mâchoire refermée, crocs serrés dans une expression de douleur panthère réussit de justesse à étouffer les plaintes naissantes dans sa gorge, dans un refus catégorique de laisser ses lamentations tapisser le long couloir. willow n’est pas une victime, il refuse qu’on le voit (qu’on le considère) comme tel. malgré l’éclaboussure de bleu qui s’éparpille sur la joue de porcelaine petite poupée abîmée malgré les beaux habits en lambeaux lacérés écorchés arrachés souillé de rouge (son sang ou celui des autres, il n’en fait pas la distinction) malgré les cheveux qui ne ressemblent plus à rien les mèches qui retombent dans tous les sens collent son front trempé de sueur, le fruit de son labeur.
malgré le fait que ce soir ce soir, willow, il a perdu.
gamin prétentieux qu’il est a cru pouvoir s’en sortir après avoir séché les entraînements une fois de plus, après avoir enchaîné les absences, les combats ces derniers temps. pour le bal le mois dernier, il avait fait exprès de fuir la fosse avait voulu être présentable pour son apparition en public juste cette fois loin de la violence et de tout le reste. alors forcément, sa confiance (son arrogance (?)) comme seule arme n’avait pas suffit à le préserver, à le protéger comme il l’aurait voulu et comme il le pensait.
le voilà qui longe le couloir le pas encore chancelant sa jambe lui fait un mal de chien et s’il est sûr et certain que celle-ci n’est pas cassée peut-être le muscle s’est-il déchiré, le tendon étiré.
doucement panthère se laisse glisser contre le mur jusqu’à ce que le fessier ne rencontre le sol. si l’issue du combat aurait pu être pire, rentrer à l’appart’ à pieds risque d’être son plus grand obstacle ce soir. il ne peut appeler yara pour venir la chercher, préfère lui éviter une migraine en la tenant à l’écart, laisser le secret de la fosse lui filer entre les doigts. ne peut appeler sa sœur non plus. aubépine a déjà assez souffert, la fosse ne la concerne plus et ce qu’il fait de sa vie ne la concerne pas.
peut-être devrait-il lâcher l’affaire accepter son sort et prendre pour lit un sol crasseux aux effluves d’hémoglobines. les jambes devant lui, willow soupire en observant la flamme de son briquet prendre vie après avoir retiré une cigarette de son carton. la fumée s’élève et en travers une silhouette retient finalement son attention, figure qu’il lui est désormais familière malgré le fait qu’il ne le connaît pas plus qu’il ne le faut.
«saaaaaaaam…» la tête penchée sur le côté, panthère geint subitement «c’est affreux, j’crois que j’vais mourir…»
si ça avait été n’importe qui d’autre, il n’aurait pas daigné l’appeler à son chevet, mais sam est différent, malgré les apparences sam parfois il reste avec lui après les combats à recoudre les chairs, rapiécer le restant de dignité des combattants ici bas. de son point de vue, sam est une bonne personne. sam ne fait pas peur.
«tu veux bien me tenir la main pour m’accompagner dans mes derniers moments?» doucement mollement il lui présente sa main, tout sourire. willow a toujours été plus susceptible de mourir d’un manque d’attention de plus de cinq minutes que d’une blessure aussi douloureuse soit-elle.
La nuit s’est posée sur Haklyone. La chaleur de l’été empêche les âmes de s’endormir alors elles remplissent les bars et boîtes de nuit d’Haklyone. Nombreux des habitants du quartier brise-cœur sont des travailleurs de la nuit. Ils servent les cocktails que vous buvez, nettoient les bureaux dans lesquels vous travaillez ou versent le sang sur lequel vous pariez. Une porte quelconque, un long escalier, plus de portes et vous voilà dans la fosse. La chaleur y est insoutenable, à l’odeur de la moisissure s’ajoute celle de la sueur. Les box climatisés sont réservés aux plus riches tandis que le reste des parieurs mouillent leur belles chemises presque autant que les combattants et le sable du ring.
Les combats s'enchaînent, les victoires et les défaites, un nom sort du lot. Honey. Petit humain aux yeux noirs, le dos couvert d’une fourrure épaisse, un tueur dans l’âme qui se doit de gagner pour ne pas perdre les grâce de son sponsor.
Il est fière de ses victoires et ne se rends pas compte que celui qu’il appelle chef n’est pas satisfait. Car Honey c’est peut-être un vainqueur mais c’est surtout trop de problèmes. Plusieurs défaites, une blessure débilitante et il pourrait s’en débarrasser facilement. Mais comment faire pour se débarrasser d’un vainqueur?
Y’en a qui pensent qu’il faut ouvrir un gars en deux, lui foutre les tripes à l’air pour gagner le combat.
C’est faux.
J’ai déjà vu des combattants avec les tripes à l’air gagner un combat. Après c’était un peu leur dernier combat aussi.
Non, pour gagner vite faut viser la tête. Un nez cassé, un tympan explosé, ces trucs-là ça t’assomes un éléphant. Et une fois assommé tu lui fais c’que tu veux. Faut que j’lui dise ça a la panthère. Il s’est bien fait démonté aujourd’hui, et puis les gens étaient vraiment pas contents. Il a raté plein d’ouvertures. Il est pas passé loin d’être la star de la soirée, mais il a manqué de… je sais pas… de hargne peut-être? .
Je passe aux vestiaires, mais il est pas là. Je me douche en attendant… Toujours pas là. Hum. Pas cool. Short, débardeur, claquettes, je me balade dans la fosse, mon sac en bandoulière.
«saaaaaaaam… c’est affreux, j’crois que j’vais mourir…»
Oh, le voilà. On dirait un sac de patates abandonné contre un mur dégueu. ça c’est les murs de la honte, je connais bien. Tu te poses là le temps de voir autre chose que des tâches multicolores, parfois ya un médic qui viens te donner un coup de main, mais Jayson il est pas là ce soir.
«tu veux bien me tenir la main pour m’accompagner dans mes derniers moments?»
J'attrape sa main, glisse les doigts sur son poignet. Son coeur va bien. Si son cœur va bien c’est qu’il va pas mourir.
“Si c’est moins de cinq minutes okay. Mais je viens de me doucher, du coup j’aimerai bien sortir d’ici avant d’être complètement trempé.”
Genoux replié, les yeux à sa hauteur, les mains baladeuses, je cherche une blessure que j’aurais pas vu pendant le combat. Mais je me souviens de rien à part un coup de pied dans la jambe qui avait fait crier les spectateurs.
“Je suis désolé de te dire ça princesse. Mais tes derniers moments risquent de durer un bail. Genre, plus que cinq minutes, du coup je vais devoir te sortir d’ici.”
J’annonce la nouvelle sérieusement, puis je me mets du côté de sa mauvaise jambe, passe la tête sous son bras et l’aide à se relever. Je peux pas le ramener chez moi parce que j’habite en haut d’un lit superposé dans une chambre avec trois autres types, mais je connais déjà le chemin de la colloque de la panthère et je me dis que si je peux squatter, je serai pas contre passer une nuit sans les ronflements des collègues de chambre.
“Il était cool ton combat ce soir. Le coup de griffe que tu lui as mis!! Si elle avait pas levé l’épaule comme ça, elle aurait plus de nez.”
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Sam Sangberg
Willow Delacroix
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Mar 15 Aoû - 15:16
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CROWN
c’est qu’il doit avoir l’air bien dégueulasse ainsi planté là dans ce couloir dégueulasse dans ses vêtements maintenant dégueulasses maman hurlerait à la mort si elle devait poser les yeux sur lui à cet instant petit(e) prince(sse) tombé bien bas qui n’a jamais vraiment voulu voler haut non plus willow ne s’est jamais refusé le moindre (dé)plaisir dans ce monde il y a des gens qui ne veulent voir que les bons côtés de ce que la vie a à offrir lui veut aussi en découvrir les mauvais bourgeois ou pas bien nanti ou non une touche de rouge pour mieux dresser un portrait de ce qu’est la vie réelle pour des gens moins privilégiés que lui.
des doigts glissent sur son poignet et ses yeux se plissent dans une expression semi-amusée c’est comme dire meurs mais fais ça vite j’ai à faire.
« aahaha… rude. »
les épaules tremblent un peu sous les rires et le regard devient plus sévère (plus félin) tandis qu’il suit le mouvement des mains qui s’affairent à chercher des blessures, la moindre fatalité puis le sourire revient définitivement se poser sur son visage quand sam lui annonce qu’il compte le faire sortir d’ici.
« je savais que je pouvais compter sur toi! j’te revaudrai ça! »
un ronronnement vrombit dans la gorge petit prince satisfait même au milieu des ordures
« oh c’est pas la peine d’en faire des tonnes. tu peux le dire. j’ai été à chier. »
simple constatation dite avec un sourire radieux. il avait voulu faire durer le jeu, s’abreuver des cris de la foule et tirer plaisir de toute cette attention à son égard. elle a été là son erreur mais c’est la vie, c’est qu’un jeu la prochaine fois ce sera peut-être mieux s’il arrive à apprendre de ses erreurs cette fois peut-être.
le félin porte la clope à ses lèvres, souffle la fumée du côté opposé au ratel puis la laisse tomber là au milieu des débris et des espoirs passés sous sa semelle il écrase la cendre (et les débris et les espoirs passés)
et il attend. debout, le bras qui entoure l’épaule de sam. et il attend et il le regarde comme s’il attendait quelque chose de plus de sa part.
« sam? » il y a son visage qui se penche vers lui s’approche de son oreille abîmée pour y déposer des mots « bah alors? tu me portes pas? » sa main libre vient se poser sur son cou, comme pour l’encourager à accéder à sa demande « s’il-te-plaît? » chaton mime une expression de douleur.
marcher? il en serait capable c’est l’envie qui lui manque et non les capacités.
Pourquoi il avance pas Willou? J’lui jette un oeil, découvre son nez à même pas un centimètre, tourne la nez, le rouge aux joues. Un souffle sur l’oreille me donne la chair de poule.
bah alors? tu me portes pas?
Te porter?
Elle a pas l’air bien la panthère.
s’il-te-plaît?
Il est théâtral, comme d'hab'. ça me fait sourire intérieurement. Il va vraiment pas mourir, non.
Comme tu veux.
Mais je vais pas le porter en princesse. J’ai des biscotteaux mais faut pas rêver non plus, j’suis poids plume moi. Sans hésiter je me baisse, cale mon épaule contre ses reins, attrape une jambe et un bras et le soulève. Ce soir Willow c’est un sac à patates jusqu’au bout.
Tu m’dis quand tu commences à voir des étoiles.
Le plus chiant pour sortir de la fausse c’est les escaliers. Ya beaucoup de marches, c’est pas large, c’est mal éclairé. Moi j’aime pas, alors je les monte deux par deux. On arrive très vite dehors, mais là j’ai mal aux genoux et je dégouline de sueur. C’était bien la peine de prendre une douche.
Okay. Pause. C’est moi qui vois des étoiles là.
J’pose les fesses du sac à patate sur le rebord d’une fenêtre. J’essaye même pas de cacher que j’suis essoufflé, j’ai le cœur qui m’insulte et les cuisses en panique.
Je te porte jusque chez toi et en échange c’est moi qui dors dans ton plumard.
Un bon matelas propre et moelleux, pas comme le truc minuscule tout fin et tout miteux sur lequel j’me pète le dos dans mon lit superposé.
Deal?
Après ya encore la question de sa colloque. Elle me met un peu beaucoup mal à l’aise pour tellement de raisons que j’pourrais même pas toutes les dire.
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Sam Sangberg
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Sam 9 Sep - 20:16
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CROWN
le rire creuse de petites ridules au niveau de ses yeux regard encore pétillant malgré ses déboires ce soir parce que will a encore la fougue de la jeunesse et demain (demain ou dans quelques jours qu’est-ce que ça fait c’est pareil) il ira mieux alors pas la peine de se faire du mauvais sang lorsqu’il se voit faire de vieux os promis juré la fosse ce n’est pas elle qui aura sa peau.
et il y a le sourire qui s’agrandit qui dévore son visage avant que les yeux ne deviennent ronds et qu’un hoquet surpris ne sort de sa gueule
« la galanterie est morte, à ce que je vois. »
il y a le soupir exaspéré qui s’ensuit mais willow ne boude jamais vraiment longtemps avant que les rires ne recommencent et que la joie éclate de nouveau pour frapper les tympans de qui veut bien l’entendre.
« le tour de manège est déjà fini? »
posé là sur le rebord de la fenêtre, dans le reflet il étudie ses propres traits saccagés ravagés les lèvres serrées, finalement il préfère ne pas y penser, préfère se détacher de cette image effroyable et soudainement les yeux roulent jusqu’à se rendre sur la silhouette essoufflée devant lui la tête penchée sur le côté, ennui factice sur les lèvres quand l’autre crache pratiquement ses poumons sous le coup de l’effort
« pfff! t’exagères à souffler comme ça! je suis pas si lourd que ça, hein! »
les bras croisés sur le torse willow a les humeurs changeantes mais c’est pour mieux donner le change s’il était vraiment vexé, willow ça se saurait.
« d'accord alors… mais tu dois me porter comme une mariée sinon moi c’est sur le canapé que je t’envoie dormir ce soir! »
tout sourire les bras s’ouvrent grand tandis qu’il les tend en sa direction, même avec de nouvelles conditions il a cette prétention de croire qu’on ne refuse jamais rien aux jolis garçons dans son genre.
Pas si lourd que ça, ça c’est lui qui le dit. J’voudrai lui faire la remarque mais il me coupe la parole et me présente un nouveau marché. Si je le porte en sac à patate je me retrouve sur le canapé.
Hum.
J’ai pas un si mauvais souvenir que ça de son canapé… Mais si lui c’est à la fois la princesse et la mariée alors ça fait de moi un prince!
- ça marche.
On doit faire un joli spectacle nous deux. Deux gueules cassées qui longent les murs sales de Brise Coeur comme deux tourtereaux à la sortie de leurs noces. Il a beau dire ce qu’il veut Willow, il pèse lourd. Envie de caner.
- Comment va votre jambe ma dame?
Voix séductrice, imitation boiteuse d’une sexe-icones du cinéma, connu surtout pour son rôle dans un feuilleton télé autour d’un gentleman mafieu. Willy c’est le genre à avoir la ref pour ces trucs!
J’vais pas vite mais un pas après l’autre, on finira bien par arriver.
J’ma suis savonné aujourd’hui. Promis juré. Mais nempêche que j’trouve qu’ça sent la sueur et le sang. Ya de fois où ça me donne un peu la gerbe cette odeur. Un peu comme les ruelles derrière les poissonneries, ou les boucheries? ça pue la mort.
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Sam Sangberg
Willow Delacroix
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Jeu 25 Jan - 22:52
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les bras enroulés autour de sa nuque, le geste est moins intime qu’il n’y paraît will il ne les connaît pas les étreintes amoureuses et passionnelles. il se dit mariée mais ne s’est jamais vraiment vu au bras de quiconque, tout en blanc, la bague au doigt et le sourire aux lèvres qui murmure tout bas oui je le veux. oui c’est ça le mariage ça ne fait pas vraiment de sens pour lui y’a qu’à voir ses parents qui ça ne veut pas dire grand chose pour eux non plus juste un rôle qu’ils se donnent.
« je vais mourir, je te l’ai dit.. » un grand soupir, la tête vient se cogner contre l’épaule de l’autre, dramatique pour ne rien changer. mais bientôt il aboie de rire et les mains se serrent plus fort à lui, comme s’il redoutait la chute sous la secousse de ses propres ricannements. « t’es vraiment trop marrant, sam. » et il sourit tandis que le regard divague un peu plus loin.
il avance lentement, il a du mal. il serait probablement temps de cesser. une main glisse jusqu’à sa joue, délicatement il tire. « tu peux me poser, finalement. j’ai trop l’impression de te martyriser mon pauvre.. » un rire doux mêlé à un soupir, ça le faisait bien rigoler au début mais mieux vaut ne pas abuser des bonnes choses, il ne sait pas ce qu’il ferait si sam s’écroulait ici et maintenant sous la fatigue.
« ça va aller, c’est pas si grave en vrai. et mon appart’ est pas si loin non plus. je vais respecter ma promesse quand même. c'est moi qui irai dormir sur le canapé. » il lui tapote l’épaule pour lui faire signe de le descendre, n’aura qu’à se servir de lui comme appui. ça va le faire.
