haklyone
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Chagrin | Oźwiena L.-Harken



 
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Chagrin | Oźwiena L.-Harken
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Jean Klein
Maison de la Lune et du Sang
Jean Klein
Feat : Chagrin | Oźwiena L.-Harken 360_F_354352113_mV7ePAXxmRRGMf7bQJDHSDwbzcNbhJFJ
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Mer 22 Fév - 20:43
Chagrin
la journée même quand il ne fait pas gris
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la tour
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📅
02/99

Le bruit de l'eau
qui en son fort
n'en fini plus de se déverser
pluie torrentielle qui n'a pourtant
que peu connue le ciel nons
c'est la terre et les ricochet c'est
les noyades chaque journée
les noyades des yeux ravies qui viennent
apprécier la beauté
des Béhémoths qui peuvent tuer
sans jamais lever
qu'un caillou qu'une pierre contre vous.

Descend descend
coule coule
s'enfuit en courant...

ah
c'est toi
il était
juste venu vérifier car il est de patrouille
dans le coin
parfois là où tout s'éteint
l'on retrouve des corps trop aventureux
et puis dans les pierres qui croulent sous leur poids
on trouve des hors la loi parce que c'est
un peu dangereux de rester là enfin il sait pas trop Jean
il est pas de ceux qui posent trop de questions.

mais
c'est toi
au pied de la tour
il ne te surprend pas il espère,
ça fait,
quelques mois maintenant, il se demande
comment tu te sens, c'est qu'il sait
que ce n'est pas facile d'être fille d'un démon
mais qu'est-ce qu'on y peut, lui le premier sait bien
qu'on ne choisi pas nos parents
et qu'il faut faire avec
tant pis tant mieux.

Il s'approche les mains dans le dos vient s'asseoir à côté de toi, un genou replié vers lui et une jambe tendue
bah
on ne lui dira rien
s'il prend une petite pause comme ça.

Tu viens loin des tumultes Oźwiena ? pourtant y en a un pas mal là, à côté de nous...il n'a jamais été doué pour commencer les conversations...rien de cassé (car tu es friable, il n'ose même pas te toucher) ? Tu sais c'est un peu dangereux dans le coin la tour peut s'écrouler...je crois...? Il se gratte la tête et fini par soupirer fort du nez, il pose son crâne contre les pierres froides et laisse son regard disparaître dans le ciel froid.

Est-ce que tu lui écris ? A ton père...pas que je sache s'il a le droit de recevoir des lettres...les prisons c'est un job différent...mais même si il ne peut pas les lire...les écrire pour toi, ça peut faire du bien...enfin (il échappe un rire nerveux, très bref) pas que j'en sache quelque chose, je l'ai lu dans un journal pour femme abandonné dans les toilettes d'un petit bistro...

Il passe ses mains contre ses yeux en fronçant les sourcils, l'eau qui s'échoue en fond agit comme un bruit blanc, et il pense, peut-être que vous pourriez les écrire ensemble ? chacun la votre, votre croix à porter, la disséminé comme un doux venin contre du papier.
(c) opalescence
Jean Klein
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Jeu 23 Fév - 19:00
(l)armes
chagrin
ft. jean
15:20
22:45

il y avait cet air, melliflu et acerbe, que tu ne pouvais défaire de tes neurones.
les larmes s'échappant de l'espace azur au-dessus de ton crâne s'ajoutaient au rythme saccadé,
et tu greffais à cette mélodie tes propres fredonnements détachés.

tu fais tourner le gramophone
dans le vide de ton esprit,
l'aiguille
ressemblant à la lame
que tu assènes
sur tes poignets.

tu ne saurais démêler les cris
des arias du disque,
et de l'eau s'écoulant
comme les vagues s'échouent sur la plage de sable fin.

tu t'es réfugiée, ici, plus proche du firmament que tu ne l'as jamais été. là où on a l'impression qu'on peut prendre un bout du ciel, et s'enfuir à vive allure. tu savais pertinemment qu'on ne vient ici seulement pour affaires louches, et pas uniquement pour se sauver d'une vie qu'on n'a pas envie de mener.
tu as préféré prendre les jambes à ton cou, toi, la fille d'harken d'un démon. affronter la vie, c'est bien trop douloureux, cliché, abjecte. la vie on l'évite, on l'esquive. elle s'abat sur nous dans le coin d'une rue, et ça fait mal, ça donne la nausée, on ne veut plus remettre le couvert.
toi, on t'a choisi une vie. comme un insecte coincé sur une toile d'araignée, gigotant, mais amenant la prédatrice à savoir son emplacement exact. tu es une cigale à qui on a forcé de jouer un récital dans une note qui ne lui convenait pas. une fausse aria.

tu ne t'attendais pas à recevoir de la compagnie,
mais un milicien qui fait sa ronde, ça ne t'a guère surprise en y repensant.
il (jean, tu crois, il te semble) s'assoit à côté de toi sans prier. de la chaleur humaine.
la cigale qui chante en toi s'est rallumée. tu ressens son récital pourrissant jusque dans tes artères.

tu aurais presque envie de vomir.
mais tu as d'assez bons réflexes.
alors tu ne te penches même pas.

— mes pieds m'ont mené jusqu'ici. je les ai suivi sans trop réfléchir, à vrai dire.

c'était la vérité, ça venait de ton coeur.
— peut-être que j'aime bien le danger ? que l'adrénaline me fait me sentir un peu plus en vie que dans un labo ?

tu ne voulais pas sembler être offensée, ou de mauvaise humeur. tu ne voulais pas qu'il se sente blessé par ta manière de répondre à son attention pour tes os friables et en miettes. mais tu étais intacte, pour le moment. aucune blessure due à la tour qui s'effrite lentement. mais si tu continuais d'y accorder des pensées, le malheur finira par s'abattre sur vos têtes.

— j'ai pensé à lui rendre une petite visite, mais je ne crois pas être encore prête à lui faire face. une partie de moi le hait d'une manière si intense, qu'il serait difficile de me retenir. je suis venue ici pour m'éclaircir l'esprit, un peu, au moins jusqu'à ce que je sache ce que j'ai réellement besoin de lui dire.
elirose
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Jean Klein
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Mer 1 Mar - 15:39
Chagrin
la journée même quand il ne fait pas gris
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02/99

C'est toujours la même excuse
de celle qui ne veut pas dire son nom
des petits mots que l'on plie en quatre
met au fond d'une poche de pantalon
puis oublie
se délavera dans une machine
et tout déchiqueté, pâteux, le papier en main
on se demandera bien
ce qu'on l'on avait tant cherché à cacher.

Car avec le temps qui passe, la mémoire s'y perd et nos cœurs aussi, se soignent ou se griffent ailleurs, pour penser à un monde pire comme meilleur, et puis et puis même que si l'on a toujours mal
d'un mal qui s'installe mais qui lui aussi, ne veut plus dire son nom,
Alors c'est que rien que la vue
de ce bout de monde perdue
écrit à la main, doigts tremblant,
suffit à nous faire revenir en arrière
lorsque l'on pliait en quatre
avec précaution
les excuses qui nous feront vieillir de dix ans.

Ah ouai ? C'est plutôt l'inverse moi, j'aime la tranquillité...

Mais il entend bien, dans tes mots qui coulent le long de la cascade, il entend ce qu'il n'aime pas entendre, il comprend ce qu'il n'aime pas comprendre : qu'il y a de la vie dans la mort, une existence dans la souffrance, infligée ou imaginée, rêvée, courtisée. Il aimerait te serrer fort dans ses bras et te dire qu'il y a un monde en dehors du tiens, cette bulle que tu tentes tant de maintenir et d'éclater tout à la fois, comme un cri que l'on retiens dans notre ventre, qui mange nos parois.
Mais tu es fragile
unique
une petite fille qui a trop vite grandit
et maintenant pointée du doigt
comme si tu étais une sans âmes, mais non, plus bizarre que ça, tu en as de trop, qui pèse sur ton corps doux.
trop doux, alors il ne te serre pas dans ses bras, il pose son coude sur son genou et écoute ta voix, aussi calme que l’œil d'un cyclone, mais ça se comprend, c'est difficile, le pardon.

J'avoue que pour nous, c'est une raclure, mais pour toi, ça reste ton père, en quelque sorte...moi je dis, peu importe la famille, on en a qu'une, c'est quelque chose de sacré, alors même si on passe sa vie à se démener pour la changer, je pense que ça en vaut la peine...et dans ça j'inclue la haine, c'est fort comme mot, haïr tu trouves pas ? mais la haine, c'est le revers de l'amour ou...un truc du genre...c'est...aussi fort ? quelque part tu tiens à lui, sinon, sa pensée ne hanterait pas les tiennes. Tu as quelques bons souvenirs au moins, de vos moment ensemble ? En dehors des tests je veux dire...

C'est pas qu'il est curieux Jean, même s'il l'est un peu, c'est plutôt une tentative pour te remémorer au milieu de tous tes petits papiers rangés en pensées, qu'il y en a des doux comme ton corps, sûrement, certainement, il n'en sait rien en réalité, il imagine, et lui-même sans rien dire, comme pour appuyer son propos, essaie de se rappeler des instants de bonheur parcourant son enfance, mais là, comme ça, c'est la chute, rien ne vient, tout s'est déversé hors de lui, alors il s'offusque sans mots, il lève le nez en l'air et se dit ah, c'est le bruit de l'eau qui court, pas moyens de se concentrer.
(c) opalescence
Jean Klein
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Mer 1 Mar - 18:08
(l)armes
chagrin
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15:20
22:45

c'est bizarre
oh comme tu as envie
de déchirer et d'ouvrir violemment
ta cage thoracique
et laisser le petit oiseau s'enfuir
le laisser dévorer
ce qui est vraiment tien.

ton coeur bat si fort
que tu as l'impression qu'il va déployer ses ailes
et s'envoler là où le soleil brille toujours
là où l'été éclaire et scintille chaque jour
un peu plus
orbe rayonnante dans un ciel infini
oh que tu aimerais lancer tes voeux dans l'astre qui vous illumine chaque jour un peu plus.

tu es un peu jalouse, tu dois l'avouer
de ceux qui ont père et mère et parfois plus que cela
de ceux qui reçoivent de l'amour dans les lettres et dans les messages
de ceux dont l'amour fait le tour de la planète et se retrouve dans leur petit coeur.
toi, tu as eu des tests, très peu de joie d'anniversaire,
des regards vides et une âme en plus
qui n'a rien à faire là.
tu te sens un peu comme un monstre, parfois,
à la fois animal marin et animal perché dans les grottes et les ailes déployées.

tu marches sur cette terre et pourtant,
tu n'as rien à faire ici.

— la tranquillité, je ne la ressens pas beaucoup. j'ai toujours un chant de cigales bourdonnant dans mes oreilles et des pensées irritantes nageant dans mon esprit.

oh ! la paix, ça n'a jamais fait de détour par ton esprit. la paix, c'est rare, très peu cultivée dans les serres de tes pensées. tu aurais aimé la cueillir, parfois, voir ses fleurs bourgeonnant après l'avoir arrosé tendrement. malgré cela, tu cueilles du désespoir, des pensées noires. tu ne trouves rien qui puisse t'apaiser, rien qui puisse atténuer une douleur qui nage dans tes os depuis des années, et qui ne semble pas vouloir s'amenuiser. tu as depuis perdu espoir.

— je suis partagée. il ne m'a jamais trop accordé d'attention, quelques regards par-ci par-là, furtifs, lourds, songeurs. il était toujours trop occupé pour m'accorder un peu de son temps.

le mot "père" a germé et pourri dans ta bouche.

— j'ai l'impression d'avoir été scindée en deux. une partie enfant, une partie expérience. la partie expérience a toujours primé sur l'autre, comme si ma double âme valait plus que mon âme d'enfant. je l'aimais, peut-être qu'il m'aimait, mais ce n'était pas un amour sain. c'est un amour qui a pris feu et qui a laissé des blessures à vif, qui n'ont jamais guéri.
elirose
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Jeu 9 Mar - 10:17
Chagrin
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02/99

Mille et une aiguilles
qui piquent nos mouvements
mille et une aiguilles ça fait beaucoup, on dit
mais c'est le prix des enfants qui ont trop vite grandit
au bout des doigts le long de notre cou sur nos paupières fatiguées et
dans notre paume tendue pour récolter la rosée
mille et une aiguilles
qui nous agresse qui nous fatigue qui
navigue sur notre peau, le long de nos veines nous nourrit
aussi
de mille et un maux

et chacune de ces fines tiges de métal
sont autant de mots énoncés par nos familles patriarcales
figure de proue
des pères absent
les yeux loin devant
Jean comprend sans comprendre
car le sien aussi était trop occupé
trop toujours trop
trop pour s'occuper de la marmaille et leur donner
une tape sur l'épaule, un regard doux, un mot d'encouragement
peut-être c'est ce qu'il t'a manqué aussi Oz
pour ne pas avoir à brûler tous les ponts

et les doigts de Jean pianotent contre son pantalon, un peu nerveux, il n'aime pas que l'on parle
de feu et de brûlure, lui rappelle ses propres cloques, son échec cuisant de ne pas être tout ce qu'aurait voulu maman.
non ça ne guéri pas, lorsque notre peau s'est faite léchée par les flammes, la trace lancinante reste,
inextinguible, elle dévore notre corps, petit à petit, et rien pour l'arrêter, rien pour nous sauver.
Jean
qu'est-ce qu'il dit
Jean
qu'est-ce qu'il peut faire
pour te réconforter, pour te dire que tu as tords, pour te faire espérer, et pour que tu pardonnes ?
Il soupire
par habitude, tapote la poche intérieur de son uniforme, à la recherche d'un paquet de cigarette quelques peu écrasées mais il se ravise, est-ce que tes poumons aussi sont fragiles ? Il se racle la gorge.

Ehh...ça te dérange si je fume ? En fait je crois...
(il prend un long moment de silence pour réfléchir à la suite de ses mots, mais il n'a jamais été doué pour les discours Jean, alors il ne réfléchit pas trop longtemps non plus) je crois que c'est un peu futile non ? tu te bats dans le vent, ce qui est fait est fait, ressasser tout ça...c'est mauvais pour la santé, et Haklyone sait que la tienne est déjà assez fragile pour ne pas rajouter ce poids dessus. Si tu peux pas pardonner pardonne pas, mais, il faut savoir mettre de côté nos heurts pour avancer enfin...(il soupir, comme essoufflé sans avoir couru, il baisse la tête et fait non sans rien dire de plus, avant de revenir poser son crâne contre les pierres, les cils couvrant son ciel brumeux) je sais de quoi je parle, sûrement que maintenant qu'il est en prison, sa perspective a changée...tu sais moi s'il se tuait là-bas dans sa cellule, je dirais bon débarras mais est-ce que tu pourras en dire de même ? répond pas dans le feu, prend le temps de laisser mijoter tes pensées, comment réconcilier ces deux âmes en toi, l'expérience, l'enfance, sans leur astre centrale ? Enfin c'est ce que je pense...t'es pas obligé de m'écouter, qui je suis après tout hein ? (et il a un rire bref, mutin, il a arrêté de tapoter ses doigts et il semble un peu moins tendu, peut-être que c'est l'eau qui se déverse en continue comme ses mots, il ne sait plus vraiment au final qui il essaie de convaincre, toi, ou lui-même, de faire le bon choix, de ne pas tout plaquer et partir loin de tout ça. )
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Jean Klein
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Jeu 9 Mar - 11:49
(l)armes
chagrin
ft. jean
15:20
22:45

tu ne te souviens même plus de son visage
plus docteur que père
plus douleur que père
ça fait mal, sous ton épiderme
les cigales chantent
chuchotent
des versets qui te rappellent
d'un passé que tu voudrais délaisser
derrière, sur un parking
loin des yeux
loin du coeur.

tu les entends, les cigales
fredonnant un air, où tes poils quasiment inexistants se redressent
tu caresses cicatrices sur cicatrices
et les cigales, elles
font un trou dans ton cerveau
où est passé ta santé mentale ?
par pitié trouvez la avant
avant que tu n'exploses
en un carousel de paranoïa
prenant feu.

c'est étonnant parfois,
de voir à quel point
parents et ou ceux qui prétendent l'être
façonnent
ce que vous êtes et ce que vous serez.
comme si vous n'étiez qu'une pile d'argile sans aucune forme
et qu'ils vous manipulent,
vous modèlent
nourrissent vos peurs
dressent votre caractère.

docteur t'a créé
t'a détruit, un peu, aussi
rien que ton existence est une plaie dont tu ne peux te débarrasser.
il y a tellement
de choses à changer
ta santé
tes symptômes
causés par une âme double
que tu n'as jamais souhaité.
comme dit, tu es une âme en peine
qui peine à chercher quelque chose sur lequel te raccrocher,
pour ne pas être emportée par le courant
tempétueux, irascible
dangereux, infernal.

— tu peux fumer. je n'y vois aucun inconvénient.

tu jouais avec tes doigts,
comme si
tu n'étais pas vraiment (ou plus)
à ta place
là sur cette tour.
le silence t'accable,
mais au fond tu comprends
les mots ne viennent pas vite sur la langue
alors tu n'en tiens pas rigueur.

— mes maux sont ancrés dans mon code génétique. j'essaies de m'en débarrasser, d'aller de l'avant, oublier. mais rien ne s'efface, je me retrouve la nuit dans les laboratoires, tout fait écho dans mes rêves et dans mes veines.

ta forteresse a depuis longtemps été arrachée par la racine.
l'encre du passé se mêle aux couleurs des temps nouveaux,
tu cherches absolument
la paix
de l'âme.

— peut-être que pour éclaircir tout cela, je devrais le voir au parloir ? peut-être qu'on a tous deux besoin de mettre les choses à plat, et que comme tu dis, sa vision des choses a changé. je resterais mortifiée, les souvenirs sont trop vifs. mais rien n'arrive sans sacrifice.

tu triturais toujours tes doigts en baissant la tête,
comme si tu avais honte
de tes paroles
qui ne semblaient même pas être les tiennes,
venues d'un coin de ta tête qui est dans l'ombre.

— je te suis reconnaissante, rien que parce que tu écoutes mes idioties.

un minuscule sourire se logea sur tes lèvres roses.
il partit bien vite.

— poser le pour et le contre hein... une tâche bien ardue, quand on voit tout sous le prisme de la haine.
elirose
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Jean Klein
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Chagrin
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02/99

Il n'attendait qu'un mot
sort de sa poche
le paquet tue-poumon
il y décroche
une fine aiguille
un maux qu'il a apprit tôt
mais un maux qui lui permet de calmer
les autres qui dansent sous sa peau

son briquet non loin il l'allume et
t'écoute
c'est important d'écouter
il regarde les nuages s'envoler
hors de son souffle
montent le long de la tour
prête à s'affaler
comme vous face à ce qui est plus fort que tout :
les parents qui jouent avec leur bébé marionnette.

mais toi
toi tu as les fils qui jamais ne pourront être coupés
tu le dis
tout t'y ramène
à ces jours maudit
un peu comme lui
qui s'est empêtré dans les siens
ses parents ne peuvent plus le contrôler mais il est maintenant
coincé
dans un nœud qui le suffoque
est-ce qu'il souhaite la même chose que toi ?
est-ce que c'est ce que ça fait ? le pardon ?
non
il n'a jamais pardonné Jean
parce qu'il n'en a jamais voulu autant
envers et contre tous

mais toi
toi tu es doubles
tu es trop pleine
trop en peine
toi tu peux encore sortir de tout ça
couper les fils ne plus compter
les aiguilles et leur échardes dans ta vie
et il envie de te souhaiter tout ça Jean
il a envie que tu vive Oz, que tu vive loin des méchants
et heureuse surtout, tu le mérites après tout, mais ça serait bizarre de le dire
à voix haute comme ça,
qui est-il après tout
pour espérer que tu te délivre de ta haine ?
qu'un milicien qui met son nez là où il ne faut pas
qui prend du temps qu'il ne doit pas
qui s’assoit et fume à côté de toi au lieu de prendre congé
comme si son avis
pourrait changer quoi que se soit.
et toi
tu lui dis
merci

Jean sourit, il reprend une taffe et il te regarde
sans peine ni pitié
sans chien battu dans ses pupilles

Tiens moi aussi dans mes rêves...enfin mes cauchemars...enfin c'est pas important

Pourquoi il parle
il veut pas parler de ça
pas à toi et puis c'est pas lui le sujet
c'est
toi
du coup il enchaine comme si ce qu'il vient de dire est une erreur
que s'il parle vite on s'en souviendra plus on passera à autre chose
oui c'est mieux comme ça

T'as rien à perdre, c'est ce que je pense, mais il faut pas que ça te fasse du mal, prends ton temps, même s'il te faut dix ans, même si j'espère que ça sera moins que ça...puis peut-être que c'est ce qu'il lui faut à lui aussi, ta colère, ta haine, quelque chose qui le touche de près...après tout ça reste toujours un parent, qu'il te voit comme son enfant ou pas, il ressent forcément quelque chose pour toi, après quoi...va savoir...les adultes sont étranges, et souvent bien lâches...

Il ne te propose pas de cigarette
alors que tranquillement il continue de brûler la sienne
d'en respirer tous les soupirs sans les tousser il les aspire
pour mieux les voir repartir loin loin dans le ciel se dissiper
un peu comme nous non ? il n'a pas envie d'y penser mais en cette belle journée
tu le rend pensif et presque philosophe
la matière qu'il a toujours détesté.
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Lun 3 Avr - 11:02
(l)armes
chagrin
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15:20
22:45

tu as toujours été
le centre d'un monde
que tu as toujours
toujours
haïs
monde grimpant dans tes tripes
et te faisait vomir
à force
qu'on te force à avaler
notions sur notions
dans la gorge
monde fade
sans couleur
tout en blanc et noir
comme ton visage
dans le miroir
tu ne te vois que d'une manière
négative
et tu peines
à peindre
couche sur couche
et tu peines
à t'accepter
comme tu es
(tu es un monstre et tu le resteras
pour
ta vie entière)

à t'accepter
comme tu vis

tu divagues un peu
un peu plus loin de la discussion
tu t'excuseras
forcément
mais il a l'air de comprendre
d'avoir vécu
des choses
des affres
dans sa vie
à lui aussi
il est fort
à tenir debout
toi tu flanches
comme un bateau sur une mer agitée
toi tu coules
à cause d'un bateau défectueux et mal construit
il fume
mais la fumée te ramène à la réalité
l'odeur ne te dérange pas
au contraire
elle t'ancre
dans un instant
que tu n'aurais jamais soupçonné
elle fait fonctionner tes sens
que tu avais perdu
en même temps
que tes pensées tourbillonnaient

— c'est important. tu es plus important que je ne peux l'être. je te trouve bien altruiste. accorde quelques instants pour toi.

toi, tu n'en as pas
d'importance
tu en avais
quand tu n'étais qu'expérience
mais à présent
qui pense à toi ?
tu n'as jamais su nouer des liens
dû à l'enfermement d'une grande partie de ta vie.

— je vais tenter de prendre mon temps. mon cerveau me dit d'y aller le plus vite possible, mais mon cerveau est détraqué, alors mieux vaut ne pas l'écouter.

ah, les adultes.
tu as détesté
en devenir une
peur
d'être comme eux
peur
d'être trop liée à eux
jusqu'à la fin.

— je n'ai jamais eu l'impression qu'il m'aimait. je m'accrochais à sa blouse mais je ne recevais aucun regard. j'aimerais bien lui crier tous les maux qu'il a créé dans mon corps-épave. les adultes sont bien trop blessants. j'ai un peu honte d'avoir grandi et d'en être une.


elirose
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Mar 4 Avr - 1:15
Chagrin
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02/99

Il secoue la tête
Non
qu'est-ce que tu dis voyons ?
un machin comme lui
qui se tue les poumons et le foie
qui a le cœur tout pourrit
va savoir par laquelle de ses deux drogues favorites
et surtout parce que il joue dans une court de recrée
ou vont d'habitude les chevaliers
et que lui n'est qu'un mercenaire
qui cherche qui erre
se permet de dispenser un peu de son air
de plomb
coule
coule
coule

les mots
quand s'élève la fumée
non tu as raison
ce n'est pas le cerveau dans ses moments qu'il faut écouter

C'est ton cœur,


c'est le myocarde qui bat et qui se bat
pour nous faire vivre jour après jour malgré toutes nos tentatives
douces ou subites
d'en finir plus ou moins vite

c'est lui que tu dois suivre dans ces moments, la caboche ça surchauffe lorsqu'il s'agit de gérer les émotions, ça a jamais été son passe-temps.

Et il tape de sa main libre sur le côté de son crâne, là où ses cheveux font une belle délimitation, il est passé chez le coiffeur il y a pas longtemps. Car Jean aime tenir les apparences au premier regard, sauf lorsqu'il est derrière un comptoir.

Et tu dis
que grandir c'est mal,
mais c'est ce qui libère pourtant,
toi tu as juste oublié de grandir en dedans
bah...
il pose sa main contre ta chevelure, passe ses doigts dans le rose de tes mèches, vient tapoter ton crâne avec douceur, il a un sourire simple qui habille son faciès la clope sur le côté des babines, il en mâche ses mots :

Non il te manque encore là, au fond, là aussi ça doit grandir, c'est ce qui libère, l'échappée, mais enfin j'avoue que c'est plus facile à dire qu'à faire, être adulte c'est un peut comme être sur un ring de box et d'affronter tous les pêchés que nos parents nous ont inculqués, c'est sanglant, parfois on en ressort avec de gros bleus, mais je pense, doit y avoir une délivrance à vaincre dans ce carré...

Et il devient tout d'un coup bien pensif Jean, regarde au loin, la cascade, sa clope qui se consume sans qu'il ne la consomme.!  Lui-même en ressort même aujourd'hui, perdant, comment gagner contre le fantôme de nos parents qui vivent dans tous nos creux notre corps en maison abandonnée ?
(c) opalescence
Jean Klein
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Invité
Invité
Anonymous
Mar 4 Avr - 14:30
(l)armes
chagrin
ft. jean
15:20
22:45

elle te plaît
cette conversation
coeur à coeur
aux mots doux
au doux maux
tu souris
légèrement
parce qu'au fond ça brûle encore
d'une flamme rose
qui te va si bien
au fond
c'est la reconstruction
d'un monde en ruines
au fond
des vestiges d'un monde
n'ayant jamais brûlé
très fort
plutôt glacial
à s'en glacer les os
à s'en briser l'épiderme gelé
le vent souffle
brise ébranlée
tu te fais emporter
dans ce monde de fou.

— mon coeur ? je crois qu'il se cache au fond de ma cage thoracique.

ça bat encore
au fond
tu l'entends
comme dans une grotte
écho sur écho
tu avais envie qu'il cesse
cette cacophonie
te rendant folle
ces battements
très peu rythmés.

— donc je dois faire taire mon esprit qui me fait du mal ? ce n'est pas une tâche aisée.

ton esprit a toujours
joué à chat
avec toi.
toujours à se cacher
te faire des frayeurs
te faire respirer lourdement
panique dans le tramway.

— merci pour ces mots. j'y penserai fortement quand j'irais confronter ce qui me taraude.

tu te mis à émettre
un petit rire
alimenté d'un léger sourire

— jolie métaphore. je m'en souviendrais.
elirose
Invité
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