if speaking kindly to plants helps them grow, imagine what speaking kindly to people can domarek & ari coming in summer the tongue fern only has one leaf.
On peut être seul même dans une foule, paraît-il. Pour Ari, clairement, cette expression a été vraie pendant la large majorité de sa vie. Quelque part, elle l'est encore. Et si sa thérapeute lui a dit de prendre son temps pour se lancer dans le jeu difficile de la vie sociale, elle lui a aussi recommandé d'aller à des endroits où il y aurait du monde. Et justement, c'est au marché qu'il se retrouve ce matin là, particulièrement attiré par la promesse d'un stand spécialisé en succulentes rares. Ainsi, comme un ours friand de miel irait mettre son nez dans une ruche, il avait prévu de se vêtir de ses habits du dimanche, et de se rendre au marché. Seulement voilà, il oubliait parfois qu'il était tout bonnement épuisé, et ainsi, il avait en fait raté son réveil. Finalement, c'était l'écume séchée au coin des lèvres qu'il s'était réveillé, en sueur, entortillé dans ses draps, les cheveux en meule de foin. De peur de rater les plus beaux spécimens, il avait fait seulement une toilette de chat, et s'était finalement vêtu simplement, ayant l'impression d'étouffer. C'était donc en bras de chemise qu'il furetait maintenant dans les allées à la recherche de la métaphorique montagne de sucre candi. Enfin, il l'aperçut. La terre promise. Il portait au côté une sorte de cabat déjà bien lesté de quelques denrées alimentaires lorsqu'il l'atteint. "Bonjour," faisait-il au commerçant, qui le saluait de même, sans toutefois engager la conversation plus avant. Il se penchait au dessus de l'étal, balayant du regard les plantes qui étaient presque appétissantes. Parmi les petits coussins de toutes les formes, se révélaient des couleurs inhabituelles. Bleues, roses, oranges, rouges, violettes... Autant de petits feuilles qui lui évoquaient des dragées et lui ouvraient l'appétit car, pressé par le temps, il n'avait pas même pris une collation. Il s'humectait les lèvres, passait son pouce sur l'une des succulentes aux feuilles rose pastel, presque translucides comme des bonbons à la pêche. Il soupirait, et plissait les yeux pour regarder le prix de celle ci. pas pour la manger, non! Mais il se disait qu'il aurait sûrement besoin d'un peu de douceur dans la vie, et que celle ci irait parfaitement à côté de son philodendron Pink princess, qu'il avait affectueusement surnommé Vaale. Il ne s'était jamais autorisé à porter ou même posséder des choses roses, sûrement parce que c'était trop voyant, trop hors de la norme, trop... Il secouait la tête, chassant les pensées parasites, et saisissait la petite succulente rose. "Je vais prendre celle là, déjà," soufflait-t-il.
Alors qu'il regarde encore, il plisse un peu les yeux, puis les ouvre grand.
La maison de ses parents est exactement comme lorsqu'il y a été la dernière fois, environ six mois auparavant. Les odeurs sont familières, la lumière qui entre par la fenêtre de la cuisine, légèrement dorée, filtrant par le verre un peu dépoli. Il frissonne un peu, le lieu qui devrait lui apporter du réconfort n'arrivant qu'à l'angoisser. Il n'est pas chez lui.
Il claudique un peu plus avant, humant l'air, les craquements du plancher qu'il connaît par coeur l'accompagnant alors qu'il va jusqu'à sa chambre. "Ah, au fait... quelqu'un a déposé quelque chose pour toi." Ari est surpris. Il ne connaît personne, et encore moins quelqu'un qui aurait fait le déplacement pour lui apporter quelque chose. Son père entre d'abord dans sa chambre, dénuée ou presque de décoration, et pose son sac sur le bureau. "On a gardé ta chambre comme elle était," dit sa mère, et il se tourne vers elle. Son expression indique qu'elle considère que c'est une bonne action, alors il livre les remerciements attendus. ll entre à son tour, et dans la pièce aux allures de cellule sacerdotique... Une plante. Il s'approche, la forme de la succulente lui rappelant quelque chose, avec ses larges écailles rondes. Il écarquille les yeux, et s'avance en s'aidant de sa béquille. Il tend ses longs doigts pour effleurer le végétal... Puis les recroqueville comme s'il s'était brûlé. "C'est une vieille dame qui l'a amenée." "Tu fréquentes des vieilles dames toi? Ça serait pas mieux que tu t'entoures de gens de ton âge?"
Il fait un geste similaire à ce jour là, tendant la main vers la succulente. Il pourrait la ramener. Symboliquement, ça ferait du bien. Il ne peut s'empêcher de se dire que donner un compagnon à la plante pourrait, peut être, présager qu'il trouverait aussi de la compagnie. Il se raccroche à cette pensée magique qui le réconforte, alors qu'il vient toucher la petite feuille grasse en forme des écailles qui le couvrent lui aussi parfois. :copyright: 2981 12289 0
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Lun 9 Oct - 22:49
monotonie
Trancher les pétales sans chercher d'escale
C’est dimanche, Marek a encore trop dormi après une longue soirée. Il a du se laver les cheveux, prendre le temps de traîner sans réelle volonté. Il est sorti pour faire croître sa jolie collection. Sa forêt factice n’est jamais assez grande, assez développée : il y a encore de la place tant qu’il peut circuler, même en levant difficilement les genoux pour éviter de trébucher.
Marek, il a entendu parlé de nouveautés au marché. Le marché, il n’y met pas régulièrement les pieds pour s’alimenter, même s'il est à proximité. Il ne s'y rend que pour les jolies plantes qui sont déposées sur les stands colorés. Il préfère pourtant Régalia et ses serres. Il préfère Régalia, éloignée de la vie citadine, loin des pensées, des gens qui filent, de l’air qui fulmine. Il aimerait y habiter parfois, mais ça lui semble éloigné de tout, il faudrait déménager toute une jungle et il n’a pas le temps, ni l’énergie pour s’investir dans ce projet. Marek, dans sa tour végétale se complet, s’abîme sans oser bouger. Il est une drôle de plantes, à l’envers enraciné.
Il continue de traîner à Lunapolis avec un sac vide et son porte monnaie. Il investie plus dans les plantes que pour s’alimenter. Les étales du marché ne l’intéresse pas réellement, il cherche du vert à recevoir en échange de son argent. Alors Marek continue d’avancer dans la foule, entre les gens avant de trouver ce qu’il était venu chercher. Il cueille dans ses yeux les petites feuilles qu’il reconnaît. Il cherche des choses rarissimes, ce qu’il n’a jamais possédé, une nouveauté pour faire grossir sa collection, quelque chose pour rallumer l’obsession. Ce n’est qu’entre les doigts de quelqu’un d’autre que l’ursidé a fait son choix. Il a vu ces petites feuilles roses, elles sont jolies : ça changerait du vert qui recouvre tout l’appartement, de cette drôle de monotonie. Il s’approche, lentement, doucement, sûrement. Il cueille dans ses pupilles dilatées la jolie plante et demande à celui qui vient de la choper s’il veut vraiment l’acheter. Il peut payer le double, il peut servir encore fois, il peut aider. Il se moque bien de tout Marek, il veut cette plante, il l’a décidé.
- Bonjour. Cette plante m’intéresse aussi. Il ne restait que celle là sur l’étale. Est ce que vous seriez prêt à me la laisser si je vous paie le double ? Le triple ? Ou peut-être me faire une bouture… J’en sais rien.
Marek, il n’en sait rien. Il l’a déjà peut-être croisé cette homme là. Son minois lui dit quelque chose, ou peut-être pas. Il n’a pas fait réellement attention. Il plisse les yeux, se pose la question et cherche dans les brides de sa mémoire calcinée où a-t-il déjà vu ce drôle associé des plantes. Peut-être aux serres, ou dans une boutique… Dans une boutique, il s’en souvient finalement. Après mainte réflexion, il en a mis du temps, mais il ne préfère rien dire pour le moment.
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Marek Romejko
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Mer 11 Oct - 14:53
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L’interruption de son flot de pensées le fait sursauter, Ari, alors qu’on lui parle. Il pose ses iris bleu-vert, presque turquoise, sur le trublion qui s’adresse à lui, serrant la plante contre son torse, paupières un peu écarquillées. Son expression effarouchée et sa posture un peu mal à l’aise le fait ressembler à son âme de pangolin alors qu’il détaille la personne en face de lui. Un jeune homme dont le visage ne lui est pas inconnu, sans qu'il n'arrive à mettre vraiment le doigt dessus. Est-il venu à la boutique ? En tout cas, il a l’air aussi hagard que celui que le fleuriste s’imagine avoir. Est-ce que l’amour des plantes transformerait en junkie à la recherche de toujours plus de vert? Il cligne des yeux sortant de ses pensées, les mots du type lui parvenant. Payer double ou triple ? Ari délaisse un instant la succulente pangolin, ses doigts en lâchant les petites écailles douces. Il ne peut retenir un minuscule sourire. Le prendrait-on pour une sorte de gangster chlorophyllé? A vrai dire, si on prend l’exemple de la naturophilie, un fleuriste ou vendeur de plante a tout d’un dealer. Toutefois, il n’est pas du genre profiteur. Alors, il s’éloigne un peu du stand pour que me vendeur n’entende pas l’offre qui lui échappe. "Je peux vous faire une bouture. Je comptais en faire de toute façon," souffle-t-il d’une voix à peine audible. "Si ça vous intéresse. Enfin… sans vouloir vous embêter…" Il ne peut pas s’empêcher de s’excuser Ari, même si sa thérapeute lui a dit d’essayer de remercier plus que de demander pardon. Mais il a l’habitude de s’excuser d’exister, le pangolin. Alors il scrute son interlocuteur, à la recherche d’une quelconque désapprobation, colère, agacement chez lui.
"Ah, euh, pardon, attendez…" fait-il d’un ton un peu paniqué, avant que sa main fébrile ne saisisse la succulente pangolin. Il s’adresse au commerçant. "Je… vais prendre celle là aussi…" C'est cher mais il paie, l’argent passant de main en main, et il serre les deux plantes contre sa poitrine comme une mère ses enfants. Il y a d’autres plantes qu’il voudrait regarder, mais la possibilité de nouer un quelconque lien humain le pousse à se tourner de nouveau vers le jeune homme à côté de lui. Il se dandine un peu d’un pied sur l’autre, mal à l’aise, incertain quant à l’attitude à adopter. Sa psy lui a conseillé de ne pas placer trop d’attentes en chaque personne avec qui il échange quelques mots, alors il s’efforce d’écouter ses préceptes.
Il force un sourire un peu nerveux. "euh… " commence-t-il, avec grande éloquence, avant de se fustiger. Allez, Ari, bon sang, bouge toi. "Euh, vous… comment voulez vous qu’on s’organise, pour les boutures…?" Il rosit un peu, gêné. "Si vous me... donnez votre contact... ou, enfin, si vous trouvez cela inconvenant je peux vous donner le mien, comme ça vous me contacterez quand ça sera le plus pratique pour vous..." Il grimace. Pas étonnant que personne veuille te connaître. Il s'efforce de sourire à nouveau, secoue imperceptiblement la tête comme pour chasser les mouches qui bourdonnent dans sa tête.
"Sinon..." Il le regarde de plus près. "Ah, mais je- je vous connais non...? Enfin... Je vous ai déjà vu ?" Il n'arrive pas à se souvenir d'où exactement, plissant les yeux. "Vous... faites des vidéos? Sur les plantes?" Oui, il croit bien que c'est comme ça qu'il l'a vu. Ou alors pas du tout. "Enfin, pardon, je- j'en ai vu passer quelques unes, je crois bien que c'était vous? Ou alors vous êtes client de Kusakabe fleurs?" Voilà qu'il s'embrouille, Ari, tout fébrile qu'il est. Il sent un film de sueur le recouvrir soudain, alors qu'il détourne le regard, qu'il triture nerveusement la bordure de l'un des pots, sa respiration un peu plus rapide qu'avant.
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c'est vide
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Il réfléchit pendant quelques secondes, avant de lui répondre calmement, toujours posé, toujours cerné, la gueule encore au fond du canapé.
- Ça me va. Je prends la bouture.
Marek, il en fait tellement des boutures, il est habitué. Découpé une branche pour en faire des dizaines : ça n’a pas l’air de le déranger.
Il l’observe prendre une seconde plante alors qu’il jette des coups d’œil aux petits végétaux dans l’échoppe de fortune. Marek, il aimerait tout acheter, tout dépenser, ne plus avoir le moindre sous pour s’ensevelir sous tous les pots pour s’empêcher de respirer. Il aimerait ne plus avoir d’air, devenir l’engrais de ses propres plantes, pourrir pour fleurir. Il n’est pas triste de penser de la sorte quelque fois parce que ça lui rappelle juste ce qu’il n’est pas. Une personne vaillante, courageuse, aimable, désirable, regardable. Alors quand l’inconnu le fixe pendant quelques secondes, il reste droit, l’air de s’en foutre de tout. Pourtant, à l’intérieur, il est resté pendu : suspendu par les genoux.
- Je sais pas. Je m’en fou, peu m’importe… D’accord. Je prends ton numéro.
Le vouvoiement est vite délaissé. Les bonnes manières sont vite enterrées. Marek, il se moque de tout, de qui le contactera : ça ne changera rien. Les gens se lassent, les numéros s’entassent, pourtant personne ne se contacte. C’est vide, dans la messagerie, dans l’esprit, dans le corps : il n’a plus envie de faire d’effort, pour les autres, ni même pour lui. Il y a ces quelques faux-amis sur les réseaux qui ne voient en lui que le beau, que le type fasciné par les plantes, mais Marek il n’est pas que ça. Il est probablement si décevant qu’il préfère se planquer quelques fois, éviter les sentimentalités pour ne pas avoir à affronter les fatalités. Alors les épaules baissées viennent se rehausser de manière nonchalante. Parfois, il aimerait sourire en retour, mais ça ne vient pas. Ses lèvres n’y arrivent pas toujours quand il l’aimerait, peut-être parce qu’elles sont comme le reste : trop crevées.
- Je me suis dit la même chose… Je pense que c’est peut-être les deux. Ouep. J’suis plantboyfriend. Ahhhhhhhhhh. Oui, on a du se croiser dans ton shop, j’y passe des fois. Faut croire qu’on est plusieurs à être accro aux végétaux.
Il réalise à moitié qu’il n’est pas seul à lover autant les plantes malgré son nombre d’abonnés. Marek, il est peu cassé, trop lent, ou plus rapide que d’autres concernant certains sujets. Il est un peu décalé, il est un peu froissé : il a du mal à démarrer.
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Lun 23 Oct - 14:51
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Ses yeux parcourent le visage de son interlocuteur à la recherche d'une quelconque forme d'enthousiasme comme celui qu'il ressent au fond de lui, mais en vain. Aussi, il garde sa façade pudique, hochant simplement la tête. "D'accord," fait-il, sachant déjà comment il va enlever quelques unes des feuilles dodues du bas de la plante pour les mettre dans de la sphaigne humide, comment il va surveiller tous les jours leur propagation en les traitant presque comme ses propres enfants. La réponse suivane à sa proposition certes un peu balbutiante le prend de court, et son estomac se tend un peu dans son ventre. Il s'en fout. Bien sûr que oui, tout le monde se fout de toi, Ari, fait le murmure dans sa nuque. Tu n'intéresses personne, tu n'as rien d'intéressant. Il se mord un peu la lèvre, déglutit, tente de se résonner. Il ne faut pas prendre ce genre de choses personnellement. Il passe sûrement juste une mauvaise journée. Il n'a pas dit qu'il se foutait de toi. Juste de comment se contacter. Il accepte de prendre ton numéro. Le fleuriste est tendu, et il remue ses orteils dans ses chaussures. "Ne- ne vous sentez pas obligé..." commence-t-il à balbutier, d'un voix à peine audible.
Et puis, l'homme confirme ses soupçons. Plantboyfriend? Ah, oui. Oui, il se souvient, bien sûr. L'appartement rempli à ras bord de plantes, au point qu'on ne serait pas surpris d'y croiser une grenouille arboricole ou une quelconque tarentule colorée. Il s'imagine que pour lui, travailler à la boutique lui évite justement de se retrouver à dormir dans une forêt domestique, bien que son propre appartement soit largement verdi toutefois, les feuilles sortant de tous les coins, même ceux qu'on attendrait pas. Il sourit de nouveau, un peu moins forcé cette fois. "Je confirme que nous sommes plusieurs. Heureusement, sinon je n'aurais plus de travail..."
Il cligne un peu des yeux, et puis relève ses mirettes sur l'homme aux deux chignons. "Ah, hum... Si- si mes souvenirs sont exacts... j'ai peut être une bouture qui pourrait vous intéresser. Je ne crois pas avoir vu cette plante dans vos vidéos..." Il sort un peu maladroitement son téléphone dont l'écran est étoilé de craquelures, ses deux plantes tenues contre son torse avec un bras autour étroitement serré, et fouille dans sa galerie de photos avant d'en présenter une au plantfluenceur. "C'est un philodendron pink princess," fait-il. "si vous voulez quelque chose de rose pour aller avec la succulente... ça pourrait être bien...?" Ayant peur d'en avoir fait trop, il reprend le cellulaire. "En-enfin, c'est comme vous voulez... je- je peux juste vous donner mon numéro, il faut juste que je le retrouve..." Il fouille dans son répertoire, car à vrai dire il ne connait pas son numéro par coeur. Ce n'est pas comme s'il le distribuait à tour de bras non plus, faut dire.
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Jeu 26 Oct - 10:42
échange
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- Bah si je me sentais obligé, j’accepterai pas. Je vais pas me forcer…
Marek, il ne se force jamais à rien, à part à travailler. Il n’a pas vraiment le choix, il faut bien vivre, se nourrir, exister. Il se force probablement à exister quelque fois : il n’en a pas l’envie, mais ça l’emmerderait de faire de la peine à sa mère. Alors il ne fait rien, il continue d’écouter le refrain de sa propre misère. Tout ça lui semble si logique pourtant. Il ne se rend pas compte qu’il est un peu rustre parfois, de la portée des mots, de sa manière de poser sa voix. Il s’en moque Marek, il voudrait être aimé, mais il ne fait rien pour réussir : décevoir pour ne pas avoir à fuir. Alors il se contente de regarde l’inconnu en fronçant légèrement les sourcils, mais les muscles se relâchent pour retrouver sa nonchalance habituelle.
- Oui. C’est bien comme ça. Au moins, on continue de faire pousser les plantes. On se les donne. On se les échange. C’est plus sympas.
Les espèces, parcourent l’ile, Marek il aime bien ça. Il s’imagine toutes les petites pousses qui s’accumulent dans les foyers, qui grandissent, qui grossissent, qui fleurissent. Ca le soulage un peu de voir quelque chose grandir à ses côtés, pour qu’il se sente un peu plus petit, pour qu’il ne puisse plus exister. S’il ne sourit pas, il se satisfait tout de même de participer à tout cela.
- Quelle espèce ?
Il est toujours intéressé par ce qu’il n’a pas. Matérialiste des végétaux, c’est plus cool comme éléments de déco. Il fixe avec intérêt l’inconnu les mains dans les poches pour choper son téléphone avant d’oublier.
- Mets m’en une aussi. En échange, j’te propose de faire de la publicité pour ton magasin. Il faut l’apprendre, c’est un peu mieux…
Il ne retient pas grand-chose Marek, mais il n’a pas oublié son numéro de téléphone.
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Dim 5 Nov - 13:26
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Bashō (simon and garfunkel → the leaves that are green )✾✾✾ Clignements d’yeux confus, colonne vertébrale tendue d’un couo, Ari est pris de court par la franchise de la réponse. Oui, c’est vrai, s’il ne voulait pas il ne s’y forcerait pas. Ce que diraient la plupart des gens, et qui semble tout à fait logique. Le fleuriste ferait bien d’en prendre de la graine. Sa vie à lui n’est qu’un enchaînement de contraintes auquel il n’a trouvé qu’une échappatoire: enjamber le parapet et sauter. Alors, il ne peut s’empêcher d’être un peu envieux. Il force une sorte de sourire compréhensif, presque de connivence, un petit rire lui échappe même. Du vrai Method Acting. “Hah, oui, non, bien sûr,” articule-t-il. "Je- je me doute bien...!" ll sent toutefois ses oreilles et ses joues chauffer, le rouge s'y répendant comme le pigment dans une aquarelle. Il s'efforce toutefois de continuer la conversation, de... plaisanter, du moins autant qu'il y arrive. "Oui, et puis... C'est sur un principe d'échange. J'ai des espèces que vous n'avz pas, et inversement, on peut s'aider mutuellement à étendre nos collections..." Il est clair que depuis qu'il s'y autorise, son lieu de vie déborde de feuilles, de tiges, de branches, de racines de toutes les couleurs, tailles, et formes. Il aime les toucher du bout du doigt, sentir la texture des plantes, les voir grandir, vivre, évoluer. Ça lui donne l'espoir d'y arriver aussi.
Et puis lui vient une idée, il sort son téléphone, montre sa progéniture chlorophyllée. La réaction de son interlocuteur le soulage un peu, il se sent satisfait d'y voir de l'intérêt. Réussir à allumer un intérêt chez les autes, ça a toujours été une lutte pour lui, combat qu'il a souvent perdu, quasiment jamais gagné. Alors, il sent comme une forme d'excitation, d'enthousiasme le saisir. Il cherche fébrilement son numéro, ses grands doigts un peu fébriles sur l'écran. Lorsque l'homme face à lui lui conseille de l'apprendre par coeur, il hoche la tête. "Oui, je pense que je ferai ça," dit-il, sans préciser qu'il ne le connaît pas car il n'a quasiment jamais échangé son contact avec quelqu'un, en dehors de donner sa carte de visite dans un contexte professionnel.
Il donne alors son contact, énonçant les chiffres lentement pour laisser à l'autre le loisir de les noter. "Je veux bien, pour la pub..." reprend-t-il. "Et... pour ce qui est du pink princess... Si vous voulez, vous pouvez venir la voir, peut être même la récupérer aujourd'hui... et je peux vous montrer ce que j'ai d'autre...? À moins que... vous vouliez peut être regarder autre chose?" Soudain, il se prend à douter. Est-ce qu'il a rangé le magasin? Et l'appartement? Est-ce que ça ne sent pas l'humidité? N'y a-t-il pas des vêtements ou des outils qui trainent sur toutes les surfaces? A-t-il bien fermé le gaz? Il ne laisse rien paraître cependant, et fait un petit sourire patient à l'autre naturophile, ses yeux se plissant un peu derrière ses lunettes.
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Mer 8 Nov - 16:55
passe temps
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- J’aime bien. J’ai toujours besoin de plus. On va un peu détruire le marché des plantes d’Haklyone si on fait tous ça, mais il y a toujours des petites pépites qu’on a pas… Mais c’est pas vraiment mon job de m’occuper de tout ça. Moi je bosse à l’usine de base, c’est qu’un passe temps.
Qu’il dit en plaisantant, animé par l’obsession. Marek, peut-être qu’un jour il bossera dans les jardins, entre les paysages et les bassins, peut-être qu’il vendra des plantes qui font creuser la faim. Peut-être qu’il continuera à bosser dans un secteur qui ne rime à rien. Au moins, l’eau continue d’être renouvelée sur l’île, elle est potable, il devrait s’en soucier, mais l’ursidé ne satisfait pas de porter du poids dans les couloirs de l’usine, il ne sait pas ce qu’il aimerait réellement faire de ses grosses mimines.
- Ça évite de le chercher, c'est plus tranquille.
Marek, il n’aime pas chercher. Il n’aime pas devoir faire un quelconque effort. Alors il connaît son numéro sur le bout des doigts, ça peut aider quelques fois, même s’il n’est pas du genre à toujours y répondre. Il finit parfois par l’oublier, oublier de répondre, ça peut toujours arriver. Il hausse les épaules naturellement, Marek il se simplifie parfois la vie pour que l’existence rime avec facilement.
- Ça marche, au pire je ferai ça dans une prochaine vidéo… Ok, on peut faire ça, mais peut-être une fois prochaine. Je dois m'occuper de mes plantes en week-end et j'ai pas terminé. Au pire, on peut se capter une prochaine fois si vous voulez.
Marek, il veut bien y aller, chez l’inconnu, mais il ne connait que la boutique. Il se dit que ça peut être sympa, d’échanger sur les petites plantes par millier. Il veut en voir des nouvelles, peut-être des connues : ça ouvre un peu la curiosité. Ça lui fait plaisir, à Marek, de voir qu’il n’est pas le seul passionné, probablement pas le seul à avoir trouvé ce moyen étrange de se soigner, de faire pousser de petits instants de vie pour mieux pouvoir supporter la sienne. Néanmoins, Marek n'a pas encore eu trop de temps à consacrer à ses petits bébés : les plantes. Il a fait une soirée, un peu flemmardé. S'il ne s'en occupe pas, il n'est pas sûr que quelqu'un le fera.
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Dim 12 Nov - 20:10
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Il acquiesce, un sourire sur son visage balafré. "C'est sûr, c'est toujours une bonne chose que de pouvoir trouver de nouvelles plantes qu'on ne connaît pas ou qu'on a pas! J'ai la chance de faire un métier où cela fait partie de mon travail." Quelque part, ça le rassure de se dire qu'il avait raison, enfant, lorsqu'il voulait déjà faire ça. Certes, la faute était sienne pour ne pas avoir tenu tête à ses parents, pour ne pas avoir cru en lui même. Mais c'était plutôt une bonne nouvelle de pouvoir se dire qu'il ne s'était pas trompé sur toute la ligne. L'inverse aurait été plutôt gênant, de se retrouver coincé à la gérance de cette boutique seulement pour se rendre compte qu'il détestait ça. Heureusement pour lui, ça n'avait pas été le cas. "Sans parler de détruire le marché des plantes d'Haklyone... ça peut rester à une échelle relativement minime. Mon but n'est de pas d'en produire un maximum, mais plutôt de profiter de leur croissance et de l'atmosphère qu'elles donnent chez moi. J'imagine que c'est aussi votre cas." En tout cas c'est ce que les vidéos qu'il a vu sur ses réseaux sociaux lui ont semblé indiqué, maintenant qu'il arrive à s'en souvenir.
Un nouveau hochement de tête suit le conseil du "plantfluencer". Effectivement, ça ne serait pas bête, il en a à présent conscience, même si l'idée ne lui était jamais venue jusqu'alors, par manque de nécessité. Il l'ajoutera donc sur sa liste des choses à faire. "En effet," dit-il simplement. "Merci du conseil." De nouveau, un léger sourire alors qu'il propose à l'autre passionné de plantes de venir chez lui, et le doute qui le saisit est presque tout de suite calmé avec sa réponse qui éveille en lui des sentiments variés. Evidemment, il ne va pas venir chez toi, vous ne vous connaissez même pas. Dommage, ça aurait été l'occasion de se faire un ami. Ah, mais tant mieux si c'est plus tard, au moins tu auras l'occasion de ranger et de t'assurer de ne pas t'humilier toi même avec l'état de ton appartement. Il hoche donc la tête, baissant toutefois un peu les yeux. "Bien sûr, je comprends tout à fait. Vous avez autre chose à faire. De toute façon, vous avez mon contact!" Il relève les yeux et fait un petit sourire, s'efforçant d'être optimiste. Il fait un petit signe de la main. "Je vous laisse, alors? Occupez vous bien de vos plantes. Au revoir, et bonne journée." Et il s'en retourne ainsi à ses emplettes, serrant les deux succulentes contre lui alors qu'il passe au stand suivant.
