I value you. The time I’ve spent with you. I value your thoughts, your opinions, I value the concerns you voice and the time you give me. I value you, not because you have a soul – but because you have a heart, and to me, you are family.
Le monde devenait si petit aux yeux de Yara, lorsqu’elle passait la porte de l’appartement qu’elle partageait avec son garçon et leur colocataire. Il se résumait à une unité de trois chambres, un salon, une salle de bains et une cuisine, décoré au goût du jour mais de façon peu extravagante. Ce qui se trouvait au-delà de la porte d’entrée et des fenêtres n’était qu’un mirage, et ce qui s’y était passé en journée restait dehors.
Yara devait toujours se recomposer un sourire, lorsqu’elle rentrait chez elle, au soir. Car les jours étaient longs et pénibles – car elle ne voulait pas infliger ce même ennui à son fils et à Willow.
L’univers semblait particulièrement en colère contre elle, ce jour-là. Si les regards douteux qu’on lui lançait d’habitude ne lui faisaient plus rien, aujourd’hui ils lui avaient semblés excessivement haineux. À croire qu’un nouveau Sans-Âme avait fait son apparition et qu’on l’en croyait la cause. Et si ce n’était pas déjà assez, que le regard des autres l’ait affectée autant, elle avait enchaîné gaffe après gaffe. En cours, les voix barbantes des professeurs l’avaient déconcentrée au point où elle n’avait guère réussi à prendre de notes. Elle avait fini par sécher la dernière heure de classe, sachant que ça ne servait à rien que de forcer alors qu’elle n’arrivait à rien retenir des notions enseignées. Elle avait quitté l’université à pas feutrés, en évitant soigneusement de croiser qui que ce soit. Car les ennuis, dans son état, étaient la dernière chose qu’elle voulait s’attirer.
Alors, plutôt que de traîner tout ça avec elle et faire subir son humeur de merde aux deux personnes les plus importantes de sa vie, elle s’attardait deux minutes dans le couloir. Fermait les yeux, repoussait les souvenirs de la journée dans un coin bien profond de son esprit.
Et elle tournait la clé, s’engouffrait dans l’appartement en laissant loin derrière elle ce monde qu’elle n’aimait pas trop.
« Je suis rentrée, » qu’elle avait lancé, d’une voix plus douce qu’à l’habitude, puisqu’elle se doutait que Camilo était déjà couché.
Elle ne reçut pas de réponse, cette fois. Yara eut le réflexe d’assumer que Will ne l’avait simplement pas entendue – elle lui avait confié la garde de son fils pour la journée, après tout. Elle savait très bien qu’il n’aurait pas laissé Camilo seul – elle l’avait très bien averti, d’ailleurs, que les conséquences seraient bien désastreuses s’il partait en le laissant à l’appartement. Plus en blague qu’autre chose, sur le coup. Mais la menace était là tout de même.
Après avoir verrouillé la porte derrière elle et laissé ses chaussures à l’entrée, la Sans-Âme s’avança dans la pièce. Elle alla d’abord vérifier que son petit garçon était bien à sa chambre – elle l’y trouva, bien endormi comme il devrait l’être à cette heure –, puis reprit sa quête afin de trouver la panthère. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver, au bout de quelques minutes, la porte fermée et verrouillée de la salle de bains, où elle toqua trois coups.
« Willow, t’es là ? » qu’elle demande, sans trop hausser le ton. « Je suis rentrée, je serai au salon. Si t’as pas mangé encore, j’peux nous préparer un repas, t’aimerais un truc en particulier ? »
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Yara de Rivera
Willow Delacroix
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Jeu 7 Juil - 1:33
La pièce est baignée dans le silence, seule une voix parvient à briser ce calme, résonne entre les quatre murs d’une chambre qui n’est pourtant pas la sienne. Les yeux bifurquent des mots au visage chérubin en face de lui. Paupières closes, la petite poitrine se soulève, redescend au rythme de chaque respiration. L’enfant s’est enfin assoupi et la panthère autorise un léger soupir de soulagement à quitter ses lèvres. Toute la journée et ce dès que Yara a franchi le pas de la porte le matin même, l’oisillon lui a sorti la même rengaine (maman maman maman). Il s’est efforcé de garder le sourire, un qui n'atteint pas tout à fait les yeux, tandis que la patience s’est amenuisée, que la migraine a pris de l’ampleur.
Ce qu’il ne ferait pas pour Yara, pour son filleul. Mais Willow n’est pas maman, ne remplacera jamais son amie dans le rôle de parent peu importe le temps passé avec l’enfant, d’autant plus que l’envie n’y est pas tout à fait. C’est trop de responsabilités, c’est trop stressant, de devoir s’occuper d’une si petite chose, chouinant pour un oui, pour un non. L’identité du père est certes encore un peu flou dans sa tête, mais aucun doute n’est possible quant au fait que Yara est bel et bien la mère. Quand il s’y met, Camilo est aussi borné qu’elle.
Sans faire de bruit, sur la pointe des pieds, il s’est relevé, a serré les dents lorsque les grincements de la chaise berçante sont parvenus jusqu’à ses oreilles un poil trop sensibles. Un bref coup d'œil en direction de la petite silhouette pour s’assurer que celle-ci dormait toujours et le voilà en train de s’éclipser en douce.
Il rejoint la cuisine, les yeux s’attardent un peu trop sur les aiguilles de l’horloge murale. Yara ne devrait pas rentrer avant un moment, Willow sait qu’il lui reste une dernière heure de cours avant que sa journée ne finisse. Lui a préféré sécher la journée au grand complet, avait prétendu qu’il était malade pour une énième fois en quelques semaines à peine, sans se soucier des conséquences quasi inexistantes selon lui. Il n’aura qu’à faire les yeux doux à l’un de ses camarades de classe le lendemain pour qu’on lui prête les notes de cours manquantes. Comme d’habitude, à la plus grande surprise d’absolument personne.
Sur le comptoir, il dépose un bouquin à la couverture rouge maintenant défraîchie, aux pages cornées et jaunies, preuve qu’il a bien servi ces dernières années puisqu’il s’agit du même livre de contes qu’il aimait lire plus jeune.
Un magazine abandonné au même endroit, faute de ramasser tout ce qui lui appartient, capte son attention. Le regard parcourt les pages avec attention, s’attarde plus d’une fois sur les images imprimées sur le papier glacé. La dernière mode est aux cheveux courts, Yara n’est pas là et voilà maintenant quelques semaines que l’idée d’un changement capillaire plane dans son esprit. Il pourrait faire la surprise à sa colocataire. Ces deux dernières années, elle a eu l’occasion de voir ses mèches passer du blond au bleu, du bleu au rose, du rose au violet et ainsi de suite, véritable défilé de couleurs. En revanche, les cheveux courts, ça, ce n’est jamais arrivé.
Sans réfléchir réellement, peut-être bien plus par ennui qu’autre chose, un tiroir s’ouvre à la volée et la panthère en extirpe une paire de ciseaux, se rue jusqu’à la salle de bains en mode pilote automatique.
Les yeux de son reflet sont cloués sur lui, descendent jusqu’aux lames près des longues loques roses décolorées. Les mains tremblent à la fois d’excitation et d’appréhension.
(Ah… Si Maman savait…)
Ophélie Delacroix hurlerait d’horreur, en ferait des cauchemars chaque soir. Les cisailles se referment, la première mèche tombe par terre.
(Une paire de ciseaux, est-ce suffisant pour rompre le cordon ombilical, charcuter les liens familiaux?)
À ses pieds gît les restes d’un véritable carnage. Dans le miroir, c’est une vision qui l’hantera pour le restant de ses jours tant il s’agit d’une vision d’horreur. Trois coups à la porte l’arrachent à ses pensées. Les yeux papillonnent plusieurs fois, la bouche s’ouvre, se referme aussitôt sous l’effet de la confusion.
- Y-Yara? T’avais pas genre… un autre cours aujourd’hui? T’es rentrée plus tôt? Ah bah ça, pour une surprise…
Le félin s’approche de la porte, pose sa main sur la poignée, hésite à la tourner pendant un moment, se décide finalement à l’entrouvrir.
- Euh.. Je.. A-Attends, avant d’aller au salon… J’ai pas.. J’ai pas particulièrement faim, mais j’aurais peeeeeut-êêêêêtre besoin d’un coup d’main..
Il pousse la porte timidement.
- … Ou dans ce cas-ci, d’un coup de ciseaux... J’ai.. J’ai merdé, t’vois l’genre…
Les doigts imitent une paire de cisailles, tandis qu’il détourne les yeux. Le rouge lui brûle déjà les joues.
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La voix de Willow résonne derrière la porte fermée, fait arquer un sourcil à la Sans-Âme. Son ton était surpris – elle pouvait comprendre, en un sens, puisqu’elle n’aurait dû rentrer qu’environ une heure et demie plus tard.
« Ah, normalement je serais rentrée plus tard, oui. Mais j’ai séché. La journée a été bien trop ennuyante et je me suis dit qu’il valait mieux que je me repose plutôt que de forcer, » qu’elle répond. « J’arrivais pas à comprendre, de toute façon. Apparemment les profs se sont passé le mot, ils ont fait en sorte que les cours étaient terriblement barbants, aujourd’hui. »
Haussement d’épaules, comme si c’était la chose la plus normale du monde. Qui n’a pas déjà séché ses cours, de toute manière ?
Les yeux de la jeune femme se posent sur la porte, fixent là où devrait se trouver la tête de son ami (en assumant qu’il se tenait derrière celle-ci) en l’entendant, cette fois. Immédiatement, le regard se teinte de suspicion – la façon dont Willow lui a répondu lui fait froncer les sourcils et plisser les yeux. Était-ce son imagination, ou bien avait-il semblé nerveux ? Yara n’en était pas certaine, mais elle avait déjà entendu ce genre d’intonation dans la voix de Camilo, lorsque lui savait avoir fait une gaffe qu'il ne voulait pas avouer. Elle se doutait fortement que la panthère avait gaffé, et qu’il hésitait maintenant à lui ouvrir.
Alors, lorsque le jeune homme pousse enfin la porte… le choc est terrible.
Yara ne put que figer, les yeux ronds comme des billes et l’air absolument choquée. Elle n’avait pas les mots pour décrire la scène devant elle, autre que c’était un véritable carnage – car Willow avait clairement tenté de couper sa chevelure par lui-même, et s’y était pris à peu près n’importe comment.
Les lèvres se pincent, la main est portée au visage comme pour cacher ce sourire terrible qui se dessinait peu à peu sur sa bouche. Les épaules tressaillent légèrement alors que Yara se bat terriblement fort pour réprimer les rires qui lui viennent – parce que la situation est absurde, qu’elle ne s’attendait pas à ça, parce que la vision qui s’offrait à elle actuellement était hilarante.
Ça, et parce qu’elle ne voulait pas éclater de son rire franc, fort et contagieux, alors que son fils dormait paisiblement dans sa chambre non-loin.
Une fois la quasi-crise de rire plus ou moins passée, une grande inspiration est prise et Yara ose enfin dévoiler ce sourire amusé qu’elle porte depuis quelques minutes déjà.
« Tu sais, ça pourrait être un look. »
Elle ne peut garder son sérieux longtemps, Yara – surtout pas devant une telle situation. Un petit rire lui échappe, alors qu’elle lui fait signe de faire un tour sur lui-même. Histoire d’inspecter l’étendue des dommages, évidemment.
« Je blague, évidemment. Mais oui, je vois définitivement en quoi t’as merdé, » qu’elle répond, de ce ton doux mais amusé qu’elle emploie souvent. Avec lui, avec Camilo, aussi. « Reste là un instant, je vais aller te chercher un tabouret. »
Et la voilà qui part, revient bien vite avec ledit tabouret qu’elle a été piquer à la cuisine. Elle le tapote deux, trois coups, lui faisant signe de prendre place.
« Voilà. Installe-toi, je vais te refaire une bôté. »
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Mer 16 Nov - 16:48
Tête contre porte, oreille contre bois, la panthère écoute sa colocataire lui raconter sa journée. Un petit rire franchit ses lèvres, doucement, il souffle du nez. Quel cours n’est pas ennuyant, en médecine, qu’il a envie de dire. La matières est certes intéressante, mais celle-ci racontée par de vieux bonhommes bedonnants, Willow perd tout de suite tout intérêt pour la chose. Il préfère de loin être déployé sur le terrain, voir les médecins comme Joris à l’oeuvre, apprendre de leur expertise. C’est ainsi qu’on apprend, d’après lui, c’est comme ça que ça rentre dans la caboche.
Sécher des cours, ça n’a rien d’étonnant pour Willow, même s’il s’attend moins à ce genre de comportement venant de Yara. Yara, plus mature, plus responsable. Est-ce parce qu’elle a un enfant à son âge qu’elle a vieilli plus tôt? Peut-être. Probablement. Lui ne veut pas de bambin dans sa vie, pas de ce genre responsabilités à sa charge, peut-être ainsi restera-t-il jeune pour toujours, sans personne pour lui donner des cheveux blancs, se faire un sang d’encre.
Quand il se décide à enfin ouvrir la porte, l’effet est instantané et un rire emplit la pièce, fait brûler ses joues de porcelaine davantage. La panthère songe un instant à lui claquer la porte au nez, se débrouiller seul comme il en a toujours eu l’habitude. Le regard qu’il lui offre est incroyablement peu impressionné. Un tel look pour un mannequin, c’est inadmissible. Personne ne voudra lui offrir de contrats s’il venait se présenter ainsi.
Le félin soupire lorsqu’elle s’éloigne pour aller chercher un tabouret. Le chat profite de son absence pour s’inspecter dans la glace. Non, définitivement, ce n’était pas glorieux. Heureusement qu’il pouvait toujours compter sur Yara pour réparer ses gaffes, ses gestes réalisés sur un coup de tête.
Docilement, Willow s’installe sans un mot, joues gonflées d’air tel l’enfant qu’il n’a jamais cessé d’être. La main se tend vers le comptoir, le doigt désigne la coupe de la silhouette couchée sur la page de papier glacée.
- J’ai essayé de refaire ça. C’est la dernière mode, apparemment…
Le félin se tait à nouveau, seuls les coups ne ciseaux viennent déchirer le silence.
- Tu sais, ma mère, elle… Elle a jamais voulu que je me les coupe. Elle disait que ce serait un véritable scandale de massacrer d’aussi beaux cheveux. Déjà, la première fois que je suis rentré après avoir fait une teinture, elle avait hurlé tellement fort, j’ai cru que mes tympans allaient exploser.
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Ciseaux cisaillent, taillent, coupent les mèches inégales, alors que l’œil attentif scrute avec minutie l’image qu’on lui demande de reproduire dans la réalité.
Yara cisaille, taille, coupe les mèches teintes, corrige l’erreur du félin en gardant le sourire.
Willow a toujours su la faire rire, de manière intentionnelle ou non. Et le voir assis là, devant elle, avec cet air boudeur collé au visage suffisait à l’amuser un tant soit peu.
« Tu sais, la prochaine fois, tu devrais simplement prendre rendez-vous chez un coiffeur. »
Coup d’œil rapide dans la glace, sourire taquin aux lèvres, petite Sans-Âme observe la réaction de son ami de son air amusé, avant de recentrer son attention sur son travail. Après tout, elle n’allait tout de même pas laisser Willow dans un état aussi pitoyable.
Alors elle s’affaire, Yara. Elle écoute, Yara. Elle soupire doucement, Yara.
L’incompréhension règne dans son esprit ; pourtant, elle la chasse assez rapidement, tout comme les réflexions qui viennent avec. Elle ne comprendra jamais comment certaines personnes peuvent croire avoir tous les droits sur la vie de leurs enfants. Elle-même n’a pas tous les droits sur la vie de son fils, et elle sait très bien qu’un jour, malgré tout ce qu’elle fait pour le protéger et le préparer à la Vie, Camilo partira de son côté pour faire ce qu’il veut de son existence. Les décisions qu’il prendra seront siennes et personne ne pourra lui en dicter le contraire, pas même elle.
De toute manière, tout ça relève de la psychologie ; elle n’est pas psychologue, Yara.
« J’ose imaginer que ta mère voulait simplement t’éviter de potentiels regrets. »
Haussement d’épaules, lèvres pincées.
Yara sait, connaît des bribes de l’histoire de Willow, a rassemblé et noté certains détails au fil des années.
Yara sait, a déduit que les histoires de famille de Willow ne sont certainement pas des histoires qu’il lui plaît de raconter.
Alors Yara ne questionne pas ne demande pas se contente des miettes que Willow veut bien lui révéler même si, au fond, ça l’inquiète un peu puisqu’elle ne sait pas toujours ce qu’elle peut dire ou faire sans que ça déclenche un déferlement de souvenirs peut-être un peu trop douloureux.
Ciseaux cisaillent, taillent, coupent, jusqu’à ce que leur propriétaire se recule, observe son œuvre d’un œil critique et minutieux.
Ciseaux cisaillent à nouveau quelques mèches qui n’étaient pas égales au reste avant que Sans-Âme ne s’écarte et laisse Panthère observer le résultat.
« Je crois que c’est déjà bien mieux. T’en penses quoi ? J’peux toujours réajuster, si tu veux. »
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Jeu 2 Mar - 17:16
les longues loques tombent au sol et c’est un peu comme si on lui arrachait un poids des épaules, un fardeau qui git désormais à ses pieds, boulet cassé qu’il n’aura plus à traîner, libéré d’une charge dont il n’avait pas conscience avoir avec lui en permanence enfin enfin délivré du joug de sa mère celle qui dirait willow ne fait pas ça willow ne vois-tu pas à quel point tu es beau ainsi willow pourquoi est-ce que tu ne m’écoutes pas willow pourquoi pourquoi tu fous ta vie en l’air?
« hmhmmmm…»
ce n’est pas un non mais certainement pas un oui.
willow il a l’habitude des coiffeurs, des maquilleurs des personnes qui lui disent comment faire ci comment faire ça mettre ceci et pas cela. pour une fois willow il voudrait faire selon ses propres envies et son émancipation il a décidé qu’elle commencerait ainsi des cheveux courts et peut-être bien verts, qui sait?
« mais moi, les regrets, je crois que j’en aurais plus si je ne le faisais pas, tu comprends.. je veux faire quelque chose pour moi, pour une fois. je veux essayer des choses, en apprendre sur moi. découvrir ce que j’aime. ou encore essayer quelque chose pour me rendre compte que finalement… je déteste. »
tout essayer ce que cette île a à offrir, en découvrir les bons côtés tout comme les mauvais, se détruire pour mieux se reconstruire. willow ne veut plus être cet enfant modèle, le fils jouet adoré de maman celui qui obéit au doigt et à l’oeil celui qui se tait alors qu’il voudrait hurler que non non il voudrait ne pas être parfait pour une fois dans sa vie
mais willow est encore trop lâche, se contentera de sourire même lorsqu’il aura envie de pleurer et un jour tout éclatera et un jour il n’aura plus rien à cacher et ce jour il sera enfin heureux et il saura enfin qui il est vraiment.
« …c’est joli.. j’aime beaucoup.. merci, yara.»
le tabouret crisse tandis que panthère se relève le visage tout prêt du miroir la main dans les mèches courtes, soyeuses le sourire qui, pour une fois, est sincère.
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Regrets. Willow parle de regrets. En avoir ne pas en avoir tout essayer pour finalement comprendre qu’au final il déteste. Willow parle de regrets et ça fait remonter de vieux souvenirs les relents d’un passé qui semble si éloigné les bribes de quelque chose qui fut jadis.
Willow parle de regrets et Yara, elle, pense à sa famille.
Yara, elle pense à son frère parti si loin dans son délire qu’ils ne se parlent plus comme avant Yara, elle pense à sa mère de qui elle n’est plus aussi proche à cause de la distance Yara, elle pense à son père qui l’a essentiellement abandonnée alors qu’elle avait besoin de lui.
Yara, elle repense aussi brièvement à Celian porte la main à son oreille pour effleurer la lune qui y pend caresser le métal doré du bijou du bout des doigts. Y avait-il quelque chose à regretter, là ? Bien sûr que si. Le regret des choses non-dites le regret des mots qui sont tombés de sa bouche le regret d’être trop lâche pour finalement avouer qu’elle est partie avec une part de lui, ce jour-là plus qu’un simple bijou sentimental mais bien une nouvelle âme qu’elle aimera à en mourir.
Yara, du haut de ses vingt-trois ans porte en son vide les remords de toute une vie les regrets inavoués des moments perdus, gaspillés et encore, elle n’a qu’à peine vécu ; elle sait très bien qu’un jour elle en aura d’autres et ceux-là seront plus douloureux encore leur douleur atténueront peut-être celle des vieilles hontes laissées au placard laissées loin derrière.
Mais elle ne peut pas comprendre, Yara pourquoi Willow tient à tout essayer quitte à détester, tout regretter plus tard. Elle ne comprend pas, mais elle ne comprend pas car pour elle les regrets l’ont empoisonnée après qu’elle ait posé ses gestes qu’elle ait débité ses paroles acerbes qu’elle ait compris qu’on l’a mise de côté qu’elle ait compris qu’on a préféré croire aux superstitions plutôt que de la voir comme elle était (une gamine sans avenir, une enfant malade (une enfant destinée à mourir et se fondre dans l’oubli)).
Elle dépose donc les ciseaux sur la vanité, coquille observe le reflet de la panthère dans la glace en souriant d’un air qui se veut rassurant murée dans son mutisme l’espace d’un moment et Yara pose une main sur son épaule.
« Dans tous les cas, Will’, j’espère que tu découvriras davantage de trucs qui te plaisent, que de choses que tu détesteras. »
Le rire comme un tintement de clochette accompagne cette déclaration et Yara lui serre l’épaule affectueusement quelques secondes avant de lâcher prise. Non, elle ne comprendra certainement jamais cette mentalité celle de vouloir tout essayer quitte à se dire qu’on déteste, au final. Non, Yara ne comprendra jamais comment on peut songer tout essayer alors qu’il y a tant de regrets potentiels à accumuler. Elle en a assez pour une vie des hontes des remords. Elle n’en veut pas d’autres. Alors elle se contente de sourire de ranger ses affaires.
« Heureuse que ça te plaît. Ça te va bien. »
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Mar 15 Aoû - 14:10
parfois il se demande de quoi sont faites les pensées de yara quels rêves vivent dans sa tête de coquille vide quels regrets habitent son coeur meurtri par le temps les mauvais traitements dévorent les songes font fondre ses couleurs à elle pour n’en laisser qu’un amas de regrets et de tristesse passagère celle qu’il aperçoit parfois (souvent) entre un sourire ou deux entrelacée dans une liasse de mots doux et de paroles encourageantes, celles dont elle semble avoir une réserve inépuisable
panthère se mord les lèvres ravale ses pensées avant qu’elles ne se métamorphosent en des mots qu’il préférerait garder (pour lui) secrètes (un peu comme lui)
en elle il a découvert une chose dont il aime c’est certain mais les choses auraient pu être différentes ce n’était qu’un concours de circonstances leur rencontre à tous les deux car maman lui a toujours dit de se méfier des inconnus et le monde lui a toujours intimé de ne jamais s’approcher de la sans-âme (mais willow n’a jamais eu que faire des conseils d’une mère et de l’avis d’une société en déchéance)
pensif elle lui dit que c’est fini que ça lui va bien et comme un automatisme, réflexe enlisé dans la peau il sourit à son reflet.
« tu vas voir je vais prendre pleiiiiiiiiin de photos pour hamstagram! »
pirouette sur lui-même un baiser soufflé pour son jumeau dans le miroir puis un autre pressé sur le front de la brunette
« en tout cas, moi t’avoir rencontré ça fait partie des bonnes choses. même que c’est la meilleure surprise qui pouvait m’arriver tu sauras! juste pour ça, ça vaudrait la peine de vivre milles mauvaises expériences juste pour avoir la chance de te rencontrer! »
puis la tornade quitte la salle de bain en trombe sa propre vulnérabilité affichée dans la glace, c’est trop pour lui. mais il voulait tout de même s’assurer de rassurer la petite fille muette qu’il a cru entrevoir quelques minutes auparavant parce que parce que… yara n’est pas qu’une sans-âme elle est assez. elle en vaut la peine. mais surtout parce qu’il l’aime ainsi, sa sœur de cœur.