Plic ploc contre la peau diaphragme, c’est d’abord une infime caresse ; plic plic pour lui tremper la robe lavande, c’est un torrent qui s’annonce. Le ciel pleure et Harmonie ne peut s’empêcher d’être un peu triste pour lui. Autour des étales, les clients courent se mettre à l'abri dans les grandes boutiques ou sortent leur parapluie pour s'abriter du temps maudit. Les commerçants se dépêchent de rentrer leur produits, sortent les bâches et les parapluies. Plic ploc Harmonie tendrait presque la langue pour goûter le temps mais ses beaux tissus ses belles étoffes, elle en prend grand soin, bien plus que d’un nouveau né braillant dans les bras trop maigres. Une bâche pour recouvrir le plus gros, les robes de grandes dames et chemises de qualité sont enfouies sous la charrette qu’elle ne laisse jamais bien loin. Un parasol ouvert pour protéger un peu son stand, les commerçants comme elle ont tous l’habitude, l’habitude de devoir faire face au tout. Tout est protégée, tout sauf elle et la martre se fiche bien des flaques d’eau sous ses pieds, des cheveux trempés qui lui tombent devant les yeux. Sa robe trempe dans l’eau et elle oublie de la relever. Le mascara coule et elle oublie de l’essuyer. Le monde croule sous les eaux et elle n’y fait plus attention.
Une dizaine de minutes plus tard le vent force et le temps s'énerve, sans qu’elle l’ait remarqué l’allée s’est vidée et seuls quelques retardataires ou vaillants conquérants trottinent encore sous la pluie. La couturière se tord nerveusement les mains, soucieuse du nombre de client qu’elle pourrait encore avoir aujourd’hui ; la pluie, ça affole les sens, remue les gens dans tous les sens si bien qu’il n’y a plus personne pour s'émerveiller de ses créations, s’extasier devant la fine couture du bustier argenté. Mais Harmonie n’en démord pas, elle restera. Harmonie se dit que pour les courageux qui braveront la tempête, il serait insensé de leur présenter une étale vide. Elle restera. Qu’il pleuve qu’il vente ou qu’il neige, elle restera.
crown of rain and heart of wind (18 juillet 2098 x le marché aux fous)
eliott, dans la vie, déteste beaucoup de choses. les gens pour commencer. on l’a souvent pensé misogyne, mais femmes comme hommes, eliott n’aime pas grand monde. un peu misanthrope, très probablement. les responsabilités, ensuite. il préfère fuir en avant jusqu’au moment où ça ne suffira plus. parce qu’il a beau savoir qu’il finira toujours par se faire rattraper, eliott préfère de loin le déni édulcoré. eliott déteste aussi le bruit, les gens trop curieux, les longs repas de familles (quand il en avait une), les gens puissants et riches qui se pensent supérieurs, les idiots, les gens trop curieux, la foule et le les sucreries (sauf le chocolat).
mais eliott, par dessus tout, déteste la pluie. eliott félin jusqu’au bout, chat jusqu’au bout des pâtes. la sensation des grosses gouttes de la pluie d’été sur sa peau et son pelage, ça le révulse. eliott préfère le sec, l’ombre, le vent frais. la pluie, aussi, c’est le mélange des odeurs. l’eau qui tombe sur le macadam, sur l’herbe fraîche ou la terre boueuse. c’est peut-être musqué et frais, ça brouille les pistes et fait tout ressortir jusqu’au narines du chat. et eliott, ça le perd un peu. et ça aussi, c’est sur la liste des choses qu’il déteste.
alors eliott, dans le coeur de lunapolis, n’a qu’une seule hâte: rentrer chez lui. entre la foule qui se presse pour déguerpir et les gouttes qui menace son front, il a les nerfs qui titillent. le parapluie sorti de son sac, il marche à pas rapide en direction de chez lui. le dilemme alors, passez par le marché aux fous est plus court, mais plus fréquenté. les petites ruelles de la capitale lui semble plus arpentables, mais probablement plus trempées. et eliott, ça n’a jamais été le genre de gamin à sauter dans les flaques.
alors tant pis, ça sera le marché. pari réussi, qui plus est. la rue est pratiquement désert si ce n’est les dernières âmes en peine tentant de trouver un abri face à la pluie. eliott, imperturbable, trace sa route à pas rapides. et puis, s’arrête. le regard coule vers sa droite. il soupire.
eliott déteste la pluie. eliott est un chat, et eliott ne supporte pas que la moindre trace d’eau vienne s’écraser sur sa peau et glisser sur ses poils. eliott qui préférerait mourir que mais eliott, eliott, eliott qui fait le beau. eliott un peu ronchon, un peu grognon. mais eliott qui, finalement, ne le déteste pas tellement, le monde. eliott qui, finalement, ne déteste pas vraiment les gens. alors il tend son parapluie pour abriter celle qui se trouve devant elle. tant pis pour la pluie. si c’est pour elle.
“il pleut.” il la fixe droit dans les yeux. balance l'évidence, la phrase sans intérêt. le ton est neutre mais semble drôlement doux de la bouche du félin. “combien de fois je t’ai dit de ne pas rester sous la pluie, harmonie ?”
la gentillesse se dévoile quand il prononce son prénom. c’est peut-être la seule qui à le droit à une telle douceur. la seule avec sa mère. même celian et alysse n'ont pas le droit à tant d'indulgence.
“on a beau être en juillet, tu risques d’attraper froid, tu sais.”
mais il a le coeur qui se sert en la découvrant, là, avec son échoppe de tissues et de borderies. combien de temps ça fait qu’ils ne se sont pas vu ? quatre mois ? eliott n’est pas fier. ils s'étaient revus que deux ou trois fois, alors qu'il s’était promis de prendre soin d’elle une fois la liberté retrouvée. mais au final, même là, il avait échoué.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Invité
Invité
Mar 19 Juil - 10:04
crown of rain and heart of wind
18/07
Ca dégouline dans le dos, toute cette eau à n’en plus finir, partir à la dérive. Ca dégouline au creux de la gorge mais Harmonie la tête bien droite comme une reine de mauvais temps, un souvenir du printemps. Il ne fait pas si froid mais la pluie fraîche contre les épaules nues lui vaut quelques frissons. Mains nouées devant elle, un peu tordues par l’attente des clients qui ne viennent pas alors que le ciel lui rugit un peu, pleure encore car l’infinie tristesse ça n’a pas de fin, il pleuvra au moins jusqu’au lendemain. Quelques parapluies ici et là mais personne ne s’arrête, ce n’est pas le moment de faire des emplettes.
Il pleut Oui, il pleut mais tout d’un coup, il ne pleut plus. Elle relève la tête, surprise, un peu trop perdu dans sa propre tête pour s’être rendu compte du chat sous la pluie et du toit sur sa tête. “Eliott !” Un petit couinement du cœur, elle est contente de le voir, comme à chaque fois et un grand sourire orne bientôt les lèvres. Elle voudrait le prendre dans ses bras mais s’arrête, pense que ça ne se fait peut-être pas, sous les flots alors qu’il lui prête un parapluie. La martre fronce le museau, se décale pour être à nouveau aspergée d’eau.
“C’est juste de l’eau ce n’est pas bien grave. On en a déjà plein dans le corps, un peu plus un peu moins…” Petit geste dédaigneux de la main, la moue plissée.
“Je n’ai pas froid.” Ou peut-être que si, maintenant qu’il le dit.
“Qu’est-ce que tu fais sous la pluie ? Tu viens m’acheter une nouvelle chemise ?” L’air se veut amusé, étincelles dans les yeux sombres. Et comme un déclic, elle soulève le bout de la bâche comme pour présenter quelques belles étoffes, un peu fière de son travail.
crown of rain and heart of wind (18 juillet 2098 x le marché aux fous)
harmonie qui ne le remarque pas. pas tout de suite. harmonie qui se tord les mains. perdue dans ses pensées. harmonie toujours pareil. harmonie qui n'a pas changé. ça lui fait quelque chose, à eliott, de la voir comme ça. parce que harmonie fidèle à elle même. harmonie n'a pas changé. et quand il l'a regarde, eliott, ça lui rappelle le passé. il se dit que c'est comme avant, quand il avait vingt ans. quand ils se sont rencontrés dans les bas quartiers. quand elle dormait déjà sous la pluie et qu'il lui apportait de quoi se réchauffer. harmonie à travers les âges, harmonie à travers les saisons. harmonie toujours la même. ça lui fait oublier la prison.
“salut, harmonie."
qu'il répond alors qu'elle souffle son prénom. la marte glapit, semble heureuse de le voir malgré la pluie. ça lui étire le cœur, eliott. c'est comme une berceuse à ses oreilles. ça l'apaise un peu. la joie d'être attendu, d'être retrouvé, ça lui avait manqué. finalement, c'est peut-être bien d'avoir quelqu'un qui vous attend chez vous, le soir. le baume au cœur de ne pas rentrer seul, dans la froideur du soir et le silence pesant.
“tu n'as pas tort..." la douceur dans le murmure. “néanmoins, l'eau ça refroidit le corps, et avec les différences de températures de l'été, tu risques de tomber malade. ça serait dommage pour vendre tes créations, non ? et il ne faudrait pas non plus que noah attrape froid."
harmonie revenu à vingt-trois ans, le ventre rond. eliott en avait vingt, encore un grand gamin. le choc de la maternité et la panique dans ses pensées. mais harmonie sans jamais en démordre, jamais jamais rien changer. pire jour ou plus beau jour de sa vie, la naissance d'une âme et un bambin dans les bras. et la vie à continuée, sans que rien ne change, si ce n'est la présence d'un nouveau petit félin dans cette bande improbable.
“comment il va ?" eliott comme un grand frère un peu protecteur. eliott comme un père. “et toi, comment tu vas ?"
elle. elle elle et rien d'autre qu'elle. le plus important. mais il connait déjà la réponse. harmonie ne va jamais bien ou pas bien. harmonie toujours dans le vent, toujours en mouvement. harmonie qui ne se pose pas ces questions là. et elle a bien raison.
“moi ? je rentrais chez moi. mais le hasard a mit ta jolie boutique sur mes pas. alors après tout, pourquoi pas ?" le compliment qu'il n'offre qu'a elle. “qu'est-ce que tu as comme chemise ?"
eliott n'a besoin de rien. eliott n'était pas là pour ça. mais eliott est un menteur, un trompeur. eliott qui vit dans les fables et les masques. et pour elle, pour cette étincelle dans ses prunelles, eliott veut bien embrasser un petit mensonge. il la regarde là, dévoiler son échoppe. passe ses mains dans le tissue pour vérifier la douceur des étoffes. il n'y connait rien, mais ça lui fait plaisir, il le sait. alors il fait semblant. eliott fait toujours semblant. et puis après tout, pourquoi pas ?
“autre qu'une chemise... tu aurais quelque chose euh... pour une femme ? dans le style... euh... j'sais même pas..."
eliott baisse un peu les yeux. le félin tout à coup un peu penaud. eliott pas très fort face aux sentiments. hésite. pense à tatiana. est-ce que quelque chose pourrait lui faire plaisir ? hésite. pourquoi est-ce qu'il fera ça, de toute façon ? la culpabilité ? l'envie de de compenser ? et qu'est-ce qu'elle aime, en plus ? il ne sait même pas. ça l'emmerde, tout ça, de se prendre la tête comme ça.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Invité
Invité
Mer 20 Juil - 14:46
crown of rain and heart of wind
18/07
Eliott un peu trempée par la pluie déversée, les mèches collées à la peau et elle se rend compte Harmonie, qu’elle doit avoir l’air bien pire à patienter ainsi sous les flots en attendant l’étincelle ; comme une prière un soir d’été, échine courbée genoux pliés sans savoir quoi demander, encore une minute encore une heure encore un jour. Elle hoche la tête, satisfaite. Eliott a toujours eu réponse à tout, même à 20 ans, même 7 ans après. Dans la froideur hivernale, les traits crispés d’impassibilité ; celui qui sait probablement mieux que quiconque ce qui est bon pour elle et ne se prive pas de le faire savoir. Harmonie tu vas prendre froid, Harmonie il fait trop chaud dehors, Harmonie met tes gants, Harmonie tu devrais dormir.
Les arguments l’amuse, petit sourire fleurissant sur les lèvres. “Si Noah ne peut pas combattre un petit rhume alors tant pis pour lui.” Ce n’est pas comme ça qu’elle élève son fils, certainement pas dans le confort luxueux et la surprotection. Le petit guépard a la forêt comme couverture, ses crayons colorés comme aventures. La martre aussi, peut combattre toutes les maladies, elle le sait elle le sent. Une main tendue pour tapoter la joue du chat, ce n’est pas sa faute, il a essayé. “Ne t’inquiète pas les clients arriveront bien un jour.”
Adorable Noah dans sa bouille auréolée de boucles sombres ; comme son père, comme Solal. A sa mention, Harmonie grimace. Elle ne l’a pas encore dit à Eliott, qu’elle avait croisé Solal, que le nom du père n’est maintenant plus un mystère, fantôme sur les lèvres. Elle hésite avant de se reprendre. “Il va bien, il est chez ses grand-parents à Regalia.” Comme d’habitude ne dit-elle pas. ”Il se pourrait que j’ai croisé son père au centre commercial.” Les yeux ailleurs, elle ne s’embête finalement pas de ce que son ami pourrait en penser. Un père ce n’est rien d’autre qu’un Anima de plus.
Et elle est-ce qu’elle va bien ? La question est déjà oubliée, Harmonie toute excitée de dévoiler ses belles étoffes. Sa boutique, il la trouve jolie, elle qui n’a pourtant rien d’une belle devanture, rien d’un beau magasin. Juste une étale un peu branlante, les tissus qui pendent, les confections ici et là. Pour Eliott seulement le plus beau, pour Eliott seulement le plus doux et rien d’autre. Exigeante, elle lui tape sèchement sur les doigts lorsque les pattes s’approchent trop d’une étoffe peu faite pour lui. Non, ça ça n’ira pas. Mais son ami n’a pas pour habitude de porter les couleurs extravagantes alors Harmonie se penche pour attraper une chemise tout au bout, blanche et simple. "Ça !” Elle la lève devant le torse de l’autre, compare les mensurations et une fois satisfaite, elle lui fourre l’habit dans les bras avant de se concentrer sur la prochaine demande.
“Hm tu as sa taille au moins ? … Non pas celle-là… Ni celle-là.” Prenant finalement conscience du petit air penaud, la martre finit par relever la tête, contempler le chat en ouvrant de grands yeux.
“OH ! Une copine pour mon cher Eliott.” Une main devant la bouche, elle ne peut s’empêcher de glousser sans le quitter des yeux. “Je n’ai qu’un conseil à donner : ne faites pas d’enfant tout de suite.” Oui, ces trucs-là ont tendance à se comporter comme des sangsus.
crown of rain and heart of wind (18 juillet 2098 x le marché aux fous)
eliott qui souffle du nez. évidemment, harmonie n'a pas changé. elle lui renvoie à la gueule tous ses ordres. n'en a que faire des conseils. harmonie libre jusqu'au bout des ongles. eliott un peu trop patriarcale et harmonie comme une reine. harmonie comme une mère. tant pis pour noah ? eliott soupir. très bien. tant pis pour noah. comme madame veut.
“d'accord, d'accord..." eliott sourit. c'est souvent comme ça. il parle, conseil, exige, et harmonie balaye tout du revers de la main. gagne toujours à la fin. “fais attention quand même, sinon il va finir comme moi."
peut-être qu'harmonie ne comprendra pas, que de la bouche du félin, ça n'a rien d'un compliment. peut-être que c'est pour ça qu'il est à ses côtés depuis tellement longtemps. parce qu'il se revoit dans le miroir de ses yeux. petit guépard et maman martre. et il a peur, eliott. peur des erreurs qui se répètent. peur d'un futur médiocre pour ceux qu'il aime. alors il essaye d'être là, tout maladroit. parce qu'eliott ferait un bien mauvais papa.
les yeux qui s'écarquillent un peu à la mention du père. la surprise le temps d'une seconde. parce qu'harmonie lui lance ça comme ça, comme on parlerait du temps. ça à toujours été ainsi, avec elle. les nouvelles toujours banalisées, sur le même pied d'égalité. alors eliott reste calme, les émotions ce n'est pas son fort, et ce n'est pas le langage de la couturière. alors on murmure doucement
“oh, très bien. et comment il a réagit ?" eliott réfléchit au contre-sens. “noah, je veux dire. il est content de retrouvé son père ? si tu lui en as parlé." c'est même pas sûre. eliott se fiche du père, eliott se fiche de ce qui va arriver. tout ce qui compte c'est qu'harmonie et noah aillent bien. que ça leur conviennent. “et sur lui... comment tu l'as retrouvé ? et que va-t-il se passer ?"
eliott finalement bien obligé de poser ces foutues questions. parce que sans ça, harmonie éludera la question. qui c'est ? comment il s'appelle ? est-ce qu'il va prendre ses responsabilités ? et toi harmonie ? qu'est-ce que tu veux ? est-ce que ça te va ? tu sais, c'est ton fils, c'est le tiens.
“oh, elle est belle, j'aime beaucoup. j'ai hâte de la porter. merci harmonie."
c'est doux dans sa bouche et dans ses yeux. harmonie qui s'est affolé à son échoppe, farfouillant dans ses tissues. eliott se demande, parfois, comment elle fait pour toujours s'y retrouver. le sourire taquin devant les tissus de couleurs. jamais il ne portera ça. pas de lui même en tout cas. le blanc ça lui va très bien. le tissue est doux dans ses bras.
“ce n'est pas ma copine !" eliott qui s'insurge comme un gamin. tatiana et lui ? non non non. certainement pas. enfin, il croit ? “c'est juste..." il soupire. tant pis, il faut bien tout avouer. “je me suis comporté comme un con avec elle. pas que je m'en veuille hein, attention. mais quand même. donc je me suis dis, un petit cadeau, pourquoi pas ?" il ronchonne eliott. a du mal à avouer ses torts. grognon le chat. en plus il pleut. il pense à tatiana, qu'est-ce qui lui irait bien ? “elle s'habille bien, mieux que moi. le genre pull au couleur clair, t-shirt raffiné en dentelle, mais ni trop vieille ni trop vulgaire... pfff, je sais pas si je fais sens."
et ça l'énerve de ne rien y connaître. d'être incapable de savoir comment faire. et puis harmonie les pieds dans le plat sur la question des enfants. eliott fronce les sourcils, ça lui arracherait presque un rougissement, mais c'est un râle qui sort.
“ouais. t'inquiète, j'y compte pas."
le ton soudain sec. pas avec elle. ou plutôt jamais de la vie.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Invité
Invité
Jeu 21 Juil - 11:37
crown of rain and heart of wind
18/07
Eliott a la douceur du frère un peu protecteur, un peu vengeur ; les regards sombres et moues sérieuses, l'inaccessible pour certains mais Harmonie y à droit, à ces sourires sincères et rires éphémères. Ces oui oui qui laissent entendre le désaccord alors même que les lèvres se tordent pour ne pas sourire d’amusement. Pas comme lui, pas comme lui. Harmonie a le rire facile qui s’élève en carillon, si Noah devenait comme Eliott, elle en serait fière.
“Venir comme toi me chercher sous la pluie tu veux dire ? Oh oui quelle horreur.” Taquine, elle vient lui donner un petit coup de coude avant de se reprendre, toute concentrée sur ses tissus et le père qui vient d’en devenir un.
“Il… Il a pris ça bien.” Enfin peut-être, Harmonie n’est jamais sûre de rien avec son fils, n’a jamais compris pourquoi ça pleure quand ça a faim, pourquoi ça babille des mots incompréhensibles lorsque ça sait à peine marcher sur des pieds potelés. Noah qui lève les yeux au ciel lorsque sa mère ne comprend pas tout, qui lui prend la main en lui disant que de toute façon, ça n’a pas d’importance. Mais la martre n’est pas peu fière du problème finement résolu ; Noah en tête à tête sérieuse sur les comment et pourquoi de la paternité oublié, Noah un peu déboussolé, les questions fusant comme le vent. Harmonie toute fière, oh tu verras avec ton père car pour la toute première fois ces mots roulent dans la bouche dans un inconnu langage et Solal n’a pas été si mauvais, il faut bien l’avouer. “Ils ont pu discuter tous les deux, je les ai laissé tranquille” Car elle n’avait décidément pas que ça à faire que d’observer deux guépards se gazouiller dessus. Les questions d’Eliott lui reviennent et elle agite une main, comme si elle ne savait pas trop quoi répondre. “Il n’a pas vraiment changé tu sais, enfin ce n’est pas vraiment un inconnu j’imagine… je ne sais pas. Peut-être qu’il viendra parfois à la maison. Peut-être que Noah partira parfois en week-end chez lui. Ce sont tous les deux des guépards tu sais ?” Débit rapide, elle s’emmêle un peu et préfère se concentrer sur les tissus plutôt que d’avouer que la notion de famille lui fait complètement défaut et que ne pas avoir de père dans la vie de son fils, ça lui allait très bien.
Sourire ravi lorsque la chemise est acceptée dans un doux sourire auquel elle répond sans hésiter. Ce n’est pas dans ses habitudes de charrier, de tenter les pointes d’humour, mais alors que la pluie s’abat sur le parapluie protégeant leur deux têtes, elle ne peut pas s’en empêcher. “Un cadeau pour te faire pardonner, comme c’est mignon.” Sourire au coin et air chafouin. “Si tu n’as que des méchancetés à la bouche pour elle, je te conseille de revoir ta méthode de drague.” Elle qui n’y connaît pourtant rien, elle est certaine que ça ne marche pas comme ça.
Quelque chose de simple et raffiné donc. La voilà qui réfléchit, se demande ce qu’elle a en réserve. Finalement, elle trouve ce qu’elle cherche et tente vainement de protéger la robe de la pluie pour la lui montrer. Bleu ciel et douce matière un peu laineuse, les bretelles asymétriques prennent place sur une épaule et le tissu lourd cintré s’arrête au niveau des genoux. Si Harmonie préfère les robes aux milliers de broderies, celle-ci à l’air de mieux convenir à la nouvelle Madame Fauvel. “Et ça, ça lui irait ?” Heureusement la matière assez extensible devrait convenir à pas mal de formes.
crown of rain and heart of wind (18 juillet 2098 x le marché aux fous)
la langue qui claque en signe réprobateur. il ne s'y attendait pas, mais c'était la sous-estimé. harmonie à de la répartie. harmonie maîtrise l'ironie. la martre si mystérieuse, bien souvent incomprise. mais à force de la connaître et de la fréquenter, eliott, il ne la trouve pas si terrible. peut-être qu'il fallait juste l'apprivoiser.
eliott oreille attentive devant harmonie qui se confesse (à moitié). mais eliott observateur, eliott intelligent, eliott qui comprend sans comprendre habituellement. eliott qui cette fois, comprend vraiment. le malaise d'harmonie, la nervosité dans ses veines et le malaise d'une perspective de vie de famille. parce qu'eliott non plus, n'a jamais été doué pour ça. ne saurait pas comment faire dans son cas. eliott qui imagine bien à quel point elle ne doit pas savoir sur quel pied dansé. eliott qui n'a pas besoin de l'entendre tout avouer.
“la famille, c'est compliqué. j'ai jamais été doué pour ça. même avec toi, je disparais pendant des mois..." c'est un aveu, un pardon silencieux. “tant que ça te convient et que noah est content, c'est tout ce qui compte, non ? de toute façon, c'est avec toi qu'il a grandit."
eliott, si son géniteur était revenu dans sa vie, il l'aurait sûrement envoyé chier. eliott fils à maman, eliott élevée par elle et elle soeur. eliott qui en veut à son progéniteur. eliott incapable de l'appeler "père", même à vingt-sept ans. mais noah, c'est différent. son père, lui, ne s'est pas barré. il ne l'a pas abandonné. c'est pas la même dynamique ni le même enjeu. mais ce dont il est sûr, c'est que noah, c'est le fils d'harmonie. que le petit félin aime sa maman et sa vie (comme eliott petit). et que c'est ça, l'essentiel. même s'il n'en sait trop rien, au fond.
“je... pfff... d'accord, d'accord." eliott qui s'insurge mais qui abandonne vite. haussant les épaules et soupirant. harmonie ne sait rien, mais sa remarque fait mouche. eliott odieux, eliott ingrat. eliott perturbé par tatiana. par celle au coeur trop grand, trop lourd, trop lisse. celle qui ne bronche pas devant ses piques. “je suppose que je ne suis pas doué avec les femmes. et je le répète, je ne la drague pas."
le dernier mot accentué pour bien faire comprendre. nul doute que la martre lui rira au nez. elle fait toujours ce qu'elle veut, de toute façon. le deuxième tissu dans les mains, eliott réfléchit un peu. tente d'imaginer tatiana dans le vêtement. mais les souvenirs sont brumeux (ou trop lumineux ?). tout ce qu'il sait, c'est qu'il aime bien la couleur. pas sur lui, mais pour elle, pourquoi pas ? cependant eliott ne basera pas son choix sur ses goûts. parce qu'il ne lui offre pas cette étoffe pour lui, pour qu'elle porte ce qui lui plaît, pour qu'elle se pare de ce qu'il veut. eliott, ce n'est pas ce genre d'homme. ce n'est pas beaucoup mieux, mais ce n'est pas ça non plus.
“je pense que ça fera l'affaire. si jamais, je reviendrai lui prendre autre chose. je te dois combien harmonie ?"
il fouille ses poches pour sortir son portefeuille et tend un billet. il se moque un peu de la valeur précise, lui donnera le billet entier s'il le faut. elle offrira quelque chose à noah avec le reste.
@nébuleuse
Eliott Fauvel
Invité
Invité
Lun 1 Aoû - 10:24
crown of rain and heart of wind
18/07
Eliott, il n’y a bien que lui pour comprendre les paroles dissimulées derrières les mains nouées, les doutes inavoués derrières les sourires crispés. Harmonie qui n’avoue pas que la famille pour elle, ce sont des brumes frôlées du bout des doigts, intangibles. Lui brûleraient la peau si elle s’en approchait trop. Même avec toi. Ca lui fait chaud au coeur une fraction de seconde avant que les pensées divaguent vers d’autres contrées. Eliott, elle lui pardonne toutes ses frasques, toutes ses absences, tous ses silences. Eliott, un peu comme elle par moment, loin des mains collantes et des rues bondées de monde.
Moue un peu soucieuse, la martre finit par sourire, balayer les tracas d’une main. “Hm c’est bien vrai. J’imagine qu’il n’oubliera pas de sitôt tout ce que j’ai pu lui apprendre.” Se cacher dans les buissons, traquer la biche et l’hérisson. Grogner devant les intrus, sauter sur un ours, toutes griffes dehors. Dessiner une grange, un papillon, des monstres gluants. Non tout ça, ils ne l’oublieront pas.
Adorable Eliott dans les dénis et échappatoires, la couturière glousse un peu, caresse une étoffe sans se départir de son air autoritaire. “Non c’est sûr, tu n’est pas très doué pour ça. Et elle, tu es sûr qu’elle ne te drague pas ?” Ca l’amuse Harmonie, ces petits rebondissements dans la vie de son ami, ces hésitations et froncements de sourcils juste pour une femme. Ça la rend curieuse ? Quel genre de femme pour dompter le grincheu chat ? La martre n’est pas dupe, une petite tape sur le torse de l’autre, la tête balancée de droite à gauche. “Ce n’est pas bien beau de mentir.”
Le sourire de la marchande fait son apparition et la dame fait mine de réfléchir. Pour Eliott, elle peut faire un prix. Pour Eliott, elle pourrait offrir tout ça mais alors ses talents de marchandage en seront terriblement déçus. “Pour toi…150 lenss.” Trois fois le prix initial, Harmonie l’observe avec des yeux innocents. Dans le commerce, il n’y a plus de place pour les affinités.
crown of rain and heart of wind (18 juillet 2098 x le marché aux fous)
eliott sans tact, eliott sans empathie. mais eliott, capable quand même, de soutenir un peu, d'écouter ses proches. capable quand même, d'avoir quelques mots rassurants. alors en voyant le visage soucieux d'harmonie qui s'illumine, l'air un peu plus serein, eliott, ça lui fait plaisir. rassuré, au fond, de ne pas la voir se laisser abattre. se laisser submerger par le changement, par le père de nouveau dans sa vie, dans celle de noah, même de loin.
“mais oui."
et il sourit, eliott. sourit sans sourire, mais le visage est d'une bienveillance rare. harmonie qui s'active sous ses mirettes. il est content de la voir, là, en face de lui, à déambuler entre ses étoffes. vivante. authentique. comme avant. comme si les années n'avaient jamais entachées leur relation. comme si eliott n'était jamais parti. 2 jours, trois semaines, un mois ou six mois. peut-être qu'au fond, eliott, il est juste reconnaissant.
“hm..." la question fait mouche.“j'sais pas, peut-être..." oui, définitivement. ou en tout cas à l'époque de leur rencontre, il y a quelques mois. mais eliott dans son déni, eliott refusant de croire qu'on s'intéresse à lui. eliott refusant d'accepter de ne pas avoir de contrôle. “m'enfin, promis je ferai des efforts." mensonge. ou peut-être pas. il verra bien. “j'te tiendrai au courant."
ça suffira à la satisfaire et clore cette terrible conversation. eliott hausse un sourcil devant le prix, fixe harmonie et souffle du nez. eliott, il la connait par coeur. eliott c'est un manipulateur. eliott, il sait quand on lui ment. il sait quand elle lui ment.
“ah, tiens donc !" le ton sarcastique, mais amusé. “c'est l'inflation à ce que je vois... ou bien tu as une définition bien étrange d'un prix d'ami"." il a le sourire, eliott, devant le regard innocent de la martre. “bon, très bien, mais tu m'inviteras, un soir, comme ça je verrai noah."
il lui tend les billets, le regard désapprobateur pour lui faire gentiment culpabiliser de l'arnaquer, mais au fond, il lui donnerait autant de lenss qu'elle a besoin, s'il le pouvait. il remet droit les tissus dans ses bras, plie la robe pour tatiana (quelle idée) méticuleusement pour ne pas la froisser, le parapluie toujours dépliée pour ne rien tremper. la transaction se fait, et au fond, eliott est content de lui acheter quelque chose. même pour un prix aussi exorbitant.
“bon, aller, je file. prend soin de toi, harmonie. et fait attention, il pleut."
le sourire sur le visage. l'affection dans les yeux. le ciel et gris, ais harmonie, ce fut l'éclaircie.
