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[FB] Jules » stargirl interlude



 
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[FB] Jules » stargirl interlude
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Ven 24 Juin - 23:56










 
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Le terrier est sens dessus dessous. Dyomyre est un peu honteuse, Papa est en colère, et Jules en larmes, apparemment, d'après ce qu'elle a réussi à capter des mots crachés par son père alors qu'il enfonçait sa pelle dans la terre pour bousiller le terrier, briser le mur, les boucliers de Dyomyre, qui n'avait eu d'autre choix que de sortir par peur que la pelle ne finisse par la couper en deux.

Elle n'aurait pas pensé que Papa serait intervenu, mais elle aurait du s'en douter. Si Jules était vraiment dans l'état dans lequel il le décrivait, il n'y avait pas un monde où il n'aurait pas bougé, littéralement remué la terre pour en faire sortir Dyomyre et la traîner auprès de Palatine.
Elle était certaine que ses sœurs ne l'avaient pas balancé, impliquées comme elles étaient dans ce qu'elles appelaient " la protection de leur petite sœur ". Ses frères, en revanche, l'aurait sûrement fait, alors Dyomyre n'avait rien dit à personne d'autre que Venette et Olivianne sur les raisons qui la poussaient à éviter Jules depuis plus d'un mois, celles qui la poussaient à courir vers le terrier après avoir demander à ses aînées de couvrir ses arrières, de dire qu'elle n'était pas là, qu'elles ne savaient pas où elle était.

Longtemps elle avait parlé avec ses sœurs, la nuit, du haut de son lit superposé. Venette affirmait que c'était l'adolescence, c'est rien, ça passera, ça arrive, d'avoir besoin de solitude. C'est qu'elle devait être plus mature qu'Olivianne qui, elle, partageait le même avis que Dyomyre : il valait sûrement mieux se détacher elle-même de Jules plutôt que de se noyer dans ses espérances d'enfance qui, de toute évidence, n'étaient qu'illusions. Ça avait toujours été utopique, de penser, qu'il n'y aurait que Jules et Dyomyre jusqu'à la fin des temps.
Il était utopique de penser qu'elle ne passerait pas au second plan un jour, que Jules ne bafouerait pas les promesses, les petits doigts qu'on a serré pour se promettre,
Jules et Dyomyre dans dix ans, dans vingt ans, dans cinquante et dans la crypte,
Jules et Dyomyre à dix ans, à vingt ans, à cinquante et dans l'éternité.

Venette avait soupiré, précisé que toi aussi, Dyomyre, t'auras quelqu'un, un jour, c'est normal, mais elle n'y croyait pas, n'y avait jamais cru et n'y croira jamais.

Sa sœur lui avait ramené de quoi se rhabiller. Papa était toujours furieux, et Dyomyre n'avait pas eu d'autre choix que de se diriger vers le grand manoir de la propriété Palatine, quoiqu'elle traînait les pieds comme une enfant prise en faute, parce que t'es encore une gamine, Dyomyre, pas la grande fille que t'aimerais bien être déjà, comme Venette, t'es une gamine et ça se voit à la moue qui habille les lèvres, aux ongles qui tirent sur la robe de ta sœur et aux yeux qui n'osent même pas regarder la façade en pierre face à toi.

Dyomyre ne sait pas si elle préférait devoir sonner et affronter les parents avant Jules, ou si elle est soulagée de ne pas avoir à le faire, comme elle le voit sur la terrasse. Elle s'arrête un peu, hésite à faire demi-tour, mais sans même se retourner, elle devine que Papa est devant la porte de la maison, qu'il a toujours cet air de bulldog sur le visage et qu'il lui jettera les cagettes de raisin dans la figure si elle ose tourner sur elle-même pour retourner chez elle.
Elle souffle un bon coup, les yeux toujours ailleurs, les pieds qui traînent vers la terrasse, qui ne regardent même pas le désespoir qu'elle sent sur le visage de Jules, les larmes qui coulent et le nez qui renifle frénétiquement - parce que t'es un peu lâche, Dyomyre, t'oses même pas regarder les conséquences de tes actes. Ce sera toujours mieux de feindre l'ignorance.

— Pourquoi tu pleures... ? —

La main se tend pour essuyer la traînée sur la joue gauche, le regard qui peine à rester sur la silhouette face à elle.
Ce qu'elle regrette, Dyomyre.
     

     

       
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jumyre
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Sam 25 Juin - 2:23









 
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Les paumes serrent le bois de l'entrée, la gorge raille et la salive mouille le coin des lippes tandis que Jules supplie les plus grandes de le laisser entrer dans la maison.
Mais la violence des coups le force à sortir et à piétiner les fleurs sur le côté, le garçon tourne un peu en rond et revient cogner les doigts contre les épaules avec rage, prêt à s'insurger et à fendre les visages dans la violence.
Cependant le poing d'Olivianne fend l'air de façon abrupt, claque la joue de Jules qui doit reculer, abasourdi par le geste, par sa signification, par les maux qui pleuvent sur la tête et les larmes qui remplissent les prunelles d'eau de mer.

Dernière supplication entre les lippes mais malgré la peine et le chagrin dans les cordes vocales, la porte se referme et Jules fond en sanglots, frappe la poitrine du creux des mains tout en retournant à son jardin.
L'incompréhension taraude l'esprit depuis des semaines voir des mois, la brusque interruption de leur relation sans qu'il ne comprenne pourquoi -comme une punition, Jules titube et halète, laisse les espoirs mourir aux pieds des vendages.
La tramontane souffle sous la nuque de ce dernier, fait glisser un peu plus vite les perles des pommettes pour qu'elles s'écrasent sous le menton jusqu'aux clavicules, douce amertume qui énonce les déboires entre Dyomyre et lui.
Il voudrait le lui demander en face une fois pour s'en excuser des milliards de fois, d'avoir mal agi, d'avoir mal compris mais cette dernière creuse les terriers dès qu'il apparaît, dès qu'il sonne le glas de l'arrivée, la fin de son existence.

Les lombaires s'inclinent dans le fauteuil et Jules doit essayé de calmer l'angoisse qui ronge les entrailles, les relents dégueulasses de la violence contre lui, qu'il voudrait enserrer la gorge d'Olivianne pour qu'elle comprenne à son tour la colère qui l'anime.
Le nez vers le sol et les doigts entre les dents, Jules rogne et mord, casse et ensanglante les ongles et la peau, veut se débarrasser de l'amas d'acrimonie qui pullule dans la poitrine.
L'odeur sucrée et les pas légers lui font cependant soulever fébrilement la nuque, les jades sans éclats qui miroitent dans celles plus vives de Dyomyre.
Les rangées de dents s'imbriquent les unes dans les dents avec hargne, laisse la mâchoire se tordre et le menton se retrousser pour calmer les vilaines ardeurs qui macèrent là-dedans.
pourquoi tu pleures
et ça casse dans la tête de Jules, ça laisse la solitude écailler le cœur, la peine tordre un peu plus le dos lorsque le Palatine se lève du fauteuil, qu'il éjecte la main de Dyomyre de son visage, qu'il n'a pas envie qu'elle le touche.
Jules a le corps qui tressaute et le cœur dans une dissonance terrifiante, force le garçon à contrôler le mouvement des mains qui flanchent contre le corps, qui remontent jusqu'au visage pour en essuyer le reste d'aigreur qui reste.

Po-urquoi je pleure ? Tu te fous de moi, Dyomyre ? Ça fait des semaines que je viens te voir, des semaines que je toque chez toi dans l'espoir que tu me répondes putain ? C'est quoi le problème ? Qu'est-ce que j'ai fait, pour que tu me punisses comme ça ? Jules se rapproche la voix lancinante et les yeux qui cherchent le regard, parce qu'il connaît Dyomyre, à fuir les problèmes, comme s'ils n'existaient pas, comme si ce n'était pas grave, d'avoir les rêves sciés en deux. Mais Jules désespère de n'être compris de personne pas même de cette dernière, de n'avoir du soutient nul part. C'est parce que.. C'est Alexis ? J-Je peux juste arrêter de la voir, c'est pas important. Mais par pitié, arrête de me punir comme ça, j'en ai assez déjà avec le bordel là dans ma tête mais si tu te mets à me faire payer pour des débilités, je vais pas le supporter. J'y arriverais pas.

À peine dissimulé, Jules écorche les lubies noires qui trament dans sa tête tard le soir, enserrent la gorge jusqu'à brouiller l'esprit, marmonnent qu'il ne devrait pas essayer, parce que si même Dyomyre a laissé tomber, c'est qu'il n'y a rien à sauver d'un rejeton comme toi.
Jules à peine seize ans et a déjà l'impression d'avoir vécu la moitié de sa vie, qu'il arrive déjà à la fin, au couloir de la crypte, là où les prêtresses libèrent les âmes et parfois les fracassent lorsqu'elles ne méritent rien que la damnation.

Le rachis s'étend et Jules recule, refuse de toucher cette dernière ou d'être touché, s'oblique à droite et à gauche.
L'eau salé contre ses lèvres le force à lécher et à s'essuyer avec le revers de la main puis dépose les poings sur les hanches.
Les prunelles se posent finalement sur elle, la rancœur dérobe la place du chagrin, s'insurge. Qu'ils aillent crever les regrets.

T'es pas, une bonne amie. T'es pas une bonne amie du tout. Jules approche et frappe l'index contre le haut du sternum, enfonce pour qu'elle ressente la douleur qui s'abat dans sa propre poitrine, quoiqu'elle n'en ressente probablement pas la moitié. J'ai l'impression de mourir et, tu n'es même pas là pour moi. J'ai l'impression que je vais crever et tu, toi, t'es juste, pas là, parce que je sais même pas pourquoi. Tu ne m'aime pas Dyomyre, j'aurais du m'en douter. C'est vrai, qui pourrait aimer le fils Palatine que même son père n'aime pas ?

Fausse risette sur le visage et véritable tristesse qui corrompt l'acheminement de pensées, Jules lui tourne le dos, doit contenir les haut-le-cœur qui menacent de s'écraser à même le sol.
La solitude n'a jamais autant pesé qu'aujourd'hui, elle n'a jamais autant ravagé l'estime de soi qu'aujourd'hui, Dyomyre n'a jamais autant brisé qu'en cette nuit.
Doucement les yeux s'élèvent vers le ciel, n'a pas envie d'être miséreux sous les mots et la détresse qu'il renvoie, veut comprendre pourquoi.
Pourquoi maintenant quand le plus difficile se pointe, la blonde file se nicher dans les terriers, ignore les échos des appels à l'aide.
Régurgite l'amertume au sol, Jules laisse la salive mouiller le sol tandis que la nuque craque lorsqu'elle se tourne afin d'observer Dyomyre.

T'étais pas là.

     

     

       
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jumyre
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Dim 26 Juin - 2:14










 
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Dyomyre a toujours la tête froide, le menton haut et le visage fier. Dyomyre assume tout, Dyomyre accuse les coups avec la force mentale d'un lion, et Dyomyre ne flanche pas l'échine.
Pourtant, là, les yeux peinent à quitter le sol, les doigts à lâcher les pans de la robe et les lèvres à cesser de mordre leur peau un peu sèche.
Gamine prise en faute, et pire que ça : elle n'a simplement pas d'explication logique quant aux raisons qui la poussaient à se cacher.

Aux yeux d'Olivianne et à ses yeux, ses raisons étaient on ne peut plus valides : Jules avait promis, Jules avait menti, et c'était bien assez suffisant pour que Dyomyre décide de faire cavalier seul. Et lorsqu'elles les évoquaient dans leur chambre, tard le soir, sous les yeux peu convaincues de leur aînée, la voix de Dyomyre était forte, les convictions tout autant. Le poing était serré, le regard résolu : non, elle n'allait pas passer après une fille dont l'importance devrait être moindre, voire inexistante, non, Dyomyre ne serait pas la cinquième roue du carrosse, et elle préfère s'en assurer avant que ça n'arrive pour de vrai.
Olivianne encourage, Venette dissuade, parce qu'elles font une montagne de pas grand chose, parce que Dyomyre n'a jamais les idées bien claires en ce moment, et quand bien même cette dernière avait toujours été la voix de la raison au sein de la maison, c'est vers les conseils de la première qu'elle s'était tournée.  

Pourtant, là, l'éclat d'assurance avait quitté les yeux, le poing n'avait rien de serré et la voix de Dyomyre n'était rien qu'un écho incertain et bancal.

La main qui avait tenté de débarrasser les joues des larmes est balayée, rejetée, et Dyomyre la serre fort de ses doigts libres, comme si le geste lui avait blessé la paume, ouvert le dos de la main en deux et qu'elle cherchait à contenir l'hémorragie.
C'est vrai que c'était une question stupide, que de lui demander la raison des gouttes salées qui dévalent les pommettes, mais la situation était bien trop délicate pour qu'elle sache vraiment quoi dire.

— Je te punis pas, n'importe quoi... C'est toi qui crois ça tout seul... Les sourcils se froncent légèrement, les dents mordent la lèvre, arrachent les peaux et font couler le sang, et Dyomyre croise les bras, illusion de fermeté et d'équilibre qu'elle tente de se donner. Je suis occupée, c'est tout... Demi-mensonge qu'elle prononce à mi-mot, mais Dyomyre le pense vraiment, quand elle dit qu'elle n'a jamais cherché à ce que ce soit une punition, quoiqu'elle comprend qu'il ait pu l'interpréter comme ça. Elle renifle, les yeux qui continuent leur course entre tout ce qu'elle peut voir, tout ce qui peut détourner son attention, et sa mâchoire gigote un peu. Non mais t'es sérieux, des débilités... —

S'il s'agissait réellement de débilités à ses yeux, alors Dyomyre ne s'était pas vraiment trompé à son sujet. C'est qu'il ne devait pas accorder la même importance qu'elle aux choses. Et vice-versa aussi, apparemment.
Les reproches sonnent lourds, pèse sur la tête sur les épaules, balaient un instant les soucis qui trottaient dans la tête de Dyomyre.
Et sur le moment, elle n'a ni la force, ni le culot de répondre que non, ce n'est pas une mauvaise amie, parce que ça n'est pas un mensonge, quand il y pense, parce que c'est vrai que Dyomyre avait été drôlement égoïste, de fermer la porte au nez des joues pleines de larmes et des yeux rouges, aux dizaines de messages envoyés à la seconde et aux messages presque suppliants sur le répondeur.

— Oui, d'accord, c'est vrai, j'ai pas du tout été cool. J'ai été conne, j'ai été méchante... Les yeux regarde les ongles qu'elle a un peu arraché, les doigts essuient le sang, et si l'espace d'un instant Dyomyre avait été prête à se vautrer par terre, à genoux, demander pardon et promettre qu'elle ne recommencera pas, les choses changent un peu lorsqu'elle regarde en arrière, vers sa maison, vers Olivianne qu'elle voit assise dans le jardin et qui s'arracherait les cheveux si elle l'entendait s'aplatir de la sorte. Alors elle renifle, les sourcils froncés, et s'acharne sur un ongle un peu trop long. Tu me dis pas non plus vraiment ce qui va pas, Jules, hein. Je suis peut-être pas une bonne amie du tout comme tu dis, mais au moins je suis pas une menteuse et je tiens ma parole. Quand je fais des promesses, elles ont un sens, et je rabaisse pas les inquiétudes des autres à des débilités. Joue pas à c'est moi qui t'aimes le plus, parce que c'est pas vrai du tout, et même toi tu le sais. Parce que c'est moi la seule conne à le penser quand je dis y a QUE toi. Dyomyre elle a QUE Jules, mais Jules il lui faut la terre entière, et Dyomyre elle doit fermer sa gueule et garder ses débilités pour elle.

Dyomyre attrape le doigt qui vient frapper le sternum, repousser, et blesser, et à son tour, l'éjecte hors de son espace personnel. Elle a la respiration un peu forte à force d'avoir enchaîné les mots à une vitesse folle, et quoiqu'elle même n'est pas convaincue par ce qu'elle dit, quoiqu'elle-même pense qu'ils sonnaient bien plus logiques dans sa tête, Dyomyre garde les sourcils froncés, la mâchoire serrée et les yeux dans les siens. Hors de question de se défiler, elle a été trop loin.

— Je suis désolée que t'ailles pas bien, je suis désolée de pas avoir été là et je suis désolée de pas t'avoir au moins pris la main. Mais j'arrive pas à comprendre ce que tu vas foutre avec les autres alors que je suis là. T'en as besoin ? C'est pas assez, Dyomyre ? Elle est pas assez bien ? Elle est pas assez jolie ? Elle est moins bien que les filles de la ville, peut-être ? Elle plaira plus à papa et maman ? Elle a quoi que moi j'ai pas, ta meuf ? —
 

     

     

       
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Dim 26 Juin - 3:40









 
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Les relents de la colère profèrent qu'ils veulent sortir, hurler à s'en déchirer la gorge, à s'engorger les poumons jusqu'à s'y noyer, dans cette putain de rage.
Sous les paupières qui se serrent, les perles dégringolent et chatouillent le cou lorsqu'elles s'y pendent, qu'elles roulent jusqu'à mourir contre le tissu du tee-shirt.
Irrégulier dans ses mouvements, irrégulier dans la poitrine, tout est en arythmie et Jules ne sait pas comment régler le problème sans angoisser un peu plus, sans perdre pied un peu plus.

La voix déraille et les plaintes affluent de la gorge, Jules ramène les mots et essaie de parler à la place de Dyomyre mais il n'y arrive pas, les écumes bloquent le passage et l'impatience lui fait cogner les poings contre les tempes.
Qu'elles crèvent les idées noires et les affabulations, qu'il essaie de se concentrer uniquement sur elle.

Les sillons sur la peau s'échancrent un peu plus, se creusent un peu plus lorsque les babines se retroussent et que la mâchoire force pour ne pas s'ouvrir, l'afflux du sel au coin des yeux ne s'arrêtent pas malgré les essais inespérés.
Les mots de Dyomyre sont terribles, ils agressent et cognent, parce que Jules n'y croit pas, qu'elle était occupée, qu'elle avait des choses à faire, alors ça lui fait un peu plus tordre l'échine, s'arrondir comme pour se protéger des maux qui brisent et qui blessent.
Mais malgré les reins qui viennent s'assoir contre la chaise, les coudes sur les genoux et la tête coincée entre les paumes, ça fait toujours aussi mal d'entendre Dyomyre parler, d'entendre Dyomyre avouer qu'elle n'a pas été sympa et ça aurait pu suffire à Jules.

Quoi ? Je ? Dis pas ? La nuque se tend et le rire fracasse le crâne, explose le cœur et si le sourire a froissé les lèvres quelques secondes, il s'est pourtant vite arraché dans une expression de désarroi. Je t'ai, appelé des centaines de fois, je t'ai, laissé des centaines de messages pour te dire que je me sentais pas bien, Dyomyre. J'ai toqué chez toi, tous les soirs pendant un mois. Jules essaie d'avaler la salive qui stagne et qui s'amasse, doit essuyer le bout du nez et le coin des lippes à force d'être humide. Les mains frappent encore et encore les tempes puis il approche, baisse l'échine pour être face à elle, qu'elle ne puisse fuir. Jules il a la terre entière ? Pour qui tu te prends, Dyomyre ? Putain... Je n'ai littéralement que toi, et la seule fois où j'ai une amie qui devient ma copine c'est la fin du monde ? Je n'ai littéralement personne comment tu peux me dire, à moi, alors que tu le sais, que je suis seul sur cette putain de planète quand toi, tu as toute ta famille à qui parler, qui seront toujours là pour toi ?

La déception sur le visage, les prunelles se détournent et Jules dressent les lombaires, mordille et pince les lèvres. La rage s'est calmée, les vagues s'adoucissent.
Dyomyre est égoïste, Dyomyre est terrible, Dyomyre qui brise le cœur un peu plus à force que les années s'enchaînent.
Jules relève les yeux sur les constellations, douce amertume de souvenirs entre les dents, il faut admettre qu'elle a peut-être raison, Dyomyre. Qu'il n'aurait peut-être pas du, peut-être.
Il n'est plus certain, Jules.

J'ai... Rien brisé. J'ai le droit, d'avoir des amis et des copines, Dyomyre. Je suis pas, ton chien. Je t'ai jamais reproché quoique ce soit et, la seule fois que je le fais, pour des raisons qui me paraissent justes, tu retournes ça contre moi sans même te remettre en question. Les yeux dans les yeux, Jules jette un coup d'œil à Olivianne au loin, assise par terre, certain qu'elle a conforté un peu plus Dyomyre dans ses idées bancales. Elles ont rien de plus que toi, personne, a rien de plus que toi. Mais tu comprends pas, tu ramènes encore tout à toi. Tu m'as.. Abandonné quand j'avais le plus besoin de toi. Alors que, j'ai lâché plusieurs fois Alexis pour venir te voir, pour supplier Olivianne de me laisser entrer. Jules hausse le ton et porte les mains contre le sternum tout en s'approchant, les sourcils affaissés, le bas du visage tremblant. C'est pas suffisant, pour toi, Dyomyre ? Tout ce que je pourrais faire pour toi ? Tu veux quoi, à la fin ? Que je m'arrache mon putain de cœur pour qu'il soit qu'à toi ? Je le ferais si c'est que ça !

Jules pleure encore, la hargne fait froncer les linéaments de la gueule et Jules recule, parce que Jules impulsif, Jules décidemment pas bien, frappe dans la table de jardin, écrase le pot de fleur et ramasse un morceau de la poterie brisé, s'approche furieusement de Dyomyre en lui attrapant la nuque pour coller son front au sien, articule difficilement les mots et pointe la partie anguleuse contre l'organe incandescent.

Dis-le, Dyomyre. Dis-le et j'le fais. J'ai plus rien à perdre, de toute manière.

     

     

       
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jumyre
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Lun 27 Juin - 6:49










 
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Les bras croisés pour toute protection, Dyomyre regarde Jules s'agiter, les ongles s'enfoncer dans les paumes alors que les poings se serrent pour tenter de fendre le crâne au niveau des temps.
Elle s'est déjà battue avec Palatine, Dyomyre, plus d'une fois, que ce soit avec les mots ou avec les poings. Plus jeunes, c'était même plutôt fréquent, quoique ça n'a jamais été mauvais, que ça n'a jamais rien cassé entre eux.  Pourtant, aujourd'hui, elle a bien l'impression que ça n'a jamais été aussi violent entre eux, alors que les mots n'ont rien de vraiment virulent, que les mains n'ont pas heurté l'autre et ne cherchent pas à le faire.

Dyomyre inspire un bon coup, comme pour se donner du courage, comme pour éclaircir l'esprit et tenter de dégager la mauvaise foi qui la fait parler,
parce que Jules lui aurait sûrement bien plus parlé de ses soucis si Dyomyre avait laissé la porte ouverte, le terrier accessible et les messages lisibles.
Elle a bien conscience, des faibles mensonges qu'elle chuchote pour essayer de se conforter un peu, pour essayer de trouver une quelconque once de vérité dans ce qu'elle dit, pour essayer de se convaincre qu'Olivianne a raison - parce que si elle a raison, alors Dyomyre et ses mots sont tout à fait légitimes, et elle pourra retirer la culpabilité qui presse le cœur, le ronge et le piétine.

— Oui, j'ai bien compris, et j'ai dit que j'ai été mauvaise et que je m'en excuse. Le nez se fronce, la mâchoire carrée qui a perdu les rondeurs enfantines se crispe, et Dyomyre lève les yeux vers Jules, qui ne lui laisse ni l'espace pour regarder ailleurs, ni celui pour se dérober. Comment ça, pour qui je me prends ? Toi, tu te prends pour qui, à dire " t'as ta famille " ? Tu l'as aussi, ma famille que je sache, donc prend pas cet exemple-là ? Mon père me vendrait pour que tu vives avec lui, donc s'teuplait, ton excuse de la famille, tu la gardes. Hormis eux, j'ai qui ? A son tour, Dyomyre avance les paumes pour les appuyer sur le torse et le repousser en arrière. Non, vraiment, Jules ne comprend pas un mot de ce qu'elle dit, et elle en hausse le ton. Bah, oui, oui c'est la fin du monde, et alors ? Parce que tu sais quoi, moi je pensais.. Dyomyre cherche ses mots, vient frotter le coin de son oeil qui commence un peu à piquer, et le repousse de nouveau, pour que l'espace autour d'elle s'agrandisse. Moi je pensais que ce serait tout le temps Jules et Dyomyre, tu vois ? Qu'on aurait trente ans un jour et qu'on aurait une maison tous les deux, genre à Arc-en-terre, et qu'on ferait de la musique, et ça aurait été que Jules et Dyomyre. Mais non, Jules ça lui suffit pas, sa maison il l'aura avec une fille random ou un mec random, et Dyomyre il la verra un samedi sur deux, pendant une heure juste le temps de boire un café et dire ça va ta vie, Dyomyre ? t'as quelqu'un maintenant ?

Dyomyre elle n'y croit pas, que Jules n'a personne, elle n'y croit pas parce que le monde entier vénère Jules, parce que la terre entière veut de Jules, parce que t'es encore une gamine, Dyomyre, et que ça fait du mal de te dire que les gens grandissent, que les chemins se séparent et qu'un jour t'auras plus quatorze ans.
Elle arrache le bout de ses ongles, renifle parce qu'elle sent que son nez commence à couler et pince les lèvres pour les humidifier comme elle les sent devenir sèches.
Les reproches s'abattent sur elle, et hormis répliquer, Dyomyre ne sait pas vraiment quoi en faire, quoi y répondre de manière à ce que ça lui écorche moins le coeur.

— Eh ben vas-y. Fais-toi des amis et fréquente plein de filles. Je m'en fous. —

Visage fermé, crispé, rougi par la colère qu'elle retient, la tristesse qu'elle étouffe, Dyomyre plonge un instant dans le silence. Ça lui fait un peu plus mal que le reste, qu'il pense que c'est parce qu'elle le considère comme son chien, mais elle n'en dit rien. Elle hausse les épaules, le regard qui se détourne de nouveau pour regarder vers le lac.
Elle aurait préféré avoir dix ans pour toujours, Dyomyre.

— C'est toi qui m'a demandé pourquoi je t'évitais. J'explique. Donc ne me reproche pas de ramener tout à moi. J'ai compris que je t'avais laissé tomber, j'ai compris que j'ai été conne, ça doit être la troisième fois que je le dis et que je m'excuse. Désolée encore, c'était pas nécessaire de t'éviter et j'ai pas été l'amie que j'aurais du être. Le sourcil droit s'arque, le dos de la main vient de nouveau essuyer le coin de l'oeil et elle pouffe un peu, quoique rien ne l'ai fait rire. Et donc ? Je suis censée me sentir mal pour elle ? T'as qu'à rester avec elle, si c'est pour me reprocher le fait que tu la lâches. —

Dyomyre laisse les mots frapper, les paumes pousser et ses pieds reculer au fur et à mesure que Jules la bouscule. Les yeux restent ancrés sur le sol, évident de croiser son regard, la poterie qui se brise en miettes sur le carrelage de la terrasse, les oreilles tentent de couper le bruit assourdissant des débris qui heurtent le sol, celui, métallique, de la table qu'on heurte, et les pas frénétique de Jules qui revient vers elle.
Elle relève un peu les yeux pour voir le morceau irrégulier entre les doigts de Jules et lève les siens pour le retirer lentement de la main, l'ouvrir et regarder la peau pour vérifier que le sang n'a pas coulé, que la peau ne s'est pas coupé.

— Lâche ça, déjà, tu vas te blesser... —

Les doigts effleurent la paume comme pour la soulager et effacer les marques qu'ont laissé les bords tranchants du débris, et Dyomyre mord ses lèvres, les yeux qui reviennent vers le sol.

— J'ai jamais dit que c'était ça que je voulais, Jules, j'ai rien dit de tout ça.. Tu dis que je comprends pas, mais tu comprends pas non plus. C'est pas à moi que tu l'as donné, de toute façon.. —

La main lâche celle, un peu plus tremblante de Jules, et si Dyomyre reste immobile un instant, le regard qui vient parfois se poser sur le visage accroché au sien, elle finit par reculer à nouveau, les doigts qui dessinent les contours du morceau de poterie qu'elle tient maintenant dans sa main.
Elle est encore un peu amère, Dyomyre, amère de plein de choses, amère de ce qu'elle dit, amère de ce qu'elle a vu dans ses yeux, amère de ce qu'elle a vu tordre son visage, amère du fait que ça vienne d'elle, que ça part d'elle, qu'elle en est responsable.

     

     

       
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jumyre
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Lun 27 Juin - 8:44









 
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Jules a les cils qui battent les ouragans, les prunelles qui tanguent à force de chavirer des lèvres cinabres aux yeux saphirs. Les larmes ne cessent de s'amasser et de rendre flou le peu de vision qui s'offre devant lui.
Dyomyre reste sur ses positions, campe sur ce qu'elle veut comprendre et ça tape comme les claques de Papa sur la gueule, ça tape comme les reproches des professeurs dans le crâne, ça tape comme les imperfections qu'on reproche à Jules tout le temps.
Alors pour à son tour se protéger, les poings viennent culminer les sourcils, cognent et il a la mâchoire qui martèle.

Entre les déglutis et les espoirs qui s'effondrent, Jules mâche les mots Tu comprends rien, Dyomyre, tu comprends rien, pourquoi tu veux toujours, avooir raison.. et le dos se montre à elle.
Parce que Jules n'a jamais le droit de se sentir seul, d'être dépassé par les évènements comme n'importe qui. Les babines se retrouvent et les dents plantent les lippes pour maintenir les larmes, qu'elles ne cessent de le faire tanguer comme sur un bateau, qu'elles ne cessent de le faire balbutier.
La gorge raille, l'écume remonte et il a les relents du dernier repas contre la langue, il se sent à vomir, Jules.
Dyomyre n'arrête pas les verbiages, Jules brusqué et dans le déni, reste statique en face d'elle pendant quelques secondes avant de reposer les yeux sur elle.

Je sais pas pourquoi j'essaie de parler avec toi. Je sais pas pourquoi je fais tous les efforts du monde pour toi, pour que tu me traites comme ça. Jules a la gorge sèche, les maux qui font mal lorsqu'ils s'agglutinent sur le bout de la langue. Je comprends pas comment tu peux penser ça de moi, alors que.. Je viens littéralement tout le temps te voir toi, et personne d'autre. J'ai pas le droit d'avoir quelqu'un dans ma vie parce que tu l'as décidé. Alors que ça ferait rien à notre relation. Les phalanges tremblent et il a envie de tout briser à l'instant. L'égo de Dyomyre, ses épaules fragiles jusqu'au cœur qui fait battre le sien mortellement. Tu décides d'un futur qui est même pas encore là. Parce que tu dois tout décider, tout le temps.

Les émois ne cessent de le faire se tordre, de l'agiter de la gauche à la droite, de tourner un peu en rond avant de reculer lorsqu'elle le touche, qu'elle lui incombe qu'il peut bien se faire des amis, elle s'en moque.
Soudainement comme dans un étau terrifiant, Dyomyre son bourreau, Jules essuie les yeux qui brûlent comme les nuits à régurgiter les boyaux, ce que c'est difficile, d'avoir seize ans.
Le faux-rire lui offre un haut-le-cœur et une grimace sur la gueule, les poings qui se serrent.
Jules n'avait jamais été un très bon ami pour qui que ce soit en dehors de Dyomyre, entre la lâcheté et son favoritisme à peine dissimulé, il sent pourtant les regrets lui avaler les tripes et frapper le crâne, murmurer qu'il
n'aurait pas du accorder autant de liberté à cette dernière
que t'aurais pu mieux faire pour t'en sortir
.

Et s'il ne répond pas Jules, veut garder l'ardeur pour les craintes sous les draps et les plaintes aux étoiles, Dyomyre enclenche les mots qu'il ne faut pas, amorce la bombe qui macère depuis longtemps déjà au creux de la poitrine.
Le front contre le sien, la blonde recule et récupère la poterie des doigts, semble vérifier qu'il n'ait rien.

Je te déteste de me rendre comme ça Dyomyre. Jules maintient le regard sur elle avant de s'effondrer à nouveau, n'arrive plus à gérer les sensations depuis des semaines maintenant, qu'elles sont des raz-de-marée qui déferlent contre sa carcasse sans qu'il ne puisse les contrôler, qu'il ne peut que s'y noyer. T'es une menteuse. T'es une putain de menteuse. Jules revient à elle et lui attrape les joues en coupe, secoue le visage en laissant les ongles mordre la peau. Les paupières s'éreintent à battre tandis que les épaules brimbalent et que la colère abîme le visage. T'es une menteuse quand tu dis que c'est pas à toi. T'es une putain de menteuse quand tu dis que je vais juste t'oublier quand j'aurais quelqu'un. Pourquoi t'es comme ça, pourquoi t'es obligé d'être comme ça ?

Jules pleure un peu plus, laisse le visage se tendre contre le cou de cette dernière tandis qu'il vient la serrer contre lui, la poitrine en arythmie et le souffle fastidieux. Les mots se coupent, essaie pourtant du mieux qu'il peut d'articuler S'il-te-plaît, j'arrêterais de voir n'importe qui mais, me fais pas la gueule pour ça. Jules relève le nez vers le sien et lui embrasse la joue, appuie son front au sien sans relâcher l'étreinte autour des épaules.

     

     

       
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jumyre
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Lun 27 Juin - 19:13










 
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Dyomyre roule des yeux, les prunelles humides qui s'accrochent au ciel au dessus d'eux, parce qu'elle n'aimait déjà pas les dialogues de sourds chez elle, la façon qu'ils ont tous de ne pas s'écouter, mais la sensation est bien pire quand il s'agit de Jules.
Les paupières se ferment, la poitrine se gonfle d'autant d'oxygène qu'elle peut, comme pour se calmer un peu, comme le lui conseille tout le temps Venette, et elle lève les bras, comme prise de court, comme si elle levait le drapeau blanc, comme si elle était déjà fatiguée de ne pas l'entendre et qu'il ne l'entende pas.

— Mais ça a rien à voir avec avoir raison... Fin... —

Dyomyre souffle bruyamment, les doigts qui viennent appuyer sur les orbites jusqu'à ce que l'obscurité se teinte de couleurs et de lumières qu'elle ne voit pas habituellement. Elle n'arrive toujours pas à comprendre comment Jules peut être autant à côté de la plaque, comment il pouvait réellement penser que les personnes qu'il allait fréquenter allaient accepter de passer autant au second plan.
En tout cas, dans l'esprit de Dyomyre, il est clair que personne n'en voudrait, d'une relation aussi bancale.

— Je pense rien du tout de toi, tu vois, tu me fais dire des choses que j'ai pas dite... Tu crois vraiment que ça va marcher, avec tes copines, si tu les vois une fois par mois ? T'es vraiment persuadé que tu vas pouvoir passer tes week-end avec moi et que ça leur posera pas de problème ? Parce que si tu penses vraiment que ça changera rien du tout entre nous, je changerai rien chez moi, Jules. Je continuerai de venir te voir autant que je le veux, si je veux passer les 48h de mon week-end avec toi je le ferai, copine ou pas copine, si j'ai envie de passer tous les soirs de la semaine avec toi, je le ferai, copine ou pas copine, et on verra combien de temps ça tient avant qu'elle se plaigne, et à raison. Ça sert à quoi d'avoir une copine qu'on voit jamais, Jules ? Dyomyre renifle les aigreurs et la colère qui accélèrent le débit de parole, frotte son poignet contre son nez et fronce les sourcils. Je décide de rien du tout. Comme j'ai dit, fréquente les filles que tu veux, ça me fait ni chaud, ni froid maintenant. Je te dis simplement que je refuse de passer après une meuf inutile alors que toi tu passeras toujours avant tout le monde pour moi, c'est tout. Et je te dis aussi que si c'est pour la négliger totalement, ça sert à rien de sortir avec. —

Dyomyre hausse les épaules, comme si elle-même ne savait plus vraiment.
Les mensonges ne sonnent même plus un tant soit peu vrai ; ils sont trop bancals, trop hésitants pour que même elle croit vraiment que ça ne lui fera ni chaud, ni froid, maintenant. Mensonge éhonté jeté dans l'air, craché comme ultime bouclier, en espérant que ça protège le coeur des assauts insoutenables.

— Comme quoi ? Je te rends comment ? Le souffle un peu saccadé, le nez qui se retrousse, Dyomyre penche la tête, un peu confuse, un peu perdue. Tu voulais que je te dise les choses, et maintenant que je le fais, tu me traites de menteuse et tu me reproches d'avoir parlé... Je sais pas, Jules... Dyomyre passe ses mains dans les mèches blondes en bataille qui empiètent sur son visage, sur ses épaules, lui caressent le bas du dos et lui semblent drôlement lourdes, en cet instant. Mais c'est pas à moi ! C'est un fait, c'est vrai ! La sensation soudaine des ongles dans la peau des joues lui arrache une grimace, et elle lève les doigts pour les accrocher sur ceux de Jules. Arrête, tu me fais mal... —

Le visage crispé, déformé par la grimace, se recule un peu, juste pour que les mains cessent de secouer, de blesser et d'écorcher.
Entre tempêtes et vagues à l'âme sur le visage du garçon, Dyomyre ne sait ni où donner de la tête, ni comment vraiment réagir, alors elle pose les mains sur la nuque pour la caresser lentement, essuie les joues sur les épaules de son ami et baisse les yeux, sur le sol, encore.

— Tu vois, tu veux pas comprendre ce que je te dis. Ça a rien à voir avec toi, c'est juste que les choses sont comme ça, c'est tout. Tu peux pas fréquenter quelqu'un sérieusement et la laisser complètement de côté pour quelqu'un d'autre, c'est un fait, je vois pas pourquoi tu me prends pour une folle parce que je dis ça... Et si tu penses comme ça, Jules, elles feront jamais long feu, tes relations... —

Le baiser sur la joue aurait d'ordinaire un peu consolé les griffures sur les joues, mais la chaleur qu'il laisse est un peu amère.
Néanmoins, les mains se portent aux joues elles aussi, essuient les traînées que les larmes ont laissées, les gouttes qui apparaissent aux coins des yeux et Dyomyre penche la tête, cherche les prunelles du regard.

— Je fais pas la tête, juste... Je sais pas, c'est comme une désintox, tu vois ? Comme ça, ça pourra marcher avec elle et avec moi et tout le monde sera content, tu vois ? On ira faire du vélo le dimanche, tu l'emmèneras au musée le samedi, tu l'attendras après les cours... tout ça, quoi... —

Les lèvres se pincent dans un sourire incertain et les épaules se haussent à nouveau.
Mensonge éhonté, craché comme bouclier, même si ça ne la protège de rien du tout, et que tout le monde ne sera pas content.
     

     

       
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Mar 28 Juin - 14:56









 
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Jules ignore les babillages de Dyomyre, reste encré contre elle. Trop prolixité, ça a fini par perdre complètement le Palatine qui ne cesse de renifler les dorures des mèches blondes, la peau sucrée et les os qui percent les phalanges lorsqu'ils s'y accrochent.
Parce qu'ils ne s'entendront jamais sur cette broutille, trop têtu, guerre d'égo entre la Beaujardin et le Palatine, qu'il préfère ignorer la plaie qui brise un peu plus le rubis dans la poitrine, préfère crever qu'avoir à renoncer à Dyomyre, tant pis pour l'estime, tant pis pour soi. Il y pensera une autre fois.

Les ongles râclent l'épiderme moite de Dyomyre, profite des souffles qui assèchent l'humidité dans le cou, des paumes qui enserrent les joues pour réchauffer la froideur de l'âme et son acrimonie.
À son tour les poignets quittent la nuque de Dyomyre pour venir serrer doucement les poignets, le front qui caresse les bouclettes d'or contre celles obscures sur le crâne.
On ira à la plage le samedi, faire du vélo le soir et...Terminer de manger les raisins à l'aube. Tant pis pour les autres. Jules abandonne les autres, on ne le prendra plus à vouloir faire comme ci, si ça implique devoir faire comme ça.
La gorge gratte, se dérobe des mots affreux qu'il aurait voulu hurler il y a quelques secondes, qu'il aurait hurlé s'il avait décidé d'ouvrir la mâchoire et de répondre.
Pourtant Jules a tout nié, a tout rejeté, n'a pas entendu qu'elle passerait après une meuf inutile, parce que ça n'a pas de sens.

Les sourcils se froncent cependant légèrement et Jules jette un regard à la demeure au loin, repousse les mains sans forcer de Dyomyre avant de poser les prunelles sur elle. Tu diras à Olivianne que la prochaine fois qu'elle pose une main sur moi, je la lui rends. Et je m'en fiche de ton truc de féministe ou je sais pas quoi.
Jules renifle, essuie les coins humides sous le nez et sous les yeux, de la langue qui aspire les lèvres pour se débarrasser du goût saumâtre.
Il aurait préféré retrouver Dyomyre dans d'autres circonstances, qu'elles soient meilleures et plus attendrissantes que des plaintes et des grognements.
Il ne saurait plus quoi faire Jules, si il avait à prouver un peu plus à Dyomyre, il ne comprendrait rien, comme il ne comprend pas plus maintenant.

Jules se dérobe un peu et se tourne, abaisse les reins et ramasse la table qu'il a bousculé, les chaises écrasées puis la poterie fendue, le vase préféré de maman réduit en pièces. Il bénirait presqu'Haklyone que ses parents soient à une soirée, qu'ils ne voient pas le carnage de Jules et ses mots vulgaires.
Les morceaux de céramiques dans les doigts, il s'y attarde, s'insurge des sensations anguleuses sur la peau, voudrait les sentir partout à la fois, qu'elles fassent taire les maux pénibles dans le crâne. Pourtant ils ne cessent de hurler, de lui scander de rester seul, de dire à Dyomyre d'aller au Diable, de tout arracher et de tout détruire. Alors Jules lutte, serre les paupières et balance les fragments dans le pot plus large à côté de la baie-vitrée jusqu'à revenir à Dyomyre tout en frottant ses paumes l'une contre l'autre, le regard incertain, oscillant de la gauche à la droite avant de trouver un point fixe dans les prunelles céruléennes de son amie.

Mes parents sont pas là... On va faire un tour à la cave ? Jules dégage son visage des fils bruns qui dérangent et chatouillent les sourcils, redresse alors le dos l'air un peu plus apaisé, quoiqu'il soit terriblement loin de l'être. Si t'as envie, évidemment.
   

     

       
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Jeu 30 Juin - 22:58










 
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Dyomyre a la langue âpre et amère, les doigts qui se serrent et la mâchoire qui se crispe.
C'est bien Jules qui réclamait des réponses et des explications, c'est bien Jules qui est venu chez elle la supplier de lui parler.
Et maintenant qu'elle le fait,
le silence. Pas une réponse, et Dyomyre est à peu près certaine qu'il ne l'a même pas écouté. Pour preuve, sa réponse, complètement à côté de la plaque, complètement ignorante et hermétique à tout ce que Dyomyre a dit, des conclusions qu'elle a tiré, des décisions qu'elle a prises, des compromis qu'elle a trouvé.
Jules préfère tout balayer d'un revers de main et, comme toujours, faire comme ci alors que c'est comme ça, faire semblant et fermer les yeux sur les problèmes, les choses à régler et les choses à se dire.

— Tu dois te moquer de moi. Tu me réponds même pas, t'ignores tout ce que je dis. Tu te plains que je te laisse pas la place d'avoir une copine, et quand je concède et que je trouve quelque chose qui nous irait à tous les deux... Bref. —

La mâchoire est plus serrée qu'avant, les pouces rentrent dans la paume, et Dyomyre se maudit presque d'être venue.
Elle aurait peut-être du écouter Olivianne, finalement, elle lui avait bien dit que ça se passerait comme ça, que parler avec Jules c'était parler à un mur.

Jules s'écarte, Dyomyre fait de même, pense à retourner la maison, au confort de sa chambre, son lit en hauteur qu'elle n'aime pourtant décidément pas, les bras d'Olivianne qui la bercent, qui lui font savoir que c'est pas grave, que ça ira mieux, que toujours n'a jamais été un mot qu'on prête aux gens mais plutôt aux souvenirs, trésors de la mémoire, reliques chéries d'un temps qui, lui, ne disparaîtra pas.
Jules nettoie la tempête, comme si elle n'avait jamais existé.
Tout Jules.
Qu'il peut bien lui reprocher de fuir et de fermer les yeux, d'ignorer les remous et les secousses, il fait l'autruche bien plus qu'elle, une fois le danger en face de nous.

Dyomyre pense à retourner à la maison, pourtant elle ne le dit pas, lorsqu'il propose d'aller à la cave.
C'est qu'il n'y a pas sa chambre, il n'y a pas les bras d'Olivianne et ce lit qu'elle déteste, mais ça ne la dérange pas plus que ça.
Le goût insipide de l'inachevé et des soucis ignorés est toujours sur les lèvres, mais elle acquiesce quand même.

— Oui, si tu veux. —

Dyomyre contourne, Dyomyre passe devant, mène la marche jusqu'à celles qui mènent à la cave, où les bouteilles s'empilent et où les amis se cachent des parents.
Elle s'arrête, tend la main vers l'arrière pour que Jules la prenne, parce que acariâtre ne sera jamais trop fort pour qu'elle ignore complètement son ami, et elle descend rapidement les marches jusqu'au coin où ils ont l'habitude de s'assoir, là où Dyomyre a caché des paquets de cigarettes, sous une haute étagère sur laquelle sont posés les bouteilles qui attendent d'être débouchées. Elle se penche, glisse la main sous le meuble et tâtonne pour trouver le paquet.

— J'espère que t'as pas tout fumé, parce que j'en ai plus, chez moi. Hélias a trouvé celles que j'avais caché, papa les a fumé. Dyomyre se détourne, le paquet en main, l'autre qui tire celle de Jules, qu'elle tient encore. Je suis vraiment désolée de t'avoir laissé tout seul, Jules, c'était pas du vent. On peut dormir ici ce soir, si tu veux ? —
     

     

       
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Ven 1 Juil - 16:12









 
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Épuisé, les aigreurs façonnent le manque et le vide, comblent l'ennui par les tumultes de rage qui macèrent au creux de l'estomac. Dyomyre dont les yeux scandent l'amertume et la pénibilité de s'efforcer à comprendre Jules, ce dernier abaisse le regard, les lèvres pincées par la gêne, par la honte, par les songes qui dévorent un peu plus les parcelles heureuses de la tête.
Il ne saurait même pas s'expliquer concrètement, Jules. Lui même n'arrive pas à suivre le cheminement des paroles et des pensées, il essaie pourtant de s'accommoder aux fragments qui changent, à la boiserie qui menace de craquer sous les talons pour tout laisser s'affaisser à même le sol.

Les phalanges caressent sans peine celles de la blonde en face de lui qui ne semble pas décolérer malgré les tonnerres grondants hors de la poitrine, qui s'explosent en milliards de reproches acerbes contre Jules. Il n'a jamais été si susceptible, le futur chef de famille.
Les reproches ont toujours glissé, ont toujours heurté mais jamais détruits -du moins, c'est ce que Jules se plaît à dire, s'en persuade avec tant d'ardeur que ce serait difficile de l'imaginer ployer genou devant papa.

Le silence règne et Jules se laisse finalement guider par Dyomyre dont il observe les boucles cendrées voltiger par dessus les épaules, fracasser la colonne lorsque la démarche encore pleine d'acrimonie tape dans les prunelles de Jules, prunelles qui s'emplissent encore de vagues mais la paume qui se tend lui fait ravaler l'écume, le sourire s'étire en grand et alors attrape les doigts vivement entre les siens, pour ne plus jamais la perdre, ne plus laisser mordre les contrariétés contre la peau.
Jules se promet à l'instant qu'il ne laissera plus personne actionner les lances pour briser les cœurs, ni celui de Dyomyre ni le sien, qu'il préfère se condamner à tout refouler à jamais que devoir encore peiner son amante amie.

Les pieds nus claquent contre les marches de pierres, glaciales et pas vraiment droites, Jules dépose la main libre contre le mur pour être sûr de ne pas glisser à cause de la vue encore amoindrie par les fleuves salés.
Une fois arrivée en bas, là où il fait bon sans qu'il ne fasse trop chaud ni trop froid, les épaules se débarrassent des tracas tandis que Dyomyre s'installe sur le sol, lui toujours debout regarde le bras s'étendre pour attraper les cigarettes cachées ici depuis des semaines et le dos doit s'arrondir jusqu'à plier alors les genoux pour être correctement face à elle tandis qu'elle s'excuse, caresse alors les doigts. C'est pas grave. Moi aussi j'ai été un con de toute manière. Jules renifle, ravale les peines et laisse l'envie tendre le sourire des deux côtés des joues, prend une grande bouffée d'air frais tandis qu'il attrape une clope pour la fourrer entre les lèvres, s'imbibe de la fumée noire dans les poumons, qu'elle pourrissent un peu plus ce qui moisie déjà. Non non... J'ai un rendez-vous ici, avec un type demain matin. Un type que mon père veut me présenter, pour reprendre le Domaine plus tard.

La gorge raille et le poison s'extirpe des narines, les yeux s'abaissent sur les jambes nues de Dyomyre avant de remonter sur la poitrine et les prunelles. Il a toujours évoqué le fait qu'il ne voulait pas reprendre le nom de la famille. Mais personne n'a jamais vraiment écouté, n'y a jamais prêté attention. Alors Jules, il s'est fait à la situation, que ça ne changera jamais, que son destin est déjà scellé, empoisonné. On peut toujours dormir dans ma chambre, j'ai eu... De... La beuh... Je crois ? De la part de quelqu'un au lycée.
Parce que Dyomyre ne mentait pas vraiment, quand Jules assurait que les autres croulaient à ses pieds -mais Jules ne veut pas des autres, parce qu'ils ne sont pas Dyomyre, ne le seront jamais, ne s'en rapprocheront jamais. Et j'ai des nouveaux stickers phosphorescent à coller sur le plafond. Tu monteras sur mes épaules. Jules se dandine, cale la cigarette entre les dents et remue les épaules pour mimer une danse tandis que les sourcils s'obliquent vers le haut, que les pommettes remontent et font plisser les paupières, les lippes détendues.

     

     

       
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