haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Make one hell of a collaboration △ Jules



 
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Make one hell of a collaboration △ Jules
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Sam 28 Mai - 23:49
We could blame all human nature. Stay cool, it's just a kiss.
Oh, why you gotta be so talkative? I talk too much, we talk too much.

Les mains frippent le dressing avec ardeur. C’est le défilé d’une miss de la salle de bain au salon. Pose le déhanché contre le miroir, même les fossettes sont de sorti. Elle s’est réveillée sept heure trop tôt. De fait, nuit blanche oblige, Esmée ne s’est pas faite belle. Elle a écorché les rouges a lèvres, étaler la pâte du cosmestique sur les poignées à ressembler à une guerrière de la télévision. Douches, lotions, crèmes, le parfum qu’on asperge avant de frotter sous le savon noir pour mieux recommencer. Juliette, grosse feignasse, n’aurait certainement pas pris autant de pincettes pour son date.

Même pas pour de vrai. Mais ça c’est rassurant.
Aujourd’hui, Esmée est une contrefaçon de l’amour.
Elle a signé par texto, deux cliques, un swip, c’est la recette du coup de foudre moderne.

Esmée, dans le vélouté d’un bustier dont les volants couvre la pudeur des chevilles, est apprêtée. Elle s’est enroulée dans un foulard du même motif. Les fleurs à corolles noires lézardent entre le confetti des paillettes blanches. La ballerine tourne sur elle-même, ose l’écart en y et le tissus plisse comme une promesse. Les cernes ont été éffacées aux sachet de thé camomille et les cils fardés pour cligner comme une biche. Elle a remonté les gants blancs et son courage au-dessus des coudes.

Le Crocochanel noir suspendu par une chaîne aux maillons d’argent, elle a traversé le seuil de la porte. Aujourd’hui, c’est dit, elle en finit avec l’image de bonne sœur. Les ambitions ça se concrétisent. Il faut être dévergondée pour rester à la page. La brune ferme les yeux, expire le nerveux et marche comme une reine dans son accoutrement de jeune première.

De l’autre côté des rails, sur le pas de la porte du plus côté, du plus guindé, de tous les restaurants, Jules est planté. Le fushia est panache et les boucles que la gente féminine s’arrache tombent sur la visage en losange. Jules, elle le connaît depuis toujours et elle retient l’envie de dire et jurer qu’il est beau comme un paon. Elles ne disent pas ça les filles pour ouvrir un rencard. Les mirettes noisettes, elle brillent avec l’intensité d’un cœur terrorisé de plonger dans l’inconnu.

_C’est bien vous Jules ? Navrée, les photos ne correspondent pas trop à la réalité. Elle allonge la paume pour tirer le tissus de la manche du blazer et ne retient même pas l’espiègle des lèvres, après tout la complicité passe avant. Je suis ul-tra stressée. Je cocotte hein ? Le rouge à lèvre il se voit trop ? Et puis, pour faire semblant, faut qu’on parle comme si on se connaissait pas ? Nan, parce que j’ai repéré une de ses méméres dans la navette. Elle creuse les joues, appuie la confidence d'un geste de main équivoque. Le genre mots fléchés niveau platine tu vois ? J’suis sûre que c’est une grosse cougar et on va la capter avec un ado défraîchi à l'intérieur.

Esmée glousse aussi mauvaise que tendre. Le cœur qui tambourine apparemment pas très au fait que tout ça c’est pour du beurre. C’est juste Jules et la carte de l’Archange n’a guère changé en dix ans. Premier, deuxième, troisième, c’est aussi inflexible que les codes de la danse classique. Installée, Esmée est plongée dans la calligraphie ennuyée de la gastronomie. Elle fait semblant parce que la nourriture ça ne l’amuse pas. Ses yeux virevolent sur son partenaire de méfaits, incapable de différencier l’excitation du complot de la confection embarrassante d’un rendez-vous galant.

_Je vais prendre le menu expérience hein. Bon, t’as bientôt fini avec la carte des vins, de toute manière t’es puni. Si t’es ivre, obligé tu vas dire n’importe quoi et mon premier date sera gâché. Elle hausse les sourcils épilés et roule théatralement les yeux. Je veux une histoire légendaire à raconter aux journaux, moi.

Esmée elle s’y croit déjà. Il faut dire qu’une poignée d’admirateurs et quelques contrats avec des marques potables ça a considérablement amélioré le quotidien. L’orgueil est de sorti et ce n’est pas Jules qui la prendra au sérieux pour si peu. Elle exagère la vanité pour couvrir l'anxiété des jambes qu’elle replace inlassablement l’une sous l’autre, sans parvenir à déterminer laquelle mérite d’être appuyée.
Jules
Esmée
28.05.2098 - Archange, Arc-en-Terre

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Mar 31 Mai - 0:31
y qué hay de mí
Yo sigo aquí
Yo también quiero ser feliz
Mira, mi amor
Yo sigo aquí
Yo sigo estando para ti


Le satin sur la peau comme les parures qu'on brode sur les élégantes carrures mondaines, Jules a le dos collé contre la devanture du restaurant un brin trop chic pour lui, un brin trop pompeux et pourtant, c'est ici qu'il a décidé d'inviter Esmée comme elle a demandé, comme ils ont façonné le plan sous le coup des verres du rouge dans le nez.
Il n'est pas certain non plus Jules que les raisons de la gazelle suffisent pour s'enticher faussement, que le piège va serrer les thorax comme les traquenards qu'on utilise pour les loups.
Loin d'être nerveux, Jules arrange le col ouvert sur les clavicules, espère ne pas avoir l'air trop coloré parmi le tulle rouge et la dentelle noire.

Le téléphone au fond de la poche, à plusieurs reprises les doigts s'y sont glissés par désir de lui dire c'est quand que t'arrives ? c'est long, je m'emmerde, j'ai envie de boire là et de fumer une clope.
La Cologne qui parfume le poignet et la gorge, Jules ne s'est ni asphyxié de la nicotine ni des bières, qu'il aurait pu lorsqu'il était passé récupérer le costume en rentrant au Domaine lorsqu'il a croisé Dyomyre, qu'il n'a même pas osé lui parler de ce stratagème plus que douteux, qu'elle trouverait ça complètement idiot et stupide, qu'elle aussi il en est certain, voudrait faire la même pour rire.
Les phalanges cassent finalement le silence et Jules vient chercher le portable qui baigne sous le tissu mauve -pourtant il peut entendre les talons claquer le sol et les iris se soulèvent vers les murs aussi longs que des grattes ciel.
La jolie brune s'approche et se met déjà à baver sur son compte, le fin sourire aux lèvres et le maquillage habilement étalé sur le visage, là où les pommettes se soulèvent lorsque les lippes s'étirent, là où les paupières se serrent et quand les cils battent.

Veuillez-me pardonner, si j'avais affiché mon visage vous n'auriez jamais voulu de moi... Jules-Augustin prend l'air désolé, presque effaré puis il se met à glousser bêtement tandis qu'elle arrange les manchettes qui recourbent et se plient. Oui, mon odorat va pas s'en remettre de tout le parfum que t'as étalé sur tes fringues. Puis...Il est rouge.. Donc oui il se voit ton rouge-à-lèvres mais tant mieux non ? Je pourrais mieux t'embrasser.Jules restreint la moquerie sur le visage, ravale les nombreuses railleries qu'il voudrait offrir à cette dernière, parce que c'est important, qu'elle lui ferait regretter Esmée, s'il venait à tout ruiner. De sa main il dérobe le bras de cette dernière qu'il fait glisser sous le sien, jette un coup d'œil à la limousine qu'elle désigne derrière tandis qu'il pénètre le restaurant, patiente qu'ils puissent avancer dans la queue. Tu penses que je peux repartir avec elle à la fin de soirée ?

Encore et encore, le miel dans le cœur, bave sur les lèvres et le recrache sur Esmée -tendresse malicieuse, voilà leur tour et Jules fronce le nez lorsqu'il épèle son nom, qu'il a réservé ce matin, qu'il exige sa table.
Puis à force on connait le nom des Palatine, pour la qualité du vin, la rudesse et l'inflexibilité du père. Le tapis se déroule et les décorations évoquent à Jules l'opulence à laquelle il n'a jamais inspiré, dans laquelle Esmée se baigne et se plaît.
Jules garde la voix basse et ramène doucement Esmée contre lui, le bras toujours dessus-dessous avec elle, comme les futurs amants font, comme un pacte pour s'aimer à vie.
Si j'ai pas un billet à la fin... et lui balance un clin d'œil caché sous les ondulations ébènes.
Comme un gentleman à qui la bienséance fait tout le charme, Jules recule la chaise pour laisser sa gazelle s'y installer, se pose en face d'elle et lit attentivement la carte des vins en premier, mais cette dernière réagit avant lui.

Sérieux ? T'abuses... Je vais quand même en prendre un. Je vais pas boire de l'eau, on aura l'air de deux clampins.. Moi aussi j'prend pareil que toi, y a rien qui me tente pour de vrai.. Jules grimace un peu et interpelle le serveur, grand sourire aux lèvres il demande une bouteille du meilleur rouge qu'ils puissent avoir puis deux menus expérience. Il n'a pas lu de quoi il s'agissait, il n'a qu'envie de laper la gnôle dans sa coupe, d'écouter Esmée et de voir comment va se dérouler la soirée. Du coup.. La fin de ton histoire légendaire, tu y as déjà réfléchi ? Tu vas rompre avec le fils des Palatine ? Ou c'est moi qui devrais le faire ?

Sourire narquois aux lèvres, Jules dépose un coude sur la table pour glisser sa paume contre celle d'Esmée, caresse doucement les phalanges tout en matant les alentours -il ne sait pas vraiment à quoi s'attendre, s'il y aura des rumeurs et des photographies, des messes basses et des on-dit. Puis il percute le garçon, qu'il va probablement devoir jouer le jeu jusqu'au bout, que les relations d'un soir jusqu'aux lèvres qui s'éperonnent c'est terminé.
La bouteille le nargue lorsque le serveur remplit les verres et Jules remercie ce dernier d'un revers de la tête, retrouve l'intérêt pour sa future amante.
Toujours le sourire qui martèle, Jules est décontracté, préfère agir comme si soudainement l'exclusivité lui convenait.

D'ailleurs, ça veut dire... Que je peux plus... Tu vois pendant les soirées... Rouler des pelles et tout ? Vu que...On doit faire genre, si quelqu'un l'apprend c'est terminado, c'est ça ?

Le calice se soulève jusque ses lippes, les y trempe et serre les doigts sur les siens doucement, tend son verre pour trinquer aux faux-espoirs.

a little kiwi


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Mar 31 Mai - 2:37
We could blame all human nature. Stay cool, it's just a kiss.
Oh, why you gotta be so talkative? I talk too much, we talk too much.

Esmée tempère les roulements de son cœur à coup de gestes assurés et noie les salutations sous des rondes de questions et une touche de cancan. La brune mord l’intérieur de ses joues pour s’invectiver à un peu de tenue. Elle cherche les yeux de Jules. La douceur du printemps et l’éclat familier de la complicité, elle y appuie sa farouche détermination d’être à l’image de la parfaite petite copine. La parfaite petite copine ne laisse pas les rides froisser le front d’anxiété, d’ailleurs elle n’a pas le temps de s’inquiéter : elle est amoureuse. La ballerine glousse avec effroi. Elle pose de plat de la main au-dessus des lèvres avec une pudeur réservée sur l’affaire.

_C’est trop tôt. Le baiser c’est le troisième date, j’ai la photo de l’article alors n’essaye pas de m’arnaquer. Tu ne te rends pas compte de la préparation mentale Jules. Elle ricane d’elle-même. Son premier baiser, ce gros boulet qu’elle se traîne à la cheville sans vouloir y renoncer après tant d’années. Elle n’a pas le temps de réfléchir au mouchoir de soie plié en quatre dans le Crocochanel pour essuyer les lèvres trop affriolantes si on en est déjà rendu à parler d’embrassades, que le bras de Jules s’enroule sur le sien. Elle refreine l’impulsion naturelle qui lui dicte de reposer ce bras le long du corps du Palatine. La jeune femme les visualise de l’extérieur. Le couple de la saison au moins, de quoi susciter les ronrons du gratin et mettre un point final à l’idée que la nouvelle starlette du ballet a tout pour finir vieille fille. La question du brun l’a fait pouffer et ses lèvres s’étirent avec malice. Voyons Jules, Maman dirait : pourquoi boire de la piquette quand on dîne avec le millésime ?

Anne-Claire toujours le bon mot pour esquiver les questions sur l’infidélité légendaire d’Emile-René. Il y a le lustre au plafond, le concert des petits pieds du personnel et le tintement du cristal, Esmée est dans son élément. Elle circule sans toucher, observe sans embarrasser, elle a même l’élégance d’un sourire poli pour les patriarches de familles influentes. Les montagnes de codes elles sont écrites dans sa génétique en caractères aussi serrés que les rubans de ses chaussons de danse. Le port de tête est altier alors qu’elle sourit de voir Jules jouer les garçons galants pour elle. A Babel, c’est désuet le charme des rendez-vous. Elle frémit encore d’horreur quand on lui raconte les rencards sur la banquette miteuse d’un fast-food. Les yeux s’attendrissent pour son prince charmant fictif qui n’a rien négligé. Elle passe l’éponge sur le commentaire malicieux et s’attable sans parvenir à être parfaitement à l’aise. La brune ne saurait déterminer si c’est le pour de faux, le pour la première fois, ou tout simplement l’audace de mettre en œuvre un complot inventé à des heures indues et ronds comme des barriques.

Elle retient une moue douteuse. La parfaite petite copine est un peu niaise. Elle croit tout sur parole, ne remettrait pas en cause l’assurance de son Jules quand il dit qu’il s’en tiendra à un seul verre. Les yeux glissent encore sur la carte dans une tentative de meubler pour oublier le trac qui la ronge.

_Ils ont un nouveau pâtissier, notre âge. Ca a fait scandale mais il a le meilleur doigtée de l’île pour réaliser les pâtes feuilletées. La brune vire instantanément cramoisi. Elle a la pointe des oreilles qui la brûle. Pas de sommeil, une bonne couche de stress, sans compter la demi-douzaine d’articles étranges qu’elle s’est enfilé au cours de la semaine dernière pour combler ses lacunes sur l’aspect charnel des relations humaines. Le résultat est décadent de gaffes. Elle avale le plus gracieusement possible un verre de la carafe fraîche pour faire baisser la température interne et saisit la question comme une bouée de sauvetage. Finalement, la danseuse voudrait bien qu’il arrive plus vite l'alcool commandé par le bouclé. Bien sûr, je te largue. Consentement mutuel, mais comme il y en a toujours un qui souffre se sera toi. Comme ça, toi tu cours dans les jupons de Dyo pour qu’elle te console et moi… elle cherche une idée à la hauteur de sa carrière, les prunelles perchées aux angles… j’écris une brève sur la valeur de l’indépendance dans le féminisme. Ca sonne bien ?

Esmée étouffe le rire dans un sourire épanoui jusqu’aux pommettes, ça creuse des fossettes charmantes. Elle laisse ses iris bruns communiquer toute son hilarité à son ami d’enfance. Jules est un ami en or. Il va falloir trouver mieux qu’une peluche XL et des lacets de danse pour honorer cette confiance illimitée qu’elle s’autorise avec lui. La mâchoire retombe en sentant la main masculine recouvrir la sienne. Les esquisses de caresses font tournoyer une myriade d’émotions contradictoires. La gazelle déglutit, absolument tétanisée de ne pas avoir la possibilité de remettre la paume tiède de l’autre côté de la table comme elle a l’habitude de le faire. Dans l’éventail de mièvreries de la parfaite petite copine, la fuite en avant est proscrite. Elle inspire profondément. Endurcie, elle ne redoutera plus les assauts d’un Makto enivré. Ca ne lui fera ni chaud ni froid, les gestes qu’on balade sur elle par erreur.

Les coupes servies, le sourire de Jules apaise les incertitudes qui se bousculent à l’étage. La Caucase l’aime cette nonchalance et souvent lui envie, elle qui a toujours besoin de méthodes et de protocoles pour se sentir légitime dans tous les domaines où elle décide d’exceller. Le couple, le dernier challenge en date, est des plus coriaces. Les yeux s’agrandissent. Ca ne lui avait même pas traversé l’esprit.

_J’en sais rien. On n’est pas au vingtième siècle non plus. Tu ne vas pas t’acheter une ceinture de chasteté alors qu’on fait juste des rencards pour l’instant. Esmée s’empare du verre pour siroter une gorgée et faire passer la gêne de l’évocation de la chose dont la télévision est devenue la seule projection fictive. Elle racle la gorge et plante un regard plus assuré dans les mirettes de Jules. Par contre, le jour où on officialise, là, c’est fini, rien, nada, tu fais un régime d’aventures et tu ne regardes que moi. Empourprée, elle se trouve dramatique mais les romans de son enfance méritent qu’elle leur rende hommage en tant que référence unique de l'Amour. Elle marmonne, les yeux baissés sur la porcelaine immaculée. Et puis, soit quand même un peu sérieux même quand on fait juste des dates, sinon tout le monde va savoir que c’est du flan et… elle adresse un regard timide. Les petites filles ça a toujours des émois précieux, grandies ça ne sait plus en parler sans se sentir vulnérable. J’aurais honte pour de vrai, moi.

Les amuses bouches arrivent à point nommé. Les iris pétillent et ce n’est certainement pas d’appétit. La brune plante le cure dent métallique dans ce qu’elle identifie comme la miniature d’un soufflet au chorizo et tend le bras dans la direction du Palatine.

_J’ai toujours voulu essayer de faire ça. Tu ouvres la bouche ? Les dents brillent d’une espièglerie débordante alors qu’elle approche le gâteau salé des lèvres de son prétendant. Elle camoufle un rire clair dans une deuxième gorgée du cru qui ravit papilles et palais. Les Palatine devraient toujours choisir les vins. Au fait, concernant ta contrepartie, tu voudras qu’on poste des photos sur les réseaux ? Je peux t’identifier sur les cadeaux que tu vas me faire en story.

C’est l’évidence. Quand on est aimée, on est gâtée. Parole de fille unique des richissimes Caucase.

Jules
Esmée
28.05.2098 - Archange, Arc-en-Terre

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Ven 3 Juin - 4:07
y qué hay de mí
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Les prémices des rendez-vous Jules n'en a jamais vraiment entendu parler. Les prémices des amourettes Jules n'en a jamais eu l'occasion.
Il n'y a que les esquisses ratées des idylles, qu'on marque à coup de baisers et de reins, qu'on finit par oublier comme les poésies apprise en maternelle. Les mêmes qu'on se plaît à chanter aux parents les deux pieds devants et les dents cabossées.
Non, Jules n'a rien du parfait petit amoureux, se complaît dans le rôle d'amant et des déboires qui s'y accompagne, parce qu'il n'a jamais supporté de devoir poser les yeux sur une autre qu'elle, qu'on lui demande de s'impliquer un peu plus dans ses relations, d'arrêter d'avoir les yeux et les pensées ailleurs.
Parce que Jules n'est pas un bon concubin quoiqu'un bon soupirant, mais pas pour elles.

Le regard titube entre les voluptés des corps qui se pavanent entre les tables, les parures contre la gorge et la lascivité qu'il ressent juste en battant des cils. Jules a toujours eu la fâcheuse tendance à avoir le regard qui traîne, qui vacille, même s'il n'y a rien à voir, même s'il n'y a rien d'intéressant, Jules regarde, s'insurge, se laisse entraîner par le néant le plus complet.
Pourtant ce n'est pas faute d'essayer, du mieux qu'il peut de rester concentré plus de quelques secondes sur la même personne, personne qui n'est pas elle, évidemment.
Alors Jules il remercie les cieux, que rien de tout ça ne soit un tant soit peu réel, qu'il n'aurait pas eu le cœur à brisé celui d'Esmée, qu'il aurait été trop lâche pour refuser d'être son amoureux, qu'il l'aurait emmené jusqu'au bout du monde si elle l'avait voulu, Esmée.  
Il n'aurait cependant jamais pu s'éprendre, lui susurrer les mots sur l'univers et les je t'aime, parce que même les menteurs ont leur limite, que Jules n'arriverait probablement pas à épeler les mots qu'on attend.

Alors il voudrait murmurer merci à Esmée, que tout ça ne soit qu'un jeu un peu idiot, un peu enfantin, un peu malicieux voir tordu sur les bords.
La moue sur le visage, Jules roule les prunelles et se penche par dessus la table, continue de caresser les phalanges blêmes sous les siennes plus hâlées.
Trois rendez-vous, c'est long Esmée. Je ne pourrais pas attendre pour t'embrasser. qu'il souffle Jules, le sourire taquin sur les lèvres, il jette un bref regard aux familles affluentes -son père a toujours participé aux grandes mascarades, a animé les bals et partagé les vins, sa mère aussi peu souvent, rarement Jules que son père n'estimait pas assez bon. Alors on ne remet pas souvent, le visage du garçon et ça lui convient, pour être honnête.
Puis l'air consterné quoiqu'approbateur, Jules hoche la tête et tape doucement son poing sur la tabletout en redressant l'échine, la voix enjouée et railleuse C'est certain. Pourquoi repartir avec une femme dont le principal attrait est la richesse, quand je peux avoir la plus jolie des douceurs dont la gentillesse n'a d'égale que son talent ? et voilà qu'il soulève la paume tendrement, se penche pour y déposer un baiser clair avant de se rasseoir.

Un peu plus mièvre, un peu plus candide, un peu plus tout et les femmes autour en seraient gaga, de Jules et de son élégance. Gentleman qui n'a pourtant vu que des films, pourrait prétendre à être le parfait petit copain si l'occasion se présente plus souvent. Peut-être, pourrait-il finir par tourner des rom-com.
Esmée semble être angoissée, éponge à travers, éponge à émois, Jules aspire tout, s'imprègne et frissonne. Dégoût et pénibilité, laisse l'air chaud s'essouffler par le nez puis il reprend le verre entre les phalanges, boit une seule gorgée tout en faisant rouler le vin autour de la langue, qu'il s'attaque aux muqueuses et à la langue, veut se délecter du goût jusqu'à que tout tombe au fond de la gorge.

Incroyable. Moi aussi je sais faire des gâteaux, Esmée. S'il n'y a que ça pour te faire tomber un peu plus à mes pieds, alors j'en ferais. Jules remue les éclanches. Toujours les commissures tendues, comme si le sourire était imbriqué sur son visage. Comme par hasard, TU me largues... Ha, les femmes... Jules chuchote les mots pour qu'ils ne soient audibles que par leurs âmes avant de sentir les oreilles chauffées lorsqu'elle l'évoque, fronce le nez et relève lentement les prunelles sur elle. Jules ne préfère rien dire, ne rien relever, Esmée Caucase qui se joue de lui, petite princesse aux allures de Reine. J'en sais rien, je suppose ? Ça sonne bien, ça devrait suffire, je suis pas un férue du féminisme, Dyomyre en parle souvent mais honnêtement...

Jules détaché des choses qui ne le concernent pas, soulèverait pourtant monts et merveilles si Dyomyre le lui demandait, parce que c'est important, qu'il faut le faire.
Qu'il le ferait aussi, si Esmée le lui murmurait aux creux de l'oreille, que ça compte, alors s'il-te-plaît, fait le.
Jules un peu naïf, se casserait l'échine pour satisfaire l'appétit de ces dames.

Les tendresses sur les doigts cessent lorsque Jules revient chercher la bouteille, qu'il vient remplir le verre et jette un œil à Esmée C'est le dernier, promis silencieusement, seul les lippes se meuvent et il sourit encore, encore et encore. Inarrêtable, Jules frotte doucement sa cheville à la sienne et hausse alors les épaules.
Esmée est surprise, elle n'avait pas pensé à tout et il doit admettre Jules, qu'il est bien heureux lui, d'y avoir pensé. Jules un peu volage, un peu infidèle s'il fallait employer les véritables termes, qu'il faudra pourtant couper l'appétit vorace qui sommeille au milieu des reins, celui qu'il essaie de saturer. Pour l'oublier, juste un peu.
Le rouge sur les lèvres jusque dans le cœur, Jules ondoie le poignet, fait tourbillonner la boisson dans le calice puis regarde Esmée un peu plus sérieux.

J'espère que j'aurais vraiment droit à une compensation énorme. On va dire... Que ça me fait un sevrage pour l'abus de substances illicites pendant le week-end. Je devrais te remercier d'être mon parrain. Jules éclate de rire, repose le verre et laisse la demoiselle s'approcher, l'amuse-gueule sur un piquet et il arque un sourcil, défile le regard entre les deux principales gourmandises en face de lui. Qu'il ne saurait pas dans laquelle croquer. Trop mignonne Esmée. T'as quoi, huit ans ? Les dents plantées dans la pulpe rose, Jules retient un énième rire et bascule pour croquer dans la viande, l'avale goulument et à son tour, attrape quelque chose de léger, quelque chose qui glisserait seul dans la gorge puis le tend à Esmée, lui fait signe d'ouvrir la bouche avec la main. Ah, je dois aussi t'offrir des mignardises pour satisfaire la curiosité des mouflards ? Soit, je le ferais. Mais ce serait mieux si on faisait un shooting photo au domaine, j'ai des idées et tout, ce serait cool. Tu veux quoi au juste, comme cadeaux ? Des bijoux ? J'ai mieux... Jules soulève la main lorsqu'il se penche vers cette dernière, cale la paume entre les visages pour cacher les lèvres. Un piano.

Les sourcils tressautent, le rire reprend et Jules retrouve le siège, s'émerveille des plats qui arrivent -ils sont délicats, tout ce qu'il adore parce que Jules se contente de tout et d'un rien, qu'il n'a jamais été dur à satisfaire, le Palatine.
Il patiente cependant, qu'Esmée donne le feu vert de pouvoir s'y mettre.


a little kiwi


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Lun 6 Juin - 0:23
We could blame all human nature. Stay cool, it's just a kiss.
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Les petites mains de la ballerine s’emballent alors qu’elle cherche à fuir la voix étranglée de gêne. Elle sort droit d’un film cette réplique. Elle mérite un oscar en tout cas. Esmée, actrice capricieuse à mi-temps, aurait même volontiers applaudi si elle n’en était pas la victime empourprée. Eh bien tu attendras quand même. Le timbre a grimpé dans les aigus sans son consentement et elle s’évente avec les paumes avant que le bras du Palatine ne s’y accrochent. La brune inspire et expire. Ca ne lui ressemble pas de prendre ces choses au sérieux.

Elle était plutôt fière il y a quelque mois de ne pas être sujette aux attractions et à la ribambelles de questions qu’on attache aux sensations. La gazelle scandait fièrement qu’un baiser, c’est la fin d’un conte et qu’elle, elle avait une légende à bâtir.

Une fois embrasée, plus jamais éteinte, Esmée goûte désormais au calvaire révoltant de la moindre étreinte. Pas qu’elle en était friande autrefois, seulement au désagréable, elle peut maintenant superposées des images interdites et un concert de vœux comprimés.

Avant, avant le camping, avant le blond détesté, avant que ne lui revienne en pleine face la triste réalité d’être à moitié animale et, par extension, moitié soumise à ce corps de fille mûre. Elle regarde l’aisance de Jules les mirettes brillantes d’envie. Les flatteries roulent dans sa bouche comme une deuxième langue. Le potier offre un baisemain grâcieux sans qu’à un seul instant ses yeux ne vacillent.

_A-do-ra-ble. Dommage que je ne mange pas de gâteaux. La ballerine l’a dit pour balayer le sujet mais ce n’est vraiment digne du personnage qu’elle s’est inventée, elle ajoute précipitamment. Enfin sauf si c’est toi qui les prépares, bien sûr. Elle inhale le rouge sans y porter les lèvres. Le Palatine ne bronche pas et elle plisse un regard rieur parce qu’il ne le verrait sur le front d’une cause à brandir drapeaux et revendications. Les coudes sur la table, la tête en coupe dans les mains, elle souffle avec espièglerie. Parfait. Tout le monde est d’accord alors. Et ne t’inquiètes pas, je te ferais une super rupture, pas par texto et sans justification pathétique comme les gens font dans la réalité. Vraiment, une fois que ça sera fait, tu me demanderas de ressortir avec moi juste pour revivre le spectacle.

Fille des paillettes, Esmée y connaît un rayon dans la magie et elle se dit que même le tragique ça peut s’habiller avec classe et faire vibrer autre chose que des trémolos dans la voix. Le visage fronce d’ennui en voyant le vin glisser de nouveau sur les parois du verre de son date. Les lèvres pincées pour retenir une série de contestations, la brune retient péniblement une moue boudeuse. La parfaite petite copine, cette grognasse, n’a de toute évidence rien vu venir. La gazelle assène des petits coups de pied sous la table dont la nappe longue camoufle son désaccord.

Malgré son irritation de voir le brun craquer avant même l’arrivée des plats, la jeune femme étale un amusement sincère sur ses lèvres. La commissure de lippes remonte son visage et ses mirettes se parent de candeur. On n’a qu’à dire , la formule magique des jeux d’enfants pour que les vignes deviennent les gradins du publics et les fourmis de gentilles maquilleuses sous ses ordres. On n’a qu’à dire, c’est le brun qui lui a appris et elle a continué de s’en servir pour surmonter les petites déprimes et amuser la galerie.

_Oui excellente idée. Même qu’on n’a qu’à dire que pour chaque semaine sobre ? euh chaste ? … vierge ? … merde.Tu m’as comprise …  Esmée marmonne, rougit, finit par se mordre les joues pour se taire. Bref. Je te donnerai un bon en blanc pour qu’on fasse ce que tu veux. La miss ricane et tend un index faussement savant dans les airs. Sauf avoir d’autres bons en plus parce que, venant de toi, je préfère la jouer sécure.

Les gloussements redoublent alors qu’elle le regarder engloutir la bouchée. Comme quoi, même elle, elle peut faire des trucs de couple sans avoir envie de se saisir de l’extincteur localisé deux tables derrière elle. Elle change momentanément d’avis en voyant que les rôles s’inversent. Et si ses lèvres touchent ses doigts ? Les questions angoissantes pleuvent et elle accroche le regard du brun pour y trouver du courage. Le fard presse ses pommettes et la miss entrouvre timidement la bouche en avançant la mine avec embarras.

Elle acquiesce vivement aux suggestions et murmure au travers d’une expression radieuse.

_J’adore l’idée ! Ca fait une éternité que je n’y suis pas allée, j’ai juste trop hâte ! Esmée place un index sous le menton, lève les yeux pour réfléchir avant de claquer les doigts, certaine d’avoir eu l’illumination. Offre-moi tes poteries ! Comme ça je te ferai de la pub, ça fait d’une pierre deux coups. Les sourcils de la brune se froncent à la mention d’un piano, elle passe une langue ennuyée sur ses lèvres en entendant le Palatine rire fort devant les mets qu’one sert. La danseuse ronchonne avec douceur, les yeux rivés sur le ballet des couverts qui découpent. Si c’est une blague par rapport au piano que j’ai cassé, il y a dix ans,  j’ai déjà dit que j’étais désolée. Elle lâche l’assiette pour s’autoriser un peu vin qui coule dans l’œsophage comme une promesse d’ivresse. C’est vraiment petit, heureusement que je sais déjà les cadeaux que je vais te faire sinon crois-moi que je n’aurais fait aucun effort pour les recherches.

Esmée coule un regard aux courgettes jaunes et vertes fleuris de ricottas qui fleurent bon les épices. Elle dissèque des petits morceaux et étire la bonne humeur aux coins des lèvres. Elle a bien vu qu’il guettait son signal pour entamer. La ballerine, elle est un peu touchée d’être importante comme une fille et pas comme une amie. Même si ça brasse plus de joie puérile que d’émoi, elle est reconnaissante envers son ami d’enfance.

_Je savais que tu avais du succès mais je dois avouer que j’ai affaire à un vrai cador du romantisme… Esmée laisse les yeux papillonner jusqu’à sur la visage de Jules. Un embarras sanguin est irrigué par l’audace aux joues de la ballerine. J’espère qu’une fille aussi inexpérimentée que moi sera à la hauteur de pareil Casanova.

Elle a les yeux qui plissent avec malice. Elle le dit pour s’en convaincre mais surtout pour qu’on lui assure, à elle et sa vanité sensible.



Jules
Esmée
28.05.2098 - Archange, Arc-en-Terre

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Ven 24 Juin - 14:14
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Les bronches s'embaument des effluves dorées et sucrées qui alimentent l'air tandis que les lippes laissent le dédale de dents s'afficher fièrement dans un sourire vermeille.
Il attendra le temps qu'elle voudra, Esmée. Il patientera jusqu'à que les étoiles explosent en mignardises au dessus des têtes et qu'elles décorent les cheveux de paillettes tandis qu'elles remplissent les mirettes d'enchantements.
Jules relâche l'étreinte contre les phalanges, vient caler les mains sous son propre menton et plonge l'hardiesse du regard contre les miroirs qui tonnent l'enthousiasme de cette soirée factice qui pourtant, aux yeux de Jules -au moins pour une nuit, aura quelque chose de réelle.
L'assurance d'Esmée s'étale dans ses veines, font disparaître les troubles et l'angoisse, il n'y a plus qu'une dimension vide du vacarme environnant, des silhouettes curieuses qui se retournent sur les deux futurs empereurs de la ville. Et il faut dire que ça plaît à faire sourire Jules qui ne cesse de jaillir les railleries au fond de la gorge sous les épaules qui se meuvent au rythme des rires.

Oh sérieux ? Qu'est-ce que t'aimais en manger pourtant... Petite moue qui altère les lumières des vitres, Jules rouvre pourtant les yeux en grands lorsqu'elle fait l'éloge de sa personne, encore et sous le joug de son charme, Jules lèche les lippes et hausse les épaules suivi des mains. Ha comme si j'avais le choix. Je vais préparer mes meilleurs talents d'acteur, les fausses larmes jusqu'à te serrer contre moi, supplier les étoiles que tu reviennes à moi.

Jules s'esclaffe et pince les lèvres, mordille et arrache la peau qui laisse couler de ses plaies l'hémoglobine -il essaie d'aspirer ce qui coule mais la couleur rubis ne cesse de se déverser. Alors discrètement il y porte le torchon, y appuie fermement tout en levant les jades contre le cou gracieux de cette dernière.
Le collier qui enserre le chaînon d'os autour des épaules magnifie la belle femme qui se trouve là, devant lui, bienheureux d'avoir été choisi pour l'aider dans cette quête.

Les doutes cependant sont féroces, mordillent la carcasse et les quelques espoirs qui restent tassés dans la tête de ce dernier -parce que les émois déjà existants pourraient tout ruiner, qu'Esmée pourrait alors en pâtir sans même le vouloir.
Alors il s'efforce d'oublier celle qui martèle la poitrine de façon phénoménale, que personne ne pourrait comprendre ce qu'il ressent pour elle de toute manière.

Esmée tabasse les chevilles à coup de talon et Jules bascule les genoux pour qu'elle ne puisse plus l'atteindre, relâche la pression contre la lèvre qu'il lèche à plusieurs reprises pour s'assurer que le goût métallique ne salisse plus les papilles afin de s'enivrer un peu plus du vin lorsqu'il se déverse le long de la gorge.
Jules espère pouvoir resté sobre, promesse qu'il va jurer du plus fort qu'il le puisse, croix de bois croix de fer si je mens j'en perds mon âme.
Mais dans l'honnêteté la plus totale qui l'habite, il n'est pas certain d'y arriver.
Peut-être à cause de la pression sociale, des nuits qu'on se plaît à voir briser sous les larmes et les rires gras, des mains qui s'enroulent autour du bassin jusqu'aux reins.
Comme un Adieu au désir brutal de la vie.

Mais pour qui me prends-tu, Esmée ? Sérieux... L'air faussement outré, les sourcils se froncent et le sourire s'inverse. Pourtant tout retrouve sa place rapidement : les lippes qui tronçonnent les joues jusqu'aux oreilles, les yeux malicieux qui s'attardent sur chaque détails qui embellissent la belle demoiselle en face de lui. On fera vraiment ce que je veux ? Je suis pas sûr que ce que je fasse, moi, de mes journées ou même de mes soirées ça te donne envie. Genre, vraiment pas.

Entre les vêtements qui finissent toujours déchirés et salis, les paumes râpées et les lombaires qui menacent de se briser sous les nuits mouvementées -il n'y a que les inconscients pour accepter de passer une soirée sans en savoir au minimum.
Parce que finalement, même Jules ne sait jamais comment vont finir les nuits. Aux urgences ou dans un caniveau.

La pâleur sur le visage, porcelaine de neige, Esmée avance le menton et attrape l'entremet -les pommettes se maculent de vermeil et l'embarras rend fouillis les expressions du visage. Ça tord les expressions de Jules, entre le sourire qui ne cesse de trembler parce qu'il veut rire et les sourcils qui s'affaissent, il ne comprend pas bien ce qui peut gêner la demoiselle alors qu'elle est pourtant la première à avoir initier l'action.
Pour ne pas brusquer de trop l'avancée du rendez-vous, Jules repose le piquet et renifle, observe les couleurs estivales dans l'assiette, mordille les muqueuses des joues.

Jules n'a jamais vraiment cru avoir des problèmes avec la nourriture -jusqu'à que la maladie se déclenche, que les miroirs finissent par l'écœurer jusque sa propre face.
Rien que des fines lamelles sous ses yeux, lui qui n'a d'ordinaire pas peur de manger, ravi de le faire lorsque Dyomyre tend les grappes sous les rameaux des vignes. Pourtant là ça débloque, ça casse. Il a le cœur qui s'évertue à lui scander de manger mais les mains tassent les légumes, coupent allègrement sans s'arrêter, triste technique pour dévier l'attention, ça a toujours fonctionné en tout cas avec les parents.

Tu veux quel genre de poterie ? Des vases ? Je peux même faire des décorations plus poussées, genre un cœur avec ton prénom. J+E ? Trop mignon. Jules se marre et relâche les couverts, prend un second verre de la boisson couleur bordeaux, déglutit fortement et râcle les remous qui raflent les parois de la gorge. Petit ? C'est moi qui me suis pris des tartes parce que tu voulais faire la rock star dessus. C'est pas toi à ce que je sache, laisse moi me plaindre des conneries que t'as faites et qui m'ont valu des semaines dans ma chambre.

Le doigt se pointe vers elle et l'air sérieux grogne sur la mine candide de sa fausse-copine.
Il faut dire que les soirées à parler à Dyomyre par la fenêtre furent nombreuses mais ça ne l'a jamais vraiment dérangé, à Jules. Qu'il dirait encore et encore que c'est lui, qui a brisé les sceaux et les tableaux.

Léger rictus, œillade malicieuse et Jules hausse alors les épaules. Des relations romantiques il n'en a eu que pour les fausses joies de se prétendre amoureux, d'oublier qu'elle existe. Alors ça ne dure jamais longtemps -plus d'idylle d'une nuit que d'amourettes pour la vie.
Alors il n'est pas certain d'être le mieux placé pour se faire appeler ainsi, Jules ne fait que s'inspirer des tendresses qu'il voit autour de lui, à travers les films jusqu'aux corps qui s'amourachent dans les ruelles.

C'est vrai que... J'ai beaucoup de succès, je peux même pas mentir. Mais tu seras à la hauteur, tant que tu fais pas des trucs bizarres... Tu sais comme quand tu stresses, t'as un pli sur le front fin'... C'est bizarre, on dirait que t'es hyper en colère... Jules pose l'index sur son front pour lui indiquer où se trouve la ride et sourit, mordille les lèvres. Ils y croiront à mes je t'aime, tu peux me croire.
a little kiwi


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Lun 27 Juin - 23:00
We could blame all human nature. Stay cool, it's just a kiss.
Oh, why you gotta be so talkative? I talk too much, we talk too much.

Esmée, les genoux bien entrelacés sous la table, comme ça se fait quand on est une dame, a le cœur qui fait des loopings anxieux. Elle loge le regard dans les iris céruléennes et elle imagine que c’est juste un repas. Elle n’a rien à inventer. Elle est juste avec Jules. Lui, l’ami de toujours, les frasques miels et un tas de photos compromettantes à laisser traîner dans la galerie du cellulaire, ce n’est rien à surmonter. C’est juste de la comédie. Et elle juste, un peu, survoltée d’être conviée pour un rendez-vous galant. La ballerine oublie les regards. Sur scène, il y avait peut-être dit mille yeux sur elle, alors les mirettes d’un ami ça ne doit pas déclencher des cascades de questionnements. La commissure des lèvres s’étire et elle essaye maladroitement d’avoir l’air boudeuse et femme comme ces filles de la télé qui dont des scènes pour pas grand-chose.

_J’aime toujours les madeleines ! une exclamation de fillette parce qu’après tout il l’a connu à l’époque où elle pleurait pour un doudou éventré. Esmée lorgne sur ce visage tendre qui ne l’a jamais trahi, se gonfle de fierté, les pommettes rougies de dire tant d’âneries dès qu’elle aimerait être un peu sérieuse. Pour changer, pour être à la hauteur du papier glacé, ça casserait la routine d’être un peu différente. J’attends de voir ça avec impatience. Ensemble et même séparés, on sera incroyablement beau. Moi, j’en suis persuadée.

Le rictus tord le visage du Palatine de joie malicieuse et elle regarde le sang mélangé au vin dégouliner avant d’être laper. Il a toujours eu cette violence étrange. Esmée ne la voit plus. C’est les années. C’est son manque d’attention. Ce n’est pas digne de la parfaite copine, ni d’une amie de faire comme si. Pourtant, avec lui, son aîné, elle ne saurait faire autrement que d’occulter tout ce qu’il y a de sombre, de ne vouloir le voir qu’au travers de ce qu’il veut bien raconter. C’est souvent drôle et Esmée, elle est sortie d’un moule où, si c’est personnel, c’est déjà oublié.

La miss s’indigne à coup de pied sous le drap épais. Elle, elle ne sort pas avec des poivrots, elle a besoin qu’il reste clair pour poursuivre la mascarade. Les sourcils bien froncées, Esmée oubli la fantaisie d’être une petite amie.

_Parce que tu penses que je ne peux pas faire tout ce que tu fais ? Mon pauvre Jules, si tu savais… Esmée bluffe en roulant les yeux, pétille de provocation dans cette salle bien éclairée, bien apprêtée, elle se dit qu’un mensonge ce n’est trois fois rien. J’ai fait des trucs tellement terrible que j’aurais un score pourri au teste de pureté.

Ca boue jusqu’aux oreilles quand il faut s’échanger des amuse-gueules. Elle voudrait bien prétendre que ce n’est rien. Le rire creux lui pend au nez alors elle se tait, les yeux demi-plissés. Ca va passer. C’est une question de temps après tout. L’embarras c’est synonyme d’inconnu. Après ça s’estompe, ça devient morne et habituel et sûrement que même Jules, de conquête en conquête, il a perdu l’attrait pour ses jeux stupides et les joues brûlés de transgressions enfantines.

Il cisaille l’assiette et elle devine. Elle se tait. Un instant, elle est bouffée de curiosité, de question à la con. Lui aussi, de quelle manière, de fil en aiguille ou de désastre en besoin. Elle a peur et ça l’offusque d’imaginer qu’il puisse souffrir. Ca lui serre dans la gorge et ça la remet à sa place. Les choses, elle les tasse, Esmée. Elle fait disparaître la maladie sous un concert de vie tranquille parce qu’être malade c’est être différent et que tout le monde a toujours envie d’appuyer sur les plaies qui suppurent.

Un peu blême, elle s’oblige à la conversation, cherche à ne pas détourner l’idée fixe qu’ils partagent peut-être une obsession. Esmée n’est pas malade. Esmée a besoin de podium. Esmée ne saurait souffrir d’être un squelette de plus dans les coulisses de l’opéra.

_Les vases c’est pas mal. Je peux y mettre les fleurs après les ballets. Son nez plisse, son front ride. Quoique… Ce n’est pas bizarre que tu m’offres des vases pour avoir les bouquets des autres ? Tu n’es pas du genre jaloux ? Elle-même trie, dépiaute, compte, les ratios caloriques ça la contamine et très vite elle fait un concert de fourchette et couteau sur la porcelaine. Elle a les joues bien rouges d’être responsable et voudrait lui renvoyer dans les dents que ce n’est pas fair-play de dire tout ça. Les épaules qui se haussent et retombent dans un concert d’irritation, la miss grince les yeux rivés sur les bouchées bien disséquées. J’étais tout petite. C’est vraiment injuste de dire des trucs pareils.

Elle observe l’index accusateur avec une fausse moue déçue. Avec Jules, elle ne sait pas tenir les apparences bien longtemps. Ca défile plus vite que quand elle scroll le mur Instardigram. Le rire léger fini par trébucher sur les lèvres, comme si tout ça, c’était du passé et que ce qui date on s’en moque, on a le droit d’en rire haut et fort, parce que le visage rougeaud et pénible du père Palatine c’était quand même un sacré spectacle.

La danseuse pouffe encore plus fort en l’entendant se complimenter.

_Ah oui.Tu ne peux « même pas mentir ». Mais dis donc je devrais te plaindre d’avoir autant de succès en fait. Ou bien être très jalouse et jeter de la vaisselle sur les murs comme les filles cinglées dans les feuilletons. Esmée se marre d’elle-même mais l’espièglerie retombe vite en sentant le doigt de Jules sur son front. Les cils battent et tout à coup la complice de toujours disparaît, elle ne voit que lui, auréolé de l’atmosphère fastueuse de l’Archange. Elle avale la salive et repousse le geste en enfonçant fermement trente-sept calories de verdure et de fromage. J’espère bien qu’ils y croiront. Il faut que ça jase. Elle mastique la bouchée en faisant tourbillonner la fourchette dans les airs. Et bien sûr il faut que personne ne sache la vérité. Tu promets ?




Jules
Esmée
28.05.2098 - Archange, Arc-en-Terre

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Dim 3 Juil - 18:10
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Esmée dont les airs pleins de fausses mascarades lui vont à ravir et font tendre la malice au coin des joues du garçon aux boucles brunes. C'est vrai que Jules, ça fait bien longtemps que les relations il n'en a plus eu. Il ne fait que les imiter, les laisse mourir doucement sans même un jour s'en approcher à nouveau, accepte les reproches comme du velours contre la peau.
Peut-être parce que les aigreurs du passé reviennent virulemment dans la gueule, comme les gifles lorsque Jules doit revenir s'excuser de ne pas avoir rappelé, d'avoir oublié que son plan d'un soir existait, qu'elle devait être un peu plus qu'une chair à couvrir de baisers.
Les linéaments chérubins s'affaissent, Esmée dont l'air joueur lui scie si bien vient alors faire la tête comme le font les mégères à la télévision, comme les filles trop jeunes qui veulent qu'on les prenne au sérieux sous les airs mignons et juvéniles. À son tour Jules fait alors une petite moue peinée, tend la nuque les yeux qui tanguent des paupières pailletés aux lèvres sucrées. Piètre habitude qu'il n'a jamais écrasé, dévore toujours la chair cinabre du regard.

Vraiment ? Alors je t'en ferais des tas, des madeleines. Elles te vont bien au teint. Elles sont comme toi. Jules mime de pleurer, les poings qui frottent le dessus des pommettes avant de se mettre à rire, le dédale de dents qui se plantent dans le sourire. Évidemment. Enfin, on dit que les ruptures ça rend quinze fois plus attirant. Donc j'espère que je serais encore plus.. Sexy ?

Jules dont les rires abrasifs fendent l'air, Jules dont l'air joueur s'amorce et balaie les inquiétudes, il n'y a plus qu'Esmée en face de lui et partout, Esmée et le parfum aphrodisiaque sur la peau sans même qu'elle ne s'en rende compte.
Esmée finalement dans la cours des grands dont l'élégance ne laisse personne indifférent, pas même Jules dont les émeraudes cassent la rondeur des épaules et l'angularité des clavicules.
Les envies ne sont pas véritablement pour elle, les désirs sont nichés là pour une autre et c'est terrifiant de devoir les endiguer autant.
Les éclanches se craquent lorsqu'il se meut et Jules serre les dents lorsque les pieds s'agitent sous le drap et par réflexe, ce dernier se penche, attrape le genou tandis que le menton cogne presque le bois de la table. Doucement il relâche et se dresse en toussant, arrange les boucles comme si de rien n'était.
Mauvais réflexe avec les plus jeunes de la maison qui n'ont jamais cessé de s'agiter sous la table jusqu'à lui ankyloser les genoux.

Ok. Alors viens passer une soirée avec Dyomyre et moi chez Mickey. On verra si tu survies le début de soirée et surtout. Jules se penche vers elle tandis qu'il dévoile les dents. La fin. Les couverts macèrent encore dans l'assiette. Ils pataugent et Jules souffle un instant, observe les légumes chavirer les uns contre les autres, la sauce endiguer les feuilles de salades puis les tomates encore gorgées de jus. Le goût âpre revient à la gorge lorsqu'il y pense, l'estomac qui fulmine de ne rien avoir à l'intérieur et tant pis pour les faux-semblants. Jules reprend le couvert d'argent et fourre une grosse portion entre les lèvres, mâche et se force tandis qu'il écoute Esmée. Mh. Non. Le mensonge ça ne te va vraiment pas au teint.

Du revers de la main, il arrache les quelques traces nacrées du coulis puis pose à nouveau les mirettes sur Esmée, l'air sérieux jusqu'à qu'elle admette. Ou non. Il n'est pas sûr qu'elle voudra bien dire non c'est vrai que je suis un peu coincée, que ce genre de soirée, ce n'est pas mon truc.
Et que de toute manière, Jules finirait bien trop vite la tête à l'envers, à se laisser périr entre les bras de Dyomyre et à lui murmurer ses douces tendresses, Esmée se retrouverait bien vite seule.

La jolie brune dont les joues parmes se rondissent lors des sourires, Jules à son tour à les lèvres toutes relevées, cherche à savoir s'il est jaloux pendant quelques secondes. Sous les rides qui se froncent et les paupières qui se serrent, il ne peut que lâcher Non, je crois pas. Enfin... C'est moi qui partage ta vie. Donc..
Non Jules ne serait définitivement pas jaloux, s'il avait à pour de vrai être amoureux, de voir sa bien-aimée recevoir des parures par centaine et des bouquets par millier.
Mais peut-être que les rancœurs ne secouent pas la poitrine comme elles le devraient parce que ce n'est qu'Esmée, qu'autrement, elles donneraient un goût amer aux paroles et aux songes. C'est certain.  
Ce n'est pas juste mais c'est pourtant bien vrai, Jules entend toujours parlé de ce piano de fortune complètement détruit.
Les épaules s'affaissent doucement tandis que le dos à son tour suit le mouvement, Jules ne se tient plus aussi bien qu'auparavant -parce qu'il se détend, que les mains attrapent les siennes jusqu'à déposer la fourchette sur le torchon à ses côtés.

Je serais flatté que tu sois aussi folle que ces filles amoureuses dans les films. Ça me prouverait que je suis indispensable au moins. Jules dont le rire s'étale, laisse le menton tomber entre les quatre mains, appuie les doigts fins de la demoiselle contre ses joues. Promis. Et toi promet-moi de mettre des robes plus modernes. Genre.. Avec des décolletés.. Fendues sur le côté. Complicité et fausse amourette dans les prunelles, Jules tourne le visage pour embrasser la paume de cette dernière avant de se remettre correctement, la salade qui vient finalement combler le creux béant dans l'estomac.

a little kiwi


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Jeu 14 Juil - 0:27
We could blame all human nature. Stay cool, it's just a kiss.
Oh, why you gotta be so talkative? I talk too much, we talk too much.

Esmée n’est pas franchement romantique. Esmée préfère les soirées ponctuées de hic. Esmée est affairée par sa carrière et une vie sentimentale pathétique. Les relations en filigranes, et surtout, surtout, sa dernière problématique. L’amour avec trop d’emojie pour le définir.

Ça lui ressemble, les jolies robes, les restaurants où les gens ont la bouche pleine de c’est divin, c’est exquis, ça fond mieux que les cachetons sous la langue, finalement. Esmée, même cadavérique, dans le beau costume de la petite starlette qui veut même la cerise au sommet du gâteau et les œillades prolongées de son date. La gazelle n’oublie pas d’être la contrefaçon charmante de ce qu’il y a de mieux. Les gloussements étirent des rigoles sur ses cordes vocales qu’elle prolonge en moue satisfaite quand il la parodie.

_Bien sûuuur, espèce de goujat. Moi, je ne pleure pas pour n’importe qui maintenant, tu sais. J’ai grandi. Je suis mûre. Je suis même une tête d’affiche. Alors tu peux remballer tout ça ou bien… elle plisse les yeux et les lèvres tordent dans un rictus malicieux. Ou bien, même, je leur dis : Jules c’est le pire coup de la terre, c’est pour ça que je dois m’en défaire.

Théâtralement, la miss écrase la paume écartée sur le plexus avec un soupir exaspéré. L’expression se transforme pour un gloussement qui n’a rien envié à la pureté du cristal et ses yeux jettent des éclairs malicieux sur ce qu’il serait indécent d'appeler frère à présent. Les ballerines ça ne saurait pas seulement connaître le toxique, alors il faut faire avec, se dire qu’en tout point le complot est lumineux.

Et ils rient. Au point d’arracher au morose de la monotonie des habitués des regards envieux, parce qu’après tout, Jules et Esmée rayonnent mieux que l’authentique. Esmée, le poitrail gonflée de fierté, minaude sans pudeur pour les yeux du beau monde, même le genoux coincé dans les phalanges du brun. Prétendre et se parjurer, c’est un peu le chic des bons artistes. Même le cœur tambourinant de négation, Esmée veut jouer dans la cours des grands et tant mieux si ça n’a rien avoir avec les frissons pour Makto.

_Non seulement je vais y survivre, mais je vais même tout vous impressionnez. Elle détend l’index, accusateur, exhibe des dents abimées de carences et de fait violence quand il se penche avec l’air des confidences. La guerre est déclarée contre la porcelaine qui embaume la vapeur des parfums de verdure ébouillantées par le soleil. Les madeleines me vont au teint mais pas la grosse soirée ? Les sourcils froncés et le front veiné d’irritation, la danseuse maugrée avec humeur. Tu crois quoi ? Que je vis dans une boîte ? Elle glousse avec les phalanges pour dissimuler les lèvres. Enfin, c’est presque le cas finalement. Tu verras. Moi, si c’est la fête, je suis la meilleure.

Elle colle les bras sur la nappe, enroule la conviction dans ses iris foncés et fait même le concert des pétillements d’hilarité pour se donner l’assurance d’être légitime. A s’éclater la gueule comme n’importe qui, se déhancher comme une poignet et même, avoir dans son entourage la dénomination de petit-ami. La Caucase, quitte à faire semblant, ne veut rater aucune tranche de la vie délurée que Jules semble murmurer.

Les pommettes s’empourprent. La confiance n’a cure des fréquentations. Alors Esmée est un peu perdue. Perd le fil de ce qu’on appelle factice. Esmée, dont les yeux font des revers à renfort de cils, se demande jusqu’où vont les amours dénaturés. S’il est bien sage de s’apprêter comme un reine, pour le destin d’une rupture saturée de ce n’était vraiment pas la peine. Elle inspire fort. Les idées ça se bousculent trop vite quand on a le gosier plein de vin.

_C’est dommage. Les garçons jaloux c’est sexy. Je l’ai lu dans la rubrique love d’un magazine.

Elle roule les yeux dans les orbites en soufflant fort la conviction que la presse, même démocratisée en publication de deux cent cinquante caractères, est la voix de la vérité. Ses épaules s’engourdissent quand il plonge ses mains dans les siennes. Le charivari des audaces, c’est un genre d'intimité interdit quand on est, sans se forcer, profondément en bisbille avec le superflu des contacts physiques.

_Je.. Je… Je ! Je n’ai pas besoin de ça pour savoir que tu es indispensable. Après tout, l’amitié ça se jure sous les vignes Palatine, avec les auriculaires croisés et le regard farouche. La trahison, paraît-il, que ça n’a rien à voir avec le fils Palatine. Esmée défait les doigts, cramoisies d’un baiser inattendu, pour mieux se rembrunir, la truffe plissée de dédain. Ah ouais ? Mes robes ne sont pas assez bien pour toi ? Un mot de plus et je me ramène en maillot de bain la prochaine fois.

La gazelle darde un regard chargé d’insolence sur lui.
Esmée, le courage c’est souvent de la provocation. Ça veut toujours s'approprier les codes des femmes mûres et faire comme si c’était le plus naturel du monde. Avec application, la miss se replonge dans le ballet de l’argenterie et marmonne l’air affecté.

_Vraiment Jules. Tous les garçons sont comme ça ? Parce que moi. Elle mâche méticuleusement la bouché verte et jaune avant de reprendre. Parce que moi, vraiment, je ne changerai jamais pour un garçon. Ja-mais.

Elle articule soigneusement avec l’orgueil des gamines qui ne connaissent rien des écueils de l’amour.



Jules
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Dim 24 Juil - 6:18
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Esmée a les sourires coquets et les froufrous divins mais a aussi la langue bien pendue, comme les mauvaises filles dans les films pour adolescents, celles qui crachent les menaces comme des poèmes et qui font tourner la tête des garçons comme des planètes.
Et Jules n'y échappe pas vraiment à ce théorème, il a les cils qui brassent l'air et le sourire en coin, le cramoisie jusqu'aux oreilles puis les mains qui tabassent les joues, se cache des imbécilités que la brune lui balance comme des feux d'artifice.
Jules il a les pensées qui chavirent, celles d'enlever les tissus sur les épaules et d'y tendre les lèvres, les mèches blondes en pagaille contre le nez et les frissons de l'interdit. Ça n'a rien de personnel mais Esmée n'a rien des magiciennes qui font bondir le cœur, de celles qui font les plans sur la comète la fenêtre ouverte. Parce qu'il n'y en a aucune pour le faire frémir à s'en mordre les doigts, personne qui ne pourrait le faire supplier que ça cesse, la douleur dans le grenat étincelant.
Mais pourtant, Esmée à sa manière à tout des princesses capricieuses dont on s'entiche comme des diamants, ceux qu'on affiche fièrement sur l'annulaire, pimpante comme les astres, fabuleuse comme les galaxies. Mhhhh... Tu veux que je finisse vieux garçon, c'est ça ? T'es trop mauvaise. Je dirais que tu m'as refilé un herpès, on verra si ça se bousculera encore à ta loge..

Les airs sérieux se brisent, les risettes s'emballent tandis que Jules s'enfonce dans la chaise duveteuse, celle qu'on réserve à la fausse royauté, celle qui ont les chevilles si épaisses que les bijoux tressés n'y passent plus.
Les fureurs reviennent, celles de ne pas être justement mise sur le terrain, là où les carcasses ne se toisent plus mais s'écrasent, là où les lèvres embrassent les épaules et les nuques, là où les filles comme Esmée ne tiennent pas plus d'une heure. Alors Jules, friand des jeux polissons s'approche et dépose les coudes sur la table, les doigts qui s'emmêlent et le menton se dépose sur le dos des phalanges. Il écoute, l'air faussement impressionné, permet de laisser échapper les intonations douteuses, celles qui ne croient pas aux jugements qu'Esmée crache. Tu peux pas me la faire, à moi Esmée. T'es la reine des soirées mondaines, celles qui sentent bon les parfums florales et les gâteaux trop sucrées. Mes, soirées, tu vois. Elles puent la bière et probablement la pisse. Jules s'avance et relâche l'étau des mains embrassées, frappe son index sur la table. Lui aussi, peut-être le meilleur s'il veut avoir raison. Ça s'enfile le rhum jusqu'à s'incendier l'estomac et ça se snife les rails sur les baignoires dégueulasses. T'es prête à vivre ce que je vis ?
Jules il a les linéaments serrés, le regard droit et le sourire renversé, celui qui se veut dur et incorruptible. Pourtant, pourtant, ça flanche et rapidement. Il a les gargouillis du ventre qui tordent l'estomac et à contrecœur, il avale les légumes sans se soucier des quantités. Enfin, tu finiras par couiner que ouin, je veux rentrer Ju', s'il-te-plaît !

Esmée un peu candide, Esmée un peu plus proche des doudous et des faux-opéras, ça fait remonter les souvenirs caramélisés, ceux qu'il aime parcourir à travers les photos dans les albums, là où il manque les dents et que ça forme les sourires aux airs de polichinelle.
Jules ravale la jalousie comme on ravale les mollards dégueulasses, ne laisse jamais les émois gras s'évader, parce que ça n'a rien de sexy ni même d'attirant, que sur la durée ça en devient étouffant et mortelle. Il voudrait troquer la jalousie qui macère dans le poitrail pour la joie de retrouver les jeunesses perdues. Alors Jules ne bronche pas, ne dit rien des injonctions qu'on se réserve, qu'on perçoit comme la norme.
Il a le vin qui tape dans la gorge dans des flots exubérant, se sert un autre verre et en a oublié la promesse scellée par la langue. T'es toujours dans l'excès. Une vraie d-i-v-a. Jules épelle les lettres lentement, comme pour les imprimer sur l'épiderme laiteuse de la ballerine devant lui.
Il entend le questionnement de la minaude, ça fait sourire et ça rappelle les incertitudes lorsqu'il embrassait les plus grandes au lycée. Est-ce que les filles dyomyre elles aiment les garçons un peu timides et qui se laissent mener par le bout du nez, ceux qu'on accroche à la laisse et qu'on expose comme un trophée. Il n'a jamais vraiment su, ce qui attirait les gens à venir vers lui, il n'a jamais saisi pourquoi lui exactement et pas un autre, qui était plus grand et plus beau, plus drôle et plus stable.
Pourquoi ça tombait souvent sur Jules.

Léger sourire sous-couvert de bonne volonté, la tête se secoue et le plat terminé, il dépose l'argenterie sur le côté et prend une inspiration puis deux. Non, ils ne sont pas tous comme ça. Si quelqu'un veut te faire changer parce qu'il trouve tes robes trop vieillottes, largue-le. Il finira forcément par te demander de changer autre chose. Esmée égale à elle-même, n'a pas besoin des éloges de sa part pour savoir qu'elle est plus émouvante encore que les tragédies des Hommes. On les emmerde.

Le verre se lève dans un geste trop solennel et il porte finalement le calice à ses lèvres et laisse le flot tapisser la gorge de son vermeil bordeaux. Jules, il tiendra les promesses une autre fois. Il tiendra celles qui valent vraiment le coup, celles qui valent qu'on s'écorche à vif et qu'on s'en veuille pour l'éternité de les avoir ignorer. Du coup, pour notre prochaine sortie c'est soirée chez Mickey. Pas de robe affriolante, un style passe-partout et interdiction de prendre les conneries qu'on t'offre. La joue coincée dans la paume de la main, les paroles miels et le sourire mièvre, Jules rigole tout bas, a déjà les ferveurs de la boisson qui piétine les veines. Il ne fera pas de bêtises il l'a juré, se tiendra à carreaux jusqu'aux bout sans se tromper une seule fois sur le prénom.  

a little kiwi


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