Le gouffre des sentimentsFT. Carmine // septembre 2099
Caspian s'en rend compte, Carmine au fond, il ne la connait pas vraiment, n'a que les allures de conquérantes quand il s'imagine la chevelure rouge, le métal en guise de bras et l'éclat doré au fond des yeux. Caspian quand il s'imagine Carmine, il oublie les parents possiblement divorcé, la tristesse que lui a peut-être causé. La tête se hoche gentiment, il ne fera pas mine de comprendre mais les confidences aussi futiles soient-elles changent un peu l'image qu'il se fait d'elle.
"Surement, parfois ils sont simplement durs à comprendre." Et Caspian un peu lasse de ne pas savoir tout déchiffrer, d'avoir à marcher sur la pointe des pieds avec la moue du condamné. Les lèvres se courbe en arc ironique, un rire sans joie monte le long des tripes, qu'il laisse aller presque sans un bruit. "J'en sais rien, c'est compliqué de dire ce qui me rend heureux. D'être milicien ça c'est sûr, et même ça, ça me vient de mon père et des années d'entraînement un peu malgré moi." Caspian repense aux premières années juvéniles, au refus de porter l'épée, de s'armer d'un bouclier. Les boucles blondes du chérubins qui se secoue pour s'éclipser des entraînements que pourtant, il finira par apprécier plus qu'il n'aurait osé l'imaginer. Les épaules se haussent, incertaines. "D'après lui le bonheur doit passer par la force, d'après ma mère par l'obéissance et l'ignorance. Moi j'en sais rien, je pense que je serais heureux quand on me foutra la paix, probablement." Ou peut-être l'est-t-il déjà, heureux à sa façon quand les sourires s'égarent le soir au bar, à l'entraînement matinal, sous le plaid avec Alexis et Alysse.
L'image d'un Hazgar Matkovic affectueux fait naître une grimace sur le minois. Le fennec s'affale au fond de la chaise, observe la rouge comme s'il réfléchissait sans qu'aucune solution ne lui plaise. "Ou alors c'est simplement un enfoiré. C'est ce que tout le monde pense et sa propre famille ne fait pas exception à la règle."
Un sourire amusé s'égare, il vient jouer avec une courte mèche de cheveux échappée du chignon sans même s'en rendre compte."Nan Carmine, j'ai assez parler, merci." Il sourit comme à une blague, au fond sincèrement soulagé qu'elle ait su écouter ; peut-être un poid de moins sur son armure. Mais il est tant de changer de sujet. "J'ai vu une affiche Aradidas tout à l'heure en venant ici, t'as la classe dessus." Il n'est pas narquois mais amusé, se demande un peu ce que ça famille en dirait si lui aussi, se mettait à parader sur les affiches placardés.
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Caspian Matkovic
Carmine Rilke
Maison du Souffle et des Cendres
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Mar 14 Nov - 16:47
vieille chamaillerie
T'as le sourire cassé
Carmine, dans le fond de son dossier continue d’écouter la mélodie de Caspian. Elle sait bien que les parents sont compliqués, elle a parfois l’impression qu’il n’y a pas de solution, qu’il faut faire semblant, qu’il ne faut pas croire les « grandes personnes » quand ils sont des parents. Le bonheur, il ne réside peut-être pas dans la famille, mais dans les bons moments, dans les victoires, quand on desserre enfin les dents.
- Peut-être qu’il faut parfois se détacher de ses parents pour y voir plus clair. Moi ce qui me plaît ne vient pas d’eux. Peut-être que tu as une nouvelle voix à explorer, qui sait. Tu vas nous trouver une passion pour les vêtements anima, la haute couture, le cinéma… Caspian acteur de l’année, bientôt sur vos écran TV.
Elle prend une voix masculine pour imiter un présentateur avant de rigoler. C’est qu’elle s’est déjà trouvée, mais le fennec a fait tout ce qu’on lui a déjà demandé, il a suivi le chemin tout tracé. C’est peut-être une nuance qui les sépare, qui les dépasse. Carmine n’a pas fait de médecine, elle a choisi le sport plutôt que les combats familiaux puérils, c’est aussi le cas d’Irina finalement. Elles n’ont pas eu à suivre les désirs de grand-maman.
- Le bonheur passe par là où on a envie qu’il passe. Nous n’avons que deux vies, si tu as des rêves n’attends pas la bénédiction de tes parents. Ils ne t’aideront probablement pas pour ça.
Qu’elle dit, en doutant de ses propres paroles. Elle ne sait pas si c’est vrai, dans toutes les paroles, dans tous les mots, dans les grandes idées : cela semble bien vrai, mais des fois subsiste cette voix qui n’est pas sûre de tous les faits religieux. Elle reste là. Elle remet en doute le chemin de la foi. Les parents, ça s’inquiète ou non, ça décide ce qui est bon, ce qui ne l’est pas. Les parents, ça fait probablement de son mieux, mais ça ne suffit pas. Carmine, elle s’est entraînée, elle n’a pas demandée la permission, elle a partiellement gagné. Si elle ne s’était pas écoutée, elle aurait suivi les jolis cours de médecine, une autre voix bien tracée, mais la rascasse n’est pas faite pour disséquée les entrailles des futures âmes envolées.
- Alors c’est probablement le cas, tu ne penses pas ?
Elle penche sa tête sur le côté, ce n’est pas elle qui l’a dit, mais le fils du pseudo enfoiré. Elle sourit calmement et termine les dernières goûtes de son café.
- Ahhhh... Merci, c'est vrai. Tout un travail pour une superbe allure en prime. C'est ce que j'appelle une victoire.
La Carmine des affiches, toujours confiante, toujours posée, vaillante, prête à décimer les mètres en un temps records : c’est ce qu’on vend. Une belle image, un sourire de prince charmant. Si Caspian a terminé, elle le laisse sur cette belle photo, elle doit prendre une douche, se préparer. Un corps comme le sien, ça ne peut pas rester longtemps reposé.
- Alors j’y vais. Je te laisse sur cette superbe photo de moi. Merci pour le café.
Elle se penche vers le fennec pour déposer un baiser contre sa joue avant de filer avec son bras encore déchargé.
Grand admirateur du prince d'Athis, * il copiait dès son entrée dans le monde les attitudes, la démarche, jusqu'aux airs de tête de Samy, son dos en voûte, son sourire vague et fermé de méprisants silences;
