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Au milieu des fleurs [ft. Ari M. Niva]



 
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Au milieu des fleurs [ft. Ari M. Niva]
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Auxence Murphy
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Auxence Murphy
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Mer 25 Oct - 23:54
Au milieu des fleurs
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6 Juin 2097

Franchement, dans quelle merde t'étais-tu encore foutu, Auxence ? Tu savais pourtant, qu'il ne fallait jamais écouter ton pote Basil et ses "merveilleux" plans pour gagner de la thune facilement. Alors pourquoi t'étais-tu créé un profil sur cette application pour trouver quelqu'un qui avait besoin de compagnie ? Il t'avait certifié que ce n'était pas un truc de prostitution, mais tu avais clairement un gros doute. Il y a vraiment des gens qui payaient pour ne pas être seuls ? Pourquoi les gens seuls n'allaient pas sur une application pour se rencontrer entre eux, plutôt que de payer des gens comme toi pour leur tenir compagnie ? Ça te semblait suspect comme truc, quand même. Mais ton frigo avait rendu l'âme la semaine dernière et tu n'avais clairement pas les moyens d'en racheter un. Alors tu avais écouté Basil, tu t'étais créé un profil de "baby" sur ce truc et maintenant tu marchais droit vers le bar, en plein centre-ville, où tu avais rendez-vous avec ton client. Est-ce que tu pouvais même vraiment dire client, pour ce genre de business ? De toute façon, s'il était trop chelou, tu prendrais la fuite et c'est pour cela que la première rencontre se faisait toujours dans un lieu public.

Tu vérifias sur ton portable l'adresse du bar, zyeutant au passage son profil. Il n'y avait que deux infos, son pseudo et son âge. Ari, 30 ans. Heureusement que vous aviez convenu d'un signe distinctif pour vous identifier, parce qu'avec le peu d'informations que tu avais, tu ne le trouverais jamais. Un truc avec une fleur, dont tu avais zappé le nom, mais ça ne court pas les rues les gonz qui prennent un café avec une fleur posée sur leur table, non ? En tout cas, c'est avec ton skateboard sous le bras que tu approchas de la terrasse du café, cherchant la plante des yeux. Soudainement, tes orbes bleues tombèrent sur la fleur et surtout le gars le plus basique du monde. Avec le costard cravate et tout le tralala. Peut-être que Basil avait raison, tu aurais dû l'écouter et mieux te saper pour cette rencontre. Tu faisais un peu tache avec ton pantalon à fleurs et ton t-shirt tie and dye… Mais tu ne te dégonflas pas, approchant du plus âgé avant de lui demander, en le regardant droit dans les yeux.

- T'es Ari ?

***

25 Octobre 2099

Tu pédalais à toute allure, Auxence. Tu venais de finir ta tournée et tu voulais vite rentrer chez toi prendre une douche. Tu devais aller passer la soirée chez Basil à jouer à la console avec des bières et des pizzas. Tu savais que cet idiot les mangerait sans toi si tu arrivais trop tard. Les commerces commençaient à fermer, certains vendeurs rentraient les objets exposés en devanture pour ne pas se les faire voler pendant la nuit. Dommage pour toi, tu serais bien revenu en pleine nuit faire ton marché s'ils avaient tout laissé dehors. Il n'y a pas de petites économies, comme on dit.

Mais à toujours vouloir aller plus vite, alors que les rues étaient remplies de gens rentrant chez eux, on finit par créer des accidents. Enfin, pas de gros accidents quand même, il ne fallait pas déconner, tu étais un pro du vélo. Mais en évitant une gamine surgissant de nul part, tu perdis le contrôle de ton deux-roues pendant quelques secondes, t'écrasant sur l'étal de fleurs et sur le fleuriste qui était en train de les rentrer, par la même occasion. Heureusement que tu n'avais plus de colis à livrer, parce que tu n'étais pas sûr que ta cargaison aurait survécu à un choc pareil. Ce n'était pas la première fois que tu finissais sur le cul, dans la rue, à cause d'une mauvaise chute en vélo, tu avais un peu mal mais tu savais que ça allait passer. Ce qui te faisait plus peur, c'était la réaction du fleuriste que tu venais de renverser. Devais-tu fuir avant qu'il ne se relève, ou t'excuser au risque de te faire défoncer ?

La question fut vite répondue, quand tes yeux croisèrent un regard bleu foncé que tu connaissais bien. Tu le connaissais très bien, même, mais tu ne l'avais surtout pas vu depuis presque deux ans. Tu n'arrivais pas à y croire, tu restas presque pétrifié sur le trottoir, à fixer l'homme en face de toi. C'était bien lui, tu ne rêvais pas, il avait changé mais c'était lui.

- Ari ? Bordel de merde, c'est bien toi ?
Auxence Murphy
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Ari M. Niva
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Ari M. Niva
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C'était un jour comme les autres, en somme. C'était la fin de la journée, et Ari rentrait petit à petit l'étalage qu'il avait laissé dehors pendant la journée pour appâter le badaud. Son dos lui faisait mal, ses jambes étaient raides et il avait eu besoin de la canne pour se déplacer toute la journée, aussi l'entreprise avançait avec lenteur, un pot à la fois, un bac rempli de fleurs coupées à la fois. Il en était à la fin lorsqu'il s'était autorisé à faire une petite pause, se redressant, prenant quelques secondes pour reprendre son souffle et regarder la rue, les autres commerçants qui rentraient aussi leur arrangement extérieur pour la nuit. Un petit soupir lui échappait, et il s'apprêtait à se remettre au travail, mais avant d'en avoir le temps... Un bruit assourdissant rentrant en collision avec lui, l'envoyant valdinguer au sol, les quatre fers en l'air, la canne volant quelques mètres plus loin, tout sans dessus dessous.

Sans dessus dessous, c’était le moins qu’on puisse dire. Il était clairement sans dessus dessous, alors qu’il se préparait pour cette….. rencontre…? Rendez vous…? transaction…? A vrai dire, il n’était même pas sûr de savoir de quoi s’agissait. Les algorithmes et les cookies avaient fait leur travail, amassant inlassablement les données, et ils avaient identifié pour Ari ce qu’il était: quelqu’un de seul. Du moins c’était ce que les larges lettres du pop up semblaient vouloir dire. "Tu te sens seul?" Oui. "tu aimerais venir en aide à ton prochain?" Oui? "et tout ça en trompant la solitude?" Ce serait, bien entendu, l’idéal. Bien sûr, son pouce avait flotté un instant au dessus de la réclame aguicheuse… et il avait fini par cliquer. Un rapide tour sur le suite après avoir payé les frais d'inscription lui avait très rapidement révélé quel type d'application c'était... Mais il avait sciemment choisi de l'ignorer, et ainsi donc, il avait décidé de continuer la démarche. Après tout, il pouvait quand même aider quelqu'un, quand même tromper sa solitude, sans forcément devoir passer un quelconque marché ou arrangement sexuel, pas vrai? C'était lui qui décidait, non? Les profils placés en page d'accueil montraient des gens si apprêtés, si jeunes, si... Cela avait été trop. Il avait fermé l'application, et ne l'avait plus ouverte pendant plusieurs jours, presque une semaine. Et puis, finalement... Il avait craqué, la solitude et la curiosité plus fortes. Alors, finalement, il avait rempli son profil. Il n'avait pas parcouru les photos et autres données longtemps, choisissant la première personne dont le regard sur la photo lui avait paru gentil. Auxence, 25 ans. Ils avaient parlé quelques temps, pas très longtemps à vrai dire, et bientôt ils s'étaient donné rendez vous. Le salaryman, ou plutôt l'ancien salaryman, avait déposé un dahlia sur la table, leur signe de reconnaissance, un dahlia orange clair, avec les pointes des pétales plus rouges. Il en observait d'ailleurs la forme géométrique et parfaite alors qu'une voix l'avait tiré de ses pensées.

"Ari? Bordel de merde, c'est bien toi?" Il lève les yeux vers la personne qui vient de l'interpeller, et soudain la panique et la culpabilité envahissent son corps. Avec Madame Kusakabe, il avait pu faire amende honorable, mais Auxence... Auxence c'était une autre histoire. Combien de foi était-il passé devant l'adresse de ce dernier, qu'il avait été surris de connaître d'ailleurs, ce n'était probablement pas super safe ça, si? Combien de foi avait-il eu envie d'aller se confesser, d'aller demander pardon à genoux? De tous celles et ceux qui avaient traversé l'errance solitaire du fleuriste comme on traverse un banc de sable, Auxence avait été un de ceux dont les traces avaient demeuré, brillantes et profondes, pendant le plus longtemps. Alors, de le voir là, par le plus grand des hasards...

Ari se relève confusément, s'extirpant difficilement de sous le mélange de jeune homme et de bicyclette. "Auxence- Ce- c'est-!" Il ne va pas plus loin, ne sait pas quoi dire. Il va en claudiquant récupérer sa canne, redescend ses manches pour cacher au moins une partie de ses cicatrices, cherche ses lunettes du regard qui ont aussi valdingué sur le trottoir, avant que ses mirettes d'un bleu presque canard se posent de nouveau sur l'objet de sa détresse. "Je... Suis vraiment désolé de n'avoir plus donné de nouvelles. Ce n'était pas contre vous. Vraiment. J'aurais... j'aurais dû vous parler." Il brandit son vouvoiement comme une arme, Ari, comme un écran de fumée devant son visage balafré, et il ne peut pas s'empêcher d'observer un peu le jeune homme, qui lui a valu tant de confusion, tant de culpabilité, et aussi tant d'espoir finalement balayé en quelques secondes... Finalement, son existence seule n'a pas réussi à détourner le pangolin du point de chute qu'il s'était fixé. Et c'est bien normal. Alors, il ne peut retenir un fin sourire, qui fait ressortir malgré tout à la fois la douleur passée sur ses traits, la lassitude, mais aussi comme une sorte de jeunesse retrouvée maintenant qu'on ne le force plus à vivre en cage. "Tu n'as pas changé," murmure-t-il sans même s'en rendre compte.

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Ari M. Niva
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25 Octobre 2099

Tu mis du temps à te relever, Auxence, empêtré sous ton vélo mais aussi dans tes sentiments. C'était Ari, devant toi. Le Ari pour lequel ton coeur s'était emballé quelques années auparavant, le Ari avec qui tu avais passé six mois à rire et t'amuser avant qu'il disparaisse du jour au lendemain, sans laisser de traces. Enfin si, il t'avait laissé une enveloppe avec de l'argent, mais rien de plus. Pas d'explication, même pas un petit mot. Tes messages, que tu lui avais envoyés sur l'application étaient restés sans réponse. Tu t'étais retrouvé seul, soudainement, sans savoir ce que tu avais fait de mal et si c'était toi le problème. De toute façon, c'est toujours toi le problème, non ? Puis votre relation était partie sur de mauvaises bases, à l'époque, vu que tu n'étais qu'un gars au pif qu'il avait choisi pour éviter de passer du temps seul. Peut-être qu'il avait trouvé quelqu'un de mieux que toi, à entretenir. Ou même un ami qu'il n'avait pas besoin de payer. Mais aurait-il vraiment eu besoin de te rémunérer, pendant les semaines précédant sa disparition ? Pas vraiment, même si tu étais dans la dèche, vu l'affection que tu lui portais à ce moment-là. Tu aurais accepté de passer du temps avec lui gratuitement sans hésitation.

Ce qui te ramena violemment à la réalité, plus que sa voix que tu n'avais pas entendue depuis des lustres, c'était de le voir claudiquer en se relevant. Était-il blessé ? Tu lui avais fait du mal en lui fonçant dessus avec ton deux-roues ? Même par accident, ce serait les pires retrouvailles du monde de blesser son ancien crush en le renversant en vélo. Mais quand tu le vis ramasser sa canne, tu te rendis compte que cette blessure était plus ancienne. Tu n'avais peut-être pas arrangé son état physique en le bousculant, mais tu n'étais pas totalement responsable de cela. Cette constatation aurait dû te rassurer un peu mais… Au fond, elle t'angoissa encore plus. Que lui était-il arrivé pendant sa disparition ? Comment s'était-il fait ça ? Tu ne remarquas pas les cicatrices sur ses bras, mais tu le vis chercher quelque chose au sol. Tu te précipitas donc pour ramasser ses lunettes et les lui rendre, remarquant sur son visage une cicatrice qui n'était pas là avant.

Comment Ari, le salaryman bien propre sur lui et tout parfait en apparence avait-il pu se faire ça ? Toi, c'était courant que tu te blesses, chaque nouvelle petite cicatrice sur ton corps se perdait dans sa myriade de consoeurs. Tu ne remarquais même pas, des fois, qu'une nouvelle marque venait marbrer ton corps. Mais sur Ari, c'était bizarre de voir ce genre de choses. Il n'était pas casse-cou comme toi. Alors tes yeux accrochèrent cette cicatrice, avant de se perdre dans son regard bleu canard. Tu avais des questions, beaucoup de questions mêmes. Tu voulais toutes les poser en même temps à l'homme en face de toi, alors aucune ne sortait d'entre tes lèvres. Ce ne fut que quand il reprit la parole que ton cerveau se remit à fonctionner. Il te vouvoyait, cela te fit l'effet d'un électrochoc. Est-ce qu'Ari allait te rejeter de sa vie de nouveau, avant même que tu ne le retrouves vraiment ? Il mettait déjà une barrière entre vous, tu sentais ta joie de l'avoir retrouver se faner instantanément dans ton cœur. Allais-tu une nouvelle fois le perdre de vue sans avoir le droit à des explications ? Rien que d'y penser, ça te faisait mal. Mais… Il s'excusait non ? Ses mots entraient en contradiction avec la distance qu'il essayait de mettre entre vous. On put lire dans ton regard bleu ciel que tu étais totalement perdu, mais tu décidas de te reprendre, en relevant ton vélo du bitume pour l'accrocher à un poteau à côté de la boutique. Tu avais besoin d'explications, alors tu allais les venir les chercher toi-même, sans laisser le choix au plus vieux.

- Ouais, j'ai pas changé ! J'aurais bien voulu te retourner le compliment, mais… Je crois qu'il s'est passé plein de trucs quand on s'est perdus de vue. Va falloir que tu me racontes, mec. Mais on va fermer ta boutique, d'abord, comme ça on pourra parler de ça autour d'un verre.

On entendait dans tes paroles que tu ne voulais pas rappeler que c'était lui qui t'avait lâché du jour au lendemain, sans explication. Tu prenais les choses en main pour ne pas te faire envahir par tes doutes, actuellement. Vous auriez pu parler devant la boutique, pour répondre à tes questions au plus vite, mais… Le brun avait énormément de choses à te dire, tu en étais sûr. Enfin, tu espérais surtout qu'il avait une très bonne explication pour t'avoir ghosté pendant deux ans. Alors autant vous poser dans un bar pour en parler, comme ça il pourrait s'asseoir. Vu sa canne, ça devait lui faire mal d'être debout, non ? En tout cas, tu attrapas un gros bac de fleurs coupées pour le rentrer à l'intérieur de la boutique, sans qu'il n'ait vraiment eu le temps de te donner son accord pour que tu l'aides.

- Dis-moi où faut que je pose ça !

Ce n'est que quand tu posas le bac à sa place que ton regard s'attarda sur les fleurs qu'il contenait. Des dahlias, les seules fleurs que tu savais reconnaître, vu qu'il t'en avait parlé lors de votre première rencontre. Elles n'étaient pas oranges, mais pourtant juste en les voyant, tu te sentis transporté des années en arrière.

***

6 Juin 2097

C'était bien Ari, oui, ce parfait petit employé de bureau. C'était bien le mec que tu devais rencontrer. En même temps, ça ne courait pas les rues les mecs avec juste une fleur posée sur leur table. Les gens qui voulaient faire plaisir à leur moitié achetaient plutôt un bouquet, pas juste une pauvre fleur. À vrai dire, tu trouvais ça un peu inutile, les fleurs coupées. C'était cher de ouf et ça fanait hyper vite. Tu ne voyais pas l'intérêt d'un cadeau aussi éphémère, impossible à conserver. Ça faisait plaisir sur l'instant, puis ça finissait à la poubelle. C'était de l'argent jeté par les fenêtres, et quand on était en dèche de thune comme toi, on économisait chaque lenss. C'était d'ailleurs pour ça que tu étais là. Tu t'étais attendu à tomber sur un gros dégueulasse qui espérait passer du bon temps, pas à un gars si jeune et qui avait l'air si normal. Il avait quoi, maximum dix ans de plus que toi ? Après, dans les faits divers, c'est toujours les mecs sans histoires qui sont en réalité d'horribles meurtriers. Tu vivais peut-être ton dernier jour sur terre. Mais tu décidas quand même de t'asseoir face à lui et de lui tendre la main pour la serrer, un grand sourire aux lèvres. Tu essayas de lancer quelques conversations, qui se fanèrent très vite, en attendant que les boissons que vous aviez commandé arrivent. Tu avais beau être souriant, c'était compliqué de trouver de quoi parler avec quelqu'un qu'on ne connaissait pas. Tu n'allais pas être payé si tu étais de mauvaise compagnie, non ? Il fallait vite que tu trouves une idée… Et c'est en se posant sur la fleur que germa une piste de discussion dans ton esprit.

- Pourquoi tu as choisi cette fleur, comme signe distinctif pour notre rencontre ? Elle veut dire quelque chose ? En tout cas, elle a de supers jolies couleurs. Je savais pas que ça pouvait être aussi coloré ces trucs.
Auxence Murphy
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Ari M. Niva
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Une tornade. Dans tous ses souvenirs, Auxence était une tornade. Leur recontre l'avait bouleversé, avait tout bousculé dans sa vie. Ses habitudes, sa vision de lui même… En fin de compte, il avait eu peur. Peur de repousser ce qu’il avait prévu pour ce petit bout d’espoir, mais de se tromper et d’être blessé plus encore quand la réalité le rattraperait. Peur d’après ça, ne pas réussir à prendre de nouveau la décision qu’il savait être la bonne. Peur enfin des sentiments qu’il avait l’impression de développer sans pouvoir s’en empêcher, et qu’il n’arrivait pas à identifier. Voir ce visage rouquin devant lui le renvoyait à beaucoup de choses: des moments de bonheur, des rires, des instants d’une douceur qu’il n’avait jamais connue… Mais ça le renvoyait aussi à d’innombrables nuits sans sommeil, allongé à fixer le plafond à se demander s’il n’avait pas en fait été une sorte de pervers tout du long, sans le savoir. Peut être que tout le monde le sentait. Peut-être que son isolation était en fait un moyen que le monde avait trouvé pour se protéger de lui.

Alors, de le voir là comme ça à déplacer les bacs et les pots avec toujours la même énergie,toujours le même enthousiasme et, à vrai dire, avec toujours aussi peu de délicatesse, ça le laisse coi, hébété, les bras ballants alors qu'il le regarde bêtement faire. Il finit par se réveiller, remettant ses lunettes, et se dirigeant vers l'étalage en boitillant un peu. "Ici, vers les clématites, c'est très bien," fait-il en pointant du doigt sans réfléchir qu'Auxence ne sait probablement pas ce qu'est une clématite. Il rentre à son tour des bacs, des plantes, et à deux, la tâche est accomplie bien plus vite que tout seul, bien entendu. Il se tourne un peu vers Auxence, avant de regarder de nouveau devant lui. "J'habite au dessus. Je peux te faire un thé, si tu veux." C'est une main tendue, un tentative de s'ouvrir et de le montrer. Jamais, alors, il n'avait invité le jeune homme chez lui, ne lui avait même donné son adresse où son nom de famille. Il était resté dans l'anonymat le plus possible, et ce même alors qu'ils se rapprochaient.

Il ne s'était pas vraiment attendu à ça. Autant de couleurs, d'énergie, de... jeunesse... Ça n'avait pas grande importance à vrai dire, au contraire, c'était bien. Inattendu, mais bien. En revanche, la conversation n'allait pas vraiment plus loin qu'en temps normal, et malgré tous ses efforts Ari ne trouvait rien d'intéressant à dire. Il commençait à se demander si son cas n'était pas réellement désespéré, au point où même quelqu'un qu'il payait pour passer du temps avec lui le trouvait ennuyeux à mourir. Et puis, une question inattendue arrivait. Ari prenait la fleur entre ses doigts, l'observait un instant, avant de lever le regard vers son interlocuteur. Il riait un peu, penaudement. "Ah, en fait... j'avais prévu de prendre une rose, mais... Cette fleur était cassée, et le fleuriste allait la jeter, alors... J'ai pris celle là. Je ne voulais pas qu'elle soit gâchée." Il retire d'ailleurs le papier humide qui entoure la tige, et la plonge dans son verre d'eau. Il en touche les pétales délicatement, du bout d'un long doigt un peu osseux, en sentant la texture douce et satinée alors qu'il semble plonger dans ses pensées un instant, avant d'en revenir. "Le Dahlia est une fleur qui représente l'allégresse, la reconnaissance... Et même, l'amour," Il sent le bout de ses oreilles chauffer un peu, et se sent ridicule, un homme adulte rougissant à la simple mention de ce mot. Ce n'est pas comme s'il était à la recherche de l'amour, Ari. ll veut juste faire l'expérience d'un semblant d'amitié avant d'en finir, et ça lui suffira largement. "Il en existe de toutes les couleurs. Là, ce n'est pas vraiment encore la saison, mais au début de l'automne il y a souvent des expositions dans les plaintes... On pourrait y aller, si- si ça vous dit..." Il observe un peu plus le jeune homme en face de lui. "Celle ci est assortie à vos cheveux," fait-il avec un sourire doux, un peu timide.

Le rangement se termine vite, finalement, et bientôt Ari ferme la boutique à clé, avant de se tourner vers son invité. "Merci pour ton aide. On... peut monter. On sera plus tranquille pour parler que dans un café." fait-il en désignant l'escalier extérieur qui longe le côté du bâtiment, vers la rue, recouvert de plantes grimpantes en fin de floraison, du jasmin, des ipomées bleues, et quelques restes de capucines, et qui monte jusqu'à un appartement au dessus, avec terrasse, auquel on peut accéder aussi par l'intérieur... Mais il préfère faire passer Auxence au milieu des fleurs. Ils arrivent sur la terrasse, garnie d'un petit salon de jardin en fer forgé, et il dévérouille la porte. Le style de l'appartement est cosy mais relativement minimaliste, bien qu'il soit clair que l'espace vit. Les murs sont blancs, mais ornés de plantes et de bibliothèques en bois blond où se trouvent une multitude de livres et quelques rares bibelots. La majorité des choses sont beiges ou grises, comme cela est assez prévisible de la part de quelqu'un comme Ari, mais des touches de couleurs viennent réchauffer l'espace, sous la forme d'un plaid orange et rouge, de vases en verre bleu ou vert, de plusieurs abat-jours colorés, et de nombreux meubles en bois. "Assieds toi, si tu veux," dit-il en désignant le canapé en velours café au lait, avant de se diriger vers la cuisine écrue et bois, ouverte sur le salon. L'espace est petit mais cosy, et Ari s'affaire dans la cuisine. "Qu'est-ce que tu préfères comme thé?"



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Ari M. Niva
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Jeu 9 Nov - 5:22
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6 Juin 2097

Tu étais un génie Auxence, c'était ce que tu t'étais dit en voyant l'autre homme commencer à te parler de la fleur. Tu avais même été surpris que ça marche aussi bien, et surtout de sa réaction. Tu n'avais jamais vu quelqu'un traiter aussi délicatement une fleur coupée, ni même quelqu'un se procurer une fleur abîmée de son plein gré. Tu te penchas pour observer de plus près la fleur dans le verre. À vrai dire, tu n'avais jamais vraiment prêté attention aux plantes. Pour toi, toutes les fleurs étaient un peu pareilles. C'étaient des trucs colorés, qui sentaient bon un temps puis fanaient. Ça ne se mangeait même pas, alors pourquoi tu te serais intéressé à un truc pareil ? Puis c'était totalement hors budget pour toi, ce genre de chose. On t'avait offert une fois une plante verte pour égayer ton studio et elle n'avait pas fait long feu. Une sombre histoire d'oubli d'arrosage, selon ton meilleur pote qui avait vu l'état du truc avant que tu ne la jettes. Toujours est-il que tu n'avais pas retenté l'expérience après la catastrophe, tu t'étais juste dit que ce n'était pas fait pour toi et tu étais passé à autre chose. Mais ce gars, Ari, il avait l'air de s'y connaître, d'aimer les fleurs. C'était toujours intéressant d'écouter quelqu'un parler de sa passion, selon toi. Tu ne comprenais pas toujours tout, mais c'était surtout voir l'énergie que la personne mettait dans son sujet favori qui te fascinait.

- Elle est mieux qu'une rose, je trouve. C'est un peu niais une rose, non ? Ça fait fleur des grands amours et tout le tralala. Puis c'est basique, je préfère les choses qui sortent de l'ordinaire.

Tu avais dit cela sans réfléchir, ne pensant même pas que cela pouvait peut-être heurter un peu le salaryman devant toi qui semblait vraiment être l'homme le plus banal du monde. En tout cas, tu décidas de ne pas relever le côté amour du dahlia. Ça avait l'air d'être une discussion un peu bourbier, vu les rougeurs sur les oreilles de ton interlocuteur. Tu ne voulais pas perdre le début de conversation que tu avais commencé à faire naître avec beaucoup de mal.

- J'aime pas le gâchis, mais je pense que j'aurai demandé un prix sur la fleur à ta place, si elle était abîmée. Mais je ne savais même pas qu'il pouvait y en avoir de cette couleur. Genre pour moi, les fleurs c'est blanc, rouge, rose ou jaune. Après, je vois pas des fleurs souvent…

Ça te surprenait un peu, qu'il te parle déjà de rendez-vous pour cet automne alors que vous étiez en juin. Tu pensais que ce rendez-vous serait sûrement le seul, vu comme tu avais peiné à faire démarrer la discussion. Tu lui avais peut-être vraiment tapé dans l'œil ? C'était peut-être son truc, les rouquins couverts de cicatrices, peut-être un genre de kink bizarre… Enfin, tu n'allais pas t'en plaindre, ça te ferait une bonne source de revenus complémentaires s'il te gardait au moins jusqu'en automne.

- Pourquoi pas, oui ! Je suis jamais allé dans ce genre d'expo… Habituellement, quand je vais dans les plaines c'est pour des festivals de musique. Je crois que c'est pas la même ambiance, mais j'aime bien découvrir des trucs. Y'en a beaucoup des fleurs qui ont la couleur de mes cheveux ? Peut-être les fleurs de carottes, ça serait logique…

Tu n'étais pas vraiment sûr que les carottes faisaient des fleurs, d'ailleurs. Mais toutes les plantes en font, non ?

***

25 Octobre 2099

Tu ne savais pas ce qu'était une clématite, mais ça ne t'empêcha pas de poser le bac au bon endroit, grâce aux indications d'Ari. Ça devait être une fleur, vu la boutique dans laquelle tu te trouvais, non ? Ça ressemblait à clémentine, donc c'était peut-être la fleur de l'arbre à clémentine. Vu comme tu t'étais ridiculisé par le passé avec ton ignorance sur les végétaux, tu préférais ne pas émettre ton hypothèse à voix haute, ni même poser la question pour en savoir plus sur ces plantes au nom fruité. En tout cas, ça allait vite de ranger une boutique à deux. Enfin, c'était ce que tu déduisais en remarquant que tu rentrais les bacs deux fois plus vite qu'Ari. En même temps, tes deux jambes à toi allaient bien, ça devait grandement faciliter la tâche. Tu t'attendais à ce qu'il t'emmène dans un café pas très loin, une fois le boulot accompli, mais… Alors que vous finissiez de ranger les bac, il te fit une proposition qui t'étonna tellement que tu mis du temps à savoir quoi répondre. Tu te figeas même dans ton action, avec des fleurs dans les bras. La surprise devait se lire sur ton visage, vu que tu n'avais jamais vraiment cherché à cacher tes émotions.

- Euh, ouais. Un thé. J'adore le thé, c'est parfait.

Tu ne voyais pas l'intérêt de mettre des feuilles dans de l'eau chaude, Auxence, mais le principal c'était que tu dises oui pour avoir des explications de la part d'Ari. Puis sa proposition t'avait tellement chamboulée que tu n'avais pas cherché midi à quatorze heures, tu boiras ce qu'on te donnera puis basta. L'important, c'est que tu allais venir chez lui, alors que tu n'avais jamais eu le droit avant qu'il ne te ghoste. Tu finis donc le rangement en pilote automatique, alors que ton cerveau moulinait, s'imaginant mille et une raisons à ce soudain revirement de situation. Ce n'est que quand la clef tourna dans la serrure que tu repris tes esprits. Tu ne savais pas quoi dire au brun, comme lors de votre première rencontre. Tu empruntas donc l'escalier, en regardant les fleurs avant de baragouiner.

- Y'en a aucune qui a la couleur de mes cheveux, ici…

Ça n'avait aucun sens, Auxence, mais… Tu avais besoin de dire quelque chose, n'importe quoi, pour ne pas retomber dans le silence et que ton cerveau imagine un ou deux scénarios de plus. Finalement, tu arrivas dans l'appartement du pangolin. C'était très… Lui. Ça manquait de couleur à ton goût, mais tu ne pouvais t'empêcher de tout observer. C'était comme si tu cherchais des indices de ce qu'il s'était passé pendant son silence radio. En tout cas, tu ne voyais pas de photos, ni de jouets d'enfant dans la baraque. Il avait l'air de vivre seul. Seul avec des fleurs.

- Je… Je crois que je préfère rester debout. T'es sûr que t'as pas besoin d'aide pour faire les thés ?

Tu ignoras le canapé pour suivre Ari dans la cuisine, tel un petit poussin suivant sa maman poule. Tu ne savais absolument pas préparer le thé, mais… Tu n'avais pas envie de rester assis sans rien faire alors qu'Ari s'affairait en cuisine après sa dure journée de boulot. Certes, tu avais eu une dure journée aussi, mais tu semblais en meilleur état que lui.

- Hm… Je veux bien goûter à ton thé préféré ! C'est pour voir si tu as bon goût.

Et pas du tout parce que tu n'y connaissais rien, n'est-ce pas Auxence ?
Auxence Murphy
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Ari M. Niva
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Un léger sourire vient craqueler son visage alors qu'ils montent les escaliers, à la remarque d'Auxence. Puis, il pointe la petite tête bombée d'une des dernières capucines qui pointe le bout de son nez entre ses feuilles rondes. "Il reste quelques capucines, mais c'est la fin de la saison," dit-il doucement, un peu attendri par la remarque. Ils entrent dans l'appartement, et Ari ne peut se retenir de vérifier qu'il n'y a pas de bazar, même si quelque chose lui dit qu'Auxence ne serait pas le premier à s'en offusquer, bien qu'il ait toujours refusé d'aller chez lui et que cette supposition ne soit donc pas vraiment basée sur des faits. Bref, il s'avance après avoir retiré ses chaussures dans l'entrée, et se dirige vers la cuisine, invitant le jeune homme à s'asseoir, ce qu'il ne fait pas, proposant plutôt son aide. "Merci, mais ça va. Tu peux venir quand même, si tu veux," l'invite-t-il toutefois. Après tout ce temps, complqué de le laisser assis dans son coin et d'aller se cacher dans la pièce d'à côté, aussi ouverte soit-elle. La réponse suivante d'Auxence le fait sourire, quand il lui demande de choisir un thé. "D'accord, je fais une théière alors." Il met la bouilloire en route, ouvre l'un des placards en hauteur avec une petite grimace quand son bras se raidit, lui rendant la tâche un peu plus difficile que nécessaire, ce qui ne l'empêche pas de l'accomplir. Il ouvre la boite, et la tend sous le nez du rouquin. "Un mélange de thé vert et noir à la poire et à la bergamote, ça te va? Je n'ai pas vraiment de préféré, mais je trouve que ça va bien avec l'ambiance d'aujourd'hui." Il pose la boite, et sort deux tasses, une en céramique bimatière grès et bleu pour lui, une beaucoup plus colorée pour son invité, puis il récupère la théière, en argile rouge émaillée de vert cendré, ses grands doigts enveloppant sans mal la poignée de style japonais, droite sur le côté. Il y verse deux cuillières des feuilles et copeaux de fruits séchés, puis lorsque l'eau frémit, juste avant l'ébullition, il l'y verse. "Tu veux des gâteaux? Tu peux amener les tasses au salon?" Demande-t-il en remettant le couvercle sur la théière, avant de sortir une assiette où il dispose différentes douceurs. Qu'Auxence en ait envie ou non, il sait qu'il en aura besoin, lui, pour traverser le récit qu'il va devoir raconter. Qu'il faudra bien quelque chose pour adoucir les angles.

Ari sourit un peu à la remarque, en baissant le nez, les yeux sur ses doigts qui agrippent le bord de la table, sur ses ongles à moitié rongés d'angoisse la nuit d'avant. "Je suis d'accord, mais au moins tout le monde reconnait une rose," souffle-t-il doucement. Il ne prend pas vraiment mal la remarque suivante. Bien sûr, ce garçon ne se serait jamais intéressé à lui s'il n'y avait pas la promesse alléchante d'une compensation financière. Il le sait, le comptable, qu'il n'a rien d'intéressant, rien qui élicite la curiosité, la tendresse, l'amusement. Il s'y est résigné. Il veut juste, en dépit de ça, un peu de contact humain avant d'en finir. Quitte à payer pour, de toute façon, là où il va il n'aura pas besoin de lenss, alors bon. Quelques centaines ou miliers de plus ou de moins, quelle importance. "Je comprends. Il faut que quelque chose attrape votre attention, c'est bien normal," qu'il acquiesce avec un pauvre sourire compatissant. La remarque suivante, elle, lui arrache un sourire plus large, et il souffle même un petit rire. "À vrai dire... Je voulais la payer, mais la fleuriste me l'a donnée gratuitement. Elle allait la jeter de toute façon, elle est trop courte pour être mise dans un bouquet." Il hausse les épaules. Il s'en fiche bien, lui, qu'elle soit trop courte. Il n'aurait pas voulu qu'on jette une fleur pour la seule raison qu'elle n'est pas parfaite. Ça serait injuste. Alors, il a proposé de payer, mais on lui a dit non. Il s'apprêtait à argumenter quand la vieille dame lui a tout bonnement fourré dans la main.

"Il y a des fleurs de toutes les couleurs, ou presque," fait-il doctement, ravi d'arriver à entretenir une conversation. "Même des noires et des vertes. Il y en a qui sentent bon, d'autres qui se mangent... Enfin, il y en a de toutes sortes." Il se sent presque essoufflé, à tant parler. Il a l'impression que ça ne lui est jamais arrivé, ou alors depuis très longtemps, et se sent un peu émoustillé. Alors, dans un élan qu'il ne contrôle pas vraiment, il fait des plans sur la comète. Et malgré son regret quasi instantané, le rouquin face à lui ne semble pas vraiment contre l'idée. Bien sûr, Ari ne peut qu'imaginer qu'il a besoin d'argent, alors il n'a aucune raison de refuser. Quelque part, il espère quand même qu'il ne dira pas amen à tout juste parce qu'il paie. Il n'a pas envie de forcer quelqu'un à faire des choses qui l'ennuient. Mais le franc parler du jeune homme lui fait espérer que ça ne sera pas le cas.

"Les fleurs de carotte? Non, elles sont blanches." Son amusement est presque audible. "Mais il y a pas mal de fleurs oranges. Des tulipes, des begonias, des renoncules, des soucis, des iris, des lys... et même les oiseaux de paradis sont parfois oranges."  Il penche la tête avec curiosité. "Des festivals de musique, vous dites? Et... c'est bien? Enfin, ça vous plaît? Qu'est-ce que... vous écoutez, comme musique...? Est-ce qu'il y a des artistes que vous aimez bien? Vous... dormez dehors, alors? Ce n'est pas trop inconfortable?" demande-t-il, presque un peu envieux, mais faisant surtout de son mieux pour relancer la conversation.


Il s'assied sur le fauteuil en face du canapé, qu'il laisse à Auxence, posant la théière et l'assiette de sucreries sur la table basse. Il pose sa canne, et étend sa jambe avec un petit soupir, laissant le thé infuser. Il relève alors les yeux vers le rouquin. "Alors, qu'est-ce que tu deviens? Tu vas toujours voir des festivals de musique dans les plaines?"



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25 Octobre 2099

Tu te surpris à savoir quoi regarder quand Ari te parla des capucines, Auxence. Les fleurs n’avaient jamais été ton domaine de prédilection, alors si tu connaissais cette plante, c’était sûrement à cause des quelques mois passés avec le salaryman avant qu’il ne disparaisse. D’ailleurs, ce n’était plus un salaryman maintenant, non ? Ça te semblait compliqué de cumuler cet emploi avec celui de fleuriste. Et vu la boutique que tu venais de voir et le fait que son habitation soit au-dessus de cette dernière, il était forcément le gérant de ce magasin de fleurs. Quand Ari avait-il fait ce virage à cent quatre-vingts degrés dans sa vie ? Était-ce quand il a coupé les ponts avec toi ? Avait-il peur que tu ne traînes plus avec lui si son changement de vie ne lui permettait plus de te payer ? Mais pourquoi cette enveloppe pleine d’argent alors ? Tu étais totalement perdu. Tu te déchaussas aussi en rentrant chez lui sans même t’en rendre compte, par mimétisme, avant de le suivre dans la cuisine.

- Une théière entière juste pour nous deux ?

Ça te semblait énorme, pour toi qui n’avais pas l’habitude de boire du thé. Tu t’imaginas boire la même quantité de café et tu te dis que ça semblait être une très mauvaise idée pour le cœur… Après, c’était pas les mêmes molécules excitantes dedans, non ? Thaïs avait essayé de t’expliquer ça un jour, quand elle te sermonnait sur ta consommation de boissons énergisantes, mais tu te souviens avoir sciemment décidé de ne pas l’écouter. Ce fut plutôt quand elle mit sur le tapis l’argument du prix de ces produits que tu avais réduit la cadence. Tu faisais bien trop souvent passer ton porte-monnaie avant ta santé, Auxence. Tes pensées se reconcentrèrent sur Ari quand tu le vis grimacer en attrapant la boîte. Pourquoi ne t’avait-il pas demandé de l’aide ? Tu étais venu en cuisine avec lui exprès pour ça ! Cela te fit un peu froncer les sourcils, mais ta colère fut vite oubliée quand il se mit à parler thé. Vu que tu n’y connaissais que pouic en plante à infuser, tu devais te concentrer pour essayer de ne pas dire trop de bêtises. C'est quoi la bergamote, même ? Ça se mange ce truc ? Ça ressemble grave à marmotte, comme mot. Mais Ari n’allait pas faire infuser une marmotte dans une théière, hein ? Déjà, cet animal ne rentrait pas dans une théière, puis surtout ça te paraissait hautement improbable comme ingrédient de thé, même si tu n’étais clairement pas un expert.

- Ça me va, oui. La bergamote c’est vraiment parfait après une bonne journée de travail.

Tu n’avais aucune idée de ce que tu disais, Auxence, mais si tu avais l’air confiant, ça allait passer. Ton pote Basil disait toujours que les experts, c’est des gens qui ne savent rien mais qui font croire grâce à leur charisme qu’ils savent tout. Alors tu espérais avoir assez de charisme pour devenir expert en thé. En tout cas, tu observais avec attention Ari préparer le thé. On ne sait jamais, peut-être que tu allais devoir préparer un thé un jour toi aussi, alors autant se préparer à toute éventualité. Mais le plus âgé t’interrompit dans ta contemplation pour te proposer des petits gâteaux. Ton regard s’illumina instantanément, gourmand comme tu étais.

- Bien sûr que je veux des gâteaux ! Enfin, si ça ne te gêne pas, hein. Je veux pas vider tes placards.

Enfin, tu laissas à Ari le choix d’apporter ou non des douceurs, vu qu’on t’avait confié une mission, celle d’emmener les tasses dans le salon. Et tu le fis bien sagement, avant de t’asseoir sur le canapé. Mais à peine avais-tu posé ton cul sur le sofa que tu te retournas vers la cuisine pour savoir où en était Ari, s’il arrivait bientôt ou s’il avait encore besoin d’aide. Mais il avait l’air de bien se débrouiller tout seul, malgré sa canne et sa blessure à la jambe. Ça faisait peut-être longtemps qu’il était dans cet état ?

- Euh… Bah je crois que j’ai pas trop changé en deux ans. Ah si, y’a eu un temps plein qui s’est libéré là où je bossais, donc j’ai plus besoin d’aller sur l’application où on s’est rencontré !

Malgré cela, l’application était toujours installée sur ton téléphone, dans l’espoir de recevoir un jour des nouvelles d’Ari. Tu allais pouvoir la supprimer d’ailleurs maintenant, non ? Ça allait te faire bizarre de ne plus voir cette icône sur l’écran de ton téléphone…

- Mais ouais, je vais toujours dans les plaines pour des festivals de musique. D’ailleurs, j’en ai un ce mois-ci, c’est le dernier avant l’hiver. Enfin, y’en a encore un ou deux après, mais je trouve déjà que ça devient risqué avec la météo de novembre. Et toi, tu es toujours aussi passionné de plantes à ce que je vois. Tu es retourné à l’exposition de fleurs qu’on était allé voir ? Ça devait être y’a pas longtemps, non ?

Est-ce qu'il y était allé avec quelqu'un d’autre ? Un ami qu’il n’avait pas besoin de payer ? Sa moitié ? À vrai dire, il y avait tellement d’inconnus dans la vie d’Ari pour toi que tu ne savais même pas quoi imaginer pour remplir ces deux ans de vide dans votre relation.

***

6 Juin 2097

- Si tout le monde sait ce que ça veut dire, c’est pas intéressant. Ni même assez personnel comme cadeau à offrir. C’est le truc basique pour quand t’as pas d’idée les roses. Si tu connais bien la personne, faut lui prendre une fleur personnalisée si c’est son truc les plantes.

Enfin, c’était ton avis. Tu avais l’impression que les roses, c’était un peu l’équivalent des cartes cadeaux, mais en bouquet. Autant donner directement de la thune plutôt que d’offrir ce genre de truc, selon toi. Au moins, avec des lenss, on peut faire ses courses alimentaires. En tout cas, tu regardas la fleur dans son verre d’eau. Même si elle était trop courte pour en faire un bouquet, on devait sûrement pouvoir en faire autre chose.

- C’était cool de sa part, de te donner la fleur. Si tu dois en racheter, tu devrais aller chez elle, ça lui ferait sûrement plaisir.

Après, si une personne comme Ari se payait un ami, c’est qu’il n’avait personne à qui offrir des fleurs, non ? Cette pensée te serra un peu le cœur. Le gaillard en face de toi n’avait pas l’air d’être un mauvais bougre, il n’avait pas l’air d’avoir de vicieuses intentions et il prenait même le temps de t’expliquer plein de choses sur les plantes.

- Y’a des fleurs qu’on peut manger ? Vraiment ? Pourquoi j’en ai jamais vu dans les magasins alors ? Et y’a des fleurs vertes ? C’est pas chelou si elles sont de la même couleur que leur tige ? Genre on les voit pas si elles sont vertes, non ?

Sans t’en rendre compte, tu assomais sûrement l’adulte de question. Mais c’était de sa faute aussi, il t’ouvrait un nouveau monde à explorer en parlant de plantes. Toi, la seule verdure que tu côtoyais, c’était les légumes dans tes repas et ils étaient peu nombreux en ce moment. Tu ne faisais vraiment pas attention au reste de la végétation, donc tu avais énormément à découvrir sur ce sujet.

- Pourquoi elles sont blanches alors qu’elles produisent un légume orange ? C’est grave pas logique ! Je parie que les fleurs de tomates sont même pas rouges du coup, hein ? La nature est trop bizarre.

Tu l’écoutas donc énoncer plein de fleurs oranges, fronçant les sourcils à “renoncules” et “soucis”. C’était vraiment des fleurs ça ? Il ne se fichait pas de ta tronche en glissant des mots au pif dans sa liste ? Tu craquas quand il te parla des oiseaux de paradis.

- Mais pourquoi ça s’appelle oiseaux, si c’est des fleurs ? Et pourquoi y’a plein de plantes avec des noms étranges ? Ça donne bof envie de recevoir un bouquet de soucis.

Déjà, un souci c’était compliqué à gérer, alors plusieurs… Tu n’osais même pas imaginer. Tu préférais parler de festivals, c’était plus fun.

- Bien sûr que c’est cool, j’y irais pas sinon. Y’a plein de gens, de la bière et la musique à fond ! Ça peut vite faire mal à la tête quand on n’est pas habitué. En vrai, j’écoute un peu tout mais je préfère l’électro en festival. Ça se danse bien et le son est tellement fort qu’on sent les vibrations dans tout notre corps, c’est ouf ! Et on est genre englouti dans la foule, tu penses juste à la musique et à danser quand tu es là-bas, tu oublies tout.

Enfin toi, ça te permettait de tout oublier. Le frigo qui rend l’âme, les factures qui s’accumulent sur ta table basse, tes échecs amoureux… Tu te fichais de tout le temps d’un weekend avant d’être de nouveau propulsé dans la réalité de la vie. Puis tu faisais aussi des rencontres qui ne duraient qu’un festival, pour avoir l’impression d’être un peu moins seul même si ta vie affective était un vrai désastre.

- Moi je dors dehors, oui ! Enfin, quand j’y vais avec des potes, je squatte une tente. Mais sinon, il m’arrive de prendre ma forme animale et de m’installer dans un arbre. C’est pas hyper confortable mais pour un weekend ça va, ça se fait bien ! T’as jamais fait de camping ou de trucs du genre, toi ? Dormir à la belle étoile, en pleine nature… Faut le faire au moins une fois dans une vie !

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Auxence a toujours cette énergie, ça il ne l'a clairement pas perdue. Alors, quand il demande avec l'air presque paniqué si le fleuriste compte faire une théière juste pour eux deux, ce dernier ne peut retenir un petit sourire. "Ah, eh bien... On n'est pas obligé de finir. Si tu n'aimes pas, je te ferai autre chose. Je dois avoir du jus de fruit, ou au moins des fruits, je pourrai les presser." Ils s'installent alors, Auxence sur le sofa confortable en velours couleur café au lait, Ari sur le fauteuil moelleux qui lui fait face. Il laisse le thé infuser, avec patience, mais pousse l'assiette de sucreries vers son invité, l'observant un peu. Il sourit, ses yeux un peu plissés, content de le voir en bonne forme. "Effectivement, je trouve aussi que tu es resté le même. En tout cas, à première vue." Il lisse les plis de son pantalon, baissant le regard sur la pointe de ses pieds vêtus de chaussettes douillettes. Il s'est construit une petite vie plutôt confortable, et le fait de revoir le roux fait se pincer son coeur d'un peu de culpabilité. Il aurait dû lui rassurer, le dire qu'il allait bien. Il est étonné que ce dernier ne lui ai pas crié après, qu'il ne lui en veuille pas plus d'avoir sauté ainsi le pas sans rien lui dire, pas même un au revoir. Peut être qu'il s'est un peu assagi. "En tout cas, tant mieux si tu peux vivre plus confortablement. J'espère que ton travail te plaît toujours bien." Il pose ses mains sur ses genoux, dans une position contenue, mais pas inconfortable. Enfin, pas plus que n'importe quelle position quand on a ses séquelles, ses muscles engourdis, ses tendons à peine réparés. "J'espère que le festival se passera bien, et que tu t'amuseras. Fais attention à ne pas prendre froid, il va faire déjà frais. J'avoue que je n'ai pas encore eu l'occasion de dormir à la belle étoile..." Pourtant, il avait voulu le faire, après en avoir parlé avec Auxence. Mais il n'était pas un prédateur, lui, et dormir seul dehors dans la plaine ou la forêt lui avait fait peur. Mais peut être que dans cette nouvelle vie, il trouverait le cran.

Il verse le thé, précautionneusement, dans les deux tasses, et pousse la plus colorée vers son invité. Les volutes de vapeur parfumée s'élèvent du liquide un peu doré, et il rapproche sa propre tasse après avoir reposé la théière. Il sourit."Comme tu vois, j'en ai même fait mon métier. J'ai... eh bien, je suppose qu'on peut dire que j'ai pris un nouveau départ." Son sourire se fane un peu, un voile nostalgique y passant. "Quant à l'exposition, j'y suis retourné, oui. C'était un peu bizarre, sans toi, mais c'était beau quand même. Je n'y avais pas été depuis la fois où on s'y était rendus ensemble, vu que..." Il s'interrompt, baisse les yeux sur la tasse qui réchauffe ses longs doigts un peu fébriles. Son coeur tambourine dans sa cage thoracique, et il s'efforce de respirer calmement alors qu'il relève ses yeux vert d'eau vers Auxence. "Je suppose que je te dois des explications. Sur ce que j'ai fait, et pourquoi. Sache que... Ce n'était en rien de ta faute. La décision était prise depuis longtemps, je pense que rien n'aurait pu me faire changer d'avis, à ce moment-là." Il grimace un peu, presque craintivement. Il s'attend presque à se faire rabrouer, ou plutôt même à ce qu'Auxence se lâche enfin, et lui en colle une. Pour s'être comporté comme il l'a fait, il ne mériterait que ça. Alors, ses phalanges blanchissent un peu quand il resserre ses doigts sur la poignée de la tasse, et qu'il attend le coup, sans ciller.

Il hausse un peu les sourcils, hochant même légèrement la tête. Il n'y avait pas vraiment pensé à ça. "Ah, c'est vrai, je n'avais jamais envisagé les choses sous cet angle. A vrai dire... je n'avais jamais vraiment pensé qu'être impersonnel puisse être... une mauvaise chose?" fait-il, l'index replié contre la lèvre inférieure alors qu'il réfléchit. Est-ce que c'est pour ça que personne ne va jamais plus loin qu'une simple conversation de quelques phrases avec lui? Est-ce qu'il est impersonnel comme le fait d'offrir un bouquet de roses? Il fait une petite moue. Les roses ne méritent pas tant de mépris. "Mais, toutefois... Ah, eh bien, ce sont des fleurs qui allient une grande diversité de couleur avec des formes variées et une odeur très agréable," dit-il. "Et on peut même en faire de la gelée. Je ne sais pas si les roses sont si banales... Peut être que les roses rouges qu'on trouve souvent dans le commerce sont un peu... Hm, surestimées, disons." En tout cas, Ari lui sait que même un bouquet de roses rouges lui ferait plaisir. Ça serait surtout une grande première. Toutefois, il n'en dit rien, ne fait pas de remarque. Inutile d'alourdir l'atmosphère. "Oui, c'est sûr que je retournerai chez elle. Elle était très gentille. En fait, ce n'était pas la première fois que j'y allais, je lui ai déjà acheté quelques plantes en pot." Il sourit légèrement en pensant à la grand mère pleine d'énergie qui dirige cette fameuse boutique où il se sent bien.

La remarque d'Auxence sur les fleurs de carotte, elle, lui fait échapper un petit rire qu'il cache derrière sa grande main fine, et qui lui fait plisser les yeux. "Ahh, eh bien dans le cas de la carotte, ce n'est pas le fruit de la fleur, mais la racine..." explique-t-il patiemment, un peu attendri, ses pieds se balançant un peu sous son siège, d'une sorte de légère excitation joyeuse. Ça ressemble donc à ça, avoir un ami. Quel dommage qu'il n'ait pas pu en faire l'expérience plus tôt, cela aurait peut être changé les choses. Enfin, il ne sert à rien de se lamenter sur son sort. Autant profiter de l'instant. "Oui, il y a des fleurs vertes. Par exemple, il existe plusieurs espèces de roses vertes... Elles sont mignonnes, on dirait des laitues. Sinon, il y a aussi des chrysanthèmes verts, des oeillets, et les hellébores sont presque toujours vertes. Souvent, c'est un vert un peu différent de la tige... Mais c'est vrai que je ne sais pas exactement pourquoi elles sont vertes. C'est peut être du camouflage." Tu comprendrais, si elles voulaient se fondre dans la masse, pas vrai Ari?

Il énumère les fleurs oranges, aux tons, parfums et formes bien différents, mais le jeune homme face à lui l'interrompt, ce qui lui fait ouvrir de grands yeux, ben qu'il ne soit pas offensé. "Les oiseaux...? Eh bien, parce que la fleur ressemble à un oiseau, je suppose?" Il cherche l'image d'une de ces fleurs sur son téléphone, montrant l'écran à son compagnon. "Vous ne trouvez pas?" Puis, il cherche une nouvelle fleur. "Les soucis sont très mignons, on dirait des crinières de lion, vous savez, comme sur les costumes en papier qu'on fait pour les enfants. En plus, on peut les manger aussi."

Ari, lui, il ne s'inquiète pas de recevoir un bouquet de soucis, mais en revanche, il ne peut s'empêcher de jubiler quand le nouveau sujet qu'il lance prend racine, et il s'efforce d'écouter attentivement tout ce qu'Auxence lui raconte. On laissera l'introspection pour plus tard. Il hoche alors la tête pour montrer qu'il est concentré, et sourit légèrement. Il préfère l'électro, il aime danser, l'électro c'est mieux en festival pour danser... Il note tout ça dans un coin de sa tête. Tout oublier, à vrai dire, ça fait un peu envie à Ari, et aussi un peu peur. Il ne sait pas qui il serait, si il oubliait tout. Peut être quelqu'un de mauvais. Ça serait sûrement pire que d'être banal. En tout cas, il questionne de nouveau, et fait une petite réflexion. "Je n'ai jamais dormi dehors, ce doit être... amusant, bien qu'inconfortable. Ah, mais je suis probablement trop vieux pour ça, à présent... Pas comme vous, vous êtes encore jeune." Ses mains, naturellement, viennent reprendre leur position typique du pangolin, un peu recroquevillées contre son torse, alors qu'il interroge de nouveau. "Si ce n'est pas indiscret, puis-je vous demander quel est votre anima?" Il n'a jamais vraiment eu l'occasion de poser la question à quelqu'un, ni d'en discuter en dehors de sa famille, alors il ne peut s'empêcher d'être un peu curieux. Il ne connaît pas vraiment son interlocuteur, mais il l'imaginerait bien être un singe. "Oh, mais je suis vraiment impoli... Vous n'avez même pas de quoi boire. Vous avez peut être faim, aussi? Quand vous voyez passer le serveur, commandez ce que vous voulez. C'est pour moi, bien sûr."




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Ari t’avait percé à jour en te proposant une solution de secours si tu n’aimais pas le thé. Ça se voyait tant que ça que tu n’y connaissais rien ? Ou le fleuriste te connaissait assez pour savoir quand tu faisais genre pour ne pas passer pour quelqu'un d’idiot ou de trop enfantin ? Avais-tu si peu changé pour que même après deux ans d’absence il puisse si facilement lire en toi ? Cette constatation aurait dû te faire sourire, toi qui voulais rester jeune à jamais et qui avait peur de trop changer en vieillissant. Mais… Bizarrement, ce ne fut pas le cas. Face à Ari, tu avais plutôt l’impression que lui avait continué son chemin, et que toi tu étais resté embourbé dans le passé. Tu n’avais pas bougé d’un pouce, et lui, il était devenu quelqu’un d’autre. Quelqu'un de totalement différent dont tu ne connaissais plus rien. Enfin, tu ne savais déjà pas grand-chose de l’autre, à l’époque où il était ton sugar daddy. Tu savais son prénom, sa profession, son amour pour les fleurs et le fait qu’il n’avait pas d’amis ni de relation amoureuse. C’était tout. Et maintenant que le brun était installé face à toi, dans ce fauteuil aux airs grave confortables, le corps couvert de cicatrices, tu te rendais compte qu’il n’y avait sûrement que son prénom et son amour des plantes qui n’avait pas changé. Tes souvenirs et l’affection que tu portais à son lui du passé ressurgissaient, mais ils s’accrochaient à l’image que tu avais de l’ancien lui. Une version de lui qui n’existait sûrement plus, après deux ans sans nouvelles, n’étais-tu finalement pas face à un parfait inconnu ? Sans le vouloir, un léger reproche se glissa dans tes paroles, quand Ari appuya sur le fait que tu n’avais pas changé.

- Toi, t’as l’air d’avoir un peu plus changé que moi, par contre.

Tu te mordis la langue, te maudissant d’avoir parlé avant d’avoir réfléchi. Le fleuriste le savait sûrement, qu’il avait changé. Et vu les anciennes blessures qui avaient l’air de parsemer son corps, il ne l’avait sûrement pas fait de son plein gré. C’était illogique à tes yeux qu’on cherche volontairement à se faire du mal.

- Oh, c’est pas le rêve comme travail, mais ça paye les factures… Et je peux faire du vélo toute la journée. En vrai, c’est cool quand même.

Le plus âgé devait sûrement se souvenir, que tu adorais être sur ton vélo. Que tu aimais tout ce qui allait vite, même. Vélo, skateboard, même voler sous ta forme d’anima… Ta passion pour l’adrénaline et la vitesse ne t’avait pas quitté en deux ans.

- Y’a aucune raison que ça se passe mal, je suis un habitué de ce genre de lieu maintenant. Mais faudrait vraiment que tu testes de dormir à la belle étoile avant d’être trop rouillé. Askip, à partir d’un certain âge, on a mal au dos le matin en se levant, si on dort pas dans son petit lit confortable.


Tes yeux glissèrent sur sa jambe blessée, sans que tu ne le veuilles vraiment. Faisait-il déjà partie des vieilles personnes qui avaient mal partout en se réveillant le matin, à cause de ce qui lui était arrivé ? Certes, il portait des chaussettes en laine, mais il n’en était pas encore aux grosses pantoufles, non ? Il avait encore le temps d’être fun et de profiter de sa jeunesse avant que ça ne soit trop tard… Tu ne savais pas ce qui lui était arrivé, mais l’idée que tu puisses du jour au lendemain être dans le même état et avoir besoin d’une canne pour te déplacer, tu trouvais cela terrifiant. Tu aimais être libre Auxence, courir et sauter partout, danser jusqu'au bout de la nuit. Si tu te retrouvais dans son état, sûrement que tu n’y survivrais pas. Était-ce pour cela qu’il t’avait rejeté sans explication ? Avait-il peur de voir de la pitié dans ton regard ?

Alors que tu allais le relancer sur son nouveau départ et sur son amour des fleurs, comme tu le faisais souvent avant pour ne pas que la conversation cesse brusquement, tu sentis qu’il essayait de te dire quelque chose. Tu le voyais sur son visage, il allait s’attaquer au vif du sujet et ça avait l'air d’être compliqué pour lui. En même temps, s’il avait vraiment vécu un accident, tu comprenais très bien que ça devait être dur pour lui de se replonger dans ses souvenirs. Tu hésitas à prendre des biscuits ou à t’emparer de ta tasse, comme il le faisait, le temps qu’il se décide à parler… Et ton estomac gagna, vu que tu pris une friandise. Mais tu n’eus pas le temps de croquer dedans, vu qu’Ari avait l’air prêt à se confier. Tu le voyais dans son regard, qui se plongea dans tes orbes bleus un peu perdus. Tu avais du mal à comprendre ses paroles. Il te manquait la pièce principale du puzzle pour comprendre de quoi parlait le brun et ça devait se voir sur ton visage.

- Tu… T’avais prévu de disparaître sans donner de nouvelles ?

Pourquoi vouloir se faire un ami grâce à une application six mois avant, alors ? Pourquoi te donner de l’argent ? S’il voulait prendre un nouveau départ et refaire sa vie, il aurait pu simplement te le dire et se casser. Ça n’avait aucun sens.

***

6 Juin 2097

- Ouais, c’est peut-être parce qu’elles sont surestimées que je les aime pas. On les voit partout alors que c’est que des fleurs comme les autres. On fait croire qu’elles signifient un truc hyper important comme l’amour, mais y’a plein de fleuristes qui pour la Saint-Valentin font le deuxième bouquet de roses à moitié prix. C’est pas un peu du foutage de gueule, ça ?

C’était peut-être pratique pour les gens polyamoureux, mais le public visé, c’était surtout les gens qui trompaient leur moitié. Comment une fleur associée à l'amour véritable pouvait-elle être juste devenue un objet de consommation éphémère ? Peut-être qu’elles avaient plein de couleurs et qu’on pouvait en faire de la gelée, mais elles n’étaient pas les seules à avoir ces propriétés, non ? Enfin, t’en savais rien, mais vu ce qu’Ari te disait, les fleurs avaient l’air d’être plus intéressantes que ce que tu pensais à la base.

- C’est encore plus normal alors, qu’elle t’offre cette fleur, si t’es un bon client. Je savais même pas qu’il y avait des plantes pas coupées chez les fleuristes.

Tu ne mettais jamais les pieds dans ce genre de boutiques, en même temps. Les fleurs, ça te semblait être un cadeau si futile… Tu ne concevais même pas qu’il était possible de s’en acheter pour se faire plaisir à soi-même. Pour toi, quand on voulait se faire un cadeau, on achetait de la bonne bouffe ou on s’offrait une activité qu’on avait pas l’habitude de faire. On ne se prenait pas un bouquet d’organes reproducteurs de plantes pour décorer la table de son salon.

- Ça explique pourquoi y’a de la terre sur les carottes alors, si c’est des racines… Mais du coup, ça fait des fruits aussi les plantes à carottes ou pas ? Genre ça se mange les fruits de carottes ? Parce que j’en ai jamais vu…

La nature était vraiment pour toi un immense mystère. C’était beau à regarder, quand tu étais à la campagne, mais tu n’étais pas vraiment passionné par la flore et le jardinage. Quand tu sortais de la ville, c’était surtout les grands espaces vides qui t’intéressaient, plutôt que la végétation qui les peuplait. Tu l’écoutais parler des fleurs vertes, puis de celles oranges… Tu te demandais s’il allait vraiment faire toutes les couleurs ou si vous alliez parler d’autres choses à un moment, parce que tu n’avais clairement pas les connaissances pour parler plantes pendant tout le rendez-vous. Tu te penchas sur le téléphone pour regarder les fleurs, quand il te montra une image.

- C’est vrai que ça ressemble vaguement à des piafs. Mais un vrai oiseau, c’est bien plus joli que ça ! Et y’en a tant que ça des fleurs qui se mangent ?

Heureusement, la conversation finit par bifurquer sur toi, ton amour des festivals… Là, tu maîtrisais mieux le sujet, bizarrement.

- T’es pas si vieux, c’est quand on t’entend parler comme ça qu’on dirait que t’as cinquante balais ! Faut se secouer un peu mec, t’as encore le temps d’essayer de passer une nuit à la belle étoile !


Était-ce pour découvrir de nouvelles choses qu’il avait téléchargé cette application ? Parce qu’il n’avait pas l’air d’essayer de te draguer, pour l’instant, et qu’il était diamétralement opposé à toi. Est-ce que tu allais finir par être celui qui allait le faire dormir à la belle étoile pour la première fois, si ce premier rendez-vous se passait bien ? Ou peut-être que c’était trop rustique pour lui, comme activité. C’était possible aussi.

- J’suis un perroquet ! Un Ara Macao, plus précisément. C’est ceux qui sont rouges !

Et tu n’avais vraiment rien à envier aux oiseaux de paradis, vu ton plumage flamboyant. La plupart des gens n’étaient pas surpris, en apprenant la nature de ton âme. Tes vêtements colorés, ta joie de vivre et ton côté bavard devaient y être pour quelque chose.

- Oh, laisse-moi deviner pour toi ! Hm… Tu serais pas une tortue terrestre ou un truc comme ça ? T’as l’air un peu tout recroquevillé sur toi-même et tout timide. Mais je vois plus une tortue qu’un hérisson parce que t’as pas l’air de piquer quand on essaye de t’approcher.

Après, tu savais que certains avaient des personnalités ne correspondant pas du tout à leurs animas. Mais souvent, ça matchait quand même pas mal alors tu voulais essayer de tenter le coup. En tout cas, quand le plus âgé parla de nourriture, ton regard pétilla. Tu n’allais quand même pas le faire dépenser des cent et des mille, mais tu avais toujours faim et tu ne te permettais pas souvent de manger dehors habituellement. Alors aujourd'hui, c’était fête !

- Je peux vraiment commander tout ce que je veux ? Genre un jus de fruit et une viennoiserie ? Trop cool !

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Bashō
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Un léger sourire, un peu teinté de gêne ou de tristesse, peut être de mélancolie, vient fendre son visage. “Oui, j’imagine,” fait-il avec une certaine philosophie. À vrai dire, imaginer qu’il pourrait survivre, se retrouver défiguré et avoir des séquelles était le dernier de ses soucis lorsqu’il avait sauté de ce foutu toit. On ne pense jamais à ce genre de choses, et pourtant. Si c’était à refaire, le referait-il? Dur à dire, même si à l’heure actuelle sa vie était bien meilleure qu’à l’époque. Il préfère changer de sujet, interrogeant Auxence sur son travail. Un sujet un peu ennuyeux, mais le rouquin arrive à le rendre divertissant avec l’attitude qu’il a toujours. Ari acquiesce lorsqu’il évoque le vélo. “Toujours fan de sensations fortes, huh?” Il réalise alors, s’il avait été un anima volant, il n’aurait pas pu faire ce qu’il a fait. En se transformant, il se serait envolé. Mais dans son cas pas de vol, juste une chute à la fois infinie et incroyablement rapide, un instant suspendu d’émerveillement de voir ainsi la ville défiler devant ses yeux, et puis la transformation par réflexe, le retour à la forme humaine, l’impact avec le sol. Il cligne des yeux, revenant dans la réalité. "En tout cas, c'est bien si tu as un travail qui te plaît au moins un peu. On passe beaucoup de temps à travailler, alors il faut essayer de faire en sorte que toutes ces heures ne soient pas de la torture." Il sourit un peu, son regard dans le vague. Il connaît les conséquences d'une vie passée sous la contrainte. "En tout cas, je suis content de savoir que tu es un peu plus stable, financièrement." Il n'ose pas demander, il ne s'en sent pas légitime, s'il a fréquenté quelqu'un d'autre de la même manière que lui.

Un nouveau sourire, plus lumineux cette fois. "Tu sais, Auxence. Je ne suis pas si vieux. Je sais qu'à tes yeux je suis sûrement déjà grabataire, mais promis, ce n'est pas le cas." Le plus jeune a toujours cette capacité à lui remonter le moral. Il avait pris peur, fut un temps, que ce soit des faux semblants, et il avait fui. "J'irai, si tu me conseilles." Il aimerait dire 'si tu m'accompagnes', mais ce serait abuser, surtout après deux ans sans donner de nouvelles. "J'ai déjà mal au dos de toute façon, alors ça ne changera rien. Et fais attention, ça va t'arriver aussi, et plus tôt que tu ne le penses." Et puis, finies les plaisanteries. Il lève les yeux vers Auxence plus sérieux... Mais celui ci ne semble pas vraiment comprendre. Ce qu'il dit n'est pas totalement incohérent, mais pas vraiment pertinent non plus, même si... Oui, évidemment d'une certaine manière il avait prévu de partir sans donner de nouvelles. Ari, confus, plisse un peu les yeux, se dandine dans son fauteuil, mal à l'aise, dansant un peu autour des mots. "Tu... tu n'as pas... Tu n'es pas au courant...?" Il sent sa respiration s'accélérer un peu, l'angoisse monter, il grimace, baisse les yeux, ses mains serrées sur sa tasse qui lui brûle un peu la paume. "Je- j'ai- j'ai sauté d'un immeuble," dit-il simplement.

Ari ne peut retenir un sourire à la mention du deuxième bouquet à moitié prix pour la Saint Valentin. Il n'a jamais eu l'occasion d'en offrir un, alors encore moins deux. Il essaie de réfléchir à un cas pratique où ça pourrait être intéressant, à part dans le cas d'une tromperie. Peut être une polycule, ou en tout cas il a entendu que ça s'appelait comme ça au détour d'une conversation. Enfin, pas une qu'il a eu lui. Il a dû l'entendre dans la navette, la rue, ou au travail ou au restaurant. En tout cas, il hoche la tête. "Hm, c'est vrai... À moins qu'on sache arranger un bouquet, et qu'on combine les deux pour avoir une grosse brassée de roses?" Personne ne lui a jamais offert de fleurs, à Ari, alors même des roses, il serait content d'en avoir. Il ne dit évidemment rien de tout cela, et se contente d'acquiescer de nouveau. "La fidélité à un commerçant est souvent récompensée," fait-il simplement. A vrai dire, il a même été surpris qu'elle se souvienne de lui, madame Kusakabe, lui qui a l'impression d'être invisible parmi la foule. Ça lui a fait plaisir, et il s'est senti tout chose quand elle s'est souvenue de son dernier achat.

"Je crois bien que les fleurs de carottes donnent directement des graines," dit-il doctement. "Aucune idée de si ces graines sont comestibles, par contre." Quand il ne sait pas, Ari, il avoue humblement. Il ne se présent pas savant ou expert en quoi que ce soit. Il montre les oiseaux de paradis, et la réaction d'Auxence l'amuse. "C'est difficile pour une plante de ressembler à un oiseau, un peu comme c'est difficile pour un oiseau... de ressembler à une plante?" tente-t-il. Le dynamisme de son hôte lui fait un peu écarquiller les yeux. Il ne mâche pas ses mots, mais pourtant Ari ne se sent pas agressé. Plutôt encouragé. Alors, il sourit de nouveau -décidément, il n'arrête pas aujourd'hui- et plisse un peu les yeux. "Vous avez raison. Je vais essayer d'y aller bientôt. Avant d'être trop vieux." En parlant de ça, Auxence a l'air jeune. Très jeune, d'ailleurs. Toutefois, il ne pose pas la question qui fâche. Il est aisé d'imaginer qu'ils sont nombreux à mentir, sur ce genre d'applications. De toute façon, ses intentions sont totalement honorables, n'est-ce pas?

Le perroquet lui va très bien, se dit-il, un peu attendri. "Rouge comme vos cheveux, alors. Enfin... À vrai dire, ils sont plus oranges... En tout cas, ça te correspond très bien." Evidemment, c'est censé être un compliment. Lorsque le jeune homme tente de deviner son anima, il détourne le regard, ses oreilles rougissant. "Non, rien de tout ça," fait-il à mi-voix. Il se sent un peu mal à l'aise, ce n'est pas comme si son anima était pour lui une forme de fierté. Alors, il détourne bien vite le sujet, faisant appel à l'appétit du rouquin. Lorsque celui ci s'étonne, il lui sourit. "Bien sûr, ce que vous voulez. ce qui vous fait plaisir... Au fait, Auxence... C'est bien Auxence, c'est ça...? Vous- vous avez bien vingt cinq ans...?"


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Ari M. Niva
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