T’as la gorge sèche alors que ton voisin de table ne cesse d’échauffer sa voix de bavardage inutile. Toute la soirée, alors que l’ambiance s’essoufflait dans un brouhaha désagréable, tu sentais les effluves d’alcool remonter dans son souffle qui reliait vos deux visages. Fatiguée de l’entendre et animée par d’autres ambitions qu’être une simple auditrice, tu couvres ses lèvres de baisers ardents, tes ongles dans sa chair, tes yeux dans les siens, il répond à tes avances dans le froissement de vos vêtements.
C’était devenu un automatisme, presque une malédiction. Au milieu de tous ses corps, alors que ta voix se faisait muette, tu te sentais disparaître. Aussi remarquable puisse être ta présence, tu n’étais plus vraiment là, plus vraiment toi même. Loin de la scène, loin de ta vie, tu ne sentais plus ton cœurs battre, tu ne sentais plus ton corps vivre, alors, pour ne pas périr dans l’ennui de cette paralysie sociale, tu t’accrochais à tout, à rien. Car offrir ton corps au premier, à la première venue, ce n’était rien. Rien qu’un corps, simple enveloppe de passage, pour que ton âme brille dans le temps.
Tes pas ont suivi les siens, quand bien même tu mènes la danse. Les couloirs se sont confondus, les portes se ressemblent toutes, et ce n’est qu’un lit comme les autres avec un homme comme les autres. Et une fois de plus, tu t’abandonnes. Tu fermes les yeux, ressens les sensations, t’imprègne de la chaleur de vos corps, l’un contre l’autre. Tes soupirs ont brisé le silence de la pièce, pour autant la musique de la soirée résonne encore dans vos horizons, quand bien même elle est déjà bien loin.
Et finalement, plus rien.
Dans l’obscurité, tes yeux vagabondent dans la salle, retombent sur la cambrure nue de l’homme allongé à tes côtés. Sans un bruit, tu te lèves, te rhabille et quitte l’appartement sans un regard pour lui.
L’air est frais et la nuit plus belle que jamais. Dans les ruelles vides, éclairées d’une douce lumière tamisée, tu déambules sur les pavés, talons fragiles et étoffe qui déborde de tes épaules. Tout autour de toi, tu peux sentir la douceur qui suit la frivolité, moment de flottement alors que les amants se sont endormis et que les ivrognes réfléchissent à la vie. C’est le moment où s’est arrêté le temps, le moment où les étoiles se sont alignés pour former des projecteurs, ce moment où la véritable chaleur s’offre enfin à toi.
Dans l’intimité de la nuit, la ruelle devient ta scène. Cette petite robe de soirée se transforme en costume et les lumières de la ville forment ton nouveau public. Les yeux clos, tu prends une grande inspiration puis, d’un coup, tu vis.
Ton chant résonne délicatement, discret et fort à la fois, une mélodie qui s’adresse directement aux âmes des plus grands. Dans la nuit, tu deviens la reine, et tu t’abandonnes jusqu’à en oublier le temps, l’espace, les gens. Car même les silhouettes invisibles et les oreilles dissimulées méritent de t’entendre chanter, tant qu’il y a quelqu’un pour t’écouter.
Merci à Amande, Silvertown, Nébuleuse et Gremlin pour les avatars.
Helen Mason
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Ven 10 Mar - 14:44
ft. helen
city of stars
ruelle éclairée
15:20
22:45
fenêtre ouverte avec des rideaux flottants à travers les lacets blancs, un aperçu des étoiles blanches sur une toile bleutée annonçant la nuitée écho du vent embrassant la cime des arbres et les criquets frottant leurs ailes et leurs dents ensemble toutes les chansons fredonnées de la journée gardées pour toi, les laissant enfouies dans leurs cachettes, puis des prières pour aphrodite éparpillées comme les cendres d’une offrande à travers le sol de ta chambre lumière sirupeuse de la lampe, pages vides de journal, stylos couverts de l’encre bleue trempée, les tremblements de tes mains, la nuit te fait vivre plus que le jour te démolit la nuit, tu sens le besoin de déployer tes ailes veineuses et de t'envoler loin, très haut dire bonne nuit aux constellations apportant une douce lumière sans compter les lampadaires sur la ruelle.
tu sens le vent te caresser la peau doucement mais l'inspiration ne vient pas tu restes seule dans ta petite chambre pas l'ombre d'un petit ange ou d'un petit démon sur les épaules. tu maudis ton esprit qui, bien qu'énergique, reste brumeux et perdu dans toutes ces pensées qui se bousculent devant le pavillon. tu fais milles choses à la fois, et ce soir encore, tu ne dormiras pas trop d'idées qui creusent ton cerveau trop de concepts faisant le grand saut.
oh comme tu brûles d'envie de briser tes membres un à un pour ressentir autre chose qu'un regret et une morosité immense bien plus grande que les tours jonchant haklyone. oh comme tu veux sentir le sang couler le long des bras et des jambes idiotie, pour faire passer l'ennui qui te ronge les os gangrène tes muscles mange ta peau peu à peu accompagnée d'une musique distordue qui ne voulait cesser sortir de ta tête — mais elle continue, en boucle, comme une parade en ville mais plus comme un sifflement qui rend f o u et tu ne tarderas pas à arracher mèches roses, sur mèches roses les ongles un peu trop que tu déchirerais jusqu'au sang morsures sur morsures, à la ligne, tous en choeur !
mais c'est en entendant une voix beaucoup plus mélodieuse que celle qui trottait vilement dans ton crâne s'élever dans la noirceur de la nuit. douce voix, apaisante, ça calme, on s'assoupit les maux glissent, puis fondent les mains accrochées à tes racines tombent sur tes cuisses, les larmes que tu avais malheureusement versé séchèrent rapidement et tu te sentais comme attirée comme un papillon est attiré par la lumière.
tu pris ton courage à deux mains, puis à deux ailes petites, mais elles feront la faire. ta peau, comme par instinct, prit une teinte rosée ton apparence est gâchée, mais voilà qui importe peu, pas vrai ? tu voulais simplement connaître la source de ce qui t'a sauvé de toi-même ce soir.
tu volas hors de la fenêtre de ta chambre, ailes battant à une vitesse ahurissante, pour te déposer sur les pavés de la ruelle, et tu voyais son regard attirant gracieux qui te fait fondre dès le premier coup d'oeil. elle s'était brusquement arrêtée de chanter, et tu ne savais comment desceller ce qu'elle pensait en voyant son simple regard, mais qu'importe.
— quelle jolie voix. est-ce que je pourrais l'entendre à nouveau ?
tu avais pris ton courage à deux mains pour prononcer ces mots. et sans attendre, tu repris ta forme humaine, cheveux roses compris.
Quand est-ce que tu as cessé de vivre, Helen ? Sur scène, tu le sens bien, ton coeur qui bat. Tu le sens bien, ton corps qui chauffe. Tu la sens bien, ta voix qui porte. Et pourtant, quand les lumières s’éteignent, quand les rideaux se ferment, quand les gens rentrent chez eux, toi, c’est comme si la réalité s’était arrêté. Tu passes en mode automatique, désespérée à l’idée de sentir la vie circuler en toi. Alors tu pries, tu pries pour t’épanouir dans ta prochaine existence, pour laisser ton âme respirer, pour exister.
Dans cette ruelle abandonnée, tes mots retombent lourdement sur les pavés, la mélodie pourtant si légère. Tu chante comme tu pries. Avec intensité, avec passion. Et la fatigue n’a pas sa place quand on renaît de son sommeil. Tout le temps où tu es éveillée, tu ne l’es pas vraiment avant d’émerger sur ta scène.
C’est l’histoire d’une hirondelle qui a perdu ses ailes. Laissée à l’abandon par ses paires, elle croit mourir entre les racines apparentes du vieil arbre sous lequel elle s’est échouée. L’été est terminé, la fraîcheur des saisons froides font tomber ses plumes, une à une. Nue et isolée, elle se laisse séduire par l’appel de la mort qui plane au dessus d’elle. Jusqu’au jour où, entre les branches dépecées, passe une douce lumière. Baignée dans les rayons solaires, la pauvre hirondelle se recouvre d’écailles et se raccroche à l’espoir, rampant entre les racines pour échapper au destin funeste.
Tes derniers mots chantés s’achèvent sur le mouvement languissant du corps reptilien, l’histoire prend fin et une larme perle au coin de ton œil. D’un geste froid, tu effaces tes émotions, la lumière de la lune te parait soudainement bien froide. La pulpe de tes doigts passe sur ton épiderme, tu cherches la chaleur disparue, une raison de sortir tes écailles alors que tes plumes mortes gisent encore autour de ton corps abandonné.
Et comme un souhait entendu, une prière écoutée, elle apparaît. Surprise qui ne parait pas, ton visage se tourne lentement vers cette silhouette nouvelle, tu captes son regard en le transperçant de tes billes sombres, t’approchant de quelques pas. Sa petite voix se perd entre le rose de ses mèches, mais tu arrives à la capter, dans le silence de la nuit. Tu la regardes, d’abord sans répondre, une fausse arrogance qui se dessiner sur ton visage alors que ton index se pose contre tes lèvres.
((Chut))
Tu imposes le mutisme à ton nouvel auditoire. Car pour t’écouter, il faut d’abord se taire, une fois ses lèvres closes, ce sont les tiennes que tu entrouvres. Ton souffle fait gonfler ton buste et de nouveau, tu n’animes. Un chant plus grave, cette fois, plus profond. Car quand les regards te donnent de la force, prendre la vie des autres pour faire battre ton coeur aussi. Mystérieuse étrangère, tu te dresses comme si tu étais la nouvelle obsession de son existence.
Merci à Amande, Silvertown, Nébuleuse et Gremlin pour les avatars.
Helen Mason
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Sam 18 Mar - 9:31
ft. helen
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ruelle éclairée
15:20
22:45
la nuit est froide, la nuit est sombre. tu te complais dans cette ambiance glacée, comme si tu méritais la glace autour de tes os. les laboratoires étaient froids, eux aussi. alors tu te satisfais du même sentiment glacial comme pour te rappeler les murs blancs les piqûres la douleur dans tes bras, dans tes jambes les expériences, accolée contre un mur dégageant très peu de chaleur. alors tu as l'habitude, que le froid sème la discorde la plus absolue dans ton corps, qu'il transperce tes veines qu'il s'engouffre dans tes muscles — parfois même les tendons.
c'est généralement la chaleur, que tu ne supportes pas. trop de stimulus auxquels tu n'es pas habituée, ayant vécu soit dans un laboratoire mal isolé, soit dans la nuit la plus noire. le soleil, il te brise la rétine effrite ta cornée le soleil, tu l'aimes comme tu le détestes sentiments conflictuels ultra violence dans des propos lancés vers le plus bleu des ciels.
alors la douce voix de cette personne — dont tu ne connais absolument pas l'existence, vient te mettre un peu de baume au coeur (tu en avais besoin, mais jamais tu ne l'admettrais) le chant s'engouffre au plus profond de tes veines un peu comme l'héroïne passe aux travers. il fait rougir tes joues, légèrement, et tu tapotes tes pieds au sol avec anxiété. tu aurais voulu lui parler, tu as peut-être même essayer mais son index s'est posé gracieusement sur ses lèvres, prononçant un 'chut' susurré l'air de dire "profite du spectacle" oh comment prévoir les concerts les plus palpitants au sein même des rues du quartier.
un chant plus grave sort de sa bouche, et tu es abasourdie par son talent. toi aussi, tu aurais aimé faire de même (mais ta voix ressemble à celle d'un canard en forme de jouet pour chien). tu étais fascinée par les mots traversant son larynx, la profondeur de la voix avoisinant le sol, presque et elle s'appliquait, comme si elle était sur une scène et non au beau milieu d'une ruelle.
quand elle eut fini son chant, tu osas t'approcher légèrement. elle soufflait quelque peu, comme pour retrouver un souffle qu'elle avait perdu durant le spectacle de rue. puis tu prononças ces mots :
— vous chantez divinement bien.
tu te mis à triturer tes doigts, signe d'anxiété. comme si tu ne méritais pas de lui parler, qu'il fallait que tu ailles te cacher. mais tu pris ton courage à deux mains.
Dans la nuit, ton dernier souffle reste en suspens, comme si le temps s'était arrêter avec ton chant. Les astres semblent te regarder avec mépris, maintenant que ta chanson est terminée, voilà que tu n'as plus d'utilité. Les lumières ne brillent plus pour toi, les yeux se ferment, les bruits de la ville reprennent leurs places et te noient avec. Et si toute cette mascarade se joue uniquement entre tes deux oreilles, elle te semble si réelle que ton coeur serait prêt à lâcher. Mourir sur ces pavés plutôt que sur scène, quelle indignité.
Mais dans ton retour à la réalité, la silhouette oubliée vient briser tes pensées sombres. Elle s'approche avec incertitude, tu l'avises avec cette même arrogance naturelle. Tes yeux s'accrochent à ses mèches pastels et sa taille menue en silence. Car quand tu ne chantes pas, c'est muette que tu deviens, piégée dans ta cage de glace sans bruit de fond.
Alors, lorsqu'elle te complimente, tu plonges si profondément tes yeux dans les siens que tu pourrais lui en déchirer la rétine. Quand elle n'est pas chantée, ta voix grave a des allures de velours, chaude et agréable, presque rugueuse si on tends un peu l'oreille. Sans un sourire mais sans animosité non plus, tu restes avare de mots, seulement quelques syllabes caressent ta langue.
« Merci. Je sais. »
Trop confiante ou affreusement méprisante, les gens penseront ce qu'ils veulent de toi mais tu n'en as que faire. Il n'existe pas de prodige né, seulement la force des efforts de chacun. Et ta place, tu t'es battue pour l'avoir. Ta voix, aussi délicieuse soit-elle, ne vient pas du don des âmes mais bel et bien de la preuve de ton dévouement envers elles. Car il n'y a que les voix pures que l'on écoute, pour transcender tes prières et atteindre les cieux.
Tes prunelles s'accrochent à ses doigts nerveux, tu te contentes de ramasser tes cheveux en hauteur pour dégager un peu ta nuque. Peau déjà froide, chacune de tes performances semblaient pourtant t'enflammer le corps de l'intérieur, sans que ton épiderme ne puisse partager cette même chaleur. Tu reviens à ses yeux dans lent un battement de cils.
« C'est mon métier. Je suis cantatrice à l'Opéra. J'y chante toutes les semaines, si tu y vas, il y a une chance que ce soit moi, sur scène. »
Si ça ne tenait qu'à toi, tu vivrais sans arrêt, sur cette scène. Mais comme ce n'est pas possible, tu ne contentes des scènes du quotidien, celles qui veulent bien de toi. N'importe où, tant que tu peux chanter.
« Helen. Helen Mason. »
Tu anticipes sa question sans la poser en retour. Les formalités n'ont jamais été ton fort et tu t'attends à ce qu'elle suive ton mouvement, tes yeux toujours braqués sur les siens, sans détours.
Merci à Amande, Silvertown, Nébuleuse et Gremlin pour les avatars.
Helen Mason
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Lun 20 Mar - 17:00
ft. helen
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ruelle éclairée
15:20
22:45
c'est avec un profond respect que tu fais nager ton regard dans le sien dansant de gauche à droite cherchant quelque chose à grignoter. tu en veux plus, tu as tendance à toujours vouloir plus, que ce que tu possèdes déjà. tu as eu la chance d'entendre les sons majestueux du larynx de cette femme si élégante si droite si fière. et elle mérite tout ton respect d'être ce qu'elle est sûre d'elle, de sa voix des pas sur la scène. elle a un regard assuré, qui te sonderait presque de part en part d'os à os. tu comprends bien vite que c'est une femme au visage fermé, à l'opinion bien tranché, mais au talent faisant une trajectoire terre-lune.
tu adorerais être aussi spéciale, importante. le poids, le fardeau de père sur tes épaules t'empêche de te mouvoir comme tu voudrais être la perséphone de cet ère. le docteur harken aura bouffé une bonne partie de ton futur et tu ne seras vue que comme 'l'expérience du docteur harken' celle qui a réussi qui a vécu sous les lumières fortes des laboratoires qui a fait ses premiers pas dans un couloir vide et blanc.
peut-être que cette dame aussi a vécu des choses traumatisantes. cantatrice qu'elle est, tu trouves ce métier poétique, et tu t'empresses de le faire savoir.
— c'est bien un métier fait pour vous. vous rayonnez.
tu espérais pouvoir avoir une conversation sans prise de tête ou de pitié pour une double âme qui ne sait même pas se transformer avec grâce et dignité. mais il ne faut absolument pas qu'elle le sache. ça la ferait fuir, comme beaucoup dans le passé.
— enchantée. ozwiena. ozwiena harken.
voilà que les formalités sont closes. faites qu'elle réagisse avec curiosité plutôt qu'avec un mépris qui transperce le coeur.
Quand tu étais enfant, tu suppliais ta mère de t’emmener assister aux représentations de la chorale du temple. Assise au première rang pour la prière, tu regardais les figures chantantes avec des étoiles dans les yeux, rêvant toi même de te tenir parmi eux, de briller comme eux, et plus encore.
Dès que tu en as eu la possibilité, tu as rejoins les rangs et ce fut fulgurant. Un amour religieux qui pousse tes cordes vocales, tu brillais avec la lueur innocente d’une jeune âme pleine d’espoir. Alors, année après année, tu t’es accrochée à cette lueur comme si ta vie en dépendait. Aujourd’hui, c’est toujours le cas.
Tu t’accroches, Tu t’accroches, Et tu chantes jusqu’à ce que les cieux t’entendent.
La remarque de la demoiselle te laisse muette, tandis que tu ramasses ton sac à main posée dans un coin de trottoir. Tu ne sais pas si le métier était fait pour toi. Ce qui est sûre, c’est que tu as tout fait pour en être la candidate parfaite. Et si pour certains, cela reste encore un doute, tu ne peux te reposer sur celleux qui sont déjà convaincu.es.
Glissant la sangle sur ton épaule, tu reposes tes yeux sur elle. Oźwiena. Étrange sonorité mais tu n’es personne pour juger. Aussi arrogante puisses-tu paraître, tu enregistres le prénom dans ton esprit, car il t’es plutôt rare d’oublier les visages et les noms. Une exception est parfois accordée à tes amant.es, mais seulement parce que tu en viens à te forcer à les oublier. ((Comment s’appelait celui de ce soir, déjà ?))
Un regard sur ton téléphone, sur l’heure que l’écran affiche. La nuit n’en est encore qu’à ses premiers pas, tu reposes tes prunelles sur le visage de ton admiratrice nocturne. Visage lisse d’émotions, tu restes silencieuse quelques instants avant de briser ton mutisme.
« Tu fais quoi, là ? Tu veux aller boire un verre ? Je t’avoue que j’ai aucune envie de rentrer chez moi. »
Tu la regardes de bas en haut, de nouveau, tu t’accroches à ses yeux.
Merci à Amande, Silvertown, Nébuleuse et Gremlin pour les avatars.
Helen Mason
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Lun 3 Avr - 10:39
ft. helen
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ruelle éclairée
15:20
22:45
il y a encore cette peur peur de l'inconnu du dérangement du fait que tu sois de trop que tu prennes trop de place en ce bas monde. tu tapotes tes pieds sur la route formant une cacophonie digne de ta propre mémoire tu crées un son irritant insistant plein d'angoisse et d'anxiété comme si ces sentiments sortaient enfin de leur cocon fait en métal blindé.
tu peines à aller vers autrui. les gens te font peur te font fuir loin au-delà du pays d'oz alors aller vers cette jeune femme pleine d'assurance c'était comme un renouveau pour toi ta façon de braver tes peurs tes angoisses. tu serrais puis desserrais tes poings en chanson avec tes chaussures sur le gravier ta peur bouillonnait en toi menaçait de s'envoler et s'enrouler autour de toi jusqu'à t'étouffer.
tu meurs de peine. tu meurs de gêne.
alors quand elle te regarde comme si elle sondait ton âme tu prends peur et ça te donne envie de courir au loin te cacher dans la pénombre. tu tremblais. mais c'était tout naturel.
— ce n'est pas dans mon habitude, mais un bar, pourquoi pas.
d'habitude tu rodais dans le calme de la nuit dormais très peu et regardais du haut de ta fenêtre le soleil se lever.
— non pas vraiment. tu mènes la danse ? je ne rode que très peu autour des bars. tu dois connaître les lieux mieux que moi.
Aussi solitaire puisses-tu être, il t’arrivait par moment de ressentir une certaine solitude. Reptile habituée aux froides nuits, tu ne cessais pourtant de chercher la chaleur là où tu pouvais. Et ce soir, avant de rencontrer cette fille, tu pensais que ça t’avait suffit. Vraisemblablement non.
Pour autant, tu n’avais pas envie de rentrer dans un jeu de séduction, reproduire la mécanique pour avoir une présence dans ton lit pour le reste de la nuit. Pas quand il s’agissait d’amateurices d’Opéra. Car ce n’était que lorsque tu ne trouvais rien de bon à écouter chez l’autre que tu trouvais un moyen de le faire taire, plus doux qu’un étouffement mais plus chaud qu’un départ sans précédent.
Ce soir, tu te sentais un peu morose et tu n’avais tout simplement pas envie d’être seule. C’est une faiblesse passagère que tu ne montreras pas, pour rien au monde. Mais sur ton visage de glace, qui pourrait le deviner après tout.
Un sourire amusé fait frémir la commissure de tes lèvres, tu regardes Oźwiena du coup de l’œil avant de faire claquer silencieusement tes talons sur le pavé. Tu ne prends pas la peine de vérifier si elle te suit, tu te doutes qu’elle fera en sorte de suivre ton rythme. Après tout, c’est toi qui mène la danse, a-t-elle dit.
« Je serais curieuse de savoir ce qui te fait penser que je connais les bars aux alentours. »
La vérité était tout autre, après tout. Tu étais plutôt casanière, plutôt du genre à rester chez toi, à danser lentement, seule, dans le noir, une musique qui se perdait dans le fond. Mais ce n’est pas forcément la première chose que l’on voit chez toi, la première chose que tu renvois. Tu ne peux pas en vouloir aux autres, quelque part, Caspian avait raison : Les gens ne prennent que ce que tu daignes leur offrir. Et dans ton cas, ce n’est : pas grand chose.
Sa remarque a cependant permis de réveiller tes penchants taquins, alors brusquement, tu t’arrêtes pour lui faire volte-face. Fidèle à toi même, tu la sondes du regard pour faire quelques pas vers elle, sa silhouette se rapproche de la sienne fluidement.
« Après, je peux aussi te proposer qu’on aille chez moi. »
Tes ongles manucurés glissent entre une de ses mèches pâles, un sourire énigmatique orne tes lèvres tandis que tu captures quelques tifs rosées entre tes doigts. Oh, Helen, que tu es vilaine. A taquiner les premiers qui croisent ton chemin, guettant leurs réactions pour t’en délecter. Et tu finis par laisser échapper un gloussement avant de simplement reprendre ta route, pénétrant le premier bar qui te semble correct.
Merci à Amande, Silvertown, Nébuleuse et Gremlin pour les avatars.
Helen Mason
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Lun 10 Avr - 13:50
ft. helen
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ruelle éclairée
15:20
22:45
laisse toi guider vers les idylles chaudes et d'une ambiance dansante où toute anxiété et morosité s'envoleraient loin vers le soleil qui brûle la journée ou la lune marquant le chemin à suivre sous une lumière marquante parfaite où aucun démon s'immiscerait entre tes dents et tes plaies ouvertes toutes les lumières te suivent alors que tu danses derrière une cantatrice magique à l'allure féérique tu suis jusqu'à rattraper ses talons claquant sur le sol de pavés
— votre allure d'enchanteresse. vous avez un aspect, comme si vous aviez vécu tant de choses. dont des bars.
soudain, tu sentis la cadence ralentir et tu remarques son visage plus proche du tien. aller chez elle ? c'est une chose que tu n'avais jamais entreprise tu mords l'occasion à dents pleines l'envie de voir l'ange dans son élément serait magique, subjuguant si différent de tes habitudes mornes et dépressives. — tout me va. je te suivrais partout où tu vas.
tu le dis d'un sourire qui t'est étranger étrangeté sur tes lèvres bizarreries sur ta langue tu sors de ta zone de confort pas à pas ça te rend dérangé de suivre les talons d'autrui pour boire un verre.