haklyone
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Tatiana » soon it will be cold enough to build fires



 

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Tatiana » soon it will be cold enough to build fires
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Jeu 28 Juil - 4:02


And I think she used to say that she wants to get away  
from the people and the cold weather

Dans les bras le cartable abeille, là où les myriades de coloriages traînent, là où les craies grasses ne sont plus dans le carton et où il y a plus de pages gribouillées que de devoirs.
Tatiana a offert le couvert du midi et ça a fait battre le cœur tout mielleux de la petite Gia quand Alfie le lui a annoncé. Elle a prononcé les mots mièvres On peut aller voir Tat(i)a ? et Thomas qui ne refuse jamais rien à sa petite perle, ne refuserait pas non plus l'invitation de sa vieille amie des années miliciennes.
Alors le regard droit et le regard qui se promène sur la pièce lumineuse et trop bien rangée, Alfie à les lèvres qui s'étirent, un peu moqueur c'est vrai. Tu viens de tuer quelqu'un, Tat ? et Gia qui passe entre les jambes pour s'écrier de sa plus grosse voix le prénom un peu tordu de Tatiana. Entre ses lèvres ça ne sonne jamais droit, ça balance les i pour qu'il n'en reste que les a, ça fait chavirer les sourires et les dents qui s'entichent des lippes.

Tat(i)ana, tu es belle aujourd'hui ! Viens, on va te montrer les dessins qu'on a coloré avec papa. Tu vas voir les miens sont plus plus plus beaux. et doucement la petite fille s'écarte du père, attrape le poignet de la grande dame devant elle afin qu'elle se baisse et dans la confession, abaisse le ton, le secret de miel dans l'oreille de Tat(i)ana. Il est v(r)aiment nul. Tu vaaas voir... Mais faut pas dire, après il râle. la moue boudeuse et puis le rire qui surgit, Gia reprend des bras tortionnaires le cartable, balance une vilaine grimace avant de vite s'évader sur le divan, les ballerines jaunes qu'elle dépose au sol délicatement avant de tout ouvrir et de tout étaler, faisant alors son marché pour tout montrer à Tat(i)ana quand elle aura fini d'accaparer Alfie.
Ce dernier roule les prunelles, s'approche de Tatiana et lui tapote doucement le dos tout en regardant l'enfant. Faites des gosses, qu'ils disent hein... Ça va toi sinon ? Ça faisait un petit moment. J'étais beaucoup occupé à la boutique. et pas uniquement.
Il a les ecchymoses sur le coin de la joue encore fraîche, les stries sur les lèvres et les rainures légères autour du cou. Ça ne trompe personne et si Gia croit aux rêves qu'Alfie lui raconte le soir avant de dormir, celui où il abat les dragons et les viles chevaliers qui essaient de lui barrer la route pour retrouver le chemin de la maison, là où la petite princesse l'attend patiemment, entre ses abeilles et ses coloriages.  

Alfie aurait apprécié avoir un appartement aussi impeccable et grand que celui de Tatiana, le sien bien que suffisamment grand pour deux et toujours trop en bazar, parce que Gia ne peut s'empêcher de déposer les peluches sur tous les meubles de la maison afin qu'elles surveillent quant il n'y a personne, les constellations de traits qui font des fresques dans sa propre chambre.

I would refer to the fact that instead of leaving I thought shed prefer love but I gotta letter from a place Ive never heard of tracing all the words with my finger gone numb
From the icy wind that keeps beating on the drums
Says shes never coming back and that I will admire but soon it will be cold enough to build another fire
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Ven 29 Juil - 14:50
i'm back to summer back back to summer back i'm back to summer back, ooooo my body my soul turn into gold as long as i keep on dancing


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Dans la cuisine ouverte du pavillon, où la rigueur fait se succéder marmites et casseroles dans le concert des cuillères en bois qui brassent et de la hotte qui ventile, il y a une brune en cloque. Depuis que l’aurore a tapissé les murs blancs de ses reflets pastels, le corps bosselé par le relief d’une vie à venir n’a cessé de s’échiner sur la planche à découper et contre la surface du mobilier déjà brillant. Les gestes précis des mains usées par la javel segmentent l'existence mieux le potager réduit en julienne. La blouse beige ferme sur ses reins dans un nœud papillon dont les lacets débordent sur la toile taupe d’une robe trapèze. Tatiana (en cloque) ne renoncerait pour rien au monde à la tenue de la réception la plus parfaite. Sur le seuil de la demeure, il y a le goden boy (Alfie) de son adolescence et une petite brindille (Gia). Tous les feux s’éteignent dans un bruit d’aspiration fiévreux. Les phalanges frottent sur le torchon précipitamment. Tatiana (en cloque) a le genoux par terre, les yeux perdus dans l’innocence acidulée du visage poupon de Gia (la petite brindille) et le ricochet des candeurs. Elle chatouille en syllabes pures allégées des voyelles. Les dessins. Les plus plus plus. Les vament nul. Tatana (conquise) s’étoffe de ridules joyeuses au bord des mirettes et aux coins des lippes. Les doigts dévorent les joues bien rondes de mimiques croquantes. Entre une poignée de baisers légers à la cîme des cils et des oreilles, l’orque susurre. Gia. Mon ange. Tu es tellement grande. Tellement jolie. Tellement craquante. Et bien sûr que tes dessins, ils sont plus beaux. Et bien sûr qu’il est nul si tu le dis. Il y a des gommettes et des feutres qui sentent la banane et la framboise cachés dans le tiroir de la table basse. Tu veux ? Envolée comme un courant d’air, la petite brindille (Gia) a déjà le divan pour galerie et le sac à dos éventré dans une pagaille de chefs-d'œuvre. L’amour toujours depuis son premier souffle, Tatiana (en cloque) rêve des horizons similaires pour ce qui déforme discrètement le coton évasé à dessein. Le tapotement des doigts sur son épaule l’arrache du foisonnement des espoirs mielleux. Alfie (le golden boy) a la peau meurtrie de passe-temps dangereux, les résolutions ça s’écornent comme le papier à lettre. Plus on les relit, moins elles sont présentables. L’inquiétude fronce son visage d’un sourire douloureux. Avec douceur, la paume embrasse le cou, les phalange glissent sur la pommette et la pointe du pouce étire une caresse à la commissure des lèvres fendillées. Tatiana (en cloque), gonflée de l’autorité d’une mère, sermonne avec des petits souffles exaspérés. Alfie. Dans quel état tu t’es mis… Tu ne devrais plus avec la petite. Tu devrais te traiter comme tu la traites, elle. Comme la chose la plus précieuse du monde. Maintenant que c’est toi son monde. Grand benêt. Oui. Bientôt, ils seront tout deux l’univers de quelqu’un. La main  retombe involontairement sur son abdomen où la création d’une étoile commence par des tissus de cellules en extension. La milicienne expire avec une douceur qui desserre l’accent de ses sourcils. Ca va. Merci. Les yeux emportent les justifications dans leur roulement. Ce n’est pas bien grave. Tu es là maintenant. C’est bien la preuve qu’on est pas obligé de sortir de la vie de Tatiana (en cloque) et qu’on y peut y rester de son plein gré. Même si ce n’est pas noué dans un bracelet du destin romantique. Même si ce n’est pas acté dans un contrat. Même si ce n’est pas l’éternité d’un être de chair neuf. Entre les vapeurs de ragoût des mers, il y a l’orque qui retourne à l’ouvrage, pioche des porcelaines blanches et brillantes sur les étagères, et l’argenterie intacte de son premier mariage dans les tiroirs. Occupée par les mille détails de son dressage, elle parle sans ralentir la cadence des tâches. Tu dois voir de nouvelles personnes tous les jours avec ton commerce. Ton trésor, ça doit lui plaire cette effervescence. Et toi ? Alfie ? Tu n’as pas encore rencontré quelqu’un ? L'espièglerie fleurit ses lèvres peintes en gloss rose printemps. Ses yeux sont accaparés par le démoulage des tartelettes aux framboises dont la pâte sablée est plus friable encore que les humeurs des dernières semaines.



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Dim 31 Juil - 0:11


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Les manières patelines font frémir le cœur et rappelle à Alfie les mièvreries d'Ellen, les mots doux sur les lèvres et les paumes qui enserrent les joues en coupe pour pouvoir déposer les plus baisers d'amour sur le front.
Alfie y songe parfois, de temps à autre, quand il voit Tat(i)ana avec Gia, ce que ça aurait pu donné si elle avait été à la place d'Alycia, s'il n'y avait pas eu Mehdi. Mais les regrets et les remords, Alfie les a troqué pour une vie plus simple et loin de la difficulté d'être incertain, de ne pas savoir quoi faire ni quoi dire.
Gia hausse la voix criarde, celle qui ne désemplit jamais malgré la fatigue et l'effroi des nuits sans avoir qui que ce soit à ses côtés. C(h)ouette. Tu verras Tat(i)ana, mes dessins, ils sentiront la fraise et... Le chocol(a)ot !
Et Gia n'attend jamais les prières et les poèmes, elle a toujours un coup d'avance, les pieds qui s'enfourchent l'un sur l'autre et le dos qui ploie à force de se tenir trop raide pour approcher le soleil. Oui oui oui, tu verras Tat(i)ana, tu pourras les z'accrocher sur le frigo' et dire à tout le monde que je suis l'artiste qui a to(u)tu fait ! Les tiroirs se démusèlent, laisse entrevoir le contenu des couleurs criardes et des pastilles formant les voluptés des astres et des étoiles, ça étire les grands sourires et ça chante les louanges de Tat(i)ana, ça s'écorche la voix à brailler les Merci merci merci comme si les bronches étaient en permanence aérées.

Le paternel lui, doit serrer les paupières, grimace un peu d'entendre Gia parler aussi fort pour remercier Tat(i)ana, cependant il se tait et laisse la femme face à lui couvrir l'épiderme chaude de la paume et des phalanges, glisse les ongles sur la commissure de la lèvre jusqu'au tempe abîmée. Ça le fait sourire, Alfie. Ça le fait même rire et il secoue alors la tête pour se débarrasser sans violence des reproches et des sermons de maman. Je fais très attention, Tatiana. Il ne m'arrivera rien et je n'y vais quasiment plus. J'y suis juste allé hier, pour voir...
Alfie n'est pas certain de pouvoir se voir aussi précieux que l'est Gia, pas aussi incroyable qu'elle ne l'est. Elle qui avale les paroles mielleuses comme des sacrements, qui n'en ont pourtant rien et qui ont tout des vils mensonges qu'Ellen murmurait aux oreilles du garçon à l'âge de quatorze ans.
Tat(i)ana romanesque, Tat(i)ana qui a tous des épouses parfaites et des amies délicates prépare la table avec l'argenterie du mariage, celui auquel il a assisté se souvient-il, le costume un peu défait et les yeux brillants. Il s'en était un peu voulu, de ne pas avoir été avec Gia pendant les premiers jours mais, il n'aurait pas non plus voulu rater l'évènement d'une vie (tragique) pour Tat(i)ana, alors il avait fait les concessions, murmurer les pardons.

Elle se régale. Elle colle aux basques des mamies surtout, elles viennent toujours du marché en face avec des boîtes de cookies et de gâteaux, alors tu sais.. Alfie qui n'a jamais quémandé la compagnie, ne pourrait aujourd'hui pas s'en passer.
Il s'est vu des années auparavant finir seul dans une vieille baraque au bord de l'eau, coincé entre les montagnes et le vent qui râlerait les secrets de ses habitants.
Pourtant, il fallait croire que le destin n'avait pas été comblé de le voir terminer ainsi et, qu'il lui avait alors accordé les interférences auxquels on ne s'attend pas et qui sont de toutes évidences, celles auxquels on s'accroche le mieux. Non. Enfin. J'en sais rien, il y a une fille qui vient souvent à la boutique, elle est blonde, elle est mignonne. Mais rien de plus. et si Alfie avait essayé de garder un peu de secret, c'est Gia qui les joues vermeilles, se lève sur le divan, plante les paumes fermement sur le dossier et se penche vers l'avant tout en regardant Tat(i)ana. Elle s'appelle D(y)omyre ! Elle fait du vin. C'est comme du jus de r(a)isin, Tat(i)ana mais c'est pour les grands !

Alfie il a les airs gênés et le regard qui fuit, les doigts qui s'empressent de soulever les mèches châtains qui s'écrasent sur le front pour se dégager la vue. Merci Gia, adorable d'étaler ma vie comme ça.
Le sourire est large, le rire est à peine caché et il vient s'accouder sur le comptoir parfaitement lisse, là où les imperfections n'existent pas. Si un jour j'ai le malheur d'être un infidèle, tu peux être sûr que la Terre entière sera au courant.

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Dim 31 Juil - 20:20
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A la commissure de la bouche en cœur de Gia, il y a des sourires sincères que les grandes personnes ne s’offrent pas, la promesse d'un avenir radieux et la cavalcade des idées arc-en-ciel. Le regard amouraché de ce débordement de candeur scrute avec tendresse les doigts qui déplient, déballent et défont, dans un ravissement braillard mais dénué de fausses notes. Les bras enroulés sur la poitrine, l’orque dit. Oui. Fais m’en plein. Comme ça on ira acheter des nouveaux magnets en forme de coquillages toutes les deux. D’accord ? La vision des boucles blonde rassasie son regard qui s’en sépare à regret pour le père de la jeune merveille. Les rires qu’il entrechoque rappellent la jeunesse naïve des années estudiantines où Tatiana (la nouvelle tête) applaudissait tous les matchs de Medhi (le cancre) depuis les gradins. Les doigts esquissent un piano sur la hanche droite contredit par un sourire amusé. L’index opposé se plante sans heurt au milieu plexus gonflé du brun. A demi-sérieuse, elle gronde, la moue moqueuse. Tu mens si mal Alfie, tu devrais arrêter d’essayer. Je ne peux t’en vouloir au rythme où vont les choses ce sera moins dangereux de combattre à la Fosse que d’être milicien… Disparus. Envolés. Lapidés ? Des anonymes peut-être. Des collègues tout de même. Tatiana (en cloque) en est rongée d’effroi de savoir que ses rangs (sa famille) se font décimer par une main invisible. En cloque, Tatiana ne se portera pas volontaire pour les battues dans la forêt Tue-Loup. Les doigts se fripent sur l’habit de cuisine et elle regagne les fourneaux à pas légers. Préoccupée, tout à coup, de brasser les récipients de céramique plutôt que les augures pénibles dénoncés sur les ondes, Tatiana ouvre la fenêtre au-dessus de l’évier en grand. L’air marin s’engouffre comme un polisson qui vient secouer tous les rideaux de toile claire et les cheveux de Gia (la petite brindille). Les assiettes sortent sur la table dans une chorégraphie jouée mille fois, la chaise est tirée sans un raclement et le regard de Tatiana (en cloque) insistant pour qu’Alfie (le golden boy) s’y installe. Avec cette nonchalance égale, il dit. Des mamies. Des boîtes de cookies et de gâteaux. La litanie sucrée des journées de la petite brindille (Gia) ressemble aux contes dont la milicienne a inspiré sa vie. L’histoire féerique se prolonge à deux voix. Il y a une fille. Souvent. Elle est blonde. Elle est mignonne. Elle s’appelle Do Mi Ré (Dyomyre). Le sourire éclot sur les lèvres peintes à la mention de ce prénom qui ressemble à une comptine. Tatiana (en cloque) dépose soigneusement le dernier couvert et les épaules contre celle du golden boy (Alfie) en s’accoudant à son tour. Les iris avelines lancent un clin d'œil malicieux à sa complice. Ah oui ? Do Mi Ré. La vie pas si secrète du gros ourson. Elle doit être sacrément spéciale pour que ça t’ennuie dans parler. Les rires lui remontent la gorge dans des sons cristallins. Le souhait de l’avoir dans son séjour tout l’après-midi pour éplucher l'affaire se retrouve balayé par un coup d'œil à l’horloge. Dans l’exemplarité de Tatiana (en cloque), il y a le respect des aiguilles, le service à la française d’une marmite fumante et les mains qui battent doucement le rappel. On en parlera à table. Alfie, tu prends une bière ? … ou du vin ? Un rire bref lui échappe. Ce n’est pas du Palatine mais bon… Sous l’expertise des habitudes, elle ajuste le nœud des serviettes en satin écru, sort une salade aux couleurs de l’été et sert en portion égale les convives. Dis Gia, ma puce, tu veux bien aller chercher le jus que tu préfères dans le frigo ? Il reste de la limonade sinon. Pour rien au monde, Tatiana (en cloque) n’aurait souffert un soupir déçu de la petite alors elle a encombré les étagères de la variété exotique et onéreuse des étalages d’un marché écumé le matin même.



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Lun 1 Aoû - 1:18


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Gia s'atèle aux coloriages des coquillages et des licornes, les craies grasses qui ne sortiront cette fois-ci en aucun cas du cartable, les feutres framboises et kiwis entre les doigts, les couleurs s'appliquent en tranches fines, se superposent et laissent des traces moites les unes sur les autres. Mais ça ne semble pas déranger l'enfant qui continue sa quête sans se soucier de quoi que ce soit, ni même de la conversation et des secrets écorchés sur le tas.
Le foie tire depuis hier, ça arrache les grimaces et les râles tandis que Gia essaie de comprendre pourquoi ça fait mal comme ça, l'organe épais qui s'étale par dessus l'estomac. Parce qu'elle, elle a beau appuyer contre la peau, serrer les doigts et y cogner ça ne lui fait rien, ça chatouille et ça pince mais ça n'agite rien d'anormal là-dedans.
Tat(i)ana s'inquiète comme les mamans et les bonnes amies, ça réchauffe un peu Alfie d'entendre les sermons malgré tout. Dans un geste un peu las, il hausse alors épaules et laisse rouler les yeux avant de s'installer sur le siège qu'elle lui présente. En même temps, on peut pas dire que les Miliciens soient les plus honnêtes non plus. Ça vient peut-être de là, mes mensonges compulsifs ?

L'air faussement inquiet les yeux ronds comme des soucoupes, Alfie se marre et tapote la table de trois coups pour faire comprendre à Gia qu'il est temps de se glisser à table mais qu'il faut d'abord se laver les mains. Les coudes de Tat(i)ana sur ses éclanches, il les affaisse pour qu'elle dégringole et enfin se lève, attrape la gamine qui vient réclamer qu'on l'aide à frotter le savon azur sur les petites paumes. Aaah non. Enfin, j'aurais préféré la connaître mieux avant que Gia s'amuse à déballer ma vie. Alfie jette un regard complice à Tat(i)ana, gros ourson comme les petits gâteaux dont raffole les enfants, ça le fait sourire. Non ! Papa i(l) boit pas de alcools. Après son foie il fait krapoutoutou... Gia jette les bras en l'air, hurle et se laisse tomber vers l'arrière, comme atterrée par ce que Tat(i)ana vient de dire et si Alfie n'en avait pas l'habitude, le pauvre furet se serait déjà écrasé par terre. La main soutient alors les reins et l'autre les jambes, Alfie grommelle et laisse Gia récupérer la limonade dans le frigidaire, en claque la porte et tend la poubelle au paternel pour correctement s'asseoir auprès de Tat(i)ana, impatiente des odeurs qui font ronronner le ventre dans des comptines de mamie. T'as déjà oublié que je peux pas boire d'alcool ? Quelle piètre copine... Hein Gia ?

L'enfant se marre, glisse une main contre celle de Tat(i)ana et se dépêche d'avaler les rameaux de salades et les tomates. Alfie quant à lui, prend le temps de manger -le couvert tourne entre les doigts et il vole dans l'assiette de Tat(i)ana le morceau de fromage en souriant, tapote par la suite son verre pour se faire servir.
Il n'a pas oublié les repas chaleureux ni les rires cristallins. Jamais. Et toi alors, t'as rencontré quelqu'un depuis ? Ou c'est toujours le néant ? On veut être les premiers au courant avec Gia. On est tes plus grands fans.
La plus jeune à la bouche à raz-bord des condiments qu'on dépose sur les légumes, menace de s'étrangler. Oui on veut tout savoir ! Il faut tout dire, sinon après nous on sait pas.


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Ven 5 Aoû - 13:41
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Entre les taquineries qui creusent des rires miel et les sourires inquiets qui rident les arcades, il y a le visage un peu raide et abîmé, la désinvolture jusque dans les affaissements et le reproche salé qui dégouline des lèvres. Les enfantillages envolent une pichenette sans convictions dans le front esquinté du golden boy (Alfie). Tu leur en veux encore ? je ne me rappelle pas que l’art d’être un mauvais menteur c’était dans les programmes. Tu as encore les manuels d’ailleurs ? Tu pourrais me les prêter ? Pour la demi-soeur (Maxine) et l’avenir au rythme industriel de l’usine, les pieds dans des godasses de sécurité laides s’en allant par millier finir meurtris par le rouet de la machine. Dans le concert des porcelaines, il y a une perle de transpiration qui roule de la tempe à la jugulaire, le masque de la gaîté figé qui ressemble à une interruption de signal et la culpabilité qui lui mord les lombaires. La porte du frigo suspendue lui rappelle que le prix de l'électricité, c’est encore plus grave que d’être une piètre copine (sénile apparemment). Le monde se remet en marche au rythme des balbutiements embarrassés. Oui. Une piètre piètre copine en effet…. Le bouteille d’eau gazeuse sous le bras, la brune termine de meubler le malaise avec les salières et le pain en travers de la nappe. La salade brassée est répartie en portion égale. La louche vide la tambouille des lentilles corails où le lieu jaune est cuit en sauce dans les assiettes creuse. La langue presse le secret sur le bord des lèvres mûres pudiquement. Le néant. Comme t’es raide Al’. J’ai fait beaucoup des rencontres… Des énigmes, des fêtard, des soulards, des Peter Pan, un (futur) père. Certaines plus plaisantes que d’autes. Le commissariat ou le bar. Les piques ou les cadeaux. Un tête à tête avec elle même dans le restaurant le plus onéreux d’Ithloréas. Tout ce que je peux dire c’est que c’est plus dure de trouver chaussure à son pied quand on est divorcée. Et ça le sera plus encore avec un nourrisson plaqué sur le sein. Les bruits de succions des amourettes ça s'écrasent dans le cou, sinon ça laisse les hommes désemparés. La chaise racle le sol après avoir servi une eau claire à la tablée. Tatiana fleurit une risette les couverts au-dessus du plat. Bon appétit ! A l’hôtel Beauregard, où la cantine des employés est un peu guindé, Tatiana (en cloque) a déjà ré-apprivoisé toutes les mauvaises habitudes des gens d’Ithloreas : l’attrait pour la bonne facture et beaucoup trop de sel pour des artères en bonne santé. La serviette tamponne le coin de la bouche quand l’orque s’adresse timidement à Gia (la petite brindille). Tu as déjà eu envie d’être grande soeur Gia ?



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Lun 8 Aoû - 8:04


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La douleur électrise brièvement l'espace crânien derrière les orbites, évoque les flash lumineux quoique moins abrasifs que ceux des phalanges écrasées dans l'arête du nez. Les paupières se rouvrent lentement pour décortiquer Tat(i)ana du regard, les arceaux lumineux à travers les iris. Toute ma vie si le faut, hein Gia ? Le poing se tend vers la gamine qui frappe dedans en joie, prend le temps de mâcher les feuilles et le fromage, les tomates entre les doigts qu'elle écrase pour d'abord aspirer la pulpe puis la peau. Pourquoi avoir des livres quand on a un cerveau digne d'une encyclopédie ?
C'est que Alfie ne peut pas vraiment prétendre être le plus malin des copains de Tat(i)ana, pas le plus intelligent des pères ni le plus débrouillard des amoureux. Lui qui a tendance à tout oublier, lui qui a tendance à se souvenir des choses lorsque les silhouettes rappellent les amnésies brèves. La fourchette cogne contre les dents, l'œillade malicieuse revient s'appuyer contre le bol au milieu de la table, le service d'argent encore intact.
Lui, n'aurait jamais eu l'idée d'épouser Alycia, ça lui paraissait insensé. Aussi jeune, aussi tôt, aussi insouciant. De lui-même, il n'aurait jamais envie d'avoir eu un enfant, parce que c'était du travail en plus, du sommeil gâché et une jeunesse effacée.

Mais aujourd'hui, Alfie il referait tout de la même manière, chaque instant et chaque parole, il n'aurait rien changé pour tout avoir encore maintenant. C'est pas très grave, même ma mère l'oublie parfois tu sais. Elle vient avec ses grands verres à champagne, y fout du rhum et du coca et elle me balance tiens, ça te rappellera tes soirées de jeunots ! C'est pas croyable, d'être encore aussi tenace à cet âge.
Les yeux sont surpris lorsqu'ils roulent, le sourire s'étire et l'assiette se vide assez rapidement, alors l'ancien collègue verse une autre louche, glisse entre les lippes l'eau pétillante et réfléchit une seconde.
C'est vrai que parfois, Alfie manque de tact, Gia aussi et maintenant qu'il la regarde, il ne doute pas que ça vient de lui, de ses gênes un peu paillards.
Tat(i)ana, elle a tout des femmes parfaites, celles qui savent tout faire et tout résoudre. Pourtant, ça ne semble mener à rien, lui qui ne l'a pas vu depuis un moment avec qui que ce soit. De façon plus sérieuse que les rendez-vous avec les collègues. J'imagine.

Gia termine l'assiette, dépose les paumes sur le ventre et la gamine se penche pour bien entendre la copine d'Alfie, dépose les coudes sur la table et surélève le bassin. Gia elle n'a jamais songé un jour à avoir une sœur ou un frère, parce qu'on lui a dit que les enfants, ça ne se fait pas comme ça et que ça demande du temps. Alors elle lève les yeux vers le plafonnier, se met à rire et pince les lèvres avec les touches de piano en guise de dents. Tu vas avoir un bébé avec pap(a) ? Je vais avoir une sœur ?
Le paternel manque de s'étrangler, il tousse et fronce les sourcils, déglutit et éclaircit la gorge des restes verts qui accrochent les parois. Non... Sauf si je suis pas au courant.
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Ici, au cœur de ce qu’elle imagine être une famille (pas la sienne), il y a la petite brindille (Gia) suspendue au divan, à son père, à la porte du frigo, pour compenser les dizaines de dizaines de centimètres qu’elle a devant elle. Les yeux se lèvent vers un plafond dont les moustiques ont déserté depuis qu’elle a mis la main sur une concoction réglisse-citronnade et la brune s’articule de la cuisine au séjour dans les petits chausson duveteux qui ne laissent pas une empreinte derrière eux. En refermant le frigidaire, Tatiana rit avec reconnaissance qu’on presse sa culpabilité sous le tapis. Ta mère… Quel numéro quand même. Ce n’est pas elle qui avait dit que Mehdi était un charclo une fois ? ou bien c’était Gus, je ne sais plus… bref. La nostalgie c’est joli. Tatiana (en cloque) en a des quantités d’albums souvenir cachés sous le lit et quelques boîtes pleines à craquer de bibelots rangées derrière les couettes d’hiver en haut de la penderie. Sur la table, où les sets de tables sont lavandes et crème, il y a le concert des couverts, la louche qui ressert et sans conteste la mélodie d’un bonheur écrit quelques pages après ils vécurent heureux. Tatiana (en cloque) a le sourire qui s’élargit à chaque seconde et menace d’empiéter même sur les yeux. Il imagine. Elle songe. C’est parfait. Pas besoin d’expliquer. Pas besoin de justifier. Pas besoin de s’étendre. Les écuelles récurées font rosir les pommettes mieux que des compliments. La confession pudique s’attarde dans les oreilles de Gia (la petite brindille) et toute sa perspicacité espiègle. Les yeux arrondis de l’enfant coupent la chic au moindre malaise. Ca fait un son de cristal partout dans la pièce quand les épaules tournent vers Alfie (le golden boy). La lèvre inférieure remonte dans une moue puérile. Avec la serviette, elle mime une vengeance en coup de tissus brodé de fleurs bleus (il faut les changer ça lui rappelle la voleuse de mari) sans y mettre la moindre force. Al ! Tu sais que tu es la deuxième personne en moins d’une semaine à insinuer que “ça” s’oublie. Tatiana (en cloque) minaude pour de faux en ramassant la porcelaine et esquisse des pas de chats pour éviter le bout d’chou sorti de table avec elle. Non. Gia. Tatana va avoir un bébé toute seule. Ce sera une fille. Elle s’appellera Suzanne et … Les assiettes un instant abandonnées sur le comptoir interrompent le débarrassage. Les genoux plient pour être accroupie devant la môme, les bras autour des genoux pour garder l’équilibre. Entre l’index et le pouce, une mèche blonde et bouclée roule délicatement. ...elle aura des cheveux blonds comme toi. Un baiser léger se dépose sur le front. Un grand cœur, comme toi. Alors, tu seras comme sa grande soeur si tu veux. L’échine craque dans l’autre sens pour reprendre le rangement du lave-vaisselle où l’orque noie lâchement toute confrontation avec le golden boy (Alfie). La gorge racle quand elle trie méticuleusement les couverts dans le boîtier après les avoir rincé. Si c’est ta prochaine question, oui, je vais le garder. Et… et je préférerais ne pas avoir à me battre sur le sujet. Si décevant de ne pas trouver de confiance dans les yeux de Lila (Valeryane). Si douloureux d’affronter le visage du père (Clayton) sans un seul sourire pour l’apaiser. Cette fois, Tatiana (en cloque) s'autorise le caprice de refuser qu'on lui assène ces choses absurdes.



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