Métier : généraliste spécialisée en infectiologie + future directrice de la clinique
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Ven 15 Juil - 19:34
eliott fauvel
my money don't jiggle jiggle, it folds
Elle était belle. Magnifiquement apprêtée dans cette robe décolletée qui mettait en valeur l’entièreté de son corps. Incontestablement le genre de femme que personne n’oserait faire attendre. Pourtant, son impatience avait déjà pu être perçue à peine avait-elle mit les pieds dans le bar, lieu habituel pour ses rencontres. Car rares étaient les hommes qui n’étaient pas déjà présents à l’attendre dans un coin de celui-ci. Alors lorsque ses iris avaient balayé la pièce, sans le moindre succès, il y avait eu durant un fragment de seconde, un certain mécontentement dans son regard.
Presque anodin et tout aussi rapidement effacé, Faith se dirigea vers le comptoir. Quand bien même elle devait se rendre jusqu’à Lunapolis à chaque fois qu’elle cherchait à voir un homme assez riche pour pouvoir la combler, l’attente lui était déplaisante. Et dans de telle circonstance, rien ne lui paraissait plus censée que d’entamer la consommation afin de saler la note, avant même l’arrivée de son rendez-vous.
Du moins, ainsi était l’idée initiale. Car après quelques verres d’alcool léger -parce qu’elle ne pouvait pas se permettre d’outrepasser sa limite pour le bon fonctionnement de sa soirée-, c’est un soupir déconcertant qu’elle ne cherche même pas à dissimuler qui s’échappe de ses lippes : la lecture du sms qu’elle venait de recevoir avait décidément couper sa bonne humeur. Deux mots, écrit à la va-vite. Elle sait.
Si l’incompréhension pouvait en frapper certain, Faith était plutôt déroutée par la révélation qui en suivait. Elle avait beau aller d’homme en homme, chercher la perle rare qui serait capable de la satisfaire. Faith se considérait comme bien différente de son père et n’allait jamais chercher dans les unions – parce que les histoires et les drames ne l’intéressaient aucunement. L’amour et les liaisons extraconjugales n’avaient rien d’aussi exaltants que le matériel.
Alors dans un élan de désarroi, elle fit un signe au barman pour commander un shot de mad dog.
Car de toute évidence, son humeur venait de tourner.
my money don't jiggle jiggle, it folds (12 juin 2098 x le bar)
le service est machinal. le bras tirer vers soit pour faire couler les demi-litres de bière. les mains qui se secouent lorsqu’il faut préparer un cocktail. le poignet qui tourne quand il faut essuyer la vaisselle… eliott ne fait pas le métier le plus épanouissant du monde, mais il doit bien avouer que cette routine banale lui va. voilà huit mois qu’il bosse ici. huit mois qu’il est sorti de prison. huit mois pour recommencer sa vie et faire attention.
et en huit mois, il en avait parcouru, du chemin. il avait retrouvé sa mère, puis alysse et celian. s’était retrouvé du taff et un appartement. bien loin de lui les manigances, les flirts avec la mafia de l’île et les mains pleines de remords. finies les arnaques, les vols discrets, et les outrages à agents. finie la vie d’avant. ou presque. parce qu’eliott reste eliott, pour toujours et à jamais. il y avait eu nouvel an et ses bavures, il y avait eu la déposition de plainte et le jeu avec la milicienne, il y avait eu le camping en toute illégalité… et puis, le nouveau contrat avec la fosse. rien était encore officiel, mais eliott sentait le bon filon. et surtout, au centre de tout ça, il y avait celian.
mais ce soir, il est bien loin des provocations avec la milice, des jeux de cartes au ace casino et et des paris de la fosse. ce soir, eliott est barman repentit dans ce petit bar huppé de lunapolis. mais ce soir, eliott est aussi eliott fauvel. curiosité mal placée et prétention sur les lèvres. on ne se refait pas.
et il y a cette femme, installée au bar à moins de deux mètres de lui. il ne la regarde pas vraiment, ou simplement du coin de l’oeil, dans l’ombre du service. cette femme, c’est fanny, ou faith, ou felixa… il ne se souvient pas. il sait juste que c’est une habituée. pas de ceux qui viennent seul depuis des années. pas de ceux non plus qui viennent accompagnés d’amis ou de camarades pour festoyer. non, la jolie jeune femme venait toujours seule et repartait toujours au bras d’un homme. pas toujours beau, pas toujours jeune. mais toujours riche.
mais ce soir, elle est seule. seule et vraisemblablement énervée après la lecture d’un sms. eliott ricane dans sa barbe. pas besoin d’avoir un master de mathématiques pour comprendre ce qu’il venait de se passer. sa conquête du soir venait de se faire gauler, par sa femme officielle sans doute, et aucun des deux amants n’allaient passé une bonne soirée. mais la princesse claque des doigts et exige un shot de mad dog. eliott s'exécute. une dose de vodka, un fond de grenadine et deux gouttes de tabasco. la demoiselle à des goûts corsés. ça lui plaît.
“et voilà, mademoiselle.”
le verre est poussé vers la brune, et eliott observe. se tâte, hésite. mais après tout, pourquoi pas ? ça lui fera oublier tatiana. et puis, à force d'enchaîner les conquêtes, la demoiselle doit sans doute avoir à son tour les poches bien remplies. c’est l’occasion d’arrondir les fins de mois. barman, ça ne paye pas si bien.
“vous êtes seule, ce soir ? aurait-on osé vous poser un lapin à une femme aussi belle que vous ?”
le ton est charmant, langoureux. le barman affiche son plus beau sourire, pose ses coudes sur le comptoir pour faire miroiter ses dents blanches et ses prunelles noisettes. il prend le partie de la demoiselle, presque dénonciateur du comportement impoli de son rendez-vous qui a osé la laisser seule au bar. les compliments qui brossent dans le sens du poil. mais eliott n’est pas un prince charmant.
“je vous l’offre, en compensation. de toute façon, vous n’aviez pas prévu de dépenser ce soir, non ?”
et ça attaque. le ton devient ironique et le regard taquin. abat sa première carte. celle qui dit "je sais", qui crie "j'ai compris le petit manège". celle qui à pour but de tester, de titiller. et le félin affiche son plus beau sourire.
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Eliott Fauvel
Faith A. Bartholomé
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Dim 17 Juil - 15:48
eliott fauvel
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Elle n’attend plus grand-chose de sa venue à Lunapolis. Mais que tant qu’à faire, Faith pouvait malgré tout se permettre des boissons un peu plus fortes car il n’y aurait aucun faux semblant à maintenir. Elle était seule face à elle-même, entourée de personne dénuée du moindre intérêt. Un masque qu’elle vient pourtant maintenir d’un délicat sourire, enrobé d’une pointe de tristesse – car c’est ainsi qu’une femme censée réagirait en temps normal.
« Merci. »
Un brin de politesse pour ceux qui sont bien souvent ignoré, comme l’ombre d’un monde qui fonctionnerait bien mal sans eux. Mais de par leur apparence globale, elle comprenait aisément pourquoi. Un choix devait alors être prit, finirait-elle sa soirée ici, rentrerait-elle chez elle ? Il lui était tout aussi possible de se passer quelques heures en boîte de nuit, mais Faith n’en était que trop peu convaincu – en ces lieux la richesse était bien souvent faussée.
Alors lorsque le barman resta face à elle après l’avoir servi et qu’il semble entamer un semblant de conversation ; il y avait eu ce léger haussement de sourcil.
« Il semblerait. »
Un léger rire sans profondeur. Puis, sans même chercher à se préparer une seconde de plus, elle rapprocha le verre de shot jusqu’à ses lèvres. Si la vodka passait amèrement mais tel de l’eau, c’était une tout autre histoire pour le tabasco qui semblait lui arracher chaque particule de peau à l’intérieur de son gossier. Et il ne lui fallut pas beaucoup de temps à ses joues pâles de virer vers un doux rosé chaud.
Et tandis que Faith ignorait si elle devait se sentir offensée par les paroles du barman car la provocation dans sa voix n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Elle préféra accepter la gratuité, bien différente de l’utilisation d’argent tier pour subvenir à ses besoins – mais pouvait-elle seulement faire la difficile ce soir ?
Les yeux qui ne font qu’un tour vers le plafond pour finalement se détourner entièrement vers le sol. Tristesse et désarrois.
« Mais malheureusement je vais bel et bien devoir sortir la carte. »
Qu’elle jouerait alors, car une consommation offerte ne suffisait pas pour tout celle qu’elle avait terminé bien avant ce message déplaisant. Et pour toute celle qu’elle comptait prendre avant de vraiment décider véritablement ce qu’elle ferait ce soir.
« Du moins, si elle se trouve bien dans mon sac. »
Evidemment, car une femme de son envergure ne sortirait jamais sans son argent. Mais elle s’imaginait peut-être, voir à quel point son appel à l’aide pouvait être entendu.
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la demoiselle est délicate. polie et bien droite sur le tabouret du bar. pourtant eliott sourit. plisse encore un peu les yeux. son instinct lui souffle que les apparences sont parfois trompeuses. il en est le premier exemple. plus que ça, il sait reconnaître ceux qui sont de sa trempe. ceux qui tapissent leur pensées sous les ombres et les masques. ceux qui ne se dévoilent pas au premier regard. mais cette très chère cliente ne semble pas disposer à se dévoiler au barman, puisqu’elle continue dans son rôle de femme parfaite. pourtant, il l’a bien vu soupirer de colère à la réception du sms. même l’espace d’un instant, il a sentit le contraste. et puis, un shot de mad dog, en voilà un choix de boisson intéressant pour une petite fille sage.
“je suis vraiment navré. vous ne méritez pas un tel traitement. les hommes, de nos jours…”
eliott n’est absolument pas désolé. ne l’a jamais été de sa vie. sauf une fois. pour celian et alysse. mais ce soir, la pitié et la compassion ne sont certainement pas au rendez-vous. pourtant son ton est doux et compréhensif. il arpente le masque du type charmant et à l’écoute. après tout, c’est elle qui mène la danse. puisqu’elle continue de jouer les femmes fragiles et désemparées, il la suivra avec plaisir.
il ne le montre pas, mais la voir baisser les yeux l’amuse au fond de lui. le jeu d’acteur est saisissant, mais d’autant plus amusant quand on est persuadé que c’est du chiquet. dans le fond, eliott n’a que son instinct pour parier. mais la mise, ça le connaît. pire que ça, eliott à toujours raison. alors si sa petite voix lui souffle que la jolie demoiselle cache son jeu, le chat est prêt à tout pour découvrir son vrai visage. quitte à le créer lui-même. eliott tout sauf intègre. eliott tout sauf honnête. eliott qui manipule autrui pour son plus grand plaisir. des remords ? jamais. ce n’est qu’une cliente parmi tant d'autres, après tout. il espère juste qu’elle a du répondant et un porte monnaie plus rempli que le sien. sinon, quel intérêt ?
“c’est la dure loi de la nuit. il aurait fallu commander une autre boisson. vous en auriez eu pour plus longtemps.” sourire. les shots, c’était ce qu’il y avait de moins cher à la carte. si la dame avait commandé une bière ou un cocktail, nul doute qu’eliott n’aurait pas offert le moindre verre. “je vous conseille le blue lagoon. cela sied mieux qu’un mad dog pour une demoiselle aussi raffinée.”
il dilue un peu de provocation dans ses paroles. charmer pour être charmant, ou pire, pour draguer, ça ne l’intéresse pas. eliott préfère piquer, lancer quelques paroles tranchantes, camouflées au milieu de conversations absurdes et inintéressantes, et de la politesse qu’on exige de tout le monde.
“oh ? vous m’avez l’air d’être quelqu’un de prévoyante et rigoureuse, pourtant.” les yeux se plissent et le sourire s’élargit. le coup du porte monnaie resté à la maison ? mais bien sûr. “mais mon petit doigts me dit que vous avez bien assez de sous dans votre sac à main.”
il murmure, la voix un peu chantante. comme amusé par la situation, mais surtout fier de son coup. eliott plus rusé, eliott plus intelligent. eliott qui ne laisse pas passer le moindre détail.
“après tout, vous avez commandé avant même que je ne me propose à vous offrir le verre…” le sourire devient sournois. “à moins que vous ne comptiez vous faire une énième conquête dans cet établissement ?”
il se redresse un peu, attrape un verre et se sert un peu de whisky. eliott est le pire des roublards, mais il y a toute de même des choses qu’il épargne. deux trois habitudes qui pourrait le faire passer pour un grand homme. le whisky, sa graphie, le piano… mais eliott, il n’en sera jamais un, de grand homme.
“à force, vous devez en avoir assez sur votre carte bancaire, non ? à moins que vos conquêtes ne soient là dans l’unique but satisfaire les pulsions de la chaire ?”
il porte l’alcool à ses lèvres. le sourire charmant et bienveillant s’est effacé de son visage lisse. eliott s’adosse contre le comptoir derrière lui, et toise la demoiselle dont il ne connaît même pas le nom. quelle importance, de toute façon. il n’a pas besoin de le savoir pour l’attaquer sur ses coups d’un soir. c’est bas et petit, probablement un peu misogyne, mais eliott, des scrupules, il n’en a pas. eliott, c’est plus un sale type, du genre un peu connard, qui se moque bien de blesser, tant que ce n’est pas ses alliés.
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Faith A. Bartholomé
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Dim 21 Aoû - 19:52
eliott fauvel
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« Je ne vous le fais pas si bien dire… »
Elle prend cette voix légèrement fluette, brisée. Comme si l’abandon d’un homme pour lequel elle était faussement intéressée, pouvait véritablement l’importunée. Il est vrai que savoir qu’elle devrait user de son propre argent ce soir et dans les jours à venir pouvait avoir un impact particulier ; mais lorsqu’on y pensait, il n’était même pas plaisant à regarder alors bon. Une perte sans grand intérêt car Faith savait pouvoir trouver bien mieux d’un simple claquement de doigt.
« Plus longtemps ? »
Un soupir s’échappe. Douce mélodie qu’elle semble contrôler jusqu’au dernier souffle, tandis que son coude vient se poser sur le bar afin de soutenir sa tête. Peu à peu, une moue enfantine vient se dessiner sur ses traits.
« Pensez-vous réellement qu’il puisse y avoir une quelconque raison pour que je veuille rester plus longtemps ? »
Il existait plusieurs types de dame digne de ce nom. Celle qui préférait opter pour une indifférence masquée en restant toute la soirée au bar dans lequel elle avait rendez-vous, pour faire paraître aux clients qui n’ont guère d’intérêt pour sa personne, que jamais on ne lui avait posé de lapin. Et celle qui préférait partir sur de nouvelle base en sortant après un dernier verre, simple et délicat ; cela lui permettait aussi de jeter un regard pour une nouvelle victime du lendemain.
Et d’un léger coup d’épaule, Faith vient reprendre sa posture initiale, bien plus droite et remplie d’assurance.
« Ce sont deux choses bien différentes : qui serait assez idiot pour sortir de chez soi sans le moindre argent. »
Sur le procédé, sa main qui abandonnant son visage vient remettre l’une de ses mèches de cheveux à l’arrière de son épaule. Mouvement de recule alors, tandis que ses sourcils fronces. Faith ignorait si le barman faisait preuve d’une clarté sans égale ou bien s’il y avait autre chose sous le tapis. Mais, de toute évidence, une femme censée ne pouvait que se sentir insultée face à de tel propos.
« Et ça vous arrive souvent d’insulter la clientèle ? Je ne pense pas qu’offrir un verre vous permets un tel comportement. »
Jambe qu’elle vient croiser, posture de recule qu’elle entreprend. La vérité était pourtant évidente, malgré les dires du barman, la réaction de Faith était beaucoup trop adoucie pour être réelle. Non pas parce qu’elle ignorait sur quel pied dansé face à une telle situation, mais bien parce qu’elle aurait aimé comprendre pourquoi ses actions semblaient être si évidentes à ses yeux.
my money don't jiggle jiggle, it folds (12 juin 2098 x au renard rouge)
il attend la réaction comme un prédateur tapis dans l’ombre, prêt à bondir sur sa proie. mais eliott ne bondira sur rien, il se contente d’observer avec attention et assurance. il se contente de jouer. de toute manière, la génétique n’est pas de la partie ce soir. si les sens du félin perçoivent un volatile en face de lui, son instinct animal ne décèle absolument aucune proie. pas de canari, de mésange ou de moineau. la demoiselle d’en face semble être un oiseau plus gros. peut-être un rapace, ou un oiseau marin. qui sait.
rien de fort intéressant à se mettre sous la dent, donc. mais de toutes manières, ce ne sont pas des pratiques que le chat apprécie. eliott est sans scrupule, mais pas barbare. et les endroits comme le club géolis, où les prédateurs se pavoisent dans leur égo et leurs certitudes de domination, ça lui donne envie de vomir. le vrai pouvoir, ce n’est pas celui obtenu par un patrimoine quelconque. richesse ou génétique. non non. le vrai pouvoir c’est de conquérir par la force de ses propres capacités. par le travail acharné, et surtout surtout… parce qu’on est plus intelligent que les autres. et le savoir, c’est le pouvoir.
“ah ?” il sourit, narquois. “je pensais que le bar vous plaisait un minimum, pour y revenir aussi souvent. ainsi que ma compagnie.”
il ne s’attendait pas à une telle réaction et il doit dire qu’il n’est pas déçu. lui qui, comme d’habitude, arrivait méprisant, conquérant, le voilà face à une résistance toute aussi méprisante. et tout à coup alors, ça l’intéresse. parce que c’est plus facile quand c’est faux. c’est plus facile quand c’est méchant. c’est plus facile quand c’est sarcastique. c’est plus facile quand on résiste. c’est plus facile quand c’est rugueux. c’est plus facile quand c’est faux. quand c’est malhonnête. pas comme avec elle. pas comme avec tatiana cimerêve.
“ceux qui ne doutent pas de pouvoir parvenir à leur fin. la prévoyance ne serait-elle pas un aveu de faiblesse ?”
paroles bien mystérieuses. eliott lui, il n’aurait aucun problème à sortir les mains vides et dans les poches. à rafler un pourboire grâce à de jolies paroles, à voler un porte-monnaie dans la rue, ou à se faire offrir un verre par une inconnue.
faith se redresse alors. comme une grande dame digne. comme pour garder la face. ça lui plaît, eliott. le spectacle l’amuse et lui donne presque envie. combien de temps ça fait ? combien de temps qu’il n’a pas goûté à un semblant d’affection ? au moins un an. ça date d’avant son séjour en prison, c’est absolument certain. mais c’est pas comme s’il en avait eu besoin. eliott, ce n’est pas un de ses hommes ayant besoin d’assouvir ses sombres besoins. eliott, il se moque de l’amour, il se moque du plaisir charnel. eliott il n’est pas amoureux, eliott il ne s’investit pas, eliott il est bien tout seul. tout seul, il ne blesse personne.
“ahahah ! j’admet, j’admet.” il éclate de rire à sa remarque. elle se défend bien, la belle femme. “je m’excuse de mon comportement. je me suis un peu emporté. vous savez, barman ce n’est pas un métier facile… entre les horaires tardifs, la pression des clients et les buveurs trop ivres…”
les violons et lamentations sur son visage angélique. mais c’est tout aussi faux que la réaction de sa cliente.
“je ne voulais pas vous insulter. pour être honnête, même, je m’inquiète pour votre soirée. votre compagnon n’est jamais venu et vous voilà seule au bar. ça ne sied pas à une dame telle que vous. je me suis dis que je pourrai peut-être vous aider à passer un meilleur moment…”
la voix suave, toujours un peu louche de mystère. toujours sans en dire trop. mais c’est une proposition. cette dame, elle l’intéresse. ce n’est pas encore de l’attirance physique. c’est simplement, pour le moment, de la curiosité et l’envie de jouer. et eliott doit le reconnaître, elle se débrouille bien. ça lui plaît.
“je m’appelle eliott. enchanté.”
il fait le premier pas, en gage de son honnêteté. parce que pour une fois, il ne ment pas. il a très envie de continuer de la côtoyer. à voir où cela va mener.
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Mar 21 Fév - 15:52
eliott fauvel
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« Et le salaire misérable. »
Qu’elle ne peu s’enchaîner de lancer, tranchante et sans même s’y cacher. De toute évidence, Faith n’éprouvait aucun intérêt pour l’homme qui lui faisait face. Et si jouer la comédie était son credo depuis de bien longue année, elle qui n’était qu’autre que la petite fille parfaite, ne pouvait parfois pas s’interdire de désobligeance lorsqu’elle n’y voyait aucune nécessité.
« Ce qui est bien dommage. »
Finalement, qu’elle donnerait l’impression de chercher à se rattraper. Si bien des métiers étaient épuisants et s’accommodaient d’horaires larges ou tardifs, Faith n’était pas ignorante au point de ne pas savoir que nombreux des employés étaient exploités et sous-payé. Un monde qui, bien qu’elle en avait conscience, ne lui faisait ni chaud ni froid. Un monde qui ne la concernait en rien, et qu’elle regardait furtivement et sans grande considération, car obligée de se mêler à eux bien malgré elle.
Mais quand bien même Faith n’éprouvait aucun avantage envers ce barman désobligeant, elle n’arrivait pas à mettre une croix radicale sur ce bar qu’elle côtoyer depuis quelque temps maintenant. Une bonne adresse pour ses rencontres, loin du regard adorateur de son grand-père.
Et tandis qu’elle semble abandonner sa position défensive, un léger soupir d’acceptation s’échappe de ses lèvres.
« Donc vous avez pour habitude d’être désagréable envers les personnes pour lesquelles vous vous inquiétez ? »
Ce n’était pas drôle et pourtant, Faith se permet un léger éclat de rire.
« Intéressant. »
Elle n’y croyait pas le moins du monde.
« Et donc cela fait aussi partie de votre travail, que de s’occuper des clientes au cœur brisé, Eliott ? »
Pour elle qui renvoyait bien des choses, mais jamais celui d’une femme chagrinée.
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les mots l'attaquent à la jugulaire, lui arracherait presque les artères. eliott encaisse avec le sourire parce qu’il ne peut faire ça, mais à l’intérieur, il jubile. elle est féroce, la jolie dame. ça pimente la soirée et c’est bien plus amusant qu’avec d’autres clients.
“on s’en sort.”
eliott, il ne peut pas avouer que l’argent ne l’intéresse pas (plus), qu’il en avait au point que ses poches ne débordent (avant), mais que tout est parti en fumée. eliott, il ne peut pas avouer que c’est de sa faute si tout s’est effondré, que c’est de sa faute s’il finit derrière le comptoir chaque soir, que c’est de sa faute si ses ailes ont brûlé.
“rien ne vous dit que je ne fais que ce boulot. et rien ne vous dit non plus le nombre de zéro de mon compte en banque.”
ça fait huit mois qu’il bosse ici, il a eu le temps de se refaire. ses économies d’avant, la majorité est partie dans sa peine, mais le reste à été confié à sa mère. pour qu’elle s’en sorte. pour que tout aille bien. parce que c’est tout ce qui compte.
“je pensais que vous n’aviez rien d’une femme vénale, me serai-je trompé ?”
c’est à son tour d’être tranchant et assassin. mais il rit à la prochaine phrase. on aurait dit cette psy.
“oui, exactement. ma psy a beau me répéter que ce n’est pas comme ça que ça marche, il faut croire que je n’y arrive tout simplement pas !”
haussement d’épaule faussement chagriné. eliott ne va pas chez la psy, il n’y voit pas l’intérêt et n’y ira probablement jamais. plutôt crever que de s’abaisser à ce genre de consultation stupide où ces prétendus médecins pensent être capable de cerner ne serait-ce qu’une bribe de sa personnalité.
“vous l’avez dit vous même, le salaire est misérable, il faut bien que j’assure ma retraite.” il rit encore. “non, évidemment que non. mais vous m’aviez l’air intéressante, mademoiselle… ?”
il ne connaît même pas son nom, alors il attend, patient. et puis, il décide que c’est l’heure de s’octroyer une pause. signe de tête avec un de ses collègues, eliott range le chiffon qui lui servait à essuyer la vaisselle pour passer derrière le comptoir, sans manquer de se servir un verre. il vient ensuite s’installer à côté de faith. il se permet.
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Lun 17 Avr - 15:17
eliott fauvel
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Elle a ce petit sourire masqué, qu’elle tend à contenir aux propos du barman. Parce qu’elle savait pertinemment, qu’aucun être censé en possession d’un compte en banque marqué de plusieurs zéros ne s’abaisserait à effectuer un tel travail. Et pour quelle raison de toute manière ? Arrondir ses fins de mois ? Par plaisir de s’abaisser à nettoyer les verres des différents clients qui ne lui adressaient le moindre regard ? Faith aurait pu en rire de tout son soul, mais elle se contenterait d’attendre sa solitude pour se faire ; puisse encore qu’elle continuerait de penser à cet homme à ce moment-là.
« Loin d’être vénale, mais toutes femmes dignes de ce nom apprécient le confort. »
Pourtant vénale, elle l’était. L’argent contribuait tellement à la puissance et à sa création du bonheur, qu’il lui était impossible d’en faire abstraction – avait bien des difficultés à comprendre ces personnes qui continuaient leur vie dans la misère alors qu’il y avait bien des moyens de s’en défaire.
« Oh vraiment. Esquisse narquoise. Et vous a-t-elle expliquez que c’est en continuant ainsi que vous resterez seul et misérable ? »
Un instant, qu’elle repense au fait que sa grand-mère aurait souhaité qu’elle parte en psychiatrie. Elle qui savait pourtant si bien parler et comprendre les autres animas. Mais le mal-être de ses pairs n’avait pas grand intérêt à ses yeux, car seul son propre sourire lui importait.
« Sans vouloir supposer la moindre chose. Mais je ne suis vraiment pas certaine que s’immiscer dans la vie de vos clients fidèles soient vraiment dans les règles de l’établissement. »
Parce qu’autrement, ça ne serait pas là qu’elle aurait donné ses nombreux rendez-vous.
« Et ça ne m’intéresse aucunement d’être racolée sur un lieu de travail. »
Qu’elle pourrait donner l’impression d’être ouverte, de sous-entendre qu’elle serait plus à même d’accepter la conversation dans d’autre circonstance. A bien des égards et même si elle ne se l’avouerait jamais. Faith pense à celui qui ne fait que porter le titre de père et ses nombreuses fornications avec ses différentes collègues ; sans aucun désir ou pensées quelconques, parce que le lieu de travail n’était qu’une localité permettant la richesse. Et rien d’autre.
« Alors si vous permettez. »
Qu’instantanément, tandis qu’il vient s’asseoir à ses côtés ; Faith se lève de son tabouret pour remettre son sac sur l’épaule. Silencieuse durant une fraction de seconde, si la doctoresse n’attendait aucune réponse de l’homme, elle s’imaginait partir sans payer afin de lui faire payer son manque de respect – mais en conflit, n’arrivait pas à lui donner raison sur cette idée saugrenue (mais véritable) qu’elle n’était là que dans le but de se faire offrir ses consommations.
Alors elle fouille, machinalement, pour en sortir tout juste de quoi payer ses quelques boissons et se diriger vers la sortie ; sans même un regard.
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le coude un peu plus sur la table et la nuque calée dans la paume de sa main, eliott pivote la tête pour planter ses yeux dans ceux de sa cliente du soir.
“c’est gentil de vous inquiétez pour moi, mais rassurez-vous, je ne suis ni seul ni misérable.”
ah eliott,il l’a été fut un temps. obnubilé par l’idée d’accomplir ses rêves sans l’aide de personne, sans aucune âme pour marcher à ses côtés. eliott, il a choisi d’être seul parce que c’était plus facile d’avancer sans personne, de ne pas s’attacher, persuadé qu’elle était là, sa liberté. mais eliott, il avait seulement peur de s’ouvrir, peur d’être blessé. c’était plus facile de le faire subir aux autres que de l’assumer. mais malheureusement pour lui, ou plutôt heureusement, il avait rencontré deux gamins éhontés prêts à tout pour ne jamais l’abandonner. alors aujourd’hui, celian et alysse à ses côtés, eliott n’est plus du tout seul.
“et vous alors ? à mettre autant de distance entre vous et les autres, vous ne vous sentez pas seule ?” les lippes s’étirent. eliott aussi peut jouer à ce petit jeu. “l’argent ne fait pas tout, vous savez. je comprends qu’il soit attractif mais à force de trop s’approcher du soleil, on finit par se brûler les ailes. au moment de la chute, j’espère pour vous que vous ne le serez pas, toute seule.”
le ton un peu mystérieux, un peu plus sec. le félin sait de quoi il parle. mais il ne s'épanche pas là-dessus, signale juste à la femme qu’il a bien comprit son petit jeu.
“m’enfin, vous faites bien ce que vous voulez. je serai mal placé pour vous en faire le reproche…”
et puis comme pour joindre le geste à la parole, eliott tourne un peu son corps pour pouvoir contempler la salle du bar. de nombreuses autres âmes se pressent tout autour d’eux, désireuses de commander au comptoir. certains clients ont la vestes trop amples ou le sac un peu trop ouvert et sans mal, comme s’il faisait ça depuis gamin, eliott glisse la main entre les corps pour finir par ressortir un petit billet de vingt lenss.
“ça payera le reste. je suis déçue que vous ne m’ayez pas invité.” qu’il remarque en riant, l’ayant senti hésiter à ne rien payer du tout. “bonne soirée mademoiselle. j’espère que la prochaine fois, votre compagnon du soir ne vous abandonnera point.”
petit signe de tête tandis qu’elle s’éloigne, comme pour mimer une révérence étouffée. eliott n’aura pas réussi à lui dérober son porte-monnaie bien gardé, ni à repartir à son bras, mais force est d’avouer qu’il s’est bien amusé et que la femme a piqué sa curiosité.
