j'ai volé une étoile juste pour toi; un peu pour nous
(07 mars 2099 x ithloreas)

les yeux clignent.
une fois, deux fois, trois fois.
le téléphone dans la main droite qui vient à peine de raccrocher, amaryllis a du mal à comprendre ce qu’il vient de se passer. ithloreas, milice, couper la tête, prison. c’est tout ce qu’elle a réussi à assimiler, à mémoriser d’un appel qui n’a duré que quelque seconde.
mais amaryllis comprend vite.
et soupire.

malgré l’urgence dans la voix de maxine, elle prend son temps pour quitter son domicile et se diriger vers le poste de la milice. ça lui apprendra, à maxine, de l’appeler d’un coup pour raccrocher tout aussi vite. elle sait bien qu’elle ne risque ni de se faire trancher, ni de finir ses jours au pénitencier. de toute façon, amaryllis ne peut pas vraiment aller plus vite; et puis, patienter au poste de la milice, ça lui fera les pieds, à maxine.

"bonjour… je viens pour maxine dupuy."

elle se présente à l’accueil, un peu intimidée par le côté officiel des miliciens. c’est la première fois qu’elle rentre dans un commissariat. elle ne sait pas trop quoi faire si ce n’est murmurer doucement les pauvres informations qu’elle a réussit à comprendre. le milicien à l’accueil appel un collègue, ça discute à voix basse mais amaryllis, n’écoute pas vraiment. et puis finalement, le collègue part quelques minutes pour revenir avec une tête connue: maxine.

amaryllis reste dans le silence, ne dit rien le temps que maxine se fasse relâcher, menottes enlevée et mise à la porte. une fois dehors, le chardonneret se sent tout de même soulagée.

"t’es un peu nulle comme criminelle." elle soupire. "tu as de la chance que j’ai pu venir, t’aurai pu attendre toute la journée… la prochaine fois, ne me raccroche pas au nez comme ça."

elle lui fait la morale tout doucement. que maxine finisse en garde-à-vue, dans l’absolue, elle s’en fiche. ce qui la dérange c’est d’être la bonne poire qu’on appelle parce qu’on a personne d’autre à appeler, et qu’on ne prend même pas la peine d’expliquer: comme si tout lui était dû et bizarrement, ça lui fait de la peine. elle aimerait qu'elle lui dise qu'elle n'était pas la dernière de son répertoire, que c'était elle qu'elle voulait voir. mais ama, elle n'y croit pas.

"bon…"

sans la regarder, les yeux rivés sur le ciel et le regard détourné, amaryllis pose doucement sa main sur l’épaule de maxine. comme pour lui dire qu’elle est là, que ça va, que c’est fini. c’est ridicule, mais les mots, elle n’arrive pas à les dire. alors ça sera les gestes.

"...ça va ?"

c’est peut-être ça le plus important.

j'ai volé une étoile juste pour toi; un peu pour nous
(07 mars 2099 x ithloreas)

elle a tout de même soulager de la voir, la petite pie enfermé dans sa cage. mais amaryllis ne le voit pas, amaryllis ne le remarque pas. enfermée elle-même dans son esprit, trop préoccupée à l’idée de n’être que quelqu’un qu’on remplace et qu’on jette à sa guide; trop soucieuse de ne pas compter plus lourd qu’une plume.

mais sans s’en rendre compte réellement, par la force du temps, amaryllis à appris à s’oublier. pire que ça, elle a appris à se mentir à elle-même. alors elle fait comme si de rien n’était, lui sourit quand elle se vante et la suit dans ses histoires.

"ah bon ? du genre ? raconte-moi, je suis toute ouïe !"

elle a les yeux qui pétillent tout à coup, un brin de malice tandis que le soleil commence à se coucher sur le littoral. elle veut savoir, ama, elle veut une pluie d’histoire. ça lui changera de son quotidien.
et puis la gratitude arrive sur le bord des lèvres et le chardonneret est surprise. elle baisse la tête, contemple le béton et réfléchit. merci. c’est juste un mot, mais ça sonne doux. ce n’est rien qu’un son, mais ça l'apaise.

"de rien."

voilà, c’est tout.
pas besoin de s’y attarder plus que ça.
pourtant amaryllis voudrait lui dire que ça ne la dérange pas, qu’il ne faut pas qu’elle hésite et qu’elle sera toujours là.
mais là aussi, ce serait un beau mensonge.

alors elle choisit
le silence.

mais c’est brisé par la main sur l’épaule, le geste tactile qu’on ne connaît pas à maxine. amaryllis cligne des yeux, surprise. c’est fugace, comme le sourire qui se dessine sur ses lèvres de la brigande, et la brune croirait rêver. alors doucement, elle pose à son tour ses doigts sur le dessus de sa main, comme pour la remercier, comme si c’était à elle de le faire. elle frôle juste sa peau, ça ne dure qu’un instant; mais parfois, les gestes parlent plus que les mots.

"sans moi pour la torture. j’ai pas envie de passer des journées enfermée avec toi. je ne suis pas sûre que tu sois une bonne compagnonne de cellule !"

elle brise le contact, brise le sourire, pour attaquer avec ironie et malice. c’est plus facile pour elle, amaryllis. mais c’est aussi plus facile pour elles.

"tu as faim ? il commence à se faire tard, désolée d'ailleurs, j’ai mis un peu de temps à venir." pas tant que ça, en réalité. aux alentours de trente ou quarante minutes, le temps de faire le chemin. "j’ose imaginer que le poste de milice n’est pas réputée pour sa carte cinq étoiles."

elle rit doucement. amaryllis, ça lui tenterai bien d’aller grignoter un truc, devant le couché du soleil. elle lève la tête vers le ciel. les jours s’allongent de nouveau petit à petit alors l’astre diurne se couche toujours un peu plus tard. ça leur laisse le temps.  

"j’ai envie d’aller à la plage."

c’est rare qu’elle vocalise ses envies, c’est rare qu’elle exige quoique ce soit.
mais pour une fois, amaryllis a envie de s’écouter.
alors elle remet son sac, qui commence à tomber, sur son épaule; puis elle fait signe à maxine pour savoir si cela lui dit.

j'ai volé une étoile juste pour toi; un peu pour nous
(07 mars 2099 x ithloreas)

elle aurait envie de dire que ce n’est pas bien, qu’il ne faut pas entrer par effraction chez les personnes âgées et leur dérober leurs beaux bijoux, leur seuls souvenirs d’une vie passée, enfermée à double tour dans un coffre à trésor. mais amaryllis, elle n’y arrive pas. elle voudrait, pourtant, murmurer des remontrances, la guider vers le droit chemin.
mais maxine, elle vit.
maxine, elle embrasse le chaos.
maxine, elle ose.
et amaryllis, elle s’est trop forcée à rester bien droite dans ses chaussures, sans prendre de virages, sans rien jamais exiger, sans jamais se rebeller ni s’écouter; qu’elle en a oublié de vivre. l’existence qui part en fumée où elle n’a jamais rien osé revendiquer.

si ce n’est
une sortie au bord de la mer
pour la fin de l’hiver.

"je suis contente pour ta bague." elle est surtout contente que son vol se soit passé sans encombre en sans mort. "il t’en reste beaucoup à récupérer ?"

elle sait pour le collier de la galerie casoart, pour la bague de la grand-mère. mais qu’est-ce maxine avance dans sa quête ? comment ça se passe vraiment ? elle aimerait bien l’aider, amaryllis, mais elle se sent un peu impuissante, un peu à côté.
un peu trop fatiguée.

"et bah !" sifflement d’admiration à la mention du coffre fort, elle rit. ça lui fait plaisir de voir maxine aussi contente. "tu m’as pris un cadeau j’espère ?"

regard malicieux. tant qu’à faire, autant abandonner toute sa bien-pensance désormais.
pour le peu de temps qu’il (lui) reste.
il n’y a de toute façon plus rien à sauver.

la proposition pour la plage est acceptée. l’avantage d’ithloreas, c’est qu’elle est toujours à deux pas de la ville. l’air marin et la brise marine qui viennent faire virevolter les cheveux et chatouiller les narines.
les frittes sont commandées, amaryllis ne peut s’empêcher de sourire devant la portion gargantuesque de la pie. elle, elle se contente d’une barquette honnête avec une sauce blanche pour adoucir le gras et la friture. les quelques lenss sont troqués au marchand et les voilà à marché le long du littoral.

"bon appétit !" mais il y a vite le vent dans ses longs cheveux qui l’empêche de manger comme elle veut. "on s’assoit ?"

et les voilà dans le sable. les frites sont dévorées, surtout du côté de la pie, la voir aussi pleine de vie et aussi affamée, ça lui donne un côté attachant. pour être honnête, amaryllis prend plus de temps à observer maxine discrètement qu’à finir sa portion

"tu veux la fin ?"

il reste trois frites qui se battent en duel, mais amaryllis n’a plus faim. en fait, son regard se perd à l’horizon, alors que le soleil se met petit à petit à disparaître, avalé par le bleu de l’eau. elle se sent bien et mal en même temps, assise dans le sable au côté de maxine. elle ne sait pas quoi dire ni quoi penser, partagée entre la joie du moment partagée et la tristesse de savoir que c’est peut-être le dernier.

"hé, max…"

est-ce qu’on va laisser le monde s’assoupir et que lorsque le soleil sera couché,
on partira toutes les deux loin d’ici, parce qu’on aura trouvé le passage secret.
est-ce qu’on ira où je veux, même s’il y aura de l’eau dans tes yeux ?
est-ce que tu exauceras tous mes vœux et m’accompagnera jusqu’aux cieux ?
va-t-on profiter de ces derniers moments correctement, face à la peur de se quitter maintenant ?
est-ce que tu vas me tenir la main et rester avec moi jusqu’à la fin ?

"hm… j’ai… j’ai un truc pour toi."

mais rien de tout ce qu’elle veut vraiment lui dire ne sort. ça reste bloqué comme un noeud dans la gorge. alors elle baisse la tête, trompe son attention dans autre chose pour s’empêcher de penser, pour s’empêcher de douter. elle n’y arrive pas, amaryllis. elle n’arrive pas à lui dire ce qu’elle a sur le cœur, à lui dire tous ses espoirs d’un futur meilleur. elle n’arrive pas à lui murmurer l’atroce vérité, à lui avouer qu’elle ne pourra pas venir la sauver si elle finit en prison pour les quinze prochaines années.

alors elle sort de son sac à dos quelque chose caché dans le creux de sa main.
elle attrape le poignet de maxine pour ouvrir sa paume.
et déposer un trésor.

"tiens. c’est pour toi. je ne t’ai rien offert pour ton anniversaire alors… voilà. c’est sans doute un peu moins bien qu’un bijoux dupuy, mais j’espère que ça te plaira."

si maxine ouvre la main, elle y découvrira un petit bracelet en argent orné de deux perles bleues et d’une plume au milieu.
et si maxine observe le poignet d’amaryllis, elle y observa le même bracelet avec deux perles jaunes et une étoile au milieu.

j'ai volé une étoile juste pour toi; un peu pour nous
(07 mars 2099 x ithloreas)

elle rougit. elle se sent bête, ama, de ne pas y avoir pensé. évidemment qu’il y a beaucoup de bijoux dans une bijouterie. évidemment que maxine n’a pas récupéré. évidemment qu’elle a encore un long chemin à faire. amaryllis n’a pas réfléchi, et maintenant, elle se sent un peu ridicule. mais maxine choisit de poursuivre la conversation, de ne pas lui jeter sa honte à la figure et de choisir la bienveillance. alors amaryllis esquisse un sourire et se calme un peu.

"waow. il est magnifique…"

qu’elle souffle à peine devant le rubis que maxine sort de son plumage. amaryllis ne sait pas ce que c’est ni ce qu’il représente, mais elle comprend à la lanière en cuire qu’il s’agit de quelque chose de suffisamment important pour que maxine n’ai pas envie de le transformer en un vrai collier.

elle se sent surtout privilégiée que maxine daigne lui montrer.

"oh ? vraiment ?"

la honte change de côté et amaryllis s’en veut un peu. elle n’était pas sérieuse, elle plaisantait. elle ne veut pas que maxine se sente bête. elle sent dans l'intonation de sa voix qu’elle n’est pas si sûre d’elle. alors, comme maxine juste avant, amaryllis choisit de jouer le jeu et lui offre un sourire.

"okay, j’ai hâte de voir alors."

vivement que cet autre jour arrive, alors.
elle a soudain le cœur qui se serre.
il faudra bien qu’elle lui dise.

la gorge qui se serre et le ventre qui se noue. amaryllis ignore volontairement la remarque sur son poids. ça fait plus mal que prévu. le goût des frites sur son palais devient tout à coup plus amer.
elle voudrait fermer les yeux, se laisser glisser petit à petit dans le déni et ne plus penser à rien.
mais.
face au ciel,
face au soleil,
face à la mer,
face aux étoiles,
face à maxine,
elle ne peut s’empêcher d’y penser.

le coeur bat la chamade quand la main s’entre-ouvre pour dévoiler le trésor. amaryllis est terrifiée à l’idée que ça ne lui plaise pas, à l’idée que ce soit ridicule, à l’idée que maxine n’en veut pas. c’est égoïste mais le chardonneret veut laisser une trace de son passage, lui laisser un souvenir de son existence.
mais maxine à ses yeux qui brillent tout à coup. elle a les traits soudain doux et les prunelles aussi brillantes que les étoiles qui se dévoilent. alors amaryllis, elle se dit qu’elle n’a peut-être pas tout râté.

"je… je suis contente si ça te plaît."

pour de vrai. amaryllis, elle en pleurerait.
mais maintenant que c’est fait, elle a envie de se lever et de partir. de s’enfuir de la plage et de plus jamais revenir.  comme c’est difficile d’assumer ses sentiments et ses actes. comme c’est difficile de devoir se faire face.

mais maxine, comme si elle lisait dans ses pensées, lui attrape doucement la main. amaryllis frémit parce que les contacts physiques, elles les évitent désormais. elle ne voudrait pas qu’on remarque la fragilité de son corps et le faible tour de ses poignets. dans un silence, les deux filles regardent les bracelets qui s’alignent. il y a comme une vague de chaleur sur les joues d’amaryllis, qui se mélange étrangement à la nervosité qui palpite dans le creux de son ventre. elle ne sait pas quoi dire, quoi faire, ni où se mettre. alors elle reste là, dans la quiétude et la contemplation d’un cadeau qu’elle emportera dans sa tombe, probablement.

le silence est brisé par maxine et son ton malicieux, un peu rieur, sans aucun éclat pourtant, comme si finalement, c’était un peu sérieux.
amaryllis lui sourit maladroitement, tout de même un peu rassurée par son sourire qui s’élargit.

"... t’es jolie quand tu souris."

elle se mord la lèvre. ne voulait pas le dire à voix haute. mais c’est trop tard. c’est sorti tout seul. amaryllis fixe le sable, nerveusement, puis vient récupérer sa main pour s’éloigner.

"...pardon." silence. puis elle ajoute doucement. comme tu veux, ça peut-être ça… enfin… oui, t’as raison, c’est un peu ridicule…"

le rire est gêné et le visage paniqué. beaucoup trop rosée pour ce qu’il devrait.
elle rassemble ses forces.

"après… je suis peut-être un peu une looseuse. une looseuse qui aime bien les spectacles de marionnette et les envolées dans le ciel."

elle sourit doucement.
elle repense à ce moment sur le banc, au temple d’arc-en-terre. et celui sur le ponton solaris, au lac magenta.
elle repense à quel point c’était bien.
(d’être avec toi.)
alors elle respire un coup.
et elle reprend sa main.

"max… je…"

mais les mots s'étouffent entre eux et butent sur la langue et l’assurance dégringole. tout se bouscule dans son cœur et amaryllis n'arrive à rien dire. elle a deux choses à lui avouer. deux choses qui prennent trop de place et dont elle a assez de cacher. mais amaryllis, elle ne sait pas par où commencer.
alors en attendant, les yeux fixés sur l'horizon, elle contemple la vue.
le soleil vient de se coucher.

j'ai volé une étoile juste pour toi; un peu pour nous
(07 mars 2099 x ithloreas)

looseuse haut de gamme… elle prend la peine d’y réfléchir, comme si tout ce que pouvait murmurer maxine valait la peine de s’y pencher, comme si cela comptait. parce qu’on ne dirait pas comme ça, mais amaryllis, elle mémorise chaque conversation, chaque intonation, chaque soubresaut dans sa voix.

"ça me va alors."

elle accepte son sort, se contentera de ce titre.
après tout.
ce n’est pas si mal.

"hm…"

elle lève la tête vers le ciel. le soleil tend à achever sa course vers l’horizon, se faire dévorer par les vagues en laissant une traînée de feu sur la toison. elle a le cœur qui se serre à chaque coucher de soleil. elle a la sensation de mourir avec lui. elle se demande combien elle en verra encore, ou si ça sera le dernier.
est-ce que ça sera un peu pareil quand ça sera son tour ? le reste de sa lumière englouti dans les ténèbres ? qui sera-là à ses côtés ? est-ce qu’il y aura maxine ?
lorsqu’elle aura la vue sur la mer,
la vue sur la mort,
la vue sur la vie.

"... oui, d’accord."

elle finit par hausser les épaules. l'enthousiasme de sa compagne n’est plus si contagieux. amaryllis, elle a la sensation de la laisser partir sans elle, dans ces grand projet de volée, dans les courants d’arc-en-terre, tout en haut du perchoir d’horus.
elle se souvient y être allée avec barbara.
avoir voulu foulé le rebord.
se voir tomber.
et puis le cri, les larmes, les mots durs de son amie.
amaryllis, elle ne veut plus y retourner.
amaryllis, elle ne peut plus y retourner.

la semaine prochaine, ça lui semble si lointain, presque impossible. elle se sent pressée, amaryllis, pressée par l’engouement de la petite pie.
alors, elle rougit.

"oui oui… pourquoi pas…"

mais elle n’est plus sûre d’elle, ama.
elle a le dos tendus et les yeux baissés.
comme si elle mentait.

et maxine insiste.
il va falloir lui dire.
tout avouer.

"maxine je…"

la gorge est sèche, la gorge est amère. amaryllis pourrait accuser les frites trop salées, mais ce serait hypocrite. parce que ça vient d’elle, du nénuphar dans son cœur, du poison dans ses veines.
les mots butent sur ses lèvres. le grand saut, il n’est pas à arc-en-terre. il est là, au bord de la mer. le moment où les horribles mots vont flottés dans le ciel, et où l’implacable vérité viendra se faire arracher.

"ça va pas. maxine… je… je ne vais pas vraiment bien… plus vraiment bien. je le vois dans les yeux des médecins, ce n’est pas de l’espoir que je lis, juste de la pitié et de la résolution… en janvier, on m’avait dit environ six mois si ça s’arrangeait mais… ça ne s’arrange pas. je… j’ai… moins d’un mois… je crois."

c’est amer.
et salé.
elle a les yeux embués.

"... je ne pense pas que je pourrai, pour arc-en-terre… désolée…"

le dos se courbe.
se recroqueville.
elle est désolée, amaryllis.
si maxine en soufre.
ça sera un peu sa faute.

pardon, pardon, pardon.
elle aurait préféré ne jamais exister.
bien déterminée à emporter avec elle.
le soleil vient de se coucher.