Caractère

Effrontée et sans peur, Tallulah a toujours eu le courage d'assumer ses paroles, de laisser les doigts gras cogner ses joues rondes pour avoir oser rétorquer.
Tallulah dans sa candeur d'adolescente, elle n'a pas oublié les sermons barbants de son père il faut arrêter de t'en prendre à plus fort que toi, ils gagnent toujours et pour toujours avoir à prouver, Tallulah n'a jamais abandonné, la mâchoire serrée à s'en bruire les dents, les yeux toujours hauts, par dessus les hontes et les infamies.
C'est dans sa tombe qu'elle finira par abandonner les coups et blessures, aujourd'hui elle veut tout vivre sans se restreindre, obnubilée par le besoin d'être et plus de paraître.

Casse-cou et entêtée, rien ne peut arrêter la chasseuse de dinosaures lorsqu'elle a une idée en tête. Elle se plaît à les présenter sur son journal froissé, à s'imaginer les aventures interminables sur le dos des disparus. Tallulah elle aime aussi qu'on lui dise qu'elle est amusante, sympathique et trop cool. Ça étoffe les sourires et ça fait vrombir la gorge des rires sans honte.

Tallulah a laissé la médisance des adultes pour l'émerveillement constant des découvertes à travers les mirettes encore pures. Facilement excitée par un tout et un rien, jusqu'à son propre environnement, elle se plaît à tout décortiquer, les ruisseaux où la faune et la flore se développent d'une autre manière, les habitudes mignardes de ses voisins et les voix qui se cassent sur les chantiers pour rappeler à l'ordre les collègues trop invasifs.
Dans un monde où demain n'existe pas, Tallulah marche parfois sans se couvrir les yeux sur une violence abjecte qu'elle absorbe comme les rayons solaires, les lèvres mordues pour ne pas se réveiller en hurlant la nuit lorsque les cauchemars des faces informes reviennent la hanter.
Adepte de cette horreur, perfide elle veut sentir la douleur courir sur elle pour tout sentir comme les autres, mais elle ne veut pas mourir, Tallulah. L'effroi lorsque dans la crypte on scande les Psaumes d'une réincarnation nouvelle, ça lui fait frémir l'échine, les sueurs froides qui stagnent par dessus les sourcils et sous la nuque. Elle renâcle la mort comme on peut abhorrer les renégats de la Sainte.

Tallulah n'a rien de secret, elle ne garde pas pour elle les arcanes mystiques ni les sentiments qui a force de nécroser deviennent colère et amertume, dédain et méprise, solitude et abandon.
Tallulah, comme mémé lui a dit, il faut parler jusqu'à que le cœur palpite sans contrariété, alors c'est ce qu'elle fait. Et c'est pour cette raison qu'elle n'a jamais vraiment apprécié l'isolement, d'être seule face à ses pensées, à devoir tout entendre dans sa tête.

Détails physiques
Yeux noisettes aux reflets verdâtres ✿ Chevelure épaisse et ondulée, châtain foncé ✿ Une cicatrice scinde son sourcil droit en deux ✿ Jamais lâchée, toujours en queue de cheval avec quelques mèches qui dégringolent des tempes ✿ Les dents pas vraiment droites, ça fait son charme ✿ Des tâches de rousseurs éparpillées ci-et-là ✿ Une brûlure sur l'avant-bras droit, les jeux d'enfants impardonnables ✿ 1.60 m. & 56 kg. ✿
 
Le froid mordille aisément sa chair si blafarde que lorsque le cramoisie s'incombe sur le bout du nez jusque ses pommettes, on lui demande si souvent qui te fait rougir comme ça, ma grande...
Les émois se dévoilent si facilement sur son visage poupon qu'on y voit sans arnaque les marques de l'amour et de la colère, dans ses yeux s'adonnent les jeux langoureux de se découvrir entière dans les bras des autres.
Malgré la douceur de ces traits juvéniles, Tallulah a abdiqué les normes d'une féminité qu'on lui a enfoncé dans les veines, les élastiques afin de nouer les tresses et les jupes au dessus du genoux.
Tallulah pour se délester de ces crédos réverbatifs, sur sa carcasse elle a décidé de serrer les liens autour du poitrail pour que sa féminité devienne féminitude, parce qu'elle n'a pas besoin des artifices pour se sentir vraiment femme. Et parfois, dans des tentatives vaines de faire comme son père, elle porte les parpaings à bout de bras, sculpte les muscles partout où elle le peut, désire être forte comme les hommes, comme on lui a souvent murmuré ils sont drôlement forts, les hommes qui travaillent avec papa.

Devant les miroirs Tallulah dépose les phalanges rongées du travail sur les épaules trop fragiles, sur la poitrine un peu trop large et sur le bassin osseux, un mélange angoissant entre les genres qu'elle n'ose plus vraiment assumer, alors parfois elle râle à voix haute, demande à ce qu'on ne l'appelle plus elle mais lui. Le lendemain, les ecchymoses sur les bras et le visage à force de se frapper entre camarade sous couvert qu'on s'amuse, c'est tout, à voir qui va fléchir le premier, à gémir qu'il a mal, elle abandonne celui là pour qu'elle revienne.

Anecdotes

Les dinosaures c'est sa came ✿ Elle possède des peluches qu'elle fait elle-même puisque personne n'en propose ✿ Elle a découvert l'existence de ces derniers dans un vieux livre de la bibliothèque à Babel ✿ Les converses sont ses chaussures préférées ✿ Très habile, ça contraste avec sa maladresse verbale ✿ Tallulah possède plusieurs journaux remplis qu'elle utilise pour écrire, coller et dessiner, ce sont des fourres tout qu'elle garde précieusement pour elle dans son sac à dos ✿ Elle adore tellement grimper aux arbres que son père lui a fait une cabane dans le vieux chêne derrière la maison ✿ Sa chambre, elle n'y va que pour récupérer des vêtements propres, autrement elle passe son temps dedans à regarder les étoiles et à s'imaginer un monde différent ✿ Elle est dyslexique et dysorthographique, ça lui a valu de redoubler la première année de primaire ✿ Tallulah voit toujours une orthophoniste mais a l'impression qu'elle n'y arrivera jamais, pourtant, les progrès sont là ✿ Elle possède une majorité des livres sur les dinosaures, elle en a fait son business ✿ son Pinterest ✿


Elle a toujours connu les allées solaires de la maison familiale, Tallulah. Les arbres qui se succèdent, le pollen entêtant et qui fait gonfler les yeux, l'odeur florale des confitures de maman.
Tallulah, dans sa jeunesse mignarde et naïve, elle n'a pas vraiment saisi les problèmes de santé de maman. Lorsqu'elle s'en est allée, papa a serré la petite main de la fillette pour traîner cette  dernière dans la crypte, réciter les dernières prières à sa femme qu'il a longtemps chéri. Tallulah elle n'a rien compris, elle n'a que vu le corps inerte de maman, les bouquets et les condoléances, la promesse d'une réincarnation stellaire. Tallulah elle a eu le cœur morcelé, effrayée d'être un jour à sa place, qu'on vienne lui murmurer qu'elle va se réincarner. Ou peut-être pas, qui sait.

La tristesse n'a pas rongé sa chair et ses rêves, l'au-delà et la renaissance elle a décidé de ne jamais y penser, que le jour où ça arriverait, il ne faudrait pas qu'elle le sache.
Du haut de ses dix ans, Tallulah n'a peur de rien, elle suit papa sur les chantiers, il est devenu PDG, quelque chose du genre. Elle, elle s'amuse avec les briques trop lourdes et les fils électriques.
Il faut bien avouer que le ciment et la poussière, ce n'est pas un lieu pour elle, alors papa a préféré déposer cette dernière à la bibliothèque, pour qu'elle se cultive, qu'elle améliore ses soucis d'écriture. L'orthophoniste, elle lui a offert des tas de livres, des poésies et même des magasines, mais ça ne l'intéresse pas vraiment, Tallulah. Alors entre les rayons elle laisse les ongles cogner contre les reliures des vieux bouquins jusqu'à en attraper un qui lui fait de l'œil. Il a l'air ancien et elle le lit, découvre des Animas différents, plus grands, plus gros, plus écailleux et apparemment même plumés.
Cette passion, elle en fait une grande partie de sa personnalité. Déjà téméraire, l'adolescente en pleine effervescence rate les cours et explore les lieux abandonnés de l'île, fouille la terre et les poings sur les hanches, ordonne aux amis qui comme elles sont prêts à découvrir de nouveaux horizons, de tout sonder, pour tout rafler, ne rien rater.

Tallulah n'adopte pas la maison des cendres comme ses parents, elle opte pour les roses, là où la démesure n'est pas punie, là où on peut s'enflammer et vivre comme on veut.
Tallulah grandit, Tallulah se découvre, apprend, aime et déteste.
Aujourd'hui à l'aube d'une vie d'adulte qui la guette, elle a décidé de se mettre plus sérieusement à la fouille des animaux oubliés, à travailler plus dur sur les chantiers, elle demande des stages pour que plus tard, elle puisse construire son propre musée lorsqu'elle aura enfin découvert des ossements, qu'elle pourra leur montrer à tous.