haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
So Let me tell you about the monster ✦ ft. Cadenza



 
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So Let me tell you about the monster ✦ ft. Cadenza
Micheletto C. Qaderi
Maison des Roses et de l'Ombre
Micheletto C. Qaderi
Feat : So Let me tell you about the monster ✦ ft. Cadenza ApLakcs
Âme : Rat brun
Métier : Artiste peintre
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Date d'inscription : 01/05/2022
Dim 20 Aoû - 18:59


 

How terrible that you
could do all this to yourself.
How lonely you must be



C’est rare qu’il soit levé si tôt, Micheletto.
C’est si rare, qu’il ne l’est pas vraiment en fait; il n’est simplement jamais allé se coucher, et pas comme ces soirées terminées tôt dans la matinée, non. Il n'y a pas de fête, pas des joyeux excès, que le sommeil qui a lui aussi décidé de l’abandonner.

Comme elle.

(il n’est plus sûr de qui se cache derrière la troisième personne du singulier, ne veut pas l’examiner)
(est-ce la femme riant dans le salon ou la fille derrière le gesso, tout au fond de son tombeau)

Des étapes du deuil, il restera éternellement coincé à la colère. Il peut faire le beau et se parer d'indolence, mais tout seul, au milieu de son atelier, il ne peut pas se le cacher.
Et la rancœur déborde. Elle déborde car il n’arrive plus à la dégueuler sur la toile et que les caniveaux de cette île ne le soulagent même plus du mal de ventre lancinant étreignant ses viscères. Plus de goût, plus de faim, cette douleur est telle qu’il ne peut que la noyer. Elle l’a pris à revers, lui qui s’était fait pardonner, avait ressenti un élan fugace de refuser d’abandonner, de cesser de stagner comme il l’a fait. De faire mieux. D’être mieux. Il souriait aux étoiles, une amie à ses côtés

puis le sol s’est subitement dérobé sous ses pieds.

Mais comment avouer qu’un événement qu’il avait vu arriver pouvait tout chambouler ? Micheletto avait préféré s’enfermer, s’alcooliser jusqu’à ce que la vague ait fini de passer, rêvant de la main de la sirène sur son dos, mais il n’avait accepté consolation de personne, pas une sortie ni  même de visite.
Ça finirait par passer.
Ce n’était qu’une gamine qui aimait bien son boulot,
dont il a déjà oublié le visage, celui qu’il a enseveli sous des litres d’alcool,
comme il l’a déjà fait.

La chute, du haut de cette tour d’ivoire à laquelle il continuait de se cramponner, ne l’a pas épargné. L’argent sale qui avait gracieusement apparu devant sa porte a été disséminé, le loyer de son atelier complètement oublié, l’électricité fraîchement coupée, l’urgence balayée car il n’en a pas besoin tant que son pinceau reste paralysé devant la toile, que l’art n'est pas redevenu un langage compréhensible, que les couleurs aient cessé d'être si nombreuses et confuses. Ses cheveux sont hirsutes, son visage pas débarbouillé: l’eau, qu’il a arrêté de consommer, n’a pas coulé en tournant le robinet, alors il a abandonné l’idée. Il ne sait depuis combien de temps il erre ainsi, ni comment il s’est retrouvé sur la rue bondée du marché. Son esprit est trop embrumé, la nervosité pacifiée par le dawamesk dans l’espoir d’enfin taire ses pensées pour pouvoir s’abandonner aux bras de Morphée -sans succès. Son corps se laisse ballotter par le flot de la foule, tout juste remarqué une fois bousculé puis vite oublié, un chuchotement parfois échangé qui n’arrive même plus à le faire tiquer.

Micheletto n’est plus vraiment Micheletto, juste un autre poivrot, un anonyme. Sans peinture ni nom, c’est à peine si on le voit se plier en deux, le souffle coupé par une crampe de cet estomac malmené. On préfère le contourner, s’en dédouaner car quelqu’un d’autre voudra bien s’en occuper, que le marché ne va pas tarder à fermer et que l’on a un foyer dans lequel retourner, alors pourquoi s’en soucier.
Loin de la pénombre de son atelier, le ton jaunâtre de ses mains hâlées contre les pavés se fait enfin remarquer, laisse se faufiler l’idée que cette fois, il a peut-être vraiment abusé, que son corps va le lâcher.

Si seulement il pouvait échanger, prendre sa place quitte à s’en aller.

(comme s’il était réellement si désintéressé.)

Mais Micheletto n’est pas encore en train de crever. Il pourra sans doute encore tirer une, voire deux années avant de claquer si quelqu’un ne se décide pas à l’écraser. Sa Maison finira par le ramasser si la Milice ne s’en charge pas avant, son atelier sera débarrassé, ses toiles inachevées sans doute jetées. Pas d’exposition post-mortem, pas de veillée, qu’une tâche sur le nom Qaderi enfin effacée.
Juste d’y penser, ça le fait chier, serrer les poings et les mâchoires, la sueur perlant sur son front se perdant dans les traits crispés de son visage, mais la hargne ne fait que tordre ses viscères davantage, forcer son front à se poser dans la poussière même s’il les a remarqué, les emmerdeur en uniforme qui sont en train de patrouiller. Il les entend déjà le narguer. État d’ivresse sur la voie publique, à cette heure ?

Nihil novi sub sole.
©A devious route
Micheletto C. Qaderi
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