frappé de tout son saoul, la veille, il n’y a que la solution en prison. je ne suis pas très bagarreur, tu le sais bien.

eliott n’aime pas se battre. il n’a jamais aimé. eliott il préfère charmer et jouer que de salir ses mains avec la drôle d’idée de vouloir être plus fort que quelqu’un. pas besoin.
elle le tire pas la main, la funambule, pour venir dans une de ces cabanes qui menacent de s'effondrer. il hume son parfum, observe ses gestes qui l’appellent. mais il se laisse gentiment faire, patient, mais le regard brillant. les canines qui brillent sous la langue.

fais-toi plaisir.

il abdique, se laisse installer sur une vieille chaise, observe les lumières qui s’illuminent et suit fidji de ses yeux fauves. et quand elle s’approche un peu trop prêt, alors que son pouce vient suivre la courbe de son arcade, eliott l’attrape, la main qui se referme sur un bout de vêtement trop proche de sa poitrine, pour la tirer à elle.

ça te dérangerai ?

leurs lèvres toutes proches et ses yeux qui la toisent, le charme de la provocation et l’excitation du fil qui s’apprête à se briser, la limite à être dépassée. alors, fidji, est-ce que ça te dérangerai qu’il se soit fait casser par une petite chérie ?
eliott relâche son emprise et la laisse repartir.
il a tout son temps.

pas vraiment. juste un fantôme qui a décidé que c'était une bonne idée de venir régler ses comptes sur le comptoir du bar, devant tout le monde. il soupire. et toi, alors ? tu ne t'ennuies pas trop au milieu de ces vieilles bicoques ? ou peut-être que tu as des histoires croustillantes à murmurer ?

pour ne pas lui demander.
est-ce que je t’ai manqué ?
le 19 octobre 2098
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Mer 9 Nov - 21:35
Le vent souffle sur les plaines et la vie bat de l'aile
Et c'est moi le corbeau qui t'annonce cette triste nouvelle


Eliott pose des doigts insolents sur sa peau qui ressemble à du papier brouillon à force de s’en servir, aux frontières du bassin, sur les anneaux d’un short noir plein de petits fils, trop court, l’instant. C’est une étreinte, du passé qui rampe dans le présent, des histoires qu’on ne peut pas raconter parce que ceux ne sont pas de bobards ou des contes pour enfant. Fidji laisse ses mains, mais surtout ses yeux, tisser un lien étroit avec le minois défiguré d’Eliott, son maquillage de voyou. Est-ce qu’elle aurait préféré qu’il se soit battu pour elle ? Elle aime les notes basses de sa voix quand il lui parle, comme si se concentrer sur elle demandait de baisse le ton, s’incliner le premier.

Tu devrais apprendre. Ici, tout le monde sait se battre.  Avec des bijoux en faux et les poings fermés, au nom d’une violence qui appartient à sa culture, souvent elle a les relents de l’alcool. Ses paumes défont celles du félin s’y attardent, les pouces qui miment un demi-cercle à la surface, et la bohème prolonge l’échange de regard, narquoise et assurée. Mais tu préfères courir toi, hein ?

Fidji pique au hasard, un jeu de fléchettes les yeux bandés, pour tester sa patience, les limites de son orgueil, avec la fausse candeur de sa voix de jeune fille. Dans un tourbillon de pas vifs, la brune éloigne et ramène à elle le fourbi infini, y déloge les mêmes aiguilles pour crever les boutons, désinfectées sur la flamme d’un clipper bariolé de papillons, et le fil à bouton vert sapin. Un hoquet rieur lui échappe quand il l’attire, à en avoir la vision trop floue pour distinguer la couleur de ses yeux, hazel, elle connaît par cœur. Elle colle l’index sur les lèvres, intime le silence, et lève le regard au plafond éclaboussé de taches brûnes pour se donner l’air de réfléchir. Fidji n’a jamais su hésiter, pour être femme, il faut s’en passer, entre autres choses.

Est-ce que tu penses que tu le méritais ? Est-ce qu’elle t’aurais cassé la tête si ce n’est pas pour une bonne raison ? Un souffle joueur pour écarter les mèches qui retombent sans cesse sur la plaie, plus pudiques que Fidji ne le sera jamais, et la brune, loin de s’écarter s’assoit sur les genoux d’Eliott, saisi la mâchoire dans un étau étroit qui déforme la mâchoire. La honte. Tu devais vraiment l’aimer ce fantôme pour le laisser te passer à tabac devant toute ta clientèle comme ça. Les yeux fixent son travail pour que le fil passe dans le trou, une minutie d’habituée, alors que les jambes balancent au-dessus de la poignée de centimètres qui la séparent maintenant du sol. On ne s’ennuie jamais ici. Il se passe toujours quelque chose si on sait tendre l’oreille. Elle pique, pour de bon cette fois, dans les filets de chairs ouvertes, au milieu d’une coagulation rosâtre, les grosses cicatrices, elle n’a jamais trouvé ça viril. T’es venu jusqu’ici pour oublier comme t’avais mal ? Tu t’es dit, tiens, tiens, elle est bien mignonne Fifi, elle va recoudre toute ma belle gueule et même mon cœur. Volontairement, elle tire sur les fils un peu trop vite, ça doit tirer dans la peau, faire un mal de chien. Est-ce qu’il va lui feuler au visage ? Un nœud, puis deux, puis six, ça tiendra toute la cicatrisation sans doute, et elle tranche le fil avec les dents, les ciseaux ils sont rangés tout en haut de l’armoire dont les portes sont dégondées depuis longtemps. Une vraie poupée. La funambule esquisse un sourire, pour consoler de ses accusations, mais pas du reste, ce drôle de frisson à rester là contre lui, la main déjà enfouie dans la crinière, douce comme les lots de peluches.

 
Son sourire traîne
Après tout ce qu'elle t'a fait, pourquoi tu repenses encore à elle ? Ne vois-tu pas qu'elle te traite comme un inconnu à qui on demande du feu ? La flamme que tu lui offrais, elle la consume et part aussitôt Et elle te fait respirer la fumée qui s'échappe de sa bouche

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Mer 9 Nov - 22:47


juste son sourire traine
fidji fidji fidji. comme une symphonie. la voix douce et suave, le parfum qui chatouille, les doigts fin contre la peau. il n’en est même pas mordue, eliott. il pourrait très bien être ailleurs, dans les bras d’une autre ou de personne. mais pourtant, à travers les vagues, quand la houle s’écrase sur le rivage, c’est vers elle qu’il revient. alors il souffle du nez, comme l’oreille féline qui frémit à l’ouïe d’une désagréable mélodie.

et si je n’ai pas envie ?

il aime bien répondre à ses questions par d’autres questions, ce soir. ça rend les choses plus mystérieuses et peut-être plus attractives. comme une danse où l’on se jauge, où l’on s’observe, pour deviner où se place l’autre, pour savoir qui frappera en premier. et puis, eliott, il aime garder ses distances, il aime garder ses secrets. et il sait qu’avec celle qui les colporte, il fait bien de se méfier.

non. les yeux se plissent encore et les canines scintillent. sauf après de jolies chimères et de jolis rêves.

un aveu à demi-mot pour la faire tomber entre ses griffes. mais pas tout de suite, eliott il veut encore jouer.

je ne sais pas. tu viendras me frapper, toi, si je disparaissais pendant quatres années ? il hausse les épaules. eliott libre et sans attache. moins il en a, mieux il se porte. fidji le sait très bien. il était toujours parti au petit matin. il faut croire qu’on ne peut pas se passer de moi.

fidji sur ses genoux, eliott qui, doucement, baisse les yeux pour la contempler, des jambes jusqu’au cou. doucement, il pose sa main sur une de ses cuisses. juste une, sans rien faire de plus, comme pour la maintenir. eliott, il n’est pas de ceux qui possèdent et qui marquent le corps des femmes comme un trophée. eliott c’est un amant doux et passionné. c’est peut-être la seule chose qu’il a pour lui.

si tu penses que c’est une honte de se prendre des coups, tu n’es pas bien maline… il baisse le ton, affiche une moue un peu déçue, le regard pensif et désappointé. et ne t’en fais pas, il n'y avait aucun spectateur. je lui ai rapidement attrapé les poignets pour la faire sortir dehors… comme ça.

il joint le geste à la parole alors que fidji fait danser son aiguille. la main restante qui vient attraper son poignet, tout doucement, comme pour lui montrer, de sorte que la main de la funambule arrive sur sa joue, dans une caresse improvisée. et puis eliott laisse glisser sa main jusqu’à son menton pour venir lui mordiller les doigts.
les yeux dans les yeux.
avant de relâcher son étreinte en riant doucement.

et puis fidji pique et eliott grimace. ça picote et c’est loin d’être agréable. eliott il préfère les phrases langoureuses et les baisers sulfureux. fidji tire un peu trop fort, un peu trop vive dans ses gestes d’habitude graciles. eliott se mord la lèvre mais ne dit rien, résiste à l’envie de feuler comme un félin. c’est qu’il est habitué à la douleur, le chat. et hier, timothée frappait plus fort.

les mots de fidji font leur effet et si eliott ne laisse rien transparaître dans ce jeu de non-dits, il a n’aime pas ce qu’elle lui dit. et même s’il y a les sourires qui cachent et embellis les propos bien dissimulés, eliott n’est pas sot.

c’est lassant, fidji.

il vient passer sa langue sur ses lèvres, la main sur la cuisse de la demoiselle qui remonte jusque dans sa nuque, pour qu’elle se penche vers elle, leur visage encore si proche et son souffle chaud contre ses lèvres fines.

moi je suis capable d’être là par envie.

et sans rien d’autre autour. sans plaie à recoudre, sans bleu à effacer, sans cœur à consoler, sans peine à oublier.
parce que ça a toujours été ça, entre elle et lui. les deux à se tourner autour pour tester les limites de l’autre. le charme comme seul masque et les propos qui endorment. fidji et eliott, à jouer avec le feu de l’autre jusqu’à s’en brûler les doigts, regretter, et recommencer.
eliott, au fond, il aimerait que ce soit autrement. il aimerait s’attacher. partager quelque chose de fort, quelque chose de beau. qu’il ne se sente pas dégouté quand il se regarde dans le miroir le lendemain, juste après s’être abandonné à ses côtés. il aimerait avoir une raison de rester.
alors il la relâche.

merci.

parce que ça ne coûte rien, et que pour elle, il veut bien que la gratitude franchisse enfin ses lèvres bleus.
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Jeu 10 Nov - 14:11
Le vent souffle sur les plaines et la vie bat de l'aile
Et c'est moi le corbeau qui t'annonce cette triste nouvelle


Pour Eliott, le pêle-mêle d’une histoire qui s’oppose au grandiose, émeut, Fidji peut faire une moindre concession : ne pas répondre. Sur le minois en cœur, les cernes tassées sous une crème claire, ses sourcils charbonneux, épilés toute seule, se lèvent et entraînent son regard. Peut-être qu’elle s’en fiche Fidji, de son sort, elle ne lit pas, sait à peine retracer son nom sur la buée de la des parois de la douche, la rubrique des chats écrasés c’est hors de sa portée, sa volonté.

Jolie jolie jolie. Comme un textile précieux ou un éclat soyeux, il s’étale sous ses oreilles, rougies par la brume glaciale, en miel. Est-ce qu’une chimère c’est plus jolie qu’elle ?. Elle ne connaît même pas le mot, mais à l’évidence c’est une femme, somptueuse et insaisissable, parée avec des atours de reine.

Quel poète hein. Moi je n’ai pas besoin de courir. C’est le reste du monde qui m’attend.  La pointe du menton se soulève, la gorge déployée ressemble au coffre au trésor ouvert, pour accentuer une prétention puérile, un numéro de plus. Eliott aussi, il a la vanité maligne, dissimulée sous le sourire badin et une ironie bateau, et c’est la même mécanique que les manèges, lorsqu’on appuie sur le bouton et que le conduit d’aération embarrasse les volants des filles en fleur, Fidji baisse le regard. Est-ce qu’il croit qu’elle est gênée d’être détaillée comme ça ? La sensation chaude et diffuse des iris qui longent sa peau pour y creuser des ravines lui plaît, plus que le désordre des reproches, trop sérieux, tellement tellement tellement c’est facile de vexer un garçon. Oh oui je suis bien bête. Même pas un pétale de fleur ou un gris-gris brillant ramassé sur la route, et j’ouvre la porte à un brigand abîmé par un fantôme.

Fidji rit aux éclats, une joie brutale et la raillerie bien à l’abri sous les sons de cristaux enroués de fumée, lorsqu’il enferme ses poignées, ça ressemble aux premiers pas d’une danse. Les dents qui butent sur les ongles peints vermillon, font courir quelques frissons, les pupilles agrandies d’une absence appelée désir, et elle se plonge dans la suture, trop facile, pour en effacer les impressions nichées au bassin.

La funambule n’y avait jamais pensé, à sa capacité à ennuyer les autres, peut-être parce qu’elle n’est sur les talons de personne et ne se soucie que des gens qui réclament son attention. Il a la paume plaquée sur sa joue, les respirations qui se mélangent, même l’oxygène est de trop dans cette conversation décousue. Les octaves dégringolent le long de la gorge sèche, son front apposé sur celui d’Eliott, doucement pour ne pas imprimer les points frais dans le sien. Je t’ennuies mais tu es encore là. La vérité toute crue, celle que tout le monde recrache comme la brique de lait fermentée qui occupe la frigo, dont le grésillement maladif est encore le dernier bruit qui parasite le hachuré des souffles, mais que Fidji murmure comme un secret. Les doigts retombent du velouté de la chair, le rideau refermé sur ce spectacle privé, et les applaudissements tiennent en cinq lettres, merci. Fidji, la moue contrite des enfants, exhale un long soupir, le pouvoir des femmes, avant de retomber les talons par terre, le retour à la réalité.

La brune se retourne sur la faïence fendillée d’une cuisine en équilibre sur une machine à laver, la vitre rongée de calcaire, et ses mains s’y agrippent pour mater par-dessus le carreau trouble où le monde extérieur s’active, malgré les frimas et la gueule de bois, chez elle. Fidji songe, l’échine arquée à dessein, et la langue qui chatouille le revers des incisives. Fais-moi une promesse qu’on ne m’a jamais faite Eliott. Une promesse impossible à tenir et malgré tout si tu la brises, moi aussi j’prendrais mes quilles et j’m’en servirais comme des battes. Elle inverse l’ordre des mains pour lui faire face, le voir se découper dans l’éclairage bariolé des guirlandes, et pose le cul entre la plaque et le vide, provoquante jusque dans les plis autour du nez, formés par un sourire défiant.

 
Son sourire traîne
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Sam 12 Nov - 22:04


juste son sourire traine
il rit doucement. la voix plus tellement grave, plus tellement virile, alors que la gorge se déploie pour laisser chanter quelques notes sincères. eliott au visage d’homme, à la barbe négligée et aux mèches ébouriffées. eliott au masque de mépris, de haine et de colère contre le monde entier. mais que reste-il dans les mystères de la sincérité ? quand on gratte par-dessus les centaines de manteaux qui cachent le coeur ? quand les quelques élu.e.s parviennent à briser les murs ?

ça, je n’en doute pas.

il y a le sourire dans les mots et la douceur dans le ton. eliott toujours si évasif, toujours si mystérieux, et pourtant, pourtant. le grand brigand accepte de baisser sa garde, de temps en temps.
ça ne dure pas si longtemps, les sourcils qui se froncent et les yeux qui se ferment dans un soupir. fidji n’a pas compris et eliott se redresse tandis que la rose épineuse le libère de ses griffes.

non, fidji. ce n’est pas toi qui m’ennuie. je ne serai pas là sinon.

et fidji qui se meut devant ses yeux. le spectacle aussi doux que sulfureux. eliott comme un spectateur face à un spectacle exclusif, dans la pénombre de  la loge de l’artiste. le privilège de ceux qui ont la chance d’exister dans son regard implacable.
alors il l’observe, eliott, les yeux plissés et l’air carnassier. c’est qu’elle choisit ses couleurs avec soin, fidji. elle ajuste ses pétales à un à un. c’est une jolie danse, une musique tentatrice. c’est le même jeu que les soirs où eliott abat ses cartes avec le sourire.
il aime ça, eliott. observer ses hanches rouler, ses bras se croiser, sa tête se pencher. les lèvres qui murmurent et qui défient, l’envie de la faire taire ou de la serrer contre elle. l’excitation de savoir qu'il est capable de la faire céder en premier. mais il sait, eliott, que fidji est difficile. qu’elle a l'orgueil et les épines d’une rose, et qu’elle sait se protéger des tigres qui feulent dans la nuit.
eliott n’est qu’un chat, eliott n’est qu’un homme. eliott est un petit prince bien peu digne de sa beauté. et il cédera le premier.

alors il se lève et s’approche, le corps comme un barrage, le corps comme un mur. la pression qui monte, mais rien ne cède encore. la jambe qui glisse entre les siennes, son corps qui frôle le sien et les visages si proches qu’on entend leurs souffles qui se mélangent.
et le temps s’arrête, yeux dans les yeux. les secondes deviennent des heures et les heures des jours.

je t’ai dis. je suis capable d’être là par envie.

il y a le charme et le désir dans les notes graves de sa voix, mais il y a aussi la tristesse qui perle à la fin des mots. eliott qui ne sait pas s’attacher mais qui rêve de s’émouracher un peu plus que le temps d’une nuit. les tentations du plaisir, les effluves du désir et les soupirs de fijdi qui s'échappent jusqu'à' la lune… c’est beau, c’est doux, c’est feu… mais ça disparaît quand vient l’aurore, quand eliott quitte les draps de soi, le vide dans le coeur.
est-ce qu’il aime vraiment ça, eliott ?
est-ce qu’il n’aimerait pas rester un peu, au moins pour le petit déjeuner ?

et toi ?

est-ce que ton coeur palpite quand il est dans les parages ?
est-ce que tu penses à lui dans le creux de ton lit ?
est-ce qu’il te manque quand il disparaît dans la brume, encore et encore ?

alors il vient doucement poser ses mains sur les hanches de la demoiselle, le temps toujours en pause, sur le fil. parce qu’il s’arrête quand ils sont deux.
il y a un soupir.
et ses lèvres qui s’abattent délicatement entre les mèches brunes de la funambule, au milieu de son front.
eliott ne cédera pas tout de suite.

et il fait volte-face aussi vite que ses lèvres se sont écrasées sur le front de la demoiselle. le félin vient s'effondrer de nouveau sur la chaise, les jambes écartées et le coude sur l’accoudoir, la main qui vient tenir la tête et son regard insondable dans celui de la funambule.

qu’est-ce que tu veux que je te promette, fdji ? les murmurent dans la nuit. tu sais, je suis un menteur, un escroc, et un égoïste… qui serait assez sot pour lui faire confiance ? alors qu’est-ce que tu veux ?

le regard devient perçant, car sous la question s’en cache une autre. qu’est-ce que tu veux de lui, fidji ? à quoi ça vous mène, ce petit mangère ? quand est-ce qu’il s’arrête ? quand est-ce que ça devient honnête ?
le 19 octobre 2098
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Lun 21 Nov - 17:21
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La promiscuité sale d’une loge qui sent la poudre aux yeux, donne à l’intimité des accents vulgaires, les mêmes qui embarrassent aux lueurs de l’aube et hâte tous les départs.  Fidji, l’air crâne, défie la bienséance de lui ôter le gras de ses appartements, à la commissure des sourires ou en taches jaunes sur les boutons de la gazinière. Est-ce qu’il s’en rend seulement compte ? Eliott, il n’a pas besoin de boire l’eau trouble de calcaire dans un verre ébréché, il peut se désaltérer à même les orbes vert d’eau, pour le ravissement de la funambule, qui voit le précaire de son monde s’émietter sous l’intensité des reflets bruns des iris félines.

Sans doute, oui, elle l’hypnotise ou l’envoûte.
Pas besoin d’un jeu de corde ou de la violence des percussions pour lui arracher toute son attention.

C’est une sensation qui tient chaud, surtout l’hiver, parce que l’édredon est plein de trous et la vie de Fidji ressemble à un courant d’air, insaisissable et brutal. Lentement, elle étire la nuque, un fil invisible, pour se grandir et aussi déployer la gorge dans une insolence provocante.

Je sais bien chaton. Une main s’envole, les doits écartés pour balayer l’idée d’être un jouet dont on se lasse, une marionnette aux mécaniques rouillées dont les tours ne suscitent même plus l’ébauche d’un applaudissement. Est-ce qu’il arrivera ce jour ? Fidji elle a toujours préféré les coffrets à bijoux, qui traversent les âges et le temps, que les malles aux jouets, perdues au grenier ou abandonner au premier chaland dans une brocante.

Le corps d’Eliott se détend, avec la souplesse héritée d’une âme lisse qui longe les ombres sans défaire aucun paysage, et l’artiste frissonne, une main pudique enterrée à la naissance de la poitrine. Les mots assurées, Fidji les boit comme le lait dans la coupole qu’on laisse au minet derrière les tentes du cirques, une risette polissonne en travers du visage. Avec les ongles, Fidji dessine des arcs tendres entre les mèches, les iris qui font des balanciers sur le visage où les traits amochés donnent envie d’apposer des baisers mièvres. La question l’a fait pouffer, empreinte d’une étrange naïveté, comme si ce soir sortait de l’ordinaire, qu’il s’agissait d’un tout nouveau spectacle, bien trop moderne aux yeux de la bohème qui finit par murmurer du sel d’une voix de sucre.

Je ne fais que ce dont j’ai envie. Il est pas né le brigand qui changera la donne. Elle réceptionne l’embrassade les yeux fermés, vexée et déçue d’être aimée comme une enfant, elle qui le préfère pour ses vices et ses secrets. Un rictus narquois franchit le rouge à lèvres en le voyant se détourner, un sursaut de conscience, qui semble donner raison à Fidji, son pouvoir de lui faire tourner la tête. Les deux épaules se balancent en arrière, un bruit mat contre le mur trop mince de la bicoque, et un long soupir échappe à sa gorge, l’imitation des frustrations de femme. Bravo. Maintenant j’ai froid.

Les bras s’enroulent autour des coudes, fin de la représentation, avant qu’elle n’extirpe des poches le tabac, ses cuisses comme plateau, pour rouler des cigarettes aussi fines que des vogues. Elle hoche le menton, retient une moue contrite pour passer la langue sur la feuille dans un geste mille fois répété, les yeux rivés sur l’ouvrage. J’en sais rien moi, Eliott. Tu vas pas chouiner parce que t’es pas n’importe qui. Elle lisse une dernière fois le cône et se redresse pour l’embraser sur les flammes bleus du réchaud, dans un bruit de pierre à feu, où elle redoute toujours de voir la baraque explosée, un feu d’artifices pour le final. Fidji, la voix hachée par les inspirations amères, jette un regard inquisiteur à son invité, le crâne appuyé sur le poing qui retient la tige incandescente et l’air songeuse. L’idée lui vient comme le reste, suggérée par la malice, attisée par l’audace, définitivement à l’origine de l’éclaircissement espiègle de son minois. Je sais que je veux. Elle ménage son suspens, les hanches qui se déroulent à nouveau pour s’approcher, la fumée comme une traîne, et le toiser de haut. Je veux que tu me promettes de jamais devenir quelqu’un de bien. Défiante, Fidji, elle tire la première puisqu’il est trop galant pour se méfier des facéties foraines qui infestent la tête de la funambule.

 
Son sourire traîne
Après tout ce qu'elle t'a fait, pourquoi tu repenses encore à elle ? Ne vois-tu pas qu'elle te traite comme un inconnu à qui on demande du feu ? La flamme que tu lui offrais, elle la consume et part aussitôt Et elle te fait respirer la fumée qui s'échappe de sa bouche

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Eliott Fauvel
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Ven 25 Nov - 11:24


juste son sourire traine
oh, il le sait, eliott. il sait que fidji restera toujours fidji. la brise douce du printemps ou le vent froid de l’automne, qui s'immisce entre les vêtements quand on s’y attend le moins. il le sait, eliott, qu’il pourra toujours tendre la main, écarter les doigts pour tenter de l’attraper, mais que quand sa prise se refermera, il ne restera rien. fidji elle est libre comme l’air et envoûtante comme la brume. elle sent les mystères et les secrets, et le charme fou d’une jeune femme qui sait ce qu’elle fait.

je sais, ma belle. et tu es parfaite.

la résistance qui donne envie de croquer dans le fruit interdit, la liberté qui donne envie de l’attraper, l'insaisissable qui donne envie d’être regardé. eliott, il se sent parfois chanceux d’avoir partagé ses nuits, d’avoir partagé son lit, avec une fille comme fidji. c’est comme un privilège, un spectacle secret une fois le rideau tombé. les rares élues d’un monde secret.

oh, mince alors. tu veux peut-être ma veste ?

les mots qui sifflent, un peu provocateurs. il a compris, eliott, les véritables intentions qui se cachent derrière des phrases innocentes. mais pourquoi serait-il le seul à jouer avec les sentiments de l’autre ?
l’odeur du tabac le fait revenir sur terre comme le vieux rappel d’une addiction jamais enterrée. mais entre la cigarette et la demoiselle, eliott se demande ce qui est le pire, en termes de dépendance. le spectacle continue, parce que fidji est belle même dans les petits gestes du quotidiens, même quand elle roule une feuille de ses petits doigts. eliott est pendu à ses lèvres et la voilà qui revient, plus prédatrice que jamais, comme si les rôles s’étaient inversés.

hm…? dis-moi…

il a l’oeil qui brille eliott, il est prêt à sortir les canines. il se prépare à tout, parce qu’il ne sait pas de quoi fidji est capable. ou plutôt, il sait qu’elle est capable de tout.
et les yeux clignent quand le couperet tombe et le suspens disparaît comme à la fin d’un bon spectacle, comme au sommet du climax.
il prend quelques secondes pour réfléchir, tandis que la belle s’empoisonne de fumée. puis le sourire s'étire et les sourcils se froncent un peu, d’un air déterminé mais sincèrement amusé.

alors eliott attrape délicatement son poignet, puis la tire vers lui. il vient à son tour tirer sur le cône fraîchement préparé. ça lui fait du bien que de sentir la fumée gonfler ses poumons. ça le détend d’un coup, ça libère la frustration, l’envie, le désir, qui petit à petit s’installent bien logés dans son cœur.
mais il ne s’arrête pas là, eliott. il se lève de sa chaise et fait tourner fidji comme on valsait avec sa belle, et vient l'asseoir sur le chaise pour échanger les rôles. et quand elle est là, coincée entre le siège et ses bras qui l’enserrent, les mains bien agrippées aux accoudoirs pour l’empêcher de s’échapper, eliott se penche un peu, jusqu’à son oreille.
et délicatement, dans un souffle rauque, il murmure:

je ne suis pas quelqu’un de bien.

avant de lui mordre le lobe, puis le cou. le prochain contact est doux puisqu’eliott remonte en une multitude de baiser, partout sur sa peau. la mâchoire, la joue, la commissure des lèvres… pour finalement refermer ses lèvres sur les siennes.
le 19 octobre 2098
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ft. fidji
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Jeu 1 Déc - 15:02
Le vent souffle sur les plaines et la vie bat de l'aile
Et c'est moi le corbeau qui t'annonce cette triste nouvelle


Fidji secoue la tête, l’éclat des créoles creuses danse, pour réfuter le compliment avec humeur. Elle sait qu’ici rien n’est parfait, des gonds rouillés de la grande roue aux visages parcheminés de taches lie de vin des siens, les châteaux sont faits de toile bigarrée, la marre ne contient que des canards en plastique et ils ont écorché tout le langage d’un patois chantant, la langue enroulée contre le palais.

Les orbes sarcelle suivent oisivement les miaulements sarcastiques, une acidité moins désagréable que les limonades hors de prix qu’ils vendent l’été, et les lèvres restent scellées pour ne pas relancer le manège. Fidji n’a pas froid, pas plus que hier, le velouté de sa chair engloutie sous la maille trop fine de sapes négociées sur les marchés aux puces. Pour se donner raison, la funambule tire sur le plaid en tricot épais, rouge et jaune, en boule au pied de son perchoir et le passe sur ses épaules, absorbée par le tabac tassé en rouleau régulier.

En vapeur blanches qui colorent la pièce et la jointure des doigts, Fidji traîne un pas léger, le talon bien décollé pour ne pas laisser les lattes grincer, les échardes pincer. Il défait la tige de ses doigts, avec son souffle raide que l’expiration semble détendre comme les élastiques à cheveux déformés, et Fidji cesse les enfantillages, aux aguets, curieuse et farouche. Il a les mains osseuses, les doigts étirées ressemblent à des baguettes de tambour, qui lui rappellent les premières danses, des étreintes adressées en valses. Fidji se laisse faire, sans musique, il lui semble regarder la scène de l’extérieur, elle épie la voltige la plus proche du sol qu’elle connaisse. Est-ce qu’ils produisent l’illusion d’avoir une poignée de notes pour les accompagner ? Il y a la naissance d’une barbe clairsemée qui la chatouille mieux que le souffle chaud, les mots cracra, lorsque les crocs s’enfoncent sur le lobe, y impriment des pluies de frissons en forme de baisers plumes. Est-ce qu’il va la dévorer toute crue ? Le menton de Fidji se soulève, son souffle lourd graissé par le désir, et les reins s’arquent lascivement sur les hanches étroites d’Eliott, avant que le baiser prive la foraine des répliques sales qui se bouscule dans sa jugulaire.

Ses ongles longs remontent le dos en ravines roses, les mèches de la nuque capturées sur lesquelles elle tire, pour détacher les visages, le tenir sous son joug. Fidji s’est toujours imaginer la sexualité comme l’expression ultime de la féminité, la preuve incontestable d’être femme, avant les autres, mieux que les autres. A tout prix, il fallait être la première à saigner, la première à se faire sauter, et encore aujourd’hui, sa silhouette s’articule d’après une chorégraphie qu’elle a appris de la même manière que le jongle, ou le saut de l’ange. Les bras tendus pour former un étau raide sur le cou vierge des saloperies que les autres auraient pu laisser, la noiraude ancre le regard, lèvres entrouvertes et les cuisses remontées jusqu’au bassin du fauve.

Oh Eliott. Si ça c’est mal, c’est que les filles de la ville sont des saintes ni touche. Elle étouffe le rire dans la gorge, les seins qui surpiquent  le col roulé, fière fière fière Fidji de surpasser les petites bourgeoises, à s’en faire un portrait suffoqué d’horreur par de simples allusions. Les paumes se déplacent pour tenir les maxillaires dessinées, coller les fronts, les yeux grands ouverts, et les jambes gainent pour faire levier sur lui, sentir la peau brûlante dont la chaleur vibrante même sous le textile. Je crois bien que c’est peine perdu. Tu seras toujours mon petit chaton de gouttière tout abîmé. Sa voix profonde n’a pas les accents de la condescendance, une tendresse mère, et du bout des doigts elle le contraint à baisser la tête pour plaquer un dernier baiser sur son front. Désintéressée, les gambettes retombent souplement de part et d’autre du siège où elle se hisse grâce aux accoudoirs, l’équilibre précaire des talons enfoncé dans le revêtement moelleux. Fidji niche une main dans la tignasse, les crins fin et doux, qu’elle ébouriffe par espièglerie. Je peux te faire un bol de lait chaud. On peut tremper les biscuits de la vieille Tantine. Ceux avec les pépites de chocolat dedans.

 
Son sourire traîne
Après tout ce qu'elle t'a fait, pourquoi tu repenses encore à elle ? Ne vois-tu pas qu'elle te traite comme un inconnu à qui on demande du feu ? La flamme que tu lui offrais, elle la consume et part aussitôt Et elle te fait respirer la fumée qui s'échappe de sa bouche

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Mar 6 Déc - 21:56


juste son sourire traine
il soutient son regard alors qu’elle s’amuse, qu’elle le provoque. elle a toujours été comme ça et il le sait, c’est sa manière à elle de faire tourner les têtes. il ne peut pas lui en vouloir, il ne peut pas la blâmer, à ce petit jeu là, eliott n’a rien à lui envier. alors puisqu’il faut jouer, eliott jouera. il n’a jamais pu faire autrement.
les soupirs fauves se font de plus en plus grave alors que des bassins qui collent, que les hanches de la belle remontent contre lui. ses mains au félin sont baladeuses et les lèvres aussi. il veut goûter et sentir la moindre parcelle de sa peau blanche, y déposer milles baisers sans jamais lui laisser de répit. la mâchoire, le creux du cou, les clavicules pour ses lèvres fines, et la nuque, le creux du dos et les hanches pour ses doigts fins.

oh non, fidji. il souffle. ça, ce n’est pas mal. les mains remontent le long du flanc, la main jusqu’à la mâchoire pour lui tenir le menton. eliott veut qu’elle le regarde droit dans les yeux. ça t’intéresse tant que ça ? ce que je fais avec les filles de la ville ? et la tête s’approche encore trop des oreilles pour murmurer comme une confidence. je peux te raconter, si tu veux.

avant de se détacher du corps chaud de fidji, du corps contre lequel eliott veut rester, dans la douceur et le réconfort d’une nuit à ses côtés. mais la funambule décide de lui couper l’herbe sous le pied, les mains qui se posent sur son visage pour venir lui siffler des mots biens prétentieux sous un sourire d’ange. eliott fronce les sourcils. l’égo se meurt dans le fond de son coeur et son orgueil d’homme en prend un coup.

non merci.

la réponse du tac au tac, moins sèche qu’il ne l’aurait pensé, mais ça l’arrange bien. parce que malgré les caprices du phalanger, il n’a pas envie de la chasser, pas tout de suite. mais le baiser sur le front, eliott l’a bien mérité.
alors finalement il se redresse, comme dans une fin râté d’un mauvais film d’auteur, comme si ça pouvait en finir là. eliott hésite, il a deux choix. soit il rentre dans son jeu, met son arrogance de côté et lui cède la première bataille (mais certainement pas la guerre); soit il joue au plus mâlin, fin l’indifférence et l'ignore superbement,  (et il sait eliott, à quel point elle peut détester ça).

hé, fidji. avant qu’elle ne lui échappe pour toujours dans les quelques mètres carrés de la cabane en bois, il lui attrape le bras et la tire en la faisant rouler contre le sien, comme un bon danseur (eliott est un bon danseur) pour la ramener vers elle, et lui souffler un dernier secret. j’ai une rumeur qui pourrait t’intéresser… après tout, elle est comme lui, les murmures au grés du vent lui tombent toujours dans l'oreille. bientôt… tu vas pouvoir m’appeler manager.

et il la libère, le clin d’oeil qui part l’air trop malin et les épaules qui se haussent dans la désinvolture qu’on en lui connaît que trop bien. il ne l'a pas encore dit à grand monde, la proposition de celian tout en haut du palais des rois, la demande de s'occuper du casino. c'est comme une page qui se tourne et un nouveau chapitre qui s'ouvre. fidji peut bien être une des premières à le savoir.

mais bon, il faut croire que ça ne t’intéresse pas. il remet sa veste convenablement sur son dos, avant de se diriger vers la porte. il pourrait la laisser là, après toutes ces caresses et ses promesses, après les mots de trop, pour satisfaire son égo. mais eliott n’est pas comme ça, eliott n’est plus comme ça, et savoir fidji seule ce soir (ou avec un.e autre) à boire son bol de lait sur le rebord du trottoir, sans lui, ça ne l’enchante guerre. alors eliott, il veut bien tendre la main, tendre la perche. parce que jouer, c’est tout ce qu’il sait faire. il n’y a pas un piano par ici ? j’aurai bien envie de me dégourdir les doigts, puisque tu n’en veux pas…

l’allusion à ses mains baladeuses se fait sentir dans le regard envoûtant qu’il lui lance.  parce qu’au final, il n’a pas tellement envie de la vexer. juste de l’embrasser et de lui jouer la plus belle des sérénades sous un ciel rempli d’étoiles.
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ft. fidji
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