haklyone
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[FB] Jules » stargirl interlude - Page 2



 
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[FB] Jules » stargirl interlude
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Ven 1 Juil - 22:46










 
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Les doigts font glisser le paquet pour l'ouvrir, récupérer à l'intérieur deux cigarettes et le briquet qu'ils y cachent. A nouveau, Dyomyre se penche pour attraper le cendrier, lui aussi secrètement glissé sous l'étagère - il ne faudrait pas qu'on trouve de la cendre dans la cave, on identifierait rapidement les coupables.
Les épaules se haussent, les yeux se baissent sur le briquet qu'elle allume en boucle, pour voir la flemme s'embraser et s'éteindre.
Elle n'est plus vraiment certaine, maintenant, qu'il ait été con ; en tout cas, elle l'a été bien plus que lui, quoiqu'Olivianne en dise, peu importe combien Olivianne l'a réconforté et assuré que ce n'était pas un mal, de s'éloigner lorsque les choses ne vont pas.
Pourtant, ça ne sonne plus vraiment comme ça, maintenant,
et quand bien même elle se répète qu'elle avait ses raisons, Dyomyre se sent honteuse.

La cigarette se consume au bord des lèvres.
Dyomyre ne sait pas quoi dire, et n'arrive même pas à penser à ce qu'elle voudrait dire, exactement. Le silence est un peu gênant, Dyomyre encore plus mal à l'aise, alors elle force un sourire, c'est tout ce qu'elle peut faire.

— C'est vrai que t'es pas le plus intelligent, quoi... Elle ricane un peu, Dyomyre, s'allonge sur le sol, les jambes à plat, contre le mur, la clope toujours entre les lèvres. Elle y pense encore, elle fait encore tourner dans sa tête les mots qu'elle a entendu de Jules, et elle se demande encore comment il a pu trouver de l'intérêt chez quelqu'un d'autre. Mais bon, je le suis pas non plus, alors... —

Dyomyre tapote la cigarette contre le bord du cendrier pour en faire tomber les giboulées grises. Les volutes de fumées s'élèvent, embaument la pièce, et en jetant un coup d'oeil aux bouteilles, Dyomyre se demande si l'odeur de cigarettes ne risque pas d'altérer le goût du vin. Elle en conclut rapidement que non, parce qu'elle n'a jamais entendu que le vin avait un goût de clopes, et de toute manière, rien ne l'intéresse moins que les rangées de bouteilles rouges.
La grimace déforme les lèvres de la blonde, la langue sort et elle penche la tête vers Jules.
Qu'il aille se faire foutre, le Domaine.

— Oh la poisse... La tête se tourne de nouveau pour regarder le plafond, les pieds balancent de droite à gauche et elle fait la moue. Tu sais ça tient toujours, ma proposition de se casser loin. Genre le plus loooooin possible... On se construit une petite cabane le plus haut possible à Arc-en-Terre, et le Domaine, on lui fait des doigts. —

Le sourire est innocent, mais pas assez pour ne pas se douter que Jules et Dyomyre ne feront jamais leurs bagages pour quitter le Domaine, comme s'ils y étaient enchaînés, qu'on ne changeait pas le destin.
Qu'il aille se faire foutre, le Domaine.

La cigarette se consume complètement, se voit abandonnée, encore un peu fumante dans le cendrier, et Dyomyre se relève sur ses coudes pour regarder son ami, les yeux ronds. Le nombre de fois où elle avait failli récupérer un petit sachet en toute discrétion et s'était faite pincer par ses aînées...

— T'es sérieux ? Qu'est-ce qu'on fout là, si t'as de la beuh dans ta chambre ? La blonde rit un peu, retire ses jambes du mur pour s'assoir en tailleur face à Jules. J'ai failli en avoir, la dernière fois, mais bon, comme d'habitude... Les yeux roulent, le soupir est bruyant, et de nouveau, le dos se laisse tomber sur le sol, les bras en étoile pour regarder le plafond en béton, profiter de la fraîcheur sur sa nuque. Oui, ben tu me feras pas tomber, cette fois-ci... J'ai eu un sale bleu pendant des jours, et personne a accepté que j'aille pas bosser aux champs alors que j'avais le dos en compote... Pas cool. Tiens moi mieux, aujourd'hui. —

     

     

       
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jumyre
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Dim 3 Juil - 18:40









 
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Le cendrier en céramique résonne contre le sol froid et blafard, toujours en apnée devant Dyomyre dont les gestes serrent le cœur et valsent les colères bien loin de lui. Jules presque apaisé, Jules dont la gorge se tend vers le plafond pour expirer les rondeurs fumeuses, se débarrasse bien vite du poison qui irrite la gorge, qu'il s'efforce à ne pas tousser comme si c'était la première fois qu'il venait de fumer.
Les phalanges jouent de la cigarette tandis que Dyomyre s'allonge et dépose contre les parois briquées, la volupté blanche des jambes. C'est vrai que Jules n'est pas le plus malin, n'est pas le plus fort ni le plus amusant. Mais ça le dépasse lorsque Dyomyre assure qu'elle aussi, elle n'est pas très futée. Parce que c'est bien loin de la réalité, qu'elle est probablement la personne la plus maligne qu'il lui ait été de rencontrer et qu'il sera toujours fier de cette dernière. Toujours.

Le souffle chaud s'exhale des bronches lorsque Jules rit, lorsque les pommettes deviennent framboises jusqu'aux oreilles. Le corps complètement enflammé, Jules se débarrasse du tee-shirt sur les épaules, essuie la sueur qui s'écrase au milieu du dos en grimaçant avant de reposer les yeux sur Dyomyre, dépose le mégot au coin du cendrier tandis qu'il plie le vêtement. J'aimerais bien. Vraiment. Mais bon... On quittera jamais le Domaine et tu le sais.

Les mots dégringolent et la voix se perd comme une confession chagrinante, qu'il a beau imaginé un monde où lui se détache des terres Palatine mais pas un monde où Dyomyre se détache des racines Beaujardin. Puis il ne se voit pas découvrir l'univers sans elle, de toute manière. Voyager seul n'a d'intérêt que pour les courageux et les solitaires. Jules n'est ni vaillant ni esseulé, Jules il ne veut que la paume brûlante de Dyomyre dans la sienne, les étoiles dans les yeux et la fraicheur des vagues sous les pieds nus.
Jules au destin funeste n'est pas même sûr d'un jour, dépasser la cascade des vingt ans. Là où la vie commence, lui il se voit encore ici, bloqué, terrifié, le cœur palpitant et les pensées maudites, répétant sans cesse les horreurs qu'il en veut pas voir.  
Horreurs que Jules garde comme un précieux dans un coin de sa tête, ne se résout pas à l'avouer à Dyomyre, tous les cauchemars qui tournent comme les vieux disques de Claytus dans la maison. Mais ouai, nique le domaine.
Jules retrouve un léger sourire, les bras qui se tendent et se soulèvent jusqu'à pointer les majeurs en direction des murs et se laisse tomber sur le dos, grimace lorsque le dos rejoint les brisques glacées.
Le bassin se tord et les paupières se serrent, Jules regrette de ne pas avoir gardé le tee-shirt sur la peau. J'en sais rien.. Ce qu'on branle ici.. On profite un peu ? le nez se tourne vers celui de Dyomyre. Il voudrait profiter encore un peu de la tranquillité des lieux, du coin que peut-être un jour il ne verra plus. Parce que c'est pour le mieux. C'est toi qui gigote trop. T'as été dans le groupe de cheerleaders de ton école et t'es même pas capable de garder les jambes raides. Jules roule sur le flanc et lui attrape les joues, tend le visage vers le sien pour déposer ses lèvres contre le menton. T'étais vraiment nulle d'ailleurs en cheerleader. Et avec tes minis jupes et tout. On aurait dis.. Les.. Mh. Tu sais, celles qui.. Jules ferme le poing et l'agite auprès de sa joue, cogne la langue contre celle-ci au même rythme avant d'éclater de rire et se relève, attrape le tissu qu'il pose sur l'épaule et à l'aide du pied écrase la cigarette dans le cendrier tout en essayant de ne pas se brûler à cause de la cendre.

Jules n'a jamais aimé les périodes de doutes quant à l'identité de Domyre. Il l'a toujours trouvé jolie avec ses vêtements trop larges et ses coiffures approximatives. Elle n'a jamais eu besoin des artifices dont les autres se pavent. Jamais.
Lorsque les friandises retournent sous le meuble, Jules tend les bras et agite les doigts pour que Dyomyre s'y raccroche. D'ailleurs.. T'as déjà réussi à avoir des coups quand t'étais aussi fiffile ? Genre, t'as embrassé des mecs ? Jules à la bouche entrouverte, se marre de savoir les ragots qu'il n'a jamais pu entendre.

     

     

       
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jumyre
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Mer 6 Juil - 1:40










 
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Dyomyre elle n'y croit pas, à un destin aussi funeste que celui que Jules décrit.
Au contraire, elle, elle pense que leur destin est écrit ailleurs, que c'est ailleurs que les astres s'illuminent pour eux, ailleurs qu'ils chantent leurs exploits, que c'est ailleurs que les muses inspirent les poètes du nom de Jules, pas ici. Parce qu'on ne les aurait pas fait naître ensemble, Jules et Dyomyre, si c'était pour les enchaîner ici. On ne les aurait pas affublé du même besoin de tourner le dos au Domaine, si c'était pour les enterrer ici.
Dyomyre elle se voit loin d'ici, dans dix ans,
elle se voit chanteuse, musicienne, vagabonde ou écrivaine,  peu importe,
elle se voit faire mille choses, découvrir des choses qu'elle ne pensait même pas pouvoir regarder, et chaque fois qu'elle s'imagine errer ailleurs, il y a toujours la main de Jules dans la sienne.

— Eh ben moi je crois le contraire, on est pas faits pour être ici. Dyomyre secoue vivement la tête, comme si la seule pensée de faire sa vie ici lui donnait de l'urticaire. La cigarette se meurt entre les lèvres, et elle en regarde la pointe incandescente. Non, vraiment, Jules, je t'assure qu'on partira vite, quand on sera plus grands... —


Les jambes tapent contre la pierre, comme si la seule force de ses mollets pouvaient briser les murs, faire s'effondrer le Domaine tout entier et écraser les chaînes au passage.
Mais pour l'instant, il leur faudrait patienter, et quoique Dyomyre trouvait l'attente plus que supportable avec Jules, elle ne pouvait pas cacher qu'elle serait bien contente, si elle pouvait partir maintenant.
Les majeurs rejoignent ceux de Jules en riant, comme pour mieux appuyer les propos de ce dernier, et la tête pivote légèrement pour mieux regarder le jeune homme, guetter la moindre émotion négative sur le visage, au bord des lèvres ou des yeux, quelque chose qui dirait qu'il lui en veut un peu, beaucoup, passionnément.
Elle tend la main, la moue qui déforme les lèvres, et pince la peau nue de la côté face à elle.

— Profiter de quoi... Ça pue ici... Il fait froid, et tu te mets à poil... C'est pour ? —

Dyomyre pouffe un peu, les doigts qui continuent de pincer la peau, l'index qui s'appuie pour sentir les os des côtés sous ses doigts.
Il a raison, pourtant, Jules, parce que Dyomyre, elle pourrait rester allongée ici pendant des heures, si Hélias ne risquait pas à tout instant de débarquer, comme le bon toutou qu'il est, prêt à les prendre sur le fait.

— N'importe quoi t'es qu'un sale menteur... Tu sais c'est pourquoi ? C'est parce que t'es tellement fin que tes os font des bosses, donc je suis pas stable. Les bras s'ouvrent en grand, s'enroulent autour de la nuque qui vient vers elle, qu'elle serre contre elle, le nez qui se fourre là où il peut, contre l'épiderme ou entre les mèches. Elle se demande un instant, Dyomyre, comment elle a pu l'ignorer aussi longtemps, alors même qu'elle n'a même pas envie ne serait-ce que le lâcher, en l'instant. J'étais pas nulle du tout, hein, t'es marteau... Si j'étais si nulle on m'aurait jamais laissé, hein... Dyomyre attrape les joues à son tour pour faire face au visage du menteur, la grimace qui relève le nez et fait naître des plis entre les sourcils. Jules a toujours été trop à l'aise, et Dyomyre pas assez - ça ne l'empêche pas d'en rire, pourtant, quoiqu'elle a le visage cramoisi et qu'elle se sent un brin honteuse. Mais t'es vraiment pas bien... N'importe quoi, c'était qu'une jupe, j'ai jamais... J'ai jamais rien fait qui laissait penser ça... C'était une jupe... —

Dyomyre s'empare du tee-shirt qu'il a plié pour le balancer sur son propriétaire, marmonne dans sa barbe et écrase vivement la cigarette dans le cendrier, qu'elle fait glisser là où elle était cachée.
Impatiente de voir ce que Jules a dégoté au lycée, elle attrape les doigts de l'adolescent, se relève, malgré l'embarras qui décore toujours les joues ; elle hésite un peu, les ongles qui grattent la peau de son ami et elle hausse les épaules avec désinvolture.

— Euh.. Une fois, un mec dans les vestiaires, c'était y a pas longtemps du tout, en plus... Mais il était vraiment louche, il m'a fait peur à la fin... Il mettait pas en confiance, quoi, et il embrassait même pas bien, alors que je te jure que toutes mes copines ont dit que si, juste parce qu'il était plus grand je suis sûr. Dyomyre lui fait signe de s'approcher pour chuchoter dans son oreille, comme si on pouvait entendre les secrets honteux qu'elle cachait précieusement. En fait, c'était après un match, tu vois... Le type avait déjà fini le lycée, je crois... Ça m'a vacciné. —

Dyomyre tire la langue, comme si l'expérience avait laissé un goût amer, suffisamment pour qu'elle s'en souvienne encore aujourd'hui. La main tire celle de Jules pour le garder un peu contre elle. Elle n'a même pas besoin de demander à Jules comment ils étaient, les baisers, qu'il a échangé, parce qu'il en parle tout le temps, parce que c'est un tombeur, parce que s'il devait parler de toutes les personnes qu'il avait embrassé, Dyomyre n'aurait jamais fini d'en entendre parler.

— Qu'est-ce qu'il était vilain, en plus, j'te jure... Je leur en veux.. T'aurais du me prévenir, toi, que c'était vraiment naze. —
     

     

       
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jumyre
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Jeu 7 Juil - 1:57









 
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Dyomyre et Jules. Jules et Dyomyre. Mignardise amère, mignardise pas vraiment sincère.
Jules dont le cœur est intimement lié à celui de Dyomyre, le sang qui finira par servir de pluie cinabre aux vignobles et les carcasses d'engrais.
Elle ne croit pas au tragique destin qui semble lier le fils Palatine au Domaine qui lui fait vibrer  la peau d'effrois.
Jules voudrait croire tous les mots qui s'extirpent des lèvres vermeilles, des yeux pétillants et des pommettes framboises. Il pourrait jurer, qu'il veut y croire comme on croit les mensonges des parents, absolue vérité qui se tord lorsqu'on grandit.
Jules il n'a pas la notion du temps comme l'a Dyomyre, c'est linéaire et bancal, ça ne se lit pas comme sur les journaux et dans les constellations. On subit sans pouvoir s'en affranchir, c'est comme ça et pas autrement, c'est ce qu'on a répété à Jules.
Que c'est le temps, qui s'occupe des maux et des aigreurs.
Alors Jules ne s'en soucie guère, n'envisage pas les choses comme Dyomyre le fait, parce qu'il n'y arrive pas, à se voir un jour milicien ou peut-être astrologue, poète et même maître-nageur.
Le garçon ne se voit qu'ici, coincé entre quatre murs, les épaules affaissées par la contrariété, le dos arrondit par la fatigue et l'espoir amenuisé par le temps.

Le sourire léger et Jules jette un regard en biais à Dyomyre, il ne voudrait pas dire des choses qu'il ne pense pas, qu'il voudrait y croire. Mais y croire n'est pas suffisant et Jules l'a bien compris à force.
Lorsque les bras s'abaissent et que la carcasse se joint à celle de Dyomyre, il laisse les ongles griffer la peau tout en pinçant les endroits sensibles, il grimace, râle un peu et essaie de se débarrasser des doigts sans pour autant chercher à vraiment les faire partir. Jules enroule doucement les phalanges autour, ramène les paumes vers ses clavicules puis sur les épaules tandis que les dents claquent doucement lorsque Jules semble réfléchir. C'est peut-être toi qui sent mauvais à forcer de traîner dans les mêmes tunnels pourris que Simion. Je dis ça.. et comme pour se dédouaner, Jules balance les éclanches, arrondit un peu plus le dos et ravale la salive lorsque les prunelles olives tanguent dans celles océan devant lui. Jules prêt à dévorer, Jules prêt à s'abandonner contre le cou se retrouve dans l'étreinte des bras, le souffle chaud de Dyomyre qui cavale contre l'oreille et les boucles brunes.

Il roule des yeux tant qu'elle ne peut pas le voir, dépose la tête au dessus du plexus et à son tour, dépose une main contre le crâne de cette dernière afin de s'amuser des ondulations indomptables qu'il se plaît tant à tresser lorsqu'il s'ennuie. C'est juste parce que t'es jolie qu'ils t'ont pris. Te fais pas des idées.
La grimace survient, atrophie le visage dans une mimique démunie tandis que le rire explose de la gorge, les doigts qui maintiennent fermement les joues concaves et Dyomyre qui se cherche des excuses tandis que Jules la fixe, le sourcil arqué et l'air presque désintéressé.
Il sait bien que Dyomyre, elle ne s'intéresse pas aux garçons, elle ne s'intéresse pas non plus à lui comme il le voudrait, malgré les œillades peu discrètes, malgré les mots à peine mâchés  et les rebonds du cœur inaudibles. Tandis que pour Jules, les plus grandes s'entichent de lui, cherchent à lui tenir la main et à plonger les doigts dans les boucles brunâtres. Jules pas vraiment farouche ne refuse jamais, laisse les baisers couler contre les lèvres, les morsures s'amarrer contre la gorge. Je sais pas. Peut-être qu'en vrai tu fais des trucs de dingue et j'en sais rien.

Jules regrette de ne pas être dans la même école que Dyomyre. Il ne supporte pas vraiment les messes basses à son sujet mais se meurt d'un jour manquer du contact, alors aussi doux qu'un agneau, aussi tendre qu'un amoureux, Jules peut être le plus beau des anges si on le lui demandait.
Les mirettes migrent sur les lèvres qui ne cessent de pulser, à son tour la poitrine tambourine et le nacré de la lune s'enfonce dans les grands miroirs de Dyomyre. Il en crève d'envie, de faire comme les plus grandes contre ses joues. Donc moi j'embrasse les plus belles filles du lycée et toi... Les pointeurs. Nice.
Jules se marre, Jules laisse Dyomyre lui jeter le tee-shirt au visage, continuer de tripoter la peau légèrement hâlée par les dernières semaines à traîner au bord du lac, sous les rayons incandescents du soleil.

Les paumes se joignent et doucement Jules resserre l'étau, s'approche d'elle et soulève les doigts, entoure les joues de cette dernière tout en remuant alors le visage, les yeux rivés dans les siens. C'est pas naze. Regarde.
Il a les mains moites et la fraîcheur des briques sur la carcasse, Jules ploie l'échine afin d'être à la même hauteur que cette dernière, appuie de façon incertaine contre la commissure des lèvres avant de venir les chercher à plusieurs reprises, le souffle lancinant et les phalanges qui glissent en direction de la nuque jusqu'aux épaules.
Petite Dyomyre encore frêle, petite Dyomyre qui ne s'intéresse pas aux garçons, plaie béante dans le cœur du Palatine. C'est juste qu'ils sont nuls. grand sourire et air gamin, Jules relâche l'étreinte et recule, tourne sur lui-même tout en remettant le tee-shirt et siffle, patiente qu'elle sorte en sa compagnie avant qu'Hélias ne débarque pour leur cogner sur la tête.

     

     

       
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jumyre
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Jeu 28 Juil - 8:10










 
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Ça se voit, dans les yeux de Jules, l'incertitude, les espoirs en miettes et les rêves d'enfant qui peinent à garder leur place. Dyomyre ne sait pas quoi dire de plus, pourtant. Elle ne croit pas le destin malin au point de leur briser la colonne vertébrale en deux et de les regarder ployer sous le malheur de toute une vie.
Dyomyre elle ne peut s'empêcher de se dire que si Haklyone les regarde, elle ne laissera jamais leurs âmes s'écarter du chemin qui les appelle, quand bien même la terre et la poussière cherchent à les retenir, quand bien même l'univers entier se serait ligué contre eux.
Non, décidemment, Dyomyre ne peut pas y croire, et ça la peine, de voir Jules si résigné, à peine prêt à se battre, à envoyer valser ce qu'on leur impose, à lever le majeur devant la grille du Domaine Palatine. Elle les voit pourtant très clairement, leur silhouettes s'éloigner, sac à dos sur les épaules et les mains enchaînées ; où, ils ne savent pas, Haklyone ne sait pas, le destin ne sait pas, et c'est ce qu'il y a de bien.
Le sourire, bref, comme inexistant, ne la convainc même pas un peu. Pourtant Dyomyre ne fait qu'inspirer longuement, la lèvre du bas qui vient empiéter sur celle, déjà trop fine à son goût.
Elle finira bien par lui prouver, à Jules.

Les doigts s'accrochent aux épaules, la joue s'appuie contre le crâne, et la moue un peu lasse de Dyomyre s'efface. Ils pourront bien y penser plus tard, à la façon dont ils diront au revoir aux vignes, aux souvenirs qu'on y a enterré, aux terriers qu'on y a creusé et aux initiales qu'on a gravé sur le bois de l'arbre du lac, celui de la table et de la vieille boîte à bijoux de la jeune fille. Elle agite les épaules qu'elle tient fermement entre ses phalanges, soulève le visage pour que Jules puisse voir la grimace qui froisse le visage et frappe contre le front.

— Ils sont pas pourris, c'est moi qui les fais et j'y passe du temps... Ils sont vraiment bien faits, si tu pouvais visiter tu kifferais. Y a plein de pièces, plein d'entrée, c'est trop bien. —

Malgré tout, et en toute discrétion, Dyomyre penche la tête pour essayer de renifler sa peau, ses vêtements, le dessous de ses bras ou encore ses cheveux, se demandant si l'odeur ne proviendrait pas, effectivement, de la terre dans laquelle elle aime se fourrer lorsque l'agitation de la maison Beaujardin ne lui plaît plus. Pourtant, aucune odeur ne vient confirmer les dires de Jules, et à nouveau, elle lui frappe le front avant de relâcher les épaules un peu.
Dyomyre se marre un peu, le sourire s'étire entre l'amusement et une sensation de satisfaction un peu étrange - c'est qu'elle dirait qu'elle est flattée, peut-être ? - et elle secoue vivement la tête. Quoiqu'elle aime entendre qu'elle est jolie, elle à qui on a répété qu'elle n'était vraiment pas aussi gâtée que les autres filles, Dyomyre doit avouer que ce n'est pas la raison qui a fait qu'elle a pu intégrer l'équipe de cheerleaders de son école. Pas selon elle, en tout cas.

— T'as pas vu les filles du collège... Elles sont hyper canons, elles s'habillent trop bien.. Si la beauté c'était un critère, je suis pas certaine qu'on m'aurait laissé penser à intégrer l'équipe... On m'aurait même pas laissé mettre un pied dans le gymnase, j'aurais été bannie. Dyomyre pouffe, tire les mèches brunes qui s'éparpillent contre son visage, celles qui sentent l'été et le soleil, les souvenirs et l'avenir. Je t'assure que j'étais vraiment douée, moi... J'aurais peut-être du continuer. Vous m'avez tous coupé la chique, à dire que je devais avoir l'air bête, c'est vraiment pas sympa... —

Dyomyre rougit à nouveau un peu, parce qu'elle-même avait l'impression d'avoir l'air d'une idiote, à gesticuler de la sorte sur le bord d'un terrain. Pourtant ça lui avait plu, sur le moment, et c'était à peu près tout ce qui comptait.
La blonde jette un dernier regard à la cave, pour s'assurer que tout est en ordre et que rien ne les trahira, et se dirige vers les escaliers. La gorge émet un léger grondement, à peine perceptible ; elle l'avait déjà bien compris, que Jules possédait une popularité qu'elle ne pouvait même pas effleurer, qu'elle ne pouvait même pas espérer égaler un jour.
Et en y repensant, le nez se froisse, les sourcils se rapprochent un peu - bien sûr qu'elle ne pouvait pas s'attendre à ce que Jules ne s'intéresse jamais à toutes les filles qui viennent roucouler près de son casier.

— Oui ben, c'est bon, j'ai compris, tu peux directement le dire, personne veut de toi, Dyomyre... Crâneur... —

Le sourire revient malgré tout habiter les lèvres, parce qu'elle ne soit pas rester amère trop longtemps, et que de toute manière, Dyomyre n'a pas besoin qu'on s'intéresse à elle, pas vrai ?
Les pas de Jules s'arrêtent, ceux de la Beaujardin avec. Elle l'observe un instant, noient les iris claires dans celles, plus fauves, du jeune homme. Avec amusement, elle fait balancer ses joues de gauche à droite, au rythme des mouvements de Jules.
L'empreinte que laissent les lèvres est bien différente de celle qu'a senti Dyomyre la dernière fois, dans les vestiaires, avec ce type qu'elle n'a pas revu, et c'est bien tant mieux. Et quand bien même elle confesse, à mi mot, dans un coin de sa tête, que ce n'est pas aussi naze qu'elle l'avait cru, Dyomyre pince les lèvres, lève les sourcils et recule un peu le visage pour souffler, tout bas, crâneur.
Le sang s'agite un peu, dans les veines qui parcourent les pommettes, suffisamment pour que Dyomyre ait l'impression de ressentir l'existence de chaque sillon transportant l'hémoglobine jusqu'à son visage.

— Mais qu'est-ce que t'en sais, que j'ai pas trouvé ça naze ? Pourquoi t'es aussi confiant ? Qu'est-ce que t'en sais qu'elles te mentent pas, les greluches de ton lycée, quand elles disent oh Jules, tu embrasses si bien, embrasse moi encore grand fou... Dyomyre attrape le bras du jeune homme, tend les lèvres, agite la tête de droite à gauche comme pour mimer les baisers passionnés échangés au détour d'un couloir. Mais sinon, plus sérieusement... Tu peux me montrer comment on fait ? J'ai pas envie d'embrasser quelqu'un un jour et qu'il pense que je suis naze, tu vois... —
     

     

       
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Ven 29 Juil - 5:44









 
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Jules n'a jamais été certain de quoi que ce soit quant à sa vie et son futur, le destin qu'il place maladroitement entre les mains de Viktor et du Domaine. Il n'a jamais été certain non plus que ce soit une bonne idée, de se laisser mourir ici, parce que ça finira par arriver de toute évidence. Entre les humeurs qui vacillent, le chagrin qui enserre un peu plus le cœur dans un étau d'acier, même Dyomyre ne pourra rien y faire, ne pourras pas changer le destin.
Les bras s'étendent le long du corps tandis que le reste s'appuie au mur, promène le regard sur l'allure de Dyomyre. Alors fais des gros terriers que je puisse y rentrer. Sinon tu prends des photos.
Jules sourit et garde les rires moqueurs pour lui, les railleries et les mauvaises blagues. Le courant n'est jamais passé entre Simion et lui, pas plus qu'avec Hélias. Probablement les seuls Beaujardin que Jules n'arrive pas à apprivoiser.

Les filles du collège et du lycée, elles n'ont rien de semblables à Dyomyre. Elles ne sont pas aussi remarquables ni même aussi jolies, Jules peut l'assurer, le jurer et en faire des odes. Les lippes s'étirent, légères, mais le sourire est pourtant là. Il n'a pas envie de la contredire non plus, il baisse les yeux et renifle. Jules voudrait que Dyomyre se voit comme lui peut la voir, elle n'y verrait que les étoiles par dessus la tête, les feux d'artifices qui font sauter le cœur et les remords de ne pas se confesser. Jules sans vraiment d'assurance autrefois, Jules avec un peu plus de courage aujourd'hui, aspire l'air jusqu'à l'évacuer complètement des bronches et lève les yeux sur Dyomyre, les bras derrière le dos qui soutiennent les reins. T'es aussi jolie que les autres filles, Dyomyre. Et je suis sûr que tu sautilles dans les airs aussi bien que les autres potiches.
Jules se sent un peu coupable maintenant, il a l'expression un peu raide, un peu terne, les sourcils à peine froncés et les yeux qui s'amarrent sur ses pieds. C'est Maurillon qui fait que se moquer, moi j'ai essayé de lui dire d'arrêter. Entre mensonge et vérité, c'est que Jules a lui aussi embrasé le feu que les frères ont commencé et si ce n'était que pour rire, fallait-il croire que ça avait abîmé les envies rêveuses de Dyomyre.

Les envies et les désirs, ce sont des choses plutôt communes pour Jules, à la différence que Dyomyre peut les exercer un peu plus librement tandis que Jules, doit s'en tenir à ce qu'on veut de lui et ce qu'on en attend. Les clubs ça n'a jamais été pour lui, pas même les sorties après les cours ni même les petites amies à qui on tient la main sereinement dans les rues de Lunapolis.
Jules il a suivi le sentier de la maison tous les soirs, il a tenu les mains des filles dans la cours de récréation et a laissé les baisers couvrir la gorge dans les toilettes des garçons entre midi et deux.
Dyomyre jolie Dyomyre qui semble un peu vexée.
Dyomyre jolie Dyomyre qui même en colère, sera toujours la plus jolie de toutes les filles de l'univers.

Le rire froisse le silence et l'ardeur, le baiser a rompu les simagrées et Jules a toujours le cœur qui bat trop vite, prêt à rompre la circulation sanguine qui avait pourtant tenu le coût jusque là.  
Elle s'approche et lui regarde encore, spectateur sans jamais être acteur, parce que Jules n'ose jamais, parce que Jules a peur, parce que Jules est un lâche. Bah... Sinon t'aurais grimacé et là t'es toute rouge. Je suis sûr qu'on peut faire cuire des œufs sur tes grosses joues.
Jules retourne le sourire afin de ne pas rire encore et encore, se redresse et un peu surpris de sa demande, il a les oreilles qui chauffent à son tour puis le haut des pommettes.
Loin de la timidité qu'on pourrait lui octroyer, Jules avale l'écume qui stagne dans la gorge, avale les poèmes miellés qu'il voudrait tout de suite lui murmurer. Elle se moque et tire, la bouche en cœur et les yeux pétillants. Ça use de devoir faire semblant. T'essaies d'attirer qui, encore... J'espère que c'est pas un vieux mec de vingt ans là..
Les moqueries ne sont pas sincères, parce que ça consume les petites joies dans la poitrine, ça fait mijoter la jalousie comme un mauvais cocktail. Mais.. Je suis un homme avec la main sur le cœur, je veux bien.. Te montrer. Alors, déjà.

Jules doit se pencher pour correctement parvenir à avoir le visage face à celui de son amie -il a grandi trop vite et elle, ne parvient toujours pas à dépasser le mètre soixante. Alors il souffle un peu, s'attarde sur les tâches qui parsèment le visage et abaisse le regard vers les lèvres. Jules il a les envies des grands, les désirs d'étreintes et des ongles contre la peau, cependant il préfère tout ravaler comme on avale les désillusions, dépose doucement les paumes contre les joues, les auriculaires et annulaires sous la mâchoire et presse légèrement. En général c'est les mecs qui prennent comme ça. Mais si t'as des grosses couilles, tu peux le faire aussi. Jules pouffe et frappe doucement le front contre le sien, le nez qui se frotte un instant avant de prendre les lèvres contre les siennes.
Il y a le goût du tabac encore frais et du vin de ce matin, les baisers qui font gonfler les lèvres humides et qui s'arrêtent pour revenir un peu plus forts, un peu plus possessifs.
Ça perfore les poumons de l'air, empêche de correctement aspirer l'oxygène mais Jules s'en moque, tant qu'il peut encore s'enivrer de Dyomyre jusqu'à que ça n'arrive plus. Qu'il n'y a que dans ses rêves d'échappés qu'il y pense, d'à comment un jour, il pourra embrasser Dyomyre, lui montrer la maison au bord de mer et les colliers de coquillages autour du cou et des chevilles.

Pourtant il faut bien arrêter le moment, il faut arrêter de tordre l'échine et de serrer les joues comme des citrons. Il faut faire revenir le rythme cardiaque à la normale et Jules râcle sa gorge, la salive au coin des lèvres qu'il ne prend pas la peine d'essuyer, vient appuyer ses mains sur ses hanches, l'air un peu gêné quoi que drôlement content. C'était les cours de professeur Jules, voilà. Tu veux que je te donne des cours sur comment bien t'habiller et te coiffer aussi ?
     

     

       
The way
       

you held me so tight
all trought the night til'
it was near mornin'

ft. Dyomyre + Domaine Palatine + FB


jumyre
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