haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
so long as you are hatched from a swan's egg ◇ ft. Daïam [flashback]



 
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so long as you are hatched from a swan's egg ◇ ft. Daïam [flashback]
Andréa Su
Maison de la Lune et du Sang
Andréa Su
Feat : so long as you are hatched from a swan's egg ◇ ft. Daïam [flashback] S2f3Su3
Âme : vautour fauve
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Sam 22 Avr - 20:19
and he is not so very ugly after all,
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if you look at him properly.
C’est elle qui a insisté pour prendre un appartement qui en avait un,
au final, il se sont mis d’accord sur celui-ci, avec sa grande penderie intégrée au mur sous la mezzanine,
à mi-chemin entre le walk-in dressing dont elle rêvait et la commode dont il se serait contenté.

Depuis qu’elle a enlevé ses affaires, le meuble est devenu presque obsolète. Ni l’un, ni l’autre n’avait baigné dans l’opulence étant jeune, et là où Andréa n’avait jamais cessé de faire tourner les quelques même ensembles par réflexe économique acquis, elle se faisait plaisir, changeant de garde-robe à chaque saison.

Ça ne le dérangeait pas, au contraire; toujours heureux d’aller acheter des vêtements avec elle,
la regarder essayer des robes qui finiraient dans le carton de donation au prochain tri de printemps -parce qu’il voulait bien la laisser dépenser son salaire, à condition que la grande penderie ne finisse pas pleine à craquer.

(ça n’a pas empêché une des portes d’être irrémédiablement courbée sous la pression du volume de vêtements)(dommage presque invisible se rappelant à lui chaque fois qu’elle peine à coulisser)
(un millier de petites traces qu’elle n’a pas pu emporter avec elle)

Devant le miroir en pied, il ne reste que lui, coupé juste avant le début de son menton par la distance. Les clavicules presque entièrement découvertes par le col carré ressortent contre le noir ardoise au sous-ton presque violet; il baisse la tête, cache la pomme d’adam saillante, se tourne de trois-quart; passe ses mains le long de ses côtés pour lisser les plis là où le tissus épouse son corps avant de s’évaser; fait un pas en arrière pour la énième fois cet après-midi.
Non, même si elle est simple, il est trop grand; la jupe qui sur le mannequin s’arrêtait juste en dessus du genoux dévoile la moitié de ses cuisses, ce dont il aurait dû se douter. Mais il n’avait pas voulu l’essayer en magasin, même pas été capable de ne pas acquiescer lâchement lorsque la vendeuse lui avait demandé si c’était pour sa petite amie.

Sa punition, c’était de devoir la ramener et affronter toutes les histoires qu’elle pourrait s’imaginer s’il retombait sur elle.

Dans un soupir, le vautour change de peau, prenant soin de ne pas arracher l’étiquette; sort une paire de pantalon suspendu dans un coin de la penderie à demi-vide, déplie un pull à manche trois-quart quasi identique à celui qu’il a porté lors de son dernier jour de congé et remet la petite robe noir dans le cabas en papier où se trouve encore le ticket de caisse; se rabat, même, sur une paire de bottine suffisamment androgyne pour ne pas être remarquée, la moindre once de courage sapée par son reflet.

Le miroir de l’entrée le salue avant de sortir, renvoie l’optimisme naïf qui l’animait un quart d’heure avant en se décidant, enfin, d’essayer le baume teinté presque bourgogne -pour aller avec les tons sombres de ce qui pesait lourdement dans le sac en papier.

Sa main va pour attraper un mouchoir,
hésite,
puis se replie dans un soupir.
Se changer et ramener la robe, cela faisait assez de défaite pour une journée qui n’avait même pas encore commencé sans en essuyer une autre.


Le regret le rattrape au milieu de la rue.

Il le sait pourtant qu’à Lunapolis, personne ne fait attention à qui que ce soit d’autre qu’eux-mêmes, mais il ne peut pas s’empêcher d’imaginer des histoires derrière le moindre coup d'œil, le moindre regard dans sa direction; de se cacher derrière sa frange qu’il ne range pas lorsqu’elle tombe devant son visage, ni de le détourner en feignant regarder les devantures. Alors qu’il pourrait se rendre à grand pas à la boutique de vêtement où il a commis l’erreur de se dire pourquoi pas et retourner se réfugier dans son nid, il flâne nerveusement, rallonge la torture en repoussant l’heure de la disette. Il songe, même, à l’offrir à une collègue pour ne pas avoir à faire la marche de la honte; repousse vite cette idée ridicule et soupire profondément en relevant la tête.

C’est dans le reflet de la vitrine qu’il le (le ?) remarque pour la première fois avant de se retourner lentement vers lui (lui ?)

(elle ?)

Cette personne est si grande qu’il n’a pas besoin de baisser la tête pour soutenir son regard, tant qu’il en oublierait leurs tailles respectives; mais ses yeux, expertement maquillés, ne regardent pas dans sa direction, sa présence insignifiante, invisible. Le cerveau, lui, n’arrive toujours pas à aiguiller, reste confus, subjugué, se perd dans la longue chevelure qui lui fait, inconsciemment, ramener sa main libre contre sa propre nuque, fraîchement et soigneusement dégagée, les yeux remontant, encore, sur les fards impeccablement mélangés, suivant la courbe assurée surlignant parfaitement les longs cil bordant les paupières, le trait s'achevant dans une pointe si acérée qu’il ne peut s’empêcher de déglutir, pour finir sur les iris grises
posées
sur
lui.

Le noiraud referme sa bouche béante dans un sursaut, un frisson d’horreur remontant du plus profond de son estomac le long de son échine et jusqu’à la racine de ses cheveux. Haklyone seule sait depuis combien de temps il est resté ébahi devant l’inconnu à le fixer comme un abruti, ou pire, connaissant l’austérité dans laquelle son visage tend à tomber naturellement- “H-ha, excusez-moi ! Je ne voulais pas vous dévisager- C’est juste que- je n’ai pas pû m’empêcher de remarquer-” C’est donc ça, le capitaine de la Milice au sang-froid légendaire ? Une autruche affolée qui bégaie, perd ses mots et se retrouve à gesticuler devant son propre visage écarlate pour tenter de se faire comprendre ? “C’est très beau- et-et ça vous va vraiment très bien-”

Homme, femme, lorsque l’on ressemble à ça, quelle importance ?
Avec un tel charisme, même une robe un peu trop courte lui irait à merveille.
cactus
Andréa Su
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Daiam M. Wymer
Maison de la Lune et du Sang
Daiam M. Wymer
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Jeu 11 Mai - 20:33
so long as you’re
hatched from a swan’s egg
l’image que lui renvoie le miroir lui semble de moins en moins étrange au fil des années qui passent
peut-être qu’à quelque part
il irait même jusqu’à y trouver quelque chose de plaisant.

ses cheveux effleurent ses épaules
iel les a laissés pousser depuis quelques années
jayson lui a dit que ça lui allait bien
c’est ce qui l’a convaincu de ne pas les couper
de finalement faire le pas qui le rapproche un peu plus de la personne qu’il voudrait être.

sur les paupières sont étalées des nuances dorées
les conseils en maquillage de ash avaient finalement portés fruit et aujourd’hui daiam arborait ses couleurs avec fierté

avec les années iel avait constaté que ses traits se superposaient presque avec ceux qu’avaient sa mère, dans ses souvenirs
de toute sa fratrie, iel avait toujours été cellui partageant le plus de ressemblances avec elle
ça ne lui avait jamais dérangé.
madame mehrothra était une belle femme
à défaut d’être une bien moins jolie personne.

quant à papa
peut-être serait-il déçu
de le voir ainsi vêtu
pull rouge et
jupe ample laissant entrevoir de justesse les genoux
mais daiam aime cette image de lui-même
ce reflet dans la glace
et plus encore, il aimait cette confiance qu’il avait appris à cultiver,
la portait bien, tel le plus bel des accessoires
si bien que cette estime de lui-même continuait de grandir de jour en jour à mesure que les doutes
eux
s’amenuisent.

dans un sourire amusé il fait un clin d’oeil à son double coincé dans le miroir,
tourne sur lui-même pour mieux observer la jupe sur tous les angles
toutes ses coutures

du coin de l’oeil son attention s’entiche d’une silhouette plantée là à quelques mètres à peine
là où il aurait été bien embêté à l’époque à l’idée d’être ainsi observé
jugé
aujourd’hui il n’y a bien qu’un seul regard qui compte pour lui
le sien.

mains sur les hanches, la mine fière qui ne flanche pas,
parée à toute éventualité, tout commentaire susceptible de franchir les lèvres de l’inconnu.
les yeux s’ouvrent dans une expression de surprise à ses mots.
non décidément
daiam il
ne s’attendait pas à un compliment sorti de nulle part.

« ah.. ah c’est vraiment.. gentil… merci… »

sourire doux fleurit sur ses lèvres
avant qu’un rictus joueur ne revienne prendre sa place

« c’est un aveu pour me dire que t’étais en train de me mater ou bien? »

les joues éclaboussées de rouge de l’inconnu le font rire légèrement,
à croire qu’iel l’a surpris dans un moment de flottement,
n’a pas détourné les yeux à temps
avant qu’iel ne s’en rende compte.

« mais t’es sûr qu’elle me va…? j’hésitais avec la jupe noire… ou peut-être qu’un autre modèle m’irait mieux? »

les sourcils se froncent dans une expression soudainement concentrée.
tant qu’à avoir droit à un avis extérieur, aussi bien en profiter, toutes plaisanteries écartées.



Daiam M. Wymer
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Andréa Su
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Dim 21 Mai - 15:20
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Le compliment ne passe qu’avec un embarras mitigé; pas de grimaces, pas de silence pesant, ce n’était qu’un petit accroc qui serait bien vite oublié. Même si le souvenir de cette interaction reviendra sans doute le hanter dans les prochains jours, pour toute la panique engendrée, il n’y a finalement pas mort d’homme.

C’est la certitude naïve qui lui permet de lisser son visage, se redresser et prendre une grande inspiration, assuré que très vite son visage reprendrait sa pâleur habituelle et qu’il pourrait se remettre en chemin.

Ça, c’était avant que le sourire charmant ne tourne moqueur.

L’accusation épingle son cœur dans sa poitrine, sa main volant à son visage pour cacher les rougeurs ravivées de plus belle. “Ce- ce n'est pas le mot que j’emploierais !” Pinailler sur la forme ne fait qu’appuyer sur l’aveux, car tout aussi cru le langage employé est-il, le vautour ne peut pas cacher l’évidente vérité. “E-et puis, ce n’est pas votre but ? D’attirer les regards ?” L’égo sur la défensive, les mots vont un peu plus vite que la pensée, ressortent tout emmêlés et chargés d’un sens qu’il regrette instantanément. Ça sonne un peu trop comme la petite voix critique tout au fond de lui et pas assez comme le Andréa qu’il tente tant bien que mal de laisser s’épanouir.
Enfin, il n’y a peut-être pas qu’un jugement hâtif derrière cette présomption; peut-être peut-elle être à la fois vraie et fausse, car le bel anonyme a tôt fait de ramener ses yeux sur sa silhouette. Et puis au fond, il n’y a rien de péjoratif à vouloir être admiré lorsque l’on y a mis les efforts. “O-oh je ne suis pas sûr que mon avis soit le plus pertinent.” Il n’avait jamais cultivé l'œil pour ces choses; ses préférences ne ressortaient qu’au moment de voir une robe qu’il appréciait particulièrement dans le carton de donation, trop peu trop tard, un petit défaut parmi tant d'autres qui avait fini par émousser son mariage.

La question, finalement, devient une bouée de sauvetage sur laquelle cramponner son attention maintenant que ces regrets font surface: alors, la paume devant sa bouche peinte, son expression faisant miroir à celle de son vis-à-vis, il se met à considérer la chose avec grand sérieux. “Personnellement, je n’oserais pas porter la rouge, c’est trop voyant.” Ça sonne encore comme un jugement de valeur, non ? “M-mais la couleur vous va très bien, si vous êtes à l’aise ce n’est pas un mal !” Il l’envie même, terriblement; cette assurance, il ne peut que rêver en avoir une fraction. “Dans tous les cas, la coupe est très seyante, donc je ne pense pas qu’il y ait de mauvais choix.”

A vrai dire… En sachant qu’elle existe en noir, et à la voir sur une personne à peu près aussi grande que lui… “Ce serait déplacé de demander où vous l’avez trouvée… ?” Voilà la tentation qui revient susurrer aux creux de son oreille, le poids du cabas en papier tentant de le dissuader, mais il a beau malmener sa lèvre inférieur, il ne se dégonfle pas, pas tout de suite; range enfin sa frange derrière son oreille, le regard flanchant vers le sol. “C’est que j’ai de la peine à trouver ce… Genre de vêtements à ma taille, alors forcément…”

Finalement, avouer qu’il était bel et bien en train de mater, ça n’était pas si terrible à côté de ça.
cactus
Andréa Su
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Mer 1 Nov - 20:53
so long as you’re
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l’accusation vulgaire est lancée et le rouge carmin s’étend sur le visage de l’autre, joues barbouillées par la gêne
daiam, ça le fait rire
sa voix elle résonne, elle part dans tous les sens,
caquètements disharmonieux notes disgracieuses
daiam, il n’a pas un rire joli
le sien il est absurde un peu
à son image.

les éclats de joie cessent de retentir quand on le questionne sur son but
ses intentions peut-être

« à quoi bon? souvent les gens sont trop centrés sur leur propre vie pour prêter attention aux autres. moi j’aime ces vêtements, c’est une raison suffisante pour les porter. »

un haussement d’épaules las, un sourire discret.
dans la rue, on ne lui a jamais prêté attention même quand iel était de guenilles vêtu.e
la misère est trop dérangeante pour celleux qui ne la connaissent pas
on préfère dévier le regard se dire dire qu’elle n’est pas

peut-être offrir une pièce ou deux pour se donner bonne conscience.
de toute façon, maintenant, daiam iel ne veut plus sentir que ses moindres faits et gestes soient analysées sous une grande loupe, le regard de la société
il se sent bien, ne laissera personne lui faire croire le contraire, n’invitera pas les doutes dans sa tête ni maintenant ni (plus) jamais

la tête penchée de côté dans un élan de curiosité, pendant quelques secondes, iel croit que l’inconnu ne se prêtera pas au jeu
peut-être par peur de le froisser, lui et ses goûts trop colorés, à l’image de sa personnalité.
et pourtant
pour quelqu’un qui prétend ne pas avoir un avis des plus pertinents
celui-ci lui apparaît comme sincère, ni trop critique ni trop forcé sans trace de méchanceté

le regard se tourne vers le miroir bien que du coin de l’oeil, l’inconnu dans le reflet n’a jamais quitté son champ de vision, une œillade curieuse pour le cabas en papier.
une main posée sur la hanche, le visage figé dans une expression concentrée, pensive, ce n’est que lorsque la question suivante tombe que son minois ne s’éclaire à nouveau
qu’il s’avance à grandes enjambées vers lui dans un élan d’enthousiasme qu’il ne daigne même pas cacher.

les paumes s’accrochent à ses épaules pour le faire reculer, une invitation brusque à le suivre.
daiam il est parfois un peu trop intense sans le vouloir, toujours à se glisser dans la bulle des autres par inadvertance quand il a une idée en tête.

« je comprends la frustration. c’est par-là! »

un rire bref, un sourire compatissant
être grand ce n’est pas facile tous les jours
iel-même a parfois du mal à trouver quelque chose qui lui plaît
entre les couleurs fades et les jupes parfois trop courtes qu’il ne se sent déjà plus légitime à son âge, toujours à se voir plus vieux qu’il ne l’est réellement.

il ne le relâche qu’une fois après l’avoir guidé jusqu’aux vêtements
les doigts parcourent un court instant les nombreux cintres avant d’en sortir une du lot
qu’il s’empresse d’enfoncer contre le torse de l’autre

« tu vas l’essayer? »

daiam
la gêne
ça n’a jamais fait partie de son vocabulaire.




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Mer 29 Nov - 23:34
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Une raison suffisante.

Cela a l’air si simple dans la bouche de l’inconnu, une pensée effacée d’un haussement d’épaule. Avec un peu plus de naïveté -et surtout moins d’anxiété- peut-être Andréa pourrait-il adhérer à cette philosophie, mais dès que son cerveau analytique voit une raison pour, il ne peut s'empêcher de lui chercher des opposés: mille-et-une raison de ne pas le faire qui pèsent bien plus lourd dans la balance que son opinion personnelle.

Il aimerait qu’elle ait un peu plus de poids, pourtant. Que son propre bonheur soit suffisant pour éclipser tout le reste.
Et ça, c’est à lui de le décider.

Ça lui donne juste assez de courage pour demander, un petit pas parmi tant d'autres qui lui permettront enfin de ne plus être paralysé par son passé, même si cela demande de sortir l’inconnu de sa contemplation, prendre une seconde de son précieux temps
-du moins, c’est ce à quoi il s’attendait.
Le milicien voit l’assaut au ralenti, sait pertinemment de quelle manière esquiver pour attraper les mains avant qu’elles ne se referment sur ses épaules et retourner la situation en sa faveur, mais il n’est pas en uniforme et, bien que la chaleur de ses paumes crispent instantanément l’intégralité de ses muscles, la personne en face de lui ne lui veut aucun mal. Réprimer le réflexe de défense lui enlève le moindre mot de la bouche, c’est donc sans la moindre protestation que l’inconnu l’emporte dans le courant de son rire, sa camaraderie naturelle transcendant ses mots pour aller toucher le creux de sa poitrine, chassant les inquiétudes terrées là.

Il n’est pas le seul à avoir ce problème.
Ça semble si évident dit tout haut. Pourquoi a-t-il un jour cru le contraire ?

Le vautour n’a pas beaucoup de temps pour baigner dans l’absurdité de ses propres pensées qu’un cintre se retrouve pressé contre son torse. “Hein ?” La confusion est sincère le temps de reprendre pied sur terre, ses yeux sombres tombant sur le vêtement. Doucement mais sûrement, les engrenages commencent à tourner.

Toi.
La jupe.
Essayer ?

“H-heu. Je.” C’est pour ça qu’il lui a demandé où elle se trouvait, non ? Ce n’est pas son genre de déranger les autres pour rien. “Je. J’imagine que oui.” Il reste planté un instant de plus, ses doigts se refermant enfin sur le cintre, un succinct “Merci.” s’échappant de ses lèvres pincées avant de partir vers les cabines d’essayage d’un pas pressé.

Ça ne faisait certainement pas partie du plan initial.

Réfugié derrière le rideau de la cabine, le noiraud se froisse instantanément, ses longs bras enroulés autour de ses jambes et son visage cramoisi planqué dans ses genoux. Ce n’est pourtant pas compliqué de ramener un achat en magasin, à quel moment se retrouve-t-il de nouveau à affronter son reflet dans ce scénario ?
L’homme dans le miroir lui jette un regard noir avant que la peine n’emporte l’animosité. Il a l’impression de faire du sur place, revenant sans cesse à son point de départ malgré les efforts déployés pour relâcher la pression de ses serres sur sa gorge. Frustrant, c’est bien le mot; si seulement le mot cessait de s’appliquer à la moindre facette de son développement personnel, ce ne serait pas aussi insupportable de ne pas trouver une once de contrôle-
Il saisit le fil de sa pensée avant de la laisser s’engouffrer plus loin dans l’ouragan. C’est sa symptomatologie qui parle, le cumule du stress de la semaine qu'un malheureux jour de congé ne peut compenser. Il inspire profondément,

une,

deux,

trois,

quatre,

cinq secondes.

Les gens s’empressent toujours lorsqu’il s’agit de décompte: ce n’est pas un problème lorsque l’on est psychorigide comme Andréa.

Il fait la même en expirant. Personne ne prend cinq minutes à enfiler une jupe, lui-même n’en prend même pas une à le faire lorsqu’il arrive enfin au bout de son exercice de respiration, l’esprit et le cœur un peu plus calme. Cela fait si longtemps qu’il est enfermé là-dedans que sa conseillère vêtement doit avoir repris son propre shopping. Dans la petite cabine exiguë, il peine à dire ce qu’il pense du vêtement, et quitte à avoir pris la peine de l’essayer, autant se faire une vraie idée.
Pour une fois qu’il prend une décision avec assurance aujourd'hui, la timidité pique un sprint pour lui bondir à nouveau dessus lorsque le rideau s’ouvre sur l’inconnue. Paralysé sur place, son regard fuit les prunelles grises mais ne fait que tomber sur la jupe entre les doigts crispés qu’il relaxe de force, tirant maladroitement le tissu dans un piètre effort de présentation. “A-alors ? C’est… C’est bien ?” Sa voix, habituellement si tranchante et monocorde, se fait toute petite, disparaissant dans sa gorge avant même d’arriver au bout de la question. Il redoute la réponse, laisse l’étoffe s’échapper pour encercler son propre poignet, son pouls battant à toute allure sous la pulpe de son pouce.

C’est qu’il ne s’est encore jamais montré habillé ainsi devant qui que ce soit d’autre que son reflet, dans l’intimité de son domicile, et il ne s’imaginait pas vraiment le faire devant quelqu’un dont il ne connait même pas le nom.
Surtout pas quelqu'un d'aussi éblouissant.
cactus
Andréa Su
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