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(flashback) les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire - ft. jayson



 
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(flashback) les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire - ft. jayson
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Eliott Fauvel
vrai bonhomme & gros cerveau
Eliott Fauvel
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Mar 25 Oct - 20:14


les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire
(25 octobre 2090 x la fosse)

c’est comment, la vie, quand on a vingt ans ?
la capuche sur la tête, les mains dans les poches et les baskets qui traînent sur le goudron, eliott ne sait pas tellement.
il s’est pourtant souvent posé la question. à seize ans, à dix-huit ans, et à vingt ans.
et pourtant, la réponse, en quatre ans, n’a pas changé:
c’est toujours de la merde.

alors il bougonne dans l’hiver, eliott. il peste dans le brouillard.
mais au fond, au fond, la vie, ce n’est pas si mal.
ce n’est plus si mal.

combien de temps est-ce qu’il n’est pas retourné ici ? dans la fosse ? il y a deux ans, tout au plus. et pourtant, l’endroit n’a pas changé. ça sent toujours l’alcool et le sang, la misère et la colère.
eliott, il déteste cet endroit.
eliott, il déteste sa vie.
mais eliott, il finit toujours par revenir.

ça lui semble lointain, l’époque où il se cherchait une place, entre le brouillard et l’asphalte. qu’il se bagarraient avec les grands du quartier, dans l’espoir de prouver quelque chose au monde. au début, des coups, il s’en prenait, eliott. et puis petit à petit, il avait comprit qu’il ne serait jamais capable gagner par un crochet ou par une droite, mais qu’avec un peu de ruse, c’était possible. alors il y a fait sa vie, eliott, entre les provocations, les insultes et les coups.
et puis, il a fait comme tout le monde: il a cherché à se faire des thunes. parce que l’école, ça l’a toujours emmerdé, ennuyé, et qu’au fond, même en silence, ça lui serrait le cœur de voir sa mère galérer.
alors on traîne aux mauvais endroit, et on fait des choix. drogue, alcool, trafic, livreur, passeur… une fois qu’on commence à dire oui, on a du mal à s'arrêter.

jusqu’à ce que lui, ce putain d’infirmer, cet idiot de clebs, le tanne de cesser. et elliott, la langue tirée et le doigts levés, il l’avait bien envoyé chier. mais voilà, les paroles étaient restées gravées dans l’esprit, et à chaque fois qu’il avait recommencé, c’était le visage de jayson qu’il voyait.
si t’arrête, j’arrête.
sauf qu’eliott, il avait besoin d’une raison. et jayson, s’en était pas une suffisante. faire plaisir à un vieux type tout droit sorti de nulle part, bon qu’à lui faire la morale (et panser ses blessures), s’en était pas une assez bonne, de raison.

et pourtant, pourtant.
eliott avait fini par écouter, les mêmes conseils revenus en boucles et en boucles quand ils les avaient rencontrés.
eux deux.
alysse et celian.
alors oui, peut-être que la vie, c’était pas si pourri finalement ?

sauf qu’aujourd’hui, eliott a vingt ans.
et ce soir, il n'est pas avec eux.
il ne leur a même pas dit, que c'était son anniversaire.
mais il sera là, dans deux jours, pour alysse.
mais dans deux jours, c'est dans trop longtemps déjà.
et aujourd’hui, eliott est revenu.

il a passé la soirée à regarder des combats dans la fosse, à tâter le terrain. il a toujours voulu y miser, et maintenant qu’il a un peu de thune de côté, il goûte à l’ivresse du jeu. sauf qu’eliott, il a comprit qu’il faut observer, connaître, pour maximiser ses chances de gagner. alors au début, il mise très peu, mais il note tout. les combattants, les cotes, les rabatteurs. il veut comprendre le système, comprendre comme ça marche, pour éviter de se faire avoir.

mais l’odeur et l’ambiance commence à lui peser, alors eliott, il a besoin de sortir prendre l’air. alors le voilà posé à l’entrée de la fosse, sur les escaliers qui descendent vers le sous-sol, vers l’endroit maudit.
sauf que maintenant, c’est lui, le grand du quartier. alors il check quelques têtes connus, dévisage d’autres avec qui il s’est battu, observe avec une pointe de mélancolie, parfois, les gamins qui lui font penser à lui.
et puis, son regard se pose sur une silhouette massif.
une silhouette qu’il connaît bien.
lui.

qu’est-ce que tu fous là, le vieux ? j’croyais que c’était plus un endroit pour toi, ici.

il a le ton farouche, eliott. il crache ses mots comme un chat sur la défensive. c’est son instinct qui le guide.
le vieux, c’est comme ça qu’il l’a toujours appelé, depuis qu’ils se sont rencontrés. depuis la toute première fois qu’il a soigné ses plaies.

ça donne des conseils mais ça les tient pas soi-même, hein ?

eliott il s’allume une clope, et toise d’un regard provocateur son interlocuteur.
parce qu’il avait dit qu’il arrêtait, jayson.
alors qu’est-ce qu’il fout là ?

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Eliott Fauvel
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Jayson Wymer
Maison des Roses et de l'Ombre
Jayson Wymer
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Mer 26 Oct - 18:02
_ Qu’est-ce que tu fais ici ?

Elle est en face de lui. Derrière son grand bureau, d’un bois plus précieux d’un de ses propres reins, elle sourit, les jambes élégamment croisées.

Cette question n’en est pas une – c’est une première attaque.

Jayson emplit ses poumons d’air. Il ancre ses pieds dans le sol. Il doit rester sur ses positions. Ses muscles se contractent, ses sourcils se froncent, il ne baisse pas les yeux, il ne doit pas baisser les yeux.

_ Je devais récupérer Ashe à l’école. Il n’y était pas. Où est-ce qu’il est ?

_ En quoi est-ce que cela te concerne ?

La réplique est vive, assassine, son cœur défaille. Pris par surprise, Jayson cligne des paupières – accroche toi. Tiens toi.

// Je n’aime pas discuter avec elle.
Pourquoi ? Demande le psychologue.  
J’ai peur. C’est un combat. Constant. Je dois toujours être sur mes gardes.
Oh, je vois. Qu’est-ce qui vous fait peur ?
Sa colère. Qu’elle s’énerve.
Ca arrivera. C’est évident.
Jayson baisse les yeux.
Avez-vous déjà joué au tir à la corde ?
Hein ? Bien sûr.
Alors voyez ça comme un jeu. Quand vous jouez avec elle, qu’est-ce que vous faîtes ?
Je lâche la corde. De suite. J’ai peur de lui résister.
Qu’est-ce qu’il pourrait se passer ?
Elle pourrait me faire du mal.
Du mal ?  
Jayson se contente d’un signe de tête. Ses yeux se dévient.
C’est normal d’avoir peur Jayson. Mais qu’est-ce qui vous fait le plus mal ? Elle, ou les conséquences de vos propres actes ?
Hein ?
Elle, ou ce qu’elle vous pousse à faire ? En lâchant la corde, vous refusez de résister. Vous refusez de vous battre, pour vous mais aussi, pour ce qui compte pour vous. Qu’est-ce qui pourrait vous donner la force de lutter ?
Je… Je ne sais pas…
Je vais vous donner un exemple. Cela fait 3 fois que vous allez chercher Ashe pour votre week-end, 3 fois où sa mère ne l’a pas mis à l’école. 3 fois où Ashe ne vous a pas vu, en plus des semaines qui vous séparent. Vous avez posé des mains courantes, la situation n’avance pas. Qu’est-ce que vous allez faire ? Vous allez continuer à lâcher cette corde ? Ou vous accrocher ? Ce n’est pas seulement de vous dont on parle. C’est de votre fils. C’est de la valeur qu’il a pour vous. Que va croire Ashe, s’il pense que vous n’êtes pas venu une seule fois le chercher ? Que vous n’avez pas essayé ? //


Jayson raffermit sa prise. Il ne doit pas abandonner. Il ne doit pas fléchir. Il se l’interdit.

_ Il devait être avec moi ce week-end.  

_ Et de quel droit ?  

Elle n’hésite même pas. La corde, elle la tient d’une seule main. De l’autre, elle se recoiffe. Sous ses langoureuses paupières, la vipère sourit, se moque, le provoque. Elle sait qu’il va lâcher – il l’a toujours fait. Ses piques, se plantent dans sa chair.

_ Je suis son père !

La voix de Jayson a tremblé sur ces mots. Son armure se fend, lorsqu’elle se lève, qu’elle éclate de rire. Elle repose ses deux mains sur son bureau, le fixe droit dans les yeux, le visage éclairé d’un rictus haineux et carnassier.

_ Tu n’es que son géniteur, articule-t-elle, soigneusement, avec une précision chirurgicale, chaque syllabe cisaille son âme, Qu’une pauvre merde, noyée d’alcool. Tu crois que je veux confier mon fils à un tel déchet ? Tu nous fais honte.

Jayson accuse le coup. Ses mâchoires se serrent, son esprit s’affole. Que répondre ? Elle a plongé le doigt dans une plaie béante, le sang coule, la culpabilité suinte, une souffrance sournoise. Elle l’affaiblit, de l’intérieur, le poison glacé s’insère dans ses viscères. Les doutes, la peur, la gêne, tout ça, ça lui monte à la gorge, les larmes montent à ses yeux.

_ Qu’est-ce que tu veux de plus, Jayson ?

Murmure-t-elle. Sa voix doucereuse s’arme d’une menace sulfureuse, d’une haine embrasée qui enflamme ses prunelles, elle referme son emprise sur son cœur, elle tire de toutes ses forces.

_ Tu n’as pas ta place ici, tu n’es pas même un père, tu n’as pas les épaules pour ça… Il ne veut pas te voir et je ne supporterai pas de te voir souiller mon bureau. Te rappelles-tu de ce que tu es ? Un clébard. Un ivrogne. Un lâche, qui a passé toute ta vie la queue entre les jambes jusqu’au jour où je t’ai ordonné de la dresser pour moi. Il est hors de question que je confie la chair de ma chair à un mec comme toi. Sors d’ici, si tu ne veux pas que j’appelle la sécurité.

Jayson tremble. Sa cage thoracique éclatée, elle plante ses griffes avides dans ses entrailles. Il se sent si mal. Ca monte, dans sa gorge, une grosse boule, la douleur monte dans sa cage thoracique, cette fois, il n’arrive pas à retenir les larmes qui coulent le long de ses joues.

Il va fuir, encore une fois, il va se soumettre, il le sait, elle le sait. Elle le sait. Elle est bien plus forte que lui. Ses paupières se referment, il détourne la tête. Jayson va, pour faire un pas en arrière.

Pourquoi se bat-il ? Pourquoi est-il venu jusqu’ici ? Pour se faire battre, encore une fois, pour courber l’échine.

Qu’est-ce que son fils allait penser ?

Que son père l’avait encore une fois oublié ?

Que son père avait préféré fuir ? L’abandonner ?

Qu’il a préféré son bien-être à lui ? Quelle image Ashe aurait-il de lui-même s’il l’apprenait ?

Le réaliser. Le réaliser, ça le plante au sol.

Car s’il y a un danger plus grand encore que la femme en face de lui. C’est perdre son fils. C’est perdre ce garçon qu’il a aimé, qu’il veut voir s’épanouir. S’il fuit devant elle, comment Ashe pourrait compter sur lui ? Qu'est-ce que Ashe penserait de lui-même, s'il savait que son père l'avait laissé ?

_ Je t’ai dit de dégager ! T’as déjà trop bu pour me comprendre ?

_ Je veux voir mon fils.

_ Ce n’est PAS ton fils !

La terreur s’abat sur ses épaules, elle l’étrangle. Une part en lui veut fuir, l’autre s’accroche, s’accroche à cette putain de corde, Jayson, tiens, cette putain, de position.
Ce n’est pas pour lui qu’il se bat – c’est pour Ashe. C’est pour Ashe. Il pense à lui, qu’à lui, qu’à lui lorsqu’il s’écrie.

_ CA L'EST ! ET JE VIENS LE REPRENDRE !

Il a hurlé, de toutes ses forces. D’un élan suffisant pour avancer d’un pas, les deux poings serrés, les muscles contractés.

Elle cligne des paupières, étonnée. La corde, elle l’a lâché, pour la première fois de leurs longues années d’existence, d’années de souffrance, Jayson se sent enfin égal : il lui tient tête. Sans faillir. Malgré les larmes qui coulent, malgré son corps tremblant, malgré l’horreur qui le déchire de l’intérieur.

Pour Ashe – il doit tenir.

Et si, pendant longtemps, tenir consistait à recevoir, à se taire, à subir, maintenant, il est temps d’agir.

_ C’est MON week-end ! C’est MON garçon et je ne te laisserai pas me l’enlever !

Son sourire s’efface de ses lèvres. Elle fronce franchement les sourcils.

Jayson sait. Quand elle lève le bras, armé de son plumier métallique, il sait – le coup s’abat. L’impact est violent, suffisant pour que sa pommette éclate, la douleur traverse le coin de son visage. Jayson recule d’un pas, lève les bras pour protéger son visage. Un nouveau coup, bien plus violent, retentit à l’arrière de son crâne, le fait basculer à genoux dans un glapissement, le sang poisse l’arrière de son crâne.

Elle est enragée. Elle saisit sa tignasse d’une main, tire sur la plaie, l’injure, heureusement, tant de bruits attire l’attention, quelqu’un rentre, crie. Jayson n’entend rien, son cœur bourdonne dans sa tête, ses mains restent levées, tout son corps est tétanisé.

Tout ce qu’il perçoit, c’est le gémissement de son ex :
_ Il m’a frappé !

Cette scène est survenue il y a quelques jours.

Après quelques soins, Jayson est resté en garde à vous 24 heures. Il attend les mesures de la justice. Il espère que ses mains courantes serviront à quelque chose – que la Milice aura accès à la vidéo de surveillance, à moins que son ex n’ait eu l’intelligence de les supprimer.

Qu’est-ce qu’il fait là, tiens ? Dans ce quartier obscur. A croire qu’il a pris goût à la violence.

On le connaît ici. Le sauveur, l’appelle-t-on parfois avec malice. Sauveur – tout ça car il recoud les plus vilaines plaies, qu’il sait offrir les soins de premier secours, qu’il a piqué d’insuline un diabétique. Des soins rudimentaires, pas de quoi sauver quelqu’un – juste à repousser la mort un peu plus loin. Ce titre honorifique ne fait que révéler la triste réalité de ces quartiers : la vie ne vaut rien, suffit de mettre un pansement sur une égratignure pour être vu comme un médecin.

Ce n’est pas par plaisir ou par passion qu’il vient se perdre dans ces rues, qui empestent l’urine, l’alcool, la bile et le sang, la mort et le désespoir. C’est par devoir. Par inquiétudes.
Celle de tomber un jour sur son gosse, dans la fosse ou dans le coin.

Jayson soupire, adossé au mur, il récupère une cigarette qu’il glisse entre ses lèvres, l’allume d’un briquet. Face au regard suppliant d’un adolescent, il fronce les sourcils et le chasse d’un geste bourru de la main.

_ Rentre chez toi, toi… C’pas bon pour toi, tu veux puer l’vieux chacal ? T’embrasseras jamais quelqu’un avec l’haleine d’un fumeur, crois moi.

Sa boutade fait rire l’adolescent, qui le salue avant de s’éloigner. Inquiet, il le suit du regard… Jusqu’à ce qu’une voix… l’interpelle.

Jayson tourne les yeux.

Passé un certain âge, le corps ne change plus tellement. La charpente, les poutres maîtresses, sont posées : l’âge se contente de détendre la peau, d’ajouter un peu d’os ou de graisse, de teindre le pelage, mais ne change pas l’allure générale. Par contre, les gamins, c’est pas la même chose.

Et Eliott… Eliott, il fait partie de cette catégorie-là.

Quelques secondes sont nécessaires pour que Jayson reconnaisse le ton farouche. Un crachat, mêlant mépris, rancœur, une rage envers personne et tout le monde à la fois. Le genre de sale gosse qui sait mieux que tout le monde, surtout comment faire des conneries en fait. Un gamin écorché vif, un chat échaudé, une âme blessée qui s’arme de dards aiguisés, d’une agressivité qui masque probablement des souffrances qu’il essaye de noyer.

Le premier jour où il l’a vu, ce morveux, il empestait le sang et la sueur à plein nez. L’adrénaline changeait son odeur – elle devenait plus acide, plus âcre, plus rance, celle de blessures pas soignées. Des plaies pas seulement physiques, non, ça aurait été plus simple et facile à guérir.

Celles lovées sous la peau s’infectent tristement bien plus facilement. Et les remèdes pour les soigner, certains disent le temps, mais c’est rarement suffisant.

A la patience, Jayson ajoute une tendresse qu’il ne parvient pas à oublier, une bouffée soudaine qui le pousse à lâcher sa cigarette pour s’approcher de deux pas d’Eliott. Il le dévisage, humant l’air, à la recherche d’une odeur suspecte – sang ou drogue, le reste, il ne s’y attarde pas.

_ Ce n’est pas pour moi que je viens, cette fois. Et pas pour ces histoires-là.

Il lève la main, effleurant son épaule, plus solide que la dernière fois où ils se sont vus.

_ T’as bien grandi, constate-t-il.

Un sourire soulagé apaise, enfin, ses traits tirés par la fatigue.

_ Comment est-ce que tu vas ? Me dis pas que tu t’emmerdes encore à traîner dans ces sales draps, hm ?
 
Jayson Wymer
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Jeu 27 Oct - 15:04


les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire
(25 octobre 2090 x la fosse)

il le toise, eliott. cet homme, ce visage qu’il n’a que trop vu, fut un temps. il a un surnom, dans brise-coeur. le sauveur, apparemment. c’est qu’eliott, ce n’est pas le seul gamin échcorché vif que jayson a eu à soigné. ni le premier, ni le dernier. il a jamais aimé ce surnom, eliott. parce qu’il n’a jamais aimé les héros, et encore moins ceux qui y jouent. parce que de son point de vu, jayson, il faisait ça pour lui, pour s’endormir sur ses deux oreilles alors que lui même trempait dans des affaires bien moins reluisantes. et eliott, il déteste ceux qui ne s’assument pas, ceux qui se cherchent des excuses. les faibles et les lâches.

dont moins c’est ce qu’il clame. parce que le chat, malgré toute la mauvaise volonté du monde, il frémit quand la main du chien effleure son épaule. les gestes tendres, il ne les connaît que de sa mère, et encore., les mots avant les actes. eliott, il n’a jamais eu vraiment personne pour le serrer dans ses bras, pour lui donner un peu de chaleur. eliott, il a grandit sans père, sans frère, sans soeur. juste sa mère un peu perdue, et les difficultés d’une femme de son rang social à éduquer un fils. d’extérieur, beaucoup diront qu’elle n’a pas été exemplaire, mais eliott, il s’en fout. c’est la sienne, et il sait qu’elle a toujours fait de son mieux pour lui, malgré les difficultés.

alors le sourire, le tu as bien grandi et la main sur l’épaule, ça lui serre un peu le coeur.
parce que jayson, il a l’âge d’être son père.
et eliott, même sans jamais l’avouer, il y voit peut-être une figure.

pas toi en tout cas. il réplique en haussant les épaules, en profitant pour dégager la patte de jayson. et si tu le dis…

c’est que s’il a grandi, eliott il n’a pas la musculature d’un adulte, et ne l’aura jamais. grand garçon avoisinant le mètre quatre-vingt, mais les traits fins et le corps saillants. les muscles, ce n’est pas pour lui, il laisse ça aux autres.
il a un peu laissé pousser ses cheveux, il aime bien les voir un peu plus long. la barbe commence à pointer le bout de son nez, mais il n’est pas sûr d’aimer. mais il est fier des quelques poils qui lui pousse sur le menton, alors il les garde pour l’instant.

ça va. il expulse une bouffée de fumée. c’est une fausse réponse, parce qu’ici bas-, rien ne va jamais. c’est mon anniversaire aujourd’hui.

il se redresse, lâche sa cigarette au sol avant de l’écraser du pied, sans la ramasser. la nécessité de se mettre debout pour faire face à jayson. il est plus grand que lui maintenant, de quelques centimètres à peine, mais ça suffit à le satisfaire.
mais c’est un langage corporel, c’est pour lui montrer qu’il tient tête, qu’il ne se laisse pas faire. comme s’il avait besoin de prouver quelque chose à cet homme.

tu m’offres un verre, pour l’occasion ? c’est qu’on a pas vingt-ans tous les jours !

la phrase lancée avec un sourire presque rayonnant. eliott n’est plus le même qu’il y a deux ans. eliott, il a grandi, il a mûrit, et surtout, il a gagné en ruse et en intelligence. toujours un peu farouche, toujours un peu sauvage, mais beaucoup plus sûr de lui et beaucoup plus doué avec les mots.

il descend les marches de l’escalier, incitant jayson à le suivre. le prétexte de l’anniversaire peut être une bonne opportunité pour se faire payer des trucs, et peut-être même voler son porte-monnaie. c’est qu’il commence à être doué, en petites arnaques, le chat.

hé, le vieux.. si c’est pas pour ces histoires, pourquoi t’es là ?

tout en descendant les marches pour rejoindre la fosse, eliott fini par poser la question, sans même regarder son interlocuteur. mais il est curieux, le garçon, et il a le ton plus doux, comme s’il baissait sa garde, comme s’il était sincère.
parce qu’il a beau sembler le détesté, il a beau sembler le méprisé, eliott il n’oublie pas tous les bandages sur sa peau, toute la pommade sur ses bleus, et toutes les paumes dans ses cheveux.
eliott, il lui reste un peu de dignité.
et au fond, tout au fond.
un tout petit peu de reconnaissance.

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Eliott Fauvel
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Jayson Wymer
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Ven 28 Oct - 17:50
Le gamin écrase sa cigarette, se tient face à lui.

Le voilà qui gonfle le torse, se tend de toute sa hauteur, bien dressé sur ses grandes guiboles. Il le voit là, faire le fier, comme s’il avait quelque chose à prouver.
Prouver au monde qu’il a le droit d’exister.

Et Jayson, il est sensible à ça. A cette fierté, cette dignité bien protégée derrière ses poings serrés, ses sourcils froncés.

Eliott est si jeune, et déjà rongé par l’aigreur. De blessures ardentes, brûlures incandescentes. Un feu qui n’a jamais demandé à naître – noyé d’eau, il crache une fumée âcre, il lutte contre son extinction. Jayson n’a pas peur de se brûler. Qu’est-ce qu’il a à perdre de toute façon ?

Sa propre dignité est depuis longtemps piétinée, comme Eliott écrase son mégot d’un mouvement de talon appuyé.

Parfois, Jayson se sent mal. Se sent coupable. Comme s’il était responsable du malheur de ces rues, de toutes ces personnes qu’il ne peut pas, qu’il n’arrive pas à aider. Il pense à son fils, se dit qu’un jour, si ça se trouve, il sera à la place d’Eliott, voire pire – au fond de la fosse, à martyriser cette chair que Jayson a tant aimée.

Son vieux cœur s’écrase dans sa cage thoracique.

_ Ton anniversaire ?

Répète-t-il avec surprise. Une année de plus, qu’il a sacrifiée. Donnée à cet endroit maudit. Le sang, les larmes, la peine, rien ne suffit à apaiser la faim de cette entité désincarnée.

Il n’a pas réussi à le sortir de là. Il n’a pas réussi à le sauver de là.

Va-t-il lâcher la corde ?

Non.

Cet anniversaire. C’est une année de plus. Une année de vie, qu’Eliott a réussi à lui rafler. Est-ce vraiment une défaite ? Non. Non, c’est une victoire. La fosse ne l’a pas emporté. Elle n’a pas réussi à le briser : il est là, droit, face à lui. Un brasier. Fumant, crachant, mais au foyer toujours incandescent. Ravivé par cette combativité, cette rage, viscérales, le besoin de se battre, jusqu’au jour où la force le quittera… Ou jusqu’au jour où il trouvera enfin, un abri, un refuge, où baisser sa garde. Où ses flammes pourront s’élever et pétiller, sa vie pourra s’évanouir, sans plus avoir à se battre pour survivre.

Et quand ce jour viendra…

Que deviendra-t-il ?

Se nourrira-t-il des autres pour survivre ? Continuera-t-il à détruire ? Ou arrivera-t-il à offrir sa chaleur, sa lumière, aux personnes qui sauront s’occuper de lui ? L’aimer. Le respecter. L’apaiser.

Lui offrir cette place qu’il cherche tant à trouver.

Jayson doit lui faire confiance.

_ … Bien sûr que je t’offre un verre. Et même un gâteau pour l’occasion, si on trouve un truc de bon dans le coin.

Propose Jayson dans un sourire chaleureux. Sa main s’élève et tapote l’épaule d’Eliott.

_ Repos, soldat, adresse-t-il, dans une remarque malicieuse.

Il n’a pas à se tenir si droit face à lui : il n’a rien à lui prouver. Jayson plus que quiconque… A probablement conscience de la valeur de sa vie. Il veut l’aider, à sa manière, avec le peu de moyens qu’il a. Et si lui offrir un verre suffit à lui faire plaisir, il est prêt à lui en offrir plein – qu’il soit le plus heureux possible.

Jayson lui engage le pas, plus lentement. Les lampadaires éclairent momentanément, sa joue tuméfiée, l’œil gauche encore légèrement gonflé. Sa tête lui fait encore mal parfois. Il descend avec prudence, pour éviter un vertige, ça lui arrive parfois. Par chance, il n’a pas eu de traumatisme crânien, mais l’impact l’a secoué.

_ Hm…

L’expression de Jayson s’assombrit.

Ses yeux se sont baissés, comme à son habitude. Mais il y a quelque chose d’inhabituel.
Ses muscles se sont contractés. Etirant sa veste sur des épaules encore développées malgré l’âge. Ses poings se sont serrés. Un grondement fait vrombir sa cage thoracique : un son animal, guttural. Ce n’est pas de la colère, non. C’est quelque chose… de différent.

_ Mon fils…

C’est l’amour pour son fils qui parle. Le besoin de le serrer dans ses bras. De le mettre en sécurité. De le protéger des dangers.

Le grondement d’un chien de garde.

_ Je… Je suis en phase de divorce. Elle fait tout pour m’empêcher de voir Ashe. Et je ne serais pas surpris… Qu’elle essaye de le traîner ici.

Ses sourcils sont froncés. Ses yeux noirs, luisent dans la pénombre.

_ Qu’elle essaye, souffle-t-il. Sa voix tremble. Mais ce n’est pas par la peur.

_ … Si jamais tu le vois dans le coin… Est-ce que tu pourrais m’avertir ?

Eliott avait peut-être connu Agnès. Une femme d’une beauté envoûtante, d’un charme écrasant. Souvent vêtue de rouge. Elle aimait assister aux combats à la fosse – plus ça saignait, plus elle criait.

Jayson n’était jamais près d’elle. Au contraire : il se tenait toujours loin, dans les ombres ou les ruelles avoisinantes. Non pas pour veiller sur elle, il suffisait de les observer pour savoir qu’il la fuyait. Ca, par contre, ils avaient été nombreux à se moquer de lui pour ça.

Mais ça, Jayson ne s’y est jamais attardé. Ca ne l’empêchait pas de raffistoler les blessé.es qu’il trouvait.

_ … Enfin garde cette information pour toi, Eliott. S'il te plaît. Je t'en serais reconnaissant.

Murmure Jayson. Car il sait que certain.es pourraient profiter de l’occasion pour le faire chanter. Et on ne joue pas avec l’amour d’un père.

Plus encore, les rares fois où il est sincère.  

_ Bon, j't'invite où tu veux... Pour boire, manger, c'est ton anniversaire, tu choisis. Je te l'offre. 20 ans, comme tu dis, ça se fête !

Et cet amour, il est prêt à le partager.

Eliott a clairement manqué d'amour - d'une protection, un manque qu'il ressent au plus profond de ses entrailles et qui le pousse à aller vers lui. Combien même l'a-t-il repoussé. Il l'a même peut-être griffé voire craché dessus, mais ça, Jayson l'a oublié.

Il ne se souvient que de cette colère tapie au fond des yeux. D'une colère qui masque la peine.

Jayson Wymer
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Eliott Fauvel
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Sam 29 Oct - 14:36


les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire
(25 octobre 2090 x la fosse)

ouais, son anniversaire. parce que s’il y a bien une chose qui n’épargne personne, une chose face à laquelle les animas sont tous égaux, c’est le temps. le temps qui passe, les rouages qui s'enclenchent, les gains de sable qui tombent au fond du sablier.
vingt bougies sur le gâteau mais pas de cadeau. c’est pas son style, eliott. et il n’y a personne pour lui en offrir un. celian et alysse ne sont pas au courant, et sa mère n’a pas les moyens. alors il écopera sans doute d’une étreinte le lendemain, en rentrant à l’aube, et d’un je t’aime, mon fils murmuré au creux de l’oreille qu’il n’a que trop peu entendu.

ok, si t’insiste…

il a soudain une pointe de remords, eliott. lui qui voulait simplement se faire offrir quelque chose, prendre à quelqu’un dans l’espoir que ça comble le vide en lui, et probablement abusé de la gentillesse de jayson… voilà que voir le chien beaucoup trop enthousiaste (et ému ?) face à une nouvelle année gravée dans les veines d’eliott, ça le fait un peu culpabiliser.
peut-être qu’il pourrait oublier la méchanceté, la cruauté, à son égard, juste pour ce soir ? peut-être qu’il pourrait passer sa soirée d’anniversaire avec lui, dans un semblant d’utopie ? peut-être, qu’eliott, ce soir, il pourrait simplement être un jeune homme normal ?

pfff… il y a pas grande chose de vraiment bon à manger, ici, tu sais… c’est la poussière de la misère à tous les étages, à brise-cœur. et les sous-terrains ne font pas exception. mais ok, j’suis chaud pour une bière… et si on a fait on remontera à la surface se chercher un truc à bouffer.

il a le ton nonchalant, eliott, en hausserait presque les épaules. eliott, depuis quelque temps, il donne toujours l’impression que tout lui passe au dessus. que tout lui glisse sur le corps. que rien ne peut l’atteindre, dans la joie comme dans la tristesse.

ça vient s’installer au comptoir du bar. eliott préfère se mettre là plutôt qu’à une table, pour faire dos à la fosse. il y a déjà trop d’agitation et de bruit dans l’arène. des combats mineurs, des règlements de comptes. rien de très officiel pour les combats de ce soir, mais assez pour être tranquille au comptoir.

tiens tiens tiens, mais qui voilà ! le petit eliott ! ça fait un bail qu’on avait pas vu ta tronche. ça fait quoi, un an ? la fosse te manquait, gamin ?

le barman du soir, un homme assez costaud et musclé, du même acabit que jayson, les points sur le comptoir rit au nez du chat. il le connaît bien, eliott, connaît bien tous les gamins du quartier à vrai dire. c’est que les gens d’ici, ils les voient grandir. il dévisage ensuite jayson du regard, semble le reconnaître, mais ne fait pas de commentaire.

ferme-là, logan. j’aurai préféré par revoir ta sale gueule. ça répond du tac au tac, comme une comptine souvent répétée, comme un jeu bien connu entre eliott et les habitués. une pinte de blonde, pour moi.

eliott se tourne vers jayson pour lui dire de commander à son tour. une fois la commande passée, le fameux logan dépose les choppes sur le bois, et laisse les deux hommes à leur discussion.

ton fils, hein… il ressemble à quoi ? j’espère pour lui qu’il a pas hérité de ta sale tronche, le vieux.

sous la provocation se cache une question sérieuse. dit comme ça, eliott, il sait pas. mais peut-être qu’avec une description d’ashe, et une grande mansuétude de sa part, il voudra bien ouvrir un peu les yeux à la recherche de la progéniture de jayson.
eliott, il savait qu’il avait un fils, l’infirmier. il lui en a quelquefois parler, entre deux cotons de désinfectants et quelques pansements. eliott, il a jamais vraiment semblé écouter ce que jayson pouvait lui raconter, dans ces moments là. et pourtant, au fond, il retenait en silence.

ah.

c’est tout ce qu’il trouve à dire pour le divorce. il toise un peu jayson, il réfléchit. eliott, il donne pas souvent son avis. neutre envers et contre tout, la vie des autres, il n’en a rien à foutre.

tant mieux si tu t’en sépare. t’es trop gentil pour elle.

il a fait un effort pour sortir cet espèce de compliment déguisé, comme si eliott il avait tout compris, comme s’il savait tout. il voit qui c’est, la femme de jayson. Il l'avait croisée à plusieurs reprises, a même bossé pour elle. c’était la dernière fois qu’il avait vu jayson, d'ailleurs.
agnès, il ne l’aime pas. il s’en méfie. c’est la cruauté sous les sourires et l’envie de dominer. c’est le genre qu’il méprise le plus. pire que les idiots et les idéalistes. c’est ceux qui détruisent les autres sans sourciller, alors qu’ils n’en ont pas besoin.
mais c’est aussi ceux à qui eliott voudrait ressembler.

tu ach... okay. je dirai rien. promis.

il allait lui demander à combien il achetait son silence, mais devant le regard intense et déterminé de jayson, lui demandant de ne rien dire, eliott il ne peut pas se résoudre à le faire chanter. c’est plus fort que lui. c’est pas comme s’il avait des principes, mais eliott, il aurait bien aimé que son père biologique le cherche, lui aussi. il aurait aimé avoir quelqu’un prêt à tout pour lui.

alors il boit dans sa pinte de bière.
et c’est un peu amer.


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Jayson Wymer
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Dim 30 Oct - 13:18
_ Si on trouve rien de bon ici, on ira ailleurs.

Après l’aveu qu’il vient de faire, ce ne sont pas des mots lancés en l’air.

Jayson se dit qu’une demi-heure loin de son poste d’observation ne changera pas grand-chose. Qu’il ne peut pas avoir les yeux ou le nez partout. Il commence à être tard, sa femme ne viendra probablement pas. Et l’anniversaire d’Eliott, il le prend au sérieux.
Le sien, ses parents le fêtaient, avec un beau gâteau, un baiser sur le front. C’est un jour comme les autres, bougonnait son propre père – mais sa mère, à l’abri d’un couloir, lui confiait un billet, un sourire complice, connivence, elle soufflait : un anniversaire, ça ne se fête qu’une fois par an !

_... Bon, c’est tard, mais on trouvera quelque chose. Qu’est-ce que tu aimes manger ? Ou qu’est-ce qui te ferait plaisir ?

Lui-même abandonne sa cigarette. Il n’aime même pas fumer, mais l’odeur âcre couvre les autres odeurs. Ces fragrances qui le dérangent. Urine, alcool, bile rance, sang et sueur, la mort et la souffrance.

Eliott, depuis son plus jeune âge, survit dans cette ambiance désagréable. Certains le disent corrompu jusqu’à la moëlle. Combien de personnes de détournent de la fosse ? N’y voyant qu’un purgatoire où les âmes damnées payent le prix de leur pénible existence.

Ils l’ont mérité, ils l’ont cherché. Ils sont condamnés.

Mais pour quels crimes ? Celui de la pauvreté ? De vivre, sans amour, sans espoir, sans envie ? Âmes sacrifiées pour le bien-être d’une société injuste, satisfaite de préserver les apparences. Ceux nés sans chance, n’ont qu’à endurer une vie de pénitence. L’immuabilité d’un destin tracé d’avance.

Une roue qui écrase et sans cesse avance, un rouage complexe, qui le dépasse, et dans lequel il a déjà glissé ses doigts. Sans réussir à freiner sa course, seulement retarder l’échéance.

Jayson s’installe au comptoir, près d’Eliott, mais il ne se sent pas très à l’aise, son jean sert un peu sa taille, il a pris du ventre. Mal à l’aise, il préfère en fin de compte se tenir debout et s’adosse au comptoir, tournant les yeux vers la fosse, le monde. S’imposant cette vision, qui, malgré les années, réveille toujours cette répulsion. Le rejet de cette violence, poussée par le désespoir, parfois, par des désirs plus sombres encore.

Un an ?

La remarque du barman attire le regard de Jayson, qui repose les prunelles vers Eliott, sans dissimuler sa surprise.

Pourquoi est-il revenu ? Que s'est-il passé ?

_ Même chose pour moi, merci.

Jayson ne tourne pas les yeux vers le barman. Il se méfie du type – pas mauvais bougre, mais pas digne de confiance pour autant. Comme beaucoup ici, sa parole se délie sous l’emprise de l’alcool, de l’argent ou de la menace, pas fou le bougre, il sait qu’il faut courber l’échine. Suivre les caprices des vents pour survivre.

Jayson paye, la somme exacte.

Malgré sa gentillesse, sa propre innocence a été depuis longtemps dévorée : il n’a pas la naïveté d’afficher sa richesse. Pas assez fou pour donner une raison de l’éliminer.  

_ Ashe… Il a pas d’chance, il a hérité de mon nez. Cheveux bruns, yeux sombres, il tire toujours la tête, comme s’il avait une poussière dans le nez et qu’il se retenait d’éternuer.

L’homme pouffe, un son doux qui ébranle sa cage thoracique. Son cœur avec. Son petit garçon.

Il pense à lui, quand ses mains se referment sur la choppe de bière. Ses yeux s’égarent au fond de son verre : l’or trouble sa vision, ses pensées, l’alcool, c’est bon. S’y noyer pour oublier. Laisser les bulles remonter dans son nez, toutes ses peurs, sa raison, submergées.
Il a soif, l’envie de boire, de se soulager, vient darder ses entrailles. Il en a chaud jusqu’aux pommettes, ressent plus que jamais la lassitude dans ses membres, la contraction de ses muscles, ses mains cramponnées à ce verre comme s’il allait l’empêcher de tomber.

Il inspire, les vapeurs acides qui montent à ses lèvres, finalement, ne lui paraissent plus si désagréables. Le chant des sirènes, faits du picotement des bulles qui remontent à la surface, s’écrasent contre ses lèvres. L’embrun crépusculaire, entraîne son esprit sur d’autres rives.

Sa main s’accroche au bar, il doit tenir.

_ … Ca faisait un an alors… Que tu n’étais pas venu ? Bravo, gamin. Un an, c'est pas rien. C'est même un grand pas.

Il est sincère. Eliott n'a connu que cet endroit.

_ Qu’est-ce qui fait... Que t'es revenu ? Tu as des problèmes ?

Demande Jayson, sans plus sourire. Sa voix trahit une préoccupation certaine.

Il veille à parler à voix basse, il ne veut pas se faire entendre. Il n’est pas sûr qu’Eliott lui réponde : il est bien trop fier. Et certaines vérités peuvent coûter une vie.

_ Si tu ne veux pas en parler, je comprendrais. Disons que… Ce n’est pas toi qui demande de l’aide… Mais moi qui te demande : qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ?

C’est avec une certaine malice qu’il veille à préserver la dignité d’Eliott. Cette fierté parfois mal placée, celle d’un homme à genoux qui veut se relever seul. Par peur qu’on ne le méprise, qu’on le trahisse.

Si jeune. Si seul. Ca lui troue le cœur d'y penser.

Eliott, Jayson ne peut pas l’abandonner. Ce gamin, il a espoir de le voir réussir, de le voir s’épanouir. De le voir sourire, peut-être un jour, vivre. Et non plus endurer sans frémir, les déceptions, les blessures, les cicatrices.  

Si certains pères sont incapables d’aimer, d’autres ont bien assez d’amour pour le partager.


Jayson Wymer
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Jeu 3 Nov - 16:06


les résolutions qui passent comme de l'eau dans la passoire
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ce qu’il aime ? il ne le sait même pas lui-même, eliott. sa mère n’est pas une grande cuisinière, elle est même très mauvaise. ce n’est pas comme s’ils avaient les moyens de se nourrir correctement, de toute façon. eliott, il ne connaît pas les saveurs des grands restaurants, la bouffe aussi belle que bonne pour les yeux et les papilles. eliott, il mange parce qu’il faut manger. il mange parce que sinon on meurt, sans trop se demander si ce qu’il a dans son assiette est vraiment bon ou pas.
mais il a ses habitudes, le chat. à force d’en avoir marre de manger comme un rat, il s’est mit à cuisiner. très tôt, dès l’âge de douze ou treize ans, également pour soulager sa mère et lui faire des repas qui tiennent la route. eliott n’est pas un fin gastronome, mais avec un bout d’steak et un paquet de pâtes, il fait un tour de maître.

j’sais pas… un burger ? ou des nouilles ? t'aime quoi, toi ?

qu’il ose finalement demander après une trop longue réflexion. il n’a jamais trop eu la thème pour se payer même le plus gras des kebab. cinq lenss, ça reste cinq lenss, et eliott il préfère les dépenser autrement. alors même les meilleures fast foods, il ne s’est jamais vraiment permis.
la bière le désaltère, ça lui fait du bien de se perdre un peu dans l’alcool, même aux premières gorgées. il boit de plus en plus, eliott, il s’en rend compte. les soirée foirée dans les cages d’escalier, la vodka volée au supermarché, alysse et celian devant lui à rire à gorge déployée. il les aime bien, ces soirées. ça lui change des cris de la milice et des paquets à livrer.

ouais. plus ou moins. c’est le moment que choisit jayson pour justement évoquer sa vie, sa nouvelle vie, et ses pas qui le ramène ici. j’ai aucun problème, le vieux. mêle toi de tes affaires.

qu’il finit par cracher de nouveau sur la défensive. eliott, ça l’emmerde qu’on essaye de le sauver, qu’on essaye de le connaître. eliott, il est plus à l’aise quand il met de la distance, quand il a le contrôle.
et pourtant il est là, à boire un coup avec jayson. à le laisser lui parler,
foutue reconnaissance. foutue morale. foutue quittance.

j’suis parti traîner à babel. j’ai testé la fac mais ça m’a saoulé. pardon maman. du coup j’ai fais des petits boulots et j’ai rencontré des gens.  alysse et celian. mais je viens d’ici moi. c’est chez-moi ici. c’est tout.

c’est pour ça qu’il est revenu. parce que ça finit toujours par lui manquer.
et parce qu’eliott, c’est pas un gars des grandes villes. eliott, c’est pas un gars de babel. désolé alysse, désolé celian, mais eliott, il aura beau essayer, il restera toujours un chat de gouttière bon à mordre la poussière.
mais eliott, il a des ambitions.

mais tu vas voir. il reboit dans sa bière, l’alcool lui délie la bouche, le désinhibe un peu. eliott calme et sur la défensive, se met à parler un peu plus fort à avoir le sourire aux lèvres en pensant à l’avenir. j’vais m’construire un empire.

ça sonne comme un: “je vais m’en sortir.” eliott, il fait des plans sur la comète, eliott, il a des idées bien précises en tête. c’est peut-être pour ça qu’il est revenu. et jayson pourra gronder autant qu’il veut, pourra s’inquiéter jusqu’à se ronger les ongles, lui dire de faire attention, eliott, il n’écoutera que lui-même et personne d’autre. jamais personne d’autre.

okay. il a quel âge, ton gamin ? si je le vois lui ou ton ex j’te préviendrai. il finit sa pinte. mais en échange tu m’payeras des coups.

il ne faudrait pas être trop gentil. et dans la vie, tout s’paye.

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Jayson Wymer
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Ven 4 Nov - 17:16
Entre ses doigts, l’océan.

L’eau ambrée scintille, sa surface constellée d’écumes. Les bulles scintillantes et crépitantes dissimulent l’amertume. Celle des promesses que l’addiction efface, il ne reste que celle d’une expiation, d’une purgation, d’une libération.

Les souffrances disparues, éteintes, tues.

L’alcool n’est pas un remède, pas un traitement, il a beau le savoir, il continue.

Que cherche-t-il à noyer ? Tout ce qu’il ingurgite ne fait que raviver les remous, les cadavres boursoufflés remontent à la surface, en mer, il n’y a que des oubliés, pas des disparus.

Ses pensées, portées par les ondulations paisibles d’une boisson corrompue, errent sur des rivages ardus : la honte l’attend, la culpabilité le guette, une gueule de bois, le mal-être, pauvre merde, sourit Agnès, son rictus inscrit dans sa chair.

Ses yeux dérivent sur la cicatrice sur sa main, les traces de ses dents à jamais plantées dans sa peau, Jayson frissonne, il détourne les prunelles.

_ Ce que j’aime ?

Sa voix lui semble rauque. Elle s’arrache des récifs hérissés de ses côtes écrasées, la pression l’a broyé. Il entrouvre les lèvres, aspire un peu d’air, noyé, il s’efforce de respirer.

_ Beaucoup trop de choses.

Un sourire penaud émerge des profondeurs, ennuyé, il tapote son ventre, ces quelques kilos que le temps, la tristesse, lui ont fait prendre. Une bouée de sauvetage, c’est à la nourriture, aux sucreries, qu’il s’est accroché.

_ J’connais un truc pas trop mal, dans un petit camion pas loin. Du street food. Burger aux champignons, pain de siègle, bœuf de kobé, les frites cuites dans le gras de la viande… C’est pas franchement diététique mais pour un anniversaire, on peut se le permettre.

Propose-t-il avec connivence.

Papa, on va manger des nuggets ? La main minuscule s’accroche à ses doigts, les enserre avec une impatience infantile. Les yeux brillants d’une joie simple et sincère, le sourire rayonnant, l’enfant demande. J’aime bien les nuggets ! Et toi papa ?

Les yeux de Jayson se baissent pour le voir, mais il n’y a pas de traces d’Ashe. Ce n’est qu’une bouffée d’air.

Passagère.

L’agressivité d’Eliott, pèse sur son crâne, ses muscles se contractent, il inspire, mais l’air ne rentre pas, plus. La pression est écrasante, 1000 pieds sous terre : son cœur s’écrase dans sa cage thoracique, ses muscles se contractent, la boule au fond de ses entrailles, il l’enfonce plus loin encore.

La queue entre les jambes, il attend le coup à venir, le crachat, le mépris, sans faillir.
Physiquement présent, l’esprit ailleurs, tracté par des cauchemars abyssaux, une prédatrice aux ongles rouges, au sourire carnassier, aux paroles aussi blessantes que des crocs effilés.

Pourquoi ?

Pourquoi se laisse-t-il faire, la laisse-t-il faire ? Est-il lâche ?

C’est un chien, répond-t-elle.

Balloté par les courants, le vent, les intempéries, les caprices, il endure, il subit. Et cette condition de victime, d’impuissance, l’insupporte. Ca l’énerve. Ca lui fout la honte.

Mais tout ça, tout ça, c’est bien caché sous ce sourire attristé, benêt, qu’il affiche. Ses yeux bruns restent songeusement baissés, ses mains, sur ce verre qu’il n’a plus touché.

Eliott n’est pas comme elle, se raisonne-t-il.

Il cherche juste à se défendre.

Dans ce monde trop grand pour lui, pour eux, où Eliott tente tant bien que mal de s’en sortir. Quitte à griffer les personnes qui l’approchent, préférant compter sur ses propres forces qu’un radeau envers lequel il n’a pas confiance. Faut dire que dans ce monde de pourris, y’en a pas mal, des naufragés. D’autres âmes malheureuses, prêtes à dévorer leurs congénères, pour survivre un jour de plus. Il ne peut pas lui en vouloir et à dire vrai, il lui a déjà pardonné, sans même avoir à y penser.

Cet amour fou, c’est peut-être celui d’un chien. La loyauté indéfectible.

Ou l’amour d’un père.

On n’aime pas un gosse pour qu’il nous aime en retour, non. On l’aime pour qu’il grandisse et s’épanouisse avant tout.

Et cet amour, il l’a ressenti dès le premier jour. Quand il a vu ce gosse aux genoux abîmés, au nez crotté, à renifler tout en frottant de ses mains sales ses plaies. Jayson s’était agenouillé ce jour là. Il s’était tenu plus bas que lui, à genoux devant lui, il lui avait prêté serment.

Je ne te veux pas de mal. Je ne te ferai pas de mal.

Et cette promesse, revient, efface les blessures de son ego malmené. Il lève les yeux, observe simplement Eliott dans un sourire penaud, ouais, il a merdé, il s’y est mal pris, il le reconnaît. Mais il n’a pas toujours les bons mots pour l’approcher. Pas grave, l’important, c’est d’essayer non ?

Et voilà que l’alcool le fait s’envoler.

Eliott devient Icare. Il s’élève vers le ciel, loin de ce dédale infernal. Ses ailes, embrasées, battent avec une énergie désespérée. Un espoir, celui d’un avenir meilleur, d’un rêve qu’il est prêt à tout pour l’atteindre.

Icare, vas-tu brûler tes ailes ?

Les prunelles obscures de Jayson, sous ses cils longs, renferment une pénombre protectrice. La tendresse se mêle à une gravité étrange, à cette promesse dont lui seul peut-être, se souvient. D’une expérience, due aux années gaspillées, sacrifiées, d’une vie déjà tombée en cendre, l’usure d’un cœur qui a trop, s’est trop battu.

Et qui trouve encore la force de battre encore.

Malgré les blessures.

_ Bien sûr que tu vas réussir. J’ai confiance en toi.

Jayson s’exprime avec une assurance qui ne laisse pas place au doute. Accoudé au comptoir, ses yeux ne quittent plus ceux d’Eliott. Comme s’il pouvait lui donner sa force.
Car si Dédale avait été jaloux d’Icare, Jayson, lui, ne ressent qu’une envie pour ce fils qui n’a ni son sang, ni même peut-être d’affection pour lui. Celle qu’il réussisse. Qu’il ait son empire, si c’est tout ce qu’il désire. Qu’il vive. Plutôt que survivre.

_ Et à quoi ressemblera ton empire, gamin ? Fais moi rêver un peu.

Un sourire malicieux éclaire ses lèvres, alors qu’il abandonne sa bière.

Il ne l’a pas bue : son aigreur l’a mordu à la gorge. Il a l’alcool triste, et les remous, il les a déjà senti dans ses entrailles, son esprit à la dérive, il s’est accroché à sa promesse. A Eliott. Au présent, à ce garçon en face de lui, c’est ça l’important.

Pas son passé. Pas les histoires qui viennent le hanter.

L’avenir, il est devant lui, c’est à lui, à eux de le saisir.

Alors le vieux loup de mer, il se sent à son tour pousser des ailes.

_ Ashe… Il a 10 ans. Et je te payerai ce que tu veux.

Même son silence. Son fils, son garçon, le poussent à quitter l’océan. A se détourner des sirènes, malgré leurs chants envoûtants. Malgré le désir brûlant qui embrase ses veines, contracte ses muscles, piétine ses entrailles. La nausée qui monte à ses lèvres, le manque, prenant, l’envie de boire devient besoin.

Mais il lutte, il ne lâche pas, combien même est-il un oiseau aux ailes couvertes de goudron, il compte bien voler un jour lui aussi.

Vivre.

Et pour ça, il doit s’arracher de cette mer aux eaux saumâtres, acides, amères.

_ On va manger ?

Sortir de ce marais doré, où la liberté n’est faite que d’addictions, la survivance les prive des bienfaits de l'existence.

Manger, dehors, retrouver des plaisirs simples, ceux de la bonne chère, d’un anniversaire à fêter. Se retrouver, loin de ces mensonges et illusions, d'une fosse où leur passé les ancre vers ce qu'ils ont été.

Un destin tout tracé, dont Jayson est prêt, aujourd'hui, à s'arracher.

Il ne sera plus le simple vagabond balancé par monts et par vaux, à tords et à travers. Il sera le navigateur, traçant son existence, contre vents et marées.

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il grimace, eliott. mais l’idée d’un burger lui met l’eau à la bouche. mais il dit rien, trop fier, trop arrogant, trop distant. il ne faudrait pas que le masque tombe, il ne faudrait pas que jayson s’approche trop. il ne faudrait pas, surtout pas, qu’eliott écoute ses émotions.
mais les champignons, ça lui évoque la forêt, ça lui évoque son âme. le boeuf, c’est délicieux et ça fond sous la langue. ah, eliott. finalement, il se laisserait bien amadouer. et puis c’est si gentiment proposé.

hmmm…. d’accord. il fait semblant de réfléchir, de faire le difficile, mais c’est plus pour emmerder jayson. parce que ce qu’il lui propose c’est mieux que ce dont il pourrait rêver. ça à pas l’air trop dégueulasse. je marche.

il plisse le nez eliott, l’air revêche. bien sûr qu’il va réussir. il a pas besoin de le dire, jayson. il n’a pas besoin de son approbation non plus. eliott, il n’a besoin de personne. eliott, il fera son bout de chemin seul. eliott, il ne s’est jamais attaché. eliott il a toujours été capable de tout envoyer valser. eliott, c’est lui l’erreur dans les draps qui disparaît quand le matin pointe le bout de son nez. eliott, il arrive et il repart pour finalement mieux revenir et mieux repartir. eliott, il n’a pas d’ami, pas d’attache, pas de chaîne à ses pieds pour le forcer à être ce qu’il n’est pas.
sauf.
maman.
sauf.
alysse et celian.
(mais ça il ne le sait pas encore.)

alors il rit eliott. il rit au nez du monde.

tu verras. mais ça sera grandiose ! il se retourne pour admirer la fosse. tu vois, eux, ils ont rien captés. le mépris est clair dans ses yeux. eliott il vous déteste tous. ils pensent que le plaisir c’est de se foutre sur la gueule, mais ils sont trop lâches pour aller se battre eux-même. et tu sais pourquoi ? parce que ce qui les intéresse c’est de dominer, sauf que ça serait dommage de s’en prendre une et de montrer qu’on est pas si fort que ça.

voilà pourquoi ils récupèrent des gamins ou des criminels qui ont besoin d’une raison de vivre, du gîte et du couvert, pour aller se détruire dans une arène de sang et de poussière. voilà pourquoi les champions, voilà pourquoi les paris.
parce qu’eliott, lui, il en est persuadé.
il a tout compris.
et pas vous.

si tu savais toutes les têtes qu’on voit passer ici. ceux qui à la télé sont en beau costard et qui murmurent des jolies paroles  aux moutons trop stupides pour les croire… t’imagine même pas à quel point nos chers politiciens adorent la fosse. c’est peut-être pour ça qu’elle n’a jamais été démantelée. ils pourraient, pourtant. mais le système est corrompu. et des têtes connues, eliott il en a vu. le bar là, les paris, c’est juste pour te pousser à consommer. que ce soit de l’alcool, de la drogue ou du combat. tout est fait pour l’adrénaline, tout est fait pour que tu penses pouvoir tout râler, mais en fait non. toi t’es qu’un pion sur l’échiquier, t’es qu’un rouage dans l’engrenage. il pointe du doigt une espèce de terrasse renfoncée juste au-dessus de l’arène. les quartiers du bookmaker et ceux qui agissent dans l’ombre. les gagnants ils sont au dessus mais tu les vois même pas. il ricane encore. et la fosse, c’est à la petite échelle. la société c’est pareil. le piège c’est qu’au-dessus ils nous divisent tous.

après tout, on est pas là quand ils votent leur lois.
alors, tu comprends, jayson ? à quel point la société, elle peut brûler ? à quel point eliott, il en a rien à foutre ? à quel point pour lui, tout est corrompu et prédestiné ?
parce qu’eliott il vient d’ici. ceux qui sont né du mauvais côté. ceux qui n’ont pas eu de chance. ceux qui sont condamnés.
ces gamins qui ne croient pas en eux et en qui personne ne croit. les gros bras de la milice, les contrôles musclés et les regards à peine cachés. alors ils sont violent, violent dans leur mots, violent dans leurs actes, violent dans leur yeux.
eliott c’est pas à l’école qu’il a appris à vivre.  
c’est ici.

mais eliott.
il vaut mieux que ça.
eliott.
il tombera pas comme ça.
eliott.
il s’en sortira.

mais moi j’refuse de me laisser faire. moi je suis pas un lâche. moi je ne me bats pas pour prouver que je suis le plus fort. je m’abaisse pas à ça. moi… l’indexe qui vient se poser sur sa trempe, désignant son cerveau. comme pour dire que ce qui comptait, c'était pas les muscles mais les neurones. dans mon empire, j’aurai des comptes à rendre à personne. et personne ne bouffera.

ouais.
et ça sera très bien comme ça.

l’adrénaline redescend doucement, et eliott repousse les pintes qui glissent sur le bois du bar. il a beaucoup parlé, ça ne lui ressemble pas, alors il tire un peu la tronche. il s’est laissé emporté, mais peut-être qu’il avait besoin de vomir tout son mépris pour cette vie pourrie. juste une fois.
mais il y a des choses qu’il n’a pas dit.
qu’il ne dira jamais.
que dans son rêve, sa mère va bien, qu’elle mène la vie qu’elle mérite. que dans son rêve, jayson et son fils sont heureux et loin de ces conneries. que dans son rêve, eliott il n’est plus tout seul, et qu’il a des amis.

‘kay, noté pour ashe. il ne dit rien mais au fond de lui il promet. il promet qu’il fera attention et qu’il le préviendra s’il voit quoique ce soit. et ouais, j’ai la dalle. on bouge. ça devient étouffant ici de toute façon.

la fosse, il l’aime et il la déteste. parce qu’elle lui fait perdre la tête quand il veut la garder froide.
gamin perdu au sourire mauvais.

t’as quel âge toi, le vieux ?

juste comme ça, pour comparer.
pour se comparer.

@nébuleuse
Eliott Fauvel
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Jayson Wymer
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Lun 7 Nov - 16:44
Eliott tient la barre.

Les eaux du Styx sont profondes, obscures, mélancoliques. Elles n’ont pas la sérénité du Léthé ; troublées de ressentiments ravalés, de remous ragrées, la rage gronde, la colère éclate.

Jayson se laisse mener. Bien qu’il soit balloté par les vents, les courants, les émotions fugaces, les propos vifs et blessants. Eliott est imprévisible. Intangible. Car sous l’apparence miroitante d’un homme enragé, Jayson devine l’esprit errant d’un enfant trop longtemps délaissé. Oublié.  

Cet enfant, Jayson l’entend, entre deux éclats de voix.

_ … Comment était-ce… Quand tu y étais ?

Demande-t-il. Ses propos n’ont rien d’un jugement ou d’une accusation. C’est une simple question.

Quand Eliott se trouvait entre ces murs, acculé par la foule, prisonnier condamné à vie. Pourquoi se battait-il ? Pour son empire, le meilleur, un espoir.

Est-ce que Eliott avait pris plaisir, à « se faire foutre sur la gueule », comme il le disait ?

L’affirmative ne l’aurait guère surpris : les marques sur son propre corps témoignaient d’un plaisir allié à la souffrance. La haine pour sa propre existence, le poussait à aimer les maltraitances.

En grandissant, en vieillissant, son rapport à la violence a changé, à moins que ce ne soit celui envers sa propre personne ? Le jour où il a vraiment craint pour sa vie, non, le jour où Agnès ne s’est pas arrêtée malgré ses suppliques, le jour où elle a ignoré ses demandes, le jour où elle a brisé sa confiance, là, là, il s’est mis à avoir peur de la douleur.

Peur de crever sous ses coups, pour un mot, un geste de travers, par simple caprice, qu’elle le balaie comme l’on balaie la poussière. Si elle l’avait tué, personne ne s’en serait rendu compte : elle l’avait isolé. Il ne savait pas vers qui se diriger, qui appeler, que dire, quoi faire, si ce n’est subir. Attendre.

Qu’espérait Eliott, l’enfant, entre ces murs ? Espérait-il mourir, en finir, disparaître ? Voulait-il souffrir, faire souffrir en retour ? Voulait-il dominer, réussir, se faire un nom, une réputation. Quelques rares âmes émergeaient de cette obscurité, leur gloire, achetée au prix d’une aumône sanguinolente.

Eliott parle des organisateurs, comme Jayson les appelle. Agnès en faisait probablement partie. Parfois, elle le menaçait de l’y envoyer, probablement pour qu’il s’y fasse massacrer. Car Jayson, la queue entre les jambes, il n’aurait rien fait. Rien fait.

La bière est amère, elle mord ses papilles, inconsciemment, Jayson en a déjà pris deux gorgées. Oublier, oublier qu’il a été le spectateur de tout cela, qu’il n’a RIEN FAIT, encore une fois, RIEN FAIT. Les mauvais réflexes reviennent à la mention de ce passé pas si lointain, de ce noyé pas encore mort qui s’accroche à leur radeaux. A ses chevilles. Qui le tire vers le bas.

Le tutoiement employé par Eliott, pointe toutes ses responsabilités et celle qu’il a l’habitude de s’imaginer. Il est coupable. Coupable, coupable de participer à tout ça, à son échelle. Les soins qu’il offrait prolongeaient la vie des combattants, le maintien des affrontements. L’argent qu’il gaspillait ici pour se bourrer la gueule – pauvre merde, ivrogne – retombaient dans les mauvaises poches. Il a été spectateur, incapable d’assumer les massacres qui se déroulaient à quelques pas de lui, incapable de les dénoncer, incapable d’aider les personnes qu’il aurait tant voulu protéger. Il aurait pu tout dénoncer, il aurait pu s’opposer à Agnès, il aurait pu… Qu’avait-il à perdre ? Rien ! Ce n’était pas comme si quelqu’un allait le pleurer, lui, ce pauvre clébard.

Les Furies s’abattent sur son dos. Les mots d’Agnès prennent les visages de Mégère, de Tisiphone et d’Alecto. La haine, envers lui et toutes ses erreurs, lui et son impuissance, Tisiphone, la vengeance, abat son fouet sur son dos – coupable, il fait partie des personnes qu’Eliott déteste -, Alecto l’implacable, le prive de tout pardon.

Le cœur en lambeau, l’aigreur de la bile remonte dans sa cage thoracique, la bière, il ne peut plus en boire, ça lui donne la gerbe, la tête lui tourne, les médicaments, ça n’aide pas.

Eliott.

Que donnerait-il pour le prendre dans ses bras ?

Pour le serrer contre lui et s’excuser, de tout, de tout ce qu’il a vécu, et de tout ce que lui-même n’a pas réussi à faire ?

Le verre, il le repose en tremblant. Son corps est lourd, combien de boulets traine-t-il à ses pieds ? Empli de tout ce sang, toutes ces larmes, qui ont coulé, à cause de lui, se dit-il, c’est plus simple de croire que tout est de sa faute, que tout est sous contrôle.

Prisonnier, d’une condamnation qu’il s’inflige, à chercher un pardon que seul lui pourra s’accorder.

Sa gorge se serre.

Jayson se déteste. Il se déteste, parce qu’il pense qu’il aurait pu changer les choses, qu’il est pire que les bourreaux, car lui ne fait rien. Son impuissance est étouffante. Il n’a pas protégé Eliott, malgré ses promesses. Il ne l’a pas aidé à s’en sortir.

_ Tu ne t’es jamais laissé faire.

Souffle Jayson, du bout des lèvres. Ses yeux s’unissent à ceux d’Eliott, dans un geste de pudique connivence.

Reviviscence fugace, l’enfant aux joues sales, son air renfrogné, ses genoux ensanglantés. Ses petits yeux qui l’assassinent, ses mots qui piquent, son corps tremblant de froid. Jayson se souvient de lui avoir offert sa veste en cuir – que l’enfant a laissée tomber par terre quelques fois, avant de l’accepter. Il était si petit, si fragile, sous cette armure improvisée. Une bien maigre protection, que Jayson lui avait léguée avec quelques insistances. Cette veste, qu’en a-t-il faite ? Il l’a probablement vendue.

Pas grave. Il espère qu’elle l’a protégé du froid, au moins quelques nuits.

_ Tu as raison sur beaucoup de choses, concède Jayson.

Sa main, nerveuse, se porte à sa poche, en extirpe une cigarette, il la glisse entre ses lèvres. Ca pue, il aime pas ça, il devrait arrêter – mais ça fait mal, quand la braise brûle ses doigts couvertes de corne, quand il inspire un peu trop fort.

Il récupère son briquet, allume sa cigarette, souffle la fumée par le nez. Ca a toujours fait rire les gosses. Quand Jayson faisait le dragon, sous sa veste en cuir. Le gardien d’un bien maigre trésor, lové en son sein : un cœur trop sensible, trop fragile. Mais qui bat, malgré ses cassures. Mais qui aime, malgré ses blessures.

_  Personne n’a à te bouffer. Personne n’a à te faire du mal. Dans ton empire, entoure toi de gens qui te respectent. T’écoutent et t’aiment, pour ce que tu es. C’est pas courant, mais ça se trouve. Comme les pépites au fond d’une rivière.

Même au fond de ces eaux croupies. Obscures et lugubres. Il y a bien quelques pièces, le prix à payer pour passer l’Erèbe.

_ Le plus dur… C’est de pas perdre patience. De pas perdre espoir. C’est poser ses limites, sans les imposer. C’est se faire écouter, sans avoir à faire peur, sans avoir à blesser ou menacer. Parce que ça… y’a rien de pire que faire régner par la peur.

Murmure-t-il. Il tapote sa cigarette, laisse tomber quelques cendres à ses pieds. Personne n’ose rien dire à Jayson, qui irait l’emmerder pour fumer à l’intérieur alors que d’autres s’égorgent avec un bout de verre qui traîne ?

_ Y’a rien de pire.

Répète-t-il simplement. Dans la pénombre, les braises de sa cigarette flamboient légèrement, un éclat de feu au fond de ses prunelles, ombres et lumières, mettent en exergue les pommettes saillantes, les cicatrices très, trop nombreuses, qui n’ont pas épargné son visage. Les morsures du temps, l’usure, les orbites creusées, les mâchoires carrées, une ossature couverte d’une peau tannée. D’un cuir épais.

_ Tu y arriveras. Je le sais. Ca prendra du temps, peut-être que tu t’y casseras quelques dents… Mais tu as beaucoup de force en toi. Tu as une de ces volontés… ! Putain.

Lâche-t-il en fermant les yeux. Une volonté d’acier. Sa tête se penche en arrière, il passe sa main libre derrière son crâne, le contact des points de suture lui arrache un sourire, sans joie.

_  Déjà, tu sais dire stop quand ça ne te plaît pas. Et ça… ça, je crois que je devrais apprendre de toi.

A son acceptation, Jayson se redresse d’un pas, s’éloigne de plusieurs du comptoir. La bière presqu’avalée, il n’a pas vraiment compté les gorgées, lorsqu’ils s’éloignent, rejoignent le froid de la rue, les bonnes odeurs de pisse, de sueur et de bile.

_  Mon âge ?

Amusé, Jayson secoue légèrement la tête de droite à gauche et gratte sa mâchoire.

_ Te réfère pas à moi, je ne suis pas un exemple. Toi en 20 ans, t’as fait plus que moi en…

Il tire une petite bouffée de cigarette, les secondes nécessaires pour faire – refaire, le calcul des années. Ca fait toujours mal, de passer les dizaines.

_ Ouh… 42 ans.

Grogne-t-il avec une grimace.

_ Mais te compare pas.

Sa main se repose, doucement, sur l’épaule d’Eliott. Elle est massive, sa paume, elle entoure toute son articulation, mais la poigne est douce, il n’exerce qu’une légère pression, suffisante pour le faire avancer d’un pas.

_  Tu as ton chemin à faire. J’ai le mien. On n’a pas la même âme, on n’est pas nés sous la même étoile. On n’a pas les mêmes obstacles. Mais y’a une chose dont je suis sûr.

Jayson redresse les yeux, observe la rue devant eux.

_ Tu as toujours fait de ton mieux pour t’en sortir. Et personne n’aurait pu s’en sortir aussi bien que toi tu l’as fait. Tu as toujours pris les meilleures décisions, celles qui te paraissaient les meilleures au moment où tu vivais l’instant. Même si le résultat n’est pas celui que tu attends… Tu as joué avec les cartes que tu avais en main, celles qu’on t’a données, on ne peut pas toujours savoir ce que le destin va jouer en face.

Il soupire un nouveau nuage de fumée.

_ C’est ce qui fait que tu es là aujourd’hui, que tu es vivant à côté de moi. Que je suis content de te connaître et que d’autres aussi. Personne n’a à te juger, sur tes choix ou sur ce que tu fais de ta vie. C’est sûr que… j’aimerai… j’aimerai que t’aies le meilleur, tu sais. Que t’aies pas eu à vivre toutes ces merdes.  Tu fais de ton mieux, et je suis fier de voir comme tu t’en sors. A ta place, je ne sais pas si j’aurais pu même sortir de la fosse.

Cette faiblesse, il l’avoue, il l’assume, depuis les années, il a eu le temps de se faire à sa lâcheté.

_ Alors te compare pas à moi. Tu es la personne la mieux placée pour juger si ton chemin te convient et si tu as encore du chemin à faire. Mais je t’aiderai toujours du mieux que je peux. Je suis désolé. Je suis désolé pour tout, de pas avoir fait ou d’en avoir trop fait, je suis désolé pour cette société de merde, je suis désolé pour toutes ces personnes qui t’ont fait du mal. Eliott, tu n’as jamais mérité et tu ne mériteras jamais de souffrir. Tu m’entends ?  

Désolé de ne pas avoir pu, de ne pas avoir su l’aider.

Son trésor, ce cœur, est lourd dans sa cage thoracique, tiré, tracté par les remords, les regrets, la culpabilité.

_... En parlant d’avancer… On fait la course ?

Pour sortir des enfers, il ne faut pas se retourner.

Il lance sa cigarette, il s’élance. Il court. Il court de toutes ses forces. Pour se débarrasser de cette insupportable, étouffante, léthargie. De cette apathie qu’il ne supporte plus, qu’il n’accepte plus, cette inertie latente, cette dépression écrasante, il la crache dans un râle quand il cavale les escaliers.

Retrouver la légèreté. Continuer à aller de l’avant, ne pas entraîner le gamin dans ses propres démons, lui donner l’impulsion de marcher, d'avancer. Les vieux démons ont une sacrée poigne, mais à force d'insister, il est possible de leur échapper. De se libérer.

Il ne veut pas charger Eliott de sa propre culpabilité : c’est une responsabilité qu’il doit assumer, ce n’est pas au gamin de le consoler ou de le rassurer. Il espère seulement que ces quelques mots panseront certaines plaies.

Spoiler:
Jayson Wymer
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