Métier : Ouvrière à l'usine de traitement des eaux + combattante de la fosse
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Dim 16 Oct - 18:36
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Hector + Maxine 16.10.2098
Maxine a les mains qui démangent, les pieds qui ne tiennent pas en place sur le pavé froid. Regard fixé sur l’immense façade blanc cassé, sur le petit jardin bien entretenu. C’est là c’est là c’est là. Le sourire carnassier d’un lendemain d’été, l’adrénaline à lui en faire vibrer les veines, pétiller les iris. Elle le sait elle le sent, ça bourdonne sous le crâne comme une abeille enragée ; une topaze sertie d’or ou une émeraude enrobée d’argent. Deux jours avant elle l’a vu au doigt de madame Glovinski qui faisait son marché, ce soir, c’est une bague d’opale qui brille dans les yeux de la pie. Une patte reconnaissable elle le sait, le petit D gravé sur l’anneau doré, le nom Dupuy gravé comme dans sa propre chair.
Sous l’ardeur de minuit, la blonde a le regard qui furète ici et là, s’accroche à son compagnon du soir trainé de force pour les fiers larcins. Maxine a la tête bien droite, le regard certain. Les sourcils froncés et les canines aiguisées.
« C’est là. Elle ferme jamais la fenêtre du premier étage la ptite vieille. »
Elle le sait, elle est passée par là la veille, feignant de s’intéresser aux hortensias bien arrosées devant l’entrée. La moue se part de mépris devant cette immense demeure n’abritant probablement qu’une petite vieille sénile ne sachant pas quoi faire de tout son argent. Une bague en moins une bague en plus, Maxine en est certaine, personne ne verra la différence.
« On peut essayer de grimper au mur ou à la gouttière… »
Un peu de perplexité dans la voix, Maxine n’est jamais entrée par effraction chez qui que ce soit. Un porte-monnaie tiré à la va-vite, ça n’a jamais autant fait palpiter son cœur, fait tressaillir ses mains. De peur ou d’excitation, elle ne saurait le dire. « Tu t’y connais toi en cambriolage discret ? »
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Le minuit saturé des célestes étincelantes, Hector à les mains qui s'enfoncent au fond des poches, le menton droit et le regard qui n'a de cesse de suivre celui de Maxine qui divague de tous les côtés, la peur qui n'a jamais un jour subsisté sous l'amas pourri de chair. Il languit déjà des émois frivoles dans la poitrine, de la culpabilité qui viendra mourir sous ses pieds lorsqu'entre ses doigts, les bijoux s'envoleront. Le deuil déjà entamé, il ne pense plus aux croquis qui germent sous l'oreiller, les étoiles qui s'éteignent doucement lorsque la rosée s'élève en vermeil dans les cieux. Du coup on est comme des robins des bois, c'est ça ? Sauf que c'est toi la pauvre. Le doigt se pointe sans honte vers la pie, le rire qui s'immole lentement sous les feux de la lune, il bouscule cette dernière lorsqu'il se pose à ses côtés.
L'analyse fine du raton s'étend des tuiles bien rangées jusqu'aux gouttières trop étroites pour parvenir à soutenir le poids conséquent des deux adolescents. Alors Hector hausse les épaules, s'avance jusque la fenêtre et tire sur le volet qui refuse de s'ouvrir. Un peu. Je grimpe et je t'ouvre. La veste en laine qu'il étire des épaules jusqu'à pouvoir correctement la plier, laisse les bulles éclater entre les os juvéniles et il hésite, arrache le reste du haut sans enlever le bas, se revêt soudainement de sa jolie fourrure grise et s'extirpe des habits. Hector marche sur deux pattes, entre ses quenottes attrape le caleçon jusqu'à se glisser entre les pieds de Maxine pour griffer la peau qu'il peut apercevoir avant de grimper la gouttière. Les petits bras essaient de s'accrocher au petit balconnet et il s'y jette carrément, piaille, s'ébroue avant de passer la tête pour signifier à la fille en bas qu'il va bien. La curiosité attisée encore plus ardument que les sorties au centre-commercial, il bouscule la baie vitrée entrouverte et marche en laissant les griffes sonner sa venue funeste. Il n'y a personne dans cette pièce, l'odeur de l'encens est forte mais le papier-peint gamin frappe en premier. Ça attire l'œil encore enfant, l'échine qui s'étend sans la douleur des coups bestiaux, le caleçon qui s'enroule autour du bassin et Hector retourne jusque la fenêtre pour faire signe à Maxine de venir. Sans parler, il remue cependant les lèvres pour lui faire comprendre ses mots. Il n'y a personne, bouge.
Le reflux des souvenirs gamins lui élargisse le sourire, il s'approche des commodes poussiéreuses mais encore intactes, les phalanges s'imprègnent de la forme ronde des boutons qui permettent de la tirer et il en dépeint les divers vêtements poupons, des vieilles robes trop féminines qui font remonter l'aigreur soudaine, les yeux se murgent des vagues encore douloureuses, le parfum de la peinture et de l'hêtre. Merde. Le tiroir se referme sans violence pourtant, Hector frotte les bras pour réchauffer la peau abîmée des faux copains, s'installe sur le lit pour patienter que la pie vienne enfin exiger son trésor.
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Mer 19 Oct - 11:02
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Hector + Maxine 16.10.2098
La mine soucieuse des mains baladeuses pour l’or sous les ports, l’étincelle exaltée au fond des prunelles vertes ; Maxine concentrée, fièrement dressée dans un sourire mauvais. L’éclat de rire gronde dans l’estomac, les maigres bras rendent la bousculade pour finir par se poser crânement sur les hanches. « C’est des justiciers ça ! J’préfère être la méchante. La méchante pauvre si tu préfères. » Aucun doute sur les envies de luxueuses envolées, les poches pleines de larcins que personne ne prendra la peine de redistribuer. Hector trop naïf peut-être sous ses grands membres écorchés. Ici, pas de justicier. Juste un peu de chaos au petit-déjeuner.
Maxine dissimulée sous son sweat à capuche sombre, acquiesce la mine curieuse, observe le raton délaisser les fringues, fureter entre ses pattes. Une basket vient frôler la douce fourrure avec l’envie sournoise d’y foutre un coup de pieds, ne pas se laisser prendre pour un grattoire. « Dégage ! » Un ordre murmuré sous le couvert de la nuit, l’envie de râler de tout son saoul sans se faire prendre. Les sourcils froncés jusqu’à voir l’animal s’élancer sur les gouttières, se tirer jusqu’à la fenêtre. C’est comique, les petites pattes levées pour mieux s’accrocher, le pyjama rayé fondu dans le noir. Maxine menace de pouffer de rire avant de se reprendre en apercevant le signe que la voix est libre.
N'ayant aucune envie de galérer entre les gouttières si peu stables, la pie observe rapidement les environ avant d’enlever elle aussi son sweat, son jean et le reste de ses fringues. Les plumes parsèment l’épiderme dans une panoplie irisée alors qu’un sombre bec vient attraper culotte et t-shirt. Ça galère à tout porter, à rouler le tout en boule pour ne pas gêner les ailes mais finalement, l’oiseau s’envole rapidement jusqu’au rebord de la fenêtre, sautille sur le parquet en lâchant son lourd fardeau. Un dernier battement d’ailes pour venir se percher une seconde sur l’épaule du lycéen, pincer l’oreille dans un croassement feutré et s’en retourner s’écraser sur son amas de vêtement. Bien fait !
L’animal délaissé au profit de chairs toute rosées, sous-vêtement et t-shirt trop grand enfilé à la va-vite. Ça lui tombe jusqu’en haut des cuisses, arborant fièrement le logo d’un affreux groupe de rock disparu. Les yeux balayent les alentours, curieux, anxieux, impatients. Inconsciente des fantômes des autres (Maxine a déjà les siens, Maxine a toujours les siens), les mains viennent fureter ici et là, se perdre sur l’étagère aux bibelots poussiéreux. « Personne vient jamais faire le ménage ou quoi ? » Murmures murmures. Il ne serait pas bon de réveiller les hôtes. « Avec un peu de chance ya personne… ou alors la vieille a clamsé dans son sommeil. » Mais la pie préfère ne pas tenter le diable, se retourne vers son acolyte. « Tous les trucs qui ont l’air de valoir cher, faut les prendre. Mais moi j’cherche une bague en or avec une grosse opale incrustée… » Autorité dans la voix, bras croisés sous la poitrine.
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Maxine qui n'a rien des justiciers masqués, Hector à les mains qui tapent contre les angles du bassin, le nez qui se rétracte. Les oreilles sifflent des bêtises que souffle Maxine, les yeux se roulent et Hector se lève du lit pour rouler jusqu'au rebord, il ouvre la petite table de chevet et fouille entre les vieilles lettres roses, les chouchous emmêlés et la vieille fiole de parfum qu'il porte au nez pour en renifler le nectar qui lui fait grincer les dents. La pièce regorge des souvenirs tenaces, ceux que le temps n'efface jamais, que la poussière emprisonne et que les larmes forgent à force de mourir sur le creux des joues. Hector dont la culpabilité n'a jamais rien dévoré que les rêves, s'attaque pourtant maintenant aux boyaux qui n'ont de cesse de remuer sans trêve. Pourtant il a promis à Maxine de venir, de chaparder de ses doigts agiles les objets de fortune. Pour le moment, les émois immondes sont délaissés, Hector fouille dans les placards et les armoires, la boîte à musique et en découvre plusieurs petits bijoux. Maxine le dos tourné n'a rien vu des gourmettes gravées, il attrape les bijoux et les phalanges englobent la paume pour en protéger les ornements qu'il glisse dans le tiroir encore ouvert des tee-shirts poupons. C'est une chambre d'enfant, y a rien à voler. On va à côté. La clenche grince légèrement et Hector passe doucement le museau, les yeux qui scrutent les environs jusqu'à s'amarrer dans le couloir, se dirige vers le lieu où se repose la vieille dame mais le cagibi semble l'attiré bien plus que l'autre pièce. Alors il s'y glisse, les yeux se plissent pour parvenir à correctement voir les boîtes qui s'entassent, en attrape une et se met à glousser bêtement. Putain ta vieille elle collectionne les pierres, ça coûte une blinde ça. Les arcs par dessus les orbites se froncent, Hector en attrape une et la dépose à côté du collier qui sautille contre la gorge de cette dernière. Ouai, on peut pas tout prendre. Tu veux quoi ? Hector retourne dans le cagibi, dépose la boîte sur la table à repasser juste derrière lui et passe les doigts machinalement sur les ecchymoses, appuie pour grogner et se hisse sur la pointe des pieds pour écarter les rideaux, déceler les merveilles qui se cachent d'eux. T'as retrouvé combien de bijoux, du coup ? Hector comble le silence pesant, les ongles qui tapent contre le carton abîmé des années, arrache un tee-shirt du placard pour l'enfiler, emmerdé de se promener le poitrail à l'air.
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Mar 8 Nov - 11:11
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Hector + Maxine 16.10.2098
Maxine sans une once de culpabilité, vautour aux élans étriquées de mauvaiseté. Les doigts fourmillent, s’agitent comme des brindilles ; pour les grandes (vieilles) dames sans saveurs Maxine a les scrupules tout au fond du tiroir, l’envie de se régaler des mondanités. La pie un peu jalouse, un peu mauvaise quand vient la richesse ; elle n’a (plus) rien et eux ont tout. Alors une grimace parsème les étincelles d’excitation, l’envie de tout détruire, faire flamber les âmes comme un dessert arrangé. Elle se dit bien que quelques bibelots, quelques parcelles d’or cette bonne dame n’en aura plus besoin ; dans la réincarnation, on n’a besoin que de rien. Les mains vides comme un mauvais samaritain.
Hector tout à sa fouille, Maxine fait de même, le regard qui virevolte entre les étagères de poussière, les documents laissés sur la table, c’est la curiosité qui lui fait face, enchaine les arrêts sur les futilités de la vie. Ici la chaise décalée, là le tiroir mal refermé. Une chambre d’enfant oui, mais sans enfant. Les épaules se secouent un peu, l’air de s’en foutre un peu. « Il avait pas de chance ce gosse. » Car la tapisserie rosâtre laisse à désirer.
Le couloir nouvelle énigme, le raton en embuscade le nez levé. La pie juste derrière dans un sourire carnassier. Elle a bien envie de le pousser, faire grogner le plancher, s’évader dans un battement d’ail singulier. Une secousse de rire vient ébranler les côtes, les doits s’amusent à venir fourrager entre celles de l’autres dans une chatouille adroite. Qu’il serait merveilleux s’ils pouvaient habiter ici tous les deux.
La vieille reine dort comme un loir (et peut-être en est-ce un), dans les ronflements qui se répercutent entre les murs étroits de la chambre. Maxine laisse l’autre à son cagibi. Maxine se fiche un peu des pierres des autres, elle veut sa bague, et ne la trouve pas. « Ouai c’est une riche. » Dans un murmure, car il ne faut pas réveiller les morts. « Prend les trucs qui brillent le plus. » Car c’est ainsi que ça a toujours marché. D’un pas silencieux Maxine avance dans la pièce, se penche au-dessus du lit toute curiosité accomplie. Des rides et des rides. La couverture remontée jusqu’au nez. Maxine l’envie de glousser encore mais se retient de justesse. Chaparde en hâte les bagues sur la table de chevet avant de faire demi-tour à pas de loup. Rejoindre l’autre dans le cagibi, envoyer un sourire complice.
« J’ai ça. » Des bagues pleins les doigts. Les doigts s’agitent pour explorer les trouvailles de l’autre, s’extasier des choses qui brillent dans un sifflement appréciateur. Hector, il est bon à ça. « Mais j’ai pas trouvé ma bague. » Et la haine se sent dans l’intonation. Farfouille aussi entre les rideaux, en sort une grande écharpe carmine de fausse fourrure, s’en part les épaules dans un air de diva, la bouche en cœur comme elles le font surement. La voix arrogante comme elles l’ont surement, une main sur la hanche.
« Eh bien mon cher Roussos, quels bijoux pensez-vous, m’iraient bien au teint ? »
L’écharpe traine par terre et la blonde la ramène d’un geste qu’elle voudrait élégant. « Toi aussi, il te faut quelque chose. » Les mains fouillent, s’arrêtent sur un grand chapeau de forme. Tout poussiéreux. Maxine toute ravis s’en va le déposer avec cérémonie sur la tête de l’autre. Parfait.
« Tous les trucs qui ont l’air de valoir cher, faut les prendre. Mais moi j’cherche une bague en or avec une grosse opale incrustée… » Autorité dans la voix, bras croisés sous la poitrine.
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Jolie pie amasse les fortunes sans se préoccuper des larmes accablantes, se régale des perles nacrées sur le bas des joues, roulent jusqu'à creuser les clavicules pour y boire l'eau salée. Alors Hector et sa boîte de pierres qui ne semble pas vraiment intéresser la pie, se sent bien embêté. Ça pourrait lui rapporter bien plus que des bijoux de pacotille et si ce n'était pas pour elle, Hector aurait déjà fait demi-tour pour ne plus revoir les phalanges s'enfoncer sous les gorges. Pourtant, ça ne lui manquerait pas à cette dame emmitouflée au fond de ses draps de satin, les quelques ornements pour le cou qui s'évaporent. Mais la vision du gamin l'esquinte un peu et sans vraiment de doute, il sait déjà qu'à sa place, Désiré aurait tout écrasé et tout renié, comme s'il n'avait jamais été.
Maxine s'évade du cagibi, il peut entendre le bruit des bronches ronronner jusqu'ici et ça arrache un léger rire sans décoller les lèvres fermement accrochées l'une à l'autre. Le raton n'a de cesse de fouiller et attrape un sac en toile qui traîne parmi ceux qui valent déjà chers. Ouai ça ça peut-être bien... Le gamin marmonne dans sa barbe, enfourre les objets qu'il sait de valeur, même ceux qui n'intéresseront pas Maxine aux premiers abords mais qui valent pourtant une fortune pour ceux qui s'y connaissent. Soudainement, elle revient d'entre les enfers et Hector repose le sac sur la table derrière lui, grippe le poignet de celle-ci pour observer les bagues et les bijoux qui habillent le matériau. Ah.. Mais il n'a pas vraiment le temps d'en demander plus qu'elle se dérobe, se dirige vers les rideaux qui drapent l'armoire en chêne et il esquisse un sourire, les yeux qui roulent lorsque l'écharpe criarde couvre la gorge de Maxine. Merci madame Dupuy, mais je me préfère dans ce vêtement qui me semble, bien plus élégant. Et en offrant la révérence, le poignet qui tourne et le chapeau avec, Hector redresse les reins, dépose le chapeau sur le crâne de la pie et vient s'encombrer de l'écharpe rose. Cette bague-ci est la mieux. L'ongle cogne celle au saphir encore plus brillant que les autres. Hector couvre le rire par la paume, écoute la pauvre Dupuy qui semble se languir de retrouver sa pauvre bague. Et si elle y est pas, tu vas faire quoi ?
La voix basse et le pas léger, Hector sort du cagibi avec elle, pointe du doigt le rez-de-chaussée. Si elle a un bureau, y a peut-être un coffre-fort. Je suis prêt à parier que le code est la date de naissance de sa gamine, il faut juste trouver. Sans se faire prier, Hector retourne chercher le sac dans lequel il a déposé l'argenterie, des bijoux et des pierres puis descend les marches sans un bruit, les yeux plissés et il se remercie d'avoir une bonne vue dans le noir. Par là, je te l'avais dit. Fier de lui, Hector à reculons, fait signe à Maxine de le suivre et pénètre doucement dans le bureau qui, ne semble pas avoir bougé depuis des années. Probablement celui de son défunt mari, vieille maison emplie de souvenirs qui doivent peut-être plus rassurer que réellement heurter. C'est ce qu'il préfère se dire. Sur le bureau parfaitement soigné, il y a les vieux livres poussiéreux et les stylos à encre. Putain, elle a de sacrés bouquins. Hector bascule vers la bibliothèque, le sourire grand et les livres aux enluminures lui donnent envie de tous les glisser dans le sac, de s'en repaître tous les soirs jusqu'à ne plus pouvoir les lire une seule fois. Mais il n'est pas là pour lui, alors à la place il repose le butin et se dirige vers les tableaux qu'il soulève à peine pour essayer de déceler un coffre ou quelque chose. Tu trouves quelque chose ?
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Mar 15 Nov - 17:26
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Hector + Maxine 16.10.2098
L'air princier face aux ornements dont elle se part, voleuse indigne aux larcins brillants sur les phalanges, un baiser pour chacun d'entre eux, une douce malédiction murmurée aux démons ; les siens, ceux d'Hector, ceux de la vieille dame aux tourmants inconscients. Tout dans le petit sac en toile du raton, Maxine rayonne, s'embrase sous la passion du vol, des mouvements furtifs sous la nuit.
Le rire gronde, la pie retient un éclat, le ravale silencieusement, le chapeau trop grand sur sa tête trop petite, s'enfonce jusqu'à cacher les yeux. Ne voit plus d'Hector que les pieds nus plein de poussière, le t-shirt qui n'habille pas grand chose. Hector et l'echarpe rose dont il s'enlace, Maxine la moue ingrate, la moue curieuse.
"C'est vrai que le rose te va mieux..." Le coin des lèvres ébréché en sourire amusé, le rebord du chapeau qui se relève sous un mouvement de tête, la pie toute droite pour bien le garder sur sa tête, comme une artiste.
Un saphir, c'est donc son préféré. La blonde vient rouler des phalanges, s'extirper du bijou bleuté pour y refermer les doigts d'Hector dessus. "Alors je te l'offre." Comme si c'était la le plus beau des présents, Maxine les yeux plissés car Maxine serieuse. Il n'a pas intérêt à se moquer. "Si tu la perds ou la revends, j'le saurais." Parce que Maxine, elle se dit qu'elle sait tout des sombres pensées, des demons tapissés.
Elle tout ce qu'elle veut, c'est un bijou qui porterait le nom de son père, l'ardeur de sa mère. Haussement d'épaule, l'air revêche. "Si je la trouve pas, on brule la maison." De cet air tout sérieux qui n'acceptera aucune remarque, les épaules carrées dans un semblant d'autorité, Maxine qui sait pourtant pertinement, qu'elle ne le fera jamais.
Petite escapade jusqu'au bureau, elle y croit Maxine, à un coffre fort et pousse un petit sifflement d'admiration en observant tous ces bouquins. Petite pointe de nostalgie en pensant à son père et à son bureau, aux histoires racontées tard le soir, aux veillées silencieuses cachée sous la couette, une petite lampe de poche pour retracer elle-même les lettres sans queues ni têtes. Et puis plus tard, ses propres livres emmaillotés dans le papier cadeau, le petit cri de joie pour les anniversaires. Le livre préféré de papa, le polar préféré de maman. Maxine elle, a toujours préféré les jolies contes, les princesses endormies et les preux chevaliers. Mais Maxine maintenant elle sait, que tout ça n'existe que dans les histoires.
Elle aussi, ses doigts traînent sur les reliures avant de changer d'avis. La Maxine d'aujourd'hui, elle n'a plus le temps de lire. Pourtant, elle se penche pour attraper le bouquin délaissé sur la petite table, une moue nostalgique aux lèvres. "Je l'aimais bien celui là. Mon père me l'avait prêté." Elle ne sait pas où il est passé. L'histoire de l'Anima dragon crachant son feu d'argent sur la couverture bien visible.
Haussement d'épaule, laissant Hector fouiller derrière les tableaux elle se contente d'ouvrir les tiroirs du bureau, s'accroupir pour mieux réfléchir. "Si j'étais eux je- AH c'est là !" Dissimulé derrière le bureau, un petit coffre noir. Maxine l'aurait pensé plus gros, comme dans les films. Elle relève la tête. "Tu sais forcer ça toi ? Ou on cherche un code ?"
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La tendresse se referme sur la main et Hector a des couleurs qui font chauffer la chair blafarde, les dents qui crissent et le regard distant se dépose sur l'étreinte démoniaque. Maxine menace, Maxine incombe et Hector n'a de choix que hocher la tête, ravaler sa salive et lorsqu'elle se détache de lui pour s'échapper, il a les pupilles vives qui découvrent un peu mieux le bijou qu'elle vient de lui offrir. Parfaite pour ses doigts, il inspecte les coutures et les joints, frotte son pouce contre la géométrie imparfaite de la roche précieuse. Maxine sait tout, Hector ne sait rien. Il a la tête vide des agitations et a laissé les soucis au placard.
Alors sur sa plus longue phalange, le majeur, il y fait glisser délicatement la bague et dans les songes que personne ne peut entendre ni voir, il se promet de garder l'ornement jusqu'à qu'on lui arrache les os et qu'on expose cette dernière comme ayant appartenu à Hector Virgile Roussos. Futur poète qui n'a jamais rien vraiment su si ce n'est que le chagrin se récolte avec les larmes, par dessus les fausses tombes dessinées avec les paumes.
Dans la bibliothèque, il est toujours subjugué par les livres anciens et ornés, reliures en or et couverture en peau de mouton, il peut le sentir lorsqu'il y passe les doigts. La pie semble s'attarder sur un vieux livre d'un conte qu'il ne connaît pas. Le dragon crache et les flammes semblent presque réelles. Alors entre les griffes délicates de l'anima, Hector le récupère et le fourre au fond du sac lorsqu'elle n'est plus à ses côtés. Il n'est pas vraiment égoïste, Hector. Il est plus simple d'agir en tant que telle pourtant, mais pour Maxine, il veut bien déroger à sa règle et emprunter le chemin des amitiés sans lendemain, lui offrir le livre et par dessus les bijoux.
Maxine s'excite, elle veut tout ouvrir maintenant et il rejoint cette dernière là où le coffre se dessine. La serrure n'a pas de clé, il faut un code, tourner de gauche à droite. On aurait besoin d'une bombe artisanale, pour l'ouvrir. La grimace s'étire jusqu'aux oreilles et Hector se redresse, craque les genoux et les doigts. La date doit bien être quelque part, peut-être dans son agenda... Les vieux y notent toujours les rendez-vous. Entre ses mains, le journal de la dame apparaît. Son derrière se dépose sur le bureau et le dos courbé, il fronce les sourcils à dévorer les pages en ne s'attardant que sur les dates entourées ou gribouillées. Ah, je pense que je sais. Poussez-vous madame Dupuy. Le garçon arrange les lunettes imaginaires sur son nez, tapote son ongle contre le métal entourant la boîte et il fait tourner la serrure. D'abord à droite, à gauche, encore à droite et puis à gauche. Il a le souffle arrêté, les dents qui claquent et la pâteuse. ...C'est bon ! Je te laisse regarder si il y a ton trésor. Je vais prendre un ou deux livres pour ma collection. Un peu serein, il a les oreilles alertes des bruits suspects, du parquet qui craque et du vent qui siffle. L'étagère l'intéresse, il dérobe quelques livres sur la poésie du monde Humain, mâche les mots et ne les lit qu'en diagonales. Pour se sentir un peu plus proche, un peu moins loin. Les pieds sur terre et moins dans les airs.
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Sam 25 Fév - 11:04
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Hector + Maxine 16.10.2098
Maxine satisfaite, les cadeaux on les prend, on les enferme précieusement au creux de la main pour y piéger les secrets et affections naissantes. Maxine, elle ne fait pas de cadeau ; à la vie, aux plus grands, à ceux qui l’emmerdent en général. A la mort aussi probablement. Mais Maxine, elle sait parfois dire oui en souriant, laisser les lippes s’évaser pour dire merci, de rien, on se revoit demain.
Entre les étalages de livres la pie a la nostalgie pressente, les souvenirs qui peuplent les rêves (les cauchemars) mais montrer les faiblesses c’est se faire lacérer un peu, mourir surement. Dans l’univers des petits oiseaux irisés, il n’y a pas de place pour se laisser aller, danser sur un pied. Elle ne remarque pas les livres qu’on dissimule à sa vue, les dragons cracheurs de flammes et les princesses en dérive. N’a d’yeux que pour le coffre, les mystères, la bague qu’elle recherche car elle est là pour ça, Et pour rien d’autre que ça.
« Une bombe ? Et t’as de quoi faire ça petit génie ? » Ricanement entre les étagères, qu’est-ce qu’on leur apprend à l’école maintenant à ces sales gosses ? Hémoglobine et poudre à canon entre les pattes, de quoi lui faire regretter un peu d’avoir tout plaqué, préférer s’envoler que de rester clouée sur une chaise. Avant Maxine, c’était une tête. Maintenant Maxine, elle se demande bien ce qu’elle ferait d’un bout de papier pour diplôme. Il la fait rire, Hector, entre ses pattes le mystère d’un code dont elle n’oserait même pas se pencher. Des creux aux coins des joues, ça sourit beaucoup. La place est laissée au petit génie qui sait y faire, apparemment. Maxine voudrait bien mettre les mains dans les poches et observer en jugeant mais elle n’a pas de pantalon, elle aurait presque oublié. « Après toi, sinon on balance le coffre par la fenêtre et on voit si il s’ouvre. » Une technique comme une autre, elle n’a pas la patience d’attendre trop. La petite vieille pourrait se réveiller d’un instant à l’autre.
Mais les yeux s’éclairent soudain, petit cri de victoire entre les lèvres, vite ravalé pour ne pas faire de bruit. Rapidement, elle repousse le raton pour inspecter le coffre, le cœur battant la chamade. « Putain t’es vraiment le partenaire parfait pour un cambriolage ! J’ai douté mais franchement, tu remontes dans mon estime là. » Hector, c’est probablement bien plus qu’un petit prince.
Les mains viennent envahir le petit espace, fouiller sans s’arrêter et soudain, elle s’arrête. La bague, elle l’a. Ne pouvant retenir sa joie, la pie se redresse, sautille avant venir se jeter au cou de son nouvel ami. « Regarde est làààà ! » Entre ses doigts, une jolie bague toute brillante, prenant un peu la poussière. Entre ses doigts, les os fins du raton qu’elle sert une seconde avec force avant de le relâcher la pauvre bête tout aussi vite, sans perdre son sourire. Les câlins, ce n’est pas son truc mais parfois, elle ne peut pas s’en empêcher. Hector, il ferait mieux de ne raconter ça à personne. « Regarde comme elle brille… » Tout à son inspection d’un bijou, retourné mille fois entre les doigts la pie en oublie un peu son acolyte. Pour elle, mission accomplie.
« On fait quoi, on se casse maintenant ? T’as pris tout ce que tu voulais ? » La tête redressée dans une question silencieuse. Elle oui, elle a pris tout ce qu’elle voulait ; elle n’avait besoin de rien d’autre. « Allez on se taille. » Le sourire aux lèvres plus grand que jamais.
You're too good for me? What makes me miss the way we used to be? I'm freezing cold tt's getting late Staying around yours feels like it's fate
Dans le sac en toile, Hector y a enfermé les rêves et les espoirs bref d'une vie déjà longue à ses yeux. Maxine a les doigts encore plus malins que lui lorsqu'il dévore à en avoir l'estomac retourné les mets sucrés cachés dans la cuisine. Maxine a eu la voix menaçante mais elle s'est rapidement calmée, de la hargne à la joie. Les étoiles se sont décidés à descendre du ciel pour se noyer dans les prunelles amères de la fille devant lui. Il n'a pas vraiment eu à faire grand chose, le raton. Il a usé de l'impatience de voir les placards scellés et les portes vissées pour s'adonner à l'art du crochetage. Puis parfois, il n'y a qu'à réfléchir et s'armer de cette pestilentielle patience, s'accommoder de l'environnement et y arracher les pièces maîtresses.
Évidemment. C'est pas pour rien qu'on me surnomme le génie. Rictus coquin, Hector a la bague sur le doigt, elle est lourde car il n'en a pas l'habitude. Machinalement, il y porte l'index et fait tourner celle-ci, pour être certain qu'elle soit toujours là lorsqu'il descendra de la fenêtre par la gouttière. Tu vas me tordre les doigts si tu continues de serrer, sale dingue.. Hector esquive la grimace, comme si ça n'avait pas été plaisant de sentir un peu de chaleur humaine, celle qui repousse souvent parce que ça ne l'intéresse pas vraiment. Les pommettes sont brûlantes et le regard oscille à travers la pièce. Il n'a plus rien à vouloir dérober ici. Il a vu les constellations de près ce soir. Ouai, y a plus rien ici... Dans une dernière fausse introspection, Hector pivote sur lui-même et dépose le sac sur l'épaule pour être certain qu'il ne glisse pas. Tu vas laisser les larcins de côté maintenant que t'as tes bijoux ? Le regard en coin, Hector ouvre délicatement la fenêtre, passe une jambe par dessus le rebord pour observer la hauteur dehors. Il croyait devoir se casser en deux mais la hauteur n'a rien de démentielle et sans peur, Hector saute et grogne lorsque les jointures des chevilles craquent jusque la colonne. Tiens, j'ai pris ça au fait. Je sais pas si ça peut t'intéresser mais comme t'avais l'air de le regarder un peu plus que le reste. De son sac, il arrache le livre. À l'intérieur, tout est pour Maxine. Il n'a pas besoin de cet argent, il n'a pas besoin de se battre pour s'en sortir. Du moins, pas comme ça. Tiens en fait. C'est ce qu'on a chipé. Je garde juste ça. Le sourire s'élargit jusqu'aux oreilles, l'annulaire se relève et il en montre la bague qu'il continu de tenir à l'aide d'une autre phalange. ...Je vais faire comme si cette nuit n'avait jamais existé et prier pour que la Milice ne vienne jamais frapper à ma porte.
Dans la pénombre lunaire, il se dirige vers les affaires laissées au sol, remet sur ses hanches fines le pantalon et les baskets à ses pieds. Un dernier coup d'œil à la vieille baraque et Hector retourne auprès de Maxine pour s'évader entre les astres vicelards de la nuit.
