haklyone
You do not have a soul. You are a soul, you have a body.
To death we laugh (Amaryllis)



 
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To death we laugh (Amaryllis)
Maxine Dupuy
Maison du Souffle et des Cendres
Maxine Dupuy
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Jeu 4 Aoû - 10:16
To death we laugh


Le souffle fatigué, les yeux baissés, Maxine devrait rentrer. Retirer sa combinaison de travail comme une délivrance mais demain matin, ça recommence. Les gants délavés et les bottes élimées balancés tout au fond du casier, Maxine elle ne range plus rien correctement depuis longtemps ; c’est comme faire son lit, à quoi bon si l’on revient le défaire le soir même. A quoi bon si tous les jours c’est pareil, même rengaine même routine qui lui pique les yeux, lui délave le bout des doigts, la laisse trop crever pour faire autre chose en rentrant que s’avachir quelque part, soupirer d’exister.

Un bâillement et les pieds traînant, mais pour une fois la pie à les envies de balade, les envies d’escapade pour un moment encore avant de reprendre la navette, retrouver Ithloreas et ses plages qu’elle n’a même plus le temps d’arpenter. Si les boutiques commencent déjà à fermer, le soleil encore haut dans le ciel ne lui donne pas envie de s’enfermer dans une rame, attendre que les minutes passent. Au détour d’un marché ouvert remballant les articles, une pomme vient s’échapper du bac pour finir discrètement dans sa main. Deux rues plus loin, l’ouvrière y croque à pleine dent, mâche avec bonheur.
Trois rues plus loin, il ne reste que le trognon et un estomac encore insatisfait.

Un instant à la recherche d’une poubelle, et son regard tombe sur elle. Amaryllis et c’est l’odeur du désinfectant qui remonte, les blouses blanches et murs macabres. Le rythme effréné des infirmières plus loin dans un couloir, Maxine qui demande Hé tu connais Amarayllis ?
C’est celle qui va mourir. C’est ainsi presque pas de fatalisme. C’est celle qui va mourir, celle qui ne peut plus voler, celle dont le corps ne suit plus. Les médecins un peu habitués, Maxine les yeux ronds comme des billes. Mourir le corps blafard et les yeux veineux, c’est comme sa mère au coin du feu, un linceuil blanc quand ils l’on emportée avec eux, l’on enlevée comme si elle n’avait exister. La maladie, c’est Selma Dupuy qui tousse sans jamais s’arrêter, promet que tout va bien mais malheureusement, elle n’a jamais su mentir. Et ses promesses, elle n’a pu en tenir aucune.
Amaryllis, c’est un peu les mauvais souvenirs qui remontent et Maxine à la culpabilité distillée dans ses veines comme une dose de trop,
peut-être,
peut-être que la pie n’aurait pas dû lui voler ses goûters car elle, peut-être qu’elle n’en mangera plus jamais.
La blonde soupire, tire sur son t-shirt ample délavé de nervosité et s’en va à sa rencontre, là plantée à côté du banc ou le chardonneret s’est posé.

Les yeux évitent les yeux et Maxine s'accroupit par terre à la droite du banc sans même dire bonjour. “Tu dois absolument voir ça, je viens de l’inventer.” Des idées, elle en a à revendre.
Le trognon de pomme posé sur la partie de banc inoccupée, bientôt rejoint par un petit bout de bois ramassé à l’instant car il faut parfois improviser. Maxine toute sérieuse, Maxine elle se dit que comme ça, elle peut le faire.
“Moi j’suis le bâton, toi t’es le trognon.”
Petit spectacle de marionnettes improvisé, la blonde anime avec dextérité l’inanimé, fait bouger bâton et pomme sans perdre son petit air concentré. Prend une voix plus fluette pour jouer l’oiseau malade.

“Max regaaarde je suis rongée de partout c’est horriiible adieu mes jolis rondeurs…” La pomme gigote.
“C’est pas grave Ama, tout le monde finit par être un peu rongé, parfois c’est l’âme parfois c’est le corps. Parfois c’est trop tard, parfois c’est trop tôt.” Le bâton sautille.
“Oui mais moi, il ne restera bientôt que le trognon, il ne restera plus qu’à m’enterrer au pied d’un chêne.”  Le trognon plie sous le poids des pleurs, Maxine mime les chagrins.
“Sainte Haklyone a dit : rien n’est juste dans la vie. Et moi je dis : tu feras mieux dans la prochaine parce que c’est jamais vraiment fini.”  

Elle s’arrête, bâton et trognon immobiles. Elle se sent un peu bête Maxine, à faire un petit théâtre comme pour les enfants. Bâton et trognon s’inclinent, le rideau se baisse et Maxine se redresse, les mains libres entortillées derrière son dos tout droit. “Voilà. Si tu te fous de ma gueule, je jette le trognon aux loups.”

bettyleg


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Ven 5 Aoû - 11:48


to death we laugh
(15 juillet 2098 x allée des temples)

amaryllis depuis toujours croyante. sans en faire son œuvre, sans en faire sa vie. pieuse par sa famille, élevée ainsi. les balades au temple de temps en temps, avec son frère et ses parents. les mains qui se joignent devant sainte haklyone, priant pour sa famille, priant pour l'avenir. priant pour le bonheur de ceux qu'elle aime, et que pour toujours, les étoiles veillent sur eux. plus qu'une vraie croyance, il s'agit plus d'un mode de vie. une routine un peu humble pour un peu de sérénité, et la sensation du devoir accompli une fois les prières envoyées au ciel.
mais depuis la maladie, amaryllis a un peu perdu la foi, un peu perdu espoir. elle prie toujours, pour elle, mais n'attend plus grand chose de la déesse. la sensation d'injustice, la colère, les yeux vers la toison, les "pourquoi ?". elle a trop crié le ciel, il y a son écho dans l'infini. et tout ça en vain. alors elle n'y croit plus, mais elle continue. par habitude, par routine. parce que ça la rassure aussi un peu, de se raccrocher à quelque chose, d'avoir comme un pilier pour ne pas perdre pied. même si c'est pour des prières dans le vent.
et si ça ne sert à rien pour elle, elle peut toujours prier pour les autres.

elle rentre du temple, se balade dans l'allée un peu plus sereine, mais  aussi un peu plus triste. son état s'est détérioré, et amaryllis est fatiguée. c'est pour ça qu'elle est venu ici, pour profiter de l'air austère et grandiose des temples. pour profiter du calme et de la sérénité de l'endroit. eelle repense à octave, qu'elle a vu il y a trois jours. avant la mauvaise nouvelle (mais elle a l'habitude maintenant), les promesses des voyages, l'insouciance de l'été. elle doit le voir ce week-end. elle espère qu'elle en aura la force.
mais pour l'instant, elle a du mal à avancer. ses jambes sont lourdes et l'énergie lui manque. elle a besoin de se reposer. alors elle s'assoit sur un banc, là, dans l'allée. cale son dos contre le bois, et ferme les yeux pour écouter les bruits de la nature. le vent qui souffle dans ses cheveux, les oiseaux qui chantonnent dans la cimes des arbres.

et puis soudain, du bruit. pas de bonjour ni d'interpellation. juste une phrase, un ordre. amaryllis ouvre les yeux et son visage se ferme d'un coup.
maxine.
presque deux semaines depuis l'altercation de la navette. depuis les mots secs et les paroles acerbes. maxine, tout l'inverse du calme tant recherché, de la sérénité désirée. maxine, maxine. amaryllis, elle n'a pas le temps pour maxine.

"je n'ai pas la force, maxine. laisse-moi tranquille, je-"

pas le temps de couper court à la conversation ni de fuir de nouveau. maxine un peu différente, maxine dans son bleu de travail, maxine sans sa hargne. maxine qui s'accroupi devant elle, une pomme croquée dans une main et un bâton dans l'autre.
maxine marionnettiste.
amaryllis toute surprise, un sourcil haussé, devant le spectacle improvisé.
mais amaryllis silencieuse jusqu'au bout, par respect pour l'artiste.

le rideau tombe, et il y a un long silence.
pesant. gênant.

la bouche s'entrecouvre devant le dialogue, elle fixe maxine, cligne des yeux. trois fois.
avant d'éclater de rire.
et pousse un long soupir.

"et bah. je ne te savais pas intervenante du spectacle. c'était pas mal. peut-être qu'il faut revoir l'écriture des dialogues, je ne suis pas aussi pleurnicheuse."

elle lui fait un clin d'oeil, tout doucement. amaryllis un peu plus calme, amaryllis dont l'angoisse de devoir faire face à la pie a disparu. amaryllis qui perçoit sa gêne, qui a comprit que maxine, elle est juste maladroite, que maxine, elle sait et qu'elle veut témoigner un peu de compassion. à sa façon.

"comment t'as su ?"

amaryllis qui a abandonné toute méfiance et méchanceté. amaryllis sans la force de se battre. amaryllis qui veut juste discuter, posément. elle lui fait signe de s'assoir à côté d'elle, sur le banc. comme ça, elles n'ont pas besoin de se regarder. c'est plus simple.

"tu travailles à l'usine..."

c'est plus une information qu'une question alors qu'elle observe sa tenue.  une pointe de culpabilité naissante. elle se souvient de ses mots durs sur le manque d'argent, sur les barres chocolatées. elle lui a cracher à la figure, elle aussi. elle a jugé sans savoir. maxine, elle a son age. maxine, elle a les chaussures plein la boue et l'air rongé par la vie.
finalement, maxine aussi, elle n'est pas épargnée.
et amaryllis est désolée.

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Maxine Dupuy
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Lun 8 Aoû - 14:06
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Les mains croisées dans la gêne la plus totale, le dos tendu à s’en crisper les muscles, Maxine voit défiler l’humiliation de sa vie, les rires cristallins en la pointant du doigt. Finalement ça arrive, ce rire écho de ses cauchemars et les yeux se baissent pour observer les baskets. Tout plutôt que de faire face à la moquerie ; Maxine a ses élans fuyards, le tête planquée dans le sable.
Elle ne sait pas pourquoi Maxine, les mains se sont animées toutes seules sur les marionnettes improvisées elle le jure ; elle aurait préféré cracher et s’insurger comme une vilaine menteuse. De celles qui ne savent pas réconforter ; de celles qui ont peur de la mort mais n’osent l’avouer, préfèrent clamer vouloir la braver.
Petite moue en colère bien qu’elle se sente aussi molle qu’un brin d’herbe, la pie hésite, sautille sur un pied et se décide enfin à s’asseoir sur le banc. A regarder devant elle comme si Amaryllis n’existait pas. Comme si la mort, ça s’évitait en détournant le regard.

“J’te jure que si tu répètes ce que tu viens de voir à quelqu’un, j’viens te tuer dans ton sommeil.” Elle sursaute, jette un coup d’oeil paniqué à la brune.  “Enfin j’vais pas vraiment te tuer parce que de toute façon t’es déjà condamnée et puis… enfin… heu…” Elle referme la bouche, se maudit intérieurement. Affiche une seconde plus tard un grand sourire de façade, claque une main dans le dos du chardonneret comme si elles étaient les meilleures amies du monde.  “Bref, on m’en a parlé à l'hôpital. Ces types sont de vrais pipelettes.”

Et elle, la pire des boulettes. Un regard sur son misérable accoutrement, un regard sur l’ouvrière qu’elle représente aujourd’hui et la moue se renfrogne, les sourcils se froncent. Elle a dizaine d’excuses en tête, Maxine.
C’est mon costume de soirée déguisée, même que t’es pas invitée.
C’est la nouvelle mode, hashtag se sentir plus proche de la classe ouvrière.
Mais rien ne vient et elle finit par soupirer elle aussi, se force à ne pas s’en préocuper.

“Ouai. C’est pas si horrible que ça t’inquiète.”

Mensonge mais ces temps-ci, elle ne sait bien faire que ça.



bettyleg


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Lun 8 Aoû - 15:32


to death we laugh
(15 juillet 2098 x allée des temples)

amaryllis empathique. amaryllis qui prend soin des autres. amaryllis qui a remarqué que maxine se sentait tout à coup honteuse. un peu ridicule, un peu maladroite. maxine qui ne doit pas être du genre à parler de ses sentiments. maxine qui met un mur entre elle et les autres et qui se traduit par son côté hargneux et désagréable.
parce qu’au fond, amaryllis se doute bien que si elle bouscule les autres, fait des croches-pieds aux personnages âgés dans la navette, si elle lui vole son goûter… c’est juste que maxine se bat contre le monde entier, et contre elle-même. c’est juste que maxine se sent un peu seule, sans doute.

maxine, elle a sans doute fait un gros effort pour se pointer devant elle après leur dernière altercation surtout en sachant la vérité. maxine, elle a dû prendre sur elle pour tout lui avouer, de manière détournée, avec un bout de bois et une pomme grignotée.
alors amaryllis lui sourit, rassurante.

"ne t’en fais pas, et, je ne me moque pas. tu sais, c’était… vraiment un chouette spectacle. enfin…" ça reste tout de même surprenant et incongru, mais amaryllis glisse un regard presque complice à maxine, elle n’a pas besoin d’en dire plus. elle reprend son air sérieux. "fin je veux dire… merci."

elle détourne un peu le regard, gênée. elle n’est pas sûre de comprendre pourquoi, mais ça la touche un peu, toute cette maladresse de la part de maxine. peut-être parce qu’elle voit l’effort qu’il y a derrière.
elle soupire un peu en voyant la pie toute maladroite devant le mot interdit. soupire aussi pour l’hôpital. c’est si difficile que ça de garder les secrets de sa vie privée ? c’est qu’amaryllis n’en a plus vraiment depuis ses séjours là-bas. c’est injuste, mais c’est comme ça.

"pfff… ils sont nuls, à l’hôpital de toute façon. on peut pas leur faire confiance… ils sont pas marrants, la nourriture n’est même pas bonne, et ils sont toujours derrière mon dos… si en plus ils trahissent mes secrets à la première fille qui passe, je vais vraiment songer changé de clinique !"

amaryllis qui tente le second degré pour apaiser la situation, maxine et elle, assises sur ce banc à fixer le vide. là où les mots sont maladroits et les émotions bizarres.
amaryllis, à part le docteur van heckereen et la docteure bartholomé, elle n’aime pas trop les employés de l’hôpital. toujours dans son dos, toujours à lui dire quo faire et à lui interdir ses caprices. comme pour prendre soin d’elles. mais ils n’ont rien compris à la vie.  mais eux, ça va. même si le docteur van heckereen à l’air tout le temps un peu blasé, et que la docteure bartholomé semble bien cacher son jeu.
oui définitivement, amaryllis, elle aimerait bien partir d’ici.
mais pour aller où ?

"ça doit pas être facile, quand même… mais t’as un peu la classe dans ton bleu de travail. c’est mieux qu’une blouse d’hôpital, crois-moi. ça ne couvre même pas mon dos. t’imagine en hiver ?"

amayrllis, elle finit par regarder maxine. elle lui sourit. c’est étrange, mais ça lui fait du bien de se confier comme ça. d’abandonner les masques, d’arrêter de se battre. de juste se laisser aller, fatiguée, épuisée.

"comment tu t’es retrouvée là-dedans, toi ? moi c’est arrivé il y a un peu plus d’un an. d’un coup. on m’a dit que c’était comme ça…"

la voix se brise, un peu triste, un peu fatale. parfois, amaryllis, elle aimerait bien le faire voler en éclat, le destin.
son sac relâché contre elle, maintenant qu’elle sait que maxine ne viendra pas lui voler quoique ce soit, elle fouille dedans pour sortir une barre de chocolat. c’est isaac, son frangin, qui lui a acheté un paquet, hier, pour l’hôpital.
elle ouvre l’emballage et casse la barre en deux. sans regarder la pie, elle lui tend la moitié.

"tiens…"

c’est un peu un drapeau blanc qui s’agite. une proposition de paix. parce qu’elle voit bien que ça ne sert plus à rien de se battre contre maxine. maxine assise à côté d’elle. maxine qui à l’air tout aussi épuisée par la vie. maxine qui, pour une fois, lui ressemble un peu.

"je peux te demander un truc, maxine..?" elle hésite. "t’es un oiseau, non ?"

elle croque dans son casse-croûte.
maxine qui lui ressemble un peu trop.

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Maxine Dupuy
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Lun 8 Aoû - 16:08
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Un peu gênée Maxine a les yeux qui n’osent se poser, à jamais à la dérive entre les montagnes et les rues encore animées. Tout plutôt que d’avouer faiblesse, se laisser croquer le bout des orteilles par les vipères.
Maxine elle l’a décidé il y 5 ans, c’est elle qui les dévorera tous. La pie toute concentrée sur les mots. C’est chouette dit-elle. C’est chouette et ça lui enlève le poids dans l’estomac autant que ça la laisse perplexe. Amaryllis elle a apparemment le merci facile, les propos qui s’adoucissent pour ne pas vexer. Maxine, ça la vexe un peu qu’on cherche à ne pas la vexer mais elle ne dit rien, toute concentrée sur ses propres mains sales où s’emmêlent la poussière des vieux locaux et les tâches des produits chimiques.

Changement de sujet, son spectacle raté, elle ne veut plus en parler, ni même de ces remerciements qu’elle ne pense pas mériter. Merci pour quoi ? Pour lui avoir volé son goûter ? Pour l’avoir mille fois bousculée ? Ça la gonfle un peu, mais elle ne dit rien, se contente de hausser les épaules. “Ya que la bouffe des distributeurs qui est bonne.” Celle dérobée à la moindre contrariété. Un petit coup d’oeil se voulant amical. “T’inquiète pas, j’ai un peu insisté aussi, c’est pas de leur faute.” Grimace immédiate, les pommettes rougissent de contrariété, de choses trop dévoilées. “Enfin j’ai pas tant insisté que ça, parce que je m’en fou un peu des gamines qui trainent dans l'hôpital tu vois… bref j’ai juste pas pu m’en empêcher.”

L’ouvrière remonte une jambe sur le banc, s'assoit toujours de traviole où qu’elle aille ; les bancs de navette où le bois des allées. Tord une manche de son uniforme, si peu à l’aise de parler de ce qu’elle tait à tous depuis le début. Il n’y a qu’à Willow, qu’elle accepte de se plaindre à longueur de journée pour un oui ou pour un non. Pour un travail trop dur et un salaire trop mince. Ca l’intéresse surtout de comprendre comment la maladie d’Amaryllis est arrivée, comment elle à pu la supporter (pas comme maman). Non, ça ne l’intéresse pas de parler d’elle alors elle crispe juste ses épaules. Elle ne pense pas être classe non, dans sa blouse toute amochée, elle ne pense pas être classe alors elle ne dit rien, se contente du silence.

“J’avais besoin d’argent, on a pas tous un super diplôme." Ton un peu amer, elle ne sait pas quelles études à suivi l’autre, mais c’est certainement mieux que d’avoir quitté l’école dès qu’elle a pu. “Un an ça fait pas beaucoup finalement”. Air songeur, un an de maladie, elle ne se rend pas trop compte de ce que c’est. Selma Dupuy, elle n’a pas tenu un an, mais la brune à l’air de pas trop mal s’en sortir malgré le teint un peu pâle.

Petit sourire timide, la main se tend pour attraper la barre chocolaté, l’avaler comme si elle avait peur que l’on change d’avis. Un merci murmuré du coin des lèvres.

La bouche pleine, Maxine ne fait qu'acquiescer à la question, l’oeil pétillant. Elle avale, questionne à son tour. “T’as du t’en rendre compte dès le début. Toi aussi nan ?”



bettyleg


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Lun 8 Aoû - 16:40


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maxine ne répond pas à ses propos, se contente de hausser les épaules. amaryllis baisse les yeux, sourit un peu. c’est étrange d’être là, assise à côté de maxine, sa pire ennemie, dans un moment de calme sans trop d’animosité. maxine finalement pas bien méchante. maxine qu’elle découvre sous une autre couture. maxine plutôt jolie quand les insultes et les railleries ne sortent pas de ses lèvres.
mais amaryllis elle a comprit que dans le jeu des émotions c’était à elle de montrer l’exemple. maxine trop farouche, trop piquée pour s’y abandonner.  ça ne la dérange pas, si c’est pour avoir une jolie trêve et un peu de paix. elle s’adapte, amaryllis. toujours à se plier pour les autres.

"oui. les médecins disent que ce n’est pas très diététique, et je ne peux pas les contredire." elle observe dans ses mains le bout de plastique, l’emballage vide. "mais bon, prendre du poids à ne manger que du sucre, ça peut pas tellement me faire de mal…"

elle rit de sa condition, se bat contre elle-même, nargue sa maladie. pitoyable état, déclin inévitable. au fond, amaryllis, elle a envie de pleurer.
mais il faut garder la face. elle n’a pas le droit d’être faible. pas le droit de l’être encore plus que ça. réduite déjà, à se montrer comme ça devant maxine, sans armure, assise sur un foutu banc en bois.
alors, l’ironie pour combattre la réalité. c’est plus simple de tout avouer à demi-mot que de faire face à soi-même.

"t’as pas à te justifier, t’inquiète pas, c’est pas grave." si, ça l’est un peu. mais au fond, à quoi bon ? "hm… jsuis pas intéressante, c’est ça ?"

amaryllis qui rebondit, qui blague pour enlever le malaise. pas sûre que ça marche, maxine qui doit probablement se tendre un peu plus contre le banc, qui ne doit pas savoir sur quel pied danser. surtout vu du spectacle de tout à l’heure.
pour amaryllis c’est plus facile. elle, elle n’a (plus) rien à perdre.

"ouais, j’imagine… mais c’est aussi toujours mieux que de faire des études pour rien." amaryllis un peu mystérieuse, toujours dans le non-dit. c’est l’habitude des secrets bien gardés et de la honte dans les poumons. "et puis, t'as du mérite. tout le monde en serait pas capable."

elle le pense sincèrement. il faut du courage pour ce genre de métier ingrat. du courage pour se lever chaque matin.

"non, un an, c’est pas beaucoup. et trois non plus." amaryllis froide tout à coup, la gorge sèche. c’est pas contre maxine, c’est contre le destin. trois, trois ans. trois foutues années qu’il lui reste. au maximum. "mais c’est suffisant pour ruiner une vie, je suppose…"

elle hausse les épaules. elle n’en sait rien, tout ce qu’elle sait, c’est que c’est comme ça, et qu’elle n’y peut rien.
la pression de la conversation s’allège devant maxine la bouche pleine et les yeux pétillants. on dévoile son âme et on oublie un peu la vie et ses travers.

"yup. chardonneret jaune. et toi ?" elle la regarde un peu, elle la regarde enfin. "eh, dis, maxine… ça fait quoi, comme sensation déjà, de voler ?"

parce qu’elle ne peut plus. trop faible aujourd’hui pour battre des ailes. la peur surtout de découvrir son plumage abimé.
cette sensation de liberté qu’elle aime tant, elle l’a oublié. alors elle envie la pie. mais comme il ne faut pas céder aux émotions négatives (sainte haklyone ne serait pas fière), elle préfère juste demander pour éveiller quelques souvenirs.

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Lun 8 Aoû - 18:27
To death we laugh


Les médecins, personne ne les aime jamais et pourtant, Maxine ne peut s’empêcher de s’en faire l’avocat, elle qui rêvait pourtant de tous les détruire à la mort de Selma. Mais la mort finalement, ils n’y connaissent pas grand chose, personne n’y connaît grand chose et ça va ça vient comme une vague fracassée sur les rochers. La faucheuse a son terrain de jeux quand eux, n’ont qu’un aller sans retour. Ça lui triture les méninges, de se demander ce que ça sera après ; après tout ça, après avoir bousculé les gamins, craché aux pieds des gens. Après s’être laissée transpercer la paume pour concourir chez les grands, Désiré roi des géants. Elle se demande bien si elle, on la laissera recommencer plus loin, se réincarner en pie pour s’envoler aux grès de ses envies.

Maxine rigole un peu aussi, commence à se détendre. C’est vrai qu’elle n’est pas bien grosse Amaryllis, les yeux verts s’agitent de haut en bas, s’arrête sur la peau pâle et membres légers “Hm c’est vrai que tu pourrais manger toute la bouffe du distributeur toi, t’es pas grosse.” C’est peut-être un truc d’oiseau, car elle non plus elle n’a pas beaucoup de chair à donner, encore moins là où il faudrait. Elle fronce le nez, s’essaye à une blague, elle qui s’y connaît pourtant si bien. “En fait t’as un peu de chance finalement, tu pourras grossir autant que tu veux personne te dira rien.”
Faudra juste un cercueil un peu plus large. “Mais peut-être que tu te réincarneras en surpoids. On sait pas…”
C’est un peu morbide et Maxine se tait, pas bien certaine que son humour noir soit bien reçu, bien que ce soit le seul qu’elle connaisse.

La pie retient un coup dans les côtes de la brune, se rappelant de justesse que si elle adorerait frapper les handicapés, les gamines à moitié mortes c’est quand même autre chose. Alors elle se retient, se contente d’un regard noir, un peu pétillant sous la blague. “C’pas ce que je voulais dire… enfin j’en sais rien, si ça se trouve t’es juste chiante et ennuyante.”
Ouai, si ça se trouve Amaryllis, ce n’est bien qu’un amas de bonté, et puis rien d’autre en dessous. Chiant et ennuyant.

Maxine curieuse, Maxine qui contemple un instant le petit corps à ses côtés, se demandant bien quelles études l’autre a bien pu faire. La blonde fait mine de réfléchir, un pied qui se balance sous le banc. “Laisse moi deviner… t’as fais des études pour devenir maîtresse d’école ? J’te vois bien en train de galérer à te faire entendre par 10 gamins.” Elle rit un peu, pas peu fière de l’avoir trouvée celle-là bien qu’elle soit probablement la seule à s’en amuser. Les compliments lui passent au-dessus, elle n’a pas pour habitude d’en recevoir, encore moins d’y répondre en rougissant comme si ça pouvait lui faire plaisir.


Un an, trois ans. Des secrets qu’on dévoile à demi-mot, des paroles qui veulent tout dire, et rien à la fois. 3 ans de quoi ? 3 ans de calvaire avant la fin ? Maxine siffle, comme impressionné, tente de détendre l’atmosphère. “Tu peux faire plein de trucs en trois ans tu sais. Ya des gens qui rêveraient de les avoir.” C’est un peu vrai, et un peu faux aussi. Maxine elle ne va pas se le cacher, elle est contente d’avoir encore des dizaines d’années devant elle. Maxine, elle laisse volontiers de côté la pensée qu’elle non plus, elle n’en a peut-être plus pour longtemps à force de côtoyer les sombres ruelles et les fosses déchaînées.

Les pétillants, l’ouvrière fait claquer sa langue. Un chardonneret jaune, précieux et adorable, oh comme ça ne l’étonne pas venant d’Amaryllis. La bouche s’étire pour ne pas ricaner, il serait dommage de la vexer à ce stade de la conversation. “Une pie.” Celle qui pique tout, croasse à tout bout de champs, sautille à même le sol.

Un peu perplexe, le regard se perd vers le ciel. Amaryllis aurait-elle oublié comment voler ? Impossible. Ca la désole un peu Maxine, de savoir qu’un oiseau se retrouve ainsi plaqué au sol par une foutue maladie. Ça la désole un peu, de ne pouvoir rien y faire. Maxine, elle n’imagine pas sa vie si elle ne pouvait plus s’envoler pour planer à en perdre ses pensées.

Elle réfléchit, prend son temps pour répondre. “C’est la sensation du vent dans les plumes, comme si on t’arrachais de la terre mais tu te rends finalement compte que d’habitude, c’est la terre qui t’arrache au ciel. C’est une sensation de… liberté, comme si tout ce qui est tout en bas, ba ça n’a plus aucune importance et tu n’as plus qu’à te préoccuper des courants à emprunter.”

Elle pourrait en parler mille ans mais préfère s’arrêter là, lance un petit regard navré à l’autre. “Tu peux vraiment plus voler ?”

bettyleg


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Mar 9 Aoû - 9:55


to death we laugh
(15 juillet 2098 x allée des temples)

coin de l’oeil rapide pour voir maxine se détendre. tant mieux, ne peut s’empêcher de penser amaryllis. elle ne sait pas trop pourquoi elle-même. pourquoi elle a se besoin irrépressible de paix autour d’elle. pourquoi elle veut que tout le monde soit à l’aise et heureux. même maxine. même la gamine qui l’a harcelée encore et encore. même elle qui ne mérite sans doute pas tant de gentillesse, amaryllis n’a, au fond, pas envie de la voir tourmentée.
peut-être que c’est comme ça quand on est au bord de la fin. peut-être qu’on a juste plus le temps de se battre contre les autres. peut-être qu’on se rend compte de ce qui est important, et surtout surtout, de ce qui est futile. et les chamailleries d’enfants, ça l’est un peu.

alors c’est très bien comme ça. c’est très bien, maxine et amaryllis assisent sur un banc à regarder les passants, sans se dire grand chose mais sans se disputer non plus. c’est très bien même si amaryllis préférerait ne pas se montrer ainsi. fatiguée, épuisée, malade, mourante.
et en même temps, c’est plus facile auprès de maxine. parce qu’elle n’a aucune image à tenir. elle n’était déjà pas bien fière de son comportement envers la pie (mais c’est elle qui l’avait cherché, non ?), pas bien faire de ne pas être la petite fille parfaite et douce qu’on attend d’elle. pas bien fière d’avoir hausser le ton et lancer des paroles blessantes.
alors bon. elle peut bien se laisser aller.

"hahaha. c’est clair. après je mourrai probablement d’une intoxication de glucose avant de mourir de ma tumeur. ça me semble être une mort plus douce. j’y songerai si besoin de mettre fin à mes jours…"

amaryllis qui se laisse aller, ça se traduit par le ricanement au nez de la mort. par les sourcils qui se froncent devant la vie morbide. parce qu’amaryllis, elle veut pas se laisser mourir comme ça. elle veut donner du travail au karma.
mais elle se rend compte un peu, de la portée de ses mots. de cette face plus sombre qu’elle ne montre à personne. qu’elle n’a montré à personne. (ou dans deux trois sms d’une barbara qui n’en tenait pas rigeur).
alors elle se mordille la lèvre, un peu gênée.

"désolée, c’est pas super rigolo ce que je raconte… hmm…" amaryllis relève le menton, réfléchit un peu en regardant les nuages. "genre un éléphant ou un hippopotame ? ça me changera, ça c’est sûr !"

elle rebondit sur les propos de maxine, souligne la tentative. après tout, maxine fait des efforts, elle ne va tout de même pas balayer tout ça du revers de la main. pour une fois que c’est calme entre-elles.
pour une fois que c’est agréable.
d’être avec elle.

ça ne dure pas longtemps, maxine prête à bondir devant la prochaine remarque. le regard noir, mais les yeux qui brillent. elle reconnait, amaryllis, c’est le regard de celle qui n’a pas aimé la remarque mais qui a comprit que c’était de la provocation douce. de l’humour un peu taquin.

"peut-être ! je suppose que de ton point de vu, je suis juste une gamine moralisatrice qui squatte à l’hôpital en blouse blanche et dont tu piques le goûter… c’est pas très glamour, je le reconnais."

elle souffle du nez, un peu amusée, avant d’étirer ses bras un peu engourdis.
fronce ensuite les sourcils,  frémis devant la supposition de maxine. secoue la tête et tire la langue pour accentuer le dégoût.

"aaah, non !! certainement pas… les gamins très peu pour moi. c’est mignon dix minutes, mais c’est trop fatiguant.." amaryllis qui a toujours été douce avec tout le monde, même les plus petits. amaryllis qui a toujours prétendu aimer les enfants et s’en occuper. amaryllis la soeur parfaite, amaryllis plein de douceur, amaryllis gentille et bienveillante. amaryllis pour faire plaisir. "mais tu gardes ça pour toi, hein ? j’ai une réputation à tenir…"

amaryllis qui ne voit plus le monde de la même façon. amaryllis un peu plus brutale, un peu plus méprisante, que ce qu’elle ne montre.

"mouais. je sais pas. sans doute. tout ce que je sais, c’est qu’il me reste trois ans et que je suis là assise sur un banc avec toi… ça ne vend pas trop du rêve."

et ça provoque gentiment. elle est rigolote, maxine, finalement. à charier et à se faire charier. l’humour un peu noir et sarcastique. ça fait du bien de ne plus se soucier des codes et de la bonne conduite.

et puis maxine se met à parler.
et amarillys, la tête relevé pour sentir le vent sur son visage, faisant virevolter ses cheveux synthétiques, ferme les yeux.
pour imaginer.
pour sentir.
le dos qui se redresse et les épaules qui se relâchent.
les souvenirs qui reviennent du vent dans son plumage, des courants ascendants et descendants, des nuages et du bleu azur à perte de vue. la liberté d'être libre de ses mouvements, de de juste tendre les ailes pour s’envoler.
maxine s’arrête.
et pose la question.
amaryllis ne sourit plus, amaryllis à le regard dans le vague.
triste.

"non."

elle rassemble un sourire triste mais rassurant. le genre à dire “ne t’inquiète pas pour moi”, ou “c’est comme ça”. mais c’est ridicule devant maxine. complétement ridicule.  

"pas en ce moment... le début de la chimio m’épuise. mais il paraît que ça ira mieux dans un mois ou deux" elle détourne le regard, fixe le ciel encore une fois. hésite. "eh, maxine…"

se lance finalement.

"tu voleras avec moi, quand je pourrai ?"

juste une fois.
s’il te plaît.

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Maxine Dupuy
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Mar 9 Aoû - 15:59
To death we laugh

Un peu surréaliste, elles deux sur un banc Maxine, elle ne l’aurait pas imaginé ; pas même en rêve pas même en cauchemar. Elle ne sait pas trop, si c’est une bonne chose, une avancée dans son parcours ; un obstacle sur sa route. Les nœuds de culpabilité défaits par les rires de l’autre mais le fond reste le même : Maxine, elle ne sait rien faire d’autre que détruire. Pester et recommencer.
Un peu détendue, les ténèbres s’oublient un instant et le regard s’attarde sur le chardonneret a qui plus tôt, elle volait les goûters.

Les blagues morbides la font sourire, la pie a l’humour aussi noir que son âme et si Amaryllis s’y enlise elle aussi, c’est que ça ne doit pas être si terrible à dire. Parfois, il suffit juste de crier la mort comme la rencontre d’une vieille amie, en parler sans déni, se féliciter des jeux de mots pourris.

“Faut pas dire ça, c’est lâche de mettre fin à ses jours.”  C’est lâche et derrière ne restera que les proches pour se le reprocher. Maxine sourit parce que c’est une blague, elle le sait, mais le cœur n’y est pas. Mettre fin à ses jours, c’est le souvenir de papa sur l'escabeau (elle aime se l’imaginer comme ça), le nœud coulant pour ne plus voir aucune jour levant. “Mon père l’a fait, je pense qu’il l’a regretté à la toute dernière seconde.”  Non en vérité, elle n’en sait rien, mais aime se le répéter, se dire qu’à la toute fin, il aurait préféré de pas l’abandonner. Que s’il avait pu, il en serait descendu précipitamment, de son escabeau d’acier où la mort aime s’isoler. Elle n’aurait peut-être pas dû dire ça, la bouche se crispe ; Maxine, elle n’aime pas s’étendre sur ses problèmes, ils n’appartiennent qu’à elle.

Le sourire un peu retrouvé, car imaginé Amaryllis en hippopotame, ça a son charme. “Charmant…” Petit gloussement. C’est un peu bête comme discussion, là sur le bord du banc et ça la fait rire. Les gamines en blouse blanche aussi et à en croire les yeux pétillants de malice de l’autre, elle n’est pas la seule à le penser.

“C’est un bon résumé de toi-même… j’aurais pas dit mieux !”
La pie ne s’est jamais excusée d’avoir piqué les goûters. Ce n’est peut-être pas le moment, alors que la discussion prend un bon tournant. Maxine, elle n’a pas très envie de voir la culpabilité revenir à la charge, lui bouffer les côtes et peser sur les épaules.

“Promis, j’garderai pour moi le fait que t’es une horrible personne si tu ne parles jamais de mon spectacle de marionnette." L’air sérieux détrompé par la bouche crispée pour ne pas rigoler, l’ouvrière compte bien tenir cette promesse, pour une fois.

Un pied se balance et la blonde réfléchit.
“J’sais pas. Ya plein de truc à faire en 3 ans quand même. Tu pourrais aller tous les jours au parc d'attractions et demander des tours gratos parce que t’es censée faire de la peine. Tu pourras voler tout ce que tu veux dans les magasins, et si on te chope t’as qu’à pleurer en parlant de ton cas et ils te laisseront partir c’est sûr. Personne laisse une gamine malade crever en prison.”

Oui Maxine si elle était malade, c’est ce qu’elle ferait. Mais une moue perplexe s’affiche en contemplant l’autre. Pas sûr qu’Amaryllis soit faite pour hurler dans les manèges, frapper les pauvres figurants dans les trains fantômes ou courir dans les rayons de jouets en tentant de ne pas se faire chopper. Non Amaryllis, elle a plutôt l’air du genre à rester assise sur un banc et à attendre.
C’est un peu triste.

Mais la brune, elle ne peut plus voler et ça, c’est comme du plomb dans l’estomac. Ça ne veut plus rien dire, un oiseau sans aile. Ne souhaitant pas s'appesantir sur la tristesse de la chose, Maxine préfère sourire en grand, agiter les doigts comme les grandes dames d’un air hautain. “Ouep, mais compte pas sur moi pour rattraper ta carcasse si tu tombes.”
Au fond, ça lui fait un peu plaisir, qu’on lui demande à elle, de voler ensemble dans le ciel.



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Mer 17 Aoû - 8:53


to death we laugh
(15 juillet 2098 x allée des temples)

amarillys amatrice d’humour noir et de film d’horreur. amarillys qui aime quand c’est un peu glauque malgré elle. probablement le fait de fréquenter l’hôpital, encore et encore. de sentir l’antiseptique tous les jours de sa vie, les piqûres sur les avant-bras pour brancher les perfusions et la blouse blanche qui vole au vent.   et puis, surtout, la mort au trousse.
amaryllis, finalement, c’est un peu un fantôme.

pourtant pourtant, elle ne le dit jamais ça, ou seulement avec barbara. on échange quelques sms sur le lac magenta et ses histoires qui font peur, on rit des rumeurs et on rit de la mort. mais c’est tout. il ne faudrait pas entacher le tableau déjà bien trop sombre pour une si jolie jeune fille.
mais elle aimerait bien, amaryllis, juste envoyer ce décor voler. parler de la mort, de sa mort. parler de l’hôpital, de trafic d'organes. parler de zombie ou de fantôme. pas juste avec siméon au travers d’une bande-dessinée ou d’un film un peu mal noté.

elle s’est dit, qu’avec maxine, c’était peut-être l’occasion de s’y essayer. le sarcasme et le cynisme au bout des lèvres, l’air peut-être un peu plus mauvais, mais surtout un peu plus sincère. maxine qui embrase le chaos et envoie voler les bonnes manières. maxine son opposé. maxine railleuse et piailleuse. amaryllis un peu plus triste, un peu plus chaotique.
mais le regard de maxine qui glisse jusqu’à elle. les mots qui sonnent comme un sermon.

"oh." l’empathie qui se déclenche à la mention de son père. “"je suis désolée d’entendre ça."

c’est sincère. mais elle n’est pas désolée de l’avoir dit. amaryllis le pense. amaryllis à essayé, elle aussi. elle repense à un an en arrière, au plage d’opal et au couché de soleil. le cadre était parfait pour elle. la douleur de l’eau dans ses poumons la ramène brusquement à la réalité.
sur un point, maxine à peut-être raison: la lâcheté.

elle se rend compte aussi qu’elle a beaucoup parlé d’elle sans vraiment rien en dire. les études, les enfants, la réincarnation hypothétique de son âme… une discussion légère et banale, mais sans aucune information vraiment personnelle échangée.
maxine ne sait pas ce qu’elle étudie vraiment, maxine ne sait pas sa couleur préférée, sa marque de biscuit préférée, ce qu’elle écoute comme musique ou les passions dans sa vie.
et c’est réciproque.
amaryllis ne sait pas pourquoi elle travaille à l’usine, ce qu’il s’est passé pour sa famille, l’origine de la mort de son père, les bonbons préférés de maxine, et si elle joue à la gameboy en rentrant le soir chez elle.

les deux oiseaux n’ont fait que gratter en surface, mais c’est peut-être déjà un bon début.

"promis. motus et bouche cousue pour le spectacle de marionnettes."

elle tend le poing pour venir frapper doucement celui de maxine. c’est une promesse. aucun secret ne sera éventré. du peu d’informations qu’elles détiennent l’une de l’autre, rien ne quittera ce banc de l’allée des temples.

"oui, mais non." première fois qu’elle conteste. première fois qu’elle ne s’écrase pas ou qu’elle ne laisse pas couler. "ça me saoule de me dire que je vais être réduite à ma maladie pour les trois ans à venir. que je suis juste une gamine malade. que je fais pitié ou que j’ai des privilèges… je… je suis pas que ça. je ne suis pas juste malade… je… je suis moi, non ?"

la tête est tournée vers maxine et les yeux implorent une réponse, sans même s’en rendre compte. parce que c’est ça qui la ronge, amaryllis, c’est ça qui la bouffe. c’est ça qui la force à faire comme si tout allait bien, comme si elle n’était pas malade. qui la force à être fausse, à mentir à ses camarades. sur sa maladie, sur l’hôpital, sur son état. c’est qu’amaryllis, elle refuse de ne pas pouvoir contrôler le regard des autres. parce que ça la rend malade, encore plus malade, malade de l’âme, qu’on puisse la voir convalescente. que le mot “cancer” remplace, sur son front, son prénom.
non, amaryllis est plus que ça. plus qu’un tas de chair qui dépérit. plus qu’une patiente en fin de vie. amaryllis est une anima, une âme, et elle a le droit de vivre normalement.
juste normalement.
pitié.

elle soupire, se reprend un peu. on ne se met pas à pleurer dans les bras d’une fille qu’on croise comme ça. ça ne se fait pas. mais amaryllis, elle est triste, dans le fond de son âme et le reflet de ses yeux.
alors elle se tourne vers le ciel. parce que c’est comme ça qu’elle fait quand ça ne va pas. elle se tourne vers le ciel et elle fait pleurer son violon à sa place, pour remplacer les larmes. mais aujourd’hui, elle n’a pas son instrument, alors elle se contentera des nuages.

"hahaha, okay, ça me va. on fera ça."

elle contemple un peu les cieux, encore une minutes, avant de se redresser. tout ce cirque à assez duré. il est temps de rentrer. elle sort de son sac un carnet et un stylo, déchire une feuille pour noter son numéro.

"bon, je vais rentrer... il se fait tard."

probablement qu’elles prendront la même navette, mais elle n’a pas envie de faire le voyage avec elle. amaryllis elle se dit que c’est mieux de s’arrêter là pour aujourd’hui. que c’est en bonne voie, entre elles deux, et qu’il ne faudrait pas gâcher ça. alors elle fera un crochet quelque part avant de rentrer. pour être sûre.
elle hésite un peu, le regard fuyant et le corps qui se dandine.

"hmm… tiens." elle tend le papier, lui donne son numéro. "tu me dois deux barres de chocolat et demi et un vol dans un ciel d'automne, désormais.”"

c’est mieux comme excuse que d’avouer ce qu’elle ressent vraiment. à savoir, un peu moins d’animosité.

@nébuleuse
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