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(flashback) les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire - ft. jayson
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Eliott Fauvel
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Eliott Fauvel
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Mar 8 Nov - 19:30


les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire
(25 octobre 2090 x la fosse)

jayson, il n’a pas compris. jayson, il le voit dans cette prison de terre, dans cette montagne de poussière. où la sueur et le sang se mélange pour se coller à la peau, pour se coller à l’âme, et ne jamais repartir.
sauf que non.
certainement pas.
plutôt mourir.
plutôt mourir que de se retrouver là, comme une bête de foire, comme une bête tout court. là au milieu des regards et des cris, là juste bon à faire frémir la foule une fois le poing décocher. là tout juste à se faire dévorer.  il redresse le menton, eliott, le mépris qui jubile sur le bout des lèvres.
la fosse, l’arène, c’est une prison.
et eliott ne sera jamais derrière aucun barreau.
jamais, jamais.
promis juré.

t’as pas compris, le vieux.

eliott, il n’aime pas se battre. à choisir, il aimerait ne jamais avoir à utiliser la violence physique sous n’importe quelle forme existante. il préfère laisser ça aux autres, eliott. à ceux qui ont quelque chose à prouver.

j’ai testé qu’une fois. parce que tous les gamins d’ici passe par là. comme un baptême du feu ou comme une première fois. une seule et unique fois. ça m’a suffit pour comprendre à quel point c’est débile, ces combats.

il a la voix un peu rauque, un peu vexé qu’on puisse penser ça de lui. parce qu’eliott, il vient de le démontrer, il est différent. il est plus intelligent. il n’est pas comme ces bêtes écervelées, comme ces chiens à la recherche d’un peu d’adrénaline. eliott, la sienne, il la trouve ailleurs. comme une drogue mille fois plus puissante.
eliott, c’est un intellectuel.
pas une brute épaisse.

et puis le visage se tourne, sceptique. voilà que le vieux part en monologue. il sourit d’un air mauvais, eliott. s’apprête à lui balancer qu’il devient gâteux, s’apprête à se moquer sans écouter. mais il s’arrête juste avant de le regretter. les yeux se plissent et les sourcils se froncent.
il écoute.
en silence.
avant de tourner à nouveau la tête pour fixer à nouveau l’horizon.
et il tire la tronche eliott.

parce qu’il ne sait pas comment accueillir les mots autrement. parce qu’il ne sait pas prendre les compliments. eliott l’insensible, eliott le coeur en pierre. parce que c’est si facile de dire j’t’emmerde” et beaucoup moins de dire ”merci”.
mais ce soir au moins, eliott veut bien faire l’effort de ne rien dire.

ouais…

c’est tout ce qu’il trouve à dire. parce que les mots de jayson font mouche mais eliott refuse de laisser transparaître quoi que ce soit. ce verre au bar avec le chien, c’est déjà énorme, presque trop.
mais eliott, il a les mots de jayson bien gravé dans sa tête. à l’encre noir sur son esprit blanc. eliott, il fait semblant ce soir, mais il sait que demain il y réfléchira. et s’il n’a aucune réponse à lui donner présentement, qu’en sera-t-il dans dix ans ?

le silence est un peu pensant mais la conversation reprend son cours. jayson semble surpris de la question, compte mentalement les années passées. eliott se demande si c’est comme ça pour les adultes. s’il y a un moment où on cesse de compter.

je me compare pas, t’inquiète pas. je sais que je suis meilleur que toi.

le sourire mauvais revient, le ton sérieux et l’air lourd est à nouveau troqué pour des remarques pénibles. il préfère ça que les sentiments qui s’étalent. eliott le roi du sarcasme.

il ne se comparait vraiment pas, le chat. ou en tout cas, le parallèle n’est pas fait entre lui et jayson. non, eliott il compte aussi, silencieusement et discrètement. quarante-deux ans et lui vingt-ans. la différence est facile à trouver. vingt-deux années à peine.
il a la gorge qui se serre.
parce que c’est l’âge de sa mère.
ah, c’est amer au fond de la gorge. et ce n’est certainement pas la bière.
faux père.

il se dégage de la main qui s’abat sur son épaule. eliott n’aime pas le contact et n’est pas encore prêt à se faire apprivoiser. pas maintenant, pas comme ça et pas ici. c’est trop tôt, c’est trop brusque.

et les mots de jayson l'énervent. si eliott a fermé sa gueule pour l’écouter, par respect parce qu’il ne l’a pas interrompu quand lui parlait, il ne tient plus. il a le visage mauvais et la mâchoire crispée. parce que tout le dérange dans les mots du bullmastif.

pourquoi tu m’parles comme si t’allais mourir demain ? ça sort d’un coup sec. les compliments c’est bien gentil, mais fais pas le mec qui as tout compris. t’as rien compris. “tu l’as dit toi même, on a pas la même vie. alors TOI, pourquoi tu t’compares, hein ?

putain réveille toi jayson.
t’es là pour quelque chose, non ?
alors parle pas comme si t’avais abandonné. parle pas comme si tout était déjà décidé.
parce que ça l’énerve, eliott, ça le fout en rage de te voir jouer les grands sages. parce qu’il y a de la tristesse dans tes yeux. une résolution dans ta voix.
allez là.
te laisse pas crever comme ça.
donne du travail au karma.

t’as quarante piges, t’as même pas fait la moitié de ta vie, abruti.

ça se décolle du comptoir d’un air rageur, parce qu’eliott, s’il déteste les forts, il déteste aussi les faibles. eliott, il s’en sortira toujours. il l’a promis dans le reflet du miroir à quatre heures du matin, un soir de pleine lune. pour eliott, y’a rien de pire que d’abandonner, que de sortir des conseils qu’on est pas foutu d’appliquer à soit-même. il n’y a rien de pire que ceux qui jouent les darons mais qui foirent leur vie.
alors ouais, jayson, probablement que tu devrais apprendre de moi.
et puis ça le fout d’autant plus en colère pour sa mère. la ménagère devant son écran, la vie déjà éteinte, gâchée, à quarante ans. l’espoir mort de brise-coeur dans ses prunelles vide. l’appartement sale qu’il doit ranger à chaque fois qu’il vient. les mots doux et violents.
alors nan.
pas toi non plus.
fais pas la même putain d’erreur qu’elle avec moi.
parce que si t’échoue pour ashe, jayson, eliott il sera là pour te refaire le portrait.
eliott ne sait pas se battre, mais là, il vient de se jurer.
il ne va pas te rater.

hé !!

qu’il s’écrit alors que le chien part en courant. il voudrait crier que c’est de la triche, mais eliott est le premier à tricher alors il ne peut rien dire. pas le temps de réagir et pas le temps de se plaindre.
alors il se lance à ses trousses, court de toutes ses forces. eliott pas tellement sportif, le souffle déjà détruit par la nicotine. il ne parvient pas à rattraper jayson qui est le premier à sortir des souterrains.
la fraîcheur de la nuit le frappe de plein fouet alors qu’il rejoint jayson en courant. à la fin de sa course, les mains viennent se placer sur ses cuisses pour reprendre son souffle. l’air chaud qui s’échappe de ses lèvres en une buée qui s’évapore dans la nuit.

t’as triché !

il a fini par le dire quand même, en bougonnant.
le ton est plus doux, comme un moment de complicité partagé.
mais eliott, il reste mauvais perdant.
et maintenant, il a sacrément la dalle.

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Eliott Fauvel
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Jayson Wymer
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Jayson Wymer
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Ven 11 Nov - 16:20
Dans cette pénombre, cette obscurité, la seule lueur, est celle de la cigarette qui se consomme au bout de ses lèvres.

Il ne comprend pas, soupire Eliott, il ne comprend jamais rien, s’exaspère Agnès. Elle tapote son épaule, le visage éclairé d’un rictus condescendant, le mépris suinte, dégouline sur ses épaules, un peu d’essence, avant l’étincelle. Le feu destructeur, l’annihilation, l’extinction. La résurrection, la reconstruction des chairs, les blessures qui restent, la crainte que tout recommence.

Depuis sa naissance, son existence est dévoué à la purge de ses crimes et de ceux qu’il n’a pas commis.

La remarque assassine, Jayson la reçoit sans frémir.

La soumission apparente suscite toujours le mépris mais Eliott, en cet instant, perce l’écorce, l’œuf du phénix. A l’intérieur, un feu plus grand encore se consume. Une endurance qu’aucun brasier n’a su éteindre : chaque mort le ressuscite. Il ne se sent pas plus fort qu’avant, pas plus faible non plus, non. Il continue à subsister, lui et ce qu’il lui reste de fierté.

Son cœur encore capable d’aimer.  

_ Je ne connais pas encore ta biographie par cœur , glisse-t-il, une esquisse de sourire sur ses lèvres, Mais je ferai de mon mieux pour la retenir.

Empereur, Eliott s’imagine supérieur. Son ton assassin, se fait plus sec encore : les coups, Eliott les donne sans hésiter, les syllabes s’assènent. Quelques secondes, Jayson se fige, s’immobilise, c’est comme si Eliott l’avait saisi par le collet, plaqué contre le mur.

Son corps s’est tendu, sa tête s’est vidée : il n’entend qu’un battement lourd, profond, retentir dans son être. La vie s’ébranle, à chaque mouvement, reflux de sang, ravivent ses veines, la chaleur monte dans ses viscères, des émotions infernales.

L’enfer, où se trouve-t-il ? L’enfer, c’est les autres, non, l’enfer, c’est qu’ils recueillent au fond de chacun d’eux. Et que fait Cerbère ? Le chien dans ses veines, au son de la voix qui s’hausse, glisse sa queue entre ses jambes, gémit dans sa cage thoracique.

Les mots d’Eliott font mal, et sont si vrais, ils l’écorchent, Jayson ne retient pas la grimace qui tord ses lèvres. Il ne devrait pas courber l’échine, il a crainte qu’Eliott ne le supporte pas, alors il contracte les muscles de sa nuque, de ses épaules, il se redresse et endure.

Sysiphe repose ses mains sur le rocher, reprend son ascension. Inlassablement.

Sa cage thoracique s’écrase, ses côtes se serrent, tout ça, ça repart au fond de son être. Ses yeux sont vifs, aux aguets, il fixe simplement Eliott, attend le prochain coup à venir. Sans esquiver, sans fuir, sans baisser les yeux, bien qu’il en crève d’envie.

Car derrière tout ça, il sent quelque chose, une corde, à laquelle il s’accroche. Un espoir qu’il n’est pas prêt de lâcher.

Même si ça lui met les mains en sang et le cœur en vrac.

_ Tu as raison. Désolé, Eliott.

Derrière toute cette violence, cette souffrance, une émotion bien différente s’esquisse. Il n’y a pas la négligence, il n’y a pas le mépris. Pas le désir de l’écraser, de l’enfoncer dans ses ténèbres. C’est un coup de pied au derrière. Qu’il avance, lui aussi, qu’il avance, qu’il sorte de ce mouroir. Cerbère, c’est lui, c’est à lui de montrer les crocs. De se dresser entre le passé et l’avenir, de renvoyer les engeances au fond des entrailles dont elles émergent.
Agnès, elle n’est plus dans sa vie, Agnès, elle est partie.

Et les marques sur son corps doivent lui servir de leçon : c’est fini.

La vie est devant lui.

_ T’inquiète pas. Je compte pas mourir de sitôt. J’attends de voir ton empire. Et moi, je t’accueillerai dans mon royaume.

Ces mots, d’où viennent-il ?

De cet œuf qu’Eliott a brisé . De toute cette souffrance, qui l’a épuisé, qui l’a balayé, elle a fait le vide. Et dans cette immensité, tout semble bien plus clair. Cet objectif qu’il s’est fixé. Cette corde qu’il n’a jamais lâchée. Ce rocher qu’il continue de pousser.

Dans toute cette colère, dans toute cette haine, Jayson l’a vu.

L’enfant.

Eliott. Eliott s’inquiète pour lui. Eliott tient à lui.

Ce n’est pas à un enfant d’assumer le poids, la responsabilité, que les adultes ont à assumer. Cette fois, il n’y a pas d’excuse : Jayson se redresse, il ne flanche pas, sous son regard. Qu’Eliott le charge, s’il le désire. Jayson est prêt à assumer.

Il a foiré. Il a merdé, encore une fois. Et alors ? Il avance. Il avance, peut-être en rampant, à 4 pattes, à reculons, mais il avance. Jusqu’à s’élancer.

La liberté. Celle de courir comme un dératé, de s’arracher à cette fosse, tout ça parce qu’il la désiré. L’air frais le galvanise et d’un regard, il voit qu’il a dépassé de loin, son protégé.
Il ne ralentit qu’après quelques pas, pas de suite, il sait que le gamin va se vexer sinon. Son visage buriné, s’éclaire d’un franc sourire.

_ Semblerait que je reste meilleur à la course que toi.

Il désigne une enseigne clignotante, un peu plus loin.

_ C’est là-bas. Tu nous prends les burger ? Je vais juste prendre un truc à côté.

Jayson récupère son portefeuille, il extirpe deux billets et les confie à Eliott.

_ Prends ce que tu veux. Et garde la monnaie. Je te retrouve là-bas.

Il lui fait confiance. Et si Eliott décide de s’enfuir avec son fric, tant pis. L’homme sourit au jeune homme et va dans une petite épicerie avoisinante. Il erre, entre les rayons. Il prend quelques trucs. Deux Catder surprise, une boîte de muffins. Il achète un fourrage à la crème, de la pâte d’amande, deux bougies, quelques bricoles. Il paye le tout au comptoir et s’y arrête quelques minutes.

Jayson récupère son canif, avec une précision chirurgicale, il creuse les muffins. Les emplit de crème à la vanille. La pâte d’amande, rose, verte et jaune, il la découpe soigneusement en feuilles qu’il réunit, rassemble. Une véritable composition florale, sur laquelle il pose les deux bougies, un 2, un 0.

Il va pour sortir, lorsque son regard s’arrête sur les cartes. Il en choisit une, le visage éclairé d’un sourire amusé. Couleurs criantes, elle fait même de la musique lorsqu’il l’ouvre, super, Eliott va la lui balancer à la gueule. Un ricanement rauque franchit ses lèvres et finalement, il laisse quelques piécettes supplémentaires avant de se mettre en route en direction du camion.

Sans même savoir si Eliott l’y attendra.

Mais l’espoir reste la seule lueur qui jamais, ne s’éteindra. Même dans la plus profonde des pénombres.


Jayson Wymer
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Eliott Fauvel
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(25 octobre 2090 x la fosse)

un grognement comme seule réponse. évidemment qu’il a raison. il a toujours raison. eliott, il a tout compris, mieux que vous tous réunis. eliott, il porte le bon regard sur la vie et rien ne le fera changer d’avis.  alors il n’a pas besoin d’entendre des choses aussi évidentes. tant mieux si jayson a compris, s’il ne se laissera pas crever comme un clebs sur le gravier. il n’a plus le droit, il n’a pas le droit. eliott il en a marre des adultes qui jouent sans connaître les règles, persuader d’avoir raison alors qu’ils ne comprennent pas les enjeux.

au bout de la course, à bout de souffle, il grogne encore mais se tait. eliott il n’est bon qu’à courir après les rêves et les chimères. le physique pas tellement endurant, le corps pas si fort pour un homme. eliott il a tout dans la tête et pas grand chose dans les bras. mais ça lui va.
jayson pointe du doigts la fameuse enseigne des burgers dont la lumière se reflète en scintillant sur le sol de brise-cœur. entre la bière, la conversation houleuse et la course, le chat à faim. jayson a intérêt à avoir dit la vérité sur ce fameux foodtruck. si le burger est dégueulasse, il lui crachera à la figure.

le sourcil s’arque tandis que jayson sort de son porte-monnaie deux billets de lenss et les tend à eliott. eliott, il n’a pas la tête de l’emploi. eliott, il est réputé pour les coups bas. et voilà que le vieux chien lui donne 20 lenss comme ça ? il faut être fou, naïf, ou stupide pour faire confiance au chat.
alors il arrache les billets des mains en haussant les épaules.

ouais ouais.

on verra ça. mais que jayson ne soit pas surpris si à son retour, il n’y ait ni trace du félin ni trace de ses sous.
et le chien disparaît dans la nuit de lunapolis, laissant eliott seul, comme d’habitude. le chat fixe les billets dans sa main, le froid qui commence à attaquer ses doigts. il replie son emprise sur les lenss qui se plissent dans sa main. vingt ans… c’est pas tous les jours qu’on fête un tel anniversaire.
alors eliott hésite. fixe le camion qui clignote, fixe la rue où jayson à disparu.
puis soupire.

deux burgers s’vous plaît. ceux avec les champignons là… et… deux frites et deux bières.

il troque les billets contre sa commande, attend sur le côté, les mains dans les poches à fixer le sol, que le cuisinier s’active et lui tende finalement le sac en carton, avec à l’intérieur le trésor bien chaud. eliott ne dit ni merci, ni au revoir, récupère simplement le sac et vient s'asseoir sur le bitume, sur le rebord du trottoir, non loin de là.

il lève un peu, la tête, eliott. brise-coeur est un des rares quartiers de la capitale épargné par les immeubles immenses qui viennent gratter le ciel. c’est mieux pour regarder les astres. c’est un peu tout ce qu’il reste à faire.
et dans le froid de l’automne, jayson finit par revenir. eliott ne sait pas ce qu’il est allé faire et s’en fou. machinalement, le gamin murmure et tend le bras.

tiens. reprend ça.

le poing s’ouvre pour libérer les quelques pièces de monnaies dans la paume de jayson, l’air de dire: reprend ta thune, je ne veux pas de ta pitié.
et pourtant, eliott, il est resté.
alors on déballe les burger du sac, on tend la canette de bière à son camarade du soir, et on décapsule le tout dans la nuit noire.

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Jayson Wymer
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Mer 16 Nov - 8:06
Il a bien fait de ne pas se retourner.

Car Eliott est là. Il n’a pas disparu. Il n’a pas retrouvé l’obscurité. Il l’attend, assis sur le trottoir, la commande entre les jambes. Il y a une étrange dissonance. Le gamin tout juste arraché des ombres, éclairé par la lumière faiblarde d’un lampadaire. Dans cette jeunesse aux ailes coupées, ses yeux emplis d’une rage envers un monde qu’il a à peine eu le temps d’effleurer, mais qui l’a déjà marqué. Icare se mêle à l’étoile du matin, à celle d’une âme prête à s’élever – ou à chuter au plus bas point.

Jayson a peur pour lui, mais chacun est maître de son destin.

Que faire, pour l’aider ? Cette question ne quitte jamais son esprit, les réponses guident ses actions. Elles ne conviennent jamais à Eliott, tout simplement car le gosse ne veut pas d’aide, de personne. Mais Jayson n’arrive pas à lui tourner le dos, à l’abandonner ou le laisser. Et Eliott continue à venir le retrouver. Alors peut-être, peut-être, qu’il ne commet pas tant d’erreurs que ça.

Un sourire éclaire le visage de Jayson et, arrivant à hauteur d’Eliott, il plie ses grandes guiboles, repose son séant sur le sol. Ses jambes s’étirent, il lève une main pour la glisser le long de sa nuque, il pose le sac près de lui, ses genoux sur ses cuisses. Ses yeux s’élèvent, quelques secondes, vers le ciel sombre ponctué d’étoiles. Quelles histoires, tissent-elles en les observant depuis leur perchoir ?

Il tend la main sans vraiment réfléchir, dévoilant sa paume marquée de cicatrices. La monnaie retombe, il referme songeusement le poing, les fourre dans sa poche. Ca sera pratique pour la machine à café – ah merde, c’est vrai qu’il a démissionné.

Il récupère la canette, l’ouvre d’un geste, en boit une gorgée, avant de se rappeler qu’il veut arrêter. Il ne prend même plus de plaisir à se saouler, c’est se noyer pour ne plus avoir à penser. Heureusement, le burger vient changer le goût sur ses papilles. La chair du pain se fend entre ses lèvres. Les champignons sont juteux, gorgés de jus, leur parfum boisé imprègne la viande tendre, le croustillant du bacon. La viande elle-même renferme un parfum légèrement musqué et relevé, mis en exergue par la sauce au poivre qui taquine ses narines.

Il a envie d’éternuer, se retient d’un reniflement, une poignée de frites maison adoucit ses papilles. Leur chair est ramollie par la graisse de la viande, l’extérieur, croustillant sur ses aspérités. Ce coin ne paye pas de mine, mais il s’agit des meilleurs burgers qu’il ait mangés.

A la fin de son repas, il s’essuie les mains, récupère la canette pour hydrater quelque peu son gosier.

_ T’as encore faim ?

Tournant le dos à Eliott, il fouille dans son sac. Il récupère les deux cupcakes improvisés, dépose, à leur sommet, les bougies, le 2, le 0. Les inverse par jeu – c’est con mais ça le fait sourire, c’est typiquement le genre de blagues qu’il ferait à Ashe. Il les allume avec son briquet, les range dans sa poche.

_ Joyeux anniversaire ~ !

Fredonne Jayson. Se tournant vers Eliott, il tient fièrement les deux gâteaux entre les mains dans un sourire malicieux.

_ Je t’ai pris 2-3 trucs pour l’occasion. J’ai bien peur que rien te plaise, mais bon, j’ai fait ce que j’ai pu avec ce qu’il y avait.

Il attend patiemment qu’Eliott souffle sur les bougies, tout sourire.

_ Fais un vœu, glisse-t-il, si le jeune homme réussit à éteindre les flammes d’un coup. Il récupère le sac plastique et le confie ensuite à Eliott. Bien sûr, il n’a pas eu le temps d’emballer ses quelques cadeaux, y’a pas grand-chose, cette épicerie dépanne.

Un bouquin, « L’Attrapeur d’Etoiles », conte l’histoire d’un jeune homme se réveillant sans souvenirs au milieu d’un bois. Le roman initiatique décrit ses explorations, dans les méandres d’un monde obscur et merveilleux. Deux Catders, avec les surprises à l’intérieur. Une carte cadeau dans un magasin d’électronique. Un carnet, un joli stylo. Un magazine de photos, de quoi faire rêver, voyager. Le dernier magazine donne plusieurs exemples de courriers officiels, allant de la lettre de motivation à comment rédiger son CV, ça et d’autres bricoles juridiques ou administratives. A l’intérieur, de nombreux conseils, allant jusqu’à renseigner sur les intérêts des comptes bancaires afin de faciliter les placements. Car si Eliott veut se faire une place dans ce monde, autant qu’il ait quelques astuces pratiques, non ? Et enfin, une petite carte aux couleurs criardes. « Joyeux anniversaire ! 20 ans, ça se fête ! » Est-il écrit sur la couverture, un slogan qui se scande dès qu’Eliott ouvre la carte. Un billet de 50 lenss s’en échappe. A l’intérieur, un gribouillis censé représenter un chien, avec quelques mots d’écrits – Bon anniversaire, Eliott. 20 ans, le début de ton règne ! -.

Jayson récupère une cigarette, en propose une à Eliott, allume la sienne et souffle une petite bouffée de fumée. Lumière au bout des lèvres, cendres à terre.


Jayson Wymer
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Dim 20 Nov - 15:10


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pourquoi est-ce qu’il est resté ? eliott ne sait pas vraiment. ça ne lui ressemble pas. à l’origine, il voulait juste se faire offrir une bière, peut-être même un repas, et repartir avec le porte-monnaie du chien. au final, si ses deux premiers objectifs se sont bien passés, l’argent que jayson lui a donné, eliott lui a rendu.
pourquoi ?
eliott il n’a jamais pitié. eliott il n’a pas de compassion. pas d’affection. pas de sympathie. eliott, si tu lui donnes bien gentiment la main, alors il bouffera le bras. eliott, il est indifférent aux remords, à la culpabilité et au sens du devoir.
à moins que tout ça ne soit qu’une vaste blague ?
ou bien que l’on a pas tous les jours vingt ans.

dans tous les cas, le voilà assis sur le trottoir à dévorer les mains grasses un burger beaucoup trop bon pour ce qu’il n’est vraiment. les frites sont grignotées une à une et on s’arrose de bière pour faire passer le tout dans la gorge sèche.

nan.

il secoue la tête à la question. non, il n’a plus faim. parce qu’il n’a plus envie de manger, plus envie de manger avec lui, pas envie qu’il ne lui repaye un truc. eliott, il n’aime pas avoir des dettes. il n’aime pas avoir la sympathie gratuite des autres alors qu’il le sait: il ne la mérite pas.
mais jayson ne semble pas l’entendre de cette oreille là, puisque le voilà qui se retourne, dévoilant dans sa paume deux cupcakes et des bougies. eliott affiche un regard un peu interdit. il ne s’y attendait pas. et eliott n’aime pas les surprises. parce que c’est plus facile à gérer quand il n’y a aucun sentiment à donner.

alors ses mains s'enfoncent dans les poches de son sweat, la tête se tourne en une moue contrariée.

peuh, c’était pas la peine.

le regard qui fuit parce que ça  blesserai trop son égo que jayson puisse voir qu’au fond, il est touché.
le regard se tourne enfin, alors que jayson annonce qu’il lui a offert quelque chose. les sourcils ne sont plus si froncés, la bouche plus si tordue.
pour la première fois peut-être, le visage d’eliott est éclairé. le visage d’eliott ne porte plus de masque. le visage d’eliott laisse transparaître ses véritables émotions.
pas lentement, fugacement.

j’aime pas les desserts… qu’il grommèle, pour la forme. mais le chocolat, ça va.

alors il mangera. il souffle sur la bougie, fronçant les sourcils devant l’ordre inversé, mais en ne disant rien. au fond, la moindre remarque sarcastique gâcherait le moment.
il ferme les yeux.
souffle.
et fait un vœu.

le cupcake est dévoré, puis dans ses mains défilent ensuite les nombreux petits cadeaux que jayson lui tend. eliott baisse la tête, les observe et les touches un à un. il y en a quelques uns qui lui font sincèrement plaisir et qui remuent en lui quelques émotions étranges. le livre déjà. eliott aime lire, eliott aime l’art. ce n’est pas parce qu’on est un gamin crasseux de brise-coeur qu’on a pas le droit de s’évader entre les lignes. les catders surprises, parce qu’il aime le chocolat. un carnet et un joli stylo parce qu’il aime écrire. et la carte.
est-ce qu’il a déjà eu autant de cadeau lors de ses anniversaire ?

c’était pas la peine d’acheter tout ça…

il grommelle dans sa barbe, la tête toujours un peu baissée. c'est plus facile de ne rien prétendre.
le temps s’écoule sur le fil, bien qu’il semble s’être arrêté. eliott récupère le sachet pour tout rangé doucement, un par un. comme si, même à ses yeux, tous ces présents étaient précieux.

et puis il finit par se lever.
parce qu’il est l’heure de rentrer.

il s’avance de quelques pas, le dos tourné, avant de murmurer:

merci…

c’est presque inaudible, il ne l’a même pas regardé, mais c’est tout ce qu’il est capable de lui dire.

il avance encore.
s’arrête.
les poings se serrent.
et finalement, eliott se retourne.
pointe du doigts jayson et s’exclame:

je vais réaliser mon rêve, tu vas voir. je vais le construire mon empire et je compte bien réussir… alors… toi, t’as pas intérêt à lâcher ton rêve non plus, espèce de lâche ! sinon, c’est moi qui viendrait t’en mettre une.

il a le regard farouche et les yeux qui brillent de colère.
jayson n’a pas intérêt à échouer.

alors eliott fait volte-face.
puis disparaît dans la nuit noire.

@nébuleuse
Eliott Fauvel
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Jayson Wymer
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Mar 13 Déc - 20:02
L’expression si fugace, Jayson l’a saisie au vol.

Cette surprise, ce regard qui se détourne, l’oiseau est farouche. Eliott grommelle, ferme les yeux, la tête baissée, Jayson détourne pudiquement les prunelles. Il fait mine de s’intéresser au camion, aux néons qui clignotent, sa main se porte à ses lèvres, mimant un tirage de cigarette. Par réflexe, il retient son souffle, l’expire entre ses lèvres, patiente, ses bras se reposent sur ses genoux, le trottoir lui fait mal aux fesses, il se réhausse légèrement.

A la remarque d’Eliott, Jayson lui adresse une œillade et hausse les épaules.

_ Tu vaux la peine, corrige-t-il. Réfugié dans sa capuche, Eliott prétend probablement ne rien entendre, et Jayson prétend ne rien dire Un ange passe et Jayson effleure ses ailes. Du bout de l’index. Il sent le frisson de ses plumes sous ses doigts, aperçoit son sourire, son éclat. Ses yeux sombres s’élèvent vers le ciel, dévisagent le lampadaire. Sa lumière lui semble plus chaleureuse.

Un mouvement, Eliott s’est levé. De quelques pas, il s’est éloigné.

Assis sur le rebord, Jayson attend. Docilement. Patiemment. Il sait qu’il doit rester là – qu’il sera toujours là, quelque part.

Merci.

Ces deux syllabes. Ses yeux s’écarquillent. Son corps s’est figé, la tête levée. Son cœur rate, un battement, peut-être un deuxième, avant que Jayson n’emplisse ses poumons d’air. L’air est froid. Pur. Vivifiant. Chassant les relents de fumée, de cette cigarette qu’il a laissée tomber.

Un miracle.

Eliott fait volte-face et il n’aurait pas été surpris qu’il vienne récupérer ce qu’il vient de lui donner. Par un crachat, une insulte, un doigt d’honneur, un acte empli d’impudence, une énième tentative de le repousser. Le mettre à terre, pour se protéger.

Mais non. Pas cette fois.

Les yeux brillants de colère, s’unissent aux prunelles d’un brun fatigué. Ravivent, au fond de ses pupilles, une lueur innocente et enfantine. Une force, qu’aucune violence n’a su soumettre. Un espoir, ardent, celui d’une vie meilleure, du bonheur.

D’ailleurs, les traits tirés se dérident. La lassitude s’écarte. Elle dévoile un cœur vaillant. Un sourire, amusé, qui étire ses lèvres. D’une confiance nouvelle, et pourtant, elle n’est pas si étrangère. Cette force qui, toujours, le conduit à revenir sur ses pas, à reculer pour mieux sauter. Son existence, il l’a passée ventre à terre, la gueule dans la poussière

Mais il n’a jamais abandonné. Il contracte ses muscles, il se lève à son tour, alors qu’Eliott s’éloigne.

_ Ne t’inquiète pas, Eliott. Je ne lâcherai plus rien.

Assure-t-il. Une promesse. Pour lui, pour soi-même, pour Ashe. Pour leurs rêves.

Icarus s’est envolé.
Jayson Wymer
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