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You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
Oh Brother of mine, it's been a long long time, since I've last seen my face in your eyes ☘ Faïr



 
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Oh Brother of mine, it's been a long long time, since I've last seen my face in your eyes ☘ Faïr
Yara de Rivera
Maison du Souffle et des Cendres
Yara de Rivera
Âme : Sans-Âme.
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Mar 19 Juil - 22:05
Brother, I watched the sky burn
Oh Brother, I see that you burn like me, it singes on our skin like a brand. Oh Brother, I confess, there is little of me left that cares about dousing the wildfire. And you left me alone in a house, not a home – and I watched the burning grow as my hair paled with gray. From the ashes that fell, from the mountains I knew so well, burned with hellfire in the blue light of midnight. Brother, I watched the sky burn, and all I learned was that smoke fills the lungs like a disease.


Régalia n’a pas changé – elle est aussi belle que dans les flous souvenirs d’une époque depuis longtemps délaissée.

Sur la plaza centrale, là où trône la fameuse fontaine de la place Marygold, la vie semble toute aussi rose – les gamins se pourchassent en rigolant, sous les regards amusés et bienveillants des parents et tuteurs. Quelques musiciens animent la place de leurs mélodies enjouées, entraînant certains passants dans une danse rythmée. Fleurs colorées plantées dans des jardinières de toutes les tailles et formes rendent l’endroit bien vivant, effluves chaleureuses de pâtisseries fraîchement sorties d’un vieux four accueillent chaleureusement les nouveaux venus. À peine a-t-elle fait quelques pas sur les vieilles dalles formant les rues de la ville que Yara y pense.

Ah, comme ça m’avait manqué.

Le soleil plombe, mais le temps est magnifique – malgré la chaleur, c’est le moment idéal pour sortir un peu. Prendre un peu de temps pour soi, loin du tumulte de Lunapolis où le bruit constant n’était pas toujours très agréable. Où la lumière artificielle des néons colorés ne pouvait être comparée aux couleurs resplendissantes des fleurs décorant sa ville natale, ou encore celles étalées devant l’Atelier Primevère, devant lequel elle est passée quelques instants plus tôt. Passer un peu de temps dehors lui ferait du bien, qu’elle s’est dit – alors, la jeune femme était sortie, emmenant avec elle son petit Camilo afin de le faire sortir un peu lui aussi.

Le petit oiseau, lui, accroché sur le dos de sa mère dans un grand châle qu’elle a transformé en porte-bébé pour l’occasion, observe. Il observe tout ce petit monde de ses grandes billes bleues parsemées de flocons dorés. Il découvre, écoute, absorbe tout ce qu’il peut de ce nouvel environnement qu’il n’a jamais vu auparavant. Et il sourit, gazouille, babille, rit. Pour le plus grand bonheur de sa maman.

Oui, ça lui a manqué, cette atmosphère des plus joyeuses qui règne dans les rues bondées de la ville la plus rustique de l’île. Ça lui a manqué de voir toutes ces belles couleurs, vives et chatoyantes, naturellement présentes dans cette agglomération qu’on qualifiait de la même façon qu’on qualifiait Lunapolis et Babel – « ville » – alors qu’elle ne leur ressemblait qu’au sens où plusieurs bâtiments ont été érigés au même endroit. Ça lui a manqué de sortir dehors et sentir le parfum des fleurs, les arômes délicieux émanant des restaurants et boulangeries du coin.

Ça lui a manqué, à Yara, de voir autre chose que les murs blancs et aseptisés de l’hôpital, que les rues trop bondées de Lunapolis, que les néons aveuglants des enseignes installées dans les « grandes villes », que les regards lourds de jugement qu’on lui portait avec si peu de discrétion.

Alors, la Sans-Âme compte bien profiter de sa journée avec son petit amour.

« Alors, ‘Milo, qu’aimerais-tu faire ? » qu’elle lui demande, observant son petit du coin de l’œil. Il babille quelques mots qui n’ont aucun sens, l’observe de ses grands yeux uniques et brillants. Une vision à en faire fondre le plus insensible des cœurs. « Hm… Que dirais-tu d’une petite balade ? On ira chercher des sucettes glacées avant de rentrer. »

Hochement de tête, accompagné des balbutiements joyeux de l’enfant, qui semble acquiescer à ce qu’elle vient de proposer.

Cette petite sortie mère-fils s’amorçait plutôt bien.



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Yara de Rivera
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Mer 20 Juil - 19:39
What makes you different makes you strong.






Au hasard de l’après-midi, perché sur la corne des orteils avec les yeux clos de délice, le môme déambule dans le concert du Solstice où les rues sont pavées de soleil et l’air embaume les fruits mûrs. L’avorton déclassé sonne en sifflets les cantiques de sa foi sans la conviction de leurs auteurs. Le gamin se mire dans le flaque des fontaines, le minois déformé par les liesses radieuses de la ferveur estivale qui anime le bled. Le croc mort béat essore sous son crâne le capharnaüm des sensations d’hier et d’aujourd’hui pour s’abîmer du plaisir de boire par goulée l’instant présent.

Faïr, porte des sapes effilochées et remonte sans cesse le calbute kaki sur les hanches. A se gaver de baies sous l’ombrage clairsemé des acacias, il a oublié en quoi consiste les rituels alimentaires en se perdant dans le mirage de la chevelure incendiaire de Hyacinthe. Faïr dans sa ronde sans départ ni arrivée côtoie même les allées criantes de monde. L’humeur badine, le rouquin lorgne les chairs dénudées par les premières chaleurs sans se soucier des pudeurs ingénues.

L’intersection solaire où se tient une brune, modelée comme un tableau, aiguise les mirettes réduit à deux fentes joyeuses. Le sourire se dérobe de ses traits et naïvement il accroche les cailloux brillants dans ses poches pour conjurer le sort. Le fantôme d’un passé lâchement abandonné se tient dans le contre jour avec ses yeux de miels qui rappellent les ruches éventrées. Yara a sur les épaules plus de malédictions que celles jetées aux hommes.Yara a dans le cœur plus d’énigmes que la voie lactée. Yara et le malaise qui la précède, elle et son air égal, comme si la morsure du réel n’avait pas d’emprise sur elle. Yara Yara Yara. Pour toujours, le mauvais augure des autres et sa sœur malgré tout.

Faïr vient froisser l’arrière de son crâne en frottant pensivement du bout des ongles au vernis écaillé. Les mirettes jaunes se perdent sur les dalles et il racle la gorge avec effort comme un drôle pris en faute.

Hey… Yara. Ca fait un bail hein. Un sourire nerveux éclot à la commissure de ses lèvres. Il n’a jamais rien compris à sa sœur et même Haklyone ne lui a pas offert de réponse. T’es de retour au tier-quar ?

L’aîné lorgne sur les langes qui enveloppent un piaf miniature, un petit, vraiment minot qui doit encore apprendre tous les mots mais ressentir déjà avec tous les sens. Son nez fronce pour trouver le parfum du camphre mais il n’y a rien que les crèmes douces aux effluves médicinales qu’on étale sur la peau des bambins. Le sang colore ses pommettes et Faïr cherche une idée même vaseuse pour se tirer de ce mauvais pas.

T’es babysitter maintenant ?

Les pieds nues frottent les pierres ensoleillées qui fragmentent le parvis du centre.



Capryss

 



 


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Yara de Rivera
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Ven 22 Juil - 16:13
Brother, I watched the sky burn
Oh Brother, I see that you burn like me, it singes on our skin like a brand. Oh Brother, I confess, there is little of me left that cares about dousing the wildfire. And you left me alone in a house, not a home – and I watched the burning grow as my hair paled with gray. From the ashes that fell, from the mountains I knew so well, burned with hellfire in the blue light of midnight. Brother, I watched the sky burn, and all I learned was that smoke fills the lungs like a disease.


Sourire solaire, regard illuminé d’un rare bonheur – Yara n’a jamais semblé aussi heureuse. Malgré les regards de travers que lui jettent certains des animas qui passent plus loin, en prenant bien leurs distances – en plaignant silencieusement ce pauvre garçon ayant le malheur de se retrouver dans ses bras. Malgré les quelques insultes emportées par le vent, les mots acerbes murmurés dans son dos. En cet instant, elle ne les entendait plus – elle entendait plutôt les rires de son fils, la plus douce de toutes les mélodies.

Mais l’entendre babiller aussi joyeusement ne l’empêchait pas de regarder autour d’elle, à la recherche d’une direction qui lui semblait intéressante à emprunter. Prunelles de miel et d’ambre scrutent les environs, ignorent les grimaces de dégoût et les expressions anxieuses de ceux se retrouvant non-loin d’elle. Trouvent enfin une ruelle bordée de fleurs en tous genres qui lui semble particulièrement jolie. Alors, la jeune femme décide de s’y diriger.

Du moins, ce fut le cas, jusqu’à ce que les mirettes mielleuses n’en croisent des dorées bien trop familières.

Elle s’arrête, freine son élan. Les yeux s’écarquillent, le sang bout, ne fait qu’un tour dans ses veines. Son sourire solaire s’efface aussitôt, alors que le regard se perd sur les traits familiers, sur la chevelure rousse. Régalia, relique d’une époque longtemps révolue – Faïr, fantôme d’un passé qu’elle aurait préféré ne pas recroiser de sitôt.

Mais Faïr sera toujours Faïr, avec la tête toujours un peu ailleurs, à disparaître quand il en a envie et réapparaître mystérieusement quand on s’y attend le moins.

Et Yara sera toujours Yara, avec la rancune ancrée dans le cœur, à lui en vouloir d’être parti si longtemps sans même rendre visite à maman.

Ce ne fut donc pas avec un sourire qu’elle accueillit le frangin, lorsque celui-ci fit le premier pas vers elle. Les paupières se plissent, les sourcils se froncent, les lèvres se pincent légèrement. Le regard se remplit d’une certaine méfiance, se teinte d’inquiétude. Le corps se tend, se place instinctivement de manière à ce que Camilo soit bien derrière elle. Même si, au premier abord, Faïr ne semblait pas mal-intentionné – comme certains pouvaient l’être –, Yara demeurait tout de même sur ses gardes, sait-on jamais.

« Juste pour la journée, » qu’elle répond.

Pas même de « bonjour » ni de « salut, frérot ». Le ton est froid et les mots, lacés d’un mélange terrible de rancune et d’amertume. Parce que Yara lui en veut toujours. Parce que Yara n’a toujours pas réussi à relâcher ce sentiment d’abandon que lui a laissé son départ. Parce que Yara a toujours cru que c’était de sa propre faute s'il était parti, si sa famille s’était fissurée, s’il ne lui restait plus que Dahlia et Camilo à considérer comme tel.

Et pourtant, elle se ressaisit comme elle peut. Calme cette colère qui bouillonnait doucement en ses veines. Refoule au mieux la rancœur qui avait pointé le bout de son museau. Les traits se font plus doux, moins durs. La mâchoire se détend alors qu’elle n’avait même pas remarqué la serrer aussi fort. Et un soupir quitte ses lèvres, alors que les billes ambrées se perdent sur les dalles sous ses pieds. Faïr ne méritait certainement pas qu'elle laisse sa colère se déchaîner.

« … Tu m’excuseras. Je ne suis pas tellement de… De bonne humeur, disons. »

Yara solaire, souriante, heureuse – maintenant Yara amère, triste, en colère. La bonne humeur qui l’avait accompagnée jusque-là n’était malheureusement plus au rendez-vous, pour elle comme pour le petit Camilo, qui lui semblait observer la scène d’un air curieux au-dessus de l’épaule de sa mère. Il avait cessé de gazouiller, ayant capté le malaise qui s’était installé dans l’air, et fixait maintenant Faïr de ses grands yeux bleutés et innocents.

« Mais oui. Ça fait un bail. »

Pauvre Sans-Âme. Elle est perdue, partagée entre la joie d’enfin revoir son grand frère après tant d’années et la colère de ne le retrouver que maintenant. Malgré le malaise qu’elle perçoit chez lui, malgré la nervosité qui semble l’accabler. C’est ce détail qui teinte légèrement sa perception du moment – qui la colore d’une nouvelle amertume, cette fois causée par ses propres réflexions.

Elle sait que sa présence rend les autres animas nerveux, qu’elle cause un inconfort. Car elle est différente, car son âme ne s’est toujours pas manifestée, car elle est en vie alors qu’elle ne devrait pas l’être. Une malédiction vivante, un mauvais augure. Un monstre. Une humaine.

Ça ne pouvait être autre chose, la cause du malaise de Faïr.

Heureusement, Yara n’a pas le temps d’y réfléchir davantage. On lui pose une nouvelle question, à laquelle la réponse vient naturellement.

« Non, » qu’elle dit, avec un léger sourire. « C’est mon fils, Camilo. »

Elle hésite un instant, avant de se tourner quelque peu. Elle qui s’était placée de manière à ce qu’il ne soit pas vu plus qu’il ne le fallait, se tenait maintenant de côté, alors que le petit, lui, fixait toujours Faïr de ses mirettes océaniques parsemées de flocons dorés.

« … C’est que t’en as ratés, des trucs, depuis que t’es parti. »



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Dim 24 Juil - 16:36
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Le zénith blanc l’écrase moins que les yeux polaires de Yara dont les traits figés d’absurde. Les mimiques du roux en prennent un coup et le relief de sa méfiance se tasse dans ses épaules. Faïr exécute un arabesque maladroit sur le dalles dorées, ses doigts s’enfoncent sur les coutures de ses poche, son cou tord pour mieux voir. Pas d’âme, le vie s’est quillé dans un coquille vide privée du salut de leur sainte. Elle, elle, elle, sur le champs de morts de l’humanité, encore s’escrime pour le droit de respirer. Yara et ses odeurs de biseptine quand elle rentre de l’hosto, sa rancœur bien féminine compliquée et tout l’acharnement mit à rentrer dans le moule étroit de l’ordinaire.

Faïr expire un soupir plus léger que la barbapapa des fêtes foraines, coule un retard timide sur l’expression austère et jette les mots en ricochet.

La journée. Oui. La journée et après tu pars. Tout le monde fait ça ici. Ca part, ça revient, c’est comme les balançoires.

Regalia dont les racines sont charnues ne se séparent pas de ses enfants. Les gamins s’enfuient par le rails, inspirés par le goudron qui brille au soleil, et puis, la queue entre les jambes, s’engloutissent dans la nostalgie des orchidées sauvage et du linceul des horizons champêtres. Les mélancolies désaltérées, les ouvriers de la machine citadine s’en retournent aux percussions des villes sans admirer la beauté du crépuscule.

Faïr a les joues creusés de sourires tremblant, la convulsion de ses fossettes germe ses joues de picotements et il jette le crâne de haut en bas. Oui oui oui. Jamais vraiment heureuse, toujours un peu affectée, Yara qui s’excuse en ayant l’air de s’énerver, c’est bien elle.

Ah ouais… C’est con. T’es pas souvent de bonne humeur Yara aussi. C’est Luna, ça manque de soleil, la grisaille ça doit être comme le reste avec toi. Une maladie.

Yara se surveille, elle a des tas de cachetons multicolores, de rencards avec le médical et la souffrance qui lui crève l’œsophage. Faïr, il sait rien dire pour ça, pour les poings qui tremblent de rage, les relations trouées de stigmates et le désaveux des âmes à son égard. Faïr préfère encore tirer le bas de son t-shirt pour refouler les questions nauséeuses de l’existence de Yara. C’est les rayons ou les retrouvailles qui lui tabassent la caboche. A défaut de savoir, le môme du Solstice laisse les doigts dérapés dans la chair et rougir sa nuque dégagée. Les mirettes jaunes s’arrondissent avec candeur.

Un fils ?! Alors jsuis tonton ? et toi t’es…. Maman ? Il a quand même une âme. C’est pas héréditaire alors.

La grimace gomme toute trace de joie de son minois. La parentalité ça l’fout drôle. Il aime pas ça. Les boucles du temps qui font des répliques des avants qu’il met un point d’honneur à ne pas se rappeler. Les carcans du sang sont corrompus par nature, se transforment en rejetons déçus et disloquent les romances en déménagement. Il est tout blême, Faïr, avec le sentiment qu’on lui cogne des pierres contre la gueule. Faïr dont l’angoisse se répercute en rire clair voudrait détaler sans seulement avoir le courage de le faire. Alors, entre deux éclats embarrassés, il marmonne en frissonnant.

Un fils… Avec un papa aussi alors. Il est pas là. Ca change pas. Un fils. T’as toujours plus que le poids du monde sur les épaules. Faut toujours que tu te foutes des boulets sur les pieds pour avancer moins vite Yara.

Yara, maudite par nature, comme si le surnaturel s’était emparé de son destin pour lui façonner la vie le plus amère possible et Faïr, Faïr,  ne sait pas bien où ça commence et ça termine ce foisonnement de nouvelles inquiétantes.



Capryss

 



 


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Dim 24 Juil - 22:29
Brother, I watched the sky burn
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C’est que les mots ont certaines propriétés spécifiques. Qu’ils portent en leurs intonations et leur prononciation des sens bien précis. Et si Yara avait bien appris à ignorer ces palabres infects que les visages inconnus des passants pouvaient bien lui envoyer, ceux qui avaient quitté la bouche de Faïr en ces quelques instants passés lui faisaient l’effet d’une dague transperçant le cœur.

Encore.

Et encore.

Et encore.

Ce semblant de calme qu’elle avait retrouvé s’était envolé d’un coup. Le corps se déplace – se replace –, recule d’un pas en cherchant à bien dissimuler son petit dans son dos. Les mirettes d’ambre et de miel se réduisent en fentes, colorées de méfiance et de colère, alors que les sourcils épais se froncent et que les lèvres se pincent. Le sang bout un peu plus à chaque mot prononcé, l’ébullition du liquide carmin teintant la peau de son visage d’une couleur peu caractéristique. Yara, au visage au teint cendré d’ordinaire, maintenant Yara au visage teinté de colère.

Mais elle se ressaisit un tant soit peu. Tourne la langue sept fois avant d’enfin ouvrir la bouche.

« Tu sais très bien pourquoi je ne peux pas quitter Lunapolis. Et pis, si t’étais resté un peu, tu saurais que c’est faux. »

À défaut de s’exprimer avec colère, voilà que la Sans-Âme régresse à cette habitude qu’elle a prise, lorsqu’elle confronte les plus téméraires qui osent venir lui cracher leur venin au visage. Le ton est froid, peu amical. Les billes dorées brillent d’une lueur étrange, mélange de frustration et de peine.

Frustration, car Faïr est toujours le même – la tête ailleurs, à parler avec cette franchise qu’on croirait ne retrouver que chez les enfants. À dire les choses telles qu’il les voit, qu’il les pense.

Peine, car Faïr ne changera certainement pas – comme beaucoup ne changeront pas, ne la verront jamais elle, ne verront toujours que cette âme qui manque à l'appel.

Hochement de tête sert de réponse silencieuse à sa question, lorsque son frère s’exclame. Les poings se serrent à la réflexion qu’il fait tout haut.

Le décompte est lancé.

« C’est pas le moment pour passer des commentaires pareils. »

La mâchoire est serrée, tout comme les poings. Le regard est à la fois suppliant et colérique. Ce n’est pas le moment. Ce n’est pas le moment de dire des choses pareilles. Camilo n’est qu’un enfant, à peine assez vieux pour comprendre – ou même se souvenir de – la conversation entre les deux adultes. Il ne s’en soucie guère plus qu’il ne se soucie de l’heure, du temps qu’il fera demain ou de ce qu’il mangera au souper. Mais elle s’en souviendra. Et les paroles de son frère la hanteront longtemps.

Le décompte continue.

Tic, tac, tic, tac.

Les ongles s’enfoncent au creux des paumes, les prunelles ambrées se perdent à nouveau sur les dalles. On mord la langue, on baisse la tête, on ferme les yeux. Tout pour tenter de retenir cette soudaine envie d’exploser, de laisser déferler la vague de mots acerbes se déchaînant contre le barrage de ses dents – ultime défense qui refuse de céder.

À travers les lèvres pincées, filtrés par les dents blanches et bien droites, quelques paroles arrivent à se faufiler.

« Ah oui. Parce que j’avais bien besoin qu’on me dise que tout ça, c’est de ma propre faute. »

L’ambre des iris brille d’une colère qu’elle ne parvient plus à effacer de son regard, alors que ce dernier se réoriente vers le frangin se tenant là, juste devant elle, sa nervosité plus apparente que jamais.

« Comme si j’avais demandé à ce que ça m’arrive. »

Si le simple fait de regarder quelqu’un pouvait tuer, alors Faïr aurait certainement péri dans d’attroces souffrances. Car Yara, forte de son tempérament farouche, ne pouvait plus se retenir. L’ultime défense craque, libère la langue et laisse s’échapper les mots qu’elle ne peut s’empêcher de prononcer plus longtemps.

Le décompte atteint zéro plus rapidement qu’elle ne l’aurait anticipé.

« Tu sais, Faïr, parfois je me dis que les boulets que je me suis apparemment mis sur les pieds m’ont rendu un grand service. Ils m’ont permis de m’éloigner des gens qui, comme toi, refusent de comprendre que je n’ai rien demandé de tout ça. Que je ne suis pas si différente du reste des animas simplement parce que je n’ai pas d’âme à proprement parler, » qu’elle crache.

Boom.

Mirettes ambrées lourdes de reproches, de colère, d’amertume. Les cils sont bordés de larmes à peine formées, tristesse qu’elle n’aurait imaginé ressentir en cet instant. Visage fermé, traits durs, sourcils froncés et lèvres pincées. Elle aurait préféré que leurs retrouvailles se passent autrement. Ailleurs, pas sous le soleil de plomb dardant la place Marygold, qui ne fait qu’aggraver l’humeur déjà massacrante de la jeune femme. À un autre moment, lorsqu’elle se serait sentie prête à pardonner son frère pour son départ, lorsqu’elle se serait sentie prête à ignorer ces mots lourds d’une franchise propre à lui-même.

Aujourd’hui n’était malheureusement pas ce jour, car Yara n’était pas remise du choc que lui avait causé les départs presque consécutifs de Sage, puis de Faïr. Même si des années s’étaient écoulées entre cette époque-là et le jour présent, même si elle n’avait revu ni Sage, ni Faïr depuis. Même si elle avait cru que ça ne l’affecterait plus autant que ça l’avait fait, si loin en arrière.

« Mais ça, je ne pense pas que tu réussisses à le comprendre, un jour. Je serai déjà dans ma tombe lorsque ç’arrivera. »

Sourire amer, loin d’être aussi solaire qu’il ne l’était plus tôt.

Car elle le sait, Yara, qu’espérer trop fort ne fait qu’attirer la plus terrible des déceptions.




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Lun 25 Juil - 16:09
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A la santé de l’astre grandiose, Faïr éparpille les doutes grumeleux sur l’existence en quinconce de Yara. Le rouquin presse la langue au dos des incisives, ennuyé par avance des drôles de passif agressif dont sa sœur est friande. Il en a déjà plein le dos du charabia de ses yeux froids et des suppliques douloureuses nichés au fond des reproches. Faïr qui s’habille, avec un sourire grimaçant, des yeux fermés d’incompréhension et les doigts qui triturent anxieusement le quartz rose. Oui oui oui. Un bail de saisons, d’instants agglutinés en années, de pêle-mêle d’aiguilles et  personne ne les a enfoncé dans les bras de sa sœur cette fois, seulement dans son cœur. Sous les paupières closes, Yara est une môme qui n’a pas besoin de brassière, plus petite et déjà, déjà, déjà, rongée par des maux urbains : trouver sa place dans le système.

Oui oui oui.
Et il pense que s’il savait quoi que ce soit de ce qui se trame dans la tête de sa soeur, il en tomberait de fatigue, exsangue de complications.


C’était il y a longtemps ? Que je suis partie je veux dire. Tu m’as reconnu grâce à ça ?

Les deux index collent sous les pommettes en dessous des demi-lunes à l’encre éternelle et tirent la peau si bien qu’on voit la chair rose et veinée sous les globes. Le drôle du solstice égrène un rire stellaire dans l’air alourdi des vapeurs furieuses de sa soeur, secoue le menton pour chasser de ses épaules les saloperies de doutes, marbre ses joues de la tomette comme pour s’assortir aux façades bucoliques.

Mais ça ne te faisait pas peur ? Je veux dire… Qu’il n’en est pas ? Tu voulais à ce point ne plus être la seule ?

La morveuse maudite a bien grandi, a peut-être plus de l’apanage de la sorcière que tous voyait en elle, s’est faite mère dans l’espoir d’en finir avec la vie de pestiférés. Camilo sortit de son ventre comme la preuve vivante que le sort funeste de Yara prendra fin avec elle. Si la mort veut bien d’elle puisqu’elle n’a pas d’essence à lui offrir. Les questions s’entrechoquent sous la crâne du rouquin à tel point qu’il finit par les baragouiner, une main sur le plexus pour y sentir l’âme qui fait battre l’organe.

Tous les jours je vois des morts. Ils sont comme toi. Sans âme. Ils meurent parce que leur âme a retrouvé la terre de nos ancêtres. Il ne reste plus que la carcasse humaine, le cadavre laiteux sans le règne animal pour y insuffler la vie.

Faïr, dans le sans fin de ses activités, nettoient les chairs blêmes, langent des enveloppes vides et adressent une dernière prière à l’Ame disparue.

Alors qu’est-ce qui te différencie des morts, Yara ? Tu marches, tu manges, tu baises, tu enfantes avec ce corps qui respire alors qu’il ne devrait pas pouvoir. Est-ce que tu es déjà morte comme la prêtresse traîtresse dont on a jamais retrouvé le corps ? Est-ce que le jour de ta vraie mort tu vas simplement disparaître en bulles ou en poussières d'étoiles comme tu n’as aucun voyage à effectuer ?

Faïr en a des courbatures plein la tête, des secousses jusque dans les orteils, de la confusion à dégobiller à s’en esquinter toutes les cordes vocales. Yara malade, tout le temps, ride sa tranquillité d’esprit de plus anxieux sur le front, effrite l’absolu de sa foi et par extension de son équilibre, perle son menton de sueurs froides angoissées. Faïr expire un long soupir qui chatouille même ses narines, cale les doigts sur ses tempes pour en ordonner les rouages et adresse un sourire faiblard à la brune.

Oh bah ça c’est pas très difficile de s’éloigner des gens s’ils gardent tous leur distance avec toi.

Il mordille la lèvre inférieure, balance les yeux sur les terasses ornées de parasol bicolore, le tintamarre de souffles anxieux que génère la présence de Yara dans les troquets et la fontaine indifférentes aux états d’âmes de celle qui n’en a pas.

Mais tu sais Yara. Si t’es heureuse, je suis content. Moi non plus je sais jamais bien si je m’éloigne des gens ou si c’est l’inverse. J’ai l’impression y a pas de règles comme pour la danse dans le domaine.





Capryss

 



 


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